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RHÉOLOGIE

1929: Bingham (chimiste): naissance de la rhéologie (du grec


«rheô » couler et « logia » théorie)
- Exemple: la peinture peut s’étaler mais ne coule pas.
Définition :
La rhéologie est l‘étude de la déformation et de
l’écoulement de la matière compte tenu de la vitesse
d’application des contraintes ou plus généralement de leur
variation au cours du temps.
Devant l'impuissance de la théorie de l'élasticité et de
la mécanique des fluides newtoniens a décrire et à expliquer
les propriétés des matériaux aux comportements mal définis
et intermédiaires entre celui du solide élastique parfait (ou
les contraintes sont proportionnelles aux déformations) et
celui du fluide newtonien (ou les contraintes sont
proportionnelles aux vitesses de déformation), il est apparu
nécessaire d'élaborer cette nouvelle discipline.
1- RHÉOLOGIE DES FLUIDES
Sortes d’études de rhéologie
Les procédés de préparation de produits (solutions ,
pâtes , etc...)ou de formage de pièces ( en métallurgie , en
plasturgie , etc ...) nécessitent immanquablement
l’écoulement de la matière, il est donc nécessaire de connaître
le comportement de cette matière pour déterminer les forces
à mettre en jeu .
La rhéologie se décompose en plusieurs sortes d’études :
rhéologie expérimentale : détermination expérimentale
des relations de comportement (entre contraintes et
déformation ou vitesse de déformation)
rhéologie structurale : explication des comportements à
partir de la structure du matériau
rhéologie théorique : fournir des modèles
mathématiques en nombre limité des comportements
indépendamment de la structure microscopique
Comportements non linéaires
• Un des comportements pratiques les plus intéressants
des fluides non-newtoniens est leur relation non linéaire
entre contrainte et vitesse de déformation. La structure
interne du fluide est complexe et peut être influencée
par l‘écoulement.
• Certains fluides ne s‘écoulent qu'a partir d'une certaine
contrainte seuil (liquide plastique de Bingham). Cette
propriété est particulièrement utile pour le transport de
particules en empêchant la sédimentation (boues de
forage) et se rencontre dans la vie pratique dans les pâtes
dentifrices, la graisse et les peintures non-coulantes.
Fluides rhé-fluidifiants - Fluides rhé-épaississants

La plupart des fluides sont rhé-fluidifiants : suspensions


diluées de particules solides, suspensions de vésicules
déformables (comme le sang), encres, peintures, solutions
diluées de polymères, polymères liquides (acétate de
cellulose), pâte a papier (figure ci-après). Leur viscosité
effective diminue lorsqu'on augmente la contrainte. Cet effet
est dû en général a une brisure de la structure interne par
l‘écoulement. Quelques fluides sont rhé-épaississants comme
les suspensions concentrées ou encore le sable mouillé (figure
ci-après).
Comportement dépendant du temps
Les fluides thixotropes ont une viscosité effective qui diminue avec
le temps quand une contrainte constante est appliquée (par
exemple, le ketchup, le yoghourt, certaines peintures). Cela
s'explique par des changements de structures intervenant dans le
fluide avec des temps caractéristiques comparables aux temps
d'observation. Comme la réponse du fluide dépend de son histoire,
cela complique les mesures rhéologiques car il existe des effets
d'hystérésis (effets de mémoire). Il existe aussi, mais plus rarement,
des fluides antithixotropes (voir un exemple sur la figure).
Expérience (viscosité)
2- RHÉOLOGIE DES SOLIDES
Principales propriétés des matériaux
• Propriétés mécaniques : (i) modules d’élasticité, (ii) limite
d’élasticité, (iii) viscosité, vitesse de fluage, amortissement (iv)
charge à la rupture, résistance à la fatigue, à l’usure, . . .

