{id 1 mare 1957 sarin, a ees de ines 263 de Fa
sas ive depute oon destice une olaon collier eda
tre pre les anaes lr coras ction dane le ba sale
‘False, sute representation ou reproduction tga, ov patil,
fae sans te cnsetenet de Totet ov de os yar ot ou ayant case
‘tilts (ings ler de Arie,
Cate reprsetaton 01 reqodcon, pa que pct que ce st
ensterat dane une conto sancownee pa es Aries 42S esi
‘amt de Cote al
‘Libre Piloophique J. VRIN tons OUSIA, 1988
Depa Kgl quatrme wimestre 198; 2.984541
1A 2-¥706-3
ISBN: VRIN 2-7116- 0982-0 ot O
Inmprind ea Gréce par K. MINALAS S.A
BIBLIOTHEQUE D'HISTOIRE DE LA PHILOSOF
CCAIERS DE PHILOSOPHIE. ANCIENNE N
INTRODUCTION
A LA PENSEE
DES MEGARIQUES
a wk
Robert MULLER
UBALYT 2e0¥ 2240
EAU S— palesdes
UNE
FAULT be Fie
Diveceién
ENOS AIRES
\ Y LETRAS
LIBRAIRIE J. VRIN EDIMONS OUSIA
PARIS ‘BRUXELLES,
Frio: GEO,
Wyescoven be named420567
AVANT-PROPOS
Longtemps délaisés, les Mégariques sont depuis peu Fobjet
AVtudes de plus en plus nombrenses. Venant apres quelques
articles rematquables mais trop dieres, le travail le plus dst
de oes dernitres années a sans, doute été la publication par K.
Daring de la quasitotalite des fragments ot témoignages con
cetmant cette école, dans une édiion fable et commode: Die
Megariker. Kommentierte Sammlung der —Testimonien,
‘Amsterdam, Griner, 1972, Limportance de cet ouvrage nous &
inci & proposer une traduction francaise, assortie d'un com-
mentair, des textes de Doving: Les Mégariques. Fragments et
‘émoignages, Paris, Vrin, 1985. A peu prds en méme temps
paraissaient deux autres publications comparables, Tune de L.
‘Montonesi (I Moparici. Stuio storicoeitic e traduzione delle
testimonianze antiche, Universita di Catania, 1984), et Pautre
de G. Giannantoni (Socraticorum reliquiae, Roma, 1. dell’A-
teneo, 4 vol, 198385 ~ mais disponibles en 1985 seulement)
(On ne pout que se fliciter de cottesoudaine richesse, en dépit
‘des inconvénients qui réslteront des numérotations différentes
‘dont les textes mégariques sont désormais affects,
1. Comme Pindigue son tre, ce dernier ecu xt beasooup pls
large pig concere tous les (Petts) Sosatiqus. Le vol. 1 cotient
lee texts rls aux Soraigus en general (section 1), aux Mégar
‘ques (et I}; aux philosophes ds et Erte (eet. ID), et aux
renaiques (ect. IV}; le vol If est eatiremeat consacé 2 Ant
shine ot aux Cyniques. Le vol Il comprend les “notes” (en fit, une
‘ere de shapites sur les prncpaus auteurs et es problmes concer
fant ours écoles, dont Fomemble comsttue un commentaire tes
tame des deux premiers vol); le vol. IV enfin, In biographic
deur index (les sources; ls noms prope).‘ AVANT PROPOS
nous a semblé qu’ convensit de contrbuer & cette remtis:
sance en offrant au lecteur non-spésaliste un apergu systéma-
tique ~ quoique moins ambitieux ~ de’ état de nos connaissan-
‘es sur le sujet. Tel est done objet du présent ouvrage, qui
Selforee de ne pas faire double emplot avec notre publication
précsdente. Ce livre se distingue da préeédent sur deux points
1, le commentaire fragment par fragment ne permettant pure
les wues ensemble, nous avons av contraire cherche ici & pe
senter une vision plus synthétique de Ia philosophic mégerique,
vwoire — pour autant que la documentation Fautorise, et juste
ment parce que cette documentation fragmentaire a trop
souvent servi de prétexte & des recherches ponetuelles — ane
tentative de reconstruction de la doctrine, dans son unité et
coherence; 2. les mémes raisons font que certains développe
ments paticuliersintéressant des fragments éloigns les uns des
autres (le probléme des Amis des Idées dv Sophiste, le con
texte et la nature exacte de le dialeetique mégarigue), ou
impliquaat une mise en perspective des auteurs les uns par rap
port aux autres (Pévolution de Fécole), ne pouvaient trouver
leur place et leur portée que dans ce cadre-ci,
Enfin, nous avons jugé utile d'ajouter en appendice une
courte comparsson des deux éitions de fragments disponibles
et auxquelles on devea désormais se référe, suivie de deux
tables de concordance destings i faciiter In confrontation.
