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La traduction: de l’anglais au francais UNIVERSITE EQ wartan inronmarion FORMATION NATHAN-UNIVERSITE, Cottecton arighe par Henri Miverand, profescenr Université de Fars IL i FRANCAIS. Agolfo FERNANDEZZOILA Free es pgehanalyses. LANGUE Jean JARRE (Cariatian BAYLON ot Poul FABRE 4g Leverett poboe 4+ Grammaire gstimatique dela bogus frangabe, Jean LE GALLGT. : (Chriaian RAYLON st Paul FABRE ‘Sinema LCOINTAR Pyehanalyes ef Yangages i Mishel PATILLOW: Drees danalse Heéralee. 1 Les structures de bs Tnlatlon als lagaiiqes, (Carigiaa BAYLON 3 Paul FABRE + Ta daa ristan ec Pal : Pete 1 Cores BAYLOa tat aes + PAE evant ta, 2, Les stactrs do Niza CATACH, eraeed VALETTE + Dorttoprapbe feangatae + tail Uhdesique ot ps ae, + Orhograpt ot tslongeaghs Boland ELUERD + Lt pragmatiqe iagisique. 1+ Esthéeqne da roman moderne, Avguse VIATTE + Wslive compart dos itdratares (aneophones pul LARREYA TeATIN + Boncks partermatifs- Présupposiion. feces stars * ietre BOUET, Dantes CONS, Stangois KERLOUBGAN + a contraction et ls spnthise de foxes mx exam g fnitition au aside def langue lating, eee : Hane WONTELL i «aug cone: «BERR Elnttaee ede morphlose du ‘+ Précis de morphologie historique du francais, _ Jasmin PINCHONe Porat COUTE «Le systéme verbal du frangals. cane Kobare ion WAGNER aden PERNES: 2 ERA Doone, «Kaleem a serongecem Niciel Gey" acer PERNEE: 1 BIEN te rrtogape angie « EISSMn Geta au CAPES et angen. urrénarune LANCUHS vivanres SeendMichel ADAM: + Uotente murat Jeoques ROGGERO = leznsed MEUGNOT ‘Grammaire anglaise e lose Michel NOUREAOX (Grammar anglabe + travaux prsiqus @xppica- + Manco bibosraphiae des eudes tenes, tion. Pierce SRUNEL, 1 Frangols SCHANEN Horst HOMBOURS Louie Roven PLAZOLLES + Litlemnd parte chime. sa Philippe SELLER Sranghis SCHANEN, Jean-Paul CONFAIS : econ comport. ‘Gramryane de Callens ormes ct fouclons. iaude DUCHET Michel BALLARD stotocritiqoe. Ui tenducton te Mangas au fans. NATHAN-RECHERCHE Daniel BRIOLET Nina CATACH + 1 alagsgepodtique, 4+ Ueelises ortngraphiqnes de based ramps. Paul LARREYA\ negate PICOCHE + + Umeaaeen anglas etaanigoe. + Strictares somontlgues de Toxgue rants {© fettonn Nation 1987, say 249..001080 “aa apni, mts nt de nce tet, Une io puto ulin rch que Lae ae a Ste eee i es eh Pac La traduction, comme Farchitecture ou fa médecine (ou tant d'autres activités humaines ayant pour objet Fhomme) est, ow peut étre, ou doit étre a la fois une science ef un art :un art sous fendu par wie science. Crest ta linguistique elle-méme qui nous eniseigne le plus clatrement que les opérations de traduction com- portent a fa fois des probleémes linguistiques et des problomes non-linguistiques. G. Mounin La traduction est une opération qui cherche a établir des équiva- ences entre deux textes exprimés en des langues différentes, ces equivalences étam toujours et nécessairement fonction de ta nature des deux textes, de leur destination, des rapports existant enire la culture des deux peuples, leur climat moral, intellectuel, aaffectif, fonction de toutes lex comingences propres a l'époque et ‘au lieu de départ et d'arrivée E, Cary we AVANT-PROPOS Ceci n'est ni une grammaire ni un ouvrage de linguistique mais un essai tiation at de zéflexion sur [a traduction. Notre motivation premiere a sté ordre pédagogique ; il s'agissait face aux erreurs commises pat les €tudiants de les prévenir et d’aider 4 résoudre certains problémes de tra- duction. Le désir d'aider et dexpliquer nous a amené a analyser et & for maliser des processus de traduction, que les erreurs révélaiemt comme inaccomplis*. Pour « éviter des erreurs», «savoir faire », « compren- dre », « rentabiliser ». Lrouvrage poutra intéresser ceux qui, ayant pratiqué la traduction, Eprouvent {e besoin d’approfondir les problémes qu’ils ont pergus intuiti- vement. . Notre réflexion est partie de notre pratique comme traducteur et de notre expérience de Penseignement de la traduction. Rien de ce ui est avancé ici n’est le fait dune théorisation abstraite et ne fonctionnant que pour elle-méme. Ce sont les erreurs des étudiants, la récurrence des solu- Goris apportées 4 certains problémes qui ont nourri et provoqué nos ana- lyses, La grammaire, la lexicologie, la linguistique nous ont aidé & nom- mer les phénoménes, i définir des notions, & analyser, a ordonner et syathétiser les observations. Les ouvrages de réflexion sur Ia traduction, les contacts que nous avons pu avoir avec les spécialistes de ¢c domaine méconnu ont contribué, du moins nous Pespérons, 4 ordonner cet ensem- ble de maniére a ce qu'il ne donne pas une vue trop réductrive ou étriquée de la traduction, I y a done une lecture possible a plusicurs niveaux. Lrordre que nous avons suivi laisse paraitre que nous sommes allés du signe & la phrase. Nous avons essayé de donner une méthode d’analyse en. méme (emps que de construire une eompétence. Le type de langue sur lequel nous avons travaillé est ce qu'il est convenu d’appeler ; « moyen »; notre corpus est constitué d'extraits de romans du xix? et du xx° sidcles, Particles de journaux et de pidees de thédtre. Les différentes notions et les termes qui les désignent sont pro- gressivement définis dans le texte; on les trouvera répertoriés dans un index & la fin du volume, * Get ouveage est done d'abord destin! 3 ceux qul n'ayantjamals, ou gutre fait de traduee sion, Souhaitent aborder cote pratique complexe et enrichissante avec quelques reper... Tag FR INTRODUCTION 1. LA TRADUCTION, IMPOSSIBLE SINGULIER La traduetion, avant d’étre un exercice universiteire, a de tout temps 618 tune réalité nécessaire qui a donné naissance aux professions de traducteur gt d'interpréte. Ce n’est qu'aprés la Deuxidme Guerre mondiale que Ccelles-ci se sont organisées et donné des institutions représentatives qui ‘défendent leurs statuts et leurs droits. LL. Quelques dates 1947 A Vinitiative de traducteurs littéraires (dont Picrre-Frangois Caillé, Boris Metzel, Jean Cassou, Raymond Queneau, Edmond Cary, ete.) appuyés par quelques traducteurs scientifiques, est fondée la SFT, Socigié Frangaise des Traducteurs. 1953 A la suite de contacts établis par des membres de Ja S.F.T. avec des organisations d’autres pays, est créée la F.LT:, Fédération Interna- tionale des Traducteurs. 1973 Un groupe de traducteurs littéraires (dont Miguel-Angel Asturias, ‘Marcel Bataillon, Maurice-Eégar Coindreau, Briemble, Max-Pol Fouohet, Pierre Leyris, etc.) fait scission avec la 8.F.T. et fonde TALT.LB,, Association des Traducteurs litéraires de France, 1.2, Quelques adresses Les traducteurs et les interprétes parlent de leur métier, échangent des iées et de l'information par le biais non seulement de congrés et de collo- ques mais aussi de revues, dont certaines sont I'émanation d’associations. Nous en indiquerons quélques-unes, en nous excusant auprés de celles “que nous ne mentionnons pas [aute de place : “> Babel, Revue Internationale de ta Traduction/tmernational Journal of ‘Translation (organe officiel de la F.LT., publié avec le concours de I UNESCO). Ceite revue est actuellement éditée en Hongtie ; elle est dis- “cbuée par Kultura, Foreign Trading Company, H. 1389, P.O.B, 149, Hongrie. — The Bible Translator, publié par The United Bible Societies. Abonne- ment; Headley Brothers Ltd, The Invicta Press, Ashford, Kent, TN 248 HH, United Kingdom, — Bulletin d'information de TATLF., 99, twe de Veugirard, 75006: Paris, Contrastes, revue de Association pour Ie développement des études contrastives, 99, bd Saint-Michel, 75005 Paris = Mota, Journal des iradueteurs/Translator’s Journal. Presses de U'Univer- site de Montréal, C.P, 6128, Succursale « A», Montréal, Québec, Canada, HBC 37. — Traduire, revue de la 8.F°T., 19, rue de Navarin, 75009 Paris. 