De son côté, le nombre d’inscriptions hebdomadaires au chômage a explosé et cumulé
16,7 millions de personnes sur les trois dernières semaines. Des chiffres qui n’avaient même pas encore été pris en compte par les statistiques mensuelles. « C’est peut-être malheureusement la nouvelle normalité outre-Atlantivernement aux Américains ont beau être généreux (3.400 $ pour une famille de quatre personnes), ils ne seront d’aucun secours en cas de maladie. La hausse de la proportion des emplois peu qualifiés depuis la crise de 2008 rend la situation de nombreux ménages encore plus précaire. Ce sont ceux-là, en particulier, qui travaillaient dans des restaurants, des hôtels, des magasins ou pour d’autres services, et qui ont été les premiers à s’inscrire au chômage. « Certains pourront peut-être s’affilier à l’assurance-maladie de leur conjoint, ou bénéficier d’une couverture de l’ACA ou de Medicaid, ou du système Cobra, en payant de leur poche l’assurance que leur employeur leur offrait », poursuit l’Economic Policy Institute. L’accueil dans les hôpitaux risque d’être d’autant plus hostile que les infrastructures hospitalières sont sans doute insuffisantes (voir graphique ci-dessous). Reste à savoir quelle part des 2.000 milliards de dollars du plan de relance économique le président américain, Donald Trump, voudra bien consacrer à cette problématique. Pour l’heure, tout n’est pas encore bien défini. La suite devra être surveillée avec attention, car les études anticipent une flambée de 40 % des primes d’assurance l’an prochain pour couvrir les coûts de la crise sanitaire. Or selon un sondage Gallup, plus d’un quart des Américains ont déjà renoncé l’an dernier à leur assurance dentaire ou médicale parce qu’ils n’en avaient plus les moyens. Le système de sécurité sociale américain était né de la Grande Dépression des années 1930 : reste à espérer que cette crise sera l’occasion d’une nouvelle prise de conscience.- CAROLINE MIGNON