PREMIERE PARTIE
PRELIMINAIRES METHODOLOGIQUES
ET HISTORIQUESCHAPITRE 1
PROBLEMES GENERAUX DE LA CONNAISSANCE ET DE
LINTERPRETATION DE UECOLE DE MEGARE
Licote de Mégare apparat emblge comme Ia plus mal con
nue des écoles scratiques: non seulement les ouvrages originaux
des philosophies de I'école ont totalement dispar, mis part un
tes petit nombre de fragments presque insignifiants, mais en
‘utre les témoignages des contemporains et des Anciens en gene
ral sont excepionnellement rares et le plus souvent tes bres
[Nons savons certes que tl est le sort de phasis philoophes ou
cokes de PAmtguité, mais les Mégarigues figurent ssuréme
‘arm les plus mal lots; i est pour sen persader que de fei
Jeter les tables des matiéres ou les index des grands ouvrages de
‘compilation du temps, A.eete pénurie de documents #ajoute le
felatif désimére des moderne: sion except les chapitres ou es
paragraphes que les histores générales de la philosophic sont
contains de Feu acorder, les Mégariques ont été 8s rarement
objet d'études speciles et approfondies, comme on le verra
bent, Cet état de fait faurait ren «extraordinaire si Tom
Pouwait se convanere q’apets tout cette rare tadult justement
importance assez modest du courant de pense quis repnésen
tent. Il serait imprudent de se prononoer dentrée sur ce point,
‘mais on doit fare observer dés & présent que plusieurs raisons
incitent & nuancer ce jugement ploalement defuvorable: il y a
\Fabord fe fait qu'on reléve plusieurs fois, aussi bien dans lee
fextesanciens que dans les travaux modernes, le nom des Méga-
rigues (ou de tel entre eux) associé & des débats que personne
ne songera a qualifier de mineurs (la théorie des 1s de Paton,
la doirne aisttéiienne dela puissance, la logique des propos
tions}; autre part, i aut bien dite que la fagon dont Ecole de8 PARTIE 1 ~ CHAPITRE
Méare ext voquée ov utilise par les moderns, aussi bien dans
les aces spécilisés que dans les mentions ponctuelles qui en
sont faites ailleurs, aingpire pas toujours une totale coniance: 3
(quelques exceptions pres, dont nous reparerons, ls auteurs se
ontentent de reprendrc lex memes général, les mémes juge
ments, les mémes formulesparfos, comme sil navaient qu'une
connaissance tes indirect de leur sujet et étaent en outre inca
pables de dsimuler le peu dintérét (quand ce nest pas a fran-
‘he host) quik eprouvent 8 son égard,
‘Cette situation particle fat qu'on ne saurait eborder la phi>
tosophie mégarique comme on aborderait calle de Paton ou des
Stains, en supposant connus ou du moins disponibles et aisé-
ment accessbles les principaux textes de reférenee. Cest
pourquoi, afin viter les obscurités ou les malentendus que
pourrait engendrer noe mani d'utiser les émoignages et les
tudes se rapportant aux Megariques, nous eroyons nécessire,
fvant dexpleter aucan document et 2 fortiori avant de proposer
tne interprétation, de fournir abord ls présisionsindispensa-
bes sur Fat de Ia documentation et de l critique.
A. LES SOURCES
1, Notre connaissance des Mégariques repose done excasve-
rent sur les citation et allusions qu'un certain nombre auteurs
“anciens, dépoques et de qulications tr dverses, ont 616 ame-
és a faire dans Fe cours de leurs propres ouvrages. 1 faut noter
immédatement que ces tmoignages sont inégalement accesible.
Sion peut supposer que les textes de Platon, Aistote ou dE
piciéte — au demeurant peu nombreux — sont pour ainsi die
nite toutes les main, it n'en va maniestement pas de méme
pout la majorite dentre eux: A des tres divers, ceux de Plitat-
‘que, de Sextus Empires ow de Diogéne Laérce pewent dia
Poser des problémes <'éition ou de traduction, notamment dans
INTERPRETATION DE L°ECOLE DE MEGARE = 13
notre langue; et que dire des TElds, Pilodime ow Suidas, des
commentateurs d’Anstote, vote des papyrus, pour lesquels il et
nécessaire d'avoir recours des bibliothéques spécilisées? Tous
‘es tenes vont restés longtemps dispersés, et pour avoir une vue
‘ensemble sur la philesophie mégarique i flat de Téruton,
de la patience, ou de In chance, AU XIX see, les historens de
ta plilosophie entreprirent certs de réunir un maximum de do-
uments significa, soit dans le cadre e'éudes sythiqes, sot
sous forme de recuels partie, ce qui permit & la connaissance
es Mégariques de faire un pas en avant. Misi ext étange qui
ait fall attendze Pannée 1972 pou voir parte enfe le premier
recueil complet (et dans orignal) des fragments et témeignages
conoemmant "Ecole de Mégare, celui de Klaus Doring*. On devine
1. Nous pensons pus particarement & elles de D, Henne ot de C:
Malet en France, cell de E. Zaller en Allemagne, don ns pate
ons plas préssement sous po
2. Pex. cell de H. RITTER et L PRELLER, Historia philosophic
grace of romanae et ftom lcs contests, Gita, pies foi
"eed. & pari de 816 (dans In 68, de 1934, les textes mépariques
sont eu n° 28808, ais que n® 285 aves ote).
