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DE PERFECTIONNEMENT DES
MAITRES : AHMED MEDEGHRI
SAIDA
MODULE DE
DIDACTIQUE
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djeradifatima20@yahoo.fr
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I /Introduction à la didactique
A/ Pédagogie et didactique
La pédagogie et la didactique sont deux champs de pratiques de l’enseignement. Tout ce qui est
pédagogique réfère à l’enfant d’après l’étymologie grecque qui signifie : « conduire, accompagner,
élever un enfant ». Dans l’Antiquité, le pédagogue était un esclave qui accompagnait l’enfant à
l’école, lui faisait réciter ses leçons et faire ses devoirs. Ce qui est didactique a trait à l’enseignement.
Dérivé du mot grec « didaktitos » qui signifie « propre à enseigner »(Legendre,1988),il se présente
d’abord comme un adjectif, ensuite comme un substantif sous la plume de J.A.Comenius qui le
définit comme : « l’art d’enseigner »(1628).Selon Michel Develay, «la pédagogie est généraliste,
tandis que la didactique est spécifique, elle concerne telle ou telle discipline (« didactique des
mathématiques », « didactique du français langue étrangère »…) Selon Marguerite Altet la didactique
est « le domaine de la gestion de l’information, de la structuration du savoir par l’enseignant et de
leur appropriation par l’élève. »,tandis que la pédagogie est celui « du traitement et de la
transformation de l’Information en Savoir par la pratique relationnelle et l’action de l’enseignant en
classe, par l’organisation de situations pédagogiques pour l’apprenant. »
B/ Historique
Le terme « didactique »a une origine qui date de l’époque grecque mais il n’est attesté pour la
première fois qu’en 1554 selon le Grand Larousse Encyclopédique. Ce n’est qu’en 1643 que la
didactique prendra les sens de « science » ou de « théorie » de l’enseignement /apprentissage. Le
terme tombe en désuétude au début du XIXème siècle puis réapparaît au XXème où il prend, à un
moment donné, le sens de « pédagogie ». Le mot « didactique » a évolué avec beaucoup
d’ambiguîté quant à son objet qui est passé d’une focalisation sur l’objet enseigné à une réflexion
sur les méthodes, puis à une vision plus large englobant les finalités, l’objet enseigné et le sujet
apprenant.
« La didactique d’une discipline est la science qui étudie, pour un domaine particulier,
Nous ajouterons également, puisque nous sommes dans l’optique du professeur de Français Langue
Etrangère (FLE), la définition que propose Marie-Françoise Narcy-Combes, dans son « Précis de
didactique », à savoir :
« La didactique est une réflexion théorique sur ce qu’est l’enseignement et l’apprentissage d’une
langue étrangère. Elle est le fondement scientifique de la pédagogie, qui appartient au domaine de la
pratique en tant que mise en œuvre de ces théories. »
-Hypothèses pédagogiques
-Approches épistémologiques
Maurice Sachot dit, en citant Halté (1992), dans sa recherche « La dimension historique dans
l’approche didactique » que « La didactique se définit par :
La didactique se base sur 3 pôles : le savoir, l’enseignant, et l’apprenant que nous allons tenter de
définir, ainsi que d’autres concepts en rapport direct avec le triangle didactique.
-il peut s’acquérir en dehors du contexte scolaire : exemple par la télévision, expositions,
journaux…
L’enseignant : Son projet est de former les élèves. « L’enseignant n’a pas pour mission d’obtenir des
élèves qu’ils apprennent, mais bien de faire en sorte qu’ils puissent apprendre. Il a pour tâche, non la
prise en charge de l’apprentissage- ce qui demeure hors de son pouvoir- mais la prise en charge de la
création des conditions de possibilité de l’apprentissage. »(Chevallard-1986)
M.F. Narcy-Combes parle du rôle de l’enseignant, selon la définition qu’en donnent les Instructions
officielles et l’enseignant doit être :
-«un expert de sa discipline (maîtrise de la langue), de didactique et de pédagogie (adapter son
enseignement au public concerné, préparer son enseignement avec rigueur, se fixer des objectifs,
réfléchir aux moyens de les atteindre, les mettre en œuvre).
-un technicien :il organise son travail (choix des supports, choix des exercices et activités pour mettre
en œuvre savoirs et savoir-faire), facilite l’apprentissage (encourage, guide, explique, intéresse les
apprenants…)
-un chercheur : il doit réfléchir à son enseignement, se tenir au courant des évolutions et
découvertes concernant sa discipline.
