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Université Paris-Est Créteil Année 2017–2018, 1ère session

Corrigé de l’examen d’EDP M1 de Mathématiques

Exercice 1
1. Il est immédiat que v(t, x) := ect u(t, x) vérifie

(F ) ∂t v + b · ∇ x v = 0 sur R × Rd .

2. D’après le cours, l’unique solution C 1 de (F ) prenant la valeur u0 sur {t = 0} est


v(t, x) = u0 (x − bt). Or u est une solution C 1 de (E) si et seulement si v est une
solution C 1 de (F ) (la fonction t 7→ ect et son inverse sont C 1 ). Donc l’unique solution
de (E) est donnée par
u(t, x) = e−ct u0 (x − bt).

3. Si u0 est à support compact, alors il existe x0 < x1 tel que u0 soit nulle en dehors de
]x0 , x1 [. La formule établie dans la question précédente assure alors que u(t, ·) est nulle
en dehors de ]x0 + bt, x1 + bt[, donc est à support compact. Donc on peut écrire
Z
ku(t)k2L2 (Rd ) = e−2ct |u0 (x − bt)|2 dx
Rd
Z x1 +bt Z x1
−2ct −2ct
= e 2
|u0 (x − bt)| dx = e |u0 (y)|2 dy = e−2ct ku0 k2L2 (Rd ) ,
x0 +bt x0

d’où le résultat demandé.

Exercice 2
1. Sur le domaine Ω, l’application (x, y) 7→ (r, θ) est un C 1 difféomorphisme, et on a:
!  !
cos θ − 1r sin θ
     
∂r fe cos θ sin θ ∂x f ∂x f ∂r fe
= et = ·
∂θ fe −r sin θ r cos θ ∂y f ∂y f sin θ 1r cos θ ∂θ fe

2. En calculant grâce à la question précédente, on voit que

x∂y f (x, y) − y∂x f (x, y) = ∂θ fe(r, θ) avec x = r cos θ et y = r sin θ.

Donc f vérifie (F ) si et seulement si ∂θ fe = 0 c’est-à-dire si et seulement si f˜ ne dépend


pas de θ (on utilise le fait qu’à r fixé, θ décrit l’ensemble connexe ] − π, π[).
p
3. De la question précédente, on déduit que l’on doit avoir f (x, y) = fe( x2 + y 2 , 0). Donc
f est de la forme
p
f (x, y) = F ( x2 + y 2 ) avec F de classe C 1 sur ]0, +∞[.

Réciproquement, un calcul facile 1


pmontre que pour toute fonction F de classe C sur
]0, +∞[, la fonction (x, y) 7→ F ( x2 + y 2 ) est solution C 1 de (F ).
Exercice 3
1. La fonction G est mesurable positive (car égale presque partout à une fonction continue
positive). Son intégrale sur R3 est donc bien définie dans R+ , et on peut la calculer en
passant en coordonnées sphériques x1 = r cos θ cos φ, x2 = r cos θ sin φ et x3 = r sin θ:
Z Z  e−r  Z +∞
G(x) dx = 2
r cos θ dr dθ dφ = 4π re−r dr < +∞.
R3 R+ ×]− π , π [×]−π,π[ r 0
2 2

Pour démontrer la deuxième partie de la question, on utilise le fait que la transformée de


Fourier d’une fonction radiale (c’est-à-dire invariante par toutes les rotations de R3 ) est
également radiale (exercice classique découlant d’un changement de variable). Comme
pour tout ξ ∈ R3 , il existe une rotation R telle que R(ξ) = R(|ξ|e3 ) avec e3 = (0, 0, 1),
on en déduit le résultat demandé.
2. Par la question précédente et un changement de variable sphérique, on a pour ξ 6= 0,
Z  e−|x| 
G(ξ) = G(|ξ|e3 ) =
b b e−ix3 |ξ| dx
R3 |x|
Z +∞ Z π/2 Z π
= e−ir|ξ| sin θ e−r r cos θ dr dθ dφ
0 −π/2 −π
Z +∞ Z π/2 
−r −ir|ξ| sin θ
= 2π e e r cos θ dθ dr
0 −π/2
Z +∞ Z π/2 
−r
= 4π e cos(r|ξ| sin θ)r cos θ dθ dr
0 0
Z +∞
4π 4π
= e−r sin(r|ξ|) dr = ·
|ξ| 0 1 + |ξ|2

3. Comme G et f sont intégrables, il en est de même de f ? G (application classique


du théorème de Fubini). La continuité de f assure de plus que f ? G est continue
(application du théorème de continuité sous le signe intégrale). En appliquant une
première fois le théorème de dérivabilité sous le signe intégrale (ici on utilise que G est
intégrable, et que ∂i f est définie est continue pour i = 1, 2, 3), on obtient que f ? G
est C 1 et que ∂i (f ? G) = ∂i f ? G. Les deux fonctions du produit de convolution étant
inégrables, il en est de même pour ∂i f ? G, et donc pour ∂i (f ? G). On procède de même
pour les dérivées d’ordre 2.
4. Comme f et G sont intégrables, on a, d’après la question précédente,
fb
F(f ? G)(ξ) = fbG
b = 4π ·
1 + |ξ|2
Si u est une solution de classe C 2 intégrable ainsi que ses dérivées d’ordre inférieur ou
égale à deux, de l’équation u − ∆u = f, alors on a (1 + |ξ|2 )b
u(ξ) = fb(ξ), et donc
1 bb 1
u
b(ξ) = Gf = F(f ? G)(ξ).
4π 4π
Comme le membre de droite est intégrable, les propriétés d’injectivité de la transformée
de Fourier assurent que, nécessairement,
1
u= G ? f.

