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Déchirées par des conflits théologiques, ces communautés ne subsistent pas longtemps lors de
la conquête musulmane de l'Afrique du Nord563. Un christianisme orthodoxe sous la forme
monophysite existe à l'heure actuelle en Éthiopie, Érythrée et Égypte depuis l'Antiquité
tardive. L'Éthiopie se considère comme la seconde plus ancienne nation chrétienne au monde,
après l'Arménie, faisant remonter cette tradition à l'an 330.
Les prêtres et « sorciers » des nombreux cultes animistes sont parfois les premiers à se
convertir, afin de sauvegarder leurs positions sociales et leurs savoirs traditionnels ; ils
forment de puissantes confréries comme les Mourides et les Tidjanes en Afrique occidentale.
De ce fait, le christianisme et l'islam présentent parfois des particularités syncrétiques et
initiatiques typiquement africaines568, que les intégristes de chaque religion et les
missionnaires combattent.
Les efforts des missions chrétiennes qui interviennent au XIXe siècle lors du partage de
l'Afrique ne rencontrent pas un grand succès572 ; au début du XXe siècle, seuls 9 % des
africains sont chrétiens573.
Les religions traditionnelles africaines, qui dominaient historiquement les régions d'Afrique
de l'Est, d'Afrique centrale, d'Afrique australe et la région côtière d'Afrique de l'Ouest
restaient très pratiquées574.
Les religions traditionnelles africaines ont moins de pratiquants aujourd'hui qu'avant l'arrivée
des Européens, mais elles restent importantes dans certains pays, par exemple au Béninnotes 94
et au Togo580. Les pratiques religieuses africaines sont syncrétiques ; la chose est du reste
parfaitement revendiquéenotes 95, à tel point que l'Afrique subsaharienne a inventé l'aphorisme
« 50 % chrétien, 50 % musulman, 100 % animiste »581,582,583,584,585 pour caractériser la
répartition des religions dans la région.
Dans les pays du Maghreb, l'islam, très majoritaire, est religion officielle586. La Tunisie586 et la
plupart des pays d'Afrique de l'Ouest ont une constitution laïque qui garantit la liberté de
religion587.
Une minorité juive est présente essentiellement en Afrique du Sud, où l'on compte plus de
70 000 juifs, pour la plupart des ashkénazes d'origine européenne. Dans la partie nord du
continent, la présence des séfarades « Tochavim » remonte à l'ère phénicienne. Les séfarades
dits « Megorashim », contraints à l'exil à la suite du décret de l’Alhambra, arrivent quant à
eux après 1492. Les falashas, dont la présence remonte à l'ère du roi Salomon et de la reine de
Saba, sont présents en Éthiopie. Certains peuples, comme les Lemba et les Abayudaya, se
revendiquent aussi du judaïsme588,589.
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Religions par pays
Langues
Afrique francophone.
La famille afro-asiatique (ou chamito-sémitique), composée de 366 langues vivantes dont 299
parlées en Afrique, totalisant 411 millions de locuteurs, n’est pas exclusivement africaine.
Elle s’étend également sur la péninsule Arabique et ne couvre que la partie nord de l’Afrique
de l'Ouest. Elle inclut notamment le berbère, la langue originelle des habitants de l'Afrique du
nord, ainsi que l’arabe595 qui est la première langue d'Afrique en nombre de locuteurs.
La famille khoisan (22 langues vivantes et 360 000 locuteurs) est la plus petite famille
linguistique africaine. Elle est centrée sur la Namibie et rayonne sur l’Angola, le Botswana et
l’Afrique du Sud. Dans le passé, les langues khoisan étaient parlées dans la majeure partie de
l’Afrique australe et orientale. Elles ont été progressivement évincées de maints endroits par
les langues bantoues puis européennes.
La famille Niger Congo compte près de 1 500 langues vivantes, ce qui fait d’elle la plus
grande famille linguistique du monde (22 % des langues de la planète et 71 % des langues
africaines)600. Elle couvre la plus grande partie du territoire ouest-africain et concerne
l’immense majorité de la population de la région. Elle compte en son sein un groupe, le
bantou, qui couvre à lui seul la quasi-totalité de l’Afrique sub-équatoriale à l’exception de
l’aire khoisan600. On retrouve dans cette famille la langue swahili (parfois appelée kiswahili).
Beaucoup de spécialistes estiment que le foyer originel des Bantous se situe au sud de la
Bénoué, à la frontière du Cameroun et du Nigeria. Il y a de cela 4 000 ans, les Bantous
entament une longue migration vers l’Afrique centrale, sans doute poussés par l’aridification
du climat et le développement de l’agriculture et de l’élevage. Cette expansion prend près de
trois millénaires. Les Bantous n’atteignent le sud du continent qu’aux XVIe et XVIIe siècles
av. J.-C., fuyant les Massaï venus de la haute vallée du Nil. Les nombreuses similitudes entre
les langues bantoues ainsi que leur remarquable extension géographique en font une zone
linguistique spécifique très souvent distinguée du reste de la famille nigéro-congolaise600.