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Chapitre 2

Appareillages utilisés pour l’analyse des circuits


électriques et électroniques

Objectifs pédagogiques

À la fin de cette expérience, vous devriez être capable de:

Manipuler efficacement un oscilloscope, un multimètre (analogique ou


numérique) et un générateur de fonctions (conventionnel ou programmable),
Identifier la provenance de sources d’interférences électromagnétiques,
Comprendre la technique de mesure adéquate pour contrer ces dernières,
Comprendre l’utilisation d’une sonde compensée,
Générer des signaux standards et mesurer leurs caractéristiques,
Comprendre les effets des impédances internes des appareils de mesure et des
générateurs de fonctions,
Déterminer expérimentalement les limites en fréquence des appareillages,
Être contient de l’environnement électromagnétique qui vous entour et connaitre
certaines techniques de mesure permettant de limiter l’influence d’interférences
électromagnétiques sur vos mesures.

Contenu
Ce deuxième chapitre donne la description des appareillages du laboratoire de circuits
électriques afin de permettre aux étudiants de les utiliser d’une façon efficace. Le chapitre
contient les points suivants :
Principe de fonctionnement et d’utilisation des appareillages utilisés au
laboratoire de circuits électriques,
29
Techniques de mesure pour contrer les interférences électromagnétiques,
Préparation avant d’arriver au laboratoire,
Manipulations au laboratoire,
Annexe I - Théorie des décibels (dB et dBm),
Annexe II - Sommaire des formules importantes,
Annexe III – Logiciel OpenChoice de Tektronix.

2.1 Principe de fonctionnement et d’utilisation des


appareillages utilisés au laboratoire de circuits électriques

Les appareils disponibles au laboratoire de circuits électriques sont simples en termes


d’utilisation à l’exception de l’oscilloscope qui dispose d’une aide en ligne sur ses
différentes fonctions et modes d’utilisation. Les étudiants qui désirent maîtriser le
principe de fonctionnement et d’utilisation de ces appareils peuvent se référer au manuel
intitulé ‘Appareillage de laboratoire annexe au manuel de T.P. circuits électriques’ par J.
Mbihi et R. Malhamé disponible à la bibliothèque de l’école. Les chapitres pertinents
pour le cours de ELE1600A sont les suivants :

Appareils de mesures (chapitre 9),


Générateurs de fonctions (chapitre 11),
Sondes compensées (chapitre 12).

2.1.1 Définitions des appareils de mesure

Pour réaliser les expériences subséquentes de laboratoire, de nombreux appareils sont mis
à la disposition de l’étudiant dont les principaux sont :

30
Oscilloscope : Appareil permettant de visualiser les formes d’onde des signaux
dans le domaine temporel,
Multimètre : Appareil mesurant des tensions et des courants continus et alternatifs
ainsi que des résistances,
Pont d’impédances : Appareil capable de fournir la réponse en fréquence d’un
circuit donné (amplitude, phase et groupe délai) et l’impédance (résistance,
inductance, capacité) d’une composante donnée,
Générateur de fonctions : Sources d’énergie fournissant des signaux sinusoïdaux,
carrés et triangulaires.

2.1.2 Notions importantes sur les appareillages

2.1.2.1 Couplage AC/DC

Le bouton ‘DC offset’ du générateur de fonctions permet d’ajouter une tension continue
aux tensions variant dans le temps (sinusoïdale, triangulaire ou carrée).
La cellule de couplage C-R représentée à la figure 2.1 permet de bloquer ou non la
composante continue présente dans la tension d’entrée v(t). On peut également utiliser
une telle cellule entre deux montages d’amplification pour éviter la propagation des
tensions continues de polarisation des composants actifs (transistors, amplificateur
opérationnel, etc.).
Une cellule similaire (même configuration excepté la résistance R) est également
présente à l’entrée des appareils de mesure (comme oscilloscope par exemple) et sert à
afficher ou non la composante continue de la tension d’entrée. Pour l’oscilloscope
disponible au laboratoire, cette option est exécutée à l’aide du bouton AC/CC/Masse. Sur
la position CC, l’interrupteur S est fermé et l’oscilloscope affiche intégralement le signal
d’entrée (tension continue et tension variant dans le temps). Sur la position AC,
l’interrupteur est ouvert et la composante continue du signal est bloquée permettant ainsi
de visualiser uniquement sa composante variant dans le temps.