11 existe des prix récompensant les traductions, par exemple le Prix Maurice-Bdgar Coindrea. pour le meilleur livre américain en traduction franguise, le Prix Halpérine-Kaminsky (fondé en 1937 a la mémoire du pionnier de la traduction russe en France), ete. 1.3. Comment devient-on traducteur ou interpréte? I existe des écoles d'interprétes et de tradueteurs, La plus prestigieuse en France a Theure actuelic est sans doule PES.T, (Beole Supérieure Interprites et de Tradueteurs, Centre Universitaire, Dauphine, 79116 Paris) qui forme des interprétes et des traducteurs scientifiques, techni- ques et juridiques. Sur la pédagogie de cette école consulter Touvrage de Danica Scleskovitch et Marianne Lederer, Interpréter pour traduire, Paris, Didier, 1984. A T'étranger nous mentionneroas simplement : "Ecole de traduction de Mantréal (méme adresse que la revue Meta); le college Glendon, York University (2275, Bayview Avenue, Toronto, Ontario, M4N 3M6); l'Institut Supérieur de Etat de Traducteurs et d’Interprétes (rue J.-Hazard, 34 — 1180 Bruxelles), pour ne donner que quelques exem- ples (un certain nombre d'universités commencent 4 assurer une forma- tion dans le cadre d'un D.E.S.S.). 1.4, La traduction automatique Elle existe sous la forme de plusieurs systémes expérimentés paz des groupes de recherche, patronnés ou subventionnés par diverses institu- tions commerciales out non. Par exemple : SYSTRAN est un sysidme eréé aux Brats-Uinis avec Inide de (US. Air Pores, mais déveloape au Luxembourg pout les besains peopces de Ia Comission des Communaurtes europsennes. [ol Gevsystéme est actuellement épulement wilise par d'autces entreprises, telles que ld SNLAS, et, sous forme encore expérimentale, par le GOST Ale CCE comme ao C.DS-F, ces lv quent de traduce ‘Fane & réaiser et leur eat qui ont pousse au choy de la traduction hitomitiqas,cinsi que le néeessite eb produire rapidement las tradue tls ees rosie erartices selentitiques recensés parle Bulletin Sigea- IGljve eu particulier, ow de distibues en fempe vou Tex documents de EE e—VReK “as avail pour eertaines réunions. (Anne-Marie Loffer-Laurian, « Treduc- lon adtomstioue et périphérique : evaluation, post-édition, uttitudes, Formation », in Contrustes, hors série A 4, janvier 1984, Traduction auto- matique — Aspects européens, p. 46.) Ces machines donnent dés traduetions brutes qui ont besoin d’étre révi sées pour aboutir au fini d'une traduction humaine, mais si peu satis santes qu’elles soient sur Ie plan esthétigue, elles sont compréhensibles pour le spéciatiste du domaine concerné (compréiension & partir d'un champ lexical qui dépasse ou tecrée une syntaxe déficiente ou fautive).. Par ailleurs : Crest paradoxalement, par ses limites, et par les prises de conscience de ses limites, que la traduction autometiqne affirme le plus sa valeur heu- tique, dans fa mestze ob elle oblige a conduire des recherches sur les eux mémes o€ Phomme est — provisoirement'! — contraint de pron- dre la relve de automate, (Guy Bourguin, « Quel statut épistémologi- gue donner la traduction automatique ® »,5a Contrastes, tid p. 118) Datavenay Emile, La Machine a traduire, Pacis, P.UU.B., 1959, Mount Georges, La Machine @ traduire, Ln Haye, Mouton, 1964. Vauquors, B,, La Traduction automatique a Grenoble, Paris, Jean- Favard, 1975. * — EDVRARD A. et Lecomte J., Elaboration d'une chaine de traduction auiomatique d'anglais en franeais. Bilan d'une expérience (Nancy : C.R.A.L, Publications linguistiques du Groupe de traduction auto- matigque, Université de Nancy II, 1979). — Le muméro spécial de ta revue Conérastes mentionné ci-dessus, jan- fier 1984, — BoURQUIN Marie-Claude et Guy, « Les Problémes de la traduction automatique », in La Traduetian : de la théorie a Ja didactique, Lille, P.U.L., 1984, rid LS. Les genres en traduction Ce coup dail sur la réalité de la traduetion révéle une diversité et méme des elivages qu'il serait vain, voire nail de nier. Les simples regroupements que l'on peut constater au sein de la profes- sion entre tradueteurs littéraires et tracucteurs non-littéraires indiquent non seulement une divergence d’intéréts corporatistes (les honoraires vont du simple au double) mais une conception différente de la traduction parce qu'elle s‘applique a des modes différents de Putifisation du langage. A opposition entre Putilisation orale de la langue et son utilisation crite correspond celle entre les fonctions @’interpréte et de traducteur. La forme premigre du langage est orale et linterprétation est la fonction médiatrice la plus ancicnne qu'sit accomplie pour Ie compte de deax groupes celui qui connait deux langues. 11 a fallu attendre la naissance de Pécriture pour qu'apparaisse le traducteur. En ovtre, "interprétation se 9 distingue de Ja traduction par la rapidité du debic auquel elle est soumise on as fu retouche généralement pas. — Hennes Jean, Le Manuel de linterpréte, Geneve, Georg et Cie, 1952. — Babel, vol. VIM, n° 1, 1962, numéro spécial : [aterprétation de cunférence, (On y touvera un article d’Edmond Cary et un autre de Danica Seieskovitch — Scuesnoviten Danica, L'Teerpréte dans les conftrences internation nales, Paris, Minard (thése de doctorat) 1968. Sont également rattachés au domaine de ta langue orale le doublage cinématographique et la traduction de thédtre. Mais il y a langue orale et Tangue orale + oral spontang, oral recréé, écrit Iu comine le souligne fort justement Danica Seleskoviteh, le rapport que linterpréte, ou le tradue- ‘eur, entretient avec la langue orale dépend beaucoup de Ia nature de sa source (une conférence hie n'a pas fe méme impact sur un auditoire parce que Pémettour me pense pas vraiment ce qu'il parle, a moins qu'il ne se mette & jouer), Cinéma et thédtre posent un probleme spécifique de Tati sation de oral en situation de communication : la traduction des dialo- gues; mais les genres ne sont pas étanches et ce probléme se rencontre également sous des formes modifiées dans le roman. Le doublage pose le délicat probleme de la synchronisation + arriver & ce que des sons étran- gers aient l'air de sortir (presque) naturellement de levres qui forment des sons différents, Le soustitrage, pour des raisons techniques, entraine la traduction vers Ia reduction de texte. Cinéma, theatre et bande dessinéo ont en commun d'imposer au traducteur Is situation d’énonciation des dialogues (et de maniére particulitrement figée dans le premier et dans le troisieme cas); cette présence, combinée au souci de "impact du texte sur un public différent, commande parfois ce que certains appellent des adap- tations et que d'autres considérent comme de l'authentique traduction, de la traduction rénssie. — Babel, vol. VI, n° 3, 1960; numéro spécial : Cinéma et taduetion. — Gravier Maurice, ¢ La’ Traduetion des textes dramatiques » in Eades de linguistique appliquée, n° 12, oct-dée. 1972, pp. 39-49, — Fonor Istvan, Film Dubbing : Phonetic, Semiotic, Exthetic and Psy- chological Aspects, Hamburg, Buske Verlag, 1976. La poésie, bien que yéhiculée par les livres, est, comme In musique, faite pour étre ressuscitée par un interpréte qui ia lif. Que va pouvoir pré- server le traducteur d'une construction qui repose sur fa valeur musicale, le pouvoir d’évocation des sonorités et d'un rythme créés a partir dele ments spécifiques d'une langue? Que va-til pouvoir préserver de la valeur de mots pris comme réservoits de sens potentiels ov comme veo- tours d'images et d'associations éminemment personnelles ? ‘On peut rattacher a la traduction de la potsie celle des chansons et de la. publicité. La traduction des chansons impose, comme le support de Timage dans le cas du cinéma, la préseryation d'un rythme, Celle de Ia publicité impose en outre Ia prise en comple maximale de T'impact des mots dans une civilisation, un inconscient cailectif. 10 — LUSSON Pierre ot Roael, Léon, Esquisse d'une théorie de la traduction postique, Mecura, n® 2, 1979. — No spécial de la revue Encrages : Poésie/Traduction, printemps-&té 1980, — Erkino Efim, Un art en crise, essai de postique de la traduction podti gue, Lausanne, Age d'homme, $982. ~— Change (collectit), Problémes de ta traduction poétique, tévrier 1983, Les domaines scientifiques techniques ont également leurs problémes spé- cifiques : — Maittot Jean, La Traduction scientifique et technique (2¢ édit.), Paris, ‘Technique et documentation, 1981. 