-un éducateur :il participe au développement intellectuel et à l’épanouissement de ses élèves, crée
un climat de confiance avec ses élèves et les responsabilise, les conduit vers l’autonomie.
-un employé de l’éducation nationale :il est tenu de connaître les Instructions et de s’y référer, est
rendu coresponsable de la réussite de ses élèves. »
D’après Piaget, dans le constructivisme, le sujet apprend en s’adaptant à un milieu, c’est en agissant
sur le monde qu’il apprend. Dans le socioconstructivisme, Vygotsky ajoute les notions d’interaction,
d’échange, de collaboration avec l’environnement de l’apprenant (l’enseignant, les pairs, la famille…)
Aline GERMAIN-RUTHERFORD, dans son travail sur « Les différentes théories d’apprentissage »,
procède à un classement de type d’apprenants en fonction des méthodes d’apprentissage
privilégiées issues des différentes théories.
Il s’approprie une gamme étendue d’informations et les intègre selon un processus concis et
logique
Le contrat didactique : c’est un concept introduit par Guy Brousseau, il le définit comme
l’ensemble « des relations qui déterminent- explicitement pour une petite part, mais surtout
implicitement- ce que chaque partenaire va avoir à charge de gérer et dont il sera, d’une manière ou
d’une autre responsable devant l’autre . » L’efficacité de la relation dépend de la compréhension
mutuelle des intentions de l’autre .
Raynal et Rieunier,1997, le définissent comme suit : « Le contrat didactique est un contrat entre le
maître et les élèves qui garantit, si les clauses du contrat sont respectées par chacun, que les
échanges dans la classe se passeront sans difficulté majeure. »
La transposition didactique : c’est l’activité qui consiste à transformer un objet de savoir savant en
un objet de savoir à enseigner. Chevallard (1985-1991) parle de deux transpositions :
-1- Transposition externe : des savoirs savants au savoirs à enseigner, c’est la transformation des
savoirs et des pratiques en programmes scolaires (curriculum formel ou prescrit)
-2- Transposition interne : des savoirs à enseigner au savoirs enseignés, c’est la transformation des
programmes en contenus effectifs de l’enseignement . C’est à ce niveau là que l’enseignant
intervient.
Méthode /Méthodologie
Avant de donner un aperçu de l’évolution de la didactique des langues étrangères, nous allons
commencer par déterminer la différence entre une méthode d’apprentissage de langue et une
méthodologie d’apprentissage.
Une méthode peut être considérée comme une série de démarches précisées par des outils que
nous utilisons afin d’arriver à un but précis qui est, dans notre cas, l’enseignement d’une langue
étrangère. Dans le domaine de la didactique du FLE, il en existe tellement qu’il serait quasi
impossible de les énumérer.
La méthodologie est une démarche adoptée par des chercheurs, des didacticiens, des linguistes, des
éditeurs et des enseignants afin de réaliser une méthode. Elle se doit de fournir un ensemble de
procédures d’apprentissage aux concepteurs de méthodes afin de déterminer leurs lignes de
réalisations. Plusieurs méthodologies sont apparues et ont évolué selon le développement de la
recherche en didactique, mais aussi de la situation politico - économico – culturelle du monde.
Dans les didactiques traditionnelles, le maître prend généralement une place trop importante
dans le processus de connexion de l’élève au savoir. Ces pédagogies se caractérisent souvent par une
relation d’autorité, une distribution des résultats en forme de courbe de Gauss et des stratégies de
simple dispensation du savoir, l’élève devant s’organiser lui-même pour apprendre. Les didactiques
nouvelles, quand à elles, mettent plus l’accent sur la construction active de la connaissance par
l’élève et par conséquent l’apprentissage est placé au centre des préoccupations de l’enseignant,
dont les activités visent à gérer et à faciliter les tâches d’appropriation de l’élève.
Emergence de la notion
La Pédagogie par objectifs trouve son origine aux Etats – Unis dans un contexte socio
économique de rationalisation des processus de production industrielle (Taylor) notamment
dans l’industrie automobile. Cette méthode de travail consiste à spécialiser une tâche à
l'extrême. La mise en œuvre consiste à faire des actions répétitives simples dans un
processus de production. Ce système est bien mis en évidence dans les procédés de travail
à la chaîne (production automobile Ford, 1920).
La pédagogie par objectifs trouve également son origine dans le contexte théorique du
béhaviourisme. Cette conception rejette la référence à la conscience, elle postule qu’il faut
se centrer sur les comportements observables et mesurables que l’apprentissage permet et
que l’on peut produire n’importe quel apprentissage à condition d’utiliser les techniques
adéquates.