5, W., NESTLE avai publ le principaux texte, ais en traduction
lemande, dans Die Sokratter in Auswahl, Tena, 192A tie de
Comparaison, on peut rappeler qu ler autres “Petia” Socrtigues
(pour ne rice die des Présocratguce i der Stoksens) ont tends
‘moins langemps : les Anusthonisrggments de WINCKELMANS datent
Ge 1842 (€t ont eaileurs sive dione nouvelles en 1931 pat J.
Husa een 1965 par F. DecusvaCatz), les fragments & Ai.
spp et det Cyeéaaiques ont 6 rsembls en 1856 (G, GIANSANTO.
1) et 1961 (E. Masnenact)
4 Die Megarter, Kommentirte Sammlung der Testimonien,
“Amsterdam, 1972. L’ auteur a rsembls deux cent ving emignages
1 tragments (en ele davantge, carom trove partis plsicure
texts sus Je meme numéro, parts sur 70 pages, et clase par
utes (es demiers état eproupés autour des cing persoanags lesa PARTIE 1 ~ CHAPITRE
sisément, pout touts les raisons évoquées précédemment, Tint:
ret de cet ouvrage: eu égard & la dispersion du matérau, i eon
fue évidemment un out de travail commode, vite indspensi-
ble, dautant plus que Pétablisement des textes, fe eommentace
tla bibliographic ne susitnt que peu de reproctes. Quant au
fontem, on ne peut pas dire qu'on y découvre beaucoup de
révElations ow de pidees exceptionnelles, mais Te bilan mest pas
féglgcabie pour autant: la ertique des texte, les regroupements
et rapprochements réalisé par Doing permetent nen seulement
avoir une connaissance plus précis et plus compte (méme sur
fe plan des données historique et biographiqus, bien que & ne
soit pas Tesentiel) du destin de Poole et des divers aspects de
Son enseignement, mais aust de renouveler,parfois assez sens-
blement, la compréhension que Ton pouait avoir de tel ou tet
pint particle. I fest doac pas exagéré de prétendre que ks
tudes sur les Mégariqucs devrientéte singuliévmentrénovées
frtce & le publication de cet ouvrage, dont une plus large
ses ics monographis (pour agul, de (oute mane,
Rhine manqucrt, sno croyons ule de aie ve
Ia pin une pat sus donndes iogrphiqese chro-
gps (dans ta mesure ol che ext posible), e€ are
restates onentatne parties que Fs autre pis
‘Rortat ont imprimées ace pksophiqu de Fé
ee duis press Eat, on gnre 2 peu pis it
(camp ayo, amature das relations avec fonds
Coates cath pene pe quan som pour nous,
“i, Les Ancien devsint re anin insnsbes ce conten posi
si Yon cn jge pat Fintodection fre de DIOGENE LAFRCE, 0
elarehconstte (1,20) qui y a un probleme de cootena propos
‘Fone scale sete, cle des Pyethoniens (at les consider comme
ie seco, bn ui alent ps de vais dope?) On reviena sur
fete absenoe de aceptcisme chez es Mépariques
SS. Sur la alte Sune "Ecole" de Mégare, voir aussi G. CAMBIA
os problema delfesitenza di una euola Megarica in G. OIAN
Maxton (6), Sevole secre minor... pp. 255% et G
{Guaxnaront, Scratcorum reliqune I, 198, pp. 3957
Jo Pour Ta commodité del str, nos suivons ordre adopt par
‘oni, sans toutfos aire un aor 8 chacan dex personages cits,
HISTORIQUE ”
doit peut-eire a fait dao réllement dirigé Pécole pendant
tun temps (fr. 33) de ne pas étre totalement oublis”; on
regrete avoir presque aussi peu A dire sur CLINOMAQUE
Grant donné, on Ta sigaslé c-dessus, qui était en quelque
sorte considéré comme Vartsan une seconde naissance de
Técole (fr. 34 et 38), sans doute Beause de Fimportance de son
ativité de Togicien([r. 32 A). Cette raison vaut& coup str, par
‘contre, pour EUBULIDE de Milt, philosophe bien plus eflebre
mais conn presque exclisivement pour son activité de dislecti-
sien ct de polemiste, C'est lui en effet qui passe pour avoir
invent la presque ttaité des fameux “arguments” qui ont valu
| Fécole une bonne part de a notorgté (fr. SL A et 6445; i ne
manque gubre que le Souverain). Que ees arguments soient le
pls souvent dirgés contre Arstote apparaltra mieux lorsque
ous les analyserons pour eux-mémes, mais il est bien atesté
par ailleurs que le Megarique a été un adversaire déterming (et