1.6, Traduction et enseignement Les premiers a avoir essayé d'introduire de ordre et de la méthode dans Venscignement de traduction sont J.P. Vinay et J. Darbelnet, avec leur Siylistique comparée du fiancais et de Vanglais (Paris, Didier, 1958). Plus prés de nous dans le temps et du c6té frangais, nous signalerons, témoignages du renouveau d'intérét que suscite la ‘traduction, la Spntaxe comparée du francais et de Vanglais de Jacqueline Guillemin-Flescher (Ophrys, 1981) et Linguistique ef Traduction de Georges Garnier (Caen, Paradigme, 1985). Les professionnels (bien que de nombreux théoriciens soient issus de lours rangs) ont pour principal objectif de produire. Tout dans la situation pédagogique au contraire nous raméne a Ia description de lacte de tra- duite. L’étudiant se heurte 4 la traduction comme probléme, Pense'gnant résout la traduction comme probléme, et la confrontation de leurs ver- sions respectives ne devient pleinement fructueuse que s‘ils sont capables, cen dialoguant, de justifier leurs choix. Ine s’agit pas seulement de décrire tone langue de 'intérieur mais de prendre Iu mesure d'une langue a l'aide d'une autre. C'est pourguoi la traduction se doit de figurer dans des Etudes de langue, contrairement aux préjugés, bien intentions, que les tenants de l'unilinguisme ont tenté de propager. Tout d'abord, la traduction est une opération naturelle que l'on prati que A l'intérieur de sa langue lorsque Ton paraphrase un énoneé. L'appl cation de cette faculté a l'utilisation de deux codes distinets contribue a la fois & achever le développement de la fonction métalinguistique et & alli- ner la perception que Ton a de deux codes Tun par rapport @ l'autre. L'apprentissage d'une langue étrangére n’est pas la négation de sa propre langue mais un enrichissement (on consultera avec profit sur ce point : Henti Gobard, L'Aliénation linguistique, Flammarion, 1976). C'est la rai- son pour laquelle d’aillcurs Ia traduction devrait non seulement figurer au cursus de ceux qui étudient une langue étrangére, mais auss! de ceux qui étudient leur propre langue. Ensuite, i] nous faut prendre en compte 1a diversité de la traduction et aborder les domaines les plus différents : le balancier de la mode nous-a fait passer des textes littéraires aux textes journalistiques, peut-étre serni- Lil bon de rééquilibrer nos choix et de mettre accent sur ia spécificité des genres et des types d'écritures, Pent-étre sersit-il judiciewx aussi d'intro- Guire un genre sGrement peu pratiqué dans Je domaine pédagogique Hinterprétation. Une forme de traduction consécutive aursit, 1 notre avis, le double avantage d'étre 4 la fois motivant et de mobiliser trés rapide- ment les compétences de Pétudiant, Mais par ailleurs il convient, cout en pronant la theorisation, d'éire humble, Les travaux remarquables qui ont Hté effectués dans le domaine de la traduction automatique nous font tou- cher les limites actuelles de la systématisation. Tis sont cependant loin d'etre stériles et ont une indéniable « valeur heutistique ». 2. LA TRADUCTION COMME PERCEPTION DE LA DIFFERENCE DANS L’EQUIVALENCE, La traduction suseite chez. certains praticiens, hommes de lettres ou Lec~ tenrs un profond sentiment c'insatisfaction dans Ia mesure od le résultat leur semble étre une dégradation de Poriginal, une ttahison (pour repren- dre la paronomase bien connue). De Id & conclure a limpossibilité de 1a traduction {I n'y a qu'un pas, qué l'on a vite fait de franchir surtout en ce qui concetne la poesie. Meetant en apoiicaton te premier role pédayogique que nous avons dévolu a la traduction comme perception de la difference, nous sommes allés directement 4 ceite caractéristique fondamentale pour remonter pat analyse & ce qui la constitue. Nous prendrons comme point de départ une simple phrase extraite une nouvelle de Thomas Hardy : @ The Withered Arm » + ‘The next evening while the sun was yet bright a handsome new gig, with 2 Femion-coloured bady and red wheels, was spinning westward along the evel highivay at the heels of a powerful mare. dont nous proposons la traduction suivante : Le Jendemain soir, sur la grand-route plate, alors que le soleil brillait ‘encore, un beau cabriolet neuf, de couleur jaune vil et aux roues dear lates, filait vers Pouest, tré par une puissante jument, 2.4. Graphies, sonorités, rythmes 1. Ces deux testes different tout d'abord d'une maniére apparemment superficielle, perceptible méme pour quelqu’un qui ignore Panglais dans fa graphie des mots qui les composent, Pat exemple & lasuite « le » cor- respond the etc, a EE e§GCO_E TE ee Evident, dira-t-on, pure forme | Mais précisément on a trop souvent ten- dance A glisser sur les évidences et a oublier qu'en matidre de langage ta distinetion forme-fond n’est jamais valable que comme processas d’ana- {ySe pour percevoir les constituants d'un tout organique. Voici un exemple de 'incidence des differences graphiques entre deux langues sur la traduction d’un fragment de texte en prose = sat for a while frozen with horror: and then in the listlessness of despatr, ‘Lagat turned aver the pages. I caime 10 typhold fever — read the symp toms — discovered that‘ had iyphotd fever, musi have had i for months Without knowing it — wondered what else 1 had got; turned up St Vitus’ Dance — found, as I expected, that I had that too — began 10 get tnteres- ted in my case, and determined ta sift it to the bottom, and so started alphabetically -- read up ague, and learet that I was sickening for it, and that the acute stage would conimence in about another fortnight. Bright's disease, I was relieved to find, I had only in a modified form, and so far as that was concerned, I might live for years. Cholera I had, with severe com- plications ; and diphtheria 1 scomed to have been bora with. | plodded onseenitouslythiough the aveniesie leters, and the only malady I could Conclude I had not got was housemaid's kre. GLK. Jerome, Three Men in a Boat, Penguin, pp. 7-8.) Les étudiants, & qui nous avions donné ce texte, ont traduit de maniére xénéralement correcte, mais avec une inexactitude par rapport & un ordre supérieur qui est ici li mention de ordre alphabetique. En étant traduit par « fiévre (paludéetune) intermittente, » le mot ai va perdre sa fonction a intérieur du texte qui est de figurer une maladie commengant par un a, et le choix est d’autant plus réduit que « le mal de Bright » ‘est mentionné tout de suite aprés. TI faut done opter pour un terme tel que « actinomycose » qui respecte fa fonction du mot; et Yous noterez que cette fonction ici n'est pas syntaxique. 2. Une lecture se fait avec les yeux, elle se fait aussi avec Voreille et ta bouche. Liécriture est une forme d'enregistrement, et aux differences graphiques correspondent des differences phonémiques qui constituent la deuxiéme articulation de chaque langue. Meme dans un simple texte de prose comme celui, les deux syn. tagmes suivants, donnés comme équivalents sur le plan sémantique n'ont pas, ot en particulier ne se terminent pas sur, le méme effet sonore + While the sun was yet right se termine sur une diphtongue suivie d'une dentale, ensemble fermé et sec, tandis que : Alors que ie soleil billat encore se termine sur une sonorité féminine, ouverte (de celles qui ouvrent sur le reve). 13 De plus 2 ces éléments de la deuxiéme articulation viennent s’ajouter des élements supra-segmentaux, tels que lintonation, le rythme, qui ne sont pas toujours représentés directement dans lécriture niais qui sont néanmoins présents et dont il faut tenir compte en traduction, meme dans a treduction d'un texte de prose. Voici deux exemples de transformations d'ordre lexical et morphosyn- taxique commandées par des considerations d’ordre prosodiqué a) Le syntagme : red wheels traduit littéralement par « roues rouges » done une allitération malheureuse, d’od l'utilisation d'un parasyno- nyme ! « écarlate > ou « yermillon ». b) Le syntagme prépositionnel.; with a lemon-coloured body traduit lité- valement va donner ua syntagme lourd : « avec une eaisse jaune citron » gui de plus s’enchassera mel & lintérieur du syntagme supérieur, Le pro- cessus consiste & réduite ce syntagme en effagant Ia zéference directe & «la caisse », implioite dans Popposition oft ce terme se trouve avec « les roues ». 