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12 – L’ORGANISATION DE LA PRODUCTION DANS L’ENTREPRISE

A – Quels sont les facteurs mobilisés par l’entreprise pour produire ?


1 – La mesure de la richesse produite par les entreprises

Produire consiste à transformer des biens et des services intermédiaires en produits finis. Pour cela
l'entreprise doit mobiliser des travailleurs et des équipements. Cette production peut être évaluées en
quantités physiques (nombre de produits réalisés) ou en valeur (valeur monétaire de la production). Etant
donné qu'il est impossible d'additionner des tonnes de blé et des milliers de voitures, les économistes
mesurent la production en valeur.
1. La valeur de la production d’une entreprise correspond donc au nombre de produits réalisés évalués à
leur prix de vente hors taxe.

Valeur de la production = Quantités produites x Prix de vente unitaire (HT)

2. Le chiffre d’affaires correspond à la production vendue, qui est différente de la production réalisée.

Chiffre d’affaires = Quantités vendues x Prix de vente unitaire (HT)

 Si le chiffres d’affaires est inférieur à la production totale, l’entreprise a du stocker une partie de sa
production ;
 Si le chiffre d’affaires est supérieur à la production totale, la firme a puisé dans ses stocks pour
répondre à la demande.

Valeur de la production = CA +/- Stocks

3. La valeur ajoutée mesure la valeur que l’entreprise a ajouté à celle des consommations intermédiaires
achetées, en les transformant en un produit fini. En effet, l’entreprise n’a pas fabriqué tous les
composants du produit qu’elle a vendu. La valeur ajoutée mesure la richesse créée par l’entreprise,
sa production réelle.

Valeur de la production = VA + CI

Valeur ajoutée = Production – consommations intermédiaires

 Les consommations intermédiaires sont tous les biens et services non durables (moins d’1 an)
achetés par l’entreprise, qui vont être détruits ou transformés au cours de la production. Les biens
d’équipements n’en font pas partie car ils restent présents au cours de plusieurs cycles de production.
Ainsi, pour élever du bétail, l’agriculteur doit acheter du foin mais aussi les services d’un vétérinaire
qui sont des consommations intermédiaires indispensables pour obtenir du lait ou de la viande.

2 – Les facteurs de production de la richesse produite


1. La combinaison des facteurs de production = pour produire, l’entreprise doit se procurer deux facteurs
de production – le travail et le capital – qu’elle va combiner de telle façon que cela lui coûte le moins
cher.

Facteur
Travail
Production
réalisée
Facteur
Capital
a) – Le facteur travail
2. Le facteur travail comprend :
• Le nombre de travailleurs présent dans l’entreprise :
• La durée annuelle du travail effectuée par ces travailleurs ;
• L’efficacité ou la productivité du travail des travailleurs qui dépend de leur qualification, de leur
expérience et de leur motivation.
3. Pour augmenter la production d’une entreprise avec le seul facteur travail, on peut augmenter soit la
quantité de travail soit augmenter l’efficacité des travailleurs.

Quantité de travail = Nombre de travailleurs x Durée annuelle du travail

 Il s’agit du nombre total d’heures de travail fournies par tous les salariés dans l’année. Ainsi, en
France, en 2007, 25 620 000 travailleurs, travaillant 1 650 heures dans l’année en moyenne, ont
fourni 42 milliards d’heures de travail.
• La productivité du travail correspond au nombre de produits ou à la valeur monétaire créés par un
travailleur en un temps donné (une heure ou une année).

Rendement par tête = Nombre de produits réalisés/Nombre de travailleurs

Rendement horaire = Nombre de produits réalisés /Quantité de travail

 Le rendement ou productivité physique correspond au nombre de produits réalisés par un travailleur


en un an (rendement par tête) ou en une heure (rendement horaire) de travail.

Productivité par tête = Valeur ajoutée/Nombre de travailleurs

Productivité horaire = Valeur ajoutée/Quantité de travail

 La productivité correspond à la valeur ajoutée créée par un travailleur en un an (productivité par tête)
ou en une heure (productivité horaire) de travail.

Productivité du travail

Productivité physique Productivité


ou rendement

Par tête Horaire Par tête Horaire

• Rendement horaire = 3 paires de chaussettes en une heure de travail, par exemple.


• Rendement par tête = 10,3 voitures par an et par travailleur, par exemple.
• Productivité horaire = 60 € de valeur créée par un travailleur en une heure, par exemple.
• Productivité par tête = Chaque travailleur a créé une valeur ajoutée de 25 000€ en moyenne dans
l’année, par exemple.
4. Cette productivité ou ce rendement dépendent :
 De la technique utilisée. Des machines plus performantes vont permettre au travailleur de réaliser le
produit en moins de temps.
 De la qualification et de l’expérience du travailleur. A force de réaliser le même produit, le travailleur
va s’épargner des gestes inutiles et va mettre moins de temps pour réaliser sa tâche.
 De sa motivation. Un travailleur qui aime son métier ou qui est incité à être plus efficace (primes,
salaire au rendement, bonnes conditions de travail, salaire élevé) est plus performant que celui qui
subit son travail.
 De la division du travail. En partageant les tâches, en spécialisant les travailleurs, on élimine les
temps morts dus au changement de tâche et on simplifie l’exécution des tâches ce qui rend plus
efficace les travailleurs.

b) – Le facteur capital
5. Le facteur capital = Il ne faut pas confondre le capital physique, qui comprend tous les biens et les
services qui servent à produire, et le capital financier (monnaie, titres financiers) qui peut servir à
l’acheter. Seul le capital physique est considéré comme un facteur de production.

Capital

Physique Financier

Capital
Capital fixe Monnaie Titres
circulant

 Le capital fixe = tous les biens d’équipement durables (> 1 an), les logiciels et les bâtiments.
 Le capital circulant = les consommations intermédiaires détruites ou transformées au cours de la
production.
 Pour augmenter la production en utilisant uniquement le facteur capital, il faut donc investir c’est-à-
dire acheter de nouveaux biens d’équipement et de nouveaux bâtiments ce qui va augmenter les
capacités de production.
6. Le choix de la combinaison des facteurs = pour produire, la firme doit combiner les deux facteurs de
production. La proportion de capital et de travail dépend, tout d’abord, de la technique.
 Dans certains cas, les facteurs de production sont complémentaires c’est-à-dire que l’un ne va pas
sans l’autre : un bus (facteur capital) a besoin d’un chauffeur (facteur travail).
 Dans d’autres cas, les facteurs de production sont substituables, c’est-à-dire que l’on peut remplacer
une certaine quantité d’un facteur par une quantité d’un autre facteur. On peut remplacer les
travailleurs par des machines (le composteur s’est substitué au poinçonneur sur les quais de gare par
exemple). On peut donc avoir deux types de combinaisons :
• Une combinaison très capitalistique qui utilise beaucoup de capital et peu de travail (une plateforme
pétrolière par exemple) ;
• Une combinaison peu capitalistique qui utilise beaucoup de travail et peu de capital (le ramassage des
olives par exemple).
 Le choix de la combinaison dépend du coût des facteurs. Dans un pays en développement, la main-
d’œuvre coûte peu. On choisira une combinaison peu capitalistique. Dans un pays développé, le coût
du travail est de plus en plus élevé (salaires + cotisations sociales). On choisira une combinaison qui
remplace les hommes par des machines.

3 – La répartition de la richesse produite


a) – Le partage de la valeur ajoutée entre salaires et profit brut
1. La valeur ajoutée est une richesse qui va être partagée entre les différents acteurs qui ont contribué,
directement ou indirectement, à sa création :
 Les salariés : ils ont droit à une partie de la richesse créée car ils ont participé à sa création en
apportant leur travail. Pour la firme, la part des salariés représente la masse salariale.

Masse salariale = Salaires nets + cotisations salariales + cotisations patronales x nombre de salariés
Coût salarial = Salaires nets + Cotisations sociales

Salaire net = Salaires bruts – cotisations sociales salariales

• Le coût salarial : il s’agit du total des dépenses de rémunération des travailleurs (les salaires, les
primes, les cotisations sociales).
• Le salaire brut : il s’agit du salaire que l’employeur doit à son salarié avant le prélèvement des
cotisations sociales du salarié.
• Salaire net : il s’agit du salaire mensuel que va réellement toucher le travailleur à la fin du mois.
• Les cotisations sociales : ce sont des prélèvements obligatoires que l’employeur doit verser à la
Sécurité sociale pour assurer la protection sociale du salarié (maladie, chômage, retraite…).
 L’Etat : il prélève des impôts sur la production car il considère qu’il contribue à la réalisation de la
valeur ajoutée en offrant aux entreprises des services collectifs non marchands (routes, police,
formation des salariés…).
 Les entreprises : il leur reste un profit brut appelé « excédent brut d’exploitation ».

EBE = VA – (Masse salariale + Impôts sur la production)

Valeur ajoutée

Impôts
sur la Salaires net + cotisations
EBE
production sociales

1 – Part de la rémunération des salariés et de l’EBE dans la valeur ajoutée brute en France (en %)

2. En France, et dans la plupart des pays développés, le partage de la valeur ajoutée entre les salaires
bruts et les profits bruts a connu plusieurs périodes :
 Dans les années 1950-1973, le partage est relativement stable : en gros, les 2/3 de la VA pour les
salariés et un peu moins d’1/3 pour les profits bruts. Ceci signifie que le pouvoir d’achat des salaires
(salaires réels) a augmenté au même rythme que le PIB à la suite d’un « compromis fordiste » passé
entre les syndicats et les entrepreneurs.
 Des années 1973 au début des années 1980, le partage devient favorable aux salariés : la part de la
rémunération salariale augmente pour atteindre pas loin des ¾ de la VA et celle des profits tombe à
un quart. A cette époque, le « compromis fordiste » est remis en cause et les syndicats sont
suffisamment forts pour arracher des augmentations de salaires réels supérieurs à la hausse de la
valeur ajoutée.
 Des années 1980 au début des années 1990, le partage devient nettement favorable aux profits : la
montée du chômage et les politiques de rigueur salariale empêchent les salariés de défendre leur part
du gâteau. La part des salariés diminue de 9 points du PIB. La part des profits bruts atteint près du
1/3 de la valeur ajoutée.
 Depuis les années 1990, le partage s’est relativement stabilisé en faveur des entreprises. La part de la
rémunération des salariés n’a pas retrouvé son niveau des « trente glorieuses » et représente moins
des 2/3 de la VA. Le chômage, la précarité de l’emploi, l’individualisation des salaires, la faiblesse des
syndicats, ont pesé en faveur d’un taux de marge élevé.
b) – Le partage de l’excédent brut d’exploitation ou bénéfice brut

3. L’EBE va être lui aussi partagé entre ceux qui ont droit à une partie du profit brut.
 Les banques ont droit à des intérêts parce qu’elles ont prêté de l’argent à l’entreprise ;
 L’Etat prélève un impôt sur le bénéfice car il considère que celui-ci constitue le revenu de l’entreprise ;
 Les propriétaires de l’entreprise ont droit aux bénéfices distribués parce qu’ils ont apporté leurs
capitaux pour fonder ou agrandir leur entreprise. Dans le cas des sociétés, il s’agira d’une distribution
de dividendes.
 L’entreprise va conserver le bénéfice non distribué auquel s’ajoute les dotations aux amortissements
c’est-à-dire les sommes qu’elle met de côté pour remplacer son équipement usé ou démodé.

Excédent brut d’exploitation

Intérêts Dividendes Impôt sur le Profit non


versés versés bénéfice distribué

Amortissement Investissement Placement


net

4. Le bénéfice non distribué va servir à trois opérations :


 L’amortissement = remplacement du capital fixe ou de l’équipement usé ou obsolète (démodé).

Amortissement = Valeur d’achat de l’équipement/Durée de vie prévue de l’équipement

 Ce calcul a trois significations :


• L’amortissement mesure la perte de valeur de l’équipement chaque année. Ainsi, une machine qui
vaut à l’achat 100 000 € et dont la durée de vie prévue est de 10 ans, ne vaut plus au bout d’un an
que 90 000 €, au bout de deux ans 80 000 €…
• L’amortissement mesure le coût annuel de l’équipement. Ainsi, dans l’exemple cité, la machine
« coûte » (coût fixe) chaque année 10 000 €.
• L’amortissement est une « dotation » en argent que la firme met chaque année de côté pour financer
le remplacement de l’équipement. Ainsi, chaque année la firme va prélever 10 000 € sur son EBE
pour avoir 100 000 € et pouvoir racheter un équipement neuf (on suppose ici qu’il n’y a pas
d’inflation).
 L’investissement net = il s’agit de l’achat de biens d’équipements et de bâtiments supplémentaires
pour produire davantage ou pour augmenter la productivité de l’entreprise.
 Le placement = achat de titres financiers (actions, obligations…) pour contrôler d’autres sociétés ou
pour gagner des dividendes et des intérêts.
Bénéfices non distribués + Dotations aux amortissements

Amortissement
ou
investissement Investissements nets Placements
de
remplacement

5. La valeur ajoutée est donc une sorte de gâteau qui va être partagé ou redistribué aux différents
agents économiques :

Rémunération
des salariés
Profits restant
à l’entreprise
Valeur Ajoutée

Rémunération
des
propriétaires

Rémunération
de l’Etat Rémunération
des banques
B – Comment les entreprises mobilisent-elles les salariés ?
a) – La division technique (ou simple) du travail
1. Il existe deux modes d’organisation de la production dans l’industrie et les services :
 Le mode de production artisanal : lorsqu’il n’y a pas de division technique du travail, le travailleur fait la
totalité du produit. Il passe beaucoup de temps aux différentes phases de la production. Dans ce cas,
il s’agit d’un travail caractérisé par un « savoir faire », un produit de qualité, réalisé en petite série,
coûteux et réservé aux plus riches.
 Le mode de production industriel : la division technique du travail, qui se développe au moment de la
Révolution industrielle, se caractérise par une décomposition de la fabrication d’un produit en de
nombreuses tâches spécialisées. Le travailleur n’accomplit plus qu’une seule tâche. Il est incapable
de réaliser la totalité du produit.
 Ada
m Smith, dès la fin du XVIIIe siècle, souligne l'effet positif de la division technique du travail sur les
gains de productivité :
• En répétant sans cesse les mêmes gestes, les salariés acquièrent de l'habilité (« effet
d'apprentissage »), et réalisent le produit en moins de temps ;
• En se spécialisant, les travailleurs réduisent les temps morts dus au passage d’une opération
à l’autre (changement d'outils, déplacements…). Le travail devient ainsi plus « intense » ;
• La simplicité des opérations permet d'inventer des machines qui aideront le travailleur à être
plus rapide. La « parcellisation » des tâches rend le travail mécanisable.

Division technique du travail

Habileté plus Diminution des Mécanisation des


grande temps morts tâches simples

Hausse de la productivité

Baisse du temps de travail pour faire le


produit

Baisse du coût unitaire

b) – Le Taylorisme et l’organisation scientifique du travail (OST)


1. F.W.Taylor, ingénieur à la fin du XIXe siècle, va mettre en place une « organisation scientifique du
travail » (OST) qui est censée résoudre un double problème :
• Les ouvriers professionnels ont tendance à cacher à la direction leur savoir faire pour maîtriser le
rythme de leur travail ;
• L'arrivée dans les usines américaines d'un grand nombre de travailleurs migrants peu qualifiés ;
2. Pour discipliner ces ouvriers et augmenter leur productivité, F.W.Taylor met en place une double
division du travail :
 Une
division verticale du travail entre les tâches de conception et les tâches d'exécution. L'élaboration des
méthodes de travail est désormais confiée à des ingénieurs du « bureau des méthodes » qui :
• Etudient scientifiquement tous les gestes des ouvriers ;
• les simplifient en adoptant les outils au geste à accomplir ;
• imposent la bonne façon de faire (the one best way) aux ouvriers qui ne sont « pas là pour penser » ;
• chronomètrent le temps nécessaire à l’accomplissement de la tâche pour déterminer le niveau de
productivité.
 Une
division horizontale du travail qui consiste à parcelliser les tâches en opérations élémentaires qui
pourront être confiées à des « ouvriers spécialisés » ne nécessitant aucune qualification.
3. Pour faire adhérer les ouvriers à sa méthode rationnellement pensée, F.W.Taylor impose le salaire au
rendement qui lie, de façon non proportionnelle, l'augmentation des salaires aux gains de productivité.

c) – Le Fordisme et le partage des gains de productivité


1. Henry Ford, au début du XXe siècle, va prolonger le taylorisme en imposant, à partir de l'exemple des
abattoirs de Chicago, le travail à la chaîne qui présente les caractéristiques suivantes :

• Les pièces et le produit à faire sont amenés par un convoyeur qui élimine les temps morts dus au
déplacement ;
• La productivité des ouvriers de l’usine est unifiée par la cadence du convoyeur qui relie tous les
postes de travail ;
• La parcellisation des tâches est ramenée à un seul geste répété des milliers de fois ;
• Les pièces et le produit sont standardisés (le modèle unique de la Ford T de couleur noire) ;

2. Au début les travailleurs contestent cette nouvelle organisation et manifestent leur refus de différentes
façons :

• Par un absentéisme élevé qui oblige l’entreprise à recruter des remplaçants ;


• Par des malfaçons qui obligent l’entreprise à refaire les produits ou à les mettre au rebut ;
• Par une rotation du personnel importante appelée « turn-over », due aux départs volontaires, ce qui
augmente les coûts d'embauche ;
• Par des grèves des ouvriers spécialisés (OS) qui freinent la production et augmentent les coûts de
production.