peut-ére pas toujours bien insprt, ef. f. 6) du Staite (fr
59-62). Cette polemique permet en outre d'avoir une idée de
Pépoque & laquelle Eubulide était en pleine activité, soit la
deuxitme moitié du IVe sitele; acepte--on autre par ine
37, Sar won éventelle participation 8 a révolte des olgargues do
Mégice, en 375, vor Il EDMONDS, "Die Oligarcheazevlte mu Megara
in Je 375 und der PionopIchbyas bei Testun, Apol 6,16",
Rvinsches Museum, LXXXVI, 1927, pp. IRIN, ot DOING, p
100
38, Sion admet que les Ref soph. (00 AntsTOTE cite le Vol
Je Menteur: 24, 1791433, o¢ 25, 80 2) sont antrcures 8348 (cf
RA. GAUTIER, Inted. 8 TEth, & Necomague WArstote, Lowa
Paris 197, pp. 34 ct 2; v. FRIz, Schiten.. HL, p. 97) i faut
soppoter quEubuide avait dei produ es “sophismes”& xt date,
done quit Gait au moins igo une tenting Samnées. V. FRITZ
(@hi, este que la polemique proprement dite est consécutive Ia
tentaive de solution &Arstote, qu'elle date done des années 4 et 30.° PARTIE | — CHAPITRE I
formation (pourtant assez controversée ef Déring pp. 102-103)
selon laquelle Démosthene, né en 384, a été 'leve d'Eubulde
(fe. 51-56), on est contain de situr la nalssance de ce dernier
au plus tard dans ls années 90. Rien de tes sir done, mais il
ny # 1 aucune incompaibiite” et Yon peut méme, dans oes
conditions, faire d'Bubulide un éléve direct Euclid ((. 50;
fa seule dificult viendrit alors du fr. 66 (= Diogene Latree,
11, 41-2), car on a peine a crote quil ait asisté au proces de
Socrste — 2 moins imaginer qu'il ait Iui aussi véow tres
Dialecicen rigoureux (fr. 88 1, 22-23: Eubulide méprise les
arguments ne comportant pas de sylogismes; ff. $4) et volon
tiers éristique (f. $1 A), notre homme pourrait bien cependant
avoir &t8 ata sur ce terrain par son éléve ALEXINOS, dit le
Refutateur ("Elenxines”,f. 73), dont la réputation de grand
(querelleur ne parait pas usurpée: disputes avee Ménédme (f.
82-85; mais ion fasut aussi Féloge: fr 83), attagues contre
Stlpon ({r. 3), polémique contre les rhéteurs (fr. 88), avec
Zénon (ft. 9254) et Thistorien Ephore ({r. 93), voila qui
‘explique qu'on Fait taité de philosophe éritique. (Fr. 9) voire
de sycophante (fr. 78). Il nest cependant pas exact qui soit
‘eantonné dans la logigue (ff. 63), puisque son nom est ass0-
‘Gi aussi & des questions de morale et de politique (fe. 80,85)
En outr, et contrairement A ce que suggére cette reputation
éristique, plsieus informations sur son activité dialectique
Iéritent philosophiquement de reteni U'attention; elles son
‘objection & Zénon sur la divinité du monde (94), ou sa posi-
tion nuanose sur Tes rapports entre dialectique et rhétoique
£88)! On sexplique mieux ainsi ambitieux projet qu'il eut de
28, Comme le woudl. PRT, bit
4, Alesinos état un siteur pe esting et doat oo ae pare guere,
ous nos prtetons cater pn pariitremeat Fattcation sr les
‘erent thtses dont i vent deze question en reavoyant le lecteur
HISTORIQUE s
fonder une seete nouvelle (fr. 74), et aussi Pécho que rencontra
son enseignement (est assez souvent cite, et plusieurs disci-
ples se sont réclamés de Iu: fe. 85-86), méme si cest souvent
fen mauvaise part (f. 76, 77,79, 80...) comme il est quasiment
de regle pour les Mégariques. D'un point de vue chronologi-
‘que, enfin, Alexinos apparait comme Yun des tout deriers
Feprésentans de école connu et cté comme tl"
‘Avee DIODORE dit CRONOS nous avons encore affaire A un
dialetivien, de Is méme famille spirituelle que les deux prée-
dents (il est Feleve d’Apollonos, ui-méme auditeur d'Eubuli-
te: fr. 96-98), mais d'une tout autre envergure, malgré les juge
iments défavorables exprimés ici ou Ia (fe. 76, 77, 10). Outre
‘won hui attibue plusious des eélabres arguments dont il a
{6 question & propos d'Eubulde (fr. 109, 110, 131, 135), i
faut en effet immédiatoment noter que cst le seul philosophe
de Mégare sur lequel nous ayons conservé un ensemble de