3. De maniére plus large, le probléme de Ia traduction des sonorités, du tythme, de leurs rapports entre eux et avec le sens se pose avec une acuité et une constance exceptionnelles en poési 4. Enfin, puisque des contraintes qu’impose la graphie nous sommes romontés a celles qu'imposent les sonorités et le rytime, rementons encore de Moral a sa source physique: le mouvement des lévres gui produit Ménoncé. Crest tout le probleme du doublage cinématographique qui impose & la régle de la fidélité au sens du message la loi du synchronisme. 2.2, Sémiotique Nous poursuivrons notre exploration de la différenee en reprenant notte comparaison de ta phrase de Thomas Hardy avec sa traduction ; nous prendrons pour exemple le premier syatagme nominal qui semble ofltir un cas de correspondance terme a terme et done littérale = The next eventing le Jendemain soit Leexploration du potentiel des signes mis en équivalence révéle leur appartenatice & des systémes distincts qui permettent eependant la com- munication au travers de leur réalisation en instances de discours, 2.2.1, Signes grammaticanx Ainsi : « Le » n'est totalement l'équivalent de The, il ne représente que l'une des formulations possibles en francais des valeurs de The : lors- que The sera associé avec d'autres mots, cette formulation pourra étre : te feminin «la » ow le pluriel « les ». Dans certains contextes, The aura une yaleur démonsirative 4 laquelle correspondra: «Ce» ou «Cet» ou 4 « Cette » ou « Ces ». Par ailleurs le champ de cette equivalence vient encore se réduire quand on considére que «le > équivaat parfois Pabsence d’article symbolisée par 0, Graphiquement cette différence de valeur des deus signes pourrait se représenter ainsi 2.2.2, Signes lexicaux Prenons maintenant deux termes tels que « soir et evening qui sem- blent équivalents : evening couvre une aire sémantique plus importante puisgue selon le contexte il sera Equivalent de « soir» ou de « soirée » : par ailleurs ce terme Ivi-méme est en concurrence avee night pour expri- mer cette période de temps, Prenons ensnite next et « londemain », outre Fabsurdité qui consisterait A mettre en équivalence totale ces deux termes, songez que nex! peut étre adjectif ou adverbe, alors que « lendemain » est un nom — ces deux termes n'ont done pas la méme valeur grammaticale. De plus, sur le plan sémantique, quand il est adjectif next pourra avoir, par exemple, pour Equivalent des notions recouvertes pat «suivant, prochain, ete. », et comme adverbs : «apres, ensuite, ete, » Lrerreur, ici, consisterait bien entendy & le considérer seul car cest en raison dé son association avec evening qu'il correspond & la notion exprimée en frangais par « lende- main », notion qui dans un autre contexte sera rendue en anglais par she next day, the day after, the following day. En traduction on ne substitue pas ‘an mot & un mot parce qu'un mot est un faisceau de signifiés et les signi- fiés de deux mots de deux langues différentes correspondent rarement, Nous ilfustrerons encore ce fait de langue & l'aide des deux termes, body et « caisse » qui dans un contexte donné, le vocabulaire de ta voi- tute, désignent la méme chose, mais qui dans d'autres contextes prennent des Sens {otalement différents ct ont pour Equivalent des mots différents dans l'autre langue. Ainsi_ body pourra désigner « un corps», « un cada- wre», «un fuselage d’avion >, «une masse», «um ensemble», «une assemblée », etc, « Une eaisse » selon le contexte sera traduit pat @ box, a crate, a case, a cylinder, a cashbox. 2.3. Sens, morphosyntaxe et énonciation La difficulté de Péquivalence vient non seulement du fait que-les mots de deux langues n’ont pus la méme surface conceptuelle, mais aussi de ce fant accorder entre elles selon leurs propres lois les unités lexicales 15 auxquelles on aboutit : wa énonoé est régi par le potenticl morphosyntuxi- gue de ses termes et par la dynamique qui en résulte. En traduction cette dynamique est de plus gouvernée par ta présence d'une forme de départ par rapport & laquelle il faut mesurer les limites que l'écart ne saurait dépasser. Exemple : Soient les deux mots : fo walk et scliool. 1s ne posent pas de probleme de compréhension méme hors contexte. Pour un Frangais, ils seront per- gus comme étant les équivalents de « marcher » et « école », C'est pour cette raison que leur mise en relation syntagmatique dans un énoncé aussi simple que : As I walk to schoo! every morning va poser un probléme de traduction, parce que leurs équivalents eourants frangais ae peuvent entrer en relation syntagmatique pour exprimer le sens de l’énoneé. Le syntagme : « Quand je marche & l'école », n’est pas agrammatical, il signifie une activité cn un lieu, au méme titre que : « quand je dors/je tra- vaille/je cours/a Pécole. » La notion de déplacement sera rendue par une commutation avec un verbe entretenant avec « marcher » une relation d’ordre hyperonymique : «aller », Lntilisation d'un terme générique pose toujours un probléme de perte d'information qui est de Pordre des unités du signifié : les sémes. On pout dans ce cas reporter catte information de maniére latérale sous forme lexi- cale : « Quand je vais 4 l’école 4 pied.» On a dans ce cas développé le signifié de walk. Voici maintenant la suite de cette phrase dont tous les signes sant aussi simples et compréhensibles pour un Francais r go for my groveries at the week-end Tl nous semble intéressant de pratiquer la traduction litérale comme interphase ou comme révélateur des différences de fonctionnement des vectenrs linguistiques : : + ow vais pour mes provisions le week-end. Dans ce cas ce n'est plus une association syntagmatique double «marche + 8 T'école » mais triple « vais + pour + mes provisions » qui choque en frangais ; la fonetion assurée par la préposition en anglais sera assurée par un verbe « chercher », phénoméne récurrent (nous Paborde- rons & propos du syntagme prépositionnel) done systématisable et réutili- sable. La phrase utilisée n'est pas une création, elle est d’Ita Daly (New Irish Writing, 1976). 2.4. Civilisation et culture Au chapitre 5 des Problémes shéoriques, Georges Mounin décrit les obs- tacles linguistiques liés 4 le multiplicité des civilisations. Il convient en 16 effet de se souvenir qu'une langue est Mmanation d'une communanté, implantéc géographiquement et qu’elle est Je reflet d'une civilisation, En tant que telle, elle comporte inévitablement des termes spécifiques de cette civilisation ct qui ne se retrouvent pas ailleurs. Le vocabulaire fran- ais est riche d’une multiplicité de noms de tromages, de variétés de pains qui reflétent une réalité dilférente de la réalité anglaise. Ce sont des cas, od, & notre avis, il convient de défendre le recours & 'emprunt et @ la note en bas de page. Une autre solution consiste & recourir 4 équivalence ou au terme générique : « fromage », par exemple, au lieu d'une variété spé- cifique. Mais dans la mesure oi le traducteur vise a étre un médiateur de communication, ne convient-il pas qu’il permette an public @accéder & une autre civilisation ? Dans un texte décrivant des auvriers anglais en train de prendte du thé, faudra-til parler de pause café ou d'un verre de vin ou de biere sous prétexte qu’en France ie thé dang ces cizconstances, paraitea incongru? La discussion sur ce point reste ouverte, Ceci tant ose, songez & ce que pout donner Mme Bovary'tradhit en anglais, en tohe- que, en arabe, en chinois, etc. Songez A ce qui peut étre commun & ces textes éerits dans des langues aux ressources différentes, songez a 'exo- tisme que peut dégager I'évocation d'un bourg normand pour ua lecteur de Tokyo. Pour donner une derniere idge des limites de fa similitude a laquelle on peut aboutir et du caraetére finalement relatif de toute traduction, évo- quons le processus de rétrotraduction ; étant donné un texte anglais, donné 4 traduire a un Frangais, donnons le