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Pathologie mammaire

de l’homme
B DUTOUQUET, M CAGNEAUX, M DHOOSSCHE, N LAURENT,
M LERNOUT, L BOULANGER, E PONCELET
Service d’imagerie de la femme
CHRU LILLE – Hôpital Jeanne de Flandre
• Généralités
• Physiologie
• Clinique
• Indications d’imagerie
• Le sein normal
• Gynécomastie
• Diagnostics différentiels
• Conclusion
• Bibliographie
Généralités

- Pathologie peu fréquente et mal connue


- Cancer du sein : < 1% de l’ensemble des cancers du sein
- Motif de consultation : Apparition d’ une tuméfaction
mammaire souvent unilatérale +/- douloureuse +++
- Problème diagnostique: lésion maligne?
- Sémiologie quasi identique à celle chez la femme

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Physiologie:
Développement de la glande mammaire
- Arrêt précoce du développement de la glande (quelques
canaux excréteurs et tissu conjonctif lâche), équivalent au
stade pré-pubertaire chez la femme, avant la différenciation en
unités terminales ductulo-tubulaires
=> pas d’UTDL (point de départ de la pathologie)
=> pathologie rare!

- Inhibition du développement mammaire par les sécrétions


androgéniques

- Périodes de prolifération mammaire transitoire chez le


nouveau-né et l’adolescent Retour menu
Examen clinique
Plus facile que chez la femme…

Palpation de la glande mammaire :


- Tuméfaction? => Taille, consistance, mobilité par rapport à
la peau et au muscle grand pectoral, douleur, rétraction
cutanée…
- Ecoulement? => lactescent, séro-sanglant

Palpation des aires ganglionnaires axillaires, sus-claviculaires


(bras détendu) : Adénopathie?
⇒ Taille, consistance, douleur, mobilité
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Indications d’imagerie chez l’homme
- Nouveau-né/Adolescent : examen clinique +/-
échographie

- Adulte : Mammographie bilatérale 1 incidence oblique


⇒ Adipomastie/gynécomastie?
Si adipomastie : stop
Si gynécomastie unilatérale: face + échographie
⇒ Masse sous-jacente?
Au moindre doute : microbiospie +++

Ne pas oublier l’examen des testicules et l’échographie


testiculaire +++ Retour menu
Mammographie: Technique

Difficile : volume mammaire réduit!

Incidence:
- Oblique bilatérale (gynécomastie)
+/- face / profil / compression localisée si opacité nodulaire
suspecte

Technique identique mais :


- Densité et épaisseur faible: Diminuer le kV
- Mode manuel : problème de positionnement de la cellule
d’exposition automatique
Sous-exposition du sein:
Mauvais positionnement
de la cellule de détection
Echographie

Complément indispensable de la mammographie (Masse


mammographique +++)

Technique identique par rapport à la femme

Ponction sous échographie:


!! Attention à l’abord! Privilégier l’abord tangentiel!
(épaisseur faible du sein)
Le sein normal

Trame conjonctivo-glandulaire lâche avec


quelques travées fines divergeant depuis la
face postérieure du mamelon
Graisse sous-cutanée
Mamelon peu épais

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Gynécomastie

Principale pathologie du sein chez l’homme: 85%!

Prévalence dans la population générale: 32-65%, plus


importante chez les sujets obèses

Définition : Augmentation de volume par hyperplasie


bénigne de la glande mammaire (hyperplasie ductale et
prolifération stromale)
=> Pas de graisse, inflammation ni tumeur

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Physiopathologie : Souvent d’origine hormonale
=> Hyperœstrogénie relative, d’origine endogène ou
exogène, par diminution du rapport testostérone/œstradiol :
- Aromatisation périphérique des androgènes
- Sécrétion d’œstrogènes par tumeur testiculaire

Association possible avec adipomastie


Clinique:
- Bilatérale et symétrique si l’étiologie est hormonale
- Unilatérale si idiopathique

+/- douloureuse (si récente)

Tuméfaction mammaire, rétro-mamelonnaire, centrée, non


indurée, mobile par rapport à la peau et aux plans
profonds, consistance ferme et élastique

+/- Galactorrhée claire ou lactescente


Etiologies :

1) Idiopathique

2) « Physiologiques » :

- Nouveau-né +++ : 60-90%, régression spontanée rapide


en quelques semaines

- Puberté : Adolescent de 13-16 ans : 60-70%, ectasies


canalaires souvent bilatérales et asymétriques, régression
spontanée en 1 à 2 ans

- Sujet âgé (en dehors de toute pathologie hormonale) :


40% des sujets de plus de 50 ans sur une série
autopsique!
Décroissance du taux de testostérone et augmentation de
l’aromatisation périphérique des androgènes en
œstrogènes par la graisse périphérique
3) Déficit androgénique primitif ou secondaire :

- Hypogonadisme : Syndrome de Klinefelter, anorchidie,


blocage de la synthèse de la testostérone, déficit central
(hypothalamo-hypophysaire)

- Pseudohermaphrodisme masculin

- Syndrome de résistance aux androgènes


4) Production excessive d’hormones femelles :

- Tumeurs testiculaires : Cellules de Leydig ou de Sertoli


(œstrogène), choriocarcinome +++ , séminome, tératome
(HCG)

=> Attention! Palpation + échographie testiculaire


devant toute gynécomastie!

- Tumeurs surrénaliennes féminisantes

- Germinome intra-cranien (HCG)


5) Déséquilibre hormonal :

- Cirrhose +++

- Insuffisance rénale chronique

- Dénutrition

- Dysthyroïdie
6) Iatrogène +++ :

- Activité œstrogéno-analogue : Stéroïdes anabolisants (!!


Sportifs: aromatisation périphérique des androgènes en
oestrogènes), clomifène, oestrogénothérapie pour le cancer de
prostate, héroïne, cannabis, marijuana

- Inhibition de l’action ou de la synthèse de testostérone :


chimiothérapie (MTX, vincristine), cimétidine, diazépam,
spironolactone, D-pénicillamine, phénytoïne

- Augmentation de la synthèse oestrogénique par le testicule :


HCG, LHRH

- Mécanisme inconnu : Furosémide, méthyldopa, isoniazide,


théophylline, antidépresseurs…
Imagerie des gynécomasties:

3 formes:
- Nodulaire
- Dendritique
- Diffuse
- Topographie rétro-aréolaire
- Unilatéral ou bilatéral et asymétrique
- Extension préférentielle dans le quadrant supéro-externe
- Taille moyenne: 2-6cm

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