31
Figure 2.1 : Cellule de couplage.

2.1.2.2 Sonde compensée

a) Définition
La sonde compensée est un dispositif permettant d’améliorer passablement les
performances de l’oscilloscope en atténuant d’une part l’effet de son impédance d’entrée
et en ‘contrôlant’ d’autre part cette dernière par compensation.

Note : La compensation ne pourra être réalisée à l’aide d’un circuit purement résistif car
l’impédance d’entrée de l’appareil de mesure est capacitive. Une configuration possible
est celle d’une impédance capacitive comme montrée à la figure 2.2.

Figure 2.2 : Circuit équivalent d’une sonde compensée.

b) Utilisation
L’impédance d’entrée d’un instrument de mesure peut réduire la bande passante de ce
dernier. Cette bande passante peut être augmentée en utilisant un câble coaxial contena nt
une sonde compensée.

32
Note : On a bien pris soin d’utiliser les expressions ‘peut réduire’ ou ‘ peut être
augmentée’ puisque ces effets dépendent ‘ évidemment’ de la résistance de Thévenin du
circuit mesuré. En effet, si la résistance de Thévenin est par exemple nulle, l’oscilloscope
conservera sa pleine bande passante telle que spécifiée par le manufacturier. Par contre,
si la résistance de Thévenin augmente cette bande passante sera diminuée
considérablement si une sonde compensée n’est pas utilisée.

c) Compensation de la sonde
Pour améliorer la bande passante de l’instrument de mesure, il faut compenser la sonde
par rapport à l’impédance d’entrée de ce dernier. La condition de compensation est
donnée par :

RS CS = Rin Cin

Où Rin et Cin représentent la résistance interne et la capacité interne de l’instrument de


mesure, respectivement.
Cette compensation entraîne ‘malheureusement’ une atténuation du signal à mesurer.
En pratique, la mesure d’une onde carrée par une sonde compensée à l’aide d’un
oscilloscope conduit aux trois formes d’onde de la figure 2.3.

a) bien compensé b) sous compensé c) sur compensé

Figure 2.3: Mesure d’un signal carré à l’aide d’une sonde compensée.

33
2.1.2.3 L’impé dance d’entrée et de sortie des appareillages

a) L’impé dance d’entrée d’un appareil de mesure


L’impédance d’entrée d’un appareil de mesure peut être considérée comme étant
constituée d’un condensateur en parallèle avec une résistance. En pratique, il est essentiel
de connaître la valeur de cette impédance pour avo ir une idée du degré de perturbation
imposé au circuit mesuré. Pour fin de démonstration, supposons que la source du circuit à
mesurer est continue. L’impédance d’entrée se comporte alors comme une résistance car
à f = 0 Hz, l’impédance du condensateur est égale à l’infini. Pour le circuit de la
figure 2.4, on utilise deux voltmètres ayant des impédances d’entrée différentes pour
mesurer la tension aux bornes de la résistance R = 500 K .

Figure 2.4: Deux voltmètres avec différentes résistances d’entrée.

On remarque que les deux lectures sont différentes à cause de la différence des
impédances d’entrée, alors que si le voltmètre était idéal (Rin = ∞), on aurait une lecture
de 10 volts dans les deux essais.

b) L’impé dance de sortie d’un générateur de fonctions


De la même façon, un générateur de fonctions possède une impédance de sortie. Cette
impédance peut être approximée par une résistance en série (pour le cas d’une source de
tension) ou en parallèle (pour le cas d’une source de courant) avec la source idéale. La
figure 2.5 donne le modèle équivalent d’une source de tension réelle.

