Charges en Mouvement
1. EXERCICE
A égale distance des armatures, on glisse une lamelle de mica (épaisseur d) entre les
surfaces planes (surface S) d’un condensateur dans l’air (espacement e). Calculez la
capacité du condensateur ainsi obtenu. Le condensateur avait été initialement chargé
(sous une différence de potentiel V) puis isolé avant l’introduction de la lame. Calculez la
différence de potentiel après l’introduction de la feuille de mica. Le système a t-il
consommé ou libéré de l’énergie au cours de l’introduction de la feuille ? Évaluez le
pourcentage de l’énergie impliquée dans cette opération (e = 2 mm, d = 100 µm).
2. INTRODUCTION
Dans un conducteur à l’équilibre, les déplacements des charges mobiles sont rapides et
temporaires : les charges se redistribuent en surfaces pour maintenir l’équilibre du
conducteur, i.e. le maintenir à potentiel constant, tout le temps. Ces courants sont
nécessaires pour satisfaire la condition d’équilibre du conducteur. Le champ étant nul
dans le conducteur, il s’agit surtout d’un phénomène de surface. Nous verrons plus tard
comment construire des systèmes qui engendrent des différences de potentiel entre leurs
‘bornes’. Nous en avons des exemples familiers : les piles, vendues à des voltages
différents, sont des accumulateurs qui délivrent, le temps de leur durée de vie
électrochimique, une différence de potentiel prescrite. Disposant d’un tel générateur de
potentiel et d’un matériau conducteur, la question abordée dans cette section du cours est
la suivante :
Que se passe-t-il dans un conducteur dans un état hors équilibre, c’est-à-dire soumis à
une différence de potentiel ?
La réponse à cette question nous est familière. Comme pour tout système, qu’il soit
mécanique, thermodynamique ou électrique, un état hors équilibre entraîne des
phénomènes qui tentent de ramener la situation d’équilibre. Dans le cas du conducteur, la
différence de potentiel donne lieu à un champ électrique non nul dans le matériau. Ce
champ et les forces électrostatiques qu’il engendre, créent des mouvements de charges
qui tenteront de ramener la différence de potentiel à zéro ou, de façon équivalente,
d’éteindre le champ électrique dans le conducteur (situation d’équilibre). Mais comme le
générateur joue son rôle dominant (tant qu’il peut imposer sa différence de potentiel), le
mouvement des charges persiste et nous avons un courant de charges dans le conducteur.
Ainsi, le courant électrique est donc rien d’autre ‘qu’une tentative désespérée de retour
à l’équilibre’! Cette partie du cours introduit d’une façon plus générale l’aspect
dynamique en électricité en définissant la notion de courant associé au mouvement des
charges électriques.
∆Q
i= = n ⋅ q ⋅ S ⋅ v i.e. i = n ⋅ q ⋅ v ⋅ n S
dt S n ⋅v
J
où J s’appelle vecteur densité de
courant, en A/m2.
Problème 8.1
Calculez le courant traversant la
surface S de la section d’un fil
parcouru par un courant I.
Remarque : il peut y avoir différents types de porteurs dans un matériau. Les ‘trous’
laissés vacants par des électrons d’un matériau ionisé représentent aussi une charge
positive mobile. Ainsi, la densité de courant s’exprime d’une façon générale par la
somme sur tous les types de porteurs (qui ont chacun une vitesse de déplacement
spécifique) :
J = ∑ ρi vi
i
Par contre, le milieu reste localement neutre et la somme des densités locales qui
représente la densité totale de charge en n’importe quel point du matériau, doit être nulle :
ρc = ∑ ρi = 0 (neutre)
i
Puisque nous avons une relation entre ‘densité de courant’ et champ électrique,
J
E=
σe
nous obtenons l’expression de la différence de potentiel en termes de courant
J J ⋅S l
V1 − V2 = l =l = i
σe σe S σe S
Le facteur de proportionnalité est la résistance du morceau de conducteur de longueur l :
l
R= (6)
σe S
Un conducteur de longueur l, de section S caractérisé par une conductivité se est donc
une résistance R. Soumettre un tel conducteur à une différence de potentiel V1-V2
engendre un courant i circulant du potentiel le plus haut vers le potentiel le plus bas. La
relation entre la différence de potentiel et le courant est donnée par
On présente habituellement une résistance comme une chute de potentiel dans un circuit
où on prend soin d’orienter le sens positif du courant (le sens du champ E) :
V2 = V1 − R i
R s’exprime en Ohm (Ω).
d ρc
+∇⋅ J = 0 (8)
dt
Problème 8.3
Un disque diélectrique de rayon R
est chargé en volume (densité
volumique de charge constante ρ0).
Il tourne autour de son axe
(vitesse angulaire ω rd/s).
Calculez le courant électrique
correspondant à ce mouvement de
charges dans une boucle de rayon r.
Quel est le courant total
équivalent à la rotation du disque?
EX.1
Une barre de cuivre de section rectangulaire (2cm par 3cm) et de 2 mètres de long est
soumise à une différence de potentiel de 50 mV. On estime que dans le cuivre, la densité
de porteurs ρe est de l’ordre de 1029 porteurs par m3.
a) calculez la résistance de la barre et le courant qui circule
b) calculez la densité de courant.
c) calculez la puissance dissipée par effet Joule, par unité de volume.
EX.2
Un courant de 6 A circule dans une résistance de 10 Ω. Combien d’électrons traversent la
section de ce conducteur pendant 4 minutes ?
EX.4
La puissance dissipée par une résistance est de 100W alors qu’elle est parcourue par un
courant de 3A. Que vaut cette résistance ?
EX.5
Les armatures d’un condensateur plan sont séparées par une lame de mica. Calculez la
résistance de fuite de ce condensateur et montrez que le produit RC est donné par
ε0 εr
RC =
σ
Commentez (unités, ordre de grandeur).
EX.7
Deux armatures planes (espacement d )
d’un condensateur sont partiellement
immergées dans un diélectrique liquide (un
polymère, par exemple, de densité
volumique de masse ρm et de permittivité
relative εr). En appliquant une tension V
aux bornes de ce condensateur, on constate
que le diélectrique monte dans l’espace
séparant les armatures. Le but de cet
exercice est d’établir la relation entre la
hauteur (h) du diélectrique entre les
armatures et la tension appliquée.
EX.8
EX.1
R = 5.7 10−5 Ω
J = 1.45106 A m 2
P = 3.5104 J m3
EX.2
1022 électrons
EX.3
d σ
R= ln 2
S (σ 2 − σ 1 ) σ 1
σ 2 − σ1
Q1 = CV0
σ
σ 1 ln 2
σ1
σ − σ1
Q2 = CV0 2
σ
σ 2 ln 2
σ1
EX.4
R = 11 Ω