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Droit fiscal de l’entreprise
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général du droit, Conseil d'État, 7 juillet 1958) et la liberté de
commerce et d'industrie (qui a valeur constitutionnelle).
La limite aux deux libertés évoquées ci-dessus est l'acte anormal
de gestion. Il y a acte anormal de gestion quand l'entreprise va
faire entrer dans ses charges des dépenses qui ne sont pas dans
l'intérêt de l'entreprise, l'acte ayant comme unique objectif de
faire augmenter les charges pour ainsi réduire le bénéfice
imposable réalisé par l'entreprise.
L'acte anormal de gestion peut résulter d'une dépense ou d'une
recette qui n'a pas été réalisé alors qu'elle aurait du l'être. un
acte anormal de gestion est un acte de gestion accompli par
l’entreprise dans l’intérêt contraire de celle-ci, au profit d’un
dirigeant ou d’un tiers (indépendant ou lié à l’entreprise). Avec
un fondement légal quasi-inexistant, la notion elle-même est
floue. Ce sujet à plusieurs intérêts en peut dégager
historiquement que le conseil d’Etat a développé la théorie de
l’acte anormal de gestion.
L’acte anormal de gestion est constitué lorsqu’une dépense prise
en charge par la société est contraire à son intérêt propre ou
lorsque celle ci renonce à une recette sans être justifié par
l’intérêt de la société. L’acte anormal de gestion est un acte ou
une opération qui se traduit par une écriture comptable
affectant le bénéfice imposable que l’administration entend
écarter comme étrangère ou contraire aux intérêts de
l’entreprise (CE, Assemblée Plénière, du 27 juillet 1984, n°
34588). Aussi, Un acte anormal de gestion est celui qui est
accompli dans l’intérêt d’un tiers par rapport à l’entreprise ou
qui n’apporte à cette entreprise qu’un intérêt minime hors de
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proportion avec l’avantage que le tiers peut en retirer (CE,
section, 10 juillet 1992, n° 110213 et 110214).en revanche,
S’y ajoute une intention consciente dont l’existence est présumé
lorsque le vendeur et l’acquéreur sont liés par des relations
d’intérêts ou particulières (CE, 9è sous section, 27 janvier 1989,
n° 614227).
La théorie de l’acte anormal de gestion des entreprises trouve
son importance dans l’idée que cette théorie trouve ses
fondements et ses bases dans la doctrine et la jurisprudence en
premier lieu.
D’ailleurs, on trouve plus la notion de l’acte anormal de gestion
dans les codes concernées d’une manière explicite cependant,
on le constate d’une manière implicite.
En plus, cette théorie constitue une spécificité de la matière
fiscale en tant que « garde-fous » au principe de la liberté de
gestion.
Pratiquement, la lutte contre les actes anormaux de gestion
tend à protéger les associes, les créanciers, les épargnants et les
tiers contre l’oligarchie et les débordements des organes
sociaux. Ce derniers souffrent souvent d’incurie et manquent de
loyauté et de transparence quant a la gestion qui leur a été
confiée.la protection par les seules sanctions fiscales
administratives pourrait paraître insuffisantes. Seule une
protection pénale peut être pertinente. Le droit fiscal et le droit
des sociétés fournissent les moyens de contrôler et de
sanctionner complémentairement les pratiques excessives. Il
est légitime donc de posé le problème qu’est
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a)La notion floue de l’acte anormal de gestion:
Une construction prétorienne :
La notion de l’acte anormal de gestion s’est construite d’une
manière à la fois très empirique et prétorienne.
Née de la nécessité de conjuguer le principe de liberté de gestion
laissée à toute entreprise et l’exigence d’un contrôle de l’usage
abusif que l’entreprise peut faire en permettant l’évasion de la
matière imposable.
Ainsi, la théorie des actes anormaux de gestion ne base pas sur
un texte explicite ou une définition légale stricte.
Par conséquent, cette théorie de l’AAG ne résulte pas de
l’interprétation d’un texte préexistant, c’est une construction
purement jurisprudentielle et prétorienne.
En effet, la théorie de l’acte anormal de gestion peut être définie
comme étant « l’acte qui met une dépense ou une perte à la
charge de l’entreprise ou qui prive cette dernière d’une recette,
sans qu’il soit injustifié par les intérêts de l’exploitation ».
Seront ainsi considérées comme anormales toutes opérations
juridiques non conformes à l’intérêt de l’entreprise qui les a
exécutées. Autrement dit, cette contre partie doit être
suffisante et effective.