Réciproquement, la question précédente montre que le terme de droite est bien C 2 ,
intégrable, ainsi que ses dérivées d’ordre inférieur ou égale à deux, ce qui légitime les
calculs que l’on vient de faire et donc que u est solution de u − ∆u = f.
Exercice 4
1. D’après le cours, l’espace de Sobolev H 1 ([0, 1]) est l’ensemble des fonctions u de L2 ([0, 1])
telles qu’il existe une suite de fonctions (un )n∈N de C 1 ([0, 1]) convergeant vers u dans
L2 ([0, 1]) et telles que (u0n )n∈N soit une suite de Cauchy de L2 ([0, 1]).
L’ensemble H01 ([0, 1]) est défini de la même façon, en exigeant en sus que les fonctions
un soit à support compact dans ]0, 1[.
2. Tout d’abord, g est dans L2 ([0, 1]) car continue bornée sur [0, 1] (utiliser l’inégailté de
Cauchy-Schwarz). Par définition, g admet une dérivée faible s’il existe une fonction h
dans L2 ([0, 1]) telle que pour tout ϕ ∈ C 1 à support compact dans ]0, 1[, on ait
Z 1 Z 1
hϕ dx = − gϕ0 dx. (1)
0 0

Comme Z 1 Z 1/2 Z 1
0 0
gϕ dx = xϕ (x) + (1 − x)ϕ0 (x) dx,
0 0 1/2

une intégration par parties utilisant le fait que ϕ(0) = ϕ(1) = 0 montre que la fonction
h(x) = sgn(x − 1/2) vérifie (1). Cette fonction est mesurable bornée dans [0, 1], donc
est dans L2 ([0, 1]). On en conclut que g est faiblement dérivable, de dérivée faible égale
à h.
Pour montrer que g est dans H01 ([0, 1]), il faut trouver une suite (gn )n∈N comme dans
la question précédente. On peut par exemple choisir d’abord hn symétrique autour de
1/2, continue affine par morceaux, valant 0 sur [0, 1/n] et 1 en 1/2, puis, pour obtenir
le caractère C 1 , utiliser une convolution par une approximation de l’identité.
3. (a) Par le théorème fondamental de l’analyse, on a
Z y
2
∀(x, y) ∈ [0, 1] , un (y) − un (x) = u0n (t) dt.
x

Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz, on a (en supposant x < y):


Z y sZ y sZ
y
0 √
|u0n (t)|2 dt ≤ y − xku0n kL2 .

u n (t) dt ≤ 1 dt

x x x

(b) Si on reprend la question précédente avec un − um , alors on obtient



∀(x, y) ∈ [0, 1]2 , |(un − um )(y) − (un − um )(x)| ≤ y − xku0n − u0m kL2 ,
d’où en prenant x = 0 et en faisant décrire [0, 1] à y (rappelons que les termes de
la suite s’annulent en 0):
sup |(un − um )(y)| ≤ ku0n − u0m kL2 .
y∈[0,1]

Comme (u0n )n∈N est de Cauchy dans L2 , on en déduit que (un )n∈N est bien une
suite de Cauchy au sens de la norme L∞ sur [0, 1]. Les éléments de cette suite
étant bornés, et l’ensemble des fonctions bornées sur [0, 1] étant complet pour la
norme uniforme, on en déduit que cette suite converge vers une limite bornée u e.
Mais comme, par Cauchy-Schwarz, on a
kun − u
ekL2 ≤ kun − u
ekL∞ ,
un passage à la limite donne ku − u
ekL2 = 0, ce qui entraı̂ne que u
e = u presque
partout sur [0, 1].
(c) La convergence uniforme entraı̂ne la convergence ponctuelle. Chaque terme de la
suite étant nul en 0 et 1, il en est donc de même pour ue. Enfin, u
e est continue
sur [0, 1] les termes de la suite le sont, et la convergence uniforme préserve la
continuité.

4. La bilinéarité de a est évidente : il faut démontrer que

a(u1 + λv1 , u2 + µv2 ) = a(u1 , u2 ) + λa(v1 , u2 ) + µa(u1 , v2 ) + λµa(v1 , v2 ).

Pour la continuité, on remarque que p est bornée sur [0, 1] (car continue et [0, 1] com-
pact). En notant M une borne de p et en utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwarz, on
trouve que
|a(u, v)| ≤ M ku0 kL2 kv 0 kL2 ≤ kukH 1 kvkH 1 .
Pour la coercivité, on utilise le fait que p continue strictement positive sur le compact
[0, 1] implique qu’il existe m > 0 tel que p ≥ m sur [0, 1]. On a donc de façon évidente

a(u, u) ≥ mku0 k2L2 .

Enfin, comme [0, 1] est borné, l’application u 7→ ku0 kL2 est une norme équivalente à
kukH 1 sur H01 ([0, 1]). Donc, il existe c > 0 tel que ku0 kL2 ≥ ckukH 1 , ce qui, conjugué à
l’inégalité ci-dessus, donne la coercivité.

5. Le résultat du cours à énoncer est le théorème de Lax-Milgram. Sachant que H01 ([0, 1])
est un espace de Hilbert etRque a est bilinéaire continue coercive, la seule chose à vérifier
1
est que l’application v 7→ 0 f (x)v(x) dx est une forme linéaire continue sur H01 ([0, 1]).
Mais l’inégalité de Cauchy-Schwarz, et la définition de la norme sur H01 ([0, 1]) im-
pliquent que pour tout v dans H01 ([0, 1]), on a
Z 1


f (x)v(x) dx ≤ kf kL2 kvkL2 ≤ kf kL2 kvkH 1 .
0

On peut alors appliquer le théorème de Lax-Milgram à f et a, et on obtient le résultat


demandé.

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