A. Le critère de la spéculation
L’acte de commerce serait essentiellement un essentiellement un acte de
spéculation, un acte inspiré par l’idée de commerce, de lucre, de bénéfices. Cette
conception est exacte, en ce sens que tout acte de commerce implique une
spéculation ou la recherche d’un bénéfice. A cet égard, un acte à titre gratuit ou
basé sur la philanthropie ne peut être un acte de commerce.
Une association qui se contenterait de faire de tels actes échappe à la
commercialité. Elle peut y être soumise en revanche dès lors qu’elle est animée
par l’idée de bénéfices. Mais, ce critère est insuffisant, en tant qu’il n’explique
pas notamment pourquoi les agriculteurs et les membres des professions libérales
échappent au droit commercial.
B. Le critère de l’Entreprise
Il est proposé par le Pr. ESCARA et prend en compte la manière dont l’acte est
réalisé. Cette conception s’appuie sur une structure organisée et non pas sur la
spéculation seulement. Serait donc des actes de commerce. Les actes réalisés
dans le cadre d’une entreprise.
En droit positif, ce critère ne peut expliquer de façon satisfaisante, la
commercialité du courtage ou de la lettre de change.De plus certaines entreprises,
notamment agricoles même avec une organisation très modernes, complexes ne
sont pas commerciales.
En définitive, force est de reconnaître qu’il est difficile d’englober les actes
commerciaux dans un critère unique et précis. Aucun des trois critères n’est en
lui-même suffisante et leur ensemble n’obéit en aucune idée générale. Aussi la
doctrine propose-t-elle un acte classificatoire qui tente de mettre un certain ordre
dans l’énumération légale en rangeant les actes de commerce sans diverses
catégories.
2. L’entreprise de manufactures
On entend généralement par entreprise de manufactures, toutes les entreprises de
transformation, de métallurgie, de produits chimiques et de tissage. La
jurisprudence française a progressivement entendue la manufacture qu’elle
caractérise sur la spéculation du travail d’autrui (l’entreprise de terrassement, de
construction) : Ch. des requêtes, 20 Octobre 1908, Dalloz 1909, page 246.
1. La commission
Elle est proche du mandat, mais se distingue du contrat civil en ce que le
commissionnaire agit pour le compte d’autrui, mais en son propre nom (le
mandataire agit pour le compte d’autrui et au nom d’autrui). La commission se
distingue également du courtage, car le commissionnaire fait partie lui-même du
contrat.
2. Le courtage
Le courtage est l’opération par laquelle un intermédiaire appelé courtier met en
relation deux personnes qui souhaitent conclurent un contrat. Il se différencie de
la commission en ce sens que le courtier n’intervient pas dans la conclusion du
contrat. Il se borne à préparer le contrat en recherchant une contrepartie à son
client Pour la commercialité du courtage matrimonial :(C f : Ch.Com, Cour de
Cassation, 11 Octobre 1982, Bulletin civil 4e Partie, No 299)
3. L’agence d’affaires
Ce sont des opérations qui ont pour objet d’offrir des services pour gérer les
affaires d’autrui par le biais d’un mandat. Ces mandats sont très variés et
recouvrent la gestion des immeubles, l’exploitation des agences de voyage, de
publicité, la représentation en justice et le recouvrement de créances. C’est
l’entremise qui justifie la commercialité de ces opérations. Sont ainsi assimilés
les agences d’affaires, les opérations : l’achat, la souscription, la vente, la
location des immeubles, de fonds de commerce. Il y a également, l’activité des
agents artistiques qui procure des engagements à des artistes du spectacle.
1. La lettre de change
C’est un effet de commerce par lequel une personne appelée tireur, donne l’ordre
à un débiteur ; le tiré, de payer à un tiers appelé bénéficiaire ou porteur une
certaine somme d’argent à une date déterminée. C’est une disposition classique et
ancienne, qui veut que la lettre de change soit commerciale par sa forme quelque
soient les personnes qui la signent. Ainsi, toute personne qui, pour une opération
quelconque, signe une lettre de change, accomplit un acte de commerce, mais ne
devient pas pour autant commerçant :C.C, 11 Mai 1993, Bulletin civil 4e Partie,
No 178).
