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1- Le contexte de crise de Centrale Danone :

Tout à commencer le Vendredi 20 avril sur Facebook, la page Wavo, dont les
administrateurs restent anonymes, a publié un poste dont elle fait appel au boycott de
certains produits et incite ses fans et abonnés, qui dépassent les 670K, à faire part de cette
compagne de boycott . Les produits concernés étaient :
 L’Eau de la marque SIDI ALI, appartenant au groupe Holmarcom, propriété de Miriem
Bensaleh-Chaqroun et de sa famille.
 les carburants de la marque Afriquia du groupe Akwa,   détenu par Aziz Akhannouch.
 Les produits laitiers de centrale Danone, filiale du groupe ONA et partenaire du groupe
Français Danone. Elle est gérée au Maroc par Didier LAMBLIN.

Les publications de la page avaient pour cause d’inciter les entreprises, citées en haut, à
envoyer les prix de leurs produits à la baisse, à travers un boycott d’une durée d’un mois.
Après la page Wavo, d’autres page se rajoute au mouvement de boycott comme « Casa Bel
visa, comptant plus de 700 000 fans, mais la question qui se pose : Etaient-ils les vrais
déclencheurs de ce boycott ? La réponse est non, derrière le mystérieux boycott de Danone,
exister une compagne anonyme populaire qui a pour objectif de sensibiliser les citoyens à
leurs droits ainsi vise à tourner la contestation du système économique au Maroc.

Cette compagne de boycott inédite qui a touché de plein fouet Centrale Danone étaient une
stratégie plus forte pour les boycotteurs qu’une manifestation car ils prévoyaient qu’elle aura
des conséquences économiques plus importantes et c’étaient le cas.
Depuis le début de la campagne de boycott, les administrateurs des pages annoncent aux fans
les avancées et les réalisations de l’initiative. La page se vantait notamment du soutien des
célébrités marocaines à la campagne de boycott, dont les chanteurs Dounia Batma, Latifa
Raafat et Ihab Amir.

Centrale Danone n’a fait aucune réaction envers les publications qui circulaient sur les
réseaux sociaux et les nombreuses trolls et images qui visaient l’entreprise, elle a préféré
garder le silence en croyant que les boycotteurs allaient abandonner avec le temps et qu’il
s’agissait d’un mouvement passager. Mais c’est un Mercredi 25 avril 2018, au salon
international de l’agriculture du Maroc (SIAM), où centrale Danone s’apprêtait à lancer
“Fellah Bladi”. Présenté comme le premier programme d’agrégation de la filière laitière, le
projet qui mobilisait un budget total de 880 millions de dirhams et devrait profiter à 20.000
exploitants de la région de Doukkala. Et cela avec la présence du  ministre de l’Agriculture,
Aziz Akhannouch.
Un geste, celui des signataires et du ministre de l’Agriculture qui buvaient devant
l’assistance des verres de lait avec un sourire aux lèvres, représenté un message à peine voilé
adressé aux Marocains sur le sujet du boycott. Par la suite le phénomène a pris de l’ampleur
quand des journalistes présents au SIAM à Meknès commencent à poser des questions afin de
remonter l’information et demander des réactions officielles sur la campagne de boycott.
Ce jour-là, le ministre de l’agriculture annonce aux journalistes que ce boycott ne doit pas
s’agir d’un jeu et que cela concerner les sources de revenus d’un certain nombre de citoyens
et des 470.000 personnes qui travaillent dans la filière et qui ne seront arrêtées ni par Internet,
ni par qui que ce soit. Centrale Danone, qui n’a aucune connotation politique au Maroc
contrairement à aux stations-service d’Afriquia appartenant à Aziz Akhannouch, patron d’un
parti politique et première fortune marocaine et aux produits des Eaux minérales d’Oulmès,
appartenant à Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente du patronat, n’a pas réagi à l’erreur, à
la scène du premier ministre ce qui a représenté une erreur de communication de la part de
l’entreprise.

Et ça ne s’arrête pas là pour cette journée, le directeur des achats de Centrale Danone, Adil
Benkirane interpellé à chaud par des journalistes alors et qui se trouvait également au SIAM,
s’emporte et traite de “traître à la nation” quiconque s’en prendrait à “la consommation
nationale” à travers ce boycott. “Je sais que ces mots sont durs, mais j’en assume l’entière
responsabilité”, insiste-t-il. Il n’en fallait pas plus pour mettre un grand feu. Sur les réseaux
sociaux, les réactions se multiplient et le ton de mépris assumé, adopté par le responsable,
choque et offense. Au lieu de calmer les esprits, la déclaration fédère encore plus de gens
contre la marque qui accapare dorénavant le devant de la scène à l’heure où les autres
concernés se font plus discrets. Les consommateurs, à l’approche de Ramadan, se sont donc
mobiliser à boycotter la marque en se privant de l’achat de ses produits tout en incitant même
les épiciers et propriétaires de différents centre commerciaux à refuser l’approvisionnement
de ses produits.

Malheureusement, la marque Centrale Danone ne savait pas encore ce qu’est une


communication de crise au Maroc. Quand on a peur, on se cache et on attend que la vague
passe. Une politique de l’autruche que va adopter Centrale Danone après cette sortie
polémique qui montre que la compagnie n’a toujours pas conscience de la force du
mouvement de contestation. C’est sa troisième erreur. Car après une non-réaction et prise de
position très dure, la société laitière opte pour le flottement. Une semaine durant laquelle
Centrale Danone volera en dessous des radars, donnant du temps à ses détracteurs pour affuter
leurs armes. Parce que quand on laisse autant de temps à l’opinion publique, on leur offre le
loisir de murir leurs arguments.

Le gouvernement marocain, quant à lui a officiellement condamné le boycott qui « pourrait


avoir un impact négatif sur l'investissement national et étranger (au Maroc) et, par
conséquent, sur l'économie nationale. La poursuite du boycott est à même de causer de gros
dommages pour les coopératives laitières et les producteurs qui y adhèrent, dont une majorité
de petits agriculteurs.»

En Bref pour le contexte de cette crise économique, il fallait se poser des questions
S’agissait-t-il d’un règlement de compte dans le petit monde de l'économie marocaine? Ou
d’un coup de boutoir de certains islamistes du PJD qui dirige le gouvernement de Rabat sans
disposer de la réalité du pouvoir? Les conjectures vont bon train sur l'origine de ce boycott
mais ce qui ne laisse pas de surprendre, c'est la rapidité avec laquelle il a pris dans la
population. A mettre sans doute en rapport avec les derniers mouvements sociaux dans le Rif
(Nord-Ouest), à Zagora (Sud) ou à Jerad (Nord-Est).

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