• Propriétés physiques : (i) conductibilité électrique, aimantation,


(ii) conductibilité thermique, chaleur spécifique, (iii) température
et chaleur latente de transformation, (iv) énergie de surface, de
liaison, (v) transparence, . . .

• Propriétés chimiques : (i) résistance à la corrosion, à l’oxydation,


(ii) stabilité, diagrammes d’équilibre, . . .
Connaissance et utilisation des matériaux
La bonne connaissance des matériaux et leur bonne utilisation font intervenir
trois domaines d'activité.

Le développement du matériau lui-même : Là se jouent l'évolution du matériau,


la découverte de nouvelles microstructures, qui concourent à l'amélioration des
performances intrinsèques.

La caractérisation des propriétés d'emploi : Ce point a pour but d'apporter une


meilleure connaissance d'un matériau existant, (mécanismes physiques qui
provoquent ou accompagnent la déformation, effets mécaniques
macroscopiques), donc de réduire les incertitudes et d'augmenter la fiabilité des
modèles utilisés.

Travail sur les modèles numériques : permet d'améliorer la représentation des


pièces, structures ou domaines calculés (par amélioration des algorithmes, qui
autorisent le traitement de modèles numériques plus importants, par exemple
3D au lieu de 2D).
Méthodes expérimentale - types d'essais

Il existe de nombreux essais qui permettent de caractériser


les propriétés mécaniques des matériaux. Certains sont
normalisés :

AFNOR Association Française de Normalisation


ISO International Standardisation Organisation
ASTM American Society for Testing and Materials
Méthodes expérimentale - types d'essais
Essai d'écrouissage : traction (σ > 0) ou compression (σ < 0)
Essai de fluage : déformation continue sous contrainte constante (observée
pour tous les matériaux réels)
Essai de relaxation : diminution des contraintes sous déformation constante
(Plus le comportement du matériau présente une composante visqueuse
importante, et plus la contrainte chute rapidement, pour atteindre
éventuellement une valeur nulle. Cet essai est essentiellement réalisé sur les
métaux et les polymères)
Essai triaxial : Certains matériaux ne peuvent pas être testés en traction
(béton, céramique, …). Ils sont alors testés en compression, ou en flexion.
Essai de flexion
Essai de torsion
Essais complexes : Outre les essais de traction-torsion sur tube, il existe
d’autres moyens de générer des états de contraintes multiaxiales contrôlés
dans des éprouvettes. C’est le cas d’essais de traction-pression interne sur
tube, ou encore d’essais sur des éprouvettes cruciformes.
Figure (a) : Traction simple sur une éprouvette en alliage d’aluminium

ε
Figure (b) :Traction simple sur un acier austénitique à 725°C
Commentaire des figures précédentes

La figure (a) montre la courbe de traction d’un


alliage d’aluminium à température ambiante. Lorsqu’on
élève la température au dessus du tiers de la
température de fusion, le comportement devient
sensible à la vitesse de déformation. C’est le cas de la
figure (b), qui montre l’allure des courbes obtenues pour
un acier austénitique à 725C .
A très grande vitesse, on obtiendrait une certaine
saturation de l’effet de vitesse.
A faible vitesse, on tend également vers une limite
correspondant à la courbe de traction à vitesse nulle, qui
n’est liée qu’à l’écrouissage.
1. Le ressort : qui symbolise l'élasticité linéaire parfaite, pour
laquelle la déformation est entièrement réversible lors d'une
décharge, et où il existe une relation biunivoque entre les
paramètres de charge et de déformation (fig. a).

2. L'amortisseur : qui schématise la viscosité, linéaire (fig. b) ou non


linéaire (fig. c). La viscosité est dite pure s'il existe une relation
biunivoque entre la charge et la vitesse de chargement. Si cette
relation est linéaire, le modèle correspond à la loi de Newton.

3. Le patin : qui modélise l'apparition de déformations permanentes


lorsque la charge est suffisante (fig. d). Si le seuil d'apparition de la
déformation permanente n'évolue pas avec le chargement, le
comportement est dit plastique parfait.

