procédés rhétoriques possible dans le texte donné. Je vais commencer par repérer et analyser les procédés rhétoriques utilisés par Polos, puis les procédés utilisés par Socrate.
Un des premier procédés utilisés par Polos dans
ce dialogue est un faux dilemme. En effet, a la ligne 11 Polos dis : « Alors, à ton avis, est-il heureux ou malheureux ? » et un peut plus loin répond : « Si tu l’avais rencontré, tu saurais qu’il est heureux […]. ». On peut ainsi voir qu’il pose un question avec seulement deux réponses possible, puis plus loin prétend qu’une des possibilités (ici être malheureux) est exclue. Pas tout à fait. On pourrait dire si l’on suit ton raisonnement que toute alternative proposée dans une question serait un faux dilemme, ce qui n’est pas vraiment le cas ici puisque le débat porte bien sur bonheur et malheur. Juste après, a la ligne 16, Polos utilise un autre procédé qui est la généralisation. En effet, avec l’extrait : « Et, évidemment, Socrate, même du Grand roi, tu vas dire que tu ne sais pas s’il est heureux ! » Polos reprend l’exemple de réponse que lui as donné plus tôt Socrate et le réutilise ici en sous-entendant que peut importe quels gouverneurs il lui cite Socrate lui répondra toujours avec cette réponse. Il prend donc seulement un seul exemple pour en induire une vérité générale, le tout en se moquant un petit de Socrate en imitant ainsi sa réponse. Les prochain procédés qu’utilise Polos se trouvent tout le long de sa longue tirade, plus précisément on peut noter un hareng fumé dans la majorité de sa tirade mais également un homme de paille tout à la fin. Grâce a cet extrait ligne 26 à 28 : « Rien ne le destinait au pouvoir qu’il a aujourd’hui. Il est le fils d’une femme esclave d’Alkétès, le frère de Perdiccas. », on peut voir que ces éléments n’ont aucuns rapport avec le débat de départ qui était : « Est-ce qu’être injuste peut permettre d’atteindre le bonheur ». Et c’est cela de la ligne 26 à 42, Polos ne fait que raconter l’histoire et les méfaits d’Archélaos et ne réfute en aucun cas les arguments de Socrate. Enfin, on peut noter un homme de paille de la ligne 42 à 44 : « Il n’est donc pas le plus heureux, loin de là, il est le plus malheureux de tous les Macédoniens et, sans doute trouverait-on plus d’un Athénien, y compris toi, qui préférerait être n’importe qui en Macédoine plutôt qu’être un Archélaos ! ». En effet, on peut clairement voir qu’ici Polos reprend la thèse de Socrate en l’a simplifiant pour ensuite la moquer et pouvoir la réfuter plus facilement. BIEN. Il y en avait un avant également que tu n’as pas analysé. Pour continuer, la prochaine utilisation d’un procédé par Polos est à la ligne 106 où il commence une nouvelle tirade et utilise tout du long une pente glissante comme le prouve cet extrait : « Si un homme est pris alors qu’il complote injustement contre son tyran ; et si, fit prisonnier, on lui tord les membres, on mutile son corps, on lui brûle les yeux, on lui fait subir toutes sortes d’atroces souffrances, et puis, si on lui fait voir sa femme et ses enfants subir les mêmes tortures, et, après cela, pour finir, on le crucifie et on le fait brûler vif, tout enduit de poix […]. ». On peut bien voir que dans cet extrait Polos essaye d’attirer l’attention de Socrate sur autre chose que le débat en listant tout une série de conséquences supposées en se basant sur le point de vue de Socrate sur leur débat. Tu rates ici un certain nombre de procédés : homme de paille, utilisation des émotions (pitié, peur) et à la fin du paragraphe, un faux dilemme.
On peut également noter un procédé qui est suggéré à
la ligne 122 dans la réplique de Socrate : « Qu’y a- t-il, Polos ? Pourquoi ris-tu ? », ici Polos fait donc un appel aux émotions en utilisant le rire pour se moquer et déstabiliser Socrate.OUI Enfin, en avant dernier procédé, Polos utilise un appel à la foule à la ligne 125 : « Demande à n’importe qui pour voir ! », on peut ainsi voir que Polos fait appel à la majorité pour essayer de réfuter l’argument de Socrate car il se base sur le fait que si la majorité le croit c’est que cela est vrai. OUI Pour finir, Polos utilise comme dernier procédé la généralisation à la ligne 138 : « Et bien, moi, je pense que ni moi ni aucun autre homme, nous ne sommes de cet avis. », on peut voir qu’ici, Polos prend son propre cas pour une vérité générale et considère donc que tout le monde est également de son avis.OUI : c’est également une sorte d’appel à la foule.
Nous allons maintenant voir les procédés utilisés
par Socrate dans ce dialogue. Le premier procédé utilisé par Socrate se trouve dans les premières ligne du dialogue. En effet, on peut voir de la ligne 2 à 3 que Socrate ait un appel aux sentiments et plus particulièrement à la colère. Il cherche à mettre Polos en colère dès le début du débat en se moquant de lui, en lui parlant comme si il était un enfant un peu bête : « Allons, n’ai pas peur de te fatiguer pour rendre service à un ami : je t’en prie, réfute-moi. ». OUI La prochaine utilisation de procédé de Socrate à lieu de la ligne 45 à 47 : « Dès que tu t’es mis à parler, Polos, j’ai fait ton éloge, car tu m’as donné l’impression d’avoir eu une bonne formation rhétorique ; mais je crois aussi que tu ne t’es pas assez entraîné à discuter. ». Ici Socrate utilise une attaque Ad nominem, en effet, il n’attaque pas Polos sur son argument, il l’attaque sur sa façon de s’exprimer.OUI Dans la même réplique, de la ligne 47 à 49, on peu également noter que Socrate utilise une sorte de mélange entre l’argument d’autorité et l’utilisation des émotions. En effet, il se place en position supérieur à Polos sur le fait qu’il sois meilleur en argumentation et utilise ainsi cette supériorité pour se moquer de lui et le déstabiliser, en utilisant notamment le surnom « mon bon » : « Ce n’est que cela l’argument avec lequel même un enfant me réfuterait ! […] Mais, à partir de quoi vais-je pouvoir être réfuté, mon bon ? » Pour continuer, la prochaine utilisation de procédé se trouve de la ligne 52 à 70 où il utilise un hareng fumé. Pour l’illustrer on peut par exemple prendre cet extrait : « Au tribunal, en effet, on estime qu’on réfute son adversaire si on présente, en faveur de la cause qu’on défend, un bon nombre de témoins, très bien vus de tout le monde, tandis que la cause adverse, elle, n’a qu’un seul témoin, sinon aucun. », Socrate ici part dans une explication et une critique de comment fonctionne les tribunaux, ce qui n’a pas grand-chose à voir avec le sujet de débat de départ, et il fait toute une tirade de près de 20 lignes sur ce sujet. Ce n’est pas tout à fait exact : il cherche à expliquer pédagogiquement pourquoi la confirmation d’une théorie par un cas particulier (un témoignage) ne permet pas d’atteindre la vérité. Ici il fait en fait la critique par une métaphore de l’INDUCTION.
Dans cette même tirade on peut également retrouver un
argument d’autorité de la ligne 67 à 69 : « Tu sais, il y a deux sortes de réfutations : l’une est celle que toi, et beaucoup d’autres, tenez pour vraie,l’autre est celle que moi, à mon tour, je crois être vraie. ». Dans cet extrait on peut voir que pour commencer Socrate s’adresse directement à Polos en utilisant la deuxième personne du singulier, et qu’il lui parle comme si il était un professeur expliquant une leçon à son élève. Socrate se positionne ainsi dans une position de supériorité par rapport à Polos. OUI L’utilisation suivante ne se situe pas très loin de la précédente : elle se trouve de la ligne 74 à 75 : « Bon. Autre chose. Le coupable sera-t-il heureux d’être puni, de payer sa faute et de recevoir son châtiment ? ». Ici Socrate utilise un hareng fumé, en effet, après être resté bloqué sur le fait que les deux était en désaccord sur la question précédente, Socrate essaye de changer de sujet en posant une autre question pour ainsi essayer de ramener le débat en sa faveur. En fait Socrate va utiliser cette question pour revenir à la question posée. Mais c’est dans la suite du texte que vous n’aviez pas. Une des autres utilisations de procédés par Socrate se retrouve à la ligne 85 et 86 où il utilise les émotions pour essayer « d’amadouer » Polos en se montrant presque affectueux avec lui en utilisant le terme « camarade » ou encore la phrase « tu vois, je te prends pour un ami. ». On peut aussi remarquer l’utilisation d’une pétition de principe à la ligne 105 : « Difficile, non, Polos, impossible plutôt : on n’a jamais réfuté ce qui est vrai. », OUI ! en effet, dans cet extrait Socrate prétend que sa thèse est vraie et que donc elle est impossible à réfuter, hors la vérité est un concept très abstrait et qui peut être subjectif, surtout ici où la seule chose qui pourrait nous prouver que son argument est vrai est le fait que Socrate l’affirme, hors ce n’est pas une preuve suffisante. Un peu après, on peut également noter à nouveau l’utilisation des émotions avec l’envie de mettre en colère Polos suite au fait que celui-ci ris au nez de Socrate suite à ses paroles : « Voilà qui est encore une nouvelle façon de me réfuter : si quelqu’un dit quelque chose, tu te met à rire de lui, et tu ne le réfutes pas. ». Enfin, en avant-dernière utilisation de procédé on peut noter un hareng fumé, en effet, pendant sa tirade de la ligne 126 à 130il part sur un tout autre sujet que celui du débat où il raconte une de ses expérience à l’Assemblée : « L’année dernière, quand j’ai été tiré au sort pour siéger à l’Assemblée […]. » OUI Pour finir, dans la même tirade on peut également noter une sorte d’argument d’autorité, de la ligne 130 à 135, car encore une fois, il se place en position de supériorité par rapport à ses compétences en argumentation et traite Polos comme un élève nu peu bête : « Si tu n’es pas capable de mieux me réfuter, alors, comme je te l’ai proposé, laisse-moi le faire à ta place, comme cela, tu auras l’expérience de ce que doit être, d’après moi, une réfutation. »
Pour conclure, on peut voir que dans ce dialogue
Polos est loin d’être le seul à utiliser les procédés de rhétoriques mais que les siens sont plus agressives que ceux de Socrate, qui semble préférer d’essayer de déstabiliser son adversaire en utilisant les émotions.