Ainsi, il ya acte anormal de gestion dés lors que l’acte est
accompli dans le seul intérêt d’un tiers par rapport à
l’entreprise.
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En résumé, constitue un acte anormal de gestion « celui qui met
une dépense ou une perte à la charge de l’entreprise, ou qui
prive cette dernière d’une recette, sans que l’acte soit justifié par
les intérêts de l’exploitation commerciale »En conséquence, la
notion de l’AAG ne doit pas confonde avec d’autres notions.
En fait, cette notion tient une place importante parmi les
instruments de contrôle de l’AD fiscale. Ce concept est
forcément subjectif, et, de ce fait, difficile à cerner ; ceci d’autant
qu’il se trouve souvent associé à des notions voisine Il s’agit
donc des risques de confusion avec, essentiellement, la notion
de l’abus de droit et avec l’erreur de gestion.
L’acte anormal de gestion et l’abus de droit :
L’acte anormal de gestion se différencie de l’abus de droit qui,
outre le fait qu’il met en œuvre une procédure spéciale, se
caractérise aussi par un champ d’application plus large.
Alors que l’acte anormal de gestion ne concerne que l’IR et l’IS,
l’abus de droit s’étend à la TVA, aux droits d’enregistrement et à
la taxe de publicité foncière.
Mais, la différence se situe, particulièrement, dans le fondement
respectif des deux notions.
En effet, l’acte anormal de gestion suppose que l’intérêt
poursuivi soit étranger à celui de l’entreprise.
Toutefois, l’abus de droit suppose que soit recherché l’intérêt
exclusivement fiscal de l’entreprise.
L’acte anormal de gestion et l’acte illicite :
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L’acte anormal de gestion n’est pas illicite et l’acte illicite n’est
pas toujours, ils s‘en faut un AAG.
Ainsi, un acte anormal de gestion n’est pas la plupart du temps,
illicite, de plus, ce qui peut apparaitre plus paradoxale, un acte
illicite peut être « normal»
Ensuite, le critère de l’acte normal est uniquement l’intérêt de
l’exploitation.
En effet, comme le critère de l’acte anormal est uniquement
l’intérêt de l’exploitation un acte illicite pourra être
parfaitement considéré comme accomplie dans l’intérêt de
l’entreprise.
Trois séries de raisons conduisent à refuser l’assimilation
automatique entre acte « anormal » et acte « illicite »
Le caractère anormal ou normal de l’acte doit être apprécié au
regard de l’intérêt de l’entreprise et le caractère licite ou illicite
de l’acte ne peut entrer en conflit avec ce critère essentiel.
La seconde raison pour laquelle il nous semble difficile
d’admettre que l’AD fiscale ait le pouvoir d’apprécier la légalité
de telle ou telle pratique au regard de législation autres que
fiscales.
Le troisième pour laquelle, il nous semble difficile de faire de
toute illicéité un acte de gestion anormale est qu’une telle
solution revient à instituer pour ces infractions des sanctions
que le législateur n’a pas prévues »
Il faut distinguer l’AAG également des :
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Fautes de gestion : ici le chef d’entreprise peut commettre dans
l’exercice de son pouvoir de direction et qui entrainent une
charge à déduire du bénéfice d’exploitation.
L’anormalité de l’acte de gestion est indépendante du caractère
intentionnel de l’acte : il ne suffit pas en effet qu’un acte soit
accomplie dans ce que le dirigeant croit être l’intérêt de
l’entreprise peut être regardé comme anormal.
L’acte anormal de gestion ne doit pas être confondu avec
l’erreur de gestion : ils se distinguent dans la motivation qui
sous-tend l’AAG, lequel n’est pas pris dans l’intérêt de
l’entreprise.une erreur de gestion est celle qu’une entreprise
commet de bonne foi retenant une solution qui résulte soit
d’une appréciation d’objective de faits matériels (erreur de
fait) ,soit de l’interprétation erronée de règles fiscales (erreur de
droit) comme des erreurs commises dans le rattachement de
créances ou de dettes, ou en raison de la comptabilisation
erronée d’une perte ou d’une charge.