textes relativement cohérent et substantiel, Diring les a rangés
fn tois groupes: le premier (fr. 111-115) a trait au langage, et
plus précisément au probleme de la signification; le deuxieme
réunit les fragments portant sur les “corps sans partis” ou
Invisibles (@uspA) (ff. 116-120) et sur le mouvement (f. 121-
‘ax Comment de fe sorrespondant, dans R. MULLER, Les Méga-
ques, pp. 12027
“i, Diaprés Doniva (p. 116), te péan dont pst ef 91 ae eet
ux alentous de Fan 300, es pressions données dans le fe. 88 per
freteat de diter le tsité @'Alerines intitle De Péducton Savant
23.20. See deméles ave Ménédme pouraent se tur aus ben
-Maare lors de a présence de ce derairauprés de Spon (partir de
SITS, ch. fr. 170173) que pls tard a Elis (patrie Alexion; et
Ménsiéme y sours jusque vers Tan 300 pour y fréquenter Técole
fondée par Phen), I resort de tout cela qu'on peut avec quelque
vaiemblance faite 'Alexinos un contemporia de Ménédene (39
25) et tout ass bien de Zénon (388-262), vu les pomiques
‘menlganes plus hat2 PARTIE] - CHAPITRE 1
129), sot sur des questions que nous appellerions “physiques”;
le toisitme enfin (ft. 150-143), le plus important assurément et
le plus étudi, content les theses de Diodore sus le possible (Fr.
130-139) et sur la théorie logique de implication (fe. 140
143); au totale quarantaine de fragments ot quatorze pages
dans notre dition de référence, ce qui est considerable pour
tune cole sur laquelle nous n’avons ordinairement que’ des
témoignages brefs et de valeur inégale. Cela sexplique sans
doute pur intrét et la force de la pensée de notre philosophe,
en particulier dans le oisitme des domains répertories& n=
stant: la réflexion sur le possible ne s'est pas arrétéeavee Ari
stote, et si les theses defendues pur Diodore (contre le méme
Aristote, ues probablement, encore qu'aacun texte ne Téte-
bliss de fagon indscutabe) ont et wn cert écho dans Pie
toire de la philosophie ulércure, c'est que des difficult appa
nissaient dans la sjstématisation proposée par son adversire™
et que par suite le débat pouvaitet devait se poursuivre; que
les postions de Diodore maient pas toujours été bien compri=
ss, cest ce que montre dé la polémique de Cicéron contre
les Stoicins (ft. 132 A); et plus tard Pusage qu'on fera de son
‘nom ne sera pas exempt de malentendus, mais important
42. Ce regroupement (qu est pus matériing dans In suite des
fragments, mais exposé dns le commenisire de DORINO) nest pas 8
"abr des cetigus! nous montrerone pcx. que la thor langage
ne doit pus ue séparce de i réfleson logue en pera, et et
‘hr ans que a gation du mouvement par Doors ex nette en
‘elton aveesa conception du posite
4B. CE, P, AUMENOUE, Le prablame de tre cher Ait, pp. 48)
“4, Pour méawire, wir p. ex les zener 4 Diodore quon peut
tower dant la Thodicge de Law ($4 170-171) ~ mae precions
qe ce denier nes pas en cause, ot semble a cone voi plas
Perpieace au sujet du Megarique. On reviena surtout cla dans
HisroRIQUE 2
stil pas justement, quion ait continué A 'y référer et A en
sscuter? Situation comparable ence qui concern Ia théorie de
implication, bien que la considération dont jouit aujourd'hui
Jn logique mégarique sot plus réente etait suvi dans Fopinion
les fluctuations qui ont affect le enom de la logue stolcien-
ne; toujours estil que depuis article de J. Lukasiowic’* on
pris Mhabitude de regarder d'un autee gel ees spéculations sur
la logique des propositons, et i paait 18s vraisemblable que la
part prise par Diodore a ce travail it été significative
[Les quelques renseignements chronologiques qu'on peut
extraire des témoignages le concernant donsent & penser iil a
44€ un contemporain d'Arstote, mais plus jeune de deux ou
trois dizanes d'années. Si Ton accepte hypothase selon laguel-
le, au chapitze IX de son tate De Finterprétation, Aristote
examen da Souvesin, amour objet de contoversejaxq'd. nos
jours,
148, CFcb-esus p. 25 0.20.
46, Les fe ites c-dessus ne portent & veal die que sur le probleme
de la vate de Timpliction, et se rapportent sus bien Pilon
‘qt Diodore; mais I. existence dune paeie probiematique west
oncevable ques une logge des propositions stat si consis soit
en couts abortion; 2. fit qe poue Teel ete gig nous
sitet wansmise sous le nom des Sie ne doit pas no pls nous
user: He souvenir ts inca aise ds a Gr de Aig par es
eur Gols expligueasément ce transfert, aunt pls gun auteur
fomme Chrysppe n'a pas peu cob &dvlopper et 9 répandre
lade lopiqees om comprend ds Tors que tos sources te remontent
sux Mépariqes que pour ls questions sur lesguclles ley lopcens
tncicasacat em dsaccord, ce qs Gait ecas pour Vimplicaton (ef.
fe. 14); 3. clin, la subtitles talents caleciques de Diodore
taint clebres, die i ce nat ps toujours en bonne pat (99,
106, 110, 1281.7, 152 AL 2), et et done pas depineé cimaginet
ql» ee un des promoters de cite thoi.“ PARTIE I — CHAPITRE I
répond (fans le nommer) & Diodore et & son argument Souve
rain", il faut edmetire que le Mégarique avait produit son
argument un peu auparavant, et done quil avait d&ja a ext
Epoque la maturté nécesaie, soit au moins une trentaine
années(2); s'il se confirme autre part que le teaité «Ari
stote est un ouvrage tari, nous sommes inités & situer a
rnaissance de Diadore avant 380, ce qui, compte tenu dela fii
tion par rapport & Eubulide (par Pintermédisire «Apolionis)
ct des dates proposées pour ce dernier, ne souléve aucune dif
ficulté. D'autre part en ce qui concer la date de sa mort, on
se peut sans doute pas suivre a la lettre les indications df.
98, qui obligerient a la placer um peu aprés 307°, car cela
47, Cost notamment Pav de ¥, Faire. (Shute... Mh, pp99 et
112-i13; on peut contexte et ordre mais proximte dans le temps
e ces deur choses est hautement probable: ef Re MULLER, “Signi-
‘exon historique et philorphique de argument Soaverain de Diodo
re", Rev. de pis, sacienne, R41, p. 26 et nate #9
48. RA. Gaviuen (lauod. 8 Eth. a Nic, pp. 58 et 2) se range
avis de eeu qu le eejetentapets 380, ef. FZ, Sehten- I,
ps.
4. “Pendant un séjour que Diodore fit cbez roléme Séter, St
pon si poss quelques questions de dslectique; comme i ne pt les
sore sur le champ, le rl len ft eeproche, et Pappela nota
ment Cronos en mani de moquere. Quitant aloes fe banquet,
‘digs un tat sur question pose et mouat de dépit.” (Did.
asics, I, 11-112). Quogue dif & coi, cede dispute fatale
‘et pas en sof absolument invaiemblable (n ite le cs de Pht
de Cos qui serait mort pour avoir su resoudee le probleme du
Menteur: ef p.173, m. 125); mais cest sa date qui fait dificult: ele
‘avoir fea en Egypt, puisque DIOGENE nous dit aileurs (
Tis = fr. IS0) que Stipon avait refuse de sy rendre elle se serait
done produce 2 Mégafe, vers 308-307, au momeat od Ploémée
‘occupa Ia vl. Sut toutes ces questions historiques évoquées par les
96-100, DORING nous semble voir fal tre lalement e pont (9p.