N.B : Ces éléments peuvent être combinés entre eux pour former
des modèles rhéologiques. Ceux-ci représentent des systèmes
mécaniques qui servent de support dans la définition des modèles.
Choix des lois de comportement
Comportements viscoélastique
pour les polymères thermoplastiques au voisinage de la température de fusion,
pour les verres au voisinage de la température de transition,
pour les bétons frais.
Comportements rigides-parfaitement plastiques
pour l'étude des sols,
pour la mise en forme des métaux.
Comportements plastiques
pour les métaux à des températures inférieures au quart de la température de
fusion,
pour les sols et roches.
Comportements viscoplastiques
pour les métaux à moyenne et haute température,
pour le bois, les sols (dont le sel),
pour les céramiques à très haute température.

N.B : Il faut noter que chacun de ces types de modèles est approché, et que le choix
de l'une ou l'autre modélisation du comportement va dépendre de l'application
visée.
Exemple : Béton
Viscoélasticité du béton :
le béton est viscoélastique. Le facteur temps intervient donc dans son
comportement et dans la formulation de ses déformations. Il faut donc distinguer
les déformations instantanées des déformations différées qui se produisent au
cours du temps. Cela est d’autant plus vrai pour matériau dont la résistance
s’accroît asymptotiquement avec le temps.

Retrait :
le béton est l’objet de retrait, c’est-à-dire d’une réduction dimensionnelle, en
l’absence de chargement, due essentiellement à l’évaporation de l’eau
excédentaire interne.

Le retrait augmente quand augmentent :


- le dosage en ciment;
- le rapport eau/ciment;
- le temps.

Le retrait augmente quand diminuent :


- l’humidité relative du milieu;
- l’épaisseur des pièces;
Fluage Du béton :
la déformation d’un élément en béton soumis à un
chargement de longue durée est la somme de la déformation dite
instantanée et de la déformation différée due au fluage.

Déformation instantanée : c’est la déformation qui se produit sous


l’effet d’un chargement de courte durée (jusqu’à quelques jours).

Déformation différée : le chargement étant maintenu constant, la


déformation croît lentement, à vitesse décroissante, jusqu’à
atteindre, après plusieurs années, sa valeur maximale qui est, en
ordre de grandeur, le double de celle de la déformation
instantanée.
Processus fluage
Le fluage du béton est un processus continu de déformation d’un élément
sur lequel s’exerce une charge constante ou variable. Il est fonction notamment des
caractéristiques du béton, de son âge lors du chargement, de l’épaisseur de
l’élément, de l’hygrométrie de l’environnement et du temps.

Le fluage est un phénomène complexe, constaté mais encore mal compris. Il


serait lié à des effets de migration d’eau dans les pores et les capillaires de la matrice
ainsi qu’à un processus de réaménagement de la structure des cristaux hydratés du
liant.

Le fluage augmente quand augmentent :


- la contrainte;
- le dosage en ciment;
- le rapport eau/ciment;
- le temps;

Le fluage augmente quand diminuent :


- la maturité du béton à l’âge de la mise en charge;
-l'épaisseur des pièces;
-l’hygrométrie.
Résistance mécanique du béton
Une bonne résistance à la compression est la performance bien
souvent recherchée pour le béton durci. Cette résistance est
généralement caractérisée par la valeur mesurée à vingt-huit jours.
Parmi les formules qui permettent de prévoir les résistances, celle de
Féret :

où R = résistance du béton
k = coefficient dépendant de la classe de ciment, du type de granulats
et du mode de mise en œuvre
C = dosage en ciment
E = dosage en eau
V = volume d’air subsistant

Cette formule montre l’intérêt que présente la diminution de la


quantité d’eau de gâchage et de l’air, ce qui réduit la porosité et par
conséquent augmente la résistance.

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