b) Les conséquences de l’acte anormal de gestion :
La comptabilité en tant que technique élaborée pour enregistrer
les diverses manifestations de la vie de l‘entreprise, en tirer les
résultats et dresser périodiquement des situations se trouve de
ce fait affectée en premier lieu par des dispositions fiscales nées
en 1917. Ces disposition sont ainsi conduit à une forte pollution
fiscale de la comptabilité parce qu’il s'agissait au dépanne d'une
solution de facilité; cène pollution a perduré car, en fait, elle
satisfait un grand nombre d'entreprises et même de
professionnels de la comptabilité en permettant de transformer
en bouc émissaire l'Administration .Il est indubitable, en effet,
que la comptabilité est trop souvent tenue exclusivement selon
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l‘optique fiscale, c'est-à-dire pour un utilisateur extérieur à
l‘entreprise et conformément à un droit particulier qui traduit
des
Opportunités étrangères à la réalité économique. C'est pourquoi
de nombreuses écritures se trouvent faussées de leur résultat
économique du fait de I ‘existence d'un fort fiscale impérial. de
nombreuses entreprises continuer à considérer le droit fiscal
comme seul utile et par conséquent présentent à leurs
association et déposent au greffe du tribunal de
Commerce les comptes annuels dans les formes prévues par le
droit fiscale. Par conséquent en peut trouver parmi les solutions
pour corriger l’acte anormal de gestion c’est la vérification en
premier lieu, c'est-à-dire l’administration doit vérifier le résultat
comptable selon les règles législatives. Puis, lorsqu’il y a des
opérations non conformes à des règles législatives
l’administration doit réintégrer le montant qui est enregistré
comme un acte anormal et non conforme a la législation fiscale
c’est pour cela la ce montant devient imposable. Il y a aussi, des
conséquences pénal dans quelque cas ; au cas particulier des
sociétés membres d'un même groupe, les flux financiers
susceptibles de caractériser un AAG sont nombreux, soit qu'ils
résultent de l'octroi de divers types d'avantages directs ou
indirects (avances à des conditions avantageuses, prise en
charge de frais et charges, subventions), soit qu'ils résultent de
contrats (concession de marques ou de licences, prestations de
services). Il est de jurisprudence constante que de tels actes sont
contraires à une gestion normale s'ils ne présentent pas de
contrepartie pour la société qui les octroie ou si le versement est
disproportionné par rapport à la prestation reçue. C'est le cas
par exemple des avances sans intérêt à des filiales détenues à 99
%, de la prise en charge de frais incombant normalement à des
filiales étrangères, de la rémunération excessive de prestations
de services ou de concession de marques.
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Dans ces différentes situations, le risque d'une incrimination en
matière d'ABS est réel. En effet, si l'intérêt du groupe est pris en
compte par le juge pénal, encore faut il que le groupe existe
réellement selon la Cour de cassation. Cette reconnaissance est
examinée au regard de la présence ou non d'« un intérêt
économique, social ou financier commun, apprécié au regard
d'une politique élaborée pour l'ensemble du groupe ".
Autrement dit, l'existence de plusieurs sociétés liées entre elles
n'est pas suffisante pour caractériser un groupe et faire ainsi
échapper à l'incrimination des actes par nature anormaux entre
personnes morales différentes. Par ailleurs, quand bien même
l'existence d'un groupe serait reconnue, il faut pour néanmoins
échapper à l'ABS que la société mise à contribution ne voit pas
sa capacité financière obérée, et qu'il n'y ait pas de rupture
d'équilibre entre les engagements respectifs des sociétés
concernées.
D'une part qu’AAG et ABS sont deux notions très proches dans
leurs critères d'application. Mais d'autre part que la
reconnaissance d'un AAG en matière fiscale ne signifie pas
nécessairement que les critères d'incrimination posés par
l'article 437.3 seront remplis. Cette corrélation, non exclusive,
s'explique par le caractère pénal de cet article et donc par une
application restrictive des dispositions répressives. De même et
en dehors de quelques exceptions, l'intérêt de groupe n'est pas
encore reconnu en matière fiscale alors même que le droit des
sociétés apprécie plus facilement la normalité d'un acte par
rapport à l'intérêt du groupe. L’acte anormal de gestion peut
présenter comme
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La première question est donc de savoir qui doit démontrer
qu’une charge a effectivement été supportée ou non.
Les règles initiales en la matière ont été établies par l’arrêt
Renfort Service, qui a créé la distinction selon laquelle pour les
écritures portant sur des créances de tiers, amortissements ou
provisions, la charge de la preuve incombe au contribuable ;
pour les écritures autres (telles celles relatives à un actif
immobilisé), la charge de la preuve incombe à l’Administration.
Alors que la règle probatoire de Renfort Service semblait
abandonnée, qui concernait uniquement la première catégorie
d’écritures, le juge l’a fait renaître dans son arrêt Sté MIT
Chartering du 22 juin 2011, pour la seconde (écritures relatives
à l’actif immobilisé). Ainsi, la charge de la preuve incombe
désormais à l’Administration en cas de minoration du prix de
cession d’un actif (en l’espèce, la cession à une société mère de
parts de copropriété d’un bateau ayant subi un grave accident,
pour un prix inférieur à leur valeur vénale). Donc
l’Administration devra établir l’anormalité de l’opération
amenant à la sous-évaluation d’un actif. Cette solution
s’explique par le fait qu’elle est davantage en mesure de trouver
des éléments de comparaison visant à démontrer la minoration
(ou majoration) de la valeur d’un actif lorsque la charge a
effectivement été réalisée, il s’agit de se poser une seconde
question, celle de savoir s’il existe une contrepartie à cette-
dernière.
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les rémunérations excessives allouées à des
dirigeant ou versées au personnel ou d’une
indemnité trop importante.
Cette idée est mentionnée par l’article 12 du code de l’IR
et l’IS.
En règle générale, les salaires et autres rémunérations ne sont
admises en déduction du bénéfice imposable, que lorsqu’ils
correspondent à la contre partie du travail qui doit être effectif
et qu’ils apparaissent comme équivalent à l’importance de
service rendu à l’entreprise.
En droit tunisien, l’article 14 du code de l’IRPP et de l’IS
souligne que les dépenses du personnel constituent une charge
fiscalement déductible et sans traiter des conditions de
déductibilité et qui doivent être faire l’objet de vérification pour
leur éventuelle déductibilité.
Donc, les conditions de déductibilité des rémunérations
prennent en considération le lien avec le service rendu d’une
part, et le caractère effectif du travail d’autre part.
En effet, le salaire versé à un dirigeant doit être équivalent aux
fonctions exercées par ce dernier pour qu’il relève d’une gestion
normale et par conséquent sera admise en déduction.
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Dans une telle hypothèse, l’entreprise est condamnée à
réintégrer dans ses résultats la différence entre le prix du
marché et le prix fixé
Les travaux effectués par l’entreprise dans des
locations consenties par son dirigeant.
En liaison avec cette situation, il ya également acte anormal de
gestion lorsque l’entreprise paie à son dirigeant un loyer
excessif pour la location qu’il lui a consentie
Le financement par une société des dépenses
personnelles du chef de l’entreprise ou celles de sa
famille.
C’est également au profit du personnel de l’entreprise que l’acte
anormal de gestion est fréquemment effectué. Il s’agit alors bien
souvent d’une rémunération excessive versée au personnel ou
d’une indemnité trop importante1
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« Il est à priori tout à fait anormal et donc
impensable qu'une entreprise puisse prétendre en
charge des frais exposés dans l'intérêt des tiers »
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personne peut être une personne appartenant aux cadres de la
société qui peuvent selon leurs taches, aider le dirigeant à
s’approprier des biens de la société. Il est aussi fréquent que la
tierce personne n’appartienne pas a l’équipe de la société, telle
que son appartenance a une autre société dans laquelle le
dirigeant a des intérêts. Cette tierce personne est qualifiée
comme complice responsable pénalement. En outre cette tierce
personne peut être une ou plusieurs sociétés.
b)La renonciation de l’acte anormal de gestion :
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En renonçant aux intérêts d'une créance
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correspondent, en principe, à une gestion commerciale
normale.
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Bibliographie
Les articles :
Définition de l’acte anormal de gestion reproché par
l'administration fiscale
Article juridique publié le 23/05/2012 à 22:27, vu 15524 fois,
Auteur : MAITRE ANTHONY BEM
Les revues :
- Revue de droit fiscal.
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Mémoires :
Ben mabrouk R, Acte anormal de gestion : théorie
jurisprudentielle, mémoire de fin d'étude pour l'obtention de la
maitrise en science comptable, ISG Sousse, 2002-2003, P31.
Les dictionnaires :
https://www.lesechos.fr/10/05/1995/LesEchos/16895-092-
ECH_des-liens-entre-l-acte-anormal-de-gestion-et-l-abus-de-
biens-sociaux.htm#wFLDBagAG0YLJcma.99
http://www.cabinet-haddad.com
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