Les coniques
1 Étude analytique 2
1.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Coniques dépourvues de centre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3 Coniques à centre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2 Étude géométrique 7
2.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2 Construction d’une conique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3 Excentricité et foyers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.4 Éléments caractéristiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.4.1 Parabole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.4.2 Ellipse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.4.3 Hyperbole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.5 Définition bifocale d’une ellipse et d’une hyperbole . . . . . . . . . 14
1 Étude analytique
1.1 Définition
Définition 1 : On appelle conique les courbes du second degré c’est à dire les
courbes dont les points M(x, y), dans un repère orthonormé, vérifient l’équation
implicite suivante :
Remarque :
• Les coniques doivent leur nom à la section d’un cône par un plan. Les grecs
leur avaient donné comme nom : ellipse, hyperbole, parabole.
• La condition | a| + |b| 6= 0 signifie que les coefficients a et b ne peuvent être
nuls en même temps ce qui marque le second degré.
d 2 2c ∆1′
⇔ y+ =− x+
b b 2bc
c
On pose alors : p = − et l’on fait le changement de repère suivant :
b
∆′
X = x+ 1
∆′
2bc d
de nouvelle origine Ω − 1 ;−
d 2bc b
Y = y+
b
On obtient la courbe d’équation Y 2 = 2pX dans le repère (Ω , ~ı , ~)
La courbe
p est donc la réunion des deux demi-parabole d’axe (ΩX ) d’équations
Y = ± 2pX
Y y
5
√
Y=± X
4
2
Ω X
1
−2 −1 O 1 2 3 4 5 6 x
−1
Remarque : Toutes ses coniques possèdent deux axes de symétrie (ΩX ) et (ΩY ).
Démonstration : On change la forme de l’équation :
2c 2d
2 2 2 2
ax + by + 2cx + 2dy + e = 0 ⇔ a x + +b y + +e = 0 ⇔
a b
d 2 d2
" #
c 2 c2
a x+ + 2 +b y + + 2 +e = 0 ⇔
a a b b
c 2 d 2 c2 d2
a x+ +b y + = + −e
a b a b
c 2 d 2
On pose alors k = + − e et l’on fait le changement de variable suivant :
a b
c
X = x+
c d
a
de nouvelle origine Ω − ; −
Y = y+ d
a b
b
On obtient alors l’équation : aX 2 + bY 2 = k
a 2 b 2 X2 Y2
• Si k > 0, on divise par k : X + Y = 1 ⇔ + =1
k k k k
a b
k k
On pose alors comme a > 0, b > 0 et k > 0 : α2 = et β =
a b
X2 Y2
on obtient alors : 2 + 2 = 1 équation d’une ellipse
α β
Remarque :
α : longueur de demi-axe horizontal de l’ellipse
β : longueur de demi-axe vertical de l’ellipse
si α = β l’ellipse est alors un cercle de rayon α.
2) ab < 0
r
a 2 a
• Si k = 0 l’équation devient Y2 = − X ⇔ Y = ± X − . la conique
b b
est alors la réunion de deux droites.
a b X2 Y2
• Si k 6= 0, on divise par k : X 2 + Y 2 = 1 ⇔ + =1
k k k k
a b
Comme a et b sont de signes contraires deux cas sont envisageables :
k k k k
a) > 0 et < 0, on pose alors : α2 = et β2 = −
a b a b
X2 Y2
l’équation devient alors − 2 =1
α2 β
k k k k
b) < 0 et > 0, on pose alors : α2 = − et β2 =
a b a b
X2 Y2 X2 Y2
l’équation devient alors − 2 + 2 = 1 ⇔ − 2 = −1
α β α2 β
On obtient alors dans ces deux cas l’équation d’une hyperbole.
✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏
25
On pose alors α2 = 25 et β2 = et l’on fait le changement de repère
( 4
X = x−2
suivant : et on pose Ω(2 ; −1)
Y = y+1
X2 Y2
On obtient l’ellipse + =1
52 5 2
2
y Y
2
X2 Y2
52
+ =1
5 2
1 2
−3 −2 −1 O 1 2 3 4 5 6 7 x
−1
Ω X
−2
−3
−4
36 36
On pose alors α2 = = 9 et β2 = = 4 et l’on fait le changement de
( 4 9
X = x+1
repère suivant : et on pose Ω(−1 ; 1)
Y = y−1
X2 Y2 3
On obtient l’hyperbole 2
− 2 = 1 d’asymptotes Y = ± X
3 2 2
Y y
5 3
Y= X
2
4
3
X2 Y2
2
− 2 =1
3 2
2
1
Ω X
−8 −7 −6 −5 −4 −3 −2 −1 O 1 2 3 4 5 6 x
−1
−2
3
Y=− X
−3 2
X2 Y2
Remarque : Si on avait l’équation − 2 = −1 l’hyperbole se situerait
32 2
dans les deux autres zones délimitées par les asymptotes comme indiquées en
pointillé sur le figure ci-dessus.
2 Étude géométrique
2.1 Définition
Remarque :
• On ne retrouve pas toutes les coniques définies analytiquement mais seulement
les coniques propres c’est à dire la parabole, l’ellipse et l’hyperbole. Quand e
tend vers 0, la conique se rapproche d’un cercle et quand e tend vers +∞, la
conique se rapproche de sa directrice.
• Toutes les coniques ainsi définies sont symétriques par rapport à leur axe focal.
a) e = 1 donc MF = MH. D
H2 M2
Méthode b
b) e 6= 1 donc MF = e MH
Méthode −−→ −−→ −−→ −−→
On élève au carré : MF2 − e2 MH2 = 0 ⇔ MF − e MH · MF + e MH = 0
On introduit alors les barycentres I et J respectivement associés aux points
pondérés (F ; 1) ; (H ; e) et (F ; 1) ; (H ; −e).
−→ −→ −→ −→
On a alors (1 − e)MI · (1 + e)MJ = 0 donc MI · MJ = 0
−→ −→
Les vecteurs MI et MJ sont perpendiculaires donc M appartient au cercle de
diamètre [IJ].
M est donc l’intersection de la droite perpendiculaire à D passant par H et du
cercle de diamètre [IJ]. On obtient donc deux points M : M1 et M2 . Lorsque H
est en K, on obtient les sommets S1 et S2 .
a
Pour déterminer les barycentres I et J, on pose e = .
b
Sur deux droites parallèles menées en F et H, on porte respectivement les lon-
gueurs a et b. La construction de I et J découle du théorème de Thalès :
IF JF a
= =
IH JH b
L’ensemble des points M est alors soit une ellipse si e < 1 ou une hyperbole si
e > 1 (comme sur la figure ci-dessous).
Le centre de l’ellipse ou de l’hyperbole est Ω = m[S1 S2 ]. On observe un
deuxième foyer F’ symétrique de F par rapport à Ω.
3 D
e= > 1 hyperbole
2
I b
b
b b
M2 H M1
J b
a
b b b b
F’ S2 Ω K S1 F ∆
a
MF
= e ⇔ MF2 = e2 MH2 ⇔ x2 + y2 = e2 ( x + p)2
MH
x2 + y2 = e2 x2 + 2e2 px − e2 p2 = 0 ⇔ (1 − e2 ) x2 + y2 − 2e2 px − e2 p2 = 0
1) Si e = 1 l’équation devient :
p
y2 − 2px − p2 = 0 ⇔ y2 = 2px + p2 ⇔ y2 = 2p x +
2
X = x+ p
p
On pose S − ; 0 et 2
2 Y = y
2) Si e 6= 1 l’équation devient :
(1 − e2 ) x2 + y2 − 2e2 px − e2 p2 = 0
2e2 p
2 2
(1 − e ) x − x + y2 = e2 p2
1 − e2
2
e2 p e4 p2
2
(1 − e ) x − − + y2 = e2 p2
1 − e2 1 − e2
2
e2 p e4 p2
2 2
(1 − e ) x − + y = + e2 p2
1 − e2 1 − e2
2
e2 p e4 p2 + e2 p2 − e4 p2
2 2
(1 − e ) x − + y =
1 − e2 1 − e2
2
e2 p e2 p2
(1 − e2 ) x − + y 2
=
1 − e2 1 − e2
e2 p
2
e p X = x−
On pose Ω ; 0 et 1 − e2
1 − e2
Y=y
e2 p
Dans le repère (Ω,~ı,~), l’équation devient : (1 − e2 ) X 2 + Y 2 =
1 − e2
X2 Y2
soit : + = 1 (a)
e2 p2 e2 p2
(1 − e2 )2 1 − e2
e2 p2
Tout dépend du signe de donc de 1 − e2
1 − e2
y2 − 3x − 4y − 2 = 0
✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏
D 6
b
2
K S F ∆
1
−3 −2 −1 O 1 2 3 4 5
−1
−2
2.4.2 Ellipse
c b2
e= , p= et ΩF = c
a c
sur l’axe des abscisses, le grand axe de l’ellipse se trouve sur les abscisses et donc
a2 > b2 .
e2 p2 2 2
2 = e p b2
Nous avons vu au 2.3 que a2 = et b donc = 1 − e2
(1 − e2 )2 1 − e2 a2
On a alors :
b2 a2 − b2 2
2 = a2 − b2 on obtient e2 = c soit e = c
• e2 = 1 − = en posant c
a2 a2 a2 a
b 2
e2 p2 b2 (1 − e2 ) b2 × 2 4 b2
2
• b = ⇔ p 2 = = a = b ⇔ p =
1 − e2 e2 c2 c2 c
a2
e2 p b2 c
• ΩF = = = b2 × 2 = c
1 − e2 p b
✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏
(
X = x−2
On pose : donc Ω(2 ; −1)
Y = y+1
X2 Y2
On obtient alors : X2 + 4Y2 = 25 ⇔ 2 + 2 = 1
5 5
2
5
La conique est donc une ellipse avec a = 5 et b =
2
√
√ √ 5 3 √
√
r
25 75 5 3 c 3
On a : c = a2 − b2 = 25 − = = , e= = 2 =
4 2 4 a 5 2
25 √ √
b24 5 5 3 5 3
p= = √ = √ = , ΩF = c =
c 5 3 2 3 6 2
2
D D′
b
2
1
O
K −a F F’ a K’
b b b
−6 S−5 −4 −3 −2 −1 Ω 1 2 3 4 5S 6 ∆
−1
−2
−b
−3
p c
2.4.3 Hyperbole
c b2
e= , p= et ΩF = c
a c
b b
Les asymptotes ont pour équations : Y = X et Y = − X
a a
( x − 2)2 y2
− +1 = 0
16 9
✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏✏
(
X = x−2
On pose : donc Ω(2 ; 0)
Y=y
X2 Y2
On obtient alors : − =1
16 9
La conique est donc une hyperbole avec a = 4 et b = 3
√ √ c 5
On a : c = a2 + b2 = 16 + 9 = 5 , e = =
a 4
b2 9 3
p= = , ΩF = c = 5 et les asymptotes d’équations Y = ±
c 5 4
D′ D
a
b
F’ S’ K’ K S F
b b b
−8 −6 − a−4 O−2 Ω 2 4
a 6 ∆
−2
−4
p
c
• La somme des distances d’un point M d’une ellipse à ses deux foyers F et F’ est
égale à la longueur de son grand axe.
MF + MF’ = 2a
Réciproquement tout point M dont la somme des distances à deux points fixes
F et F’ est constante appartient à une ellipse de foyers F et F’
• La différence des distances d’un point M d’une hyperbole à ses deux foyers F
et F’ est égale à la longueur entre ses deux sommets.
|MF − MF’| = 2a
Démonstration :
MF
• Pour l’ellipse on a : = e avec c2 = a2 − b2
MH
On a alors : MF = e MH et MF’ = e MH’ donc MF + MF’ = e (MH + MH’)
2 2
b + c2 2a2
b
or MH + MH’ = HH’ = 2( p + c) = 2 +c = 2 =
c c c
D’où D D′
2a2 c 2a2 M
MF + MF’ = e × = × = 2a H H’
c a c
F Ω F’ ∆
Remarque : Un façon de tracer une
ellipse est d’attacher une ficelle à 2
points puis en tendant la ficelle faire
parcourir un stylo le long de celle-ci. p c
MF
• Pour l’hyperbole on a : = e avec c2 = a2 + b2
MH
On a alors :
MF = e MH et MF’ = e MH’ donc |MF − MF’| = e |MH - MH’|
or D′ D
Ω
b
= ∆
c
D’où
2a2 c 2a2
|MF − MF’| = e × = × = 2a
c a c p
La réciproque est admise. c
x 2 y2
Théorème 7 : Une ellipse d’équation + = 1 dans un repère orthonormé
a2 b2
(Ω ; ~ı ; ~) a pour représentation paramétrique :
(
x = a cos t
avec t ∈ [0 ; 2π [
y = b sin t
• le cercle C de rayon a
x 2 y2
• l’ellipse E d’équation + 2 = 1 avec a > b
a2 b
On passe du cercle C à l’ellipse E par une affinité orthogonale d’axe (Ωx ) et de
b
rapport .
a
a
Construction : C
Pour déterminer un point M de l’el-
lipse à partir d’un point M1 du cercle y1 b
M1
b
C , on détermine le point M2 , intersec-
tion du cercle C ′ de rayon b avec [ΩM1 ]. C′ y K b b
M
Le point M est alors l’intersection des M2
H
droites (M1 H) et (M2 K).
Ω x = x1
Démonstration : On revient à la re-
présentation paramétrique des cercles
C et C ′ de raton respectifs a et b.
( (
x = a cos t x = b cos t
C C′
y = a sin t y = b sin t
y b sin t b
De plus = = . On passe donc du cercle C à l’ellipse E par une
y1 a sin t a
b
affinité orthogonale d’axe (Ωx ) et de rapport .
a
Remarque : Un ellipse est donc le représentation d’un cercle dans un repère
orthogonal non normé.
Démonstration :
C M1
b
E M
b
T
b
b2 x0
y − y0 = − ( x − x0 ) ⇔ a2 y0 y − a2 y20 = −b2 x0 x + b2 x02
a2 y0
2 2 2 2 2 2 x0 x y0 y x02 y20
b x0 x + a y0 y = b x0 + a y0 ⇔ + 2 = 2+ 2
a2 b a b
x02 y20
or M appartient à l’ellipse Γ donc : + 2 = 1. on a alors :
a2 b
x0 x y0 y b2 x0 x
+ 2 =1 ⇔ y= 1− 2
a2 b y0 a
a2 b2 x0
En T, on a : xT = donc yT = 1−
c y0 c
2
a
−−→
x0 − c
−→ −c
Les coordonnées des vecteurs : FM = et FT = c
2
y0 b x0
1−
y0 c
2
−−→ −→
a x
− c + b2 1 − 0
FM · FT = ( x0 − c)
c c
2
a −c 2 b 2
= ( x0 − c) + (c − x0 ) = 0 car a2 − c2 = b2
c c
y Y
Dans (Ω ; ~ı ; ~)
x 2 y2
Γ: − 2 =1 ~
a2 b
b ~v
Asymptotes : y = ± x ~ı
a Ω x
θ
2 2
c = a +b 2 ~u
b a 1
tan θ = donc =
a b tan θ
Démonstration :
(
~u = cos θ~ı − sin θ~ cos θ cos θ
x X
On a : donc =
~v = cos θ~ı + sin θ~ y − sin θ sin θ Y
(
x = cos θ ( X + Y )
On obtient alors :
y = sin θ (Y − X )
x 2 y2 a2 2
L’équation de Γ : − 2 = 1 ⇔ (× a2 ) x2 − y = a2
a2 b b2
On remplace en fonction de X et Y :
sin2 θ
cos2 θ ( X + Y )2 − (Y − X ) 2 = a 2
tan2 θ
cos2 θ ( X + Y )2 − cos2 θ (Y − X )2 = a2
h i
cos2 θ ( X + Y )2 − (Y − X )2 = a2
a2
cos2 θ × 4XY = a2 ⇒ XY =
4 cos2 θ
1 2 2 2 2
Or = 1 + tan2θ = 1+ b = a +b = c
cos2 θ a2 a2 a2
c2
L’équation de Γ dans (Ω ; ~u ; ~v) est donc : XY =
4
Remarque :
Une hyperbole est équilatère si ses asymptotes sont perpendiculaires.
2 2 a2
On a alors a = b donc c = 2a . L’équation de Γ vaut : XY =
2
C’est cette hyperbole qui est la représentation des fonctions homographiques :
ax + b
f (x) =
cx + d