Vous êtes sur la page 1sur 133

EME

EURO MAROC ENTREPRISE


PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Fédération des Industries des Matériaux de


Construction

Ministère du Commerce, de l’Industrie et des


Télécommunications

Agence National pour la Promotion de la Petite


et Moyenne Entreprise

ACR 202-ETUDE-5-PC

ETUDE D’ANALYSE DU POTENTIEL


DE LA BRANCHE
«PIERRE DIMENSIONNELLE»

REALISE SUR FINANCEMENT DE LA COMMISSION EUROPEENNE


PAR LES CONSULTANTS

Pier Giorgio BURZACCHINI


Raimondo CICCU
Adnane BERBACHE

(Cabinet ASTER)
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Du 19 Février au 25 Juillet 2003

0. SYNTHESE GENERALE DE L’ETUDE 4

1
1. CADRE GENERALE ET PRINCIPAUX OBJECTIFS DE L’ETUDE 15
1.1 Cadre général de l’étude 15
1.2 Objectifs globaux 16
1.3 Méthodologie adoptée 16
1.4 Structure du rapport 17

2. EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE 19


2.1 Les critères d’excellence 20
2.1.1. Le processus 20
2.1.2 Le produit 20

3. L’INDUSTRIE DES PIERRES DIMENSIONNELLES AU MAROC 21


3.1 Historique et principales étapes d’évolution 21
3.2 Situation actuelle et poids du secteur 22
3.2.1 Données globales du secteur 23
3.2.2 Principaux gisements 23
3.2.3 Aperçu général 27

4. ANALYSE DES FACTEURS DE COMPETITIVITE DE LA BRANCHE 28


4.1 Structures de soutien transversales de la pierre dimensionnelle 28
4.1.1 Associations professionnelles 28
4.1.2 Le centre technique de matériaux de constructions 28
4.1.3 Rôle de l’office de formation professionnelle dans le soutien de la branche 29
4.1.4 La normalisation dans le secteur des pierres dimensionnelles au Maroc 30
4.2 Impact des paramètres industriels 31
4.2.1 Exploitation des carrières et poids des procédures administratives 36
4.2.2 Importation des matières premières et consommables 36
4.2.3 Coût de la main-d’œuvre et charges sociales 36
4.2.4 Coût des facteurs de production 37
a) Energie thermique 37
b) Electricité 37
c) Eau 37
4.2.5 Coût du transport 38
4.2.5 Frais portuaires 40

5. STRUCTURE DES COUTS DE REVIENT 41


5.1 Industrie des pierres dimensionnelles 41

6. ORGANISATION DE LA BRANCHE PIERRE DIMENSIONNELLE 42


6.1 Typologie de l’offre 43
6.1.1 Positionnement des principaux acteurs 43
6.1.2 Caractéristiques des principaux acteurs 45
6.2 Synthèse des atouts et des handicaps 52

7. DYNAMINQUE CONCURENTIELLE 53
7.1 Accord de libre échange et implications 53
7.2 Accord des importations 56
7.3. Caractéristiques de la concurrence interne 63

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 2 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

8. ANALYSE DE L’UNIVERS DE LA DEMANDE 65


8.1 Principaux débouchés : caractéristiques et tendances lourdes 65
8.2 Estimation du marché intérieur 65
8.3 Synthèse des opportunités et des menaces

9. BENCHMARKING : PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS 72


9.1 Secteur des pierres dimensionnelles 72
9.1.1 Introduction 72
9.1.2. Analyse du secteur des pierres dimensionnelles dans les pays benchmarking 72
a- L’Egypte 72
b- La Turquie 74
c- L’Espagne 78
d- L’Italie 80
9.1.3 Participations à l’étranger 83
9.1.4 Droits de douanes 83
9.1.5 Transports 83
9.1.6 Investissements 84
9.1.7 Analyse des coûts de production 85
a- coûts techniques 85
b- coûts commerciaux 85
c- coûts administratifs 85
9.1.8 Formation 86
9.1.9.Gestion des carrières 86
9.1.10.Données comparatives des pays de benchmarking 87

10. ANALYSE FORCES FAIBLESSES, OPPORTUNITES, MENACES (SWOT) 92


10.1 Branche des pierres dimensionnelles 92
10.1.1 Points de force 92
10.1.2 Points de faiblesses 92
10.1.3 Menaces 92
10.1.4 Opportunités 94
10.1.5 Risques 95

11. RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES 98


11.1 Introduction 98
11.2. Formulation de la stratégie et phasage de son déploiement 100
11.3. Au niveau de l’entreprise (micro-économique) 101
11.4 Au niveau méso-économique (rôle des institutions) 111
11.5 Au niveau macro-économique ( rôle des autorités de tutelle) 115

12. Plan d’action 117


12.1 Actions techniques 117
12.2 Actions commerciales et de marketing 120
12.3 Action institutionnelles 122
12.4 Actions au niveau des structures de l’état 125
12.5 Le programme de mise à niveau et organismes de soutien 128

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 3 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

SYNTHESE GENERALE DE L’ETUDE

Le secteur des pierres dimensionnelles n’a pas encore acquis l’importance qu’il devrait
par rapport à d’autres secteurs de la production industrielle, et ce malgré le potentiel
de ressources marbrières dont regorge le sous-sol du pays.

L’activité industrielle de la pierre dimensionnelle repose sur trois principales sources de


création de valeur ajoutée:
- L’extraction de blocs et la valorisation du marbre dans les carrières ;
- La transformation des blocs en tranches et carreaux;
- Le débitage de pièces sur mesure prêtes à l’utilisation;

Le Maroc a occupé en 2002 une position relativement négligeable avec une production
totale en blocs bruts estimée à 208.000 tonnes, soit 0.37% de la production mondiale,
évaluée à 55 millions de tonnes. La production s’est établie en 2001 à 374 mDh et le
nombre d’emplois directs et indirects sont estimés à 5000 personnes.

Schéma synthétisant le cercle vertueux dans lequel pourrait évoluer le


secteur d’extraction et de transformation de la pierre dimensionnelle au
Maroc

Eliminer les lourdeurs


administratives
(exploitation des
carrières)

Réduire les frais


portuaires à l’export

Introduire des mesures


de contrôle de qualité
des produits importés

Palier la concurrence Favoriser l’exploitation


des produits importés des carrières

Accroître le volume de Réduire les coûts


production locale d’extraction

Réduire les Augmenter


importations l’exportation de blocs

Saturer la capacité des


usines

Moderniser les
investissements dans les
carrières et les usines

Baisser le coût de
production

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 4 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Ce schéma illustre bien l’imbrication des éléments de l’environnement et


l’impact qu’ils ont sur le maintien du secteur à son stade embryonnaire.
L’industrialisation de la branche passerait donc, et de manière inévitable par
la levée des barrières qui empêchent le développement de ce cercle vertueux.

En particulier le renforcement de la structure industrielle et l’accroissement de la


production peuvent être poursuivis en tenant compte:
- des nouvelles opportunités ouvertes par la création de la zone de libre échange
- de la nécessité de baser les nouveaux investissements et les interventions de
rénovation technologique sur un ensemble d’informations claires, complètes et
fiables, projetées jusqu’au moyen et long terme, concernant les différents
aspects de la production. commercialisation et utilisation des éléments en pierre
- de l’importance d’établir une présence significative et durable dans les marchés
privilégiés à travers une efficace action de marketing
- des possibilités de développer des synergies entre les producteurs et avec des
partenaires étrangers au fin de tirer le meilleur profit du potentiel existant à
partir de la valorisation des matières premières locales.

Les prévisions de l’évolution du marché mondial dans un avenir proche portent sur une
certaine constance de la demande et sur une adaptation de l’offre selon l’élasticité
typique du secteur. Peut-être dans le futur plus lointain le marché sera caractérisé par
une hausse de la demande en fonction des actions de rénovation des bâtiments en
béton pour lesquels on peut envisager la tendance vers l’application de revêtements en
pierre pour raisons esthétiques et de durabilité

A ce propos on doit aussi considérer que dans le marché des revêtements de sol et de
mur les produits en pierre sont soumis à une forme de compétition particulière avec la
céramique, à travers le développement de nouveaux produits et des technologies de
fabrication avancées. Quoiqu’il soit très difficile de faire des prévisions sur les effets de
cette compétition, le problème ne doit pas être sous-estimé

Le point de départ pour dresser des stratégies efficaces finalisées à mettre les
industries marocaines du secteur dans la condition de se positionner mieux dans un
marché mondial devenu très compétitif est la nécessité de leur assurer la pleine
disponibilité des ressources géologiques internes en termes soit de quantité soit de
qualité.

Ceci dérive du fait que s’est désormais affirmée dans le monde la tendance vers la
valorisation complète des matériaux à la nation d’origine afin de bénéficier de la valeur
ajoutée à travers les phases de transformation, commercialisation et parfois
installation.

A ce propos le Maroc dispose d’une grande variété de pierres et d’une bonne


consistance de réserves sur lesquelles on pourrait développer la base nationale de
production brute.

Pour valoriser ce potentiel et traduire les ressources potentielles en réserves


exploitables on devra faire des efforts importants et urgents tant au niveau des
structures de l’Etat qu’au niveau des entreprises ciblées à une meilleure connaissance
du patrimoine géologique à travers des investigations à grande et à petite échelle et la
préparation d’une cartographie technique appropriée.

Le secteur de la pierre dimensionnelle au Maroc compte quelques centaines


d’opérateurs dont seuls une quinzaine sous formes d’entreprises structurées. Les

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 5 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

sociétés sont pour la plus part familiales, de petite taille héritant d’une tradition
d’artisans du marbre.

Elles sont de ce fait diversifiées répondant ainsi aux besoins d’un marché intérieur
limité. Les entreprises sont positionnées à la fois sur l’extraction, l’importation, la
coupe, la finition, la pose et la commercialisation. La spécialisation ne concerne qu’un
très faible nombre d’opérateurs récemment installés.

Malgré le grand potentiel du secteur du marbre marocain, sa valorisation reste encore


peu significative. Le niveau d’investissement est faible comparativement à d’autres
filières industrielles comparables, comme la céramique et la cimenterie.

La faiblesse du secteur est matérialisée par la proportion des exportations des blocs à
l’état brut, soit 80% du volume des exportations globales de marbre en 2002.

Cette situation semble inhérente à une combinaison de facteurs liés notamment aux
aspects prioritaires suivants qui caractérisent l’environnement économique marocain:

- Archaïsmes législatifs et juridiques pesant sur la dynamique industrielle marbrière


au Maroc, ne fournissant pas la visibilité nécessaire aux investisseurs du secteur et
grevant lourdement les coûts de revient de la filière;

- Inadéquation des infrastructures (énergie électrique, liaisons routières,


approvisionnements d’eau, etc.);

- Niveau des frais portuaires dissuasif à l’exportation;

- Absence prolongée d’un cadre associatif stimulant la concertation et le progrès


collectif du secteur du marbre.

Mais on doit aussi remarquer qu’il y a des problèmes d’inadéquation en ce qui concerne
la structure industrielle du secteur. En fait, la taille moyenne des entreprises
marocaines significatives est beaucoup plus petite en rapport a celle des pays
marbriers forts, soit dans la phase d’extraction (4.000 t/an contre les 20.000 – 30.000
t/an de l’Italie) soit à la transformation (35.000 m2/an contre les 200.000 – 400.000
m2/an de l’Italie).

Ce ne permet pas à la grande majorité des entreprises de bénéficier des économies


d’échelle qui permettraient de réduire considérablement les coûts de production.

La capacité totale de transformation au Maroc est évaluée à 1.500.000 m2/an à la fois


pour les tranches et les carreaux en travaillant en trois postes pour 6 jours la semaine.

Néanmoins la production, elle est estimée comme à peine 45% de la capacité


nominale. Ce taux d’utilisation reste de loin en deçà des normes sectorielles des
principaux pays marbriers du monde.

La faible utilisation de la capacité est due en partie à la vétusté des équipements de


production dans certaines usines, et en particulier à celle des châssis. De même, le
polissage constitue souvent un goulot d’étranglement freinant les flux de production.
En outre, les importations de certains carreaux à des prix défiant toute concurrence ne
favorise pas une meilleure exploitation de la capacité de production disponible.

Ainsi, dans plusieurs usines les investissements ont été faits graduellement en ajoutant
des nouvelles machines à celles existantes avec le résultat d’une mauvaise utilisation
de l’espace et une organisation des opérations (surtout la manipulation des matériaux)
pas optimale.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 6 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Le rendement matière en termes de m2 obtenus par tonne de bloc est moindre que
dans les usines plus grandes des pays marbriers. Ceci est dû soit à des caractéristiques
défavorables des blocs de production locale utilisés (volume moyen petit, forme
souvent irrégulière, présence de fractures ou de défauts) soit à des chutes importantes
dans les opérations de transformation, manipulation, transport, stockage et pose.

Concernant les perspectives au moyen/long termes du secteur dans le monde on doit


souligner les aspects suivants:

A – Entreprises
On peut observer une tendance des entreprises vers l’augmentation de la capacité de
production et le renforcement de la présence dans le marché, soit par l’agrandissement
de la taille de ses propres carrières et usines soit à travers des accords temporaires ou
permanents liants un group d’entreprises pour des projets spécifiques ou pour une
politique commerciale commune.

S’est aussi affirmé une certaine propension à la spécialisation dans une branche
particulière de la filière industrielle (développement de la recherche géologique,
planification technique et économique, extraction, opérations spéciales de carrière,
transport, sciage, fabrication de produits finis, installation, commercialisation,
entretien, construction d’équipements) encadrée en formes de coopération visée à des
objectifs d’intérêt commun.

B – Produits
Concernant les produits de carrière la demande du marché internationale s’adresse de
plus en plus vers des blocs de qualité (souvent garantie par certification d’origine
contrôlée) ayant soit une forme régulière et des grandes dimensions assurant des taux
de récupération élevés dans les produits finis, soit des caractéristiques esthétiques
technologiques et de composition très bonne, à des prix compétitifs.

Quant aux produits de transformation, à côté de la gamme traditionnelle (tranches


brutes ou polies, carreaux, éléments débités) s’est ouverte l’opportunité de productions
de niche de haute valeur ajoutée (pièces spéciales avec un contenu artistique ma aussi
produits de grande performance technologique tels que les éléments de construction
légers à structure composite).

C – Technologies
Dans la phase d’exploitation des carrières de marbre les technologies diamantées se
sont désormais imposées comme la solution optimale afin d’assurer une bonne qualité
de la production mais aussi pour baisser le coût de revient à travers l’augmentation du
niveau de récupération en carrière. Les technologies diamantées ont aussi ouvert la
possibilité de l’extraction du marbre en sous-sol.

L’éclatage à l’explosif et aux coins dominent encore dans les carrières de granit, mais
l’intérêt vers l’utilisation du fil diamanté n’est pas marginal aujourd’hui après le récent
développement des outils et des équipements

On doit souligner qu’il faut étudier le cycle de production et surtout l’organisation du


travail avec attention aux détails. Toutefois ce peut être obtenu à la condition d’une
connaissance approfondie du gisement, acquise après des actions de prospection
proportionnées à l’importance de l’opération industrielle et aux investissements.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 7 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

D – Qualité
La qualité globale demandée par l’utilisateur final est le résultat d’un contrôle soigné
dans chaque étape de la filière industrielle, ce qui implique la responsabilité des
différents sujets protagonistes de l’extraction à l’installation.

La capacité de garantir un niveau de qualité globale du produit est désormais devenue


la condition essentielle pour gagner et maintenir une réputation d’excellence dans le
marché international

E – Image
Une bonne image de l’entreprise individuelle mais aussi du secteur entier dans sa
complexité peut être formée en poursuivant des actions efficaces de promotion tels
que:

- L’identification claire du matériel et de ses caractéristiques


- La présentation du produit et des entreprises en occasion des foires et des
expositions
- La participation aux grands projets publics
- La diffusion de la culture marbrière à l’intérieur et sur le marché international à
travers des publications spécifiques (catalogue des pierres du Pays, revues
spécialisées du secteur, campagnes de presse)
- L’alliance avec les secteurs affins ou les utilisateurs mêmes (industries de
l’ameublement et des constructions, architectes et ingénieurs)

Dans ce cadre, des opportunités intéressantes se présentent pour le secteur des


pierres dimensionnelles au Maroc à condition qu’on exploite les points forts (variété
des matériaux et consistance des ressources, bas coût et bonne disposition au savoir-
faire de la main-d’œuvre marocaine, préparation des entrepreneurs, localisation
favorable des usines chez les ports, parmi les autres) et on supère les points de
faiblesse tels qu’en particulier:

- manque d’un plan national de l’activité d’extraction avec règles précises et clarté
des perspectives (durée des concessions ou des permis)
- difficultés bureaucratiques pour l’obtention des droits d’exploitation
- disponibilité insuffisante de cartographie technique
- faute d’infrastructures (approvisionnement d’eau, liaison au réseau électrique
public, routes d’accès précaires)
- haut coût du transport (prix du gasoil élevé comparé à celui de l’Egypte, parcours
long et tortueux des carrières aux usines)
- coûts élevés des investissements de rénovation technologique
- taille moyenne des usines trop petites
- bas niveau de formation de la main-d’œuvre
- machines obsolètes dans les usines anciennes
- problèmes d’espace
- machines et fournitures (outils diamantés, pièces d’usure, components) importés à
des prix trop chers (parfois avec surcharge douanière)
- entretien des machines souvent insuffisant (on ne fait que rarement de l’entretien
programmé
- récupération partielle des eaux et des déchets

On a aussi constaté d’autres problèmes rencontrés au niveau des entreprises:

- Certification des entreprises et des produits très rares


- Manque d’un support technique extérieur et commun (laboratoire de
caractérisation, station d’essai, écoles de formation professionnelle, études
d’ingénierie pour les projets d’extraction et valorisation, cours d’instruction

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 8 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

universitaire sur les activités liées à la pierre, statistiques officielles de la


production et du commerce, observatoire économique national)
- Manque d’une association des entreprises capable de défendre et supporter les
intérêts du secteur

Une comparaison entre les cinq Pays considérés dans ce projet en ce qui concerne le
secteur de la pierre (le Maroc et les quatre pays de benchmarking, c’est à dire l’Egypte,
l’Espagne l’Italie et la Turquie) a été faite en utilisant les données officielles (quand
disponibles) et les informations obtenues au cours des visites techniques, complétées
par des connaissances et expériences directes.

Certaines conclusions tirées sur la base des résultats de cette comparaison ont
simplement une valeur d’indication, à cause de la pauvre fiabilité de certaines
informations mais surtout en considération de la grande variabilité des situations,
typique du secteur de la pierre,

En particulier il est difficile d’identifier pour chaque pays le profil de l’entreprise


typique dans les phases de l’exploitation carrière et du traitement à l’usine, pour les
deux branches du marbre et du granit qui présentent des différences très fortes sur le
plan technologique et économique.

En premier lieu les prix des principaux facteurs de production sont très différents entre
les deux pays de pointe dans le secteur et les autres, le coût du produit.

FACTEURS Egypte Espagne Turquie Italie Maroc


Energie électrique [€/kWh] 0,02 0,062 0’08 0,09 0.076
Gasoil [€/l] 0,08 0,9 0,7 0,8 0,52
Eau [€/m3] 0,10 0,45 0,63 1,45 0,56
Main-d’œuvre [€/an] 2.200 32.000 6.600 35.000 2.600

Les paramètres de la production montrent aussi une claire distinction entre les pays
considérés

Egypte Espagne Turquie Italie Maroc


Extraction carrière [kt] 4.580 6.670 3.380 10.500 166
Production usines (scié) [103 m2] 90.000 167.000 85.000 260.000 1.130
Employés directs** carrière 13.000 4.600 3.600 6.800 2.200
usine 18.000 16.700 12.500 25.000 en total
Unités productives*** carrière 420 450 800 1300 35
usine 350 1100 2200 2800 25
2
Productivité [m /homme-an] 5.000 10.000 6.800 10.500 1.130

* Evaluée pour 1,5 cm d’épaisseur moyenne


** Evaluée sur la base des résultats de l’analyse par échantillon
*** Pour le groupe d’entreprises significatives

On a essayé de construire, sur la base de certaines conditions pas à rigueur valables,


les prix de revient [€/m2] pour une entreprise hypothétique de dimension moyenne
(capacité de production: 300.000 m2/an au sciage; 250.000 m2/an au polissage et
10.000 m2/an au débitage) qui utilise des technologies conventionnelles.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 9 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

USINE Egypte Espagne Turquie Italie Maroc


Productivité [m2/homme-an] 5.000 10.000 6.800 10.500 2.100
Matière pr. 4,50 6,50 5,50 6,73 4,50
Main-d’œuvre 0,44 3,20 0,97 3,33 1,24
Energie 0,32 3,16 2,85 3,32 0,84
Eau 0,23 0,42 0,59 1.35 0,52
Lames Disques et Abrasifs 10,40 6,50 6,50 6,96 7,80
Prix de revient 15,89 19,78 16,41 21,69 14,90

Le résultat montre que le Maroc semble le pays plus favorisé aussi en rapport à
l’Egypte, très pénalisé à cause de l’importation des consommables.

Si l’on considère les amortissements les positions se rapprochent entre elles du au fait
que la Turquie fabrique des machines et que l’Egypte doit importer tous les
équipements.

Toutefois, le coût de revient des usines marocaines est actuellement plus haut, étant
d’environ 20 €/m2, proche à celui de l’Italie et de l’Espagne, due à la présence de
facteur défavorables, surtout une faible taux de récupération et une insuffisante
exploitation de la capacité des usines.

Les cinq pays présentent aussi des conditions assez différentes an ce qui concerne
l’environnement culturel, social, technique et économique dans lequel les entreprises
travaillent comme montré dans les deux tableaux suivants.

Support à l’industrie

Egypte Espagne Turquie Italie Maroc


Instruction Universitaire * *** ** *** *
Ecoles professionnelles * ** *** ** *
Foires et Congrès * ** ** *** **
Revues techniques,
*** ** *** *
monographies
Catalogue matériaux e produits * ** ** *** *
Diffusion de l’information WEB * ** ** *** *
Laboratoires * *** ** ** *
Certification ** ** **
Etudes d’Ingénieurs et
* ** ** *** **
Architectes
Cartographie technique * *** ** *** *
Investigation géologique de base ** * ** *
Construction de machines ** ** ***
Prod. outils et consommables * *** ** *** *

* insuffisant
** moyen
*** bon

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 10 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Autres facteurs

Egypte Espagne Turquie Italie Maroc


Protection de l’environnement * *** * *** **
Degré de syndicalisation ** * *** **
Crédit industriel * ** * ** *
Simplification bureaucratique *** ** *** * **
Associations de catégorie * *** *** *** **

* niveau bas
** moyen
*** haut

En comparant la situation industrielle du secteur au Maroc avec celle des Pays


concourants examinée on peut fixer les conclusions dans les points suivants:

- niveaux de production très bas, insuffisant pour positionner le Pays comme


protagoniste dans le marché international
- productivités pas élevées qui doivent être augmentées considérablement pour
optimiser l’organisation du travail, améliorer l et a qualité des produits et baisser le
coût de revient
- faible support à l’industrie
- conditions de l’environnement économique peu favorables aux investissements

Le secteur des pierres dimensionnelles au Maroc est soumis à des menaces et à des
risques, liés surtout à la forte compétition internationale, qui doivent être bien connus
afin de prendre en avant des mesures proportionnées à la solution des problèmes.

En particulier on doit mentionner les aspects suivants:

- importation massive de carreaux à des prix très bas


- entrée dans le marché de nouveaux pays producteurs
- compétition de matériaux alternatifs
- abondance de l’offre ou la baisse de la demande

Pour faire obstacle à ces menaces on doit exploiter des opportunités capables de
renforcer le secteur marocain face à la concurrence :
- développement technologique
- exigences de qualité globale
- assistance au produit et promotion commerciale
- valorisation complète et répandue des ressources géologiques marocaines

Après les visites sur place à presque toutes les entreprises significatives du Maroc et
aux bureaux des Ministères, après aussi les missions aux Pays de benchmarking
proposés, les synthèses dores points de force et de faiblesse permettent de dresser
des recommandations et des stratégies qui s’adressent à trois niveaux :

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 11 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Formulation de la stratégie et phasage de son déploiement

Les enjeux mentionnés précédemment issus des différentes analyses menées, et le


tournant que l’industrie d’extraction et de transformation de la pierre dimensionnelle
marocaine s’apprête à entamer, impose la mise en place d’une véritable stratégie
pour la pérennisation de ce secteur en interne et sa promotion à l’extérieur.

Les scénarios stratégiques qui vont suivre militent en faveur d’une spécialisation des
acteurs de l’industrie marbrière au Maroc :

- Le premier articulé autour de l’industrie d’extraction de blocs demeure pour le


Maroc prioritaire eu égard à ses atouts naturels. En effet, l’émergence d’une
véritable industrie de la pierre naturelle au Maroc passe dans un premier
temps par la valorisation de ses ressources naturelles abondantes et aux
qualités diversifiées.

- Le développement des carrières permettra ainsi une meilleure pénétration des


blocs marocains sur les marchés extérieurs dégageant des cashs flow et
favorisant ainsi la relance des investissements dans des équipements
d’extraction modernes.

Ce scénario devra constituer l’étape de « décollage du secteur de la pierre


dimensionnelle » au Maroc. (Horizon 3ans)

- La locomotive des carrières permettra inévitablement et à moyen terme de


stimuler l’industrie de transformation locale favorisant des mouvements
d’intégrations avales ou des créations d’usines de transformation ex-nihilo
ayant pour vocation de transformer les informes issus de l’industrie des blocs
et ce en carreaux prêts à l’utilisation finale. Ceci, assortis aux efforts marketing
adéquats, entraînerait une plus grande utilisation des matériaux locaux au sein
des foyers et bâtiments nationaux stimulant ainsi la demande intérieure et
introduisant le secteur dans une logique de création de valeur. Il reste entendu
que l’export de carreaux deviendrait possible vers des pays d’Afrique.

Ce deuxième scénario, pourra constituer la phase de consolidation de


l’industrie marbrière au Maroc et intervenir après la phase de décollage du
secteur.

Néanmoins, ce cheminement vertueux ne pourra être effectif qu’à travers une


mobilisation concertée aussi bien des acteurs économiques, que des institutions de
soutien, et des autorités de tutelles. Aussi, dans ce qui suit nous proposons des
priorités stratégiques du secteur et les moyens d’y parvenir sur trois plans :
- Au niveau de l’entreprise
- Au niveau des structures de soutien et des associations
- Au niveau des autorités de tutelle

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 12 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

A - Sur le plan micro-économique (au niveau de l’entreprise)

Les axes de développement qui devront être réalisés à l’initiative de chaque entreprise
son ici résumés :

- Valorisation optimale et complète des ressources géologiques


- Plan de réduction des coûts
- Investissements en R&D et technologie
- Actions commerciales des réseaux, marketing de support à l’extérieur et à
l’intérieur, démarche qualité globale

B.- Sur le plan meso-économique (au niveau institutionnel de support)

Au niveau meso-économique, l’AMM, le CETEMCO et la FMC devraient jouer un rôle


primordial dans le soutien des professionnels du secteur de la pierre dimensionnelle au
Maroc, en particulier leur action devra être portée sur les axes de développement
suivants :

- Défense des intérêts du secteur et repérage des zones d’amélioration


- Accompagnement à la mise en œuvre des axes de développement transversaux
- Renforcer la communication et l’information structurantes mise à disposition des
membres
- Encourager l’éclosion de la R&D

C - Sur le plan macro-économique (au niveau politique gouvernementale)

- Faire de l’industrie de la pierre naturelle un secteur stratégique compte tenu de


ses atouts et du potentiel qu’il offre à la fois en terme de création de richesses et
d’export pour le Maroc.
- Prévoir un programme de Mise à Niveau orienté aux industries de valorisation et
transformation de la pierre naturelle.
- Renforcer le soutien à l’industrie (cartographie technique).
- Favoriser l’éclosion de la recherche scientifique orientée sur des partenariats avec
des industriels.

Enfin l’étude propose, sur la base des recommandations stratégiques, un plan d’action
présenté sous forme de fiches d’action expliquant les objectifs, le démarrage et les
priorités à poursuivre.

Les actions ont été groupées selon leur nature entre techniques, commerciales et de
marketing, institutionnelles.

En particulier, les actions principales considérées comme les plus prometteuses pour le
renforcement de la compétitivité de l’apparat industriel du Maroc dans le secteur des
pierres dimensionnelles sont les suivantes:

1 – Actions techniques
- Investigations géologiques de détail
- Développement technologique des carrières
- Organisation de la production des blocs
- Formation interne des ouvriers des carrières
- Sous-traitances et partenariats
- Développement technologique des usines, renouvellement des équipements
- Organisation de la production des usines

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 13 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

2 - Actions commerciales et de marketing


- Organisation de la commercialisation et du marketing (showroom, site web,
catalogues, campagnes de promotion)
- Mise à niveau
- Soutien technique après vente et à la performance de la pose
- Démarche qualité

3 - Actions institutionnelles
- A.M.M (Association professionnelle) /FMC
- Observatoire technique et économique
- Préparation d’une note de synthèse destinée aux plus hautes instances du
gouvernement
- Centre Technique (CETEMCO)
- Renforcement de la communication interne et externe

4 - Actions au niveau des structures de l’Etat


- Contrat programme secteur de la pierre naturelle
- Investigation géologique de base
- Plan national de l’activité d’exploitation
- Soutien aux entreprises et au Centre Techniques pour la formation des cadres et
instruction supérieure

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 14 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

1. CADRE GENERALE ET PRINCIPAUX OBJECTIFS DE L’ETUDE

1.1 Cadre général de l’étude

Dans le cadre du Programme de Développement du Secteur Privé au Maroc visant


l'amélioration de la compétitivité des PME, Euro Maroc Entreprise apporte un soutien
au Ministère de l’industrie, du Commerce et des Télécommunications ainsi qu’aux
associations professionnelles des secteurs industriels assujettis aux enjeux de l’accord
de Libre Echange Maroc-UE.

A ce titre, Euro Maroc Entreprise conjointement avec le MICT et la FMC a identifié la


branche « marbre » appelée pour les besoins de l’étude « branche d’extraction et de
transformation de pierres dimensionnelles » au potentiel de développement demeure
aussi important que les défis à relever pour faire face à la mondialisation.

Une action d’assistance conseil a donc été initiée en faveur des PME de ladite branche,
et ce afin d’apprécier les enjeux auxquels elle est confrontée et d’appréhender le
potentiel réel à explorer.

1.21.2. Objectifs globaux

Les accords de libre échange conclus entre le Maroc et l’union européenne d’une part,
le Maroc et d’autres pays arabes, voire africains d’autre part offre de réelles
opportunités pour l’industrie de la céramique marocaine en termes, notamment, de
débouchés, de partenariat et de transferts technologiques.

Néanmoins, elle implique une nécessité d’amélioration continue des stratégies, des
méthodes de gestion ainsi que des facteurs de production en raison de l’intensification
et de l’élargissement du champ concurrentiel des entreprises, leur imposant ainsi des
efforts particuliers d’adaptation et de restructuration compétitive.

Cette étude vise ainsi à formuler des stratégies volontaristes pour le secteur de la
pierre dimensionnelle au Maroc, tenant compte des éléments de l’environnement et de
la situation actuelle des opérateurs de ce secteur. Ces stratégies devront être traduites
immédiatement en plan d’actions opérationnelles réalistes et applicables à court et
moyen terme.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 15 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

1.3 Méthodologie adoptée

Le processus méthodologique conformément aux termes de référence s’est donc


déroulé en 3 phases successives:

P
H
I. Analyse de A
l’environnement II. Diagnostic S
opérationnel des E
Opportunités et entreprises
menaces
1
Benchmarking

Champs du Champs du
Souhaitable Possible P
H
III. Formulation A
Choix stratégiques
des axes S
stratégiques E
2

IV. Plan
Système de pilotage
d’actions et stratégique et opérationnel
indicateurs de
pilotage

P
Séminaire de H
restitution A
S
La recherche menée sur la branche pierres dimensionnelles, c'est-à-dire des matériaux E
naturels susceptibles d’être façonnés et polissés, aussi bien au Maroc que dans les 3
pays de benchmarking, a conservé le caractère représentatif des industries
interrogées.