texte ainsi obtenu 4 retraduire en anglais un anglophone, le résultat fera inévitablement apparaitre des, écarts, parfois sensibles, par rapport & original. ABREVIATIONS UTILISEES 1. A caractire linguistique Adi Adjectif Adv, ‘Adverbe Chap. Chapitre (Cire) Circonstant fac. Facultatit GN Groupe nominal GV Groupe verbal LA. Langue darrivée LD. Langue de départ N. Nom P. Phrase W prep. Préposition SA Syntagme adjectival SN Syntagme nominal SP Syntagme prépositionnel sv Syntagme verbal V.ouVb, — Verbe y, Verbe transitit 1 TR. ‘Transposition *indique gu'une phrase est incorreete ou inacceptable mais utile pour la description d'une transformation ou comme élément de comparaison. —indique une traduction eorrecte obtenue apres aménage- ment d'une formulation maladroite ow inexacte, 2. Pour les articles de Journau; CS.M. Christian Science Monizor DE. Daily Express DT. The Daily Tefegraph Eco, The Economist Est Evening Standard FT. Financia! Times G. The Guardian aw. ‘The Guardian Weekly HIT. Herald Tribune LLM. Illustrated London News LM. London Magazine NYT. The New York Times NW. Newsweek Obs. The Observer ST. The Sunday Times 1 Time WP. Washington Post 3. Conventions. Les noms d’auteurs et articles de journaux sont indiqués entre paren- théses 4 fa suite des phrases. Afin de faciliter la compréhenston de la phrase des renseignements sup- plémentaires sont parfois dannés entre crochets, 18 BIBLIOGRAPHIE Cette bibliographie n'est pas exhaustive, elle n'est qu'une indication donvrages utilisés et vise a permettre aux étudiants daccéder & des lec- tures complémentaires. A, Ouyrages généraux (grammaire, linguistique, etc.) Aamezawski Henti, Grammaire linguistique de Vanglais, Pacis, A. Colin, 1982, Agnive Michel, Bewvenisté Blanche, CHEvALIaR Jean-Claude, PEYTARD Jean, Grammaire Larousse dt francais contemporain, Pais, Larousse, 1968, Benveniste Emile, Problemes de linguistique générale I, Pacis, Gallimard, 1966, -— Problémes de linguistique générale I, Paris, Gallimard, 1974, BERLAND-DeLEPINE, Grantmaire anglaive de Cétudiant, Gap, Ophrys, 1971. BLOOMFIELD Leonard, Language, 1933, London, Allen and Unwin, 1979, BONNARD Henri, Code du francais courant, Paris, Magnard, 1985. Bourcies Georges, L Explication granmaticale anglaise, Paris, A. Colin, : 1981. 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He said there aren't any unknown islands left (W. Golding) «Mon pére est dans la Marine, Tl a dit qu'il n'y avait aucune tle a ‘gauche, » gO, 1 comteste de ce passage signitie clairement que te locuteur veut fire ~ Mon pare xt dane ls Marine, Im'a dit qu'il 'y avait pha ne eestat plus) d'iles inconnues [que les iles incannues, ga n’existe plus). » EXERCICES. |. Traduire les phrases suiventes en repérant les homographos qui fos réunis- sent. A 1.1, Domocrecy hes another merit, It sllows eriticism, and if there is not Public criticism there are bound to be hushed-up scenaals, (. M. Fors rer}. — 2. Yes, thove is someting distinctive and racognizaile in Englloh civiization. It's a culture as individual as that of Spain, It is somehow bound up with solid breakfasts and gloomy Sundays, smoky towns and winding roads, green fields and red pillar-boxes. (G. Orwell}. — 3. Hun- reds of millions of people progressing in leaps and bounds towards a moterially-progressive heaven, (D. Lessing). — 4. Where is the ship bound for? 2. 1. * How could it have come without any warning ? I's as sudden as being shot. It’s the living death, Binkie, We're to be shut up in tha dark in ‘one year if we're careful, and we shan’t soe anybody, and we shall never have anything we want, co, though we live to be a hundred.” Binkie wagged his tail joyously. * Binkie, we must think, Let's see haw it feels to be blind. *(R. Kipling). — 2, "Shut up ” he shouted to his dag, 26 3. 4, [ethey » représante deux voyegaurs qui se rondont on italic) a eae tay aa een wae ctuelly overlooked in the conversation. Rt was to be the seme oumey, thoy found: one day for the gallorios at Florence — “From what | hear’, said the young man, * It is berely enough” — and the rect at flome, (H.C. Wells). ~ 2, They were going to have a rest at Rome, 4. 1, Half an hour later, he mot his friend Jack, who had spent the grester part of the morning in tha boet-house, filing the chinks in the sides of ‘tho catamaran-tloats with tow. (H. Williamson), — 2. Sho arrived with all her chtidren ia tow, U, Voici des séquences dont vous étudierez fe sens qu’elles peuvent prendre par exploitation de leur potentie! homographique intra- et intercatégoriel. Vous Indiquerez les éventuelles différences de prononciation des sigoitiants ainsi dégagés ot vous lag intégraraz dans des phrases qui illustrent leur sens. char, sound, swift, try, crop, grave, lead, felt, bows, wake, row, chap, file. 1.2, LA PARONYMIE’ 1.2.1, Les paronymes Définition : les paronymes sont des mots proches par la forme (phoni- que et graphique) mais différents par te sens, — En frangais + éminent, imminent : conjoncture, conjecture. — Bn anglais: Now ave ovr brows bound wits victorious wreaths. (Shakespeare) Done voici nos tempes celntes de victoricuses goiriandes, (Trad. RV. Hugo) Fratice is bowided on the north by Belgium and on the south by Spain. La France est limitée au nord parla Belgique et au sud par Espagne. 1.2.2, Dynamique de la paronymie en traduction ‘Tels qu'ils viennent d'étre déctits, les paronymes apparaissent comme un donne de la lexicologie. Le paronymie est une forme dinterférence eréée par les ressemblances cexistant entre les radicaux ou les consonnes de base de deux signes possé~ dant des potentiels sémantiques différents, Cette relation est actualisée de maniére volontaire ov non pat.un locuteur et/ou un récepteur. Nous Venvisagerons done dans deux situations d’énoneiation : d’abord comme rapport & pereevoir et A préserver, ensuite comme rapport induic par erreur. oa 1.2.2.1, La paronymie comme probléme de traduction a) Lecture Liexistence de ta paronymie duns le texte de départ pose dabord un probléme didentification Mintériour de la situation d’énonciation, puis de préservation du rapport ludique ainsi créé entre les mots. Une fois identitiée par le traducteur-lecteur, la,paronymie est interprétée par rap- port i sa source, le locuteur, comme jed Yolontaire ow non entre les mots. — Perception d'une paronymie involontaire de la part, du locuteur. Crest le lapsus, révélateur de Minconscient (ou de ce qui voulait sire ‘occulté) ou d'une connaissance insuffisante de la langue. Voici des phrases entendues 4 la télévision ou 4 la radio : « Motif évoaué (Invoqué) par la éireetion.» « Ayunt &t8viesime d'un vot avec infraction (fraction) »,gert un cliant son assureut. La situation paronymique a souvent un effet. comique par le décalaze existant entre le signe que réclame le contexte et le signe utilisé. Elle ser- vira par exemple & trahir les origines sociales d'un personnage. — Perception d'une paronymje volontaire de la part du locuteur : le jeu de mot. * Of course not said the Mock Turtle * Why, if'a fish came to me, and told ime he was going a journey, T should say “with what porpoise 2." “Don't you mean purpose"? said alice. {L. Carroll) Les deux mots porpoise ['po:p9s] (= marsouin) et purpose ['pa:pesl (= objet, but) ne different phonétiquement que par Vopposition entre [:] et le La Mock Turtle utilise porpoise (marsouin) dans une conversation por- tani sur les poisons, mais dans une collocation qui correspond en fait & une utilisation de purpose, ce qu’Alice lui fait remarquer. by Préservation du rapport hudique' Yoici la fagon dont Jacques Papy a préservé le rapport paronymique analysé ci-dessus, résultat remarquable puisqu’on retrouve la référence aux deux mémes champs sémantiques a travers deux mats gui cette fois sopposent au niveau des consonnes initiales et médianes : — Bien sir que non. Vois-tu, si un poisson venait me trouver, moi, et ime dist qu'l va pati en voyage, elu demenderais : « Avec quel bro- 17> = Nrestoce pas : « projet », el non : « brochet » que vous voulez dire’? Grad. J. Papy, Pauvert, 1961) ‘On trouvera une autre traduction de ce passage (celle d’Henri Parisot) au chapitee sur « La différence de concentration », of elle est envisagée précisément sous l'angle de la mesute du rapport aux formes de départ. 