HISTORIQUE ss
contreirat te fr, 96° compris comme le veulent Dering et les
historiens dont il 'auorse: Pépigramme de Callimaque, écrite
‘au plus t0t dan les années quate - vingts du Ile site, doit
‘elon eux vser un vivant pour conserver tout son sl; Diodore
frait-done_vSeu jusgu’a cette époque. Peu de certtudes,
fncore une fois, mais, méme approximatives, les estimations
qui précddent nous semblent suffisantes pour intelligence des
SScbats aunque il fat mélé. 1! faut ajouter, pour achever le
portrait de cet auteur original, que son influence s'exerga aussi
Se fagon non aégligeable par ses éeves: moins sans doute par
es propres filles (Ff. 101-102) que par PHILON', Zén0n de
Sidon (fr. 105) et surtout par Zénon de Citiam (fr. 103-108), le
fondstour de Ecole Stoicienne, qui a étudié auprés de ful ta
dialeetique ~ fit notable et qui delice ce qui a été dit plus
haut sur la nature dela logique pratiquée dans les deux éo-
es
124125) en tenant comple des diverse iaterpréations proposes
lev simplement une ingles hypotbisedestinge&expiquer le
nom de Diodore: “Cronos” pouvaat avoir un sens luda (use
Comme Cronos) un ens poral (adotur), Polemée aural r=
{ourns en maui part un ferme expiant primitivement I st
lis ialectique du MEgariqu,
‘50, Doct LAEXCE (I, 112) cite deux vers de Cllimage visa
Doore:“Momos I= me (A cert sr fs mut: Cronos es sp"
St Nous ne savons 4 peu pes ren de la pesonne de ee Phiom (ait
purfesde Mégare™, pour le ditingice des Pion de Larsse etd Al
andre); on peat selementconjectrer apes ef. 104 qu a été
Televe de ioe, bien que Ia fete du texte ne Taffme pas; leur
ssocation quasi cnstante dan le bat sur le posible (135-138)
tt sar apletion (fr 140-2) paid dans le méme ens, ans ps.
1 poston sur ce demise probe lui a cependantconféré une rela-
tive "sit (bien que Encyclopédie dela Pliade Tigore ttae-
tment les logcens medernes ont en eet conservé sous Fe nom im
pletion piloienne I ison entre deux propositions pr Ii din
‘2 Tat rapper ki importante et itresante monograph de% PARTIE | — CHAPITRE II
Cette influence sur les Stoiciens s'est encore exercée dune
ute maniére, pusque le méme Zénon a été ausi Peeve de
autre grand Mézarique de co temps, STILPON, personnage
aussi digne attention que Diodore, mais dans un registre un
peu différent: auprés de fi le Stlcisme naissant ne_prendra
as seulement des legans de dialectique mais aussi de morale
Ce changement de tonalité apparat Callers immédiatement
A Ta lecture des textes qui se rapportent a Iu, puisque ls
‘émoignages sur sa vie, es mocurs ou ses actions Pemportent
tues netiement sur les renseignements concernant sa doctrine”
ce qui fit de Tui un eas unique parm ls philosophes de Mega
(On sattend 8 ce qu'une parcille “richesso™ permette enfin de
situerchronologiquement un Mégarique avec une cetaine pré-
sision, mais ce n'est qu'd moité rai. Le sel repre & pou pets
sir dont nous disposions est consitué par les contacts qe
notre philosophe a cus avec Prolémée.Séter ct Demetrios
Poliorcete(f. 150-151) et qui ont dit avoir lew a occasion des
‘ceupations successives de Mégare par les deux hommes dans
les années 308-306; Stilpon avait done acquis ds cote époque
un renom suffsant pour que les deux roisrvau sient souhaté
le renconter, ce qui impligue quill ne devat plus étre un débu-
tant (Daring estime qui était au moins cinquantenare), et
inerdit en tout cas dajouter fia information selon laquelle il
serait né sous Prolémee Ter Ste (t. 148 A) qui arépné & pa
tir de 323 seulement. Comme on a dit plus haut (p. 51, ml)
que Ménédeme a étudié aupees de lui & partir de 317 enviton,
D. SeDLs¥ (soir n. 40 p. 29), bien qu Pauteur it choi de ranger
Diodore dan "Beale Diletigue et non dans Ecole de Mégae
53 Le toa des pugs consucrées 4 Stlpon (auinzs) ex comparable
8 celui de Diodore (quatore); mai sur ce nombre onze pages sn
"serves aux "données bographigues” (entre trois pour Door, et
‘moi de ing poor Eokde).
HISTORIQUE °
fixer Ia nassance de Stlpon un pew avant 350 paraitra raison-
fable. Nous savons d'autre part qu'il mourut assez age
152); on peut done supposee qu'il weut jusgue vers Pan 270
(Ces dates sont A rapprocher dee qui est transmis de ses rap.
