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6.1. Introduction
Le thème abordé dans cette section permet d’étudier le fonctionnement et la gestion d’un
système hybride. Ce système est constitué de trois composants. Le premier contient le
composant de conversion d’énergie solaire, le deuxième est formé du composant de conversion
d’énergie éolienne et le troisième contient le composant de stockage de l’énergie. Les deux
premiers composants sont déjà traités. Pour cela, il est nécessaire de modéliser le troisième.
6.2. Les accumulateurs électriques
L’accumulateur au plomb a été découvert en 1860 par le français Gaston PLANTE
[96],[97]. Depuis, les progrès techniques n’ont pas cessé de progresser [98],[99]. Aujourd’hui,
plus du tiers de la production mondiale de plomb est utilisée par la fabrication
d’accumulateurs (60% à 65% du marché des batteries concernent la vente d’accumulateurs au
plomb). Ce qui a fait la force de l’accumulateur au plomb est la disponibilité des matériaux
employés, leur coût relativement faible et la possibilité de son recyclage [100]. Le
développement de l’accumulateur au plomb reste actuellement considérable grâce à
l’automobile dont il assure le démarrage [101],[102]. A ce débouché s’ajoute celui de la
traction lourde (camions et autobus électriques, etc ). L’accumulateur au plomb est également
utilisé en stationnaire (téléphonie, installations de secours,..), ainsi que pour le stockage
imposé par l’exploitation des énergies renouvelables : solaire, éolienne, etc. [103],[104].
Il existe une très grande quantité de modèles du plus simple au plus complexe
[105],[106],[107]. Ces modèles sont utilisés pour déterminer l'état de charge ou pour prédire
la durée de vie des accumulateurs [107],[108]. En fait, le modèle de troisième ordre d’un
accumulateur électrique est constitué d’un bloc R/C mis en série avec une résistance et d’une
branche parasite. Tous les éléments de la figure 1.61 sont fonctions de l’état de charge1, des
courants de charge/décharge et de la température de l’électrolyte θ.
La résistance R1 varie avec la profondeur de charge2. Elle s’exprime sous la forme [109] :
R 1 R 10 . ln(DOC) (1.25)
où R10 est une constante, en Ohms.
Lors du processus de décharge de l’accumulateur, la résistance R2 est nulle. Par contre, elle
affecte à l'origine l’accumulateur pendant la charge. Sa valeur s’exprime par [110] :
expA 21 1 SOC
R 2 R 20 . (1.27)
I
1 exp A 22 m
I
où :
R20 est une constante, en Ohm, et A21 et A22 sont deux constantes,
I* désigne le courant nominal de l’accumulateur exprimé en Ampères.
La résistance R0 est constante pour toute température. Cependant, elle dépend de l’état de
charge. L'expression mathématique de la valeur de cette résistance est [108],[109] :
R 0 R 00 1 A 0 1 SOC (1.28)
avec :
R00 est la résistance R0 dans le cas ou SOC = 1, en Ohms,
A0 désigne une constante.
2
Intitulé dans la littérature Anglophone Depth Of Charge (DOC).
En fait, nous introduisons quelques définitions utiles pour la suite de ce travail.
L’état de charge indique la charge d’un accumulateur par rapport à sa capacité maximale.
Ceci est exprimé à une température θ donnée [108],[109],[111] :
Qe
SOC 1 (1.32)
C(0, )
La profondeur de décharge est un indicateur de la charge par rapport au régime de décharge
réel. Elle est donnée par [108],[109] :
Qe
DOC 1 (1.33)
C( I avg , )
avec Iavg est le courant de décharge moyen exprimé en Ampères.
La température de l’électrolyte peut être exprimée en fonction des pertes résistifs internes et
de la température ambiante de la façon suivante [110] :
Ps
a
t
R
( t ) init .d
0 C (1.34)
avec :
θa est la température ambiante et θinit la température initiale de l’accumulateur (en ºC),
Ps désigne les pertes joules dans R0 et R2 exprimée en Watts,
Rθ représente la résistance thermique exprimée en ºC/Watts,
Cθ est la capacité thermique exprimée en Joules/ ºC.
Pour l’accumulateur étudié, le courant moyen estimé s’écrit sous la forme [110] :
Im
I avg
( 1 .s 1) (1.35)
avec :
Iavg désigne la valeur moyenne du courant en décharge (A),
Im représente le courant de la branche principale (A),
τ1 est la constante de temps de la branche principale en secondes.
6.2.2. Simulation
En fait :
L’accumulateur est supposé être complètement chargé,
La charge extraite initiale est nulle (Qe_init = 0),
La température ambiante est supposée être égale à 25°C,
Les valeurs initiales du SOC et du DOC sont égales à 0,8.
En effet, avant la connexion de l’accumulateur avec une charge RL, la tension à ses
bornes est égale à 2,15 V. Une fois la charge est placée, l’accumulateur commence à fournir
du courant. Celui-ci est supposé constant. La durée proposée pour cette décharge est égale à
5000 secondes. Pendant cette période, la tension aux bornes du modèle décroît d’une façon
linéaire jusqu’à atteindre sa valeur minimale. De même, le SOC décroît d’une façon linéaire.
Après le déchargement de l’accumulateur, la tension devient égale à 1,95 V et le SOC
s’approche de la valeur 0,2.
6.3. Connexion d’un générateur photovoltaïque avec un accumulateur plomb acide
Le but de cette partie est d’effectuer une simulation globale, sous Matlab/Simulink, du
fonctionnement de l’ensemble Panneau solaire et Batterie. Le schéma synoptique de cette
étude est illustré sur la figure 1.64. A noter que les paramètres d’entrée du système sont
l’ensoleillement et la température.
Es I Ii Iout I V
Panneau
Contrôleur Batterie
Solaire
T V SOC θ SOC
Oscilloscope
L’accumulateur est relié au panneau solaire pour tester son fonctionnement en charge.
Un courant positif entre dans l’accumulateur. Pour augmenter le cycle de la vie de
l’accumulateur, celui-ci ne devrait pas être chargé au maximum, c'est-à-dire SOC = 1. Dans ce
cas, le courant entrant dans l’accumulateur devrait être contrôlé. Cela est fait simplement en
plaçant un interrupteur commandé entre le panneau solaire et l’accumulateur. En fait, un
contrôleur agissant sur cet interrupteur est associé au panneau et à l’accumulateur. Le rôle de
ce contrôleur est de tester l’état de charge de l’accumulateur et de contrôler le courant entrant.
Les résultats de simulation sont donnés sur les figures 1.65 à 1.68. Pour analyser
l'influence des paramètres de l'entrée sur le fonctionnement du système, des variations
d’amplitude sont appliquées sur les formes d’ondes de l’ensoleillement et la température (voir
figure 1.65). Les formes d’ondes de la tension et du courant à la sortie du panneau sont
illustrées sur la figure 1.66. Ce courant est relié à un contrôleur pour régler le courant de
charge de l’accumulateur. Comme l’ensoleillement et la température augmentent, par
conséquent, l'état de charge et la tension de l’accumulateur devraient être augmentés. Ceci est
validé sur la figure 1.67. En fait, le SOC augmente linéairement. Après la charge de
l'accumulateur, la tension devient égale à 2,15 V et le SOC avoisine la valeur de 0,8. Quand le
SOC atteint cette valeur, l’accumulateur devient chargé. Par conséquent, son courant doit
s’annuler (figure 1.68).
β Ii Iout I V
A I
Eolienne Contrôleur Batterie
Ω V SOC θ SOC
Oscilloscope
Les résultats de simulation sont obtenus pour une vitesse de vent variable et un angle
de position fixe. Le paramètre essentiel à l’entrée du système est la vitesse du vent. Une
augmentation de l’amplitude est appliquée sur ce paramètre. Par conséquent, l'état de charge
devrait augmenter. Les figures 1.70 et 1.71 représentent un ‘zoom’ sur la variation de la
vitesse du vent et du SOC afin de donner une idée sur le fonctionnement de l’ensemble
éolienne - batterie. Celui-ci continue son augmentation d’une façon linéaire jusqu’à atteindre
la valeur 0,8. A cette valeur, le courant de charge devient nul.
Il a été prouvé qu'une batterie ne devrait pas être déchargée ou chargée aux limites
extrêmes. En effet, ceci entraîne une diminution dans le cycle de sa vie. Donc pour surmonter
ce problème, il s’avère nécessaire d’avoir un contrôle sur la valeur de SOC. Ainsi, nous nous
considérons la contrainte : 0,3 ≤ SOC ≤ 0,8. La valeur initiale est supposée être SOC = 0,3.
6.5.1.2. Sources d’énergie
Pour charger la batterie, il faut que la tension du modèle solaire ou éolien soit
supérieure à 2,25 Volts. Le bon fonctionnement du système dépendra de la manière de
production des sources d’énergie ainsi que de la gestion des flux. Les sources d’énergie
renouvelable se comportent comme des sources de courant. Ainsi, la gestion va consister à
contrôler le passage du courant dans le système.
6.5.2. Hypothèses de travail
6.5.2.1. Environnement de travail
Nous supposons dans la suite de notre étude que les paramètres suivants sont des
constantes : Ensoleillement, température externe, vitesse du vent et angle de position. Par
conséquent, le courant délivré par le modèle solaire et celui généré par le modèle éolien sont
constants. La vitesse du vent doit être aussi contrôlée parce que la turbine de l’éolienne ne doit
pas fonctionner pour des valeurs énormes (100 km/h).
6.5.2.2. La charge
Oui
La charge ne pourra La batterie se
pas être alimentée. décharge.
La batterie doit se
déconnecter. Non
Oui
SOC = 0.3
La batterie se
déconnecte.
Figure 1.77 : Schéma simplifié des sources d’énergie du système hybride étudié.
Afin d’illustrer l’efficacité de la stratégie de gestion du fonctionnement global du
système, nous avons appliqué des variations sur les paramètres météorologiques suivants :
l’ensoleillement, la température et la vitesse du vent (figure 1.78). En plus, la demande en
courant de la charge utilisée est supposée être variable. Les résultats de simulation sont
donnés par la figure 1.79.
Au début, il n’a pas été tenu compte de la charge. L’énergie produite par les deux
sources, panneaux solaires et éolienne, est utilisée pour charger la batterie. Après insertion de
la charge, celle-ci sollicite un courant égal à 10 A. Il est à noter que ce courant est inférieur à
celui produit par les sources d’énergie. Ainsi, les sources alimentent la charge et continuent à
fournir de l’énergie à la batterie pour compléter son cycle de chargement. L’état de la charge
est « 1 ». Ensuite, la charge utilisée sollicite un courant égal à 30 A, plus grand que celui
fournie par les sources d’énergie. Dans ce cas, la batterie commence à alimenter la charge. Par
conséquent, la tension à ses bornes diminue et le SOC décroît. L’état de la charge est placé sur
« 2 ». Dès que le SOC atteint la valeur de 0,3, la batterie arrête son fonctionnement. L’état de
la charge est placé sur « 3 ». Afin d’assurer la continuité du fonctionnement, il serait judicieux
de disposer d’une source supplémentaire, qui pourra être, par exemple, un alternateur diesel,
pour prendre le relais et alimenter la charge. En fait, la stratégie proposée dans notre étude
n’est pas unique, nous pouvons envisager d’autres scénarios de fonctionnement.