28 1.2.2.2, La paronymle comme dynamique de erreur Elle fonctionne sous ta pression de resemblances entre signes et gedice a Tinattention du traducteur. On distinguera a) La paronymie intralinguistique, dans laquelle ['étudiant substitue au sens d'un mot présent dans le texte celui d'un autre mot anglais qui lui ressemble. Par exemple : The narrow, winding streets, traduit par : Les rues éiroites ot balayées par le vent, au liew de : Les rues étroites et sioueuses, en raison dela paronymie : winding, windy. ») La paronymie interlinguistique, dans laquelle on substitue au sens un mot anglais le sens d'un mot frangais qui lui ressemble. [He désigne le nézos qui vient d'abattre un chien féroce d'un coup de baton, He dealt the prostrate brute two more blows which settled its fate. (N. Wes) vT-donna deux sutres coups sur ta prostate de la brute qui lui réglérent son compt. —Ilasséna deux coups supplémentaires a la brute prostrée, ce qui fui fala son compte." IL est pasfois difficile de déceler le type de paronymie qui a provogué Cerreue, comme dans la phrase suivante : ‘They were eating slices of Bread and jam. (B. O'Brien) ‘que des étudiants ont traduit tartines aveo du jambon + Tis mangooient des TT eae iam. Quelle est dans ce cas fa part de la paronymie intralinguistique : ham, Jans? et celle de la paronymie interlinguistique oi: jam est pergu comme ‘une troncation de « jamban »? EXERCICE Vous traduirez les groupes de phrases suivants on repérant les phénoménes de paronymie qui jes unissent. 1. How long did tho miners’ strike last? Her fether diod of a stroke. He struck a mateh. 2. The train was 6 minutes late. {haven't seen him lately. 3. Atlast he came. The food wasn't good, but at least it was cheap. 4, How long had it haen the man's goal? How long had it been the man’s gaol? 1.3. LES SYNTAGMES TROMPEURS 1.3.1. Définition Nous utilisons dans ce développement le mot syatagme selon Vaccep- tion d'abord définie par Saussure : une combinaison d'éléments sur la chaine de la parole, Il en donne comme exemples : « re-lite ; contre tous ; la vie humaine; Dicu est bon: s'il fait beau temps, nows sortirons ». Ii envisage done des combinaisons qui vont de la formation des mots 4 celle de la phrase. Nous limiterons notre examen A celui des mots construits (mots composés : headache: mots dérivés : continually), des locutions {at all events), des autres unités lexicales complexes désignées par Benveniste sous le nom de synapsies (« pommes de terre, robe de chambre », of. Pro- blemes de linguistique générale, vol. 2, p. 171 $qq). 1.3.2. Les syntagmes déductibles Le sens d'une unité texicule complexe est souvent déductible de la somme de ses constituants, Les mécanismes de la formation des mots et la connaissance des affixes de dérivation constituent une aide non négligea- ble {mais souvent négligée) pour Ia compréhension. Les régles du systéme de la langue d'arrivée peuvent engendrer un calque ou une forme de sur face différente mais déductible. Voici quelques exemples de ces syn- tagmes. 1.3.2.1. Adyerbe obtenu par dérivation They sav. the figuce nf a boy, who was creeping on at a snail's pace, and ‘continually looking bebind him. (Th. Hardy) “lls vitent... lg sithoueite d'un gacean, qui progressait avec La lenteur un escargot et rogardait comtimuellentent derriere Iai, 1.3.2.2, Nom composé On fera attention & propos des noms composés a l'ordre dans lequel ils doivent s¢ lire : le premier élément joue un role d'expansion du deuxieme, le qualifie, le précise : Half an hour later, he met his friend Jack, who had spent the greater part of the morning in the boat-kause. (H, Williamson) + Uno demi-heure plus tard, il rencontrs son ami Jack, qui avait passé fa majeure partie de la matinge dans le hangar & bateaux, [et nton pas « pinche » qui serait Ia traduction de house-boar.] Sur le méme modéle, distinguez entre : @ racehorse, a horse-race : house work, workhouse, 1.3.2.3. Verbe composé Uf est des cas ot Je sens global du syntagme : {Verbe + Particule] est déductible de la somme des sens de ses éléments constituants : 30 swipes TO OO OO E__eOrorreeeee_E~w A '=&@@=™ He related thelr fudierows efforts to get in without Being seen by anyone. (S. Maugham) a é , =i deccivit Tes effort ddicules qu'ls dployécent pour entrer sans ue vas. 1.3.3. Les syntagmes trompeurs ly a des cas 08 Ie processus de recherche du sens global & partir de celui des ééments constituants risque dinduire en erreur parce que, ou bien les éléments sont pris dans des sens rares, ou bien il n'y & aucune déduction a effectuer. En voici quelques exempies. 1.3.3.1. Dérivations trompeuses Ul existe deux homographes intorealégoriels : hard (adjectit) : There were sonte hard questions on she examination paper (Longman). Uy-a eu quelques questions diffciies & Teer, hand (adverbo} : He worked hard TWeavailiac dur L’adverbe hardly semble Forté de hard (« dur ») + -ly (« mont ») mais il n'a que rarement le sens de « durement » (cf, supta : hard, adv.), il est le plus souvent un Squivalent de «a peine » : He hanily worked, AL ne travaillait guere, Etant donné la phrase: I felt restless, nous avons constaté que restless ait souvent tracuit de fagon erronée & cause d'une déduction sémantique elfectuée & partir de lanalyse de ses composants : restless: « sans + repos » — « *fatigué » + : « nerveux ». 1.3.3.2. Compositions trompeuses as Nea F fed a Sweetmeat n'a tien a voir avee « viande », meat est ici pris dans le sens, aujourd'hui vieilli, de food. L'ensemble signifie done : « sucreries, contic series >. b. Verbes Lest des cas od la formation d'un verbe composé est opaque a l'anu- lyse: A stranger would find it diffieul ta understand how she eould get on so welt ‘with him, (G. Giesing) Quelqu’un qui ne les connaissait pas aurait eu du mal 4 compzendre comment elle pouvait s*entendre si bien avec Tui, a Il en est d'autees ol Manalyse peut préter a faux sens si l'on s‘en tient aux sens les plus fréquents des constituants : They put me up for the night as it was t00 date for me to go wanderin about tanking for a hotel, (J. Wain) f ee wandering L'erreur rencontrée & propos de ce syntagme consiste a eroi locataive a &t€ Tope a Tetage (= up) ne aris Us mPhébergécent pour la nuit ane dnné quil at top tard pour Je parte a Is recherche d'un hatel. “ op tors pour que 1.3.3.3. Synapsie trompeuse He wos teens and married end he though! of Rel as a mon ofthe won the knew very ite about oman tare ech IWavat ingest any tte marie ena fe un homme expe Hence, maison fat ennnatisae pau natu huts Un bomme du monde = a society man, 13.3.4. Locations {hia ssompayne excetionelement une ari a église} 'M there be nice singing’? Lydia asked, as she prepared herself quickly. do realy tke the singing, aa evens, Mary (C. Cietngy ee [La traduction fautive renconteée pour A all events est *« dans toutes Jes oceasions »] « ¥ aura-bil de beaux chants? » deraanda Lydia, en se Dréparant rapidement, « Ea tout eas les chats me plalsemt beauedup tu Enis, Mary > Une ene pare wouln't mind nothing else half so much if he'd te itd alone. ee ig else half I he'd leave that oid ale Tout le resto ne tie ferat trop rien sb non pas * «seule». ait cette cnfant tranguille [et 32 EXERCICE ———_. Vous traduirez les phrases suivantes en analysant les erreurs dinterprétation auxquelles peuvent donner lieu les syntagmes en gras. 1. Islanders and Grimsbymen, Russians and Falmouth mackerel- ers, are forever competing for shrinking catches, [T,,8- 3 - 80) 2. We were sitting in my room, smoking, and talking about how bad we were — bad from a macical point of view | mean, of course. We wore a feling eeedy, aod we were got cute nervous about it (JK, Jerome! 3. There was 1 want of artificial flowers in the Corner House entrance haf. An enormous cardboard turkey end an enormous cardboard goose, [ua], hold between thom tho mossago MERRY XMAS mado ontiraly of white and pink satin roses, As the tabjeau revolved, the turkey changed toa Christmas pudding and the goose toa mincepie, [..]