34
Figure 2.5 : Le modèle équivalent d’une source de tension réelle.

2.2 Techniques de mesure pour contrer les interférences


électromagnétiques

2.2.1 Notion de compatibilité électromagnétique et d’interférences


électromagnétiques

La compatibilité électromagnétique (CEM) est l'aptitude d'un appareil ou d'un système


électrique ou électronique, à fonctionner dans son environnement électromagnétique de
façon satisfaisante, sans produire lui- même des perturbations électromagnétiques
intolérables pour tout ce qui se trouve dans cet environnement.

Une bonne compatibilité électromagnétique décrit alors un état de « bon voisinage


électromagnétique », c’est-à-dire :
limiter le niveau des émissions électromagnétiques non désirées provenant de
l'appareil, afin de ne pas perturber la réception radio ou les autres équipements ;
être suffisamment immunisé envers les interférences électromagnétiques
provenant des autres équipements, ou plus généralement de l'environnement.

Les notions de compatibilité électromagnétique sont importantes du fait que pour qu’un
circuit électronique puisse être commercialisable, il doit passer des tests de compatibilité
électromagnétique. Au Canada, ces lois sont régies par « Industrie Canada ».

35
Ces notions de compatibilité et d’interfére nces électromagnétiques s’appliquent aussi
lors des mesures que vous réalisez en laboratoire. En effet, il existe beaucoup de sources
d’interférences électromagnétiques pouvant dégrader les résultats de vos mesures.
Quelques exemples sont présentés sur la figure 2.6 (a). Ces interférences sont générées
sous forme d’ondes électromagnétiques qui vont se propager dans l’air. Ces ondes vont
alors être susceptibles de se coupler sur les câbles des appareils de mesure et d’induire du
bruitage sur le signal mesuré. La figure 2.6 (b) présente un signal bruité.

(a) (b)
Figure 2.6 : Le modèle équivalent d’une source de tension réelle.

Différentes techniques simples peuvent être utilisées pour limiter l’influence de ces
interférences.

2.2.2 Dimension électrique d’un circuit

La première règle qui est probablement la plus importante concerne la dimension


électrique d’un circuit. Pour limiter l’influence d’une interférence électromagnétique sur
le fonctionnement d’un circuit électronique ou sur une mesure, il est important que le
circuit soit de dimensions électriques petites.

36
Les dimensions électriques d’une structure dépendent de :
 ses dimensions physiques,
 la fréquence (ou la longueur d’onde inversement proportionnel à la
fréquence) de l’excitation,
 la vitesse de propagation de l’onde.

Un circuit électronique est électriquement petit si sa plus grande dimension L est


beaucoup plus petite que la longueur d’onde notée λ de l’interférence électromagnétique.
Un critère souvent adopté est de considérer L < λ/10. Avec λ = c/f où c est la vitesse de la
lumière dans le vide.

Fréquence 1 MHz 10 MHz 100 MHz 1 GHz 10 GHz 100 GHz


Longueur
300 m 30 m 3m 30 cm 3 cm 3 mm
d’onde λ
Dimensions
électriques
<30 m <3 m <30 cm <3 cm <3 mm <300 µm
considérées
petites

Tableau 2.1: Ordre de grandeur de dimensions électriques petites en fonction de la


fréquence.

Exemple 1: Le champ électromagnétique rayonné par une décharge orageuse a un


spectre fréquentiel qui s’étend jusqu’à des fréquences significatives de l’ordre de
fmax = 10 MHz, correspondant à une longueur d’onde λmin = 30 m (pour une propagation
dans l’air). Par conséquent, une structure peut être considérée petite électriquement si
ses dimensions ne dépassent pas 3 m.