Cette singularité est circonscrite à la lettre de change en droit français, elle est
étendue au billet à ordre et au warrant L’OHADA. Seul échappe à cette
commercialité, le chèque qui est, soit civil ou commercial suivant la nature de
l’opération pour laquelle, il est employé.
2. Le billet à ordre
C’est un écrit par lequel une personne appelée souscripteur, s’engage à payer à
une époque déterminée, une certaine somme d’argent, à une autre personne
appelée … ou à l’ordre de celle-ci. Le billet à ordre, est généralement utilisé dans
les ventes à crédit de fonds de commerce.
3. Le warrant
Le warrant est une variété de billet à ordre qui permet à un commerçant de
donner en gage, les produits ou marchandises qui sont déposés les magasins
généraux. Il porte la promesse de payer une certaine somme d’argent à une date
au bénéficiaire. Il sert également à constituer un nantissement au profit du
créancier sur les marchandises déposées.
B. Les applications
Si on se réfère à l’article 3 de l’Acte Uniforme, deux conditions sont exigées
pour la mise en œuvre de la commercialité accessoire, l’une est relative à la
personne, l’autre à la finalité de l’acte. La jurisprudence a précise la définition
du domaine d’application.
1. La condition d’application
L’acte doit être fait par un commerçant et accomplit pour les besoins de son
commerce.
a. La qualité de commerçant
Il s’agit de la première condition, mais pour que la commercialité accessoire
joue, il n’est pas nécessaire que les deux parties aient la qualité de commerçant.
Si les deux auteurs sont commerçants, l’acte est commercial pour chacun d’eux.
Si en revanche, l’un est non commerçant, l’acte sera civil à son égard.
b. Acte réalisé pour les besoins du commerce
On présume que l’acte fait par le commerçant et à titre professionnel, est
commercial et c’est a celui qui veut se prévaloir de la non commercialité, de
prouver que l’acte n’est pas commercial. Par conséquent, sont présumes
commerciaux, sauf preuve du contraire, tous les actes faits par un commerçant :
Cour d’Appel de Paris, 11 Janvier 1995, Dalloz 1995, Informations rapides,
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2. Le domaine d’application
Le domaine d’application de la commercialité accessoire est très large .Il
enveloppe la quasi totalité des actes que le commerçant peut effectuer, il s’étend
également aux obligations extra contractuelles.
A. Les incompatibilités
A la différence de l’incapacité qui vise la protection de la personne qui l’objet,
l’incompatibilité se traduit par l’impossibilité légale de cumuler la profession
commerciale avec certaines fonctions qui s’accommodent mal avec l’esprit de
négoce. Ces fonctions sont énumérées par l’article 09 de L’Acte Uniforme qui
dispose : « L’exercice d’une activité commerciale est incompatible avec
l’exercice des professions ou fonctions suivantes : fonctionnaires et personnel
de service public, établissement à participation publique, officiers ministériels
et auxiliaires de justice, experts comptables agrées et comptables agrées,
commissaires aux comptes et aux apports, conseillers juridiques, courtiers
maritimes, plus généralement toutes professions dont l’exercice fait l’objet
d’une réglementation interdisant le cumul de cette activité avec l’exercice d’une
profession commerciale ».
B. Les déchéances et interdictions
Elles consistent dans la défense faite à une personne d’exercer le commerce pour
son compte ou pour le compte d’autrui dans le but de moraliser ou d’assainir la
profession commerciale. Aux termes de l’article 10 de L’Acte Uniforme : « Nul
ne peut exercer une profession commerciale directement ou par personne
interposée, s’il a fait l’objet :
-D’une interdiction prononcée par une juridiction par l’un des états parties.
-D’une interdiction prononcée par une juridiction professionnelle.
-D’une condamnation définitive, à une peine privative de liberté pour un crime
de droit commun ou une peine de moins de trois mois d’emprisonnement non
assortit de sursis pour un délit contre les biens ou une infraction en matière
économique ou financière ».
Les déchéances touchent les personnes frappées de faillite personnelle. Elles
frappent ainsi les officiers ministériels déchus et s’appliquent à l’exercice du
commerce quelque soit la forme. Il convient de souligner que l’interdiction à
titre temporaire ou à titre définitif, peut être levée, c’est la réhabilitation qui ne
peut être demander qu’à l’expiration du délai de cinq (05) ans.