. (A. Wilson} 4, {Deux touristes comparent leurs voyages.) (twas to be the same journey, they found : one day for the gelleries at Florence — * from what | hear’, said the young mon, ° it is baroly ‘enough *. (H.G. Wells} 5. Then o pulfy little shop-walker would have come into view, looked at the bill fora sacond... (1.6, Weila) 6. fla scéne se passe dens une boucherie, c’est fe boucher qui parle le premier. Son interlocutrice, sa clionto, cherche 4 gagner du temps, pour voir co qu'elle pourrait voler.) * Anything more this morning 2” Yes, that was the only thing to do — to order something mor would give her time to think, @ chance to act, “Have you am hesitated, *.. any sweetbreads 2”, (A. Huxley) 7, Abarsh thin ight glared through the windows, hungrily seeking same draped lay Figure. (A. Huxley) 8. Deep in the Amazon jungle fies the sity of Manaus, a thousand miles ioh- That cing his little Emma, and leaving the * princess in gommane. He described how sho came with him as far as the gate, [..]." At the gete she caught hold of my hand and gave it one squeeze and fell back, ” (J. Conrad} 10. Have you fallen out with your cousin? | thought you was goin’ to be married soon, (G, Gissing) 11." Thave come on rather serious business * Waymark began. "I want to ask your advice ina very disagreeable matter — a criminal caso, in fact.” “What have you been up to?" (G. Gissing) 12. Roxy and | hava navar quite hit it off from the first. (H.A. Jonos) 33 14. LA POLYSEMLE 1.4.1, Monosémie et polysémie Un signe est monosémigne quand son signifiant n'appelle qu'un signie fie Chess :a game for 2 players eatin of whom starts with 16 pieces (chessmten) which ear be moved according to fixed rules weross a chessboard, (Long man) Un signe est polysémigue quand son signifié se ramifie en acceptions différentes & partir d'un potentiel sémantique ou invariant. Voit par exemple l'article consaeré a fight 1 (nom) dans le dictionnaire Longman, qui comporte 14 rubriques dont on ‘pergoit fort clairement la déduction. 1.4.2. Polysémie, langue, discours et traduction 142.1, La polysémic comme description d’un potentiel La polysémie d'un signe, c’est-a-dire la prise en compte de la totalité de se5 acceptions est un fait de langue: elle évoque le catmogue du diction- naire. Le polysémie sous-tend la réponse que Pon obtient quand on demande & quelqu'un, par exemple, ce que signilie cheek et gue, s'il est suffisamment compéteat, il repond : « a stop, @ control; an examination t0 ‘make certain that something is correct» a receipt, a ticket ;... ». Ce qui dis- tingue la compétence du dictionnaire de celle de Putilisateur d'une langue c'est la tendance vers un certain nombre Pidéaux : la classification, la tigueur, Vexhaustivité, ‘On peut considérer que c'est Pune des fonctions (souvent assez peu claie rement formlée et mal exploitée) de la didactique de la traduction que de fenvoyer étudiant, via les inconnues qu'il découvre dans le texte, un repertoire ordonné et illustré des mots qui composent une langue. C'est pourquoi In traduction d'un texte redigé en iangue éxrangere doit d'abord Gtre une lecture aidée par la consultation d'un dictionnaire unilingue. La lecture dun article de dictiontaire a deux fonctions complémentaire: Vélucidation d'une difficulté ponctuelle et une prise de connaissance de la valeur d'un signe. 1.4.2.2, Le processus de désambiguisation La confrontation avec Ie dietionnaire fait succéder a une absence de sens une surcharge de sens dans laquelle il faut opérer un choix pour que Ie signe prenne sens dans le texte. Quel est donc le processus de la désam- biguisation ? Le signe en contexte est pris dans un ensemble de rapports avec des termes qui entourent et constituent sa distribution sur axe syntagmat que. uM eres . dress comme signifiant : «Ia belle robe de soirée qui Le signe en répertoire polysémique (dictionnaire, grammaire) constitue un paradigme sémantique : ensemble des sens qu'il peut représenter sur Vaxe syntagmatique, Ce paradigme est découpé en acceptions (ou sens différents selon les contextes). Chacune de ces acceptions (numsrotée) est éclairée de plusieurs fagons : a) Parla definition : # de type paraphrastique, qui est un développement & partir d'un mor racine Sleepless : not providing sleep : 4 cits substantielle, gut ajoute a un terme génriqne des differences spéct- ques ‘Sleeping-ear : @ railway earriage with beds for passengers, Dans cette définition le terme générique est carriage. b) Par la synonymie (qui parfois supplée 4 lx définition). "Ex, : check < receipt, ticket. Si vous vérifiez les différents sens de stiffdans le dictionnaire Longman vous trouverez une série de synanymes : f - Up 10 now; 2 - even so; 3 - even; 4 = however: 5 - besides, yet, ©) Par la restitution de contextes, avec des exemiples qui illusteent les diffé- rents sens. Ua bon exemple non seulement illustre le sens, il le génére. Ce qui fait d'ailleurs que dans la lecture de certains textes, méme si f'on ren contre un mot que l'on ne connait pas, on comprend le sens de ce mot pat le texte, par le contexte oi il est place : T was cold on the boat, fortunasely I had a rug with me and wrapped it round mysef.I y a de fortes chances que celui gui ne connait pas fe mot rug devine qu'il s'agit d'une « couverture », tout au plus commetira-til erreur de croire qu'il s‘agit d’un « vétement », mais le champ associatif dans lequel nous place le contexte exciut qu'il Sagisse dune « pendule » ou d'un « candélabre ». Toutefois linterprétation de ja polysémie d'un terme peut étre contre- earrée par ce qui dans le facteur humain reléve de la Iégéreté ou de Pinconseient = Legéreté : Pour ce qui est de la phrase ci-dessus, on imagine fecilement un (ype d'erreur consistant & prendre « une » traduction de rug au hasard et ef dépit du bon sens comme : « deseente de lit », = Loconscient : Nous en connerons un exemple caractéristique & partir de la phrase suivante : Then as the thought shat he might run against Ann in bis beautiful evening dress. (HG. Wells), oi Jes trois quarts des étudiantes uvaiemt interprété his beautifial evening- iui avait achetée ». 35 4d) Par des informations dordre morphosyntaxique et sémantique sur les comparibilirés du signe avec l'environnement correspondant a Vacception en question. Ces renseignements sont en partie consignés en téie des défi tions sous la forme d'un appareil linguistique réduit. Par exemple, dans le dictionnaire Longman : — le sens I de check fonctionne intégeé dans im SP introduit par in — le sens 2 de ce méme mot correspond a un ferme suivi du SP introduit, par on. Voici un exemple de mauvaise lecture de Ia distribution d'un terme entrainant une erreur d'interprétation de sa polysémic, [Décrivant les hommes avant arrive dos Martiens, H.G. Wells dit 2 With infinite complacency men went to and fio over this globe about their line affairs, serene in thelr assurance of their empire over matter. + Aveo cotte fafinis complaisance les honvmes allaient et venient sue le globe & propos de leurs problémes, sereins dans assurance de leur emprise sur le sujet. Colte interprétation défectueuse équivaut a une mauvaise tecture du dictionnaire et de te distribution de marter dont voici les définitions | et 3 dans le dictionnaire Longman, 1 (Uj the material which makes up the world and everyshing fn space which an be seen or touched, us opposed to thought or mind, F(C) subjeet 10 which one gives attention, Le sens 3 correspond a un emploi dénombrable (C) de matter. Le sens 1 4 un emploi indgnombrable (U). Avec une suffisance infinie les hommes allaiont de-ci de-la par le monde, vaquant a Teurs petites affaires dans la sereine séeurite de leur ‘empire sur fa matiére, (H.D. Duwery) 14.2.3, Jeux sur la polysémie du signe Dans la phrase suivante, la polysémie de rib est utilisée pour désigner doux référents distinets mais sérhantiquement reliés par un « aspect com- mun » et rapprochés dans une comparaison étroite par l'utilisation du méme signifiant : Rib I z One of the 12 pairs of bones runing road the chest of a man or an animal. Rib 2: A curved rod used far strengthening a framework, (Longman) The negra... wore an ancient felt hat and his sibs (1) showed through his tom shirt tke a ship's (2) under demolition. (G. Greene) : ‘Lemnéare portait un trés vieux chapeau de feutre et ses obtes saillaient travers sa chemise déchirce comme la careasse d'un navire en demolition, En raison de la différence des systémes linguistiques francais et anglais, ce jeu sur la polysémie ne peut éire préservé en traduction — en tout cas dans ce contexte et avee ce signe. 