Ceci à travers :
1- Des visites sur les unités de production pour appréhender l’état de l’art, le
niveau de technologie, le style de management et d’organisation.
2- Des rencontres avec des directeurs généraux ou propriétaires, ou des
directeurs techniques afin de connaître la situation de la société vis à vis des
évènements dans le secteur, dans le marché international, par rapport aux
problèmes de pollution, …etc.
3- Des rencontres avec les responsables des associations du secteur, des
directeurs des centres techniques, des professeurs d’université, des instituts de
recherche, des ministères.
4- Des rencontres avec des éditeurs de presse spécialisées.
5- Des rencontres avec les producteurs de technologie, des émaux, de matières
premières, de services.
6- Des rencontres avec des directeurs commerciaux ou des clients importants ainsi
que des distributeurs.
7- Des visites aux salons d’exposition de produits de marbre et de granit.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 16 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

En effet, 17 Sociétés marocaines du secteur des pierres dimensionnelles ont fait l’objet
de visites dans le cadre de la phase de diagnostic. Ces sociétés doivent représenter
environ 60% de la production totale du Maroc. L’échantillon est de ce fait représentatif
de la branche objet de l’étude.

1.2.4 Structure du rapport

Le rapport ainsi élaboré suite à cette étude, est constitué des principales parties
suivantes:

- Une partie traitant de la globalisation, ses manifestations et ses enjeux par rapport
à la branche industrielle de la pierre dimensionnelle.

- Une partie consacrée à l’état des lieux de l’industrie de la pierre dimensionnelle au


Maroc, en terme de performances, d’offre et de demande et de facteurs externes
influençant son évolution.

- Une partie consacrée aux enseignements de l’étude benchmarking de la branche


industrielle du marbre, réalisée auprès de l’Egypte, la Turquie, l’Espagne et l’Italie.

- Une partie dédiée à l’analyse des facteurs de compétitivité jugés transversaux à la


branche industrielle étudiée.

- Une partie consacrée à l’analyse des forces et faiblesses, des menaces et


opportunités, comme conséquence des parties précédentes.

- Une partie issue directement des travaux précédents synthétisant les


recommandations et les axes de développement stratégiques de la branche de la
pierre dimensionnelle au Maroc

- Enfin, une dernière partie qui découle directement des stratégies de développement
sous forme de plan d’actions détaillé sur les plans macro-économique, meso-
économique et micro-économique.

Annexes:

1. Diagnostic de la branche pierre dimensionnelle


2. Documents de l’environnement national
3. Note sur le dispositif de mise à niveau au Maroc

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 17 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

DIAGNOSTIC ET ANALYSE DE L’ENVIRONNEMENT DES


INDUSTRIES D’EXTRACTION ET DE TRANSFORMATION DE LA
PIERRE DIMENSIONNELLE AU MAROC

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 18 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

2. EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE

La production mondiale est représentée dans le tableau suivant, et ce pour les dix
premiers pays producteurs mondiaux.

Production de blocs des 10 premiers pays


(en milliers de tonnes )

Pays 1998 1999 2000 2001


1 Chine nd 13.000 13.000 16.800
2 Italie 9.428 9.757 10.246 10.522
3 Inde 8.572 8.760 10.054 10.000
4 Espagne 5.557 5.600 8.100 8.760
5 Egypte 4.977 nd nd nd
6 Iran 7.121 7.482 7.598 6.850
7 Turquie 2.304 2.453 2.625 3.150
8 Portugal 1.923 2.691 2.704 nd
9 Corée du Sud 4.053 1.894 3.016 2.588
10 Brésil 2.182 2.200 2.400 2.500
Source IMM, Carrara

La production mondiale de blocs de pierres dimensionnelles excède 55 millions de


tonnes par an. l’Espagne, l’Italie, l’Inde, et la Chine contribuent à plus de 80% dans le
volume de production mondiale.

Malgré certaines conditions d’instabilité globale et la stagnation de l’économie avec de


très faibles signaux de reprise, en 2002 le secteur de la pierre n’a pas souffert des ces
éléments défavorables, en particulier concernant les volumes de production aussi bien
des carrières que des usines de transformation. Peut-être, les effets se présenteront
ultérieurement du fait de la lenteur de réaction du système industriel.

Concernant le marché, on doit souligner la confirmation de la grande force de


pénétration de la Chine, devenue désormais le principal acteur du commerce mondial
en termes de quantité et de compétitivité sur le plan des prix.

Ce phénomène est le résultat de la grande potentialité des ressources géologiques de


ce pays tant pour le marbre que pour le granit, mais aussi de la création d’une
puissante structure de transformation interne basée sur des centres de production de
grande capacité intégrés par une pluralité de petites usines qui utilisent des machines
simples et emploient une force de travail exceptionnelle.

La compétitivité de l’industrie chinoise est renforcée par une politique d’importation de


blocs des pays émergents et par les mesures de facilitation à l’export. Aujourd’hui la
Chine est capable de vendre de grandes quantités de produits finis à des prix
absolument concurrentiels en créant des difficultés sévères aux producteurs pénalisés
par des coûts des facteurs de production très élevés (l’énergie, la main-d’œuvre, les
équipements ou les fournitures, selon les cas).

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 19 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Situation du Maroc

Le Maroc a occupé en 2002 une position relativement négligeable avec une production
totale estimée à 208.000 tonnes, soit 0.37% de la production mondiale.

2.1 Les critères d’excellence

2.4.12.1.1 Le processus
Les critères d’excellence liés au processus de transformation peuvent être résumés
dans ce qui suit :

• Disposer des matières premières exploitées professionnellement (coûts, qualité,


consistance de composition surtout) ;
• Transformer les blocs par le biais des lignes de production modernes, bien
contrôlées ;
• Avoir un personnel averti
• Offrir aux ouvriers les meilleures conditions possibles pour travailler et
apprendre, dans un environnement de travail adéquat aussi bien à l’intérieur
qu’à l’extérieur ;
• Réduire les taux de chute ;
• Récupérer chaque déchet.

2.4.22.1.2.Le produit

Quelque soit sa typologie, ses dimensions, voire son niveau de prix, le produit doit
être:

• Identifiable, normalisé, correctement trié.


• Mis dans des boites clairement marquées s’agissant des carreaux, surtout pour
l’exportation

Il faut par ailleurs, disposer de catalogues et de brochures, afin de reconnaître les


caractéristiques du produit et optimiser son utilisation finale.

Le produit est l’image extérieure du niveau de qualité du producteur même, et la


qualité dans tous ses aspects. Il constitue le paramètre sur lequel on mesure
l’excellence.

Avec la qualité certifiée et vérifiable, les fabricants peuvent se défendre contre des
importations non qualifiées, et pénétrer les marchés extérieurs.

La qualité commence dans les carrières et se termine après l’utilisation finale et


l’entretien.

C’est grâce à l’excellence du processus, du produit et de l’image que l’on parvient à


faire connaître la qualité de la marque.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 20 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

3. L’INDUSTRIE DES PIERRES DIMENSIONNELLES AU MAROC

3.1 Historique et principales étapes d’évolution

Malgré sa pureté et la diversité de ses nuances au Maroc, le marbre demeure un


secteur relativement récent ayant réuni jusqu’à un passé proche des artisans et une
poignée d’industriels.

Principales étapes d’évolution

Avant les années 80 Le secteur du marbre demeure discret entre


les mains d’artisans disposant d’un savoir-
faire différenciateur.

Années 80 Création des premières sociétés structurées


dans le secteur du marbre.
Les chantiers restent limités et de taille
moyenne.

A partir de 1991 Lancement de la construction de la mosquée


Hassan II stimulant le processus
d’industrialisation du secteur, depuis
l’extraction, en passant par la mise en forme
jusqu’à la pose du marbre. La société Grandes
Marbreries du Sud (GMS) constitue sans
conteste la plus grosse unité industrielle du
secteur employant plus de 1200 personnes et
de ce fait un modèle pour les entreprises du
secteur.

Accession d’une nouvelle génération


d’entrepreneurs aux postes de direction des
entreprises existantes.

A partir de 1995 Lancement du programme des 200.000


logements.

Ratification des accords de libre échange avec


l’OMC, l’UE, ensuite avec l’Egypte, Tunisie,
Jordanie, et d’autres pays.

Investissements de certains entrepreneurs


dans le renforcement de l’outil industriel, et
plus rarement dans sa modernisation.

A partir de fin des années 90 à Le secteur d’architecture et de décoration


ce jour intérieure marocaine s’organise à travers le
lancement de revues spécialisées (Maisons du
Maroc, AM, …), la tenue de salons
professionnels (Salon du bâtiment, Archi
Décor…). Emergence de la notion « des
tendances » pour le secteur des matériaux de
construction.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 21 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Introduction du marbre dans les foyers


particuliers marocains de manière plus
systématique.

Apparition des premières façades d’immeubles


entièrement ornées en marbre (sièges de
banques, firmes privées, organismes publics,
etc .).

Les industries affrontent l’intensification de la


concurrence étrangère, notamment sur les
carreaux et tranches suite à l’entrée en
vigueur du programme de démantèlement
tarifaire avec les pays membres de l’UE.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 22 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

3.2. Situation actuelle et poids du secteur

3.2.1 Données globales sur le secteur

(En M DH) 2000 2001 Variation


Production 213 374 43%
Valeur ajoutée 83 114 27%
Investissements 38 38 1%
Exportations nd nd
Effectif 2 146 2 283 6%
Nbr établissements 106 113 6%
Source : MICT

La production telle que présentée par les services du Ministère de l’industrie doit
inclure l’extraction des blocs ainsi que la transformation des tranches et des carreaux.

L’analyse du tableau ci-dessus montre les aspects suivants :


- secteur atomisé comptant de nombreux opérateurs
- forte progression des indicateurs de production et de la valeur ajoutée
- secteur employant plus de 2.200 personnes; néanmoins, compte tenu de
l’évolution du secteur lors des dernières années, et qu’une partie significative de la
production est assurée par un grand nombre de TPE non structurées, l’AMM estime
que le nombres d’employés affectés au secteur productif de la pierre
dimensionnelle se situe entre 5000 et 6000 personnes.

3.2.2 Principaux gisements

Le Maroc abrite une diversité de marbres classés sous les catégories lithologiques
suivantes :
1. Calcaire marmorisé
2. Calcaire brèche
3. Calcaire
4. Calcaire fossilifère
5. Calcaire serpentine
6. Onyx Calcaire
7. Travertin
8. Granite
9. Diorite
10. Basalte
11. Autres.

Ces catégories sont amenées à évoluer en fonction de nouvelles découvertes de


gisements

La taille des gisements marbriers au Maroc se présente comme suit:


• Petits gisements inférieurs à 200.000 m3
• Gisements moyens situés entre 200.000 à 500.000 m3
Gisements importants supérieurs à 500.000 m3

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 23 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Gisements exploités

Désignation Désignation Lieu Potentiel Qualité Usage


technique commerciale estimé pressenti
1 Calcaire blanc Blanc de Lakhçaç Tiznit Importantes Beau, polis, Revêtement,
résistant aux Granito
intempéries
2 Calcaire Skyros marocain Khouribga 24.Mt Beau, polis, Revêtement,
veiné 9 M m3 résistant aux Granito
intempéries
3 Calcaire blanc Zaiane Kénitra 25 Mt Beau, polis, Revêtement,
tigré 12,5 M m3 résistant aux Granito
intempéries
4 Calcaire gris Oued Ykem Rabat 28 Mt Beau, polis, Revêtement,
8 M m3 résistant aux œuvres d’art ,
intempéries Granito
5 Calcaire gris Gris de Tiflet Khémisset 4,2 Mt Beau, polis, Revêtement,
1,6 M m3 résistant aux œuvres d’art ,
intempéries Granito
6 Calcaire noir Violet mauresque Rabat 18 Mt Beau, polis, Revêtement,
violacé 7 M m3 résistant aux œuvres d’art ,
intempéries Granito
7 Calcaire gris Gris perlé Rabat 18 Mt Beau, polis, Revêtement,
7 M m3 résistant aux œuvres d’art ,
intempéries Granito
8 Calcaire noir Noir veiné Rabat 21 Mt Beau, polis, Revêtement,
Antique 8 M m3 résistant aux œuvres d’art ,
intempéries Granito
9 Calcaire noir Noir atlantide Rabat 18 Mt Beau, polis, Revêtement,
homogène 7 M m3 résistant aux œuvres d’art ,
intempéries Granito
10 Calcaire Vert de Nekob Ouarzazate 27 kt Beau, polis, Revêtement,
serpentinisé 10.000 m3 résistant aux œuvres d’art ,
intempéries Granito
11 Calcaire Vert d’Ait Ahmed Agadir ND
serpentinisé

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 24 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Désignation Désignation Lieu Potentiel Qualité Usage


technique commerciale estimé pressenti
12 Calcaire gris Fleur de pêcher Rabat 18 Mt Beau, polis, Revêtement,
rose perle Africain 7 M m3 résistant aux œuvres d’art ,
intempéries Granito
13 Calcaire rose Rose tacheté de Tiznit Importantes Beau, polis, Revêtement,
tacheté rose Lakhçac résistant aux Granito
perle intempéries
14 Calcaire rose Rose de Bleida Ouarzazate Importantes Beau, poli, Revêtement,
résistant aux Granito
intempéries
15 Calcaire rose Rose de Lakhçac Tiznit Importantes Beau, polis, Revêtement,
résistant aux Granito
intempéries
16 Calcaire rouge Fleur de pêcher Ouarzazate Importantes Beau, poli, Façades
du souss résistant aux intérieures et
intempéries extérieures,
Granito
17 Calcaire rouge Amagour Taroudant Importantes Beau, poli, Revêtement
impérial résistant aux
intempéries
18 Calcaire rouge Rouge granité Rabat 300 kt Beau, poli, Revêtement,
à aspect 120.000 m3 résistant aux œuvres d’art ,
granité intempéries Granito
19 Onyx Onyx de tafernt Taroudannt ND Beau, poli, Murs et
résistant aux façades
intempéries extérieures

20 Travertin Travertin de Fès-Sefrou ND Beau, poli, Murs et


Volubilis façades
21 Travertin Travertin de Ouarzazate ND Beau, poli, Revêtement
Kourkouda
22 Onyx Onyx d’Afra Ouarzazate 54,5 kt Beau, poli, Murs et
Skoura 20.000 m3 résistant aux façades
intempéries extérieures,
œuvres d’art ,

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 25 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Désignation Désignation Lieu Potentiel Qualité Usage


technique commerciale estimé pressenti
23 Travertin jaune Travertin de Khourbiga Importantes Beau, poli, Revêtement
rose Boujad résistant aux
intempéries
24 Travertin Travertin doré Bouskoura 1452 Mt Beau, poli, Isolant
de Bouskoura 600 M m3 résistance thermique,
douteuse plaques
aux décoratives,
intempéries mur à
parement
25 Onyx Calcaire Onyx de Béni Béni Mellal ND Beau, poli, Murs et
Mellal résistant aux façades
intempéries extérieures,
œuvres d’art,

26 Calcaire Marbre d’Erfoud Errachidia 1,6 Mt Beau, poli, Murs et


fossilifère 600.000 m3 résistance façades
douteuse extérieures,
aux œuvres d’art,
intempéries

27 Calcaire Marbre de Ouarzazate 1,4 M m3 Beau, poli, Murs et


fossilifère TAZZARINE 540 kt résistance façades
douteuse extérieures,
aux œuvres d’art,
intempéries

Source : Document inédit - Ministère de l’énergie et des mines – direction de la géologie (1987)

Autres gisements exploités

Pendant les 15 années dernières presque la moitié des carrières en exploitation en


1987 ont été arrêtées pour différentes raisons (taux de récupération bas, matériel trop
fracturé, coûts de production et de transport élevés, entreprise peu structurées, faute
d’investissements, problèmes bureaucratiques, …. ).

Par contre des nouvelles carrières ont été ouvertes (travertin, marbre noir type
Portoro, calcaire jaune, etc..)

Source AMM

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 26 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

3.2.3 Aperçu général

Le secteur de la pierre dimensionnelle compte quelques centaines d’opérateurs dont


seuls une quinzaine sous formes d’entreprises structurées. Les sociétés sont pour la
plus part familiale, de petite taille héritant d’une tradition d’artisans du marbre.

Elles sont de ce fait diversifiées répondant ainsi aux besoins d’un marché intérieur
limité. Les entreprises sont positionnées à la fois sur l’extraction, l’importation, la
coupe, la finition, la pose et la commercialisation. La spécialisation ne concerne qu’un
très faible nombre d’opérateurs récemment installés.

Malgré le potentiel du secteur du marbre marocain, sa valorisation reste peu


significative. Le niveau d’investissement reste encore faible comparativement à
d’autres filières industrielles comparables au Maroc (ex : céramique, cimenterie, etc.).

Le faible niveau de valorisation est matérialisé par la proportion des exportations des
blocs de marbres à l’état brut, soit 80% du volume des exportations globales de
marbre en 2002. Paradoxalement, le niveau des importations de carreaux et de
tranches poursuit une tendance fortement haussière stimulée par l’ouverture du Maroc
sur l’économie européenne en particulier, et mondiale de façon plus générale.

Cette situation paradoxale semble inhérente à une combinaison de facteurs liés


notamment aux aspects prioritaires suivants :

- Archaïsmes législatifs et juridiques pesant sur la dynamique industrielle marbrière


au Maroc, ne fournissant pas la visibilité nécessaire aux investisseurs du secteur et
grevant lourdement les coûts de revient de la filière ;

- Inadéquation des infrastructures (énergie électrique, liaisons routières,


approvisionnements d’eau, etc.) ;

- Niveau des frais portuaires dissuasif à l’exportation ;

- Absence prolongée d’un cadre associatif stimulant la concertation et le progrès


collectif du secteur du marbre.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 27 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

4. ANALYSE DES FACTEURS DE COMPETITIVITE DE LA BRANCHE

4.1 Structures de soutien de la branche de la pierre dimensionnelle

4.1.1 Associations professionnelles

• Association des industriels marbriers

L’Association Marocaine des Marbriers vient d’être créée suite à la réunion des
professionnels du secteur pour le lancement de la présente étude. Cette création fait
suite à une absence prolongée du système associatif malgré l’existence d’une structure
créée il y a plusieurs années à cet effet.

L’une des premières réalisations de la nouvelle association qui a mis en place un


bureau et des commissions thématiques, consiste à réexaminer certains points
concernant le nouveau décret d’exploitation des carrières avec le Ministère de
l’équipement et des transports.

• Fédération des Matériaux de Construction (FMC)

Les deux associations des industriels du marbre et de la céramique sont coiffées par la
Fédération des Matériaux de Construction créée en 1995 ayant pour principales
vocations la coordination des actions de mise à niveau, l’assistance technique à la
création de nouveaux produits, le renforcement des normes de qualité, et
l’accompagnement des industriels dans leurs gains en productivité.
La Fédération a depuis récemment un Directeur Général qui se charge d’orchestrer les
actions de l’ensemble des associations membres, notamment en terme de :

- représentation du secteur auprès des instances nationales


- d’information des membres du secteur sur les réalisations internes et sur les
tendances externes
- promotion de la mise à niveau et la qualité
- promotion du développement technologique et la protection de l’environnement

Cependant, eu égard au programme ambitieux de la fédération, et compte tenu de ses


ressources, un local excentré et deux personnes permanentes (DG+Assistante), il
apparaît invraisemblable que la fédération puisse remplir ses objectifs sur le plan
opérationnel.

De nouveau, l’implication effective des membres de la fédération, notamment sur le


plan financier, lui fait défaut. En outre, et de nouveau, nous constatons que la FMC n’a
pas encore bénéficié du programme P.A.A.P, crée à cet effet.

4.1.2 Le centre technique des matériaux de construction

Ce centre, comptant deux ingénieurs, crée en 1996 pour répondre notamment aux
problèmes des céramistes et des marbriers en terme de qualité, formation et coûts
énergétique n’a pas encore véritablement démarré son activité. La vocation du centre
et ses finalités poursuivies se présentent comme suit :

- Assurer un rôle d’éclaireur et de veille technologique pour l’ensemble des


industriels, notamment de la branche étudiée ;

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 28 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

- Assurer un rôle de soutien technique pour accompagner ses membres dans


l’amélioration des produits, des processus, de la productivité et de la conformité
aux exigences environnementales ;

- Promouvoir le secteur des pierres dimensionnelles par l’accompagnement des


règlements de normalisation, l’incitation des membres aux certifications
produits (NM, ISO, EN) et par la mise en place d’un laboratoire de contrôle
suffisamment équipé pour réaliser les tests de contrôle et de conformité de ses
membres.

Néanmoins, il convient de constater que l’activité du centre reste relativement discrète


et ne réalise pas encore les activités objet de sa mission. Ceci et dû à deux principaux
facteurs :

- Une faible adhésion et implication des professionnels pour faire démarrer le


centre et assurer sa pérennité. Pour mémoire, et en dehors des tests de
conformités et du conseil fournit et facturés par le centre technique français des
matériaux de construction à ses membres, une taxe parafiscale versée par
l’ensemble des acteurs des matériaux de construction permet un financement
durable du centre qui joue un rôle moteur dans le développement du secteur.
- Le manque de moyens pour équiper convenablement le laboratoire, qui compte
quelques équipements de contrôle adaptés plutôt aux cimenteries.

A ce titre, le CETEMCO qui était éligible au programme MEDA1, notamment dans le


cadre des lignes réservées au renforcement des infrastructures technologiques liées au
programme Qualité n’a pas encore bénéficiée à ce jour des fonds dédiés au
renforcement des institutions de contrôle technique, de métrologie et d’équipement
des centres techniques.

Ceci malgré le fait qu’il ait présenté un dossier complet récapitulant l’ensemble des
équipements requis pour accompagner les membres du secteur en général, et des
membres des deux branches étudiées, en particulier.

Un appel d’offre international d’un budget global de 20 MDh a été lancé en vue de
sélectionner les fournisseurs d’équipements recherchés par le CETEMCO, l’adjudication
devrait théoriquement intervenir avant juin 2005 date d’obtention de la ligne de
financements dédiée à cet effet.

4.1.3 Rôle de l’office de formation professionnelle dans Le soutien de la


branche

L’office de la formation professionnelle vise, à travers ses 285 établissements répartis


sur le Royaume d’une part, de préparer les jeunes à intégrer le monde de l’entreprise,
et d’autre part, à accompagner le développement des RH de l’entreprise.

A ce jour, il n’existe pas de formation spécialisée dans les métiers du travail de la


pierre dimensionnelle. Aucun contact n’avait été établit par le passé entre l’association
professionnelle concernée et l’office de la formation, contrairement d’ailleurs à d’autres
filières industrielles qui ont pu établir des partenariats opérationnels concluants avec
l’ofppt, notamment au niveau des secteurs du textile, de la plasturgie, de la fonderie,
etc.

Une rencontre établit avec la direction du développement de l’ofppt dans la perspective


de soutenir la branche de la pierre dimensionnelle a permis de sortir les axes de
coopération suivants :

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 29 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

- Faire bénéficier l’association AMM d’une ingénierie de formation sectorielle


financée à hauteur de 80% par l’office ; cette ingénierie permettra de ressortir
les besoins en compétences transversaux du secteur aussi bien au niveau de
l’extraction que la transformation. Elle sera assortie d’un plan de formation dont
les industriels pourront en faire bénéficier leur personnel ;

- Possibilité de créer une filière de formation spécialisée pour la branche étudiée.


Sachant que certaines filières actuelles peuvent fournir des étudiants
prédisposés à intégrer la branche de la pierre dimensionnelle, il s’agit
notamment de l’institut des technologies appliquées de Ain Bourjaa spécialisé
en génie thermique.

- Organiser des séances de sensibilisation des entreprises membres des


associations aux contrats spéciaux de formation qui permettent à chaque
entreprise de bénéficier d’une ingénierie et d’un plan de formation supporté à
hauteur de 70% par l’office ;

- Possibilité d’envisager un projet de partenariat en envoyant des formateurs


marocains se former aux techniques requises par la branche de la pierre
dimensionnelle dans des centres de formation étrangers sélectionnés sur la
base de leur compétence et notoriété. Cette action, pourra en l’occurrence être
orchestrée par la FMC en partenariat avec l’ofppt, et le CETEMCO. A ce titre, il
est possible de combiner le soutien de l’ofppt et celui du PAAP pour supporter ce
type d’actions.

4.1.4 La normalisation dans le secteur des pierres dimensionnelles au Maroc

Le Ministère de l’habitat conjointement avec le Ministère de l’industrie, du Commerce


et des télécommunications, sont en-cours d’élaboration des normes sur les matériaux
de construction inspirés des normes françaises afin d’introduire une réglementation
dans le secteur. Néanmoins, il n’a pas été constaté de normes actuellement en-cours
d’élaboration concernant les blocs, les tranches et les carreaux de marbre.

Cette batterie de normes qui seraient mises en place n’est pas obligatoire et les
industriels auraient la latitude de s’y conformer. Pour favoriser la structuration du
secteur et l’application des normes, une loi est apparue en 1970, stipulant que tout
appel d’offre public devra exiger le respect des normes mises en place pour l’ensemble
des soumissionnaires.

De même, un projet de la primature destiné à l’ensemble des ministères ordonnait de


privilégier les concurrents disposant de produits certifiés dans le cadre d’appels d’offres
liés aux matériaux de construction.

Malgré ce dispositif, le secteur demeure toutefois dans une impasse puisqu’en


l’absence d’une loi obligeant l’ensemble des produits de constructions à se conformer
aux normes mises en place, les opérateurs ne s’y conformeront pas systématiquement.

Par ailleurs, le fait que ces normes soient une inspiration des normes NF, ISO, voire EN
avec une adaptation locale pour les rendre plus souples et plus accessibles aux
industries nationales, combien même une loi serait appliquée obligeant l’ensemble des
opérateurs à adopter les directives de la normalisation, ce dispositif de certification
produit selon NM ne protégera pas pour autant les industriels de la menace des
produits certifiés ISO ou EN. De même, il les préparera moins pour pénétrer les
marchés européens et internationaux.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 30 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Néanmoins, si le label NM est accepté sur le plan international via une reconnaissance
des organismes accréditeurs et certificateurs, les produits marocains qui s’y
conformeront seront non seulement protégés sur le marché intérieur et prétendre aux
marchés extérieurs les plus exigeants.

Enfin, l’établissement des normes sectorielles pour les produits en pierre devra
certainement être effectué avec une implication forte des associations et leurs
membres et celle du CETEMCO, notamment par la création, voire la consolidation des
comités techniques.

4.2 Impact des paramètres industriels

4.2.1 Exploitation de carrières et poids des procédures administratives

L’exploitation de carrières consiste à extraire et à produire des blocs de marbre ou de


granit destinés à être transformés sous formes de tranches, de carreaux, voire débités
en produits spécifiques au besoin du client. Plus de 70% des entreprises structurées du
secteur interviennent sur le segment de l’extraction.

La quantité des blocs extraits annuellement avoisine les 210.000 tonnes. Cette
quantité reste négligeable au vu des réserves et gisements de marbre et granit dont
recèle le territoire marocain, et qui s’élèvent à plusieurs centaines de millions de
tonnes (voir, carte des principaux gisements de marbre et des roches ornementales du
Maroc).

Cette situation est imputable, selon les professionnels, à l’archaïsme des textes
législatifs régissant l’exploitation des carrières au Maroc et aux lourdeurs
administratives sous-jacentes.

Dans ce qui suit, nous résumons le parcours qu’un investisseur est tenu d’accomplir
avant l’obtention de son permis d’exploitation temporaire.

Procédure d’obtention d’un permis temporaire d’exploitation de


carrière de marbre

Les carrières peuvent tomber sous plusieurs régimes en fonction de la nature du


terrain qu’elles occupent :

Domaine privé

Domaine public de l’Etat (terrains collectifs) sous la tutelle du Ministère de


l’Intérieur;
Domaine privé de l’Etat sous la tutelle de la direction des domaines du Ministère
des Finances

Domaine Agricole/ forestier sous la tutelle de la direction des eaux et


forêts
Domaines publics hydrauliques
Domaine maritime

Toute autorisation d’exploitation de carrière devra dorénavant se soumettre à la


nouvelle loi n°08-01 relative à l’exploitation des carrières promulguée par Dahir du 13
juin 2002. Elle prévoit la mise en place d’une commission préfectorale ou provinciale
des carrières présidée par le gouverneur en présence des représentants des

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 31 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

organismes concernés et des délégués provinciaux du ministère chargé de la santé, du


commerce et de l’industrie, de l’aménagement du territoire.

Seuls les domaines soulignés s’appliquent à l’exploitation du marbre et du granit. Ils


feront donc objet d’approfondissements particuliers.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 32 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Procédure 1 : Cas du terrain sous la tutelle des eaux et forêts

Redevances Etapes et formalités Textes supports


Demande au niveau Loi de 1948 (voir annexes)
• Central
• Provincial
• régional des eux et forêts
(Pièces exigées : plan de situation de
carrière, demande et timbres)

Reconnaissance technique du site Dahir de 1976 relatif à l’organisation de la


faite par la commission régionale des participation des populations au
eaux et forêts et établissement d’un développement de l’économie forestière
PV de reconnaissance technique (voir annexes)
(description du site et des espèces
végétales, proximité des lieux
d’habitation et impact éventuel sur les
riverains)

Instruction du dossier au niveau Dahir de 1976 relatif à l’organisation de la


central participation des populations au
développement de l’économie forestière
(voir annexes)

Examen du dossier et accord de Dahir de 1976 relatif à l’organisation de la


principe des eaux et forêts participation des populations au
(accord de principe pour l’obtention d’un développement de l’économie forestière
arrêté d’occupation temporaire sous (voir annexes)
réserve) Durée : 3 ans, 6 ans, 9 ans. Au-
delà de 9 ans renouvellement du dossier

B- Minimum Examen du conseil communal Dahir de 1976 relatif à l’organisation de la


annuel : volume (accord et PV d’autorisation du conseil participation des populations au
minimum exploité communal) développement de l’économie forestière
x 250 DH /m3/an article 10 et 12 (voir annexes)
HT dédiée au
budget communal
Examen de la commission provinciale Loi n°08-01 du 13 juin 2002 relative à
présidée par le wali l’exploitation des carrières promulguée
(accord et PV d’autorisation de la par Dahir du 13 juin 2002
commission)

A- Occupation du Etablissement de l’occupation


sol : 3000 DH /an temporaire par la direction des eaux
HT et forêts

Retransmission de l’occupation
temporaire à la province

C- 20% x Notification de l’investisseur et Dahir du 10 octobre 1917 sur la


(A+B) /an dédiée octroie du visa d’exploitation conservation et l’exploitation des forêts
au fonds national (désignation de la parcelle, identité Loi n°08-01 du 13 juin 2002 relative à
forestier physique ou morale, durée d’autorisation) l’exploitation des carrières promulguée
par Dahir du 13 juin 2002
+caution
Dahir de 1976 relatif à l’organisation de la
participation des populations au
développement de l’économie forestière
article 10 et 12 (voir annexes)
Source : Chef de service des affaires foncières- Direction des eaux et forêts

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 33 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Le tableau ci-dessus montre qu’indépendamment des obligations et des clauses


auxquelles l’investisseur est tenu de se conformer pour exploiter sa carrière, il fait
face à un véritable parcours du combattant pour prétendre à son visa d’exploitation.