Exemple 2: Quand un courant de 25 mA et de fréquence 30 MHz se déplace dans une


boucle de 10 cm² (dessinée par les pistes d’un circuit imprimé), le champ électrique
mesuré à 3 m de la boucle est de 197 µV/m, soit deux fois supérieur au champ électrique

37
autorisé par « Industrie Canada ». Pour que la boucle rayonne un champ inférieur à 100
µV/m, c’est-à-dire inférieur à la limite autorisée, la dimension maximale de la boucle
doit être de 5 cm².
Important : sachant que de nos jours de plus en plus d’appareils sans fil fonctionnent à
des fréquences de l’ordre du GHz, de la dizaine de GHz et même de la centaine de GHz,
il est important que les pistes de routage d’un circuit et les fils de connexion et de mesure
aient les plus petites dimensions possibles.

2.2.3 Quelques techniques de mesure permettant de limiter l’influence


des interférences électromagnétiques sur les mesures

 Réduire au maximum la circonférence des boucles des fils de mesure en les


torsadant.

Boucle
Fils torsadés

 Si vous en avez la possibilité, utiliser des câbles coaxiaux.

Câble
coaxial
blindé

Figure 2.7 : Différents types de câbles

38
2.3 Préparation avant d’arriver au laboratoire

Il est primordial de faire une bonne préparation avant d’arriver au laboratoire dans le
but de mieux comprendre la partie manipulation de l’expérience. Le chargé de
laboratoire vérifie, signe et date les préparations qui doivent être jointes au rapport de
la manipulation (s’il y a lieu).

2.3.1 Travail de lecture (optionnel)

Lire attentivement le principe de fonctionnement des appare ils de laboratoire présentés


aux chapitres 9, 10 et 12 du recueil ‘Appareillage de laboratoire annexe au manuel de
T.P. circuits électriques’ par J. Mbihi et R. Malhamé.

Note: L’objectif est de comprendre le rôle des boutons de réglage des fonctions associées
aux appareils suivants :

Générateurs de fonction - HP 33120A,


Multimètre analogique - HP 427A,
Multimètre numérique - Fluke 37,

2.3.2 Tension alternative contenant une composante continue

Le signal présenté à la figure 2.8 représente une tension sinusoïdale à laquelle est ajoutée
une tension continue (‘DC offset’ du générateur de fonctions).

39
Figure 2.8 : Tension sinusoidale contenant une composante continue de
2 volts.

Répondre aux questions suivantes en vous référant si nécessaire à l’Annexe I (théorie des
décibels) et à l’Annexe II (formules importantes) du présent chapitre :

Déterminer la fréquence, la valeur moyenne et la valeur efficace (RMS) de la


tension donnée à la figure 2.8,
Peut-on obtenir une mesure correcte des valeurs moyenne et efficace de cette
tension à l’aide d’un voltmètre analogique du type HP 427A ? Justifier votre réponse,
Peut-on obtenir une mesure correcte des valeurs moyenne et efficace de cette
tension à l’aide d’un multimètre numérique du type Fluke 37 ? Justifier votre réponse,
Pour chaque position (AC, CC, Masse) du commutateur de couplage d’entrée de
l’oscilloscope à mémoire numérique Tektronix TDS 2012, tracer l’allure de la tension
qu’on obtiendrait sur l’écran de ce dernier,
Conclure.

2.3.3 Limite en fréquence des appareils de mesure

Une tension carrée d’amplitude maximale de 2 volts et de fréquence égale à f est


appliquée à un des deux canaux d’un oscilloscope de bande passante f 2 - f 1 . Parmi les trois

40
cas de fréquence donnés ci-dessus, laquelle fournirait un signal carré observé à l’écran ?
(Justifier votre réponse).
f < f1
f 1 < f < f2
f > f2 .

2.4 Manipulations au laboratoire

2.4.1 Mise en service de l’oscilloscope et test des câbles coaxiaux ou


sondes

Mettre en service l’oscilloscope Tektronix TDS2012 et vérifier le bon


fonctionnement des sondes ou câbles coaxiaux en utilisant le signal carré disponible
dans l’oscilloscope,
Réaliser le montage de la figure 2.9.1 en utilisant une sonde (câble coaxial)
ordinaire, puis régler l’oscilloscope (échelle verticale, base de temps, etc.) de manière
à bien observer le signal test carré. Mesurer sa fréquence et son amplitude, et
comparer les résultats à ