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PARTIE II : DIMENSIONNEMENT DES RESEAUX MOBILES

I) Introduction : le dimensionnement est l’une des étapes indispensables dans le processus d’ingénierie radio
mobile. Dans cette phase l’opérateur analyse l’éventualité de déploiement du nouveau réseau. Pour cela il se
fixe un certain nombre d’objectifs commerciaux à savoir :
Nombre d’abonner
Zone à couvrir
Service à fournir
Ces objectifs sont alors traduits en données précises sur la structure globale du réseau et son dimensionnement.
Le dimensionnement permet une estimation a priori des coûts (matériels et humains) et des délais de
déploiement et de fonctionnement du réseau. Finalement le dimensionnement spécifie :
La nature
La localisation
La qualité de service à fournir
Des objectifs à long termes peuvent être spécifiés tels que :
L’augmentation du nombre d’abonné
L’élargissement de la zone à couvrir…

II) DIMENSIONNEMENT COMME AIDE A LA DECISION


Le dimensionnement constitue un moyen comme aide à la décision pour l’allocation des ressources
aux
différents intervenants du réseau.

MARKETING

PLAN D’AFFAIRE
SITE INGENIERIE
(FINANCIER)

ALLOCATION DES RESSOURCES


DONNEES ENTREES DIMENSIONNEMENT RESULTATS
(PLAN DES SITES DU SYSTÈME (ŒUVRE DE
CAPACITÉ) L’INGÉNIERIE)

CONTRAINTE
-QoS CIBLE
-MINIMISER DES COÛTS

PROCESSUS GENERALE D’INGENIERIE DU RESEAU

III) OBJECTIFS DE L’INGENIERIE DU TRAFIC


L’ingénierie de trafic est appliquée à toutes les étapes du déploiement du réseau à savoir :
Déploiement du réseau : ressources des BTS pour anticiper la demande
Design initial : le nombre de cellule, la taille des contrôleurs (BSC, MSC…)
Ces objectifs tournent autour d’une question capitale :
Comment déterminer la capacité adéquate au moindre coût ?
Cependant il est important de préciser qu’il faut :
Eviter le surdimensionnement impliquant des coûts élevés pour faible trafic
Eviter le sous dimensionnement conséquence d’une mauvaise qualité de service, perte de trafic,
etc.
Prévoir des objectifs à long termes (au cas où le nombre d’abonné augmente)

III) CYCLE DE VIE D’UN RESEAU MOBILE


Le cycle de vie d’un réseau mobile est composé de cinq (5) éléments à savoir :
Projet initial (stratégie, dimensionnement, plan d’affaire)
Planification technico-économique (concept de la planification, survey (ou inspection
Ou sondage), dossier de candidature)
Réalisation (déploiement, stratégie commerciale)
Exploitation (amélioration des services, suivis de la QoS)
Expansion (densification, définir de nouveau objectif)
Ce cycle de vie peut être résumé sur le schéma ci-dessous :

PROJET INITIAL

DECISION
D’INVESTISSEMENT

PLANIFICATIONTECH
NICO-ECONOMIQUE
OBTENTION DE LA
LICENCE CHOIX DE
NOUVELLE
TECHNIQUE
REALISATION

OUVERTURE
COMMERCIALE

EXPLOITATION

OPTIMISATIO
N

EXPANSION

CYCLE DE VIE D’UN RESEAU MOBILE

IV) LOIS D’ERLANG


Définition : la charge d’un système correspond au nombre d’unité d’information (bits, message) a écoulé par
unité de temps. Cette charge dépend de 2 paramètres à savoir :
Le taux moyen d’arriver
La durée moyenne de transmission

IV.1) UNITE DE TRAFIC


Pour tout réseau télécoms l’unité de trafic est Erlang (Erl) correspondant au taux d’occupation d’un canal.
Le trafic en Erlang = la durée d’occupation de (s) ressource (s) / la durée de la période de référence

Exemple : soit A le trafic en Erlang, d la durée d’occupation =2mn et T la durée de référence = 60mn
A = d / T = 2mn / 60mn = 120s / 3600s = 4 / 120 = 1 / 30 = 0,003Erl = 3mE A=3mErl
La charge d’un système peut être supérieure à la capacité et donc au débit du système dans ce cas les demandes
non satisfaites sont soit rejetées (1er loi d’Erlang appelée loi d’Erlang B), soit mise en attente avec la loi
d’Erlang C.
IV.2) LOI D’ERLANG B
Définie la notion de taux de blocage
EN (A) = AN / N! / (1 + A / 1! + A2 / 2! +…….AN / N!)
Où : EN (A) : taux blocage avec perte et sans fil d’attente
N : nombre de ressources (canaux)
A : trafic offert en nombre d’Erlang avec A = λ*T où λ : nombre moyen de demande de canaux par unité
de temps et T : durée moyenne d’occupation du canal
Sachant que la formule d’Erlang B n’étant pas immédiate à utiliser on définit une table d’Erlang permettant de
déterminer un facteur parmi :
Le nombre de canaux de trafic
Le trafic en Erlang
Le taux de blocage
Une approximation de la loi d’Erlang B est donnée par la loi de Rigault qui dit : N = A + K √A
Où N : nombre de canaux, A : trafic en Erlang et 10-k est le taux de blocage. K = -log10 (Pb)
NB : Le réseau GSM est un réseau sans fil d’attente donc le calcul de trafic est plus proche de loi d’Erlang
B.
IV.3) UTILISATION DE LA LOI D’ERLANG C
La loi d’Erlang C est adoptée pour les systèmes avec fil d’attente utilisée pour réduire le problème de blocage
des appels. Les appels ne trouvant pas de ressources sont mis attentes. Les formules d’Erlang C sont utilisées
pour le dimensionnement du nombre de ressource en fonction de la qualité de service (temps d’attente avant
traitement) et le nombre d’appel en attente dans la file, on définit alors :
N : le nombre de serveur ou de ressource
d : le temps moyen de service nécessaire pour traiter un appel
A : trafic offert en Erlang, j : le nombre d’appel en attente dans la file
B : probabilité de perte d’appel, cas sans fil d’attente (loi d’Erlang B)
Les Formules d’Erlang C sont les suivantes :

Probabilité qu’une demande attend d’être servie : C = NB /( N-A (1-B))

Délai moyen : D = C / (N-A *d)

Nombre moyen d’appels en attente (taille de la file) : J = AC / (N-A)

Probabilité que j’appels soient en attente : C = (A / N)* j

Probabilité que x serveurs soient occupés et j places soient prises dans la file :
P (N+j) = C (i-A / N) (A / N)* j

V) PROCESSUS ET MESURES POUR LE DIMENSIONNEMENT

V.1) NOTION D’HEURE DE POINTE


Le dimensionnement d’un réseau de télécommunication obéit aux mesures suivantes :
oDimensionnement en nombre de canaux basés sur l’heure la plus chargée d’une journée normale
oLes événements spéciaux (désastre, jour de l’an, séisme…) ne sont pas considérés sauf des
événements ayant fait l’objet d’une action marketing.

V.2) HEURE DE POINTE ET PRECISION


L’heure de pointe peut se traduire selon 3 options (1, 2, 3). Le dimensionnement d’un réseau de
télécommunication se fait pour une charge donnée ou estimés en trafic. Cette charge correspond à une heure
particulière de la journée pendant laquelle la valeur du trafic total pendant cette heure est maximum. Cette
particulière heure est appelée heure chargée ou heure de pointe (peak hour).
oOption1 : une heure fixe est choisie et utiliser tous les jours
oOption2 : une heure particulière est choisie pour chaque jour (heure de pointe flottante).
oOption3 : heure de pointe indéterminée individuellement par MSC, BSC ou Cellule.
NB : Option3 est la meilleure.

V.3) PROBABILITE DE BLOCAGE


La loi d’Erlang B est basée sur les hypothèses suivantes :
Arriver aléatoire des appels : processus de poisson de taux moyen lambda
Durer des appels suivant une distribution exponentielle
Nombre infini de source de trafic et source homogène
Système statistiquement à l’équilibre
Charge du système est équivalente au trafic offert (A) = λ / µ où µ taux de service et la durée
moyenne d’un appel = 1 / µ
Les points de trafic important posent un problème important aux opérateurs réseaux pour 2 raisons.
Tout d’abord parce que pendant une pointe de trafic la probabilité de blocage ou de congestion augmente
même si la capacité est importante, ensuite les heures de pointes de trafic vont nécessités un dimensionnement
de réseau qui minimise la probabilité de blocage.

V.4) TRAFIC OFFERT ET TRAFIC ECOULE


Le trafic offert correspond aux ressources disponibles avec un certain taux de blocage de x%. Le trafic écoulé
constitue réellement la capacité utilisée par les usagers du réseau. Donc augmenter le taux de blocage revient
à
:
Augmenter le nombre d’abonné (c'est-à-dire plus de trafic offert)
Diminuer la qualité de service
Donc diminuer le taux de blocage correspond à :
Diminuer le nombre d’abonné (moyen de trafic offert)
Augmenter la qualité de service
IV) PROCESSUS GLOBAL DE DIMENSIONNEMENT
Le dimensionnement d’un réseau cellulaire commence en premier lieu par la partie radio. Le processus débute
par le niveau le plus bas dans le réseau à savoir l’interface utilisateur-réseau.
La détermination de la charge de trafic d’une cellule particulière permet en effet de dimensionner les différents
liens (trafic et signalisation) ; ensuite le dimensionnement de l’équipement radio (station de base) peut se faire
à partir de la charge estimée de la zone de couverture. Le processus se déroule ainsi de proche en proche en
remontant dans la hiérarchie du réseau jusqu’aux interfaces et équipements du réseau fixe (commutateur et
bases de données).

INTERFACE Abis
CELLULE

CELLULE

B B SSCC

BBTT
SS

T T R R AA U U

INTERFACE Ater
HHL L RR

M M SS M M SS T T R R AA U U
CC CC
VV L L R R IINNTTEERRFFA
ACCEEAA

Cette figure illustre le cas du dimensionnement d’un réseau GSM en faisant apparaître les principales
interfaces et les différents équipements concernés par le processus de dimensionnement.

VI)NOTION DE CANAUX LOGIQUES


On retrouve dans un système GSM deux types de canaux
1.Canaux logiques.
2.Canaux physiques

1.Canaux logiques & Canaux physiques


•Les différents types d’information envoyés dans les canaux physiques sont appelés canaux
logiques.
•On ne peut pas envoyer seulement un canal logique

A. Canaux logiques

Un canal logique est une voie de transmission d’information, contenue dans un support physique
(canal
physique).
Il y a deux types :
Les canaux de trafic pour transporter la voix et les données.
Les canaux de contrôle (signalisation) pour la gestion des messages dans le réseau

1. Canal de trafic TCH ( Trafic CHannel )

Ils permettent de transmettre la parole (à 13 Kbits/s) ou des données jusqu'à 12 Kbits.

2. le canal de contrôle SACCH (Slow Associated Control CHannel) ou de signalisation

Selon leurs fonctions, 3 classes de canaux de contrôle sont


Canaux à diffusions (BCH – Broadcast Control Channel): diffusion permanente vers les
stations mobiles d’information pour leur permettre de se synchroniser avec le réseau
(identification de la station de base fréquente).

Le canal FCCH (Frequency Correction Channel) qui fournit la fréquence de référence et le


canal SCH (Synchronisation Channel) qui fournit la fréquence d’entraînement pour
la démodulation, appartiennent à cette catégorie;

Canaux de communication dédiés (DCCH – Dedicated Control Channel): canaux utilisés


pour la mise à jour de la localisation et pour l’enregistrement et la génération d’appels
mobiles;
Canaux de contrôle associé (FACCH): ces canaux remplacent tout ou en partie le canal de
trafic lorsqu’une information de signalement urgente doit être transmise. Ce canal est
associé au bit = 1 du champ contrôle de la trame normale.
Recap

VI) DIMENSIOONNEMENT DU SOUS SYST7ME


RADIO
Le sous-système radio est constitué de station de base et des contrôleurs des stations de bases. Le
dimensionnement de ce sous-système consiste donc à dimensionner ces équipements et les
équipements auxquels ils sont reliés.

VI-1) DIMENSIONNEMENT DES CANAUX DE L’INTERFACE


RADIO
Cette partie BSS (interface radio) constitue la partie la plus complexe à dimensionner. En effet, la mobilité
des
utilisateurs complique la détermination a priori de la charge potentielle d’une cellule donnée.

NB : les canaux à dimensionner : par convention, 3 groupes de canaux (Channel) vont être dimensionnés
pour la determination du nombre d’emeteur et recepteur radion à savoir :

✓ Le canal BCCH
✓ Le canal TCH
✓ Le canal SDCCH
Remarque : sur un secteur donné, un canal de diffusion BCCH par convention est utilisé, donc le nombre
de canaux BCCH est compté à l’unité.

❖ TCH
TAUX D’ABONNES DENSITÉ DE TRAFIC

X Erlang B

TAUX D’ACTIVITES PROBABILITÉ


PAR ABONNES DE BLOCAGE

Exemple : dans une zone de population estimée à 500 abonnés et que chaque abonné utilise un trafic de
30mE TCH ? Si on suppose que la QoS est de 5%.
A=300mE x 500 = 15000mE =15E

Nombre de TCH = A+k√A =15 x 0,3 √15 = 21TCH et k =-log10 (Pb).


❖ SDCCH
Un canal SDCCH est utilisé lors de la demande de connexion pour un appel entrant ou sortant, de la mise à
jour de localisation (update location) et lors de l’envoi des sms. Le canal SDCCH constitue le canal
de signalisation indispensable pour les différentes procédures du réseau.
En pratique As est calculé à partir des statistiques et il est typiquement évalué à 28%, en pratique
As = 28%A. Pour avoir le nombre de liens SDCCH, on associe As à la loi d’erlang B. le nombre de canaux
SDCCH s’obtient par la formule suivante :
Nombre de canaux SDCCH= nombre de liens SDCCH/8 (nombre de canaux par TRX).

As

FORMULE NOMBRE DE LIENS SDCCH


erlang B

Pb = 0,1%

Nombre de TRX par cellule


Le calcul du nombre d’émetteurs et récepteurs (TRX) dans une cellule GSM (Cest a dire le nombre de porteuses)
consiste à sommer le nombre de canaux de trafic, de canaux de signalisation et de diffusion
Nombre de TRX dans une cellule/site = Nombre TRX= nombre de canal dans la cellule (site) / 8

VII) OPTIMISATION DE L’EMPLACEMENT DU BSC ET REGLES D’AFFECTATION DES BTS


La capacité d’un BSC est donnée par :
✓ Le nombre de TRX qu’il peut gérer
✓ Le trafic maximal qu’il peut gérer, estimé à 70% de sa capacité.
La BSC qui est un élément intelligent du système BSS alors il doit être placé plus proche de ces sites radio.
Le BSS est composé de la BTS, BSC .

VIII) DIMENSIONNEMENT DES INTERFACES


Les supports physiques assurant la connexion d’une BTS à son BSC sont appelés Jonction MIC.

Le support de transmission peut être :


- HDSL -Fibre optique - Câble coaxial -Paire torsadée -Faisceau hertzien
Les voies GSM sont codées sur 16Kbits/s et les voies MIC à 64Kbits/s, donc 4 voies GSM = 1 voie MIC = 1 IT MIC. Or pour
chaque cellule, on a besoin d’un IT MIC pour la signalisation LAPD.
 Dimensionnement de l’interface A-bis: dans un site le nombre d’IT MIC = le nombre de TRX x 2 x le nombre de
cellules. Nombre de jonction MIC = nombre IT MIC / 31.
Remarque : sur l’interface A-bis, la probabilité de blocage est de 0%.
 Dimensionnement de l’interface A-ter : l’interface A-ter relie le BSC au TRAU ; cette interface a une probabilité de blocage de
l’ordre de 0,1%. Nombre de jonction MIC_A-ter = [nombre IT MIC + IT (X25) + IT SS7] / 30.
 Dimensionnement de l’interface A : l’interface A relie le TRAU au MSC, le nombre de jonction A = nombre de
jonction_MIC_Ater x 4.
Conclusion : le dimensionnement d’un réseau permet d’évaluer et de valider la capacité d’un réseau, il nécessite une évaluation
précise de la charge en trafic. La définition de modèle de mobilité et de trafic pour les abonnés permet de dimensionner les
différentes interfaces et les équipements du réseau.
.

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