Des recoupements d’informations entre les professionnels interrogés et l’administration


des eaux et forêts laissent ressortir un délai moyen entre le dépôt de la demande de
l’entrepreneur et l’obtention de l’autorisation finale se situant entre 1 an à 2 an. Ce
délai reste également valable pour les demandes de renouvellement des autorisations
d’occupation temporaire.

Entre-temps, la logique d’investissement guidée généralement par la réalité du marché


peut se trouver foncièrement transformée.

En outre, les superficies accordées sont souvent bien inférieures aux demandes des
professionnels limitant souvent leurs investissements. L’investissement est également
freiné par la durée d’occupation temporaire fixée à 3ans, délai jugé trop court pour
engager des investissements conséquents dans une optique industrielle.

Quant aux redevances, elles sont jugées relativement élevées en comparaison à des
pays producteurs de blocs tels que l’Egypte et la Turquie. En effet, et comme illustré
dans le tableau précédent, le coût au m3 extrait revient à 300 DH à rapporter au prix à
l’export du travertin par exemple établit à 1000 dh ht /T, soit 30% du prix de vente.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 34 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Procédure 2: Cas du terrain sous la tutelle du domaine public de l’Etat


(Direction des affaires rurales – Ministère de l’intérieur)

Lorsque la carrière tombe sous le domaine des terrains collectifs ethniques, la


procédure d’autorisation poursuit un cheminement différent faisant appel aux étapes
résumées ci-après :

Redevances Etapes et formalités Textes supports

Demande au niveau
du KAID (Autorité locale)
(Pièces exigées : plan de situation
de carrière, demande et timbres)

Examen du dossier par le KAID


Octroie d’un avis favorable

Examen du dossier par la NAIB Dahir de 1919 réglementant


(représentant de la collectivité ethnique l’exploitation des terrains collectifs
dont la désignation ne se soumet à
aucune règle, il siège souvent dans le
conseil communal)
Octroie d’un avis favorable après
adjudications

Taxe communale: Examen du conseil communal


15 DH HT/m3 /an (accord et PV d’autorisation du conseil
communal)

Examen de la commission provinciale Loi n°08-01 du 13 juin 2002 relative à


présidée par le gouverneur l’exploitation des carrières promulguée
(accord et PV d’autorisation de la par Dahir du 13 juin 2002
commission)

L’investisseur paie Transmission du Pv à la D.A.R qui


un concédé effectue une levée topographique par une
proportionnel au équipe technique)
potentiel du
gisement L’autorisation est entérinée (contrat de
location du terrain collectif ethnique)

Retransmission de l’autorisation de la
DAR à la commission provinciale

Notification de l’investisseur et Loi n°08-01 du 13 juin 2002 relative à


octroie du visa d’exploitation l’exploitation des carrières promulguée
(désignation de la parcelle, identité par Dahir du 13 juin 2002
physique ou morale, durée d’autorisation)

Source : Direction des affaires rurales – Ministère de l’intérieur

En sus des conclusions formulées au titre de la procédure 1 concernant les terrains


sous la tutelle de la direction des eaux et forêts qui s’appliquent également à ce niveau
en terme de lenteur d’obtention des autorisations, il convient de préciser de surcroît
l’implication d’acteurs n’ayant pas les qualifications techniques pour mesurer le
caractère judicieux de l’investissement visé, laissant place à des possibilités de
jugements arbitraires.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 35 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Enfin la procédure 3 est celle correspondante à une carrière située en terrain privé et
nécessite de se conformer à la seule loi de juin 2002.

A ce titre, pendant que nous menions cette étude, une commission au niveau de la
FMC composée de représentants des associations du marbre, de la céramique et des
briquetiers à laquelle nous avons participé, a permis de souligner les lourdeurs, voire
dysfonctionnements persistants dans cette nouvelle loi.

Plusieurs réunions se sont ainsi déroulées avec les représentants du Ministère de


tutelle et se prolongent en vue d’échanger sur l’interprétation des textes et d’en
optimiser l’usage pour la profession.

Parmi les remarques évoquées figurent les propositions de modification suivantes :

- Définition des critères d’exclusion avec les professionnels


- Participation des professionnels par filières par le biais de la fédération dans la
commission définissant la gestion des carrières.
- Eviter la rétroactivité de la loi notamment au titre des carrières déjà en
exploitation
- Assurer la présidence de la commission par le ministère de l’équipement
- La valeur des matériaux à extraire ne peut pas être donnée qu’à titre indicatif.
- Précision sur la durée d’autorisation fixée à 10 ans et renouvelée par tacite
reconduction à 20 ans pour les unités d’exploitation en vue d’une meilleure
visibilité de l’investissement.
- Envisager un cahier de charge type pour chaque profession

4.2.2 Importations des matières premières et consommables.

L’industrie du secteur de la pierre dimensionnelle importe des blocs et des tranches


brutes de marbre et de granit pour satisfaire les besoins de matériaux d’alimentation
des usines qui ne sont pas produits au Maroc. Le coût de ces matériaux varie selon la
typologie et l’origine. Le prix moyen des blocs importés en 2002 est d’environ 1000 DH
la tonne.

Par ailleurs, les entreprises marocaines importent presque toutes les fournitures
essentielles pour le processus industriel de production, tant d’extraction en carrière (fil
diamanté, fleurets de forage, outils variés) que de transformation à l’usine (lames,
disques, abrasifs, résines, etc.).

4.2.3 Coût de la main d’œuvre et charges sociales

Le SMIG ( Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti ) applicable à compter du 1er


juillet 2000 est de : 8,78 DH / l’heure1.

Le nouveau code du travail a maintenu 8 heures / jour ; et a ramené le nombre


d’heures travaillées par semaine à 44h au lieu de 48h.

Les salaires sont débattus librement entre employeurs et employés de la branche et


s’établissent en moyenne à :

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 36 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

CATEGORIE Salaires [DH/mois]


Secteur industriel Branche marbre
Main d’œuvre non spécialisée 2.100 2.100
Ouvrier spécialisé 2.348 2.600
Ouvrier qualifié 2.916 3.400
Contremaître 3.200 4.500
Ingénieurs et cadres 8.800 6000 - 8000

Ces coûts salariaux, variables selon les branches d’industrie, incorporent les charges
sociales. Ces dernières sont de l’ordre de 17% de la rémunération brute mensuelle.
Pour la branche marbre les salaires pour les différentes catégories son plus élevés par
rapport aux valeurs moyennes pour le secteur industriel en général.

Le nouveau code du travail a apporté des réaménagements substantiels par rapport à


l’ancien texte, notamment concernant :
- les négociations collectives
- le règlement intérieur en entreprise
- la représentativité du syndicat
- le mode de représentation
- les agences de placement privées
- l’intérim
- etc.

Globalement, les nouveautés apportées sont de nature à rassurer les investisseurs et


offrent un dispositif de traitement des conflits plus incisif et efficace.

4.2.4 Coût des facteurs de production

a- Energie thermique

Prix de vente des produits pétroliers appliqués depuis la 2ème quinzaine d’août 2002

Produits Prix en DH/litre TTC


Essence super 9,05
Essence ordinaire 8,65
Pétrole lampant 5,27
Gasoil 5,76
Fuel industriel [DH/tonne TTC] 2.301,56

b- Electricité

Les tarifs de l’électricité appliqués depuis le mois d’octobre 2001 (DH/kWh TTC)

THT HT MT
Centimes/kWh 70 87.54 76.76

L’électricité au Maroc est produite à partir du charbon, par le biais d’une concession
octroyée à ABB (75% de l production nationale). Entre octobre 2000 à ce jour, le prix
au Kwh a baissé de 28% afin de rendre le secteur industriel plus compétitif. Par
ailleurs, 15% des besoins électriques du pays sont importés d’Espagne et 15% sont
produits au niveau de l’ONE. Les prix de commercialisation sont toutefois fixés par

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 37 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

l’Etat. L’ONE se partage la distribution du courant électrique avec les autres régies du
Royaume.

Malgré cette tendance baissière du coût d’électricité, le Maroc reste pénalisé par
rapport aux autres pays producteurs de tranches et de carreaux de marbre tel que
souligné ultérieurement dans le benchmarking.

c- Eau

Tarifs de l’eau potable à usage industriel en DH/m3 (novembre 2000 )

Petits centres gérés par l’ONEP 3,3 - 6,07


en fonction des régions
Redevance fixe mensuelle hors taxe 6,16 DH/mois
Source : ONEP

L’eau est utilisée de manière significative dans la transformation de la pierre


dimensionnelle, notamment à travers les bains de décantation mélangés au floculant
pour effectuer la précipitation des particules et récupérer la pierre. La plus part des
transformateurs de tranches et carreaux disposent de puits creusés à cet effet.
Néanmoins, ils restent exposés aux aléas climatiques et à la disponibilité aléatoire de
l’eau en fonction de la pluviométrie. L’AMM pourrait entrer en contact avec l’ONEP pour
étudier des tarifs plus adaptés à la consommation annuelle de ses membres.

4.2.5 Coût de transport

Les transformateurs de pierres dimensionnelles essaient dans la mesure du possible


d’implanter leurs usines de transformation à proximité des zones d’extraction pour
réduire l’impact des coûts de transports des blocs et d’éviter de transporter les chutes
de blocs inutilement. Ils ne sont pas positionnés dans des zones industrielles
spécifiques. Certaines carrières se trouvent dans des zones excentrées où l’accès est
rendu difficile. De manière générale, les industriels ont recours à deux voies pour
transporter les blocs vers leurs usines ou vers les ports à l’export :

- Transport routier
- Transport ferroviaire

Transport routier Transport routier

Les transporteurs indépendants n’acceptent pas aisément e transporter les blocs de


marbre à cause des zones enclavées, des problèmes de pistes, et du poids
considérable des blocs de marbre qui peuvent altérer les châssis des camions. Ce frein
pourrait constituer un véritable goulot d’étranglement en cas d’optique
d’industrialisation du secteur. Par ailleurs, les camions de 8T dont la charge utile est
évaluée à 2T transportent abusivement des blocs arrivant à 10 T

Pour une distance de transport comprise entre 151 et 175 km le tarif de base est fixé
à 0,5 DH la tonne/km. Ce tarif est multiplié par un coefficient variant de 0,8 à 1,5 en
fonction de la distance parcourue. Ces tarifs peuvent être majorés en fonction de l’état
des routes. Ces majorations varient entre 30% à 125%.

Source : Office National du Transport

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 38 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Afin de réduire l’incidence du transport sur le coût de revient du produit final on devrait
faire des interventions telles que :
• installation d’une petite usine près de la carrière, équipée avec une taille-blocs,
une polisseuse et une débiteuse pour la fabrication de carreaux à partir des
blocs informes de marbre
• installation d’une machine mono-lame ou d’un mono-fil diamanté pour la
régularisation de la forme des blocs de marbre et de granit.

Transport ferroviaire
Les barèmes applicables à compter du 26/03/2001) pour les transports de
marchandises dépendent de la marchandise et des délais de livraisons exigés. Ainsi, le
transport des marchandises par wagon complet en petite vitesse sont les suivants :

Barème1 : 0,424 DH la tonne /km HT


Barème 2 : 0,382 DH la tonne/km HT
Barème3 : 0,328 DH la tonne/km
Barème 4,5 et 6 : 0,282 DH la tonne/km

Ces tarifs sont à augmenter d’un droit fixe de :


13,40 DH /tonne pour les expéditions par wagon complet ;
26,80 DH /tonne pour les expéditions de détail.

Ces tarifs sont majorés d’une TVA de l’ordre de 14% ainsi que des frais de chargement
et déchargement depuis le lieu de provenance à la gare d’arrivée.
Source ONCF

Transport maritime
Les principaux ports d’importation et d’exportation de blocs de marbre sont les ports
de Casablanca et celui d’Agadir qui restent sous la tutelle de l’ODEP. Le premier couvre
les blocs extraits dans la région du nord et du centre du Maroc, le second concerne
plutôt les carrières de marbre situées dans le sud du Maroc.

Les tarifs du fret varient en fonction de la nature de la marchandise et du port de


destination. Des liaisons maritimes avec les principaux ports sont assurées. A titre
indicatif, les tarifs de fret par container de 20 pieds sont :

Tarifs de fret par container de 20 pieds


Destination Export Import
Espagne :
Cadix 480 Euro 480 Euro
Barcelone, Valence, Bilbao 150 à 300 Euros 200 à 350 Euro
France :
Le Havre, Marseille, Bordeaux 300 à 525 Euro 645 à 900 Euro

Italie :
Savone, la Spezia 550 Euro 700 Euro
Tunisie et Libye :
Tunis, Tripoli, Benghazi 900 à 1 600 Euro 900 à 1 000 Euro
Pays-Bas, Belgique et
Allemagne :
Rotterdam, Anvers et 400 à 450 Euro 700 Euro
Hambourg
Grande Bretagne :
Southampton 400 Euro 600 Euro
Frais de manutention : 1 200 Dirhams / container.
Source COMANAV

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 39 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

ll n’existe pas de lignes régulières en vrac entre le Maroc et les principales destinations
d’export des blocs, telles que l’Espagne, l’Italie, etc.

Transport ferroviaire

Les barèmes applicables à compter du 26/03/2001) pour les transports de


marchandises dépendent de la marchandise et des délais de livraisons exigés. Ainsi, le
transport des marchandises par wagon complet en petite vitesse sont les suivants :

Barème1 : 0,424 DH la tonne /km HT


Barème 2 : 0,382 DH la tonne/km HT
Barème3 : 0,328 DH la tonne/km
Barème 4,5 et 6 : 0,282 DH la tonne/km

Ces tarifs sont à augmenter d’un droit fixe de :

13,40 DH /tonne pour les expéditions par wagon complet ;


26,80 DH /tonne pour les expéditions de détail.

Ces tarifs sont majorés d’une TVA de l’ordre de 14%.


Source ONCF

4.2.6 Frais portuaires

Les frais portuaires, en particulier concernant les blocs de marbre restent


prohibitifs et pénalisent lourdement les exportations de blocs extraits au Maroc. En
effet, les frais portuaires constitués des prestations d’aconage, de manutention, de grutage
et magasinage des blocs sont foncièrement différents selon qu’il s’agisse de blocs inférieurs
à 10 tonnes ou supérieurs à 10 tonnes. Le tableau qui suit résume les frais portuaires
auxquels doivent faire face les exportateurs de marbre au Maroc :

Blocs < 10 t Blocs > 10 t


Aconage (DH HT/t) 23.10 66.00
Valeur d’admission en douane (2/1000 de la valeur admise en douane) 2.10 2.10
Grutage (DH HT/t) 0.00 97.00
Manutention- steevedoring (DH HT/t) (tarif négocié marbar) 40.00 40.00
Magasinage (Franchise de 6 jours) au-delà T=0.12x(n/3+10) 0 0
Autres frais (10%)- payage 8.1/T 8.1/T
Total HT 65 205
Source : ODEP

Ceci est calculé hors taxe Ad Valorem (2/1000 de la valeur de la marchandise+ frais de
pesage + taxe régionale (2% des frais de grutage, pesage et manutention)
Ce passage excessif en terme de grutage est dû, selon les services de l’ODEP, à
l’impossibilité économique d’immobiliser les grues de 38 tonnes pour la manipulation des
blocs de marbre du fait de leur faible flux. A titre d’indication, les importateurs de bobines
d’aciers sont parvenus à obtenir un traitement spécifique (49 DH/t au lieu de 97 DH/t), et ce
compte tenu du volume des flux d’importation avoisinant les 200.000 t par an.
Il serait utile pour la profession de rechercher une solution pérenne avec les responsables de
l’ODEP en leur donnant une visibilité des volumes d’exportation sur les prochaines années.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 40 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

5. Structure du coût de revient

5.1 Industries des pierres dimensionnelles

Les différents prix des principaux facteurs de production utilisés dans l’activité
d’exploitation carrière et d’usinage des blocs sont montrés dans le tableau suivant. Les
chiffres sont communiqués en EURO une faciliter la comparaison avec les données
correspondantes pour les pays de benchmarking

Coût des facteurs de production au Maroc

FACTEURS Coût
Energie électrique [€/kWh] 0.076
Gasoil [€/l] 0,52
Eau [€/m3] 0,56
Main-d’œuvre [€/an] 2.600

Les paramètres de la production au Maroc sont résumés dans le tableau suivant.

Données globales de production au Maroc


(2002 estimées)

Extraction carrière du pays [t] 166.000


Exportation [t] 45.000
Importation [t] 20.000
Quantité consommée à l’intérieur [t] 100.000
Volume correspondant [m3] 52.000
Volume effectif transformé aux usines (80%) [m3] 40.000
Production usines (sciage primaire) * [m2] 1.130.000
Employés directs 2.200
Productivité moyenne actuelle des usines [m2 /homme an] 1.130
Nombre d’usines recensées 113
* Evaluée pour 2 cm d’épaisseur moyenne en tenant compte des chutes
** Estimées sur la base de la dimension moyenne des unités

On a essayé de construire les prix de revient pour une entreprise hypothétique


moderne de taille européenne (capacité de production : 300.000 m2/an au sciage;
250.000 m2/an au polissage et 10.000 m2/an au débitage) qui utilise des technologies
conventionnelles.

Sur la base des productivités envisageables, des consommations spécifiques et des


prix attribués aux principaux facteurs de production on a calculé d’une façon
rationnelle, pour la phase de traitement à l’usine, les contributions au coût devient final
de :

- Matières premières
- Main-d’œuvre
- Energie
- Consommation l’eau
- Fournitures et consommables (lames, disques, abrasifs), pièces d’usure et entretien.

Les résultats au niveau du premier coût industriel (sens considérer les amortissements
et les dépenses générales) sont donnés dans le tableau suivant.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 41 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Prix de revient [€/m2] pour une usine de bonne taille bien organisée

Productivité [m2/homme-an] 2.200


Matières premières (blocs) 4,50
Main-d’œuvre 1,24
Energie 0,84
Eau 0,52
Lames Disques et Abrasifs, etc 7,80
Prix de revient 14,90

Le prix de revient pour l’usine hypothétique considérée a été calculé dans les
conditions suivantes :

- Coût des matières premières estimé en tenant compte des matériaux importés et
de production locale de bonne qualité après la mise à niveau des carrières.
- Productivité doublée en rapport à la productivité moyenne actuelle pour tenir
compte des économies d’échelle.
- Consommation d’énergie typique des technologies employées dans le cycle de
production à l’usine de transformation.
- Prix de marché des fournitures (lubrifiants, outils, pièces d’usure).

Toutefois prix de revient actuel pour les usines réelles est plus haut dû à :

- Coût moyen des blocs plus élevé à cause du faible développement des carrières
marocaines et au prix cher des blocs importés
- Incidence de l’énergie et des fournitures excessives liées à la taille petite des
usines
- Incidence de la main-d’œuvre haute due à une productivité basse.

Prix de revient approximatif [€/m2] pour une usine réelle typique au Maroc

Productivité [m2/homme-an] 1.100


Matières premières (blocs) 6-8
Main-d’œuvre 2,36
Energie 1,50
Eau 0,52
Lames Disques et Abrasifs, etc 7,80
Prix de revient 18,18 – 20,18

En intégrant l’incidence des amortissements aux coûts industriels issus de l’activité de


transformation des blocs, on peut estimer que la contribution à la structure de coûts
d’entreprise s’élève à 80% au moins. Le reste doit représenter les frais financiers et les
autres charges externes dont les coûts commerciaux et marketing qui ne doivent pas
particulièrement peser sur les 20% restant.

On n’a pas pu faire le même exercice pour les carrières à cause de l’extrême variabilité
des situations.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 42 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

6. Organisation de la branche pierre dimensionnelle

8. IMPORTATIONS
Fabrication Fabrication Façonnage
des de carreaux et débitage Finissage Pose Commer-
Extraction tranches cialisation
de blocs
2 3 4 5 6
1 7

Transformation

Etapes de transformation de la filière pierres dimensionnelles

La filière du marbre compte 4 étapes de transformation où se concentre la valeur


ajoutée industrielle du secteur (1 à 4).

Les importations interviennent tout le long de la filière jusqu’à l’étape de finition.

Dans le tableau ci-dessous, seront cartographiés les principaux acteurs du secteur en


fonction de leur positionnement dans la chaîne de valeur du marbre.

6.1 Typologie de l’offre

6.1.1 Positionnement des principaux acteurs

Maillons de C.V. 1 2 3 4 5 6 7 8
Extraction Fabrication Fabrication Débitage Finissage Pose Commer- Import
des de pièces cialisation
Entreprises tranches carreaux sur
mesure
1 CARONYX √ √ √ √ √ √ √ √
2 SAHEL MARKET √ √ √ √ √
3 WAFA Marbre √ √ √ √ √
4 ATLAS STONE √ √
5 BENTHAMI √ √ √ √ √ √ √ √
6 SAN MARINO √ √ √ √
7 MABO √ √ √ √ √ √ √ √
8 GRANIMARBRE √ √ √ √ √ √ √ √
9 PROMOMARBRE √ √ √ √ √ √ √ √
10 MARZOUKA √ √ √ √ √
11 SAHARA MARBRE √ √ √ √ √ √
12 MAISON DU MARBRE √ √ √ √
13 RIMEX √ √ √ √ √
14 SARHANE MARBRE √ √
15 SOTAREV √ √ √ √ √ √ √ √
16 SOREVET √ √ √ √ √ √ √ √
17 GMS √ √ √ √ √
18 ALFA MARBRE √ √
Source : Diagnostic de terrain réalisé par les experts

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 43 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

La lecture du tableau ci-dessous ne permet pas de ressortir un positionnement clair


des industries marocaines de pierres dimensionnelles.

En effet, hormis certaines entreprises dont la vocation est exclusivement tournée sur
l’exploitation des carrières et la vente à l’export et en local de blocs de marbre en l’état
(en rouge), les autres entreprises du secteur sont souvent trop diversifiées,
positionnées sur des activités d’extraction, de transformation, de pose, voire de
commercialisation.

La tendance à la diversification de l’activité provient d’une mentalité typique des


petites entreprises qui préfèrent une présence, quoique secondaire, dans toutes les
phases de la filière au fin, souvent illusoire, de répartir les risques et de multiplier le
profit lié à chaque étape.
En fait une diversification très poussée des activités de l’entreprise ne permet pas de
se concentrer sur l’optimisation partielle et globale du système productif.
Par exemple, le fait que les blocs soient utilisés par sa propre usine, au lieu d’être
vendus sur le marché diminue les efforts de la société vers une meilleure qualité de la
production et vers un contrôle plus soigné de l’organisation du travail dans la carrière.
Cette affirmation est supportée par les résultats du diagnostic des entreprises
marocaines (les carrières mieux conduites appartiennent à des sociétés concentrées
premièrement ou exclusivement dans l’extraction, tandis que les carrières des sociétés
trop diversifiées son souvent loin des conditions optimales).

Par contre dans le monde et surtout dans les Pays de grande tradition marbrière s’est
affirmée une certaine propension à la spécialisation dans une branche particulière de la
filière industrielle (développement de la recherche géologique, planification technique
et économique, extraction, opérations spéciales de carrière, transport, sciage,
fabrication de produits finis, installation, commercialisation, entretien, construction
d’équipements) encadrée en formes de coopération visée à des objectifs d’intérêt
commun.

On peut aussi observer dans le monde une tendance des entreprises plus importantes
vers l’augmentation de la capacité de production et le renforcement de la présence
dans le marché, soit par l’agrandissement de la taille de ses propres carrières et
usines, soit à travers des accords temporaires ou permanents liants un group
d’entreprises pour des projets spécifiques ou pour une politique commerciale
commune.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 44 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

6.1.2 Caractéristiques des principaux acteurs

Volume de Destination de la
Investis Volume
Entreprises Marbres production production Effectif
sements de stocks
moyen
CARONYX Tout marbre 300 m2/j Pose 40 3.000
tonnes
SAHEL MARKET Marbres et 1500 Pose carreaux et 45 fixes
Granits m2/mois pour grands +100
travaux (occas.)
WAFA Marbre Marbres et 150 m2/jour Vente et pose de 6 MDH
Granits carreaux &
Pose pour grands
travaux
ATLAS STONE Travertin & 1800 t/mois Export 48
jaune d’Atlas
BENTHAMI ND Pose et Usine
commercialisation 45
Pose
70
(tempor.)
SAN MARINO Jaune de 1500 t/mois Export de blocs et 14
Boujade pour chacun production de
Travertin des marbres carreaux
Marbre gris (sauf le jaune)

MABO Extraction Marché local pour Extraction


Travertin 250 t/mois produits finis et 10
Cream 200 t /mois semis-finis 10
Noir 250 t/mois Peu d’export de 7
Marquina Fab. tranches blocs Usine
- Marbre local 90
2500 Admin.on
m2/mois 17
- Marbre imp.
2000m2/mois
- Granit imp.
2000m2/mois
GRANIMARBRE Travertin Extraction Export et marché 50
Marbre noir local
Rouge 300 t/mois
Agadir 250 t/mois
Rose opale

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 45 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Volume de
Destination de Investiss Volume de
Entreprises Marbres production Effectif
la production ements stocks
moyen
PROMOMARBRE Travertin Extraction 1800T/mois 40
Pierre 1000 t/mois pour l’export et
jaune 2300 t/mois 500T pour le
local
MARZOUKA Marbres et Vente et 28
granits travaux de pose
pour le marché
local
SAHARA Extraction Vente et 20
MARBRE Gris 800 t/mois travaux de pose
Sahara pour le marché
Travertin 500 t/mois local
Rose shoul
Transformation 50
15.000 m2/mois
(capacité marbre)
4.000 m2/mois
(capacité granit)

MAISON DU Marbre et Transformation Travaux de 80 à


MARBRE granit local 15.000 m2/an pose 150
et importé (granit)
10.000 m2/an
(marbre)
RIMEX Import de Vente et 60 à
marbre et travaux de pose 140
de granit pour le marché
local
SARHANE Marbre noir Extraction
MARBRE 3.000 t/an
SOTAREV Marbre 250 t/mois 12
rose Agadir
SOREVET Marbre et Transformation Vente et 150
granit 15000 m2/an travaux de pose
pour le marbre pour le marché
5000 m2/mois de local
granit
GMS Marbre et Extraction Activité tournée 1200
granit & vers les travaux avant
Transformation de pose de la stand-
mosquée by de
HassanII l’activité
en 2002
ALFA MARBRE Extraction

Extraction 12.500
t/mois, soit
environ 125.000
Environ
Total* t/an
900
Transformation
62.000 m2/mois,
soit environ
682.000 m2/an
Source : Diagnostic de terrain réalisé par les experts

* Ces chiffres correspondent à une estimation basée sur les données recueillies auprès des
entreprises interrogées par l’expert international. Ils ne tiennent pas compte des informations des
petites structures artisanales ni des statistiques des entreprises qui n’ont pas voulu communiquer
leurs données.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 46 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

La taille moyenne des entreprises marocaines significatives est beaucoup plus petite en
rapport a celle des pays marbriers forts, soit dans la phase d’extraction (4.000 t/an
contre les 20.000 – 30.000 t/an de l’Italie) soit à la transformation (35.000 m2/an
contre les 200.000 – 400.000 m2/an de l’Italie).

Ce ne permet pas aux entreprises de bénéficier des économies d’échelle qui


permettraient de réduire considérablement les coûts de production.

La capacité totale de transformation au Maroc est évaluée à 1.500.000 m2/an à la fois


pour les tranches et les carreaux en travaillant en trois postes pour 6 jours la semaine.

Néanmoins la production, elle est estimée comme le montre le tableau ci-dessus, à


682.000 t/an, soit à peine 45% de la capacité nominale. Ce taux d’utilisation reste de
loin en deçà des normes sectorielles des principaux pays marbriers du monde.

La faible utilisation de la capacité est due en partie à la vétusté des équipements de


production dans certaines usines, et en particulier à celle des châssis. De même, le
polissage constitue souvent un goulot d’étranglement freinant les flux de production.
En outre, les importations de certains carreaux à des prix défiant toute concurrence ne
favorise pas une meilleure exploitation de la capacité de production disponible.

Ainsi, dans plusieurs usines les investissements ont été faits graduellement en ajoutant
des nouvelles machines à celles existantes avec le résultat d’une mauvaise utilisation
de l’espace et une organisation des opérations (surtout la manipulation des matériaux)
pas optimale.

Le rendement matière en termes de m2 obtenus par tonne de bloc est moindre que
dans les usines plus grandes des pays marbriers. Ceci est dû soit à des caractéristiques
défavorables des blocs de production locale utilisés (volume moyen petit, forme
souvent peu régulière, présence de fractures ou de défauts) soit à des chutes
importantes dans les opérations de transformation, manipulation, transport, stockage
et pose.

Résultats du diagnostic effectué auprès des exploitants de carrières

Avant de traiter les aspects spécifiques des opérations industrielles conduites par les
entreprises marocaines on doit souligner que le succès d’un pays qui aspire à se
positionner parmi les pays marbriers du monde est fortement conditionné pas la
disponibilité des ressources géologiques en termes soit de quantité soit de qualité.

Ceci dérive du fait que s’est désormais affirmée dans le monde la tendance vers la
valorisation complète des matériaux à la nation d’origine afin de bénéficier de la valeur
ajoutée à travers les phases de transformation, commercialisation et parfois
installation.

Comme l’on a mentionné dans d’autres sections du présent rapport, le Maroc dispose
d’une grande variété de pierres et d’une bonne consistance de réserves sur lesquelles
on pourrait développer la base nationale de production brute.

Ce qu’on doit faire est un effort poussé au niveau des structures de l’Etat mais aussi
au niveau des entreprises à une meilleure connaissance du patrimoine géologique (de
ressources potentielles à réserves exploitables) à travers des investigations à grande
et à petite échelle et la préparation d’une cartographie technique appropriée.

Sur l’ensemble des sociétés visitées, seulement 3 sur 17 se sont spécialisées dans
l’exploitation des carrières et vendent leurs blocs à l’extérieur ou dans le marché local
(les qualités de seconde choix).

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 47 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Les autres utilisent une proportion variable des blocs dans leurs propres usines.
a- Technologie d’extraction

Concernant les aspects technologiques, on doit faire une distinction entre un groupe de
carrières où on emploie souvent des technologies modernes d’extraction et les autres
où on a normalement recours à des méthodes basées sur l’utilisation d’outils manuels.

Dans ce dernier cas il s’agit de carrières marginales conduites artisanalement et avec


une production irrégulière, ou bien, comme dans le cas du « jaune», de situations tout
à fait particulières où le choix est imposé par les caractéristiques du gisement (couche
mince de pierre calcaire surmontée par du sol agricole d’épaisseur variable).

Les carrières les plus importantes de marbre et de travertin utilisent le fil diamanté et
la haveuse d’une façon correcte selon l’expérience consolidée acquise à l’extérieur
pendant les derniers 20 ans. Toutefois il subsiste encore des carrières où, malgré le
progrès et les conditions favorables du gisement, on utilise encore des technologies
rudimentaires tel que l’éclatage à l’explosif ou aux coins.

On doit souligner que l’adoption des technologies de découpage continu pour les
marbres et les autres roches carbonatées est une condition très importante, soit pour
augmenter la productivité de la main-d’œuvre, soit pour améliorer la qualité des blocs,
soit enfin pour tirer le meilleur profit de la pierre (récupération carrière) et minimiser la
production des rejets. Les avantages sur le prix de revient sont toujours importants
surtout si les blocs sont destinés à l’exportation.

Dans le future on devra faire un effort visant une utilisation répandue des technologies
modernes qui sont à présent ralenties par le coût d’achat relativement cher des
équipements, des outils et des pièces d’usure.

b - Main-d’œuvre et organisation du travail

Un autre aspect de grande importance est représenté par l’organisation du travail et


l’emploi optimale de la main-d’œuvre.

En effet, les données acquises montrent que, pour les carrières marocaines, les
paramètres d’utilisation des ouvriers sont trop élevés en rapport à la production, avec
des indices de productivité encore loin des niveaux des pays les plus avancés dans le
secteur.

