1 - Ne pas souffrir
de faim et de soif
5 - Être protégé de
2 - Ne pas souffrir
la peur et de la
5 grands d'inconfort
détresse
principes
du bien-
être animal
Pour élever des poules pondeuses, les éleveurs sont tenus de respecter un arrêté publié le 1er
février 2002 et qui vise à assurer aux poules un niveau minimum de bien-être.
Depuis l’application de ce texte, les poules élevées en cages ont davantage d’espace et
bénéficient de certains aménagements inexistants jusqu’alors (perchoirs et grattoirs
notamment). Ceci assure une meilleure prise en compte de leur bien-être puisque les nids
permettent aux poules de pondre dans un espace spécifique, aspect primordial pour ces
dernières.
Les éleveurs de poulets de chair doivent également respecter les dispositions fixées par un
arrêté paru le 28 juin 2010. Cet arrêté fixe par exemple l’obligation d’éteindre toutes les
lumières des bâtiments pendant au moins 6 heures par jour. Il limite également la densité des
animaux.
Par ailleurs, une formation et un certificat professionnel individuel d’éleveur de poulets de chair
sont exigés pour les professionnels titulaires de l’exploitation ou en charge directe du soin et
de l’entretien des poulets. Ce certificat justifie d’un niveau de connaissance relatif au bien-être
animal acquis lors de la formation.
Le respect du bien-être animal est donc une thématique qui prend de l’importance. Les textes
réglementaires s’attachent en ce sens à assurer un meilleur bien-être des volailles en
respectant au mieux les grands principes présentés précédemment.
En vue de s’assurer que les poules et poulets sont élevés dans de bonnes conditions, il semble
indispensable de pouvoir évaluer le bien-être de ces derniers. Mais comment est-ce possible
en pratique ?
Cet outil, bien que validé scientifiquement, n’est que très peu utilisé à ce jour en raison de son
manque de praticité. Par exemple, 3 à 4 heures d’évaluation sont nécessaires en élevage
suivies de 1 à 2 heures en abattoir pour évaluer le bien-être des poulets en suivant cette
méthode, ce qui est trop long pour être réalisé en routine.
En bilan, on peut dire que l'amélioration des conditions d'élevage des animaux nécessite dans
un premier temps de réaliser un état des lieux : c'est ce que proposent les outils d’évaluation
existant à ce jour. Dans un second temps, il semble intéressant pour les éleveurs de pouvoir
se comparer à des moyennes nationales et d’être guidés (pistes de progrès) en vue
d’améliorer leurs pratiques si cela est nécessaire.
On peut légitimement se questionner sur l’impact de ces différents systèmes sur le bien-être
des poules pondeuses. Est-ce que les poules qui ont accès à un parcours ont un niveau de
bien-être systématiquement jugé comme supérieur par rapport à celles qui sont élevées en
cages ? C’est à cette question que nous allons répondre dans la partie suivante.
3-2 Quel(s) impact(s) sur le bien-être des poules ?
Un projet européen a été mené afin d’étudier les impacts potentiels des divers systèmes
d’élevage sur le bien-être des poules pondeuses (LayWel). Toutes les composantes du bien-
être ont donc été étudiées afin de déterminer, pour chaque système de production, le risque
pour la poule d’y voir son bien-être compromis. Un code couleur a été mis en place : le rouge
correspond à un haut risque que le bien-être de la poule soit compromis et incite à la vigilance
pour les indicateurs concernés ; l’orange indique un risque variable et le vert un risque faible.
Des exemples de résultats sont résumés dans le Tableau 1.
Tableau 1 - Impacts des systèmes d'élevage sur divers indicateurs représentatifs de l'état de
bien-être des poules – En rouge : risque élevé que le bien-être soit compromis ;en orange :
risque variable ;en vert : risque faible ; et ce pour chaque indicateur considéré
Les résultats de cette étude indiquent que les risques pour l’animal de voir son bien-être
détérioré sont différents d’un système à l’autre en fonction de l’indicateur considéré.
On remarque que les systèmes alternatifs avec parcours permettent aux poules d’exprimer
leurs comportements naturels plus librement que dans les autres systèmes. Les systèmes
plein-air présentent donc un intérêt non négligeable pour les poules. On remarque entre autre
que les possibilités d’exploration sont ainsi plus nombreuses et diversifiées en systèmes
alternatifs qu’en cages. On pourrait donc en conclure que les systèmes hors cage sont
meilleurs d’un point de vue du bien-être animal.
Cependant, une mortalité plus élevée est constatée en système hors cage, l’environnement
étant un peu plus difficile à contrôler.
Ainsi, il existe pour chaque système d’élevage des perspectives d’amélioration du bien-être
animal. Aucun système ne permet de satisfaire l’ensemble des grands principes du bien-être
et il n’existe donc pas de système « parfait » à ce jour.
Par ailleurs, pour éviter certains désordres en élevage, des interventions sont pratiquées sur
les animaux. Par exemple, l’épointage est réalisé sur la jeune poule, pour rendre le bec moins
pointu et éviter les lésions sur les congénères. Des travaux sont en cours pour proposer des
techniques d’élevage permettant de limiter les risques et d’éviter les interventions sur les
animaux.
Conclusion
Le bien-être animal est une préoccupation sociétale réelle qui prend de l’importance, aussi
bien à l’échelle nationale qu’à l’échelle mondiale.
En ce sens, de plus en plus de travaux sont menés en vue d’évaluer le bien-être des animaux
du point de vue de l’animal (indicateurs mesurables directement dur l’animal). Les conclusions
de ces travaux montrent entre autres que, bien que les conditions d’élevage en France soient
actuellement bonnes au regard du bien-être animal, il existe des marges de progrès pour
l’ensemble des systèmes de production existant à ce jour.