L’idée prônée par Ralph Tyler (1935), initiateur de la pédagogie par Objectifs, est de
proposer une organisation scientifique et rationnelle de l’éducation. Celle-ci doit adapter
l’homme aux besoins et valeurs de la société et les traduire en objectifs. Il faut une
formulation claire des objectifs pour pouvoir les évaluer et donc pour contrôler
l’enseignement. Les objectifs doivent être définis en termes de comportements attendus, en
termes de réactions externes à la conscience. Les formulations renvoient à des activités
vues du point de vue de l’élève et non du point de vue du projet de l’enseignant. La formation
est d’autant plus efficace si l’on nomme le résultat attendu, si l’on dit ce que l’on attend
exactement que l’apprenant fasse à l’issue de la formation, dans des termes précis et sous
forme de comportement observable.
Donc, en pédagogie, un objectif est un énoncé d’intention décrivant ce que l’apprenant saura(ou
saura faire) après apprentissage. Les objectifs sont normalement dérivés des finalités de l’éducation
et des objectifs généraux de formation, lesquels se décomposent en objectifs intermédiaires de
différents niveaux, puis en objectifs spécifiques .
La finalité est une affirmation de principe à travers laquelle une société ou un groupe social identifie
et véhicule ses valeurs. Elle fournit des lignes directives à un système éducatif et des manières de
dire au discours sur l’éducation.
Ainsi cet enseignement permettra « une ouverture sur la culture humaine dans sa dimension
universelle la plus féconde. » (Ordonnance N.76/45 du 16 avril 1976)
Le but est un énoncé définissant de manière générale les intentions poursuivies soit par une
institution, soit par une organisation, soit par un groupe, soit par un individu à travers un
programme ou une action de formation.
L’objectif général est un énoncé d’intention pédagogique relativement large ; il peut être
également appelé objectif terminal d’intégration. Il décrit « une compétence ou un
ensemble de compétences que l’apprenant doit posséder au terme d’une séquence
d’apprentissage. »
- indiquer à quel niveau doit se situer l’activité terminale de l’apprenant et quels critères
serviront à évaluer le résultat
Les conditions de réalisation d’un objectif opérationnel sont les circonstances dans lesquels
le comportement va se manifester. Elles peuvent inclure le temps, le matériel, les supports,
la guidance,… Elles font référence à l’exécution des tâches.
Les critères de réussite d’un objectif opérationnel indiquent ce que l’on exige exactement. Ils
définissent les performances minimales exigées.
Taxonomie : C’est une classification qui instaure un ordre entre les éléments, elle se veut
exhaustive, les classes sont mutuellement exclusives. Par exemple, la taxonomie de Bloom
définit 6 grandes catégories d’objectifs organisées du plus simple au plus
complexe :Connaître (mémoriser), Comprendre (reformuler, reconnaître), Appliquer (pouvoir
utiliser), Analyser (décomposer en parties, comprendre les relations), Synthétiser (organiser
un ensemble cohérent), Evaluer (fonder un jugement en fonction de critères).
Remarque :
« connaître » et « comprendre » sont deux niveaux dits « inférieurs » car ils traitent
d’opérations intellectuelles presque automatisées.
Les enseignants, quand ils définissent leurs objectifs, ont une prédilection marquée pour des
verbes ne renvoyant pas toujours à des comportements observables. Il faut, par conséquent,
savoir à quel niveau « taxonomique » l’enseignant intervient ou conçoit son enseignement.
En d’autres termes, l’enseignant est-il dans un enseignement « mentaliste » ou
« comportemental » (procédural) ?
Le tableau suivant nous permettra de mieux saisir la différence entre objectifs mentalistes et
objectifs comportementaux.
Catégorie C’est….
Connaître Définir, distinguer, acquérir, identifier, rappeler, reconnaitre…
Comprendre Traduire , illustrer, représenter, dire avec ses mots, distinguer, réécrire,
réarranger, expliquer, démontrer…
Appliquer Appliquer, généraliser, relier, choisir, développer, utiliser, employer,
transférer, classer, restructurer…
Analyser Distinguer, détecter, classer, reconnaitre, catégoriser, déduire, discerner,
comparer…
Synthétiser Ecrire, relater, produire, constituer, transmettre, modifier, crée, proposer,
planifier, projeter, spécifier, combiner, classer, formuler…
évaluer Juger, argumenter, valider, décider, comparer...