ports avec les autres philosophos du temps. Qu'l st é Faudi
eur direct d'Euctide (fr. 147) est pratiquement exclu *; ses
autees maltres auraient été Thrasymaque de Corithe (fr. 187),
Pasiklés de Thebes (fr. 148 A) et surtout Diogtne le Cynique
(fr. 149), ce gu n'est pas sans signification pour la suite. La
liste de ses leves est impressionnante, et interessante elle
aussi: y figurent en effet, outre Zénon et Ménédéme dont nous
avons parlé, Timon le sceptique (fr, 174), le eynique Cratés (
165-166), Bryson (f- 203 A, mais nous verrons que cest pew
vraisemblable), peut-tre Pyrhon (ila correction de 203 A est
scceptés) et un grand nombre de gens moins connus (ft. 164,
165,175), tous atrés & Mégare et séduits par un homme dont
les qualités exceptionnlles étaient cslebres dans toute la Gréce
(fe 163: grice A lui le pays tout entier a fll adopter Ia philo
sophie mégarque, sexclame Diogene Laéree! ef. fr. 176 et 32
4,
‘A quoi cete clébrité étaivelle due ? Sion tente de mettre
tun pew Gordee dans les diverses informations que nows poss
dons sur Tui, on peut grositrement distinguer une activité
“théorique”, proche des travaux logiques des auteurs précé-
dents, et un ensemble de traits meant en lumiere ses positions
et convictions morales **. Le premier domaine a tendance &
St, Mais pas imposible, en toute rigueur: wu a feat ds aul
précdents, I suftaicde décaler le tout d'une weataine années en
ee,
'5S. apis ce qu'on rapport de ses geri, cos ne parisent pas
voi beatcoup contribu ctte clebrté: DIOUENE L- pretend que
Ses dalogus dient assez “ois” (le 187), mais le me leurs
(Ge. 199) quid wa sen cert du tout, ce qu indiguerit que, de toute
mane, Ses oeuves wont pes lassé de souvenir impérisable. As PARTIE 1 = CHAPITRE I
‘Sestomper au profit du second, mais i faut se garder d’oubl
awit etait lui aussi un dialectiien redoutable et subi (i est,
auteur de la question qui ft fatale & Diodore: fr, 99 ff.
13), teat de sophiste comme la plupart des Mégariques (i
176,157, 186); cette reputation nest sans doute pas sans rapport
avee Vesprit de répartie et les bons mots qu'on lui atibue (fe.
178-183); plus sérieusement, on verra quil a pris postion aussi
sur un des problémes contraux de Pécole, celui de la prédica
tion et des “idées" (197, 198; ff. 2). Liautre versant de
son activité est plus orignal, puisquon n'a guére eu Toecasion,
depuis Eucide, de metre en évidence Vaspect éthigue de la
Philosophie mégarique. I sagt ailleurs, en Focurrence, tout
fulant de vie morale que de doctrine autrement dit ls moeurs
‘quotidiennes et existence ordinire du philosophe nous sont
{ei présentées comme illustrations de ses princes, mais aus
comme autant de garantie de lout validité, ce qui nous renvoie
fn un sens a Socrate et aux Cyniques, ct annonce les Stoi-
tens. Plusieurs des themes répandas'par ces derniers sont
alleurs présens, & quelques varantes prés, dans Venseigne-
ment ot It vie de Stilpon: Fidéal d'impassibiité (tr 195; ff.
184), le détachement par rapport aux biens extrieurs (ir. 151
ALE, 196), la force déme dans l'épreuve (fr 151 G-H, 153-154,
192, 193), le tiomphe sur les passions (158). Homme simple
de sureroit et d'un abord facile (fe. 161), bienvellant (Er. 83, ef.
151 A, 1. 5-6), i avait aust la reputation etre un esprit libre
soins que les divers anecdotes pandas sur son compte ne provi
‘nent es dilogues de Spo lu-méme, comme peut le liser crite
Te f. 190 qu rvte cee pareularte que le phiosophe sy metait
Iukmeme en scae
‘6. Pour e parler que des ooles directement en rapport ave La
re, On peut ater en passat q's gure. Lous es ols ~ Soera-
te, le ou les Cynigues,Stpon ~ parm les modes auxgues se rete
rent les “ireteurs de comiienca” du dernier Stoke, Sénegue et
Epictete
HIsTORIQUE »
(fr, 172), c2 que son frane;prler en mati de religion ilustre
e fagon plaisante (ft. 159-160; c.f. 177 et 183). Notons enfin
{qu'il n'a pas jugé Ia politique indigne des atentions d'un pilo-
ophe"”. En bref, Stlpon apparait comme une personnalté
riche of forte, qui achéve de fagon bien séduisante la ligne des
srands Mégariques™
ST. Le rapprochement des tr 12 (Stipon qualié de “es compe
tent en politique") et 19 (. tlpon de Mégare et beaucoup d'autes
hommes politiques) permet de supporer que note homme r= nn
seulement inten & a theorie pobtiqe mak qu'il a partic ff:
Cement Ala ie publique dz Mégaerpeultte les rencontes
fotalement subs rapport avec cate act. Quo} qui en sot, cet
fnucte mente etre elve en ce quit prepare & nouveau Faticude
one (ef, DORING, p. 184 9. 5)
‘8. A Tlnsiar de ses debuts, la fin proprement dite de Ecole de
-Mégire est ober, D's ce ui precede, Alexis, Stipon st Phi
Jon en oot Ei fs deriersrepréentants important, sans quon ait