36 [eee OOOEOEOE—EOEOEeeee ee ee Ce processus, utilisé ici au simple niveau de la comparaison, est bien entendu plus fréquent dans le fonctioniement des jeux de mots ou méme des résonances que prennent les termes duns leur utilisation liwéraire ou poétique. 14,3. Homographie ou polysémie, pluralité des découpages On notera que les dictionnaires ne découpent pas la matiére linguisti- que de la méme fagon. C'est le cas pour wing par exemple, Dans !' Oxford Advanced Learner's Dictionacy of Current English (1974), il n'y a qwune entzée pour ce signe qui est examiné en plusieurs étapes 4 Mintérieur d'un méme article : I. Les acceptions du substantif — 2, Celles du vetbe — 3. Gelles des dérivés, Dans te Longman Dictionary of Contemporary English (978), ily a création d'entrées multiples pour fes diverses categories aux- quelles ce mot peut appartenir, ainsi que pour certains composés, la séquence wings Ge comportement pluriel constant a une entrée distinote (avec un anticle divisé en quatre parties) de Iz séquence wing de comporte- ment variable en nombre. Mais quelles que soient les options adoptées par les auteurs de diction- naire (article unique accentwant la présentation polysémique du signe ou articles multiples faisant ressortir les différences de distribution), il convient de préter une attention toute particuliére a l'appareil nguistique gui accompagne le ou les articles correspondant & un signe et qui permet, ‘en desambiguiser les différentes acceptions. 1.5. LES FAUX-AMIS. 1.5.1. Définition Les favx-amis sont des homographes ou des paronymes des deux lan- gues gui n‘ont pas le méme signifie. Ce vocable &é introduit par M. Koessler et J. Derocguigny dans leur livee: Les Faux-dmis ow les Piéges du vocabulaire anglais, Paris, Vuibert, 1928, La version révisée par Maxime Koessler : Les Faux-Amis, Batis, Vul- bert, 1975, constitue Vouvruge de référence sur cette question. Le’ pro. blame expeimé A aide de ce vocable est révélateur des interférences qui s'Gtublissent dans le cervcan sous l'effet du principe d'analogie ainsi que de 'évolution sémantique spécifique de mots de méme origine, a partir du moment ott ils sont intégrés dans des systémes différents. 37 Exemple d'erreur provoguée par un faux-ami Our hero's way frorie led through a path that ran along the Rat river. As he passed @ wooded siete he Sut a stout sick. He was twirling his club ‘when he was started by a young gh’ shriek. Turning his head, he save a terrified figure pursued by a fierce dag. (N. West) — Pour reatter ehez Iui, notre héros devsit emprunter un sentier qui ton geait la rivire Rat, Be traversant an bosque, if se taills an gros baton. Ui Taisait des moulinets avec son gouréin quand le sti pargaat d'un Jeune fille le it surseuter. *Touenant [ait yit un visage to suivi par un chien féroce. (Copie d'étudiant) Les équivalents sémiotiques frangais les plus courants de figure dans cette occurrence {c'est-i-dire les traductions de dictionnisire) sont : «silhouette, forme ». LTinsertion de ces items est incompatible avec « ter rifié p, pour des raisons qui ressortissent a la collocation (cf. ce terme). Le syntagme sé réatisera de fagon acceptable par une recherche paradigmal que svivant les voies de Ia synecdoque : partie > tout, = Tournant Ip téte, i feroce. vit une personne terrifiée poursuivie par un chien . Affinement On peut distinguer entre Jes faux-amis partiels et les faux-amis com- plets. 1. Les faux-amis partiels Ce sont des polysémes qui ont une ou des acceptions (parfois rares ou usage réduit: il eonvient dopérer sans cesse des vérifications dans les dictionnaires) {dentiques une ou plusieurs des acceptions de leur équiva- Tent graphique frangais = = Can we do it ? — Yes it’ quite feasibte. . — Pouvons-nous le fire? — Oui c'est trés faisable. (Rot et Collins) Ifsiton is. 10 arg extent, cbectifedaurnbograghy — «faible theory then the interestingness df an author of fiction depends proportionately ln she interestingness of the author's own character, (M.D. Stetz) Sila fiotion est, dans une large mesure, de 'autobiograpaie objectivée = théorie tout'’ fait plausible — alors Pintérés d'un suteur est lnrgee ment proportionne! 4 la personnalité de cet auteur, 1.5.2.2, Les faux-amis complets Ils n’ont pas d’acception identique a celle(s) de leurs) équivalent(s) gtaphiques frangais. The combat was tov unequal: in spite of her great command of « lan- guage», the landlady retreated. The lodgers, flushed with vietory, sallied orth under a cloudy sky, and betook themselves to the pler..(G. Le combat était par trop inggal ; malgré sa grande mavtrise du « verbe », a propriétaire battit en retraite. Les locataires, exalts: par leur sucets, sortirent sous un ciel auageux, et prirent le chemin de Ia jetée,. 38 Enfin i convient de distinguer tes faux-amis de ce que nous uppelons {es signifiants inadéquats, autre type d’inter/érence inter-linguistique, qui génére l'impropriété ou Ie barbarisme et qui seve étudié dans le chapitre sur la désignation. (Voir ces rubriques) 1.5.3. Notions antithétiques La mise en garde contre les resemblances trompeuses existant entre les composantes lexicales des deux langues ne doit pas Faire oublier qu'il existe des ressemblances ponctuelles authentiques, qui peuvent étre une aide pour le traductenr, ou en tout eas faciliter son travail, du moins en apparence. Ces ressomblances, désignées par Claude-Fean Bertrand et Claude Lévy & l'aide du vocable : «vrais amis » (L'anglais de base, Hachette, 1972), doivent étre considérées avec toute In circouspection commandée par le fait que deux termes, méme identiques en apparence, apparienant & deux systémes linguistiques différents, ne peuvent avoir la meme valeuz. Nous T'llustrerons 4 Paide d'un exemple que nous commen, terons de maniére large atin de préciser notre propre Lerminologie ainsi que la conceptualisation qu'elle recouvre : Jasper renewed the breakfast table conversation, (G. Gissing) Jasper repri: Ia eomyersation du petit déjeuner. (8. Calbris, P. Coustillas) a. Ressemblanee séauotique et valeur Liarticle correspondant a conversation dans le dictionnaire Longman est bref et décrit un terme monosémique ; l'atticle correspondant & « conver: sation » dans le Robert est tong et décrit un polyseme ayant 3 acceptions. 5 Ressemblance sémiotique et représentation textuelfe On notera qu'un mot comme table, qui peut étze également considéré comme un vrai ami, n'est pas traduii de fagon explicite en francais. IL sagit ld d'un phénoméne interdiscursif, au sens oi la relation entre dewx discours, dont Pun est une paraphrase de l'autre, génére une configura- tion dont la différence par rapport celle de départ n’est pas le simple fait de la morphologic et de la syntaxe (voir, par exemple ci-aprés « la dési- gnation » ou « fa difference de concentration », § 10). © Le calque sémiotique Conversation —+ « conversation ». 11 y @ calque sémiotique lorsqu'un mot est traduit par un homographe interlinguistique représentant ia méme acception. © Le calque sémiotique avec aménagement orthographique Ch, supra feasible — « faisable ». Cela ne signifie pas qu'une langue est déduite de autre, mais que la spé- cificité de V'opération traduisante tend créer cette impression de calque d'une forme par rapport a l'autre ; nous montrerons dans le chapitre sur « la désignation » (p, 45) les dangers de cette impression de fonctionne- ment. 39 a | |

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