3. Pour stabiliser les effectifs salariés, Henry Ford va utiliser les gains de productivité dégagés par sa
méthode de trois façons différentes :

• En augmentant le pouvoir d’achat des salaires, moins vite cependant, que les gains de productivité (le
« Five dollars Day ») ;
• En diminuant la durée du travail (de 9 h par jour à 8 h) ;
• En diminuant le prix de sa Ford T afin de la rendre accessible aux classes populaires.

4. Le Fordisme parvient ainsi à concilier production de masse et consommation de masse, réservée


toutefois à une élite ouvrière sélectionnée.

Standardisation des
Travail à la chaîne
pièces

Gains de productivité

Baisse du coût unitaire

Hausse des salaires


Hausse des profits Baisse des prix
réels

Investissements Hausse de la
nets consommation

Hausse de la
production
d) – Le Toyotisme et l’adaptation à la demande
1. Taïchi Ohno, ingénieur chez Toyota dans la deuxième moitié du XXe siècle, constate que les
méthodes américaines ne vont pas jusqu'au bout de leur raisonnement dans la chasse aux coûts de
production inutiles.
• D'une part, elles entretiennent, en amont, au cœur et en aval du processus de production, des stocks très
importants qui coûtent cher à organiser : coût des matières premières immobilisées, coût de la main d'œuvre
spécialisée dans le stockage, coût de l'emplacement des stocks,...
• D'autre part, la demande doit s'adapter à l'offre des entreprises sans que les consommateurs puissent se faire
entendre.

2. Toyota va donc expérimenter une nouvelle organisation de la production fondée sur quatre grands
principes :
• Désormais, l’offre doit s'adapter à la demande et non l'inverse. Une production différenciée, en petite
série, va ainsi être mise en place pour répondre aux goûts variés des consommateurs. Le
changement doit donc être permanent (le « Kaizen »)

• Le « juste à temps » ou « flux tendus » ou « Lean production » : On ne met en production que les
biens qui ont été commandés. L'ensemble des pièces, nécessaires pour réaliser le produit final,
arrivent au moment précis où elles doivent être transformées et le consommateur reçoit le produit qu'il
a commandé dans le délai le plus bref possible. L'ensemble de l'information circulant grâce à la
méthode Kanban (code barre sur les pièces, information informatisée). Cette méthode a cinq
avantages :
• Les stocks de matières premières et de produits finis sont considérablement réduits (zéro stock) ;
• L'attente des produits pour la firme et pour le consommateur est limitée (zéro délai) ;
• La circulation de l'information ne passe plus par le papier (zéro papier) ;
• Les ouvriers sont obligés de vérifier le bon fonctionnement des machines pour que la production ne
soit pas interrompue (zéro panne) ;
• Les ouvriers sont obligés de surveiller la bonne réalisation du produit pour que la qualité soit totale
(zéro défaut).
3. La polyvalence des travailleurs : aux tâches de fabrication, s’ajoutent les tâches de programmation,
d’entretien, de surveillance des machines et du produit. Ceci se traduit par une recomposition des
tâches qui donne plus de responsabilités aux ouvriers, ce qui qui devrait les motiver davantage. On a
donc :
• Une rotation des tâches : l'ouvrier change de poste de travail pour éviter la répétition des tâches ;
• L’élargissement des tâches : le salarié fait plusieurs opérations au lieu d'une ;
• L’enrichissement des tâches : aux tâches d'exécution s'ajoutent des tâches de préparation et de
contrôle ;
• Le travail en groupe semi-autonome les ouvriers s’organisent entre eux pour se répartir les tâches à
condition de remplir les objectifs de production.
4. Les cercles de qualité ou de productivité réunissent ouvriers et cadres pour réfléchir ensemble sur les
innovations possibles. La bonne idée sera récompensée par des primes ou un bonus.
5. Ce Toyotisme se traduit à la fois par une plus grande reconnaissance du savoir-faire ouvrier et par
une plus grande intensité de son travail : fatigue nerveuse, hausse des cadences...
• D'un côté, le Toyotisme semble s'opposer au taylorisme : recomposition des tâches, qualification et
responsabilisation des ouvriers, priorité à la demande et flexibilité de l'offre...
• D'une autre côté, le Toyotisme semble être le prolongement du taylorisme : recherches de gains de
productivité, cadences des machines automatiques, diminution des temps morts…
• Le toyotisme est plus un néo-taylorisme qu’un post-taylorisme.
C – Que fait l’entreprise de ses capitaux ?
a) – Investissements matériels et investissements immatériels

1. Lorsqu'une entreprise achète des biens d'équipements durables (+1 an) et des bâtiments, c'est à dire
du capital fixe, elle réalise un investissement matériel. Cet investissement a trois objectifs :
• Répondre à l'augmentation de la demande : l'entreprise achète des biens d'équipement
supplémentaires parce que ceux qu'elle utilise ne suffisent pas à satisfaire toute la demande. Il s'agit
d'un investissement de capacité ou d'extension. Cet investissement se traduit par l'embauche de
travailleurs pour faire fonctionner les nouvelles machines. Il crée des emplois.
• Augmenter la productivité du travail : l’entreprise achète des biens d'équipement (machines
automatiques ou plus performantes) qui substituent le capital au travail et permettent aux travailleurs
de produire autant en moins de temps. Il s'agit d'un investissement de productivité ou de
modernisation. Cet investissement détruit des emplois si la demande n'augmente pas.
• Remplacer l'équipement usé ou obsolète : l'entreprise remplace l'équipement usé ou démodé par un
équipement techniquement équivalent pour maintenir ses capacités de production inchangées. Il s'agit
d'un investissement de remplacement ou de renouvellement appelé encore amortissement. Cet
investissement est neutre vis à vis de l'emploi.

Investissement
matériel

Investissement de
Investissement net remplacement

De capacité De productivité

• Cependant, dans la réalité, il est difficile de distinguer ces trois types d’investissements matériels car
les nouveaux équipements ont intégrés le progrès technique ce qui fait que la production et la
productivité augmentent à la fois.
2. L'investissement matériel affecte la croissance du stock de capital fixe d'une entreprise appelée
encore « accumulation du capital ».

Investissement brut = Investissement net + Amortissement

Investissement net = Augmentation du stock de capital fixe

3. Lorsque l'entreprise dépense de l'argent pour acheter des services intermédiaires qui permettent une
augmentation à long terme de la production, elle fait un investissement immatériel. On en distingue
quatre grands types :
• Les dépenses en formation du personnel qui augmentent la qualification et l'efficacité des salariés ;
• Les dépenses de recherche et développement qui débouchent sur des innovations ;
• Les dépenses commerciales (publicité,…) qui vont augmenter la demande du produit ;
• L’achat de logiciels qui augmentent l'efficacité des ordinateurs et des machines automatiques.

Investissements
immatériels

Dépenses de Dépenses de Dépenses Dépenses en


formation recherche commerciales logiciels
b) – Investissements productifs et investissements financiers ou placements

1. L’investissement financier ou placement consiste à acheter des titres financiers ou monétaires et à


prêter de la monnaie pour recevoir à court à long terme des revenus (intérêts, dividendes). Il se
distingue de l’investissement productif qui permet une augmentation de la production.
2. L’entreprise qui dispose de capitaux a le choix entre investir ou placer. Ce choix sera déterminé par
plusieurs éléments :
 Le profit attendu de l’investissement qui sera comparé aux revenus que l’on peut percevoir avec un
placement. Ainsi, si le taux de rentabilité de l’investissement (profit attendu/coûts de l’investissement)
est supérieur au taux d’intérêt, l’entreprise préférera investir.
 La croissance de la demande prévue : l’entreprise n’achètera des équipements supplémentaires que
si elle sait que la demande pour ses produits va augmenter et que ses équipements vont être
insuffisants pour répondre à cette augmentation.
 Le niveau d’endettement de l’entreprise : l’entreprise ne va pas investir si son niveau d’endettement
est élevé et si les perspectives de profits futurs sont incertaines. Elle préférera utiliser ses capitaux
pour rembourser ses dettes.

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