Dans le bassin de Carrara en Italie, par exemple, on travaille avec des productivités de
l’ordre de 1000- 1200 tonnes par an par personne, tandis qu’au Maroc (en excluant
deux carrières de travertin ou l’on obtient des rendements qui approchent les 700-800
tonnes) la productivité semble stabilisée sur des niveaux de l’ordre de 200-300 tonnes
par an par personne, notamment en ce qui concerne le groupe d’entreprises
significatives.

Sur le reste du secteur, constitué de sociétés de tailles plus modestes, qui opèrent au
niveau artisanal en utilisant des outils manuels, la productivité devrait être beaucoup
plus faible.

Il est vrai que la main-d’œuvre coûte dix fois moins chère qu’en Italie, mais on doit
dire que la productivité est aussi un indice de l’organisation rationnelle des opérations
et pour cette raison les conséquences vont au-delà de la simple incidence directe du
personnel sur le coût de production.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 48 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

On devra chercher d’améliorer la situation à travers une étude détaillée du cycle de


production, finalisé à la minimisation des temps morts, et l’adoption, où possible, d’un
plus haut taux de mécanisation.

Il y a aussi des carrières qui travaillent d’une façon très irrégulière, ce qui ne permet
pas de lancer des plans d’investissement importants et de créer les conditions pour
une exploitation optimale (géométrie de la carrière, rationalisation du cycle de travail).

c- Produits

On a pu constater, à l’examen visuel, l’existence de stocks de blocs chez des usines


locales dont la qualité n’est pas toujours très satisfaisante cela est probablement dû
aussi au fait que les meilleurs blocs sont souvent exportés.

La forme irrégulière et la dimension trop petite des blocs sont des aspects négatifs
dans l’économie du façonnage et du polissage à cause de la quantité de rejets au
débitage final. Par conséquent le rendement pierre finale est relativement bas, pouvant
varier entre 6 et 9 m2 la tonne selon les cas, contre les 12 m2 des usines italiennes
pour une épaisseur de découpage de 2 cm.

Une proportion non négligeable des blocs en stock était caractérisée par la présence de
plans de fracture ou de défauts de composition. C’est peut être le résultat de
l’accumulation progressive des blocs de mauvaise qualité, tandis que la production de
scié (tranches ou carreaux) est couramment obtenue à partir des blocs de qualité
meilleure qui sont stockés que pour un temps plus court.

La politique de gestion des stocks n’est pas la même chez les usines marocaines.
Dans certains cas les stocks sont très grands et comprennent une grande variété de
matériaux, l’objectif de l’entreprise étant celui de privilégier l’offre au client (choix et
rapidité de livraison) et la flexibilité du programme de production.

Par ailleurs il y a d’autres entreprises qui préfèrent maintenir un niveau bas de stocks
et travailler sur commande. Tout dépend de l’attitude de l’entreprise et de sa capacité
à financer ses frais élevés du stockage.

Transformateurs de tranches et de carreaux

Les transformateurs de tranches au Maroc fabriquent essentiellement pour leurs


propres besoins en vue de réaliser des carreaux à commercialiser, ainsi que des
travaux importants de pose nécessitant une personnalisation des dimensions des
matériaux utilisés.

Les blocs de marbre utilisés proviennent à la fois du marché local et des importations.
Environ, 60% des entreprises structurées du secteur opèrent dans la transformation
des tranches et des carreaux. Le volume annuel moyen de transformation des tranches
et des carreaux est estimé à 650.000 m2.

Cette quantité reste également négligeable au vu des réserves et gisements de marbre


et granit dont recèle le territoire marocain d’une part et de la tendance croissante du
marché intérieur.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 49 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Transformateurs de produits débités, coupés et finis

Les transformateurs de produits débités, coupés finis sont nombreux. Il s’agit d’unités
industrielles de petites, voire moyenne tailles ayant pour vocation de répondre aux
besoins du marché intérieur certes en évolution, mais au demeurant étroit. Les
produits peuvent être posés ou livrés en l’état.

Résultat du diagnostic auprès des transformateurs

a-Technologie de traitement

Le cadre de la structure de transformation marocaine est montré dans le tableau


suivant.

Technologie de traitement de la pierre naturelle dans les usines marocaines visitées

COMBINATIONS TECHNOLOGIQUES Nombre d’entreprises


Seulement Exploitation carrière 3
Seulement Polissage + Débitage 3
Taille-blocs + Polissage + Débitage 3
Châssis + Polissage + Débitage 1
Châssis + Taille-blocs + Polissage + Débitage 8
Total 18

Il y a trois sociétés qui font seulement de l’extraction de blocs; trois se limitent à


l’activité de traitement à l’usine (polissage et débitage).

La majorité des entreprises sont engagées dans le cycle complet de production,


incluant parfois aussi la pose.

Dans 8 cas l’usine comprend les deux lignes de sciage châssis et taille-blocs.
Pour la plupart on traite le marbre et dans quelque cas aussi le granit. Il existe une
seule usine spécialisée en granit

Concernant le niveau de la technologie dans les usines marocaines on peut dire que :

- Dans un petit groupe d’entreprises il existe des machines modernes et


l’organisation du travail est bien étudiée et conduite avec une attention suffisante
aux détails ;
- Dans d’autres cas les machines sont déjà obsolètes et devraient être remplacées par
des machines plus performantes ;
- Il existe aussi des usines où la répartition de l’espace est limitée pour le
développement des différentes opérations de production, du fait d’une surface trop
limitée souvent à cause des intégrations successives d’équipements, et ce en
l’absence d’une planification initiale.
- Dans certaines usines, l’entretien des machines et des infrastructures (lignes
électriques, écoulement des eaux, parque matériaux) reste très faible dû aussi a
une manque d’assistance immédiate par les constructeurs d’équipements.

b - Main-d’œuvre et organisation du travail

En général on peut dire qu’au Maroc s’est affirmée une certaine tendance des
entreprises vers la diversification de l’activité et des produits, plutôt que vers la
spécialisation.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 50 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

D’un côté, ce choix stratégique peut permettre de compenser les risques


commerciaux et les oscillations de la demande pour chaque typologie de produit, de
l’autre côté le programme de production et l’organisation du travail sont affectés par
des interférences entre les lignes de production et la circulation parfois chaotique des
matériaux.

On doit aussi souligner que dans les structures à forte intégration et/ou très
diversifiées l’optimisation des opérations, les conditions de sécurité et le niveau de
qualité sont généralement plus difficiles à réaliser que dans les structures simples et
très spécialisées.

Comme pour les carrières, on a observé dans les usines marocaines un excès de main-
d’œuvre comparé aux usines européennes. Ce fait, déterminé par les bas salaires, peut
toutefois causer des problèmes de gestion du personnel et de contrôle de qualité: plus
grand nombre de personnes impliquées dans la série des opérations du cycle de
production, plus grande probabilité d’erreurs et difficulté à identifier les responsabilités.

Quant aux problèmes de sécurité des ouvriers et de salubrité de l’environnement du


travail, la situation pourrait être améliorée en atteignant aussi des avantages sur le
rendement de la main-d’œuvre et le soin de la qualité.

En particulier on a constaté un niveau excessif de bruit et la présence de poussière et


de boues à l’intérieur des usines. Plus d’attention devrait être portée à l’enlèvement
des obstacles et des encombres et au problème des interférences homme-machine
(protection des parts en mouvement, parcours des moyens de transport).

c- Produits

L’articulation des produits comprend presque toutes les typologies demandées par le
marché, y compris la grande variété de pièces spéciales pour les clients locaux et pour
les pays Arabes. On ne produit que rarement les carreaux minces (épaisseur environ 1
cm). La qualité des produits carreaux est généralement bonne mais pas toujours pour
l’exportation.

Malgré les efforts pour récupérer les rejets de fabrication pour la production de pièces
mosaïque ou de petits éléments de décoration, l’utilisation de la pierre n’est pas encore
optimale et les volumes des déchets à mettre en décharge demeurent importants.

Il est nécessaire de rappeler que (au contraire de la céramique où la qualité déficitaire


des matières premières employées dans la production peut être compensée à travers
les mélanges) dans le cas des produits de pierre naturelle, la qualité du matériel se
retrouve intacte dans les produits finaux. Pour cette raison il est nécessaire de porter
une grande attention à la bonne sélection du matériel à l’origine.

L’extraction en carrière constitue ainsi la phase critique pour la qualité


globale de la production.

d- Aspects généraux

On peut souligner que le recours à l’expertise des pays plus avancés dans le secteur,
surtout dans la phase d’extraction des blocs, peut représenter un des facteurs clef
pour le succès final de l’activité. Ce peut être obtenu è travers des différentes formes
de collaboration possibles, y compris la participation au capital de la société.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 51 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Distributeurs et poseurs

Il n’existe pas de circuit de distribution organisé concernant le secteur du marbre et du


granit au Maroc, puisque les industriels adressent aussi bien les promoteurs, les
entreprises de construction (tout corps d’état), les sociétés de pose ainsi que les
particuliers.

Les logiques commerciales et de marketing sont radicalement distinctes d’un segment


de clientèle à un autre. Ceci pose d’ailleurs autant de problème aux producteurs qui
doivent gérer malgré toutes les commandes particulières avec le même niveau
d’exigence requis par les grands donneurs d’ordre, et aux consommateurs qui à défaut
de show room correctement achalandé est obligé de se rendre à l’usine.

Un vide subsiste au niveau du marché de la distribution structurée du marbre au


Maroc. Les distributeurs peuvent ainsi s’approvisionner auprès des producteurs locaux
et recourir aux importations concernant les nuances non produites au niveau national.
L’arrivée d’acteurs forts dans le domaine de la distribution pourrait favoriser le
développement de commerces de détail du marbre à l’image d’autres secteurs
comparables tels que la céramique.

S’agissant des poseurs, on relève deux principales tendances:

- Des équipes de poseurs à la tâche gravitant autour des unités industrielles


permettant de développer une meilleure flexibilité du travail ;
- Des petites entreprises de pose indépendantes.

6.2 Synthèse des atouts et des handicaps

Atouts

- Variété des matériaux


- Consistance des ressources naturelles et du sous-sol
- Qualité des pierres généralement appréciable
- Bonne préparation des entrepreneurs
- Bas coût de la main-d’œuvre
- Possibilité d’innovation technologique dans les carrières de grande dimension
- Localisation favorable des usines près des ports
- Disponibilité du savoir-faire et de la main-d’œuvre
- Machines modernes et organisation de la production suffisamment soignée
dans les usines de pointe
- Approvisionnement des matières premières assuré sans problèmes particuliers
- Qualité de la production généralement bonne dans la majorité des usines

Handicaps

- Manque d’un plan national de l’activité d’extraction


- Difficultés bureaucratiques pour l’obtention des droits d’exploitation
- Disponibilité insuffisante de cartographie technique
- Manque d’infrastructures
- Haut coût du transport
- Taille petite des usines
- Consommables importés à des prix chers (avec surcharge douanière sur certains
produits)

- Coûts élevés des investissements de rénovation technologique

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 52 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

- Machines obsolètes dans les usines anciennes


- Problèmes d’espace
- Entretien des machines parfois insuffisant
- Récupération partielle des eaux et des déchets
- Faute de certification des entreprises et des produits
- Manque d’un support technique extérieur et commun
- Manque d’une association des industriels capables de défendre et supporter les
intérêts du secteur

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 53 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

7. Dynamique concurrentielle
La concurrence s’exerce en interne entre les acteurs du marché et en externe.
Cependant son intensité est particulièrement forte en provenance des importations de
produits bruts et finis à prix très compétitifs.

7.1 Accords de libre échange et implications


L’accord de libre échange entre le Maroc et l’UE est entré en vigueur à partir de mars
2001.

Le tableau ci-dessous montre la tarification douanière en vigueur sur chacune des


positions tarifaires liées aux importations et exportations du marbre et du granit.
Droits
Position Cumul Rythme de
Désignation d’importations
tarifaire démantèlement
PFI DD PFI+DD
MARBRES,TRAVERTINS BRUTS 2515110000 15 35 50 Lent sur 10 ans à
OU DEGROSSIS (-10%) partir de 2002
Première baisse
douanière sur les
45 produits finis est
intervenue le 1er
mars 2003
MARBRE, TRAVERTIN EN 2515120010 15 35 50 Lent sur 10 ans à
BLOC, PLAQUES, (-10%) partir de 2002
EPAISSEUR > 25 cm Première baisse
douanière sur les
45 produits finis est
intervenue le 1er
mars 2003
MARBRE, TRAVERTIN EN 2515120090 15 35 50 Lent sur 10 ans à
BLOC, PLAQUES, (-10%) partir de 2002
EPAISSEUR < 25 cm Première baisse
douanière sur les
45 produits finis est
intervenue le 1er
mars 2003
GRANIT BRUT OU DEGROSSI 2516110000 15 10 25 Rapide sur 3 ans à
partir de 2000
0 Levée intégrale des
DD sur cette
nomenclature depuis
mars 2003
GRANIT DEBITE PAR SCIAGE 2516120010 15 10 25 Rapide sur 3 ans à
EN BLOCS, PLAQUES partir de 2000
EPAISSEUR > 25 cm 0 Levée intégrale des
DD sur cette
nomenclature depuis
mars 2003
GRANIT DEBITE PAR SCIAGE 2516120090 15 10 25 Rapide sur 3 ans à
EN BLOCS, PLAQUES, partir de 2000
EPAISSEUR < 25 cm 0 Levée intégrale des
DD sur cette
nomenclature depuis
mars 2003
PIERRES DE TAILLE OU DE 6802230000 15 10 50 Rapide sur 3 ans à
CONSTRUCTION EN GRANIT (-10%) partir de 2000
Levée intégrale des
DD sur cette
45 nomenclature depuis
mars 2003
OUVRAGES EN GRANIT 6802930021 15 35 50 Lent sur 10 ans à
POIDS <10KG (-10%) partir de 2002
POLI, DECORE NON SCULPTE Première baisse
douanière sur les
45 produits finis est
intervenue le 1er
mars 2003
Source : Office des douanes

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 54 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Globalement le marbre sous ses différentes formes, en blocs, en tranches ou en


carreaux bénéficie d’une protection élevée dont le démantèlement est progressif à
horizon 2012. Néanmoins, malgré cette protection les industriels souffrent
d’importations à des prix inexplicables issus vraisemblablement de sous-déclarations
par les importateurs. Cette situation préjudiciable au secteur devrait être pallier au
moyen d’introduction de prix planchers définis par les autorités de douane en
concertation avec les professionnels.
Ci-dessous, la moyenne inférieure des prix de marché concernant :
- Les blocs de marbre : 100 euro/T en FOB
- Tranche brute : entre 25 et 30 euro/m2
- Tranche polis : entre 30 et 35 euro/m2
- Carreaux polis : entre 25 et 30 euro/m2

En outre, cette tendance est aggravée par la proximité d’Espagne abritant les plus
gros producteurs du monde écoulant leurs stocks de troisième choix au Maroc à des
prix défiant toute concurrence. Cette tendance devrait interpeller la direction de la
normalisation pour généraliser l’adoption de normes reconnues pour les blocs, les
tranches et les carreaux de pierres dimensionnelles.

Par ailleurs, si les industriels sont gênés par la pénétration de certains produits de
faible qualité à des prix trop bas perturbant ainsi le marché, les dangers des
importations restent pour l’instant peu perceptibles par ces mêmes acteurs contenu du
niveau de baisse des droits de douanes intervenu à ce jour, à savoir 5% sur le cumul.
Au fil des années qui nous séparent de l’échéance fatidique de l’établissement d’une
zone de libre échange total entre le Maroc et l’UE, les importations augmenteront de
volumes et les industries seront confrontées à travailler leur performance sur tous les
plans :

- Technologique
- Organisationnel
- Qualification des hommes
- Marketing et commercial
- Procédés
- Innovation
- …etc.

A ce titre, il convient de noter que cette ouverture vers l’Europe et d’autres pays tels
que la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie, ainsi que les pays d’Afrique avec lesquels le
Maroc a ratifié des accords de libre échange, constitue autant une menace pour les
entreprises qui ne se seront pas préparées à affronter la concurrence extérieure,
qu’une opportunité pour les industries qui auront déjà activé les leviers opérationnels
de performance tels que cités ci-dessus.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 55 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

7.2 Analyse des importations

Importations de blocs de marbre

2515110000 : MARBRES,TRAVERTINS BRUTS OU DEGROSSIS


1998 1999 2000 2001 2002 TCAM
POIDS EN TONNES 4 015 4 860 6 905 4 140 4 907 5%
VALEUR EN DH 8 403 096 6 613 132 7 134 145 3 923 163 4 942 199 -12%
PRIX MOYEN (DH/T) 2 093,1 1 360,8 1 033,1 947,6 1 007,2 -17%

2515110000 : MARBRES,TRAVERTINS BRUTS OU DEGROSSIS

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du


total01
Egypte 554 258 7%
Espagne 759 1 452 1 785 1 255 32%
France 100 3%
Italie 3 982 5 161 4 796 2 310 59%
Portugal 3 606 0%
Turquie 56 0%
TOTAL 8 403 6 613 7 135 3 923 100%

2515120010 : MARBRE,TRAVERTIN EN BLOC,PLAQUES,EPAISSEUR SUPERIEURE A 25CM.


1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM
POIDS EN TONNES 5 949 4 971 4 073 4 255 7 845 7%
VALEUR EN DH 8 679 158 8 260 054 5 012 316 6 247 762 8 411 719 -1%
PRIX MOYEN (DH/T) 1 459 1 662 1 231 1 468 1 072 -7%

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du


total01
Egypte 100 2%
Espagne 2 814 1 544 1 213 1 908 31%
Gréce 45 9 0%
Turquie 104 0%
Inde 435 7%
Italie 5 669 6 606 3 780 3 776 60%
Portugal 47 101 19 29 0%
TOTAL 8 679 8 260 5 012 6 248 100%
Source : OFC

Source : OFC

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 56 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Le volume des importations de blocs de marbres bruts s’est globalement stabilisés sur
une période de 5 ans, alors que les prix se sont eux inscrits en forte baisse puisqu’ils
témoignent d’un taux de décroissance annuel moyen de -12%.

Cette tendance baissière des prix d’importations des blocs de marbre s’accentuera au
rythme du démantèlement tarifaire sur les prochaines années.

Les principaux pays fournisseurs de blocs de marbre sont respectivement l’Italie et


l’Espagne.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 57 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Importations de tranches et de carreaux en marbre

2515120090 : MARBRE,TRAVERTIN EN BLOC,PLAQUES,EPAISSEUR INFERIEURE A 25 CM


1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM
VOLUME EN m2 23 598 25 603 41 892 78 207 152 536 59%
VALEUR EN DH 3 188 574 4 939 285 5 335 416 8 154 170 11 684 549 38%
PRIX MOYEN (DH/m2) 135,1 192,9 127,4 104,3 76,6 -13%

En % du
PAYS 1998 1999 2 000 2 001
total01
Allemagne 81 1%
Egypte 431 468 782 10%
Espagne 294 2 593 2 946 3 319 41%
France 21 258 3%
Grande Bretagne 135 2%
Italie 2 496 1 895 1 886 3 492 43%
Grèce 86 1%
Portugal 51 35 0%
Turquie 347 0%
TOTAL 3 188 4 940 5 335 8 153 100%

6802210010 : PIERRES DE TAILLE OU DE CONSTRUCTION EN MARBRE.


1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM
VOLUME EN m2 88 662 108 530 203 952 381 853 432 641 49%
VALEUR EN DH 20 916 155 21 291 694 35 548 342 44 095 203 39 843 676 17%
PRIX MOYEN (DH/m2) 235,9 196,2 174,3 115,5 92,1 -21%

En % du
PAYS 1998 1999 2 000 2 001
total01
Emirats Arabie Unis 468 196 0%
Chine 126 0%
Egypte 469 1 157 3%
Espagne 4 136 7 855 2 946 16 622 38%
France 513 1%
Grande Bretagne 92 0%
Italie 15 162 12 366 1 886 23 045 52%
Portugal 35 0%
Grèce 568 431 349 1%
Inde 121 481 1 264 3%
Iran 1 0%
Portugal 929 102 730 2%
Turquie 57 0%
TOTAL 20 916 21 292 5 804 44 095 100%

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 58 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

6802910010 : AUTRES OUVRAGES DE CONSTRUCTION EN MARBRE.


1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM
VOLUME EN m2 32 927 49 303 70 694 112 318 201 655 57%
VALEUR EN DH 7 033 116 8 586 483 10 046 541 12 729 739 18 495 242 27%
PRIX MOYEN (DH/m2) 213,6 174,2 142,1 113,3 91,7 -19%

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du


total01
Allemagne 100 0%
Emirates Arabes Unis 196 0%

Chine 126 0%

Egypte 37 1 157 3%
Espagne 3 563 112 9 598 16 622 38%
France 7 513 1%
Grande Bretagne 92 0%
Grèce 35 749 349 1%
Inde 119 1 366 1 264 3%
Iran 1 0%
Italie 2 926 22 611 23 045 52%
Portugal 390 383 730 2%
Tunisie 63 0%
Turquie 634 0%
TOTAL 7 033 112 35 548 44 095 100%

Synthèse des importations de tranches et de carreaux en marbre

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM


VOLUME EN m2 145 187 183 436 316 538 572 378 786 832 53%
VALEUR EN DH 31 137 845 34 817 462 50 930 299 64 979 112 70 023 467 22%
PRIX MOYEN 214,5 189,8 160,9 113,5 89,0 -20%
Source : OFC

Le tableau ci-dessus montre une très forte évolution des importations de marbre
en tranches et carreaux sur les 5 dernières années. Le volume des importations a plus
que quintuplé en l’espace de 5 ans passant ainsi de 145.187m2 en 1998 à 786.832m2
en 2002, enregistrant ainsi un taux de croissance annuel moyen de 53%.

Le Maroc a importé en 2002 plus de 70mDh de marbre sous forme de tranches et de


carreaux. Tandis que les prix moyens d’importation ont eux baissé d’environ 240% sur
la même période. Cette baisse est due à la suppression des prix planchers combinée à
la sous déclaration des produits importés.

Cette baisse incombe à l’importation de certains matériaux des pays voisins, tels que
l’Espagne à des prix inférieurs aux coûts de production, et ce en l’absence de prix
planchers adoptés par l’institution de la douane marocaine en vue de dissuader le
dumping. La figure qui suit illustre bien cette tendance.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 59 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

900
787
800
700
572
600
500
400
317
300
214
183 190 161
200 145
114
89
100

0
1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 Source : OFC
-100
VOLUME EN (1000xm2) VALEUR EN MDH

Importations de blocs de Granit


2516110000 : GRANIT BRUT OU DEGROSSI.
1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM
POIDS EN TONNES 69 3 332 1 629 3 094 158%
VALEUR EN DH 250 039 2 260 932 1 773 891 3 315 559 91%
PRIX MOYEN (DH/T) 3 600 678 1 089 1 072 -26%

En % du
PAYS 1998 1999 2 000 2 001 total01
Egypte 198 0%
Espagne 159 1 511 923 52%
France 168 9%
Italie 91 552 681 38%
Suède 2 0%
TOTAL 250 0 2 261 1 774 100%

2516120010 : GRANIT DEBITE PAR SCIAGE EN BLOCS,PLAQUES EPAISSEUR > 25CM.

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM


POIDS EN TONNES 3 323 1 834 2 447 4 455 5 421 13%
VALEUR EN DH 2 605 972 1 578 171 2 161 631 4 958 723 5 202 092 19%
PRIX MOYEN (DH/T) 784 860 883 1 113 960 5%

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du


total01
Espagne 1 889 825 815 2 940 59%
Finlande 177 1 208 250 5%
Italie 417 753 138 1 769 36%
TOTAL 2 483 1 578 2 161 4 959 100%

Synthèse des importations de blocs de Granit

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM


POIDS EN TONNES 3 393 1 834 5 780 6 084 8 515 26%
VALEUR EN DH 2 856 011 1 578 171 4 422 563 6 732 614 5 202 092 16%
PRIX MOYEN (DH/T) 842 860 765 1 107 611 -8%
Source : OFC

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 60 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

L’observation des tableaux ci-dessus montre une très forte évolution des importations
de blocs de granit. Cette tendance a été favorisée par la baisse progressive des droits
de douanes jusqu’à leur abolition totale en 2002 contenu du démantèlement rapide sur
cette position tarifaire. En outre, cette baisse des droits s’est accompagnée d’une
baisse significative des prix de revient à l’import concernant ces matériaux.

Importations de tranches et de carreaux en granit

2516120090 : GRANIT DEBITE PAR SCIAGE EN BLOCS,PLAQUES,EPAISSEUR < 25 CM.

1998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM


VOLUME EN 6 098 22 229 87 630 161 225 74 728 87%
VALEUR EN DH 1 610 248 3 790 317 5 974 860 11 451 364 9 413 787 55%
PRIX MOYEN (DH/m2) 264 171 68 71 126 -17%

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du total01


Egypte 102 0%
Espagne 1 125 2 051 4 962 7 790 431%
Italie 485 1 739 911 1 853 102%
France 1 809 100%
TOTAL 1 610 3 790 5 975 11 452 533%

6802230000 : PIERRES DE TAILLE OU DE CONSTRUCTION EN GRANIT.


1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM
VOLUME EN m2 3 718 22 775 41 009 58 374 46 267 88%
VALEUR EN DH 1 169 592 5 007 828 7 189 003 8 227 415 5 383 123 46%
PRIX MOYEN (DH/m2) 315 220 175 141 116 -22%

En % du
PAYS 1998 1999 2 000 2 001
total01
Chine 279 1 477 18%
Espagne 242 2 703 4 985 4 273 52%
Italie 845 2 174 1 742 2 098 25%
Portugal 83 6 183 118 1%
Allemagne 36 0%
France 2 28 0%
Inde 199 2%
Grèce 123 0%
TOTAL 1 170 5 008 7 189 8 229 100%

Synthèse des importations de tranches et de carreaux en granit

Années 1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM


2
VOLUME EN m 9 816 45 004 128 639 219 598 120 995 87%
VALEUR EN DH 2 779 840 8 798 145 13 163 863 19 678 779 14 796 910 52%
PRIX MOYEN (DH/m2) 283 195 102 90 122 -19%

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 61 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

300 283

250 220
195
200

150 129 121 122


102
90
100
45
50
10
0
1 998 1 999 2 000 2 001 2 002
-50

VOLUME EN (x1000 m2) VALEUR EN MDH PRIX MOYEN (DH/m2)

Les volumes d’importation poursuivent globalement un trend haussier, tandis que les
prix moyens s’inscrivent quant à eux dans trend baissier à l’image du marbre.

Synthèse

(En 2002) Marbre Granit Marbre+Granit


Importations de blocs
- Tonnes 12.752 8.515 21.267
- kDH 13.354 5.202 18.556
- Prix moyen (DH/t) 1047 611 -
Importations de
Tranches et carreaux
- m2 786.832 120.995 907.827
- kDH 70.024 14.797 84.821
- Prix moyen (DH/m2) 89 122 -

L’analyse des tableaux ci-dessus montre une explosion des volumes d’importations de
marbre et granit à partir de 2001, stimulée par l’entrée en vigueur de la baisse des
droits de douane, et coïncidant avec une reprise du marché de l’immobilier au Maroc,
et la dynamisation du marché de construction des particuliers et des grands chantiers.

Le niveau des prix poursuit une tendance baissière alarmante aussi bien pour les
secteurs du marbre que celui du granit. Ce trend aggravé par le démantèlement
tarifaire reflèterait également des signes de dumping dans le secteur en provenance
des pays voisins.

Pour l’import, les pays fournisseurs des blocs ou tranches brutes étaient et sont encore
principalement l’Italie et l’Espagne tant pour le granit que pour le marbre. Les mêmes
pays dominent aussi dans le cadre de l’import de produits finis.

Le Maroc Importe plus de 20.000 tonnes par an de blocs de marbre et de granit. De


même, le pays importe plus de 900.000 m2 de tranches et carreaux en marbre et
granit où le marbre contribue à hauteur de 86%. Le volume des importations de
tranches et carreaux avoisine les 85 MDH, auxquelles s’ajoutent 18.5 MDH au titre des
blocs, ramenant le total des importations à plus de 104 MDH.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 62 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Les importations de tranches et carreaux remplissent le vide issu du secteur industriel


de la pierre dimensionnelle, encore peu développé pour servir un marché aux besoins
grandissants. Le développement d’un tissu industriel structuré assurant la
transformation des tranches, des carreaux, voire le débitage sur mesure des produits
devrait se substituer naturellement aux importations, ou du moins en grande partie.

7.3 Caractéristiques de la concurrence interne

Les acteurs du marché ne semblent pas pâtir d’une concurrence interne acharnée.
Néanmoins, ils se plaignent de l’existence sur le marché de certains matériaux de très
mauvaise qualité commercialisés à des tarifs très bas. Ces produits seraient issus du
circuit informel, pénalisant ainsi les entreprises structurées évoluant dans le secteur du
marbre et du granit.

On peut dire que le secteur se trouve actuellement dans un cercle vicieux: le marché
interne des carreaux parait aujourd’hui saturé par les grands volumes importés a des
prix très bas, surtout d’Espagne. Par ailleurs, l’export est devenu plus difficile à cause
d’une forte concurrence internationale.

Ceci, empêche l’augmentation de la production des usines marocaines, nécessaire pour


amortir les coûts fixes et gagner en compétitivité, engendrant des taux d’utilisation de
la capacité de transformation relativement faibles.

La rupture de ce cercle peut être obtenue par un meilleur contrôle de la qualité des
produits importés, à travers la sensibilisation des utilisateurs marocains à la qualité, et
par le biais d’une meilleure visibilité offerte aux industriels quant à l’engagement de
l’Etat pour le développement de ce secteur.

Cette situation risque de mettre en péril le secteur dans le cas où aucune mesure n’est
entreprise par les opérateurs concernés.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 63 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Schéma synthétisant le cercle dans lequel pourrait évoluer le secteur


d’extraction et de transformation de la pierre dimensionnelle au Maroc

Eliminer les lourdeurs


administratives
(exploitation des
carrières)

Réduire les frais


portuaires à l’export

Introduire des mesures


de contrôle de qualité
des produits importés

Palier la concurrence Favoriser l’exploitation


des produits importés des carrières

Accroître le volume de Réduire les coûts


production locale d’extraction

Réduire les Augmenter


importations l’exportation de blocs

Saturer la capacité des


usines

Moderniser les
investissements dans les
carrières et les usines

Baisser le coût de
production

Ce schéma illustre bien l’imbrication des éléments de l’environnement et


l’impact qu’ils ont sur le maintien du secteur à son stade embryonnaire.
L’industrialisation de la branche passerait donc, et de manière inévitable par
la levée des barrières qui empêchent le développement de ce cercle vertueux..

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 64 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

8. Analyse de l’univers de la demande

8.1 Principaux débouchés : caractéristiques et tendances lourdes

Le marché intérieur du marbre et granit est constitué de 3 principales catégories de


débouchés illustrées ci-après :

Intermédiaires
-
- Intermédiaires Client Final
non structurés
(personnes
Industries de physiques, ou petites - Particuliers
transformation entreprises
du marbre artisanales, parfois - Promoteurs
des poseurs)
- Sociétés tout
corps d’état
Marbriers
- marbriers - Sociétés de
(structures pose
Carrières artisanales,
transformant les
tranches en produits
débités sur mesure

Exportation

8.2 Estimation du marché intérieur

Pour reconstituer le marché du marbre et granit au Maroc, il convient d’adopter


l’équation suivante :

Consommation intérieure (CI) =


Importations (I) -
Exportations (E) +
Production nationale (P)

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 65 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Analyse des exportations

Exportations de blocs de marbre


2515110000 : MARBRES,TRAVERTINS BRUTS OU DEGROSSIS.

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM

POIDS EN TONNES 8 897 13 799 26 433 31 228 32 261 38%

VALEUR EN DH 8 072 723 13 555 764 24 271 716 31 647 209 32 709 358 42%

PRIX MOYEN (DH/T) 907 982 918 1 013 1 014 3%

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du


total01
Suisse 1 595 4%

Arabie Saoudite 121 0%

Chine 701 613 1%

Egypte 98 553 1%

Espagne 1528 1642 2 755 3 782 9%

France 120 106 94 0%

Grèce 1 038 2 203 5 885 10 952 25%

Italie 5 506 9 389 14 071 14 026 32%

Pays Bas 80 0%

Japon 224 0%

Portugal 432 14 026 32%

TOTAL 8 072 13 555 24 272 44 046 100%

Source : OFC

2515120010 : MARBRE,TRAVERTIN EN BLOC,PLAQUES,EPAISSEUR SUPERIEURE A 25CM.

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM


POIDS EN TONNES 2 947 7 292 6 653 5 450 8 168 29%
VALEUR EN DH 4 641 848 9 792 577 8 696 803 9 832 246 11 500 854 25%
PRIX MOYEN (DH/T) 1 575 1 343 1 307 1 804 1 408 -3%
Source : OFC

En % du
PAYS 1998 1999 2 000 2 001 total01

Allemagne 87 1%
Egypte 1 638 3 277 2 099 7 574 78%
Espagne 1 049 265 382 222 2%
France 40 0%
Grèce 1 029 2 669 1 083 0%
Italie 854 3 492 4 458 1 945 20%
Portugal 72 49 0%
Japon 413 0%
Singapour 5 0%
Tunisie 312 0%
TOTAL 4 642 9 792 8 747 9 746 100%
Source : OFC

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 66 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Synthèse des exportations totales de blocs de marbre

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM


POIDS EN TONNES 11 844 21 091 33 086 36 679 40 428 36%
VALEUR EN DH 12 714 571 23 348 341 32 968 519 41 479 455 44 210 212 37%
PRIX MOYEN (DH/T) 1 073 1 107 996 1 131 1 094 0%
Source : OFC

L’export des blocs poursuit un rythme de croissance haussier établit en moyenne à


36% par an sur la période analysée. La majorité des blocs de marbre et de travertin
sont destinés au marché italien, portugais, Grec, voire Egyptien. Les prix moyens à
l’export se sont stabilisés sur les 5 dernières années autour de 1000 DH /T.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 67 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Exportations de tranches et de carreaux en marbre

2515120090 : MARBRE,TRAVERTIN EN BLOC,PLAQUES,EPAISSEUR INFERIEURE A 25CM.


1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM
VOLUME EN m2 1 117 2 609 11 905 9 558 5 547 49%
VALEUR EN DH 87 681 321 649 1 509 179 796 011 993 523 83%
PRIX MOYEN (DH/m2) 78 123 127 83 179 23%
Source : OFC

En % du
PAYS 1998 1999 2 000 2 001
total01
Suisse 5 1%
Allemagne 10 1%
Egypte 133 17%
Espagne 128 390 170 21%
Georgie 24 3%
France 125 76 0%
Grèce 95 0%
Gambie 61 8%
Italie 71 461 268 34%
Japon 6 317 68 9%
Sénégal 10 0%
Portugal 69 170 0%
Koweit 16 2%
Russie 4 1%
Thailande 28 4%
Etats Unis 9 1%
TOTAL 87 322 1 509 796 100%
Source : OFC

6802210010 : PIERRES DE TAILLE OU DE CONSTRUCTION EN MARBRE.

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM


VOLUME EN m2 15 671 22 653 12 713 40 285 78 906 50%
VALEUR EN DH 22 340 966 15 000 047 13 411 739 13 134 720 8 344 411 -22%
PRIX MOYEN (DH/m2) 1 426 662 1 055 326 106 -48%
Source : OFC

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du total01


UEBL 63 4 0%
Canada 8 0%
Suisse 7 8 0%
Allemagne 1 015 1 486 8 30 0%
Arabie Saoudite 14 727 5 0%
Australie 90 15 0%
Comores 3 0%
Emirats A. unis 192 90 0%
Espagne 169 5 385 3%
France 68 1 033 629 47 0%
Grande Bretagne 8 23 15 0%
Grèce 101 472 1 1 179 9%
Guinée 4 9 687 0%
Italie 6 109 11 438 10 808 82%

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 68 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

PAYS 1998 1999 2 000 2 001 En % du total01


Mauritanie 578 0%
Nouvelle-Zélande 1 0%
Pologne 28 0%
Liban 12 0%
Japon 1 353 0%
Libye 549 308 2%
Pays bas 145 1%
Portugal 18 23 0%
Afrique du Sud 121 585 0%
Etats Unis 17 46 171 1%
22 341 14 998 13 413 13 135 100%
Source : OFC

Synthèse des exportations totales de tranches et de carreaux

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM


VOLUME EN M2 16 788 25 262 24 618 49 843 84 454 50%
VALEUR EN DH 22 428 647 15 321 696 14 920 918 13 930 731 9 337 934 -20%
PRIX MOYEN (DH/M2) 1 336 607 606 279 111 -46%

Source : OFC

Rappel des importations totales de tranches et de carreaux

1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 TCAM


VOLUME EN M2 145 187 183 436 316 538 572 378 786 832 53%
VALEUR EN DH 31 137 845 34 817 50 930 64 979 112 70 023 467 22%
462 299
PRIX MOYEN 214,5 189,8 160,9 113,5 89,0 -20%

Le Maroc exporte des quantités relativement faibles par rapport aux volumes
d’importations de produits de marbre transformés sous forme de tranches et de
carreaux. Le C.A à l’export réalisé en 2002, s’est d’ailleurs inscrit en baisse à 9 MDH
par rapport aux exercices précédents. Ces tentatives sporadiques renseignent sur le
degré de compétitivité de l’appareil productif national en terme de transformation de
pierre dimensionnelle

Synthèse des exportations

(En 2002) Marbre


Blocs
- Tonnes 40.428
- kDH 44.210
- Prix moyen (DH/t) 1094
Tranches et carreaux
- m2 84.455
- kDH 9.338
- Prix moyen (DH/m2) 111

Analyse de la production nationale

(En MDH) 2000 2001 VAR.


Production 213 374 76%
Source : MICT

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 69 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

La production nationale recouvre l’ensemble des industries faisant appel au travail de


la pierre. La transformation de marbre, granit et roches ornementales constituent les
plus forts contributeurs. Il nous n'a pas été possible de séparer le marbre et granit du
reste. Nous estimons néanmoins que la marge d’erreur n’est pas significative.

- Synthèse du marché local

(En MDH) 2000 2001 Var.


Production 213 374 76%
Importations 70 101 44%
Exportations 50 58 16%
Marché intérieur estimé 233 417 79%

Le marché intérieur du marbre et granit et du travail de la pierre in extenso a


fortement évolué sur les deux dernières années. La production a progressé de 76% et
les importations ont-elles évolué à 44%. Les exportations progressent également mais
à un rythme moins soutenu.

La consommation nationale de marbre et granit par tête d’habitant s’est établie à fin
2001 à (417/28) = 15 DH/tête d’habitants.

- Evolution des exportations et des prix moyens de vente (blocs, tranches,


carreaux)

- Tendances futures (Projet 200.000 logements, Contrat-programme


tourisme…)

- Marché voué à croître avec le développement des nouvelles constructions à


usage de bureau, de centre commercial, agences bancaires, de sièges de grands
groupes, etc. De même, ce marché peut bénéficier du contrat programme tourisme
(10 millions touristes en 2010) et de la vague de rénovation et de construction des
hôtels au Maroc.

8.3 Synthèse des opportunités et des menaces

Opportunités

- Diversité des marbres et nuances offrant un choix large et varié aux exploitants
- Importance des ressources géologiques de marbre et de granit au Maroc
- Qualité des roches ornementales présentes sur le sol marocain, en particulier au
niveau du marbre
- La distribution structurée du marbre et du granit constitue une véritable niche à
combler
- Mutation des habitudes de consommation et structuration du secteur du
bâtiment
- Le développement technologique.
- L’exigence de qualité globale.
- L’assistance au produit et promotion commerciale

Menaces

- Démantèlement des droits de douanes sur le marbre et granit en blocs, en


tranches, et en carreaux
- Entrée massive de carreaux de mauvaise qualité tirant le marché vers le bas
- L’entrée dans le marché de nouveaux pays producteurs.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 70 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

- La compétition de matériaux alternatifs (carreaux céramiques).

ETUDE BENCHMARKING DE LA BRANCHE


PIERRE DIMENSIONNELLE

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 71 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

9. ETUDE BENCHMARKING : PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS

9.1. Secteur des pierres dimensionnelles

9.1.1 Introduction

En accord avec les décisions prises par le Comité de direction technique de pilotage on
a effectué les visites techniques aux trois pays de la Méditerranée choisis au niveau de
benchmarking, et ce dans le but de tirer des enseignements utiles à la définition des
actions visées au renforcement du système productif marocain.

Les pays choisis pour la branche marbre sont l’Espagne, la Turquie et l’Egypte. L’Italie
est aussi étudiée compte tenu de son expertise constitutive étant le pays de l’expert
et le centre de référence pour l’industrie et le commerce mondial de la pierre.

9.1.2 Analyse des pays de benchmarking

a. Egypte

Programme des visites

On a visité quatre sociétés significatives engagées respectivement dans la fabrication


de produits spéciaux par technologies de découpage avancées (jet d’eau, contourneuse
automatique à outils diamantés, débiteuses à disque, polisseuses), dans la production
de carreaux de marbre et produits de décoration, dans la production de carreaux de
marbre, compositions mosaïque et pièces décoratives et enfin dans la production de
blocs, tranches, carreaux et d’une grande variété de produits finis de marbre et de
granit, standard ou hors-série).

Situation, problèmes et perspectives du secteur de la pierre dimensionnelle

L’Egypte est un des pays émergents dans le panorama mondial des producteurs de
pierres dimensionnelles. Le pays est connu pour le granit, employé dans le passé pour
les grands bâtiments historiques, et aujourd’hui aussi pour le marbre qui s’est imposé
récemment dans le marché international.

Les carrières sont localisées dans les régions entre le Nil et la Mer Rouge, le Galala au
Nord, la Sylvia et le Sunny (variété de la même pierre selon la direction de sciage)
vers le centre, tandis que les granits (rose, rouge, noir et gris) sont extraits au Sud et
au Sinaï.

Malheureusement les données de production plus récentes se réfèrent à 1997 pour


l’extraction en carrière et à 1999 pour le commerce international. Il est pourtant
impossible de donner un cadre bien défini de la situation actuelle réelle et de prévoir
des tendances du secteur dans le futur prochain.

On sait que les paramètres de production ont été en forte croissance pendant les
derniers ans et que le potentiel géologique est important

En 1997, selon les statistiques publiées par l’IMM de Carrara, l’Egypte a produit 48.600
tonnes de marbre proprement dit, 75.600 tonnes de granit et 4.582.200 d’autres
matériaux (calcaires susceptibles de polissage, grès, alabastre, etc.) pour un total qui
approche le niveau de 5 millions de tonnes (un peu moins de 2.000.000 de m3).

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 72 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Sur la base des informations obtenues pendant les visites techniques on a appris que
l’activité d’extraction dans les bassins de production principaux est conduite dans un
ensemble de carrières localisées comme indiqué dans le tableau suivant :

Egypte. Production annuelle brute de pierres dimensionnelles


(en milliers de tonnes) pour les typologies principales

Matériel No. de carrières Production moyenne Total


[t/an] [kt]
Galala 110 7.800 858
Sylvia - Sunny 100 15.600 1.560
Granit 200 5.200 1.040
Total 410 3.458
Information confidentielle

On doit évidemment ajouter au total la chiffre inconnue correspondante aux autres


matériaux.

Egypte. Mouvement commercial (en kt)

Produits Marbre Granit


1997 1998 1999 1997 1998
Import blocs et tranches 70,12 68,80 nd 2,28 7,85
brutes
Import produits finis 3,27 5,26 5,45 1,05 1,49
Export blocs et tranches 70,04 107,11 nd 2,81 1,22
brutes
Export produits finis 5,66 22,43 61,28 2,70 0,75
Source : IMM Carrara.

On voit que :

- Le granit est pratiquement devenu un matériel d’intérêt local (échanges


relativement faibles à l’exception d’une significative importation de produits
bruts) ;
- Il y a une forte tendance vers l’export pour le marbre, soit pour les matériaux
bruts (blocs et tranches : +50%), soit surtout pour les produits finis
(principalement carreaux polis : + 200%) accompagné par une faible régression
de l’import des blocs ;
- On n’importe que des quantités marginales de produits finis.

La situation a été déterminée par les fortes barrières douanières existantes (60% de
charge sur les valeurs de l’import) et par la faiblesse de la monnaie égyptienne qui
dans les deux dernières années a perdu plus que la moitié de sa valeur en rapport à
l’Euro.

L’appareil productif est favorisé par un prix de l’énergie et un coût de la main-d’œuvre


très bas et aussi par des frais de port négligeables. En outre, tous les matériaux
importés (machines, abrasifs, outils, pièces d’usure, matières premières) sont payés
très chers.

Il est difficile de prévoir l’effet immédiat de l’abolition des barrières douanières


annoncée par le Gouvernement. Dans un futur lointain on devra faire un effort de
rénovation technologique générale.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 73 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Structure des entreprises

Il est difficile de donner un portrait de l’entreprise égyptienne typique du fait de la


grande variabilité du secteur.

Il n’y a plus que 15 entreprises de dimension et niveau technologique Européen.

Quelques-unes d’entre elles sont très spécialisées pour des productions de niche,
d’autres ont une structure intégrée et absorbe une typologie de produits diversifiée.

Presque 25% des entreprises de carrière font aussi la première et parfois la seconde
transformation.

Une pluralité de petites usines (de l’ordre de 300, équipées avec un châssis et une
grue) sont sous-traitées pour faire simplement le sciage primaire des blocs en tranches
brutes.

Problèmes ouverts

- Le grand problème de l’industrie égyptienne est dû à la faiblesse de la monnaie


et aux prix très élevés des biens importés surtout les pièces d’équipement
importants. Quant aux outils (meules abrasives, lames diamantées) on cherche de
les fabriquer chez l’usine même quand la consommation est grande;

- En cas d’abolition de la protection douanière on devra se préoccuper de la


compétition des matériaux étrangers sur le marché local et international (surtout le
marbre et le granit chinois).

- On doit introduire des règles pour la gestion de l’activité, au présent conduite


presque sens contrôle: le résultat est un manque de politique des prix pour mieux
valoriser les produits de carrière

- Le coût de l’argent ne favorise pas les investissements (le taux d’intérêt


interbancaire est d’environ 12%)

b. La Turquie

Programme des visites

Les visites et rencontres ont été faites aux Institutions d’instruction supérieure et de
formation professionnelle, è nombreuses carrières et usines de marbre et de granit à
des associations de catégorie.

Cadre général

- Extension du pays: 775.000 km2


- Population : 68 millions d’habitants
- Produit intérieur brut : 172.900 millions de Euro

Situation, problèmes et perspectives du secteur de la pierre dimensionnelle

La Turquie peut être considérée parmi les pays plus importants du monde en ce qui
concerne le secteur de la pierre dimensionnelle, surtout le marbre, le granit étant
encore en position subordonnée à cause du fait que les ressources géologiques se
trouvent dans des zones moins favorisées à l’intérieur du pays.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 74 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Les réserves de marbre, calcaire et travertin, selon une évaluation très récente, sont
montrées dans le tableau suivant.

Turquie. Réserves disponibles pour l’exploitation (en millions de tonnes)

REGION Marbre Calcaire Travertin


Mer de Marmara 3.816 2.316 3
Mer Egée 2.668 455 1.807
Mer Méditerranée 179
Anatolie 3.580 1.448 741
Mer Noire 2.652 26
TOTAL 10.064 7.072 2.577

Les réserves de granit sont plus difficiles à quantifier mais les potentialités sont
probablement très importantes. Une autres outre source d’information fournit des
données plus prudentes.

La dynamique du secteur est témoignée par le grand nombre des titres miniers
accordés au présent: plus de 15.000 permis de recherche, 2.738 autorisations à
l’activité pre-opérationnelle et 3.923 autorisations à l’exploitation.

La vivacité de l’activité en Turquie est mise en évidence aussi par le développement de


la production totale des pierres dimensionnelles pendant les dernières années ( + 19%
par an en moyenne). Pour la plupart il s’agit de marbres et pierres carbonatées en
général, tandis que le granit donne encore une contribution marginale (environ le 5%
du total).

Turquie. Production annuelle brute e pierres dimensionnelles


(en milliers de tonnes).

AN PRODUCTION
1999 1.898
2000 2.205
2001 2.600
2002 3.380

Il est vraisemblable que la production réelle soit encore plus grande puisqu’une partie
(quant même environ 30% selon l’opinion diffusée) est vendue au noir.

Les typologies lithologiques sont très variées et comprennent les pierres de différentes
couleurs (du blanc au noir à travers le rouge, le rose, le vert et le jaune) et aspects
esthétiques (homogène ou hétérogène du point de vue chromatique et de la texture)
avec une prédominance des variétés crème et beige clair.

La valeur totale des matériaux exportés à surpassé pour le marbre le niveau de 260
millions de Euro en 2002 avec une progression spectaculaire pendant les derniers 5
ans (en moyenne + 30% par an).
La contribution majoritaire à cette valeur est due aux produits finis, comme représenté
dans le tableau ci-dessous.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 75 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Turquie. Evolution de l’export de pierres dimensionnelles


(chiffres officielles).

Produits semifinis Produits finis Total


AN (Blocs et tranches)
Quantité Valeur Quantité Valeur Quantité Valeur
[tonnes] [106 Euro] [tonnes] [106 Euro] [tonnes] [106 Euro]
2000 216.569 19,2 514.866 144,8 731.438 164,1
2001 482.969 39,7 611.630 154,3 1.094.599 194,3
2002 898.270 56,3 662.786 207,3 1.561.056 263,4

Structure des entreprises

La production de marbre en Turquie est obtenue dans 1000 carrières à peu près.
Comme résultat des investissements faits à partir de 1990, la structure de
transformation est aujourd’hui composée par un groupe de grandes usines intégrées
(environ 40), un ensemble de 150 usines de taille moyenne, et au moins 2000 petits
ateliers.
Il n’est pas facile de donner un portrait de la Compagnie typique du secteur de la
pierre en Turquie, à cause de la grande variabilité des situations, même dans les
bassins de production caractérisés par une certaine homogénéité.

Les traits communs qui peuvent être observés dans les carrières de marbre sont:

- L’emploi des technologies modernes de production (surtout le fil diamanté).


- Productivité dans l’extraction relativement faible, due au grand nombre d’ouvriers
employés et à un taux de récupération pas très élevé (comparée aux données de
l’Italie et de l’Espagne).
- Dans les bassins plus importants la production moyenne des carrières est d’environ
5000-7000 m3 par an, tandis qu’il y a un grand nombre de carrières marginales
isolées avec une production bien plus faible.
- En Turquie on fait souvent recours, surtout par les entreprises plus grandes, a
formes de sous-traitance, ce qui ne permet pas le calcul de la productivité réelle de
la main-d’œuvre.
- Au côté des machines italiennes on observe une bonne présence de pièces
d’équipement fabriquées en Turquie, bien que de type simple et de moindre
performance.

Concernant la phase de transformation, le niveau technologique est généralement bon


dans les usines plus importantes, équipées avec machines italiennes ou turques.

L’espace à disposition est souvent bien partagé et organisé mais les règles de sécurité
ne son pas toujours respectées (poussière, bruit, interférence homme-machine,
nettoyage du lieu de travail).

L’appareil industriel turque est soutenu par:

- La bonne diffusion dans le territoire de structures d’instruction scientifique et


technique (il y a une dizaine d’Universités qui s’occupent de technologies
d’extraction et aussi des écoles de formation professionnelle dans le domaine des
roches ornementales)
- Des formes associatives efficientes telles que : une Fédération des Associations
de Catégorie (producteurs, transformateurs et fabricants de machines et outils) et
une Association des Exportateurs de Minerais et Métaux (y compris le marbre, le
granit et les pierres)
- La grande diffusion de la culture de la pierre dans le pays depuis les temps des
Romains.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 76 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Problèmes ouverts

Parmi les problèmes mentionnés par les sujets industriels contactés, dont la solution
n’est pas encore considérée satisfaisante, on doit souligner les suivants :

- Aspects normatifs et législatifs pénalisants notamment en ce qui concerne la


livraison des droits d’exploitation en carrière, compensés en pratique par une
certaine faiblesse dans la phase de contrôle de l’activité, conduite presque partout
avec peu de restrictions, y compris celles concernant l’impact sur l’environnement.
- Système de taxation trop lourd.
- Coût de l’argent très cher dans le marché financier.
- Carence d’infrastructures surtout en ce qui concerne le réseau routier et
l’approvisionnement aux carrières de l’eau et de l’énergie électrique. Toutefois on
doit dire que ce type de problèmes n’intéresse que les sites éloignés, tandis que
les bassins principaux de production sont généralement bien servis.
- Le transport à l’intérieur du pays est toujours par camions, ce qui pénalise
beaucoup l’industrie marbrière à cause des grandes distances des ports
d’embarquement pour l’exportation et du prix très cher des carburants.
- Les ports d‘embarquement son plusieurs et bien distribués mais il n’y a pas des
zones réservées au stockage et aux opérations de mise en FOB des produits.
- Le taux de récupération pierre est faible dans les carrières et aussi dans les
usines, et le problème de l’aménagement ou, si possible, de la valorisation
économique des grands volumes de rejets reste encore irrésolu.
- Il est difficile de trouver du personnel qualifié tant au niveau de cadres et
techniciens que d’ouvriers, malgré les structures de formation existantes.
- La grande oscillation des prix est un grand obstacle à la programmation
rationnelle des investissements et de l’activité de production.
- Le marché intérieur est sens règles: le commerce est conditionné par une faute
de contrôle de qualité.
- Les actions de promotion de la pierre à l’intérieur et à l’extérieur du pays
devraient être poussées.

Toutefois, malgré ces problèmes parmi lesquels le haut prix de l’énergie est peut être
le plus important, la situation générale de la Turquie est relativement satisfaisante et
permet à l’appareil productif de se présenter avec une bonne compétitivité
internationale, comme en témoigne l’évolution et les projections des paramètres
industriels et commerciales.

Solutions envisagées

Pour améliorer la situation, les solutions à court terme pour les problèmes sous
mentionnés sont :
- La simplification de la loi minière.
- Eliminer les restrictions bureaucratiques pour attirer les investissements.
- Introduire des formes de soutien financier aux entreprises et réduire les taxes.
- Améliorer les infrastructures
- Favoriser la réunion en consortium des petites entreprises pour créer des
structures de services d’intérêt commun
- Développer le système de transport par chemin de fer.
- Soutenir le progrès de l’apparat industriel à travers la recherche scientifique et
technologique au but d’augmenter les productivités dans les différentes phases du
cycle de production.
- Promouvoir, étendre et encourager la formation de personnel qualifié pour la
production et améliorer le niveau de préparation du management
- Utiliser les matériaux locaux dans la construction des grands bâtiments publics
- Organiser la participation et la présence des matériaux, produits et compagnies
turques aux Foires internationales du secteur.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 77 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Parmi les actions a long terme les indications portent sur :

- Une investigation géologique finalisée à l’inventaire détaillé (avec fiches de


caractérisation technique) des ressources de pierres dimensionnelles dans le pays.
- La préparation des cartes géologique à grande échelle (1/25.000 ou au moins
1/100.000)

c. L’Espagne

Programme des visites

On a visité les principales institutions gouvernementales (université, office géologique,


laboratoire de caractérisation) et des associations de catégorie.

Cadre général

- Extension du pays: 506.000 km2


- Population: 39,4 millions d’habitants
- Produit intérieur brut: 518.170 millions de Euro

Situation, problèmes et perspectives du secteur de la pierre dimensionnelle

Les données statistiques 1996-2000 montrent que la production brute en carrière du


secteur du marbre et du granit en Espagne a été caractérisée par une tendance assez
régulière avec un taux d’augmentation constant, quoique plus fort dans le cas du
marbre qui à presque doublé de volume pendant les cinq dernières années

La stagnation du 1999 et 2000 est due à la chute de la contribution des autres


matériaux en rapport avec la période précédente (presque la moitié). L’ardoise se
maintient toujours sur un niveau très stable. Le marbre est le matériel plus
représentatif (presque 55 % du total) suivi par le granit (moins de 20%).

On doit signaler que les donnés provenant d’autres sources (tel que FDP, la fédération
espagnole des pierres naturelles) sont dans certains cas assez différents, surtout pour
le granit (+ 60% ! selon les données de 2000).

Espagne. Production annuelle brute de pierres dimensionnelles (en kt).


Données statistiques élaborées

1996 1997 1998 1999 2000


Marbre 1.880 2.166 3.029 3.338 3.757
Granit 884 996 1.017 1.061 1.238
Autres matériaux 1.282 1.747 1.708 840 928
Ardoise 731 707 751 707 751
TOTAL 4.777 5.616 6.505 5.946 6.674
Source : IGME (Institut Géologique et Minier de l’Espagne).

La valeur de la production des carrières en 2000 chez la carrière a été évaluée à plus
de 630 millions d’Euro, dont 8,8% correspondant au granit, 45,7% au marbre, 42,7 %
à l’ardoise et le reste (2,8%) aux autres matériaux.

Dans la même période la valeur de la production a enregistré une croissance


constante comme en témoigne dans le tableau suivant :

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 78 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Espagne. Valeur de la production brute près la carrière (en millions d’Euro).

1996 1997 1998 1999 2000


Marbre 148 155 196 228 293
Granit 37 37 39 45 58
Autres matériaux 10 13 15 18 14
Ardoise 136 148 162 198 271
TOTAL 331 353 412 489 636
Source: IGME (Institut Géologique et Minier de l’Espagne).

On peut estimer que la valeur totale de la production des pierres transformées dans les
usines nationales (en incluant l’ardoise qui est déjà traitée à l’origine) pourrait avoir
surpassé le niveau des 3.000 millions d’Euro (valeur adjoint pour le pays : + 371%).
La valeur du granit élaboré surpasse celle de l’ardoise et s’approche de celle du marbre
qui toutefois représente encore presque la moitié du total.

Le commerce extérieur de la pierre ornementale et de construction est très active


pour toutes les typologies de matériaux et dans les deux directions.

Dans l’an 2000 l’importation a intéressé 959,5 kt correspondantes à une valeur de 222
millions d’Euro, avec une augmentation sur l’an précédent de 11,9% en quantité et de
20,6% en valeur. L’importation regarde principalement le granit (60% en quantité et
50% en valeur).

L’exportation est augmentée avec un taux de 7,8% en quantité et de 19,8% en valeur


atteignant le niveau de 1,992 millions de tonnes (valeur correspondant : 854 millions
d’Euro).

Le mouvement registre des données de quantité presque uniformes entre granit,


marbre et ardoise, mais les deux derniers gagnent en valeur sur le granit (35%
chacun contre 20%).

Les pays clients pour l’exportation sont principalement l’Italie, l’Afrique du Sud et
l’Extrême Orient pour les blocs et les Etats-Unis et la France pour les produits finis de
marbre ; encore l’Italie suivie par Taiwan pour les blocs et le Portugal, l’Allemagne et la
Chine pour les produits finis de granit.

Structure des entreprises

Branche du granit

Malgré les différences sur les données de production entre les sources, l’information
est plus fiable en ce qui concerne le nombre de carrières et la force travail.

En 2000 il y avait 182 carrières déclarées ouvertes en employant 1.390 ouvriers. Pour
l’an suivant la FDP donne 189 carrières gérées par 117 Compagnies, avec 1.800
ouvriers.
La zone de production plus importante est la Galicia suivie par l’Extremadura e les
régions du centre de l’Espagne
.
La structure des entreprises est très variée. Il y a un group d’entreprises où la filière
de production entière est développée de l’extraction jusqu’aux produits finis. Quelques-
unes unes entre elles font aussi de l’exploitation directe à l’extérieur pour les
matériaux que l’on ne trouve pas en Espagne (production additionnelle d’environ
20%), en atteignant des avantages sur le plan de la productivité.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 79 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

De l’autre côté il y a un nombre d’entreprises qui font seulement du façonnage et


finissage en utilisant des blocs achetés dans le marché local ou importés. Selon les
données FDP (2000), à peu près 4.510 personnes (auxquels l’on devrait ajouter une
proportion de 15-20% de main-d’œuvre indirecte) étaient employées dans les usines
de transformation, avec un rapport de 2,5 :1 sur les employés de la phase extraction.

La branche granit s’est développée grâce à une bonne tournure de l’export des
produits finis, accompagné par une baisse de le vente des blocs, ce qui confirme la
compétitivité de l’industrie de transformation locale.

Branche du marbre

L’Espagne est le deuxième pays producteur de l’Union Européenne après l’Italie avec
plus de cent variétés de matériaux. La production est concentrée surtout dans trois
régions : Almeria (42%), Alicante (36%) et Murcia (9%).

Les données de l’an 2000 indiquent qu’il y avait 251 carrières en exploitation avec
1.622 ouvriers. Si l’on considère aussi la pierre calcaire et le grès carbonatées le
nombre des carrières devient 488 (2.786 ouvriers).

Aussi dans la branche marbre, il y a des entreprises qui s’occupent de l’extraction et


d’autres qui travaillent dans la phase de transformation. Mais la distinction n’est pas si
claire comme pour le granit puisqu’un grand nombre d’entreprises d’exploitation ont
aussi des petites usines de transformation à côté de la carrière pour la valorisation des
blocs informes.

Les entreprises engagées dans la phase extraction étaient 279 tandis que celles
engagées dans phase transformation étaient environ 700 (233 desquelles dans la seule
région de Almeria). Les données indiquent aussi que les ouvriers des usines étaient
16.785 avec un rapport d’environ 10 : 1 sur la force travail extraction.

Le commerce extérieur présente des chiffres en croissance en excluant la quantité de


produit fini importé qui est en diminution (mais pas la valeur qui bénéficie de
l’augmentation des prix de vente unitaires).

d. L’Italie

L’Italie a été comprise entre les pays de benchmarking étant le point de référence pour
l’industrie mondiale de la pierre (tradition, niveau de production, progrès
technologique, connaissances scientifiques, expérience consolidée, contrôle du marché)

Cadre général

- Extension du pays: 301.000 km2


- Population : 58 millions d’habitants
- Produit intérieur brut : 956.520 millions de Euro (donnée 2002)

Situation, problèmes et perspectives du secteur de la pierre dimensionnelle

La production de blocs en Italie pendant les cinq dernières années couvertes par des
statistiques officielles est montrée dans le tableau suivant:

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 80 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Italie. Production annuelle brute de pierres dimensionnelles (en milliers de tonnes).

1997 1998 1999 2000 2001


Marbre 5.265 5.064 4.804 5.037 nd
Granit 2.140 1.991 1.135 1.264 nd
Autres pierres 2.308 2.374 3.817 3.828 nd
Total [kt] 9.713 9.428 9.757 10.130 10.464
[103 m3] 3.735 3.626 3.753 3.896 4.025
Source : IMM (Internazionale Marmi Macchine).

Quoique le total se maintient stable et même en légère augmentation après la


déflexion du 1998, on doit signaler l’état de crise du granit, confirmé par les données
non officielles des ans suivants, due à la forte compétition des granits d’importation,
surtout de la Chine.

Italie. Mouvement commercial (en kt)

Produits Marbre Granit


1999 2000 2001 1999 2000 2001
Import blocs et 310,2 381,4 432,0 1.702,1 1901,6 1725,8
tranches brutes
Import produits finis 48,53 52,65 48,91 93,74 11,9 110,9
Export blocs et 615,9 779,8 754,2 193,2 207,6 184,6
tranches brutes
Export produits finis 1402,8 1455,2 1375,9 1184,2 1282,7 1200,5
Source : IMM Carrara

En ce qui concerne l’import, les pays fournisseurs des matières premières sont
principalement le Brésil, l’Inde, l’Espagne et l’Afrique du Sud pour le granit, la Turquie
et l’Egypte pour le marbre, tandis que la Chine s’est imposé comme le principal
partenaire pour l’import des carreaux de granit qui arrivent aux ports Européens à des
prix incroyablement bas.

On exporte des blocs de granit, surtout en Allemagne, et de marbre à différents pays


de l’Asie (Moyen et Extrême Orient) e de l’Afrique Méditerranéenne et en Espagne.

Quant aux produits finis on doit mentionner le débouché de l’Allemagne, suivie par les
Etats Unis et les pays Alpins limitrophes pour le granit, et les pays Arabes et les Etats-
Unis pour le marbre.

L’apparat industriel est très consolidé avec une certaine compensation entre les
initiatives nouvelles et celles destinées à l’extinction physiologique. Au niveau
d’entreprise, la tendance à l’expansion est contrôlée, tant à la phase d’extraction
comme de transformation, aussi à cause de la pression de la concurrence
internationale.

Ce fait est reflété par la constance des productions de matières premières et de


produits finis pendant les années dernières et par une balance commerciale
relativement stable.

La structure du secteur productif actuel, renforcé par une série de facteurs favorables
(ressources exploitables, expérience industrielle et savoir-faire, connaissances
scientifiques et technologiques) et par le développement équilibré du processus de
croissance permet d’aborder sens panique les problèmes conjoncturels vis-à-vis d’une
compétition internationale très poussée.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 81 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Toutefois, malgré ces points de force, l’industrie Italienne a du accepter quelques


défaillances dans les deux ans derniers, dues à la faiblesse du marché Allemand et à
l’invasion Chinoise des marchés dominés dans le passé par la présence Italienne.

La branche granit en particulier a essuyé les conséquences de cette situation, sous


forme d’une récession importante des productions, tant de matière première que de
produits finis.

Structure des entreprises

La structure des entreprises typiques du secteur des pierres naturelles en Italie


présente des analogies étroites avec l’Espagne qui est presque réussie à annuler le
décalage traditionnel entre les deux pays sur le plan technologique et commercial.

A ce propos, il semble intéressant de fournir des données récentes se référant aux


prix de marché moyen des produits de pierre dimensionnelle en l’Espagne et en Italie.

Espagne et Italie. Valeur unitaire des produits (Euro/t).

Produits Espagne Italie


Import Export Import Export
Marbre brut 232,80 421,80 202,39 225,90
Granit brut 173,76 119,62 224,57 269,65
Marbre traité 479,81 716,41 624,43 682,08
Granit traité 401,93 575,41 455,00 831,64

Facteurs de succès

Les points de force de la structure industrielle Italienne sont représentés par :

- Un bon appui par les structures d’instruction supérieure (il y a en Italie cinq
écoles universitaires où on donne des cours et on fait de la recherche
scientifique et technologique sur les sujets de la pierre). Il y a aussi des écoles
professionnelles au niveau des techniciens et un centre très renommé pour les
travaux artistiques en marbre.
- Organisation de foires et de congrès spécifiques (on tient deux foires
internationales annuelles en Carrara et en Vérone et plusieurs manifestations
régionales).
- On publie beaucoup sur les thèmes généraux et spécifiques de la pierre (cinq
revues techniques principales, monographies, catalogues des matériaux,
produits et entreprises). L’information est complétée à travers le réseau
Internet.
- L’Italie dispose de laboratoires pour les essais technologiques et la
caractérisation des matériaux et de centres de certification.
- La cartographie technique et est suffisamment développée aussi que la base
géologique
- A côté de la structure productive s’est formé un très fort groupe de fabricants
de machines, équipement et outils pour le travail de la pierre. Ces sociétés
donnent aussi l’assistance aux entreprises et l’expertise pour les projets des
carrières et des usines, en intégrant le système des institutions publiques et
privées et les études professionnelles d’ingénieurs, géologues et architectes.
- Les associations de catégorie sont nombreuses et très bien organisées au
niveau national et régional.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 82 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Parmi les problèmes encore irrésolus on doit mentionner l’extrême lenteur des
procédés de livraison de l’autorisation à l’exploitation carrière et les restrictions et les
contrôles très sévères et parfois excessifs concernant l’impact sur l’environnement.

9.1.3 Participations à l’étranger

Dans le secteur marbre, il y a des différentes schémas de partenariat, soit des


participations au capital de sociétés opérant à l’étranger soit à la gestion (et la
propriété totale) d’autres compagnies. Dans certains cas on a établi de formes
spéciales de collaboration telles que : fourniture des machines pour l’activité de
carrière et restitution du montant dans un temps fixé à travers la livraison de blocs è
un prix unitaire déterminé, expertise en change de la mise à disposition privilégiée de
blocs, etc.

L’Italie, par exemple, est directement présente dans plusieurs pays (Brésil, Arabie,
Turquie, Argentine, Venezuela, Afrique du Sud, Ukraine, Russie, …) surtout dans
l’exploitation des carrière et dans la construction et la commercialisation des machines
et d’outils pour l’extraction des blocs et leur transformation en produits finis.

L’Italie a aussi à l’étranger des compagnies commerciales de produits finis


(showrooms, entrepôts, activités de service) dans plusieurs pays soit directement soit
à travers des participations auprès des producteurs ou des grands distributeurs locaux.

9.1.4 Droits de Douane

Cette catégorie de coûts comprend plusieurs éléments allant des droits de douane en
soi, les taxes et impôts sur ces droits, les assurances, les coûts des contrôles et
vérifications techniques etc. Enfin, une série de coûts que les pays utilisent pour
protéger leur marché.

En plus des « droits » officiels, on a indiqué d’après des expériences documentées les
chiffres suivants en % sur la valeur.

Droits de douane à l’importation des produits des deux branches

Espagne 0%
Turquie 0%
Italie 0%
Egypte 48%
Maroc 45%

Il est conseillé de documenter la nature et le niveau et la destination du produit avec


une certification de produit (E.N et ISO) et des déclarations de qualité.

9.1.5 Transports

Pour le marché intérieur dans les pays européens, les blocs et les produits finis sont
surtout transportés par camion (au moins 80%) aussi à travers la mer on remorques
(entre la Sardaigne et l’Italie) , le reste par chemin de fer.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 83 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

En général, on livre les blocs dans les carrières chargés sur remorques de camions
articulés ou dans les usines, sur palettes protégées par des films en plastique, en
cartons ou dans boites en polystyrolène ou en bois, selon les marchés et les clients.

Il en va de même pour les exportations outremer mais dans des containers fermés.

Le coût spécifique du transport entre usine – port - bateau est payé par le client. Il est
fonction du poids, de la valeur, du choix du port, etc. et se situe autour de 5 à 10% e
la valeur du matériel. Il dépend aussi du « marché » du transport où des
professionnels se chargent de tout (documents, permis et assurances) jusqu’au port de
destination et pas seulement des frets.

9.1.6 Investissements
Il faut distinguer entre les vrais investissements en technologie (qui sont après amortis
selon différentes méthodes) et les autres dépenses qui sont attribuées directement aux
coûts.

Investissements techniques

Pour les investissements techniques, sont seulement considérés les machines,


équipements, installation de lignes, technologie complémentaire. Les ateliers, terrains,
devraient être considérés hors investissements productifs etc.

En général, dans les pays considérés, il n’a pas eu d’aide spécifique de l’Etat à
l’industrie. Ainsi le secteur des pierres dimensionnelles, aussi comme d’autres branches
de l’industrie, a pu bénéficier de quelques réductions d’impôt ou de facilitations
bancaires.

En Egypte, par exemple, afin de favoriser la décentration vers les villes du désert
(Sadat City, 6 Octobre, Heliopolis) on a fourni aux entreprises intéressées à s’y
installer le terrain, la connexion à l’eau, à l’électricité, aux autoroutes à des coûts tout
à fait symboliques. Les industries ont eu recours à l’autofinancement à travers des
instituts de crédit industriel du leasing, des avances sur crédits à l’export.

L’évaluation (en pourcentage du chiffre d’affaires) des investissements techniques


reflète l’état de santé des industries dans les différents pays, les conditions de
l’économie, la phase balancée entre la demande et l’offre, les possibilités du
« bâtiment », de la politique du logement de l’Etat.

On a recoupé différentes sources et extrapolé plusieurs informations et pour


synthétiser un cadre comparable des investissements en pourcentage sur la chiffre
d’affaires. Les données moyennes pour le secteur ont une valeur de simple orientation,
étant donné la grande variété des entreprises et les différences entre les activités en
carrière et à l’usine.

Investissements technologiques dans les carrières et les usines

PAYS INCIDENCE [%]


Espagne 5-10
Turquie 1- 2
Italie 4-8
Egypte 10-12
Maroc 4-5

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 84 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

9.1.7 Analyse des coûts de production


Avant de traiter de coûts moyens de production, et si possible, des coûts spécifiques
pour des typologies qui diffèrent beaucoup entre elles, on doit examiner les
pourcentages du coût industriel complet dans les trois composants principales
suivantes :

Depuis quelques années, l’Association italienne divise les coûts en :


A) Coût technique
B) Coût des ventes
C) Coût administratif

a. Coût technique (ou coût de fabrication)

Il est formé des :

Matières premières (blocs ou tranches brutes)


Main d’œuvre
Energie électrique
Outils de production (fil diamanté, lames, disques, abrasifs)
Eau et traitements
Equipements, maintenances, pièces de rechanges…
Emballages
Autres

Pour l’Italie, en résumé et en moyenne, la division des coûts technique se présente


comme suit :

Matière premières 31 %
Main-d’œuvre 16 %
Energie 15 %
Eau 6%
Lames Disques et Abrasifs 32 %

b. Coût des ventes

Il est formé de :
Commissions et primes
Marketing, publicité, foires, promotions
R&D sur le produit
Personnel de vente

c. Coût Administratif

Il est formé de :
charges financières
Amortissements
Frais généraux
Outsourcing/achats
Personnel Administratif

Dans la catégorie « achats services extérieurs » est comprise une bonne partie des
coûts de recherche sur les technologies et les produits, les certifications, alors que
dans les frais généraux est inclue une partie des frais du contrôle de qualité, services
après vente et formation extérieure.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 85 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

A titre indicatif, les dépenses en marketing – produit, en R&D, et contrôle qualité,


représentent 1 et 2 % des coûts totaux dans les entreprises d’Italie, Turquie et
Espagne.

Il est à présent important d’examiner de plus près les aspects liés à la formation.

9.1.8 Formation
Quasiment dans toutes les entreprises, la formation du personnel générique (ouvrier
non qualifiés) est faite directement sur la place de travail par le personnel avec la plus
grande ancienneté de service et expérience, sous la responsabilité des techniciens du
laboratoire etc.

Les cadres et ouvriers spécialisés (responsables de carrière et de département de


l’usine, mécaniciens d’entretien, etc.), sont d’une part recrutés chez les « voisins » et
donc déjà formés au savoir-faire acquis sur le terrain et de l’autre part parmi les
licenciés par les écoles techniques.

En Italie, Espagne et en Turquie, le système de formation est organisé de cette façon.


En Italie, beaucoup de formation est faite aussi au personnel étranger.

Pour la formation administrative, logistique, en systèmes de gestion informatisés, il y a


de nombreux cours non spécifiques, organisés par plusieurs institutions dans chaque
pays.

9.1.9 Gestion des carrières

Formellement dans tous les pays considérés il y a des « lois minières » qui sont
souvent très âgées (datées de plus de 80 ans), de plus la gestion est attribuée à de
nombreux Ministères et/ou Institutions administratives, qui ont également le pouvoir
de décision ou seulement de limitation et de veto.

Par conséquent ces lois sont souvent très paralysantes, à cause du long temps de
livraison des titres miniers, et aux modalités contradictoires du procédé
bureaucratique.

Les bureaux intéressés sont :


- Le Ministère de l’Industrie,
- La Division des activités d’extraction,
- Le Ministère des Transports,
- Le Ministère de l’Intérieur,
- Le Ministère de la Défense,
- Le Ministère de l’Agriculture.
- Le Ministère des eaux et forêts,
- Chasse et pêche,
- Région-Montagne,
- Protection Civile, etc.

Les instances administratives sont représentés par :


- Région,
- Province,
- Communauté,
- Territoire à statut spécial,
- Les Comités de « verts ».

Ainsi pour une première requête d’exploitation, il faut souvent jusqu’à cinq années
avant d’avoir un permis d’exploitation en Italie et en Espagne. Dans les temps récents

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 86 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

l’ iter bureaucratique est devenu encore plus compliqué à cause des restrictions posées
par la protection de l’environnement. Pour contre quand on dispose d’une ancienne
concession, le renouvellement de cette dernière ne prend pas beaucoup de temps.

Par contre en Turquie on commence à creuser même avant de faire la demande de la


concession et l’activité des matières premières a fortement augmentée les dix
dernières années et elle est devenue ainsi une grande industrie de raffinage qui
s’exporte.

En Egypte le seul obstacle à l’obtention du permis est représenté les institutions de


sûreté publique et par la structure militaire qui ne donne pas facilement accès à
l’exploration et à la recherche sur des immenses territoires définis zones militaires
stratégiques. Par contre, au dehors de ces zones, les permis d’exploitation sont
obtenus très facilement et rapidement (moins d’un mois). L’exploitation non autorisée
est relativement fréquente.

En Turquie et en Egypte il n’y a pratiquement aucune restriction en ce qui concerne


l’impact sur l’environnement lié à l’activité de carrière.

En conclusion, c’est la machine bureaucratique qui conditionne lourdement la matière


et seulement la volonté politique peut la sensibiliser.

Concernent la validité temporale du permis, généralement en Italie la durée est au


minimum de dix ans avec renouvellement presque automatique tous les cinq ans.

9.1.10 Données comparatives des pays de benchmarking

Une comparaison entre les cinq Pays considérés dans ce projet en ce qui concerne le
secteur de la pierre (on n’a pu avoir les informations nécessaires pour la Tunisie) a été
faite en utilisant les données officielles (quand étaient disponibles) et les informations
obtenues au cours des visites techniques, complétées par des connaissances et
expériences personnelles.

A cause de la pauvre fiabilité de certaines informations mais surtout en considération


de la grande variabilité des situations, typique du secteur de la pierre, les résultats de
la comparaison ont simplement une valeur d’indication.

En particulier il est difficile d’identifier pour chaque pays le profil de l’entreprise


typique dans les phases de l’exploitation carrière et du traitement à l’usine, pour les
deux branches du marbre et du granit qui présentent des différences très fortes sur le
plan technologique et économique.

Les différents prix des principaux facteurs de production sont montrés dans le tableau
suivant.

Coût des facteurs de production

FACTEURS Egypte Espagne Turquie Italie Maroc


Energie électrique [€/kWh] 0,02 0,062 0,08 0,09 0.076
Gasoil [€/l] 0,08 0,9 0,7 0,8 0,52
Eau [€/m3] 0,10 0,45 0,63 1,45 0,56
Main-d’œuvre [€/an] 2.200 32.000 6.600 35.000 2.600

Les paramètres de la production des différents pays sont montrés dans le tableau
suivant.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 87 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Données globales de production (publiés ou estimés)

Egypte Espagne Turquie Italie Maroc


Extraction carrière [kt] 4.580 6.670 3.380 10.500 166
Production usines (scié) [103 m2] 90.000 167.000 85.000 260.000 1.130
Employés directs** carrière 13.000 4.600 3.600 6.800 2.200
usine 18.000 16.700 12.500 25.000 en total
Unités productives*** carrière 420 450 800 1300 35
usine 350 1100 2200 2800 25
Productivité [m2/homme-an] 5.000 10.000 6.800 10.500 1.130

* Evaluée pour 1,5 cm d’épaisseur moyenne


** Evaluée sur la base des résultats de l’analyse par échantillon
*** Pour le groupe d’entreprises significatives

On a essayé de construire les prix de revient pour une entreprise hypothétique de


dimension moyenne (capacité de production : 300.000 m2/an au sciage; 250.000
m2/an au polissage et 10.000 m2/an au débitage) qui utilise des technologies
conventionnelles.

Les amortissements et les dépenses générales sont difficiles à calculer puisqu’elles


varient beaucoup selon le contexte national.

Les résultats sont donnés dans les tableaux suivants :

Prix de revient approximatif de l’activité de transformation


pour une usine hypothétique de la même taille [€/m2]

USINE Egypte Espagne Turquie Italie Maroc


Productivité [m2/homme-an] 5.000 10.000 6.800 10.500 2.100
Matière première 4,50 6,50 5,50 6,73 4,50-8*
Main-d’œuvre 0,44 3,20 0,97 3,33 1,24
Energie 0,32 3,16 2,85 3,32 0,84
Eau 0,23 0,42 0,59 1.35 0,52
Lames Disques et Abrasifs 10,40 6,50 6,50 6,96 7,80
Prix de revient 15,89 19,78 16,41 21,69 14,90
* cette fourchette traduit les minima et maxima du coût de matières premières tel qu’il ressort des analyses
des experts et leurs observations des industries de transformation

Le prix de revient a été calculé dans les conditions suivantes :

- Coût des matières premières déterminé avec un certain décalage pour le Maroc,
l’Egypte et la Turquie due à l’utilisation partielle de matériaux locaux moins chers.,
- Productivité moyenne résultant des données de production et de force travail
déclarées au cours des visites techniques aux pays de benchmarking. Pour le Maroc
la productivité a été augmentée en considération du fait que les basses valeurs
moyennes actuelles sont le résultat de la présence de quelques usines marginales.
- Consommation d’énergie typique des technologies employées dans le cycle de
production à l’usine de transformation.
- Prix des fournitures (lubrifiants, outils, pièces d’usure) presque le même dans
tous les pays mais sujets à la surcharge douanière si le cas.

Le résultat montre que le Maroc semble le pays plus favorisé aussi en rapport à
l’Egypte, très pénalisé à cause de l’importation des consommables.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 88 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Si l’on considère les amortissements les positions se rapprochent entre elles dû au fait
que la Turquie fabrique des machines et que l’Egypte doit importer tous les
équipements.

Toutefois, comme l’on a discuté dans le paragraphe 4.3.1, le coût de revient des usines
marocaines est actuellement plus haut, étant d’environ 20 €/m2, proche à celui de
l’Italie et de l’Espagne.

On n’a pas pu faire le même pour les carrières à cause de l’extrême variabilité des
situations.

Les cinq pays présentent aussi des conditions assez différentes an ce qui concerne
l’environnement culturel, social, technique et économique dans lequel les entreprises
travaillent comme montré dans les deux tableaux suivants.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 89 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Support à l’industrie

Egypte Espagne Turquie Italie Maroc


Instruction Universitaire * *** ** *** *
Ecoles professionnelles * ** *** ** *
Foires et Congrès * ** ** *** **
Revues techniques, *** ** *** *
monographies
Catalogue matériaux e produits * ** ** *** *
Diffusion de l’information WEB * ** ** *** *
Laboratoires * *** ** ** *
Certification ** ** **
Etudes d’Ingénieurs et * ** ** *** **
Architectes
Cartographie technique * *** ** *** *
Investigation géologique de base ** * ** *
Construction de machines ** ** ***
Prod. outils et consommables * *** ** *** *

* insuffisant
** moyen
*** bon

Autres facteurs

Egypte Espagne Turquie Italie Maroc


Protection de l’environnement * *** * *** **
Degré de syndicalisation ** * *** **
Crédit industriel * ** * ** *
Simplification bureaucratique *** ** *** * **
Associations * *** *** *** **
* niveau bas
** moyen
*** haut

Suite à l’analyse benchmarking, et à la lumière de ce qui précède, il convient à présent


de positionner le Maroc, et porter une appréciation sur les principaux atouts et
handicaps conditionnant le développement de sa branche pierre dimensionnelle

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 90 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

ANALYSE DES FORCES, FAIBLESSES,


OPPORTUNITES, MENACES (SWOT)

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 91 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

10. ANALYSE DES FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITES, MENACES


(SWOT)

10.1 Branche des pierres dimensionnelles

10.1.1 Points forts

- Variété des matériaux


- Consistance des ressources (surtout pour les travertins, le jaune et certains
typologies de marbre) avec des possibilités d’augmentation à travers la
recherche
- Qualité du matériel généralement appréciable
- Bonne préparation des entrepreneurs
- Coût compétitif de la main-d’œuvre
- Possibilité d’innovation technologique dans les carrières de grande dimension
- Localisation favorable des usines proches des ports (Casablanca, Agadir)
- Dans les usines de pointe on dispose de machines modernes et d’une
organisation de la production suffisamment soignée
- L’approvisionnement des matières premières peut être assuré sans problèmes
particuliers
- Bonne disposition au savoir-faire de la main-d’œuvre marocaine
- Qualité de la production appréciable

10.1.2 Points faibles

- Absence d’un plan national de l’activité d’extraction avec des règles précises
- Manque de visibilité pour l’investisseur, issu des procédures actuelles relatives à
l’activité d’extraction. (durée des permis, mode d’attribution des carrières, etc)
- Difficultés bureaucratiques pour l’obtention des droits d’exploitation
- Coût disuasif des frais portuaires concernant l’export des blocs
- Disponibilité insuffisante de cartographie technique
- Manque d’infrastructures (approvisionnement d’eau, liaison au réseau électrique
public, routes d’accès précaires)
- Enclavement de certaines régions abritant des carrières et cherté du coût du
transport (prix du gasoil élevé comparé à celui de l’Egypte, parcours long et
tortueux des carrières aux usines)
- Frais portuaires pour le transport en vrac, notamment des blocs
- Manque de ligne régulière pour le transport de vrac
- Taille moyenne des usines trop petites
- Bas niveau de formation de la main-d’œuvre
- Machines obsolètes dans les usines anciennes
- Problèmes d’espace
- Machines et fournitures (outils diamantés, pièces d’usure, components)
importés à des prix trop chers
- Entretien des machines souvent insuffisant (on ne fait que rarement de
l’entretien programmé)
- Récupération partielle des eaux et des déchets

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 92 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

D’autres problèmes ont été rencontrés au niveau des entreprises :

- Absence de certification des entreprises et des produits


- Manque d’un support technique extérieur et commun (laboratoire de
caractérisation, station d’essai, écoles de formation professionnelle, études
d’ingénierie pour les projets d’extraction et valorisation, cours d’instruction
universitaire sur les activités liées à la pierre, statistiques officielles de la
production et du commerce, observatoire économique national)
- Manque d’une association des entreprises capable de défendre et supporter les
intérêts du secteur

10.1.3 Menaces

Le secteur de la pierre naturelle est toujours sous pression par une forte compétition
internationale due à :

L’importation massive de carreaux à des prix très bas

Aujourd’hui on importe au Maroc surtout de l’Espagne des grands volumes de carreaux


de seconde ou troisième choix à des prix très bas, de l’ordre des 80 DH à 100 DH le
m2 ou moins, prix établis en deça des prix de revient marocains et espagnols.
Etant donné que le marché marocain est plus sensible au prix plutôt qu’à la qualité les
produits importés sont préférés aux carreaux de production locale menaçant
sérieusement l’industrie d’extraction et de transformation de blocs, de tranches et de
carreaux. En outre, l’exportation des blocs marocains est empêchée par des frais
portuaires élevés.

L’entrée dans le marché de nouveaux pays producteurs.

La production mondiale de pierres dimensionnelles a augmentée d’une façon


spectaculaire avec une accélération pendant les derniers trente années, atteignant le
niveau de 40 millions de tonnes par an à l’extraction, entre marbres et granits.

A ce chiffre le marbre donne encore une contribution prédominante (presque 60%) sur
le granit mais ce dernier s’est imposé comme le matériel par excellence dans les
revêtements externes, tandis que le marbre est toujours préféré pour les revêtements
internes.

L’expansion de la demande est due à l’utilisation des pierres dimensionnelles, dans les
bâtiments et le génie civil, pas seulement comme matériaux d’ornementation mais
surtout comme composants structurels des constructions.

De plus, le marbre et le granit trouvent une variété d’autres applications,


traditionnelles ou nouvelles, telles que la fabrication d’objets, la décoration urbaine, le
dallage routier, la restauration des centres historiques.

Dans un passé récent, la production venait d’un groupe de pays de tradition millénaire
en en ce qui concerne l’utilisation de la pierre (l’Italie, la Grèce, l’Espagne, la France
par exemple), mais aujourd’hui, plusieurs nouveaux producteurs sont apparus, parfois
avec de fortes chances de succès due à des conditions favorables (matériaux
exotiques, abondance de ressources géologiques, bas coûts du travail, position
géographique, etc.).

Parmi ces pays on doit mentionner le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud et la Corée et la
Chine pour le granit; la Turquie, l’Egypte et encore la Chine pour le marbre.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 93 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Les nouveaux producteurs ont toujours manifesté une forte tendance vers
l’exportation, ce qui cause dans les marchés utilisateurs une forte pression de l’offre à
des prix très concurrentiels.

Ce fait peut mettre dans des conditions de crise les producteurs traditionnels pénalisés
par des coûts de production plus hauts, comme le montre l’agressivité de la Chine dans
le marché Européen et les difficultés actuelles des producteurs Italiens et Espagnoles
de granit.

La compétition de matériaux alternatifs.

Ces derniers temps, s’est affirmée une forme de compétition particulière entre la pierre
naturelle et la céramique, qui se disputent le marché des revêtement de sol et de mur
à travers le développement de nouveaux produits et des technologies de fabrication
avancées.

Il s’agit d’une compétition saine qui favorise le progrès profitant bien entendu aux
utilisateurs qui trouvent des produits meilleurs sur le plan de l’esthétique, de la
performance, de la durabilité et du prix.

Aujourd’hui c’est la céramique qui peut vanter un certain succès sur la pierre après
l’introduction d’une ligne de produits d’imitation appelés improprement « pierres
naturelles », qui présentent des avantages additionnels par rapport aux matériaux
géologiques (bonne performance mécanique, résistance aux agents de dégradation,
constance de qualité, possibilité de production illimitée, variation des nuances,
légèreté).

Toutefois, quoique cette compétition puisse provoquer des situations de difficulté


contingente, les deux matériaux maintiennent très claires les raisons de préférence
chez les utilisateurs et ils semblent capables de maintenir à long terme leur positions
dans le marché, avec des nécessaires adaptations.

10.1.4 Opportunités

Le développement technologique.

Le progrès technologique dans le domaine de la pierre a été impressionnant pendant


les 20 dernières années.

Des machines de plus en plus performantes ont été proposées par les fabricants, au
but soit d’augmenter la capacité de production et réduire l’incidence de la main-
d’œuvre à travers la mécanisation et l’automation, soit d’améliorer la qualité des
produits.

Pourtant les producteurs plus avantagés sont ceux qui ont la possibilité, la force
financière et les conditions économiques de faire la rénovation technologique de leurs
unités (carrières et usines) au fil du temps.

Les exigences de qualité globale.

Le concept de la qualité globale, comme il s’est désormais affirmé dans le monde,


comporte, pour les produits en pierre, l’implémentation de différents niveaux de
contrôle à chaque étape de la filière industrielle (développement de la ressource
géologique, exploitation carrière, transport des matières premières, façonnage et
finissage, application des dispositifs d’ancrage, transport chez l’utilisateur, projet de
l’œuvre, installation, entretien).

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 94 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

La responsabilité de la qualité globale devrait être répartie parmi tous les sujets
impliqués dans les différentes phases et opérations, qui répondraient en consortium,
si bien que les contrats de fourniture identifient généralement un seul sujet
responsable sur le plan légal.

Il est claire que le résultat final est bon si tous les pas ont été faits correctement. Cela
ne vaut pas la peine qu’on transforme la pierre avec soin si la pierre elle-même est de
mauvaise qualité ou s’elle est mal posée.

Pourtant on doit se préoccuper d’établir des relations claires et fiables entre tous les
acteurs pour arriver aux fins désirés.

L’assistance au produit et promotion commerciale

Aujourd’hui l’accompagnement du produit par des actions d’assistance au client n’est


pas une option mais est devenue une nécessité pour le succès commercial du produit
et la bonne image de l’entreprise.
La promotion commerciale est aussi devenue très importante pour l’affirmation d’un
produit et de l’entreprise. Cette action peut être renforcée à travers la certification.

10.1.5 Risques

L’abondance de l’offre ou la baisse de la demande

Tandis que l’offre mondiale croit avec une certaine régularité, la demande est
susceptible d’osciller dans le temps et ce, par zones géographiques. Par exemple la
baisse de la demande d’éléments en granit à l’Allemagne due à la stagnation
économique dans ce pays a engendré des répercussions sévères sur les producteurs
Italiens pour lesquels l’Allemagne était un des marchés traditionnels privilégiés.

Ce problème peut être abordé et résolu seulement avec une bonne connaissance et
une grande capacité d’action sur le marché et en adoptant des programmes et des
structures de production flexibles.

Conclusion

La comparaison des situations du secteur des pierres dimensionnelles dans les Pays de
benchmarking par rapport au Maroc, indique que la force actuelle et les perspectives
d’expansion de l’industrie marbrière des Pays émergents comme l’Egypte et la Turquie
sont surtout basées sur le développement de l’activité d’extraction, tandis que les
entreprises marocaines semblent avoir plutôt privilégié l’activité de transformation
(probablement par défaut compte tenu des entraves précédemment listées que
rencontre l’activité), dans laquelle elles doivent se confronter avec la puissance
productive et commerciale des Pays de pointe comme l’Italie et l’Espagne et aussi du
Portugal et de la Grèce.

Ce fait expose le système des entreprises du secteur à des risques évidents comme le
démontre la facilité de pénétration dans le marché marocain des produits finis
espagnoles, même ceux de mauvaise qualité à des prix tout à fait concurrentiels.

Un autre aspect important à souligner est que la compétitivité du système industriel


dans les Pays plus forts (à l’exception de l’Egypte qui pourrait être relativement mieux
positionnée au niveau de production) est soutenue par des actions efficaces de support
soit au niveau des entreprises individuelles ou associées soit au niveau des structures
de l’Etat. Ce n’est pas le cas du Maroc où le support à l’industrie peut être considéré
relativement faible

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 95 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

En ce qui concerne les aspects technologiques, on peut dire qu’ au Maroc, aux côtés
d’un petit groupe d’entreprises bien équipées, il y a plusieurs carrières et usines où le
niveau technologique et l’efficience de l’organisation de la production sont faibles
comparés aux situations des Pays les plus avancés

Aussi la taille moyenne des carrières et des usines est généralement trop petite et ne
permet pas de tirer profit des opportunités des économies d’échelle comme en Italie,
en Turquie et en Espagne.

Enfin les paramètres industriels (nombre de carrières et d’usines, données de


productivité et de récupération du matériel, niveau de mécanisation, …) et la valeur de
la production en blocs bruts et en produits finis rapportés à la population ou au produit
national brut sont loin des niveaux typiques des principaux pays marbriers du monde.

En comparaison à l’Italie et à l’Espagne, mais aussi à la Turquie, l’industrie marocaine


pourrait mieux exploiter l’avantage de sa main d’œuvre compétitive, mais cet atout est
neutralisé par les bas niveau de la productivité dû à un excès de main-d’œuvre peu
spécialisée dans la chaîne de production, ce qui représente un indice d’une
organisation peu optimale freinant le niveau de qualité des produits et le
développement pérenne du secteur.

Au vu de ces analyses, il est important de formuler des recommandations stratégiques


claires afin de sortir le secteur d’extraction et de transformation des pierres
dimensionnelles au Maroc de sa situation d’impasse. Ceci d’autant plus que ce secteur
présente des opportunités indéniables pour l’industrie marocaine et pour le processus
de création d’emplois.

La mutation industrielle profonde du secteur de la pierre dimensionnelle devra bien


entendu être conduite, et de manière concomitante, par trois principales parties :
- les entreprises sur un plan micro-économique,
- les associations professionnelles et structures de soutien sur un plan
meso-économique
- les autorités de tutelles pour accompagner le secteur.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 96 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES ET
PLAN D’ACTIONS

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 97 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

11. RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES

11.1 Introduction

Si les deux secteurs de la céramique et des pierres naturelles présentent des traits
communs; Il existe une distinction essentielle spécifique au secteur des pierres qui
implique des conséquences importantes sur le plan productif et commercial.

Dans le cas des pierres dimensionnelles, le matériel d’origine se retrouve presque


intact dans le produit fini et les opérations de transformation consistent simplement en
des actions de façonnage et finissage superficiel, tandis que dans le cas de la
céramique il s’agit d’un processus à travers duquel la matière première est assujettie
à des transformations chimiques et physiques profondes pour obtenir un produit fini
avec des propriétés tout à fait différentes.

Un autre facteur de distinction est que la matière première de base de la filière pierre
dimensionnelle reste chère, relativement rare et de qualité variable, au contraire la
céramique utilise des matières premières de prix bas, abondantes et de
caractéristiques moyennes presque constantes.

Sur le plan industriel, ces aspects typiques de la filière pierre dimensionnelle


engendrent les conséquences suivantes qui ne peuvent pas être négligées :

- La force du secteur des pierres dimensionnelles dépend essentiellement de la


disponibilité de ressources géologique dans le pays même.
- La tendance à compléter dans le pays détenteur des matières premières toutes
les opérations qui permettent de maximiser la valeur ajoutée s’est désormais
affirmée partout dans le monde.

Il convient aussi de rappeler que :

- Les matériaux géologiques tels que l’on trouve dans la nature sont caractérisés
par la présence de défauts de composition minéralogique, de texture
(hétérogénéité de la distribution des composants, dimension des cristaux et leur
état d’agrégation, variations chromatiques, manches d’altération, présence de
veines ou d’anomalies génétiques) et de structure soit à l’échelle du matériel
(cassures, clivages, schistosité) soit à l’échelle du massif rocheux (failles, plans de
stratification, fractures de livraison des tensions).
- L’ensemble de tous ces aspects représente l’état de qualité du matériel (qui
détermine la valeur de marché des produits bruts semi-finis et finis) et l’état de
fracturation duquel dépend la dimension des blocs et aussi des produits successifs
obtenus aux différentes étapes du processus industriel
- L’exploitation en carrières des blocs de pierres naturelles est faite avec une
récupération du matériel qui généralement est loin du 100% (souvent entre 20%
et 80% dans les cas les plus favorables).
- Le rendement de carrière (taux de récupération) est un paramètre très
important dans l’économie de l’exploitation : on doit soutenir des coûts presque
proportionnels au volume total creusé mais la valeur est appliquée seulement au
matériel valorisable commercialement.
- Le taux de récupération dépend de l’état de qualité et de l’état de fracturation
du gisement mais aussi des technologies employées, de la méthode d’exploitation
et de l’organisation du travail

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 98 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

- On doit aussi considérer qu’il y a des chutes importantes dans les opérations de
transformation, manipulation, transport, stockage et pose, qui produisent des
conséquences lourdes sur la performance industrielle des entreprises.

Le secteur des pierres dimensionnelles présente des différences entre le marbre et le


granit telles que :

- Le granit trouve utilisation surtout dans les applications externes tandis que le
marbre est généralement préféré pour l’interne
- L’exploitation en carrière du marbre et des pierres tendres en général peut être
très mécanisée en utilisant des machines de découpage avec des outils diamantés,
au contraire le granit pour lequel on emploie encore des technologies rudimentaires
telles que l’éclatage à l’explosif et aux coins. Néanmoins, quelques avancées sur le
plan technique et économique notamment du fil diamanté pour les roches dures et
de la méthode de découpage au jet d’eau haute pression pourraient être mieux
adaptée au granit.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 99 sur 133


EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

11.2 Formulation de la stratégie et phasage de son déploiement

Les enjeux mentionnés précédemment issus des différentes analyses menées, et le


tournant que l’industrie d’extraction et de transformation de la pierre dimensionnelle
marocaine s’apprête à entamer, impose la mise en place d’une véritable stratégie
pour la pérennisation de ce secteur en interne et sa promotion à l’extérieur.

Les scénarios stratégiques qui vont suivre militent en faveur d’une spécialisation des
acteurs de l’industrie marbrière au Maroc :

- Le premier articulé autour de l’industrie d’extraction de blocs demeure pour le


Maroc prioritaire eu égard à ses atouts naturels. En effet, l’émergence d’une
véritable industrie de la pierre naturelle au Maroc passe dans un premier
temps par la valorisation de ses ressources naturelles abondantes et aux
qualités diversifiées.

- Le développement des carrières permettra ainsi une meilleure pénétration des


blocs marocains sur les marchés extérieurs dégageant des cashs flow et
favorisant ainsi la relance des investissements dans des équipements
d’extraction modernes.

Ce scénario devra constituer l’étape de « décollage du secteur de la pierre


dimensionnelle » au Maroc.(Horizon 3ans)

- La locomotive des carrières permettra inévitablement et à moyen terme de


stimuler l’industrie de transformation locale favorisant des mouvements
d’intégrations avales ou des création d’usines de transformation ex-nihilo ayant
pour vocation de transformer les informes issus de l’industrie des blocs et ce
en carreaux prêts à l’utilisation finale. Ceci, assortis aux efforts marketing
adéquats, entraînerait une plus grande utilisation des matériaux locaux au sein
des foyers et bâtiments nationaux stimulant ainsi la demande intérieure et
introduisant le secteur dans une logique de création de valeur. Il reste entendu
que l’export de carreaux deviendrait possible vers des pays d’Afrique.

Ce deuxième scénario, pourra constituer la phase de consolidation de


l’industrie marbrière au Maroc et intervenir après la phase de décollage du
secteur.

Néanmoins, ce cheminement vertueux ne pourra être effectif qu’à travers une


mobilisation concertée aussi bien des acteurs économiques, que des institutions de
soutien, et des autorités de tutelles. Aussi, dans ce qui suit nous proposons des
priorités stratégiques du secteur et les moyens d’y parvenir sur trois plans :
- Au niveau de l’entreprise
- Au niveau des structures de soutien et des associations
- Au niveau des autorités de tutelle

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 100 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

11.3 Au niveau de l’entreprise (Micro-économique)

A l’échelle des entreprises va suivre la présentation des principaux scénarios


stratégiques qui s’offrent aujourd’hui aux producteurs locaux de pierre dimensionnelle.
En effet, il est nécessaire pour chaque fabricant de positionner son entreprise par
rapport aux segments qui vont suivre. Chacun de ces segments de marché suppose
une organisation spécifique et des facteurs clés de succès qui lui sont propre, et qui
vont lui permettre de tirer au mieux profit du potentiel offert par ce segment. Ensuite
des scénarios entiers peuvent réunir des segments de marché et présenter une
alternative aux producteurs actuels.

SCENARIO 1: DEVELOPPEMENT DE L’ ACTIVITE DES CARRIERES

AXE 1 : AUGMENTATION DE LA PRODUCTION DES BLOCS POUR LE MARCHE INTERIEUR

SEGMENTS DU ELEMENTS DE
MARCHE ATTENTES FACTEURS CLES RECOMMENDATIONS
SERVIS STRATEGIQUES
Optimisation des opérations
Economies d’échelle par
Prix de revient bas Maîtrise des coûts l’augmentation du niveau de
Extraction des production
blocs pour une Activité continue
utilisation Formation des cadres et de la
propre main-d’œuvre
Comptabilité analytique
Haut niveau de Choix de la méthode Investigation préliminaire du
rendement carrière d’exploitation gisement
Récupération des Réduction des déchets
blocs de second choix
Optimisation des opérations
Prix compétitifs Maîtrise des coûts Economies d’échelle
Extraction des Formation des cadres et de la
blocs pour main-d’œuvre
Marché local Comptabilité analytique
Fiabilité Clarté des conditions de Prévisions de vente
producteur/client vente Planification à long terme le la
production
Bonne qualité des Emploi de technologies Capacité à investir dans un
blocs appropriées outil adapté
Respect des délais Programme de Bon développement de la
production à court carrière
terme Niveau des stocks optimal

OBSERVATIONS : SCENARIO 1 – AXE 1

Le Maroc dispose d’un grand potentiel de pierres naturelles aussi bien en terme de
quantité que de qualité et variété des ressources géologiques.
Il n’y aurait pas des difficultés à atteindre l’objectif d’une augmentation importante de
la production primaire en carrière au cours des 5 prochaines années, à condition qu’on
élimine certains obstacles de nature bureaucratique qui empêchent le développement
de l’activité d’exploitation.

Deux options parallèles peuvent être poursuivies:


• Ouverture de nouvelles carrières
• Augmentation de la production dans les carrières existantes

La première option concerne la valorisation des gisements issus de nouvelles


découvertes des carrières, ou la redynamisation de sites demeurant paralysées par des

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 101 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

problèmes da nature bureaucratiques ou par des difficultés à l’obtention des droits sur
le terrain.

La seconde s’insère dans la tendance vers la réduction des coûts de revient


moyennant :

• L’augmentation de la productivité de la main-d’œuvre à travers la mécanisation


des opérations d’exploitation en carrière
• L’amélioration de l’organisation du travail
• L’introduction de technologies plus performantes
• Le choix de la méthode d’exploitation le plus approprié
• La récupération maximale des produits et des sous-produits

Production carrières
Effectifs
(Tonnes)
2003 2200 166 000
2004 2 435 282 200
2005 2 694 479 740
2006 2 981 815 558
2007 3 299 1 386 449
2008 3 651 2 356 963
TCAM 11% 70%

Eliminer les lourdeurs


administratives
(exploitation des
carrières)
Réduire les frais
portuaires à l’export
Introduire des mesures
de contrôle de qualité des
produits importés

Palier la concurrence Favoriser l’exploitation


des produits importés des carrières
Accroître le volume de
production locale
CERCLE Réduire les coûts
d’extraction
Réduire les
importations
VERTUEUX Augmenter
l’exportation de blocs

Saturer la capacité des


usines
Moderniser les
investissements dans les
carrières et les usines
Baisser le coût de
production

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 102 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

SCENARIO 1: DEVELOPPEMENT DE L’ ACTIVITE DES CARRIERES

AXE 2 : AUGMENTATION DE LA PRODUCTION DES BLOCS POUR LE MARCHE INTERNATIONAL

SEGMENTS DU ELEMENTS DE
MARCHE ATTENTES FACTEURS CLES RECOMMENDATIONS
SERVIS STRATEGIQUES
Prix compétitifs Maîtrise des coûts Optimisation des
opérations
Réduction des déchets
Economies d’échelle
Fiabilité Contractes bien définis Diffusion de l’information
producteur/client Fiche technique du Catalogue produits et
Grossistes & matériel applications
Site WEB
Entreprises de Image de la Société
transformation Administration efficiente
(communications)
Bonne et constante Emploi de technologies Connaissance du gisement
qualité des blocs appropriées Réserves préparés à
l’avance Partenariat avec
Sociétés étrangères
Normalisation Produit qualifié Certification produit
Système qualité Démarche qualité Certification ISO 9000 des
systèmes de management

OBSERVATIONS : SCENARIO 1 – AXE 2

Pour une meilleure valorisation des ressources marocaines de pierres naturelles et


aussi pour assurer des débouchées commerciales durables aux blocs extraits, il serait
souhaitable d’établir des formes de partenariats avec des entreprises étrangères
(personnes physiques ou Sociétés).
Le partenaire pourrait fournir (ou donner une contribution valable pour obtenir):

• Des capitaux pour les investissements initiaux ou de rénovation


• Le know-how sur les technologies et la méthode d’exploitation
• L’expertise pour l’organisation de la production
• La bonne valorisation du matériel
• Les critères pour l’application de mesures appropriées en ce qui concerne la
sécurité des ouvriers et la protection de l’environnement
• La meilleure canalisation commerciale du produit de carrière vers les marchés
extérieurs

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 103 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

SCENARIO 2: DEVELOPPEMENT DE L’ ACTIVITE DE TRANSFORMATION


AXE 1: AUGMENTATION DE LA PRODUCTION DES TRANCHES ET CARREAUX POUR LE MARCHE
INTERNE ET INTERNATIONAL

SEGMENT ELEMENTS DE
S DU ATTENTES FACTEURS CLES RECOMMENDATIONS
MARCHE STRATEGIQUES
SERVIS
Respect des délais Planification et logistique Bon niveau des stocks de blocs
et de produits finis
Soin de la manipulation et du
transport
Sociétés de Bonne qualité des Caractéristiques Bonne politique
pose produits physiques du matériel d’approvisionnement des blocs
indépendan Contrôle du processus de Emploi de technologies
tes production appropriées
Certification ISO
Prix compétitifs Maîtrise des coûts Optimisation du processus de
fabrication et de l’organisation
de la production
Comptabilité analytique
Gamme de qualité variée Politique de stockages des
Possibilité de choix blocs et tranches brutes et des
produits finis
Surface financière pour financer
le stocks
Sensibilisation des Architectes
Disponibilité du matériel Planification et logistique Bon niveau des stocks de blocs
Activité de et de produits finis
pose en
Bonne qualité des Caractéristiques Bonne politique
propre ou
produits physiques du matériel d’approvisionnement des blocs
par des
Contrôle du processus de Emploi de technologies
sociétés du
production appropriées
groupe
Prix compétitifs Maîtrise des coûts Optimisation du processus de
fabrication et de l’organisation
Importateu de la production
rs -
Grossistes Grands volumes Flexibilité Développement de
Pour le l’ordonnancement et de la
marché chaîne logistique
extérieur Qualité du matériel Bonne sélection des blocs Développement de l’activité
d’exploitation des carrières
Notoriété du marbre et Marketing à l’export Développer un marketing-mix
du fabricant ciblé
Développer des partenariats
commerciaux dans les pays
étrangers
Prix compétitifs Maîtrise des coûts Optimisation du processus de
fabrication et de l’organisation
Promoteurs de la production
immobiliers Normalisation produit Produit qualifié Certification produit
Qualité Démarche qualité Certification ISO 9000 des
Grands systèmes de management
travaux Respect des délais Planification et logistique Maîtrise de la chaîne logistique
publics au (stocks, ordonnancement,
niveau expédition, etc)
local Innovation produit Savoir-faire Recherche du soutien des
Nouvelles Technologies fournisseurs de technologie
Sensibilisation des Architectes
Application Service technique Assistance à l’emploi et pose

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 104 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

OBSERVATIONS : SCENARIO 2 – AXE 1

On peut prévoir pour les entreprises marocaines des très bonnes chances de renforcer
leur présence dans le marché intérieur des carreaux en pierre naturelle.

Pour concrétiser ces possibilités on doit faire une bonne promotion de la pierre
marocaine en utilisant toutes les ressources opportunes afin de mieux faire connaître le
produit présenté comme :

• Un bien durable de grande qualité disponible à des prix contenus


• Un matériel qui permet de créer des ambiances élégantes, saines, facile
d’entretien
• Un produit naturel non polluant qui peut être recyclé à la fin de la vie technique
de la construction
• Les pierres naturelles ont des racines nobles dans toutes les cultures.

Comme pour la céramique la promotion commerciale des carreaux en pierre peut être
véhiculée à travers :

• La publicité ciblée ou générale sur des magazines, journaux, revues techniques


de secteur, affiches; aux moyens d’information de masse (télévision, radio,
Internet ………..)
• Participation aux foires spécialisées ou du bâtiment ; showroom; salons
d’exposition
• Organisation de conférences et séminaires sur les aspects techniques,
économiques et environnementales liés à l’extraction, la transformation,
l’application et l’entretien;
• concours d’architectures et d’ameublement ; concours graphiques sur nouvelles
technologies et réalisations
• Sponsorisations dans la culture, l’art et les sports.
• Promotion des écoles de pose en collaboration avec les producteurs de colles.

Le marketing au niveau des entreprises individuelles pourrait s’exprimer aussi au


niveau collectif, surtout à l’étranger, avec le soutien de l’Association.

La possibilité d’exploiter le marché Européen des carreaux en pierre naturelle paraît


aujourd’hui faible à cause de la grande concurrence des producteurs italiens,
espagnoles, grecs, turcs, égyptiens et, plus récemment, les chinois. Les chances de
succès des produits marocains sont liées à une bonne qualité d’usinage et surtout aux
caractéristiques esthétiques et technologiques du matériel d’origine. Il sera très
important d’accompagner l’activité commerciale par des campagnes publicitaires
efficaces à l’étranger visées à donner une image d’excellence aux marbres du Maroc.

Les clients étrangers et surtout les américains sont plutôt orientés vers les carreaux
minces qui ne sont pas produits au Maroc. Pour l’export on devra pourtant aussi
développer cette ligne de produits.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 105 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

SCENARIO 2: EXPANSION DE L’ ACTIVITE DE TRANSFORMATION

AXE 2: AUGMENTATION DE LA PRODUCTION DES CARREAUX POUR LE MARCHE DE L’AFRIQUE


ET DU NORD AFRIQUE

SEGMENTS ELEMENTS DE
DU MARCHE ATTENTES FACTEURS CLES RECOMMENDATIONS
SERVIS STRATEGIQUES
Grossistes Promotion de la vente des
Utilisation des choix produits de 2eme et 3eme
Distributeurs Prix bas inférieurs choix, des queues de
indépendants productions et des produits
dépassé
Notoriété du marbre et Marketing à l’export Développer un marketing-
du fabricant mix ciblé
Développer des
partenariats commerciaux
dans les pays étrangers
Prix compétitifs Optimisation du processus
Maîtrise des coûts de fabrication et de
Promoteurs l’organisation de la
immobiliers production
Produit normalisé Certification produit Centres Techniques
Internationaux
Respect des délais Planification et logistique Maîtrise de la chaîne
logistique (stocks,
ordonnancement,
expédition, etc)

OBSERVATIONS : SCENARIO 2 – AXE 2

L’export vers les Pays d’Afrique ou d’Afrique du Nord tels que la Libye l’Algérie et la
Tunisie à travers le réseau de commercialisation conventionnel (grossistes et
distributeurs indépendants) pourrait aussi permettre de vendre les matériaux stockés
aux magasins qui ne sont plus demandés par les clients du marché domestique.

Les ordres passés par les promoteurs immobiliers et les entreprises de construction
auront pour objet des matériaux de qualité variable, soit les carreaux communs en
grande quantité pour les habitations populaires soit, des petits lots de pièces de haute
qualité à des prix élevés faites avec des pierres typiques du Maroc pour les clients plus
exigeants.

Pour cette dernière niche on doit dire qu’il serait un peu plus difficile de se mettre en
compétition avec les producteurs étrangers (surtout les Italiens) qui ont une
renommée et une fiabilité consolidées dans tout le monde.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 106 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

SCENARIO 2: DEVELOPPEMENT DE L’ACTIVITE DE TRANSFORMATION

AXE 3 : AUGMENTATION DE LA PRODUCTION DES PRODUITS DEBITES POUR LE MARCHE


INTERIEUR

SEGMENTS ELEMENTS DE
DU MARCHE ATTENTES FACTEURS CLES RECOMMENDATIONS
SERVIS STRATEGIQUES
Respect des délais Planification et Maîtrise de la chaîne logistique
logistique (stocks, ordonnancement,
expédition, etc)
Bonne qualité des Propriété du matériel Emploi de technologies appropriées
Sociétés de produits Soin dans le processus de
pose Performance durable production
des matériaux posés
Prix compétitifs Maîtrise des coûts Optimisation du processus de
fabrication et de l’organisation de la
production
Gamme de qualité Politique de stockages des blocs et
Possibilité de choix variée tranches brutes et des produits finis
Surface financière pour financer le
stocks
Sensibilisation des Architectes
Prix compétitifs Maîtrise des coûts Optimisation du processus de
fabrication et de l’organisation de la
production
Sociétés de Comptabilité analytique
construction Grands volumes Flexibilité Maîtrise de l’ordonnancement et de
la chaîne logistique
Grands travaux Certification produit Normalisation produit Certification produit
publics Démarche qualité Qualité Certification ISO 9000
(pour les travaux
publics)
Normalisation Normalisation produit Certification produit
Grands Projets système Qualité Certification ISO 9000
d’envergure Qualité
nationale Produit unique Savoir-faire Soutien des fournisseurs de
Innovation produit Nouvelles technologie
Technologies
Application Service technique Assistance à l’emploi et pose

OBSERVATIONS SCENARIO 2 – AXE 3

Il semble peu réaliste compte tenu de la dimension des sociétés marocaines de


prévoir, des possibilités d’entrer dans le marché extérieur de la fourniture des
éléments de construction coupés sur mesure et prêts à l’installation, qui demande
aussi un bon accompagnement du matériel par des services et des garanties très
sévères en ce qui concerne la qualité du matériel, la précision de la fabrication et le
temps de livraison au chantier.
Les lots sont souvent très importants et dans ce cas on devrait faire recours à des
formes d’association temporaire d’entreprises (GIE) pour atteindre les termes du
contrat.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 107 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

SCENARIO 3: ASSISTANCE AUX ENTREPRISES

AXE 1 : PRODUCTION AU MAROC DE PIECES D’ USURE, D’ OUTILS DE PRODUCTION


ET DES CONSOMMABLES POUR L’INDUSTRIE DE LA PIERRE

SEGMENTS DU MARCHE ELEMENTS DE


ACTEURS SERVIS FACTEURS CLES RECOMMENDATIONS
STRATEGIQUES
Accords avec les
Toutes les entreprises Prix contrôlé (bien moindre producteurs étrangers
Une Société d’exploitation de carrières du prix des pièces d’équipements pour les
spécialisée dans importés) licences de fabrication.
la fabrication de Bénéfices d’une
pièces Toutes les entreprises de économie d’échelle et
mécaniques transformations coûts « transparents »
Délais minimaux Organisation de la
gestion des ordres et
du magasin pièces.
Haute qualité du matériel Atelier de mécanique
employé bien équipé avec des
Respect des tolérances de machines d’usinage
fabrication automatisées.
Main-d’œuvre très bien
formée
Toutes les entreprises Prix contrôlé et réduit Bénéfices d’une
Une Société d’exploitation en carrière économie d’échelle et
spécialisée dans transformations coûts « transparents »
la production Qualité des éléments et Lots de production
d’éléments et des produits optimaux et visés
de produits Toutes les entreprises de
abrasifs transformations Disponibilité assurée Planification et
logistique

OBSERVATIONS : SCENARIO 3 – AXE 1

Le Maroc importe pratiquement tous les matériaux utilisés dans le cycle de production
soit dans la phase d’extraction en carrière soit de transformation à l’usine.
En particulier il s’agit de :
- fil diamanté
- fleurets de forage
- lames pour le sciage granit et lames diamantées pour le marbre
- disques diamantés pur les taille-blocs et le débitage
- meules abrasives de polissage
- sables abrasifs pour le sciage du granit au châssis
- etc….

Tous ces matériels coûtent chers et pourraient être fabriqués au Maroc d’une façon
complète ou partielle comme le montre l’expérience de l’Egypte.
On peut suggérer de commencer avec la fabrication des meules abrasives pour le
polissage et des lames et disques diamantés en utilisant des éléments importés à
braser sur le support métallique moyennant des machines spécialisées.
La dimension du marché marocain, si les conditions du take-off du secteur sont réunies
justifierait cette initiative.
Le fil diamanté pourrait être monté à la carrière avec une certaine économie, mais les
éléments doivent être en tout cas importés étant la dimension du marché encore trop
petite pour la fabrication au Maroc.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 108 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

SCENARIO 3: ASSISTANCE AUX ENTREPRISES

AXE 2 : ENTRETIEN PROGRAMME DES USINES, CONTROLE ET MISE AU POINT DES


EQUIPEMENTS

SEGMENTS DU ELEMENTS DE
ACTEURS MARCHE FACTEURS CLES RECOMMENDATIONS
SERVIS STRATEGIQUES
Accords avec les
Barèmes appliquées claires producteurs étrangers
Une Société Toutes les entreprises et contrôlées d’équipements pour les
spécialisée d’exploitation en plans d’entretien
dans les carrière programmé.
opérations Bénéfices d’une économie
d’entretien d’échelle et coûts
programmé ou Toutes les entreprises « transparents »
non de transformations Harmonisation des
programmé Intervention rapide programmes d’entretien
chez les différentes
entreprises.
Connaissance détaillée et
Garantie de bon travail approfondie des machines
Main-d’œuvre très bien
formée chez les fabricants

OBSERVATIONS AU SCENARIO 3 – AXE 2

L’entretien des machines et des équipements des usines marocaines n’est pas toujours
fait d’une façon complètement satisfaisante. On peut percevoir ce fait aussi par le
niveau du bruit.
L’absence d’un programme d’entretien programmé produits des inconvénients tels
que :

- Performance des machines inférieure en rapport à la capacité nominale


- Possible perte de précision au-delà des tolérances de fabrication
- Arrêt de la machine et perte de production
- Coût de réparation élevé en se remettant souvent à des techniciens étrangers.

La création au Maroc d’un Centre d’entretien très spécialisé pourrait résoudre le


problème

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 109 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Synthèse des segments stratégiques qui s’offrent aux industriels, selon le scénario
dans lequel ils se situent

- Segments stratégiques du Scénario 1: Développement de l’activité des carrières

DAS 1 : production des blocs pour le marché intérieur


DAS 2 : production des blocs pour le marché international

- Segments stratégiques du Scénario 2: Développement de l’activité de transformation

DAS 1 : Production de tranches et carreaux pour le marché intérieur et l’export


DAS 2 : Production de tranches et carreaux pour le marché africain et nord africain
DAS 3 : Production des produits débités pour le marché intérieur

- Segments stratégiques du Scénario 3: Assistance aux entreprises

DAS 1 : Production de pièces d’usure, d’outils de production et des consommables pour


industries d’extraction et de transformation

DAS 2 : Entretien programmé des usines, contrôle et mise au point des équipements pour
industries d’extraction et de transformation

Dans les tableaux visualisés sur les différents scénarios et leurs axes on peut traduire les
principaux facteurs clés de succès en réponse aux attentes des acteurs du marché, comme il
suit :

SCENARIO 1

ATTENTES FACTEURS CLES DE SUCCES

Prix de revient contrôlé Maîtrise des coûts


Haut niveau de rendement carrière Etude détaillée du gisement et choix
approprié de la méthode d’exploitation
Bonne qualité des blocs Savoir-faire et adoption des nouvelles
technologies
Fiabilité commerciale Certification système et produit

SCENARIO 2

ATTENTES FACTEURS CLES DE SUCCES

Prix compétitifs Maîtrise des coûts et économies d’échelle


Bonne qualité du produit Grands volumes traités
Délai et volumes d’approvisionnement Planification et logistique
Marketing

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 110 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

SCENARIO 3

ATTENTES FACTEURS CLES DE SUCCES

Barèmes appliquées claires et contrôlées, Bénéfices d’une économie d’échelle


prix des outils fournis bas en rapport à l’import
Intervention rapide, délais réduits Bonne organisation et savoir-faire
Qualité élevée des produite et des services Maîtrise des coûts et économies d’échelle
Volumes d’activité importants
Planification et logistique

Les facteurs clef de succès communs constituent de fait les axes de développement
stratégique et opérationnels transversaux au secteur des produits en pierres naturelles
au Maroc, surtout ceux en grande série comme les carreaux.

Ces axes transversaux concernent l’ensemble des producteurs de la branche pierre


dimensionnelle:

• Maîtrise des coûts


• Planification et organisation de la production
• Savoir-faire et innovation produit
• Marketing et partenariat
• Certifications produit et système

Les axes spécifiques pour chaque scénario

Les axes de développement qui devront être réalisés à l’initiative de chaque entreprise
sont ici résumés :

• Valorisation optimale et complète des ressources géologiques


• Plan de réduction des coûts
• Investissements en R&D et technologie
• Actions commerciales des réseaux, marketing de support à l’extérieur et à
l’intérieur, démarche qualité globale

11.4 Au niveau meso-économique (Rôle des institutions de soutien)

Au niveau meso-économique et afin de réussir le décollage du secteur tel qu’il a été


exposé dans le premier scénario, l’AMM, le CETEMCO et la FMC devraient jouer un rôle
primordial dans le soutien des professionnels du secteur de la pierre dimensionnelle au
Maroc, en particulier leur action devra être portée sur les axes de développement
suivants :

A - Défense des intérêts du secteur et repérage des zones d’amélioration

En premier lieu, la FMC et l’AMM devront consolider leurs contacts avec les autorités de
tutelles concernant quatre principaux chantiers que l’on peut qualifier aisément de
névralgiques au développement de la branche de la pierre dimensionnelle au Maroc :

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 111 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

1- Refonte des conditions d’exploitation des carrières de pierres


dimensionnelles au Maroc

Ces conditions devront être discutées respectivement avec l’ensemble des Ministères
impliqués, à savoir :
- Le Ministère de l’équipement et du transport au titre de la loi n°08-01
relative aux conditions d’exploitation des carrières qui demeurent à certains
égard inadaptée à un secteur capitalistique nécessitant d’offrir une visibilité à
long terme aux investisseurs ;
- Le Ministère des eaux et forêts concernant notamment une taxation
dissuasive au titre des m3 extraits, et ce en proportion de la structure du coût
global de la tonne extraite ;
- Le Ministère de l’intérieur, pour la lenteur des procédures d’octroie des
autorisations lorsque les carrières sont situées sur les terrains collectifs.

2- Révision des tarifs portuaires concernant l’export des blocs de marbre


Une réunion officielle devrait se tenir en présence de la FMC, de l’AMM, des services
concernées de l’ODEP et du Ministère de tutelle en vue de réviser les frais de grutage
appliqués aux blocs dépassant 10 tonnes, ainsi que les conditions de magasinage. Un
dénouement de ce frein à l’export permettra sans doute à certaines carrières
actuellement à l’arrêt de reprendre leurs activités et d’investir dans une optique
d’export.

3- Coordination des tarifs sur l’importation avec les services de douane


Les deux associations professionnelles devraient tenir une réunion de coordination avec
les services de douane afin de définir, tout en restant dans l’esprit des accords de libre
échange établis avec les pays ayant ratifié un accord de libre échange avec le Maroc,
des tarifs planchers se basant sur les coûts de revient des producteurs des pays
exportateurs, et ce tels qu’ils sont repris dans cette étude. Cette mesure devra
permettre de contrecarrer des opérations de dumping de plus en plus répétitives. Cette
situation rappelle le profil du secteur automobile qui importait plus de 80% des besoins
du Maroc sous forme de véhicules d’occasion en 1992.

4- Organisation de la formation qualifiante, voire diplômante pour renforcer la


technicité du secteur

L’utilisation efficace des outils de production, l’investissement dans les technologies


adéquates, la qualité du produit fini est fortement tributaire des compétences affectées
aux processus d’extraction s’agissant des carrières, et des processus de transformation
en ce qui concerne les usines. Pour ce faire, le CETEMCO appuyé par l’AMM et la FMC
devront étudier avec les professionnels du secteur l’opportunité de lancer en
partenariat avec des organismes donateurs, marocains (ofppt, etc.) ou étrangers
(MEDA RH, GTZ, ..etc.) des cycles de formation diplômants, voire certifiant pour
former des ingénieurs et des techniciens qualifiés.

B - Accompagnement à la mise en œuvre des axes de développement


transversaux (p.109)

1. En première étape, il s’agit de coordonner la réalisation de diagnostics au


niveau de chaque entreprise en vue de mesurer leur avancement opérationnel
par rapport à la stratégie poursuivie, et d’établir un plan d’actions spécifique ;

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 112 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

2. Lancer un programme d’accompagnement à la certification selon les dernières


normes internationales en vigueur au sein de la profession, ISO 9000V2000, et
ce à l’ensemble des industries membres de l’AMM. Ceci doit leur permettre de
bâtir un système de management rigoureux, de gagner en efficacité et en
productivité et renforcer ainsi leur compétitivité. Les entreprise qui resteront en
marge de ce programme seront exclues de fait de la mondialisation des
marchés, voire menacées sur leurs propres marchés.

3. Coordonner avec le CETEMCO et le Ministère de la normalisation, au vu de l’état


de l’art en Europe, le lancement de normes produits spécifiques aux blocs de
marbres, aux tranches et aux carreaux. Cet axe ne pourra être effectif que si le
CETEMCO parvient à se doter d’un minimum de matériel, permettant le contrôle
des produits qui doivent être certifier. De même, le centre devra obtenir une
accréditation de laboratoire auprès d’un organisme habilité au niveau
international en vue d’une reconnaissance de ses certificats.

4. En outre, il s’agit d’accompagner les entreprises à l’implantation d’un système


de maîtrise des coûts de revient en vue de mieux piloter les marges et répondre
favorablement aux attentes des différents segments de marché qui demeurent
fortement influencés par le facteur du prix, et ce quelque soit la nature du
client.

5. Lancer une action d’alphabétisation auprès du personnel illettré jeune en vue


d’asseoir la mise à niveau des entreprises membres, par un transfert plus
efficace, renforçant ainsi la technicité des opérateurs.

6. L’ensemble de ces initiatives devront préparer les industries nationales opérant


dans la pierre dimensionnelle à l’export. Une étude sur les attentes des
donneurs d’ordre ainsi que sur leur potentiel de consommation de blocs de
marbres, voire de tranches transformées au Maroc devrait être conduite afin de
mieux cibler les marchés potentiels. Cette étude devra tenir compte des accords
de libre échange signés entre le Maroc les autres pays.

Pour ces différentes actions, des mécanismes de financement pourront être recherchés
auprès des l’ANPME nationale de mise à niveau ainsi qu’auprès des programmes
d’aides de l’UE (PAAP, EME, GTZ,...).

C - Renforcer la communication et l’information structurantes mise à


disposition des membres

- Conception et mise en œuvre d’un observatoire sur le marché d’extraction et de


transformation de la pierre dimensionnelle au Maroc. Ceci permettra le suivi des
statistiques pertinentes liées notamment à la production, à la valeur ajoutée,
aux importations et exportations. A ce titre des réunions, en présence du
CETEMCO, du MICT et de la douane pourraient avoir lieu pour une définition
plus technique des désignations des produits fabriqués, ou importés et
exportées, afin d’en faire des analyses pertinentes ;

- Lancement d’une action de recensement exhaustive de l’ensemble des acteurs


du secteur de la pierre naturelle

- Oeuvrer vers les manifestations à caractère événementiel concernant la


profession telles que les salons et expositions spécialisés

- Développer le marketing mutualisé du secteur de la pierre dimensionnelle au


Maroc

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 113 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

D - Encourager l’éclosion de la R&D

Favoriser l’éclosion de la recherche et développement dans le secteur fortement


recherchée par les donneurs d’ordre étrangers :

• Cet axe pourra être lancé dans un premier temps conjointement avec
l’association R&D qui a déjà primé plusieurs entreprises pour leurs innovations.
• La R&D pourra porter aussi bien sur les produits et services mis sur le marché
que sur les méthodes de gestion et la recherche de la performance

L’organisation de missions Benchmarking en faveur des industriels marocains, auprès


des firmes de taille mondiale, constitue un vecteur efficace aussi bien pour
l’imprégnation des méthodes de conception et de développement ainsi que pour la
mise en relation des professionnels des deux pays.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 114 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

11.5 Au niveau macro-économiue (Rôle des autorités de tutelle)

A - Faire de l’industrie de la pierre naturelle un secteur stratégique compte


tenu de ses atouts et du potentiel qu’il offre à la fois en terme de création de
richesses et d’export pour le Maroc

- Nous recommandons la création d’une commission interministérielle incluant


d’une part, l’AMM et la FMC représentant les professionnels du secteur, d’autres
part les ministères de l’industrie, de l’intérieur, des eaux et forêts, de l’énergie
et des mines ainsi que les services de l’ODEP et de la douane, en vue de lever
l’ensemble des freins présentés dans ce rapport qui pénalisent
l’industrialisation du secteur de la pierre naturelle au Maroc et son
développement.

- Un plan d’actualisation des gisements de marbre et granit devra être lancé


afin de connaître plus précisément les potentialités du secteur.

B - Prévoir un programme de Mise à Niveau orienté aux industries de


valorisation et transformation de la pierre naturelle

L’objectif de ce programme consiste à améliorer la compétitivité des industries


marocaines enrôlées dans le secteur du marbre et du granit à travers :
- une concertation continue avec les professionnels quant au contenu des
programmes de mise à niveau
- une prise en compte dans la définition de ce programme des priorités du
secteur telles qu’elles ressortent dans cette étude, notamment au niveau des
axes de développement communs à l’ensemble des segments exposés
- Un suivi de l’efficacité des actions de mise à niveau engagées et leur
continuation dans le temps

C - Renforcer le soutien à l’industrie

- Accélérer la normalisation du secteur et favoriser le démarrage effectif du


CETEMCO permettant l’accès des entreprises aux tests de conformité et aux
laboratoires

- Promouvoir les investissements par le biais d’incitations fiscales, et


foncières au niveau du secteur privé, surtout dans la perspective de faire de la
valorisation de la pierre naturelle un secteur stratégique et une véritable
locomotive pour l’industrialisation du secteur. Certes, sa contribution actuelle
dans la valeur ajoutée industrielle du pays reste peu significative, mais elle peut
très rapidement atteindre des niveaux honorables contenu des atouts du Maroc
et de la tendance de la demande mondiale.

D - Favoriser l’éclosion de la recherche scientifique orientée sur des


partenariats avec des industriels

- Lancer des branches universitaires liées au travail de la pierre, notamment dans


la perspective d’en faire un secteur stratégique ;

- Coordonner les rapprochements entre les centres universitaires et les industries


à la fois d’extraction et de transformation

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 115 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

PLAN D’ACTION

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 116 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

12. PLAN D’ ACTIONS

Les actions à suivre, d’après les recommandations stratégiques, sont formulées sous
forme de fiches d’action expliquant, entre autres, l’action elle-même, ces objectifs, son
démarrage, ainsi que sa priorité (de h à hhh).
Les actions sont principalement de trois natures :

- Techniques
- Commerciales et marketing
- Institutionnelles

12.1 Actions techniques

Fiche d’action N° 1

Action Prospection géologiques de détail


Objectifs - Quantification des réserves exploitables
- Calcul prévisionnel par ordinateur du taux de récupération et
de la valeur moyenne et distribution du volume des blocs
- Evaluation économique du gisement (valeur actuel, IRR, …)
- Planification des investissements et prévision de la durée de
l’activité
- Optimisation des choix techniques (technologies et méthode
d’extraction, géométrie de la carrière)
En charge Ministère des mines / Ministère des équipement
Montant à prévoir Variable, de l’ordre de quelques millions d’EURO
Financement
Pré-conditions
Durée estimée Quelques mois
Démarrage de l’action Immédiate
Actions de suivi Projet d’exploitation carrière et d’aménagement de l’environnement
suggérées
Priorité hhh

Fiche d’action N° 2

Action Développement technologique des carrières


Objectifs - Augmentation de la productivité de la main-d’œuvre
- Amélioration des conditions de sécurité du travail
- Contrôle de la qualité des blocs (forme et dimension)
- Maximisation de la récupération du matériel et réduction des
rejets
En charge Entreprises d’exploitation des carrières
Montant à prévoir Variable selon les cas
Financement
Pré-conditions Projet d’exploitation
Durée estimée
Démarrage de l’action
Actions de suivi A compléter
suggérées
Priorité hhh

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 117 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Fiche d’action N° 3

Action Organisation de la production des blocs


Objectifs - Contrôle du prix de revient
- Constance qualitative et quantitative de la production des blocs
à court terme
- Programmation à long terme de la production
- Maximisation de la récupération du matériel et réduction des
rejets
- Minimisation de l’impact sur l’environnement
- Amélioration des conditions de sécurité du travail
En charge Entreprises d’exploitation des carrières
Montant à prévoir
Financement
Pré-conditions
Durée estimée
Démarrage de l’action Urgente
Actions de suivi
suggérées
Priorité hh

Fiche d’action N° 4

Action Formation interne des ouvriers des carrières


Objectifs - Augmentation de la productivité de la main-d’œuvre
- Amélioration des conditions de sécurité du travail
En charge Entreprises d’exploitation des carrières
Montant à prévoir
Financement
Pré-conditions Création d’une masse critique qui permet le transfert des
connaissances et du savoir-faire par les ouvriers anciens aux jeunes
Durée estimée Permanente
Démarrage de l’action Dès que possible
Actions de suivi
suggérées
Priorité hhh

Fiche d’action N° 5

Action Sous-traitances et partenariats


Objectifs - Faire recours à des petites entreprises très spécialisées pour
certaines opérations de découpage en carrière (fil diamanté) et de
mouvement de terre
- Entretien programmé des machines moyennant des entreprises
qualifiées d’intervention
- Accroître la culture industrielle de la spécialisation à travers
l’expertise et le know-how des pays les plus avancées dans le
secteur (modèle gagnant chez les pays compétiteurs)
En charge Entreprises d’exploitation des carrières assistées par l’Association
Montant à prévoir
Financement
Pré-conditions Formation des entreprises de sous-traitance spécialisées
Durée estimée
Démarrage de l’action Dès que possible
Actions de suivi
suggérées
Priorité hh

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 118 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Fiche d’action N° 6

Action Développement technologique des usines, renouvellement des


équipements
Objectifs - Augmentation du niveau de production et de la productivité de la
main-d’œuvre
- Minimisation du prix de revient
- Respect des tolérances de fabrication
- Maximisation du taux de récupération
En charge Entreprises de transformation
Montant à prévoir
Financement
Pré-conditions Débouché assuré à la production
Durée estimée Indéfinie
Démarrage de l’action Progressive
Actions de suivi
suggérées
Priorité hh

Fiche d’action N° 7

Action Organisation de la production des usines


Objectifs - Programmation de l’activité à court et à long terme
- Maximisation de la production
- Amélioration des conditions de sécurité du travail
- Récupération des sous-produits
- Minimisation du prix de revient
En charge Entreprises de transformation
Montant à prévoir
Financement
Pré-conditions
Durée estimée Permanente
Démarrage de l’action Immédiate
Actions de suivi
suggérées
Priorité hhh

Fiche d’action N° 8

Action Formation interne des ouvriers des usines


Objectifs - Augmentation de la productivité de la main-d’oeuvre
- Amélioration des conditions de sécurité du travail
En charge Entreprises de transformation
Montant à prévoir
Financement
Pré-conditions Création d’une masse critique qui permet le transfert des
connaissances et du savoir-faire par les ouvriers anciens aux jeunes
Durée estimée Permanente
Démarrage de l’action Dès que possible
Actions de suivi
suggérées
Priorité hhh

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 119 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

12.2 Actions commerciales et de marketing

Préparation à l’augmentation massive de la production nationale.

Fiche d’action N° 9

Action Organisation de la commercialisation et du marketing (showroom, site


web, catalogues, campagnes de promotion)
Objectifs - Maximisation du profit
- Réduction des coûts financiers
En charge Entreprises de transformation et organismes intermédiaires
Montant à prévoir
Financement
Pré-conditions
Durée estimée Permanente
Démarrage de l’action
Actions de suivi
suggérées
Priorité hh

Fiche d’action N° 10

Action Mise à niveau


Objectifs - Réduction des dépenses générales
- Augmentation de l’efficience de l’entreprise
- Amélioration de l’image chez les clients et l’administration
publique
- Organisation informatisée de la comptabilité industrielle et
générale et gestion des ordres et du magasin pièces et produits.
En charge Toutes les entreprises
Montant à prévoir
Financement EME / GIAC
Pré-conditions Formation du personnel
Durée estimée 1 an
Démarrage de l’action immédiate
Actions de suivi Réalisations de diagnostics stratégiques et opérationnels
suggérées Définir des plans d’actions pour chaque entreprise en cohérence avec
les orientations stratégiques du secteur
Priorité hhh

Fiche d’action N° 11

Action Soutien technique après vente et à la performance de la pose


Objectifs - Faciliter le travail des professionnels du bâtiment pour élargir
l’emploi des matériaux en pierre naturelle
En charge Entreprises et Centre Technique
Montant à prévoir
Financement
Pré-conditions Création d’un centre technique efficient et bien équipé (CETEMCO)
Durée estimée Permanente
Démarrage de l’action De suite
Actions de suivi Ateliers de sensibilisation à la qualité de la pose
suggérées
Priorité h

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 120 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Fiche d’action N° 12

Action Démarche qualité


Objectifs - Certification et identification du produit pour le marché
marocain et l’export
En charge Entreprises et Centre Technique
Montant à prévoir
Financement EME/ CSF / GTZ
Pré-conditions Création d’un centre technique efficient et bien équipé
Durée estimée Permanente
Démarrage de l’action Dès que possible
Actions de suivi Sélection d’un organisme accompagnateur
suggérées Recrutement de Responsable Assurance Qualité
Priorité hhh

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 121 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

12.3. Actions institutionnelles

Fiche d’action N° 13

Action A.M.M (Association professionnelle) /FMC


Objectifs - Défendre les intérêts des membres
- Assurer une communication continue auprès des adhérents
- Coordonner les actions de mise à niveau des entreprises
membres
- Favoriser le développement de la technicité du secteur et le
renforcement de la valorisation de la pierre au Maroc par la
formation et la veille technologique
- Promotion du secteur en interne et auprès des marchés
extérieurs
En charge Association des Industriels Marbriers du Maroc
Montant à prévoir
Financement P.A.A.P
Pré-conditions
Durée estimée Permanente
Démarrage de l’action Dès que possible
Actions de suivi - Mise en place un système de cotisation des membres
suggérées - Constitution d’autant de commissions que d’objectifs poursuivis
- Recrutement de personnel permanent, notamment pour les
fonctions suivantes :
o Responsable technique (formation et mise à niveau)
o Responsable Communication et Marketing
o Assistante

Priorité hh

Fiche d’action N° 14

Action Observatoire technique et économique


Objectifs - Elaboration de statistiques fiables et rapides sur les paramètres
du secteur au niveau national et mondial
- Prévisions de l’évolution du secteur à moyen terme
- Diffusion de l’information
En charge Association des Industriels Marbriers du Maroc
Montant à prévoir
Financement P.A.A.P
Pré-conditions
Durée estimée Permanente
Démarrage de l’action Dès que possible
Actions de suivi L’Office des changes offre des possibilités d’abonnements aux membres
suggérées qui peuvent recevoir les statistiques d’import et d’export
mensuellement

Priorité hh

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 122 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Fiche d’action N° 15

Action Préparation d’une note de synthèse destinée aux plus hautes instances
du gouvernement
Objectifs - Démontrer le potentiel du secteur en interne et à l’export
- Résumer les exigences générales du secteur au niveau de
l’administration de l’Etat (infrastructures, douane, prix de l’énergie,
……)
- Amender la loi 08-01 et contribuer à son adaptation au secteur
des pierres naturelles
- Sensibilisation à la nécessité de lancer un plan d’investigation
de base stratégique par les structures techniques de l’Etat
- Mise à disposition de la cartographie technique essentielle
- Défense des intérêts particuliers du secteur et des entreprises
associées
En charge Association des Industriels Marbriers du Maroc
Pré-conditions
Durée estimée -
Démarrage de l’action Immédiatement
Actions de suivi Coordination entre l’AMM, la FMC et le CETEMCO avec l’appui éventuel
suggérées des experts
Priorité hhh

Fiche d’action N° 16

Action Centre Technique (CETEMCO)


Objectifs - se doter d’un minimum de matériel permettant le contrôle des
produits qui doivent être certifier.
- Obtenir une accréditation de laboratoire auprès d’un organisme
habilité au niveau international en vue d’une reconnaissance de
ses certificats.
- Contribuer à l’établissement des fiches de caractérisation des
produits en pierre naturelle, voire les bases des normes produit
- contribuer à l’établissement des fiches de caractérisation des
produits en pierre naturelle, voire aux bases des normes produits
adaptés au secteur
- Appui aux efforts des entreprises visant le progrès dans les
phases de production et d’application des matériaux en pierre
(recherche appliquée)
En charge Association des Industriels Marbriers du Maroc
Montant à prévoir Pour l’équipement minimal nécessaire aux tests de contrôle dans la
perspective des certifications produit, il convient de prévoir un budget
autour de 1 Mdh
Financement En sus des contributions des membres de la FMC, étudier pour cette
tranche l’apport éventuel du P.A.A.P et
Pré-conditions
Durée estimée Permanente
Démarrage de l’action
Actions de suivi
suggérées
Priorité hhh

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 123 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Fiche d’action N° 17

Action Renforcement de la communication interne et externe


Objectifs - Faire connaître les professionnels entre eux et fluidifier la
circulation de l’information auprès des professionnels
- Faire connaître et apprécier les produits marocains en marbre
de haute qualité pour une consommation plus répandue surtout à
l’extérieur
En charge Entreprises et AMM et FMC
Montant à prévoir
Financement P.A.A.P
Pré-conditions
Durée estimée Permanente
Démarrage de l’action De suite
Actions de suivi Communication interne
suggérées - Lancer une enquête exhaustive sur l’ensemble des acteurs du
secteur de la pierre, en particulier les industriels
- Editer un annuaire périodique contenant les informations
pertinentes sur le secteur
- Développer un site WEB de l’association pour drainer un
maximum d’adhérents
Communication externe
- Préparer des supports de communication : brochures, dépliants
- Mettre l’accent sur l’événementiel : salons spécialisés au Maroc
et à l’étranger, Journées de promotion, séminaires, ..
- Diffusion d’un bulletin spécialisé ;
Priorité hhh

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 124 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

12.4 Actions au niveau des structures de l’Etat

Fiche d’action N° 18

Action Contrat- programme secteur de la pierre naturelle


Objectifs - création d’un contrat - programme en vue de lever l’ensemble
des freins présentés dans ce rapport qui pénalisent l’industrialisation
du secteur de la pierre naturelle au Maroc et son développement

En charge Etat- AMM-FMC-CETEMCO


Montant à prévoir
Financement
Pré-conditions
Durée estimée
Démarrage de l’action Immédiat
Actions de suivi Chantiers :
suggérées - loi sur les carrières
- taxation de l’activité d’extraction
- frais portuaires
- Tarifs douaniers appliqués aux importations
- Formation
- Normalisation
- Laboratoire et tests de contrôle
Priorité hhh

Fiche d’action N° 19

Action Investigation géologique de base


Objectifs - Construction d’un inventaire préliminaire et réaliste des
ressources exploitables des pierres dimensionnelles du pays
(localisation des gisements potentiels, extension des surfaces
intéressées, lithologie, contexte géologique, …)
- Indication des conditions favorables ou défavorables à
l’exploitation
En charge BRPM, Ministère de l’Energie et des Mines
Montant à prévoir
Financement
Pré-conditions
Durée estimée Quelques ans
Démarrage de l’action Immédiat
Actions de suivi Plan national de l’activité d’exploitation
suggérées Mise à jour de l’inventaire des ressources géologiques
Priorité hhh

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 125 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Fiche d’action N° 20

Action Plan national de l’activité d’exploitation


Objectifs - Prévision à long terme des besoins de matières premières du
pays focalisée au secteur des pierres dimensionnelles
- Définition d’un cadre clair des restrictions sur le territoire
(protection de l’environnement, usage du sol, plans de
développement sectoriels, …)
- Création d’un outil décisionnel pour la correcte gestion du
territoire et l’adoption d’une politique rationnelle des concessions et
des permis d’exploitation (extension, durée, etc.)
- Identification des conditions pour le développement de l’activité
d’extraction
En charge Ministères compétents
Montant à prévoir
Financement
Pré-conditions Investigation géologique de base
Loi minière
Durée estimée 1 an
Démarrage de l’action Après la révision de la loi minière et parallèle au développement de
l’investigation de base
Actions de suivi Mise à jour périodique du plan
suggérées
Priorité hh

Fiche d’action N° 21

Action Soutien aux entreprises et au Centre Techniques pour la formation des


cadres et instruction supérieure
Objectifs - Croissance générale du Pays sur le côté du savoir-faire
spécialisé
En charge Association, Centre technique, Ecoles professionnelles, Université
Montant à prévoir
Financement
Pré-conditions Fondation d’une école de formation sur la valorisation et le correct
emploi de la pierre (à contenu artistique et technologique).
Institution de cours de spécialisation au niveau universitaire
Organisation de cours intensifs périodiques de mise à jour
Organisation de stages à l’ étranger
Durée estimée
Démarrage de l’action Dès que possible
Actions de suivi Sélection soignée des candidats
suggérées
Priorité hh

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 126 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Annexe Carte des principaux gisements de pierres dimensionnelles au


Maroc

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 127 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 128 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

4.1.5

12.5. Le programme de mise à niveau et organismes de soutien

a- Mise à niveau à l’échelle macro

La Mise à niveau de l'environnement d’investissement porte sur les principaux axes


suivants à la fois d’ordre institutionnel, législatif, réglementaire, infrastructurel,
etc…pour rendre l’Etat apte à accompagner le développement des entreprises. Dans ce
sens, il est prévu de :
• Réformer l’administration pour en faire davantage un levier économique,
notamment en simplifiant et allégeant les procédures administratives,
• Réformer la justice pour donner plus de sécurités aux investisseurs
• Réformer le code du travail et assainir les relations entre patrons et syndicats
• Réformer le système financier pour rendre le crédit plus accessible et moins
coûteux
• Continuer la réforme fiscale en la rendant plus incitative à l’investissement
• Dynamiser le secteur de l'information économique et commerciale et de
moderniser l'appareil statistique (Banques de données, Intra-Net…).
• Renforcer les infrastructures nationales de transport, pour rendre celui-ci plus
fluide, plus sûr et moins coûteux en temps et en argent.
• Améliorer, diversifier et renforcer le système des télécommunications.
• Réformer le système foncier et rénover les zones industrielles existantes et
aménager des parcs industriels dans les différentes régions économiques du
pays, en y installant les infrastructures d’accueil nécessaires. Aménager des
zones franches pour recevoir des investissements étrangers.
• Réformer le système d’éducation-formation pour le rendre plus interactif vis-à-
vis du système de production et instaurer des relations plus significatives entre
les divers centres nationaux de recherche et les entreprises.
• Procéder à une action soutenue d’élaboration de normes de qualité et de
production et créer pour accompagner cela des centres techniques pour les
principaux secteurs d’activité.

La mise en œuvre de ces divers programmes et réformes, largement entamée depuis


le milieu des années 1990, a été accélérée depuis le mois de décembre 2002 par la
mise en place d’un ensemble d’instruments.
Dans ce sens, il y a lieu de noter, plus particulièrement:

Au niveau du cadre institutionnel et législatif

• La mise en place, sous l’égide du Premier Ministre, d’un comité interministériel


chargé de l’agrément des conventions d’investissement conclues avec les
opérateurs privés, de la mise en oeuvre des mesures propres à lever les
obstacles entravant le développement des initiatives privées. Il revient
également à ce comité de procéder aux arbitrages qui pourraient s’avérer
nécessaires pour régler les conflits liés à l’établissement ou l’exécution des
conventions;

• L’institution d’un guichet unique au niveau de chaque région économique à


travers les centres régionaux d’investissement (CRI), la fixation d’un délai

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 129 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

raisonnable pour statuer sur les dossiers des projets d’investissement et


l’allègement des procédures légales et réglementaires pour leur mise en œuvre.

Par la même ont été institués au niveau des Centres régionaux d’investissement
(CRI) 2 guichets à l’intention des investisseurs :

o Un guichet d’aide à la création d’entreprises qui est l’interlocuteur unique


de toutes les personnes désirant créer une entreprise

o Un guichet d’aide aux investisseurs leur procurant toutes les


informations utiles pour l’investissement régional et examinant en leur
faveur toutes les demandes d’autorisations administratives et préparant
tous les actes réglementaires nécessaires à la réalisation de projets
d’investissement dont le montant est inférieur à 200 millions de dirhams.

• L’adoption, par dahir du 23 juillet 2002, de la Charte relative à la PME-PMI


destinée à soutenir les entreprises dans leurs efforts de restructuration et de
développement. Celle-ci prévoit notamment, dans son article 4 la création de
l’Agence nationale pour la promotion de la PME (ANPME) comme cadre
institutionnel de promotion et de coordination de la politique de l’Etat en
matière de soutien aux PME. Celle-ci est aujourd’hui en passe de prendre en
charge un des volets importants en matière de mise à niveau des entreprises, il
s’agit de celui qui était assuré à travers les interventions d’EME.

• L’institution, en décembre 2002, du Comité national de la mise à niveau


(CNMN). Ce comité regroupe, selon une approche participative, les
représentants de l'administration et du secteur privé et constitue une plate-
forme permanente d'échange de points de vue entre les différents intervenants
(publics-privés), de relais d'information vis-à-vis du Premier ministre et
d'identification de mesures opérationnelles de mise à niveau à mettre en oeuvre
par les départements ministériels concernés dans le cadre de leurs attributions.

• Amélioration de l’environnement et du droit des affaires avec l’adoption du code


du commerce et des lois sur les différentes formes de sociétés, la promulgation
de la loi sur les groupements d’intérêt économique et de la loi sur la
concurrence et la liberté des prix. Cette dernière a pour but d'asseoir les bases
d'une concurrence loyale et de garantir la transparence des transactions. Elle
porte, également, sur la création d’un Conseil de la concurrence et d’une
Commission interministérielle des prix.

• La mise en place du Fonds Hassan II en établissement public doté de la


personnalité juridique et de l’autonomie financière en substitution au Compte
Spécial du Trésor de même dénomination en vue de conférer à ses
interventions plus de souplesse et plus de vigueur dans la relance de
l’investissement;

Au niveau du cadre fiscal et incitatif

• Adoption d’un cadre juridique permettant l’octroi d’avantages douaniers et


fiscaux aux programmes d’investissement d’envergure dont le montant dépasse
200 millions de dirhams.

• Promulgation du décret d’application des articles 17 et 19 de la charte de


l’investissement. Ce texte prévoit la prise en charge de l’Etat d’une partie des
coûts de la formation, de la mise en place de l’infrastructure et de l’acquisition
des terrains nécessaire à condition que le montant global de l’investissement

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 130 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

soit supérieur ou égal à 200 millions de dirhams ou qu’il occasionne la création


d’au moins 250 emplois ou qu’il assure un transfert de technologie ou que le
projet soit réalisé sur le sol de l’une des régions dites « défavorisées » visées
par décret.

• Exonération totale de l’IS et de l’IGR des entreprises installées dans les zones
franches durant les cinq premières années d’exploitation et la réduction du taux
de l’IS de 10 à 8,75% durant les dix années suivantes.

• Extension de l’exonération de la TVA accordée aux entrées en zones franches


aux prestations de services et aux travaux de construction ou de montage
destinés à ces zones franches.

• Limitation de la valeur locative relative à l'impôt de la patente à 50 millions de


dirhams et la réduction du taux servant à délimiter la valeur locative de
l’immobilier à 3% et des engins et appareils de 7 à 4%.

• Suppression de la participation à la solidarité nationale (PSN) afférente aux


revenus et bénéfices exonérés en totalité de l’IS.

• Relèvement du plafond de la provision pour investissement, susceptible d'être


employée pour les opérations de recherche et développement ou de
restructuration, en la faisant passer de 2% à 20 % du bénéfice fiscal avant
impôt.

• Maintien du régime de l’amortissement dégressif, des provisions pour


investissement ainsi que le régime des places financières offshore, des zones
franches d’exportation et de l’entrepôt industriel franc.

• Encouragement de la créativité par l’adoption de textes de loi sur la protection


de la propriété intellectuelle et de la propriété industrielle et sur la création de
l'Office Marocain de la Propriété Industrielle et intellectuelle.

• Institution d’un régime de convertibilité en faveur des investissements


étrangers financés en devises permettant aux investisseurs étrangers : (a) de
réaliser librement des opérations d’investissement au Maroc, (b) de transférer
le revenu issu de ces opérations d’investissement, (c) de re-transférer le
produit de liquidation ou de cession de leurs investissements.

• Libéralisation des opérations de financements extérieurs, la réforme du système


du compte « capital » et l’institution d’un nouveau régime des avoirs liquides en
dirhams détenus au Maroc par des étrangers non-résidents à travers,
notamment, le remplacement des comptes « capital » par des « comptes
convertibles à terme ».

Au niveau du marché financier :

Réforme du secteur des établissements de crédit qui s’est traduite par un


décloisonnement des activités, une amélioration de l’intermédiation bancaire et une
décrue significative des taux d’intérêt étant bien entendu que la baisse de ces taux est
un facteur important d’incitation à l’investissement et à l’emploi.

b- Mise à niveau à l’échelle micro

A l’échelle de l’entreprise, le programme de mise à niveau prévoie de rendre


disponibles et de faciliter à l’entreprise l’accès aux services suivants:

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 131 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

• Assistance technique (audit technologique, expertise, veille technologique…).


• Acquisition et développement d’outils informatiques et de logiciels visant une
meilleure compétitivité de l'entreprise,
• Etudes préalables des marchés, des processus techniques…
• Formation initiale et continue, aide à l'organisation de l'entreprise, recherche de
partenaires, élaboration de plans de qualité, sensibilisation et préparation à la
certification.

S’agissant des investissements matériels, la mise à niveau porte sur le soutien à


l’entreprise pour :
• L’élaboration de programmes d'investissement,
• l'acquisition d'équipements adaptés et à des conditions avantageuses,
• la modernisation des processus technique et technologique de production,
• la reconversion d'activités,
• l'innovation et l’adaptation des produits aux marchés.

Concernant la restructuration financière des entreprises industrielles, le programme de


mise à niveau prévoyait l’allégement de l'endettement des entreprises en situation
difficile et l'équilibrage de leur structure financière par l'intégration de nouvelles
sources de financement. Création à ce propos de nombreux fonds, et notamment
l’encouragement du recours au capital-risque.

c-Récapitulatif des donateurs et secteurs des programmes de Mise à Niveau

Les programmes de mise à niveau ont disposé depuis leur démarrage d’un ensemble
de fonds aussi bien publics que d’origine internationale, principalement européenne.
Les fonds disponibles aujourd’hui pour les projets en cours se montent à 5.709
milliards de dirhams, répartis tel que cela est indiqué dans le tableau ci-après,
auxquels il faut ajouter 400 millions de dirhams au titre du Fonds annuel de mise à
niveau annoncé par le programme d’investiture du nouveau gouvernement marocain.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 132 sur 133
EME
EURO MAROC ENTREPRISE
PROJET FINANCE PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

Les fonds à la disposition de la mise à niveau

Objectifs et organismes de financement Montant des fonds


en millions de DH
Appui aux entreprises
• Euro-Maroc-Entreprise 140
Formation
• Contrats spéciaux de formation (OFPPT) 150
• GIAC 30
Capital investissement
• Ligne Banque européenne d’investissement 450
• Fonds sociétés capital-risque 2.000
Financements à moyen terme
• Ligne de crédit française 305
• Ligne de crédit italienne 150
• Ligne de crédit espagnole 180
• Ligne de crédit portugaise 102
• FODEP (crédit KfW) 194
• Financement projets mixtes(crédit espagnol) 180
• Partenariat public-privé Don allemand
Fonds de garantie
• Fonds de garantie UE 302
• Fonds de garantie français 305
• Fonds de garantie marocain (fogam) 100
• Fonds de garantie Dar Addamane 120
Fonds Hassan II
• Foncier et construction 595
• Fortex (restructuration des entreprises du textile 100
habillement)
Total fonds disponibles 5.403
Source: Guide de la Mise à niveau. Chambre de commerce française.

N°ACR 202-ETUDE-5-PC - Experts : P. G. Burzacchini, R. Ciccu et A. Berbache Page 133 sur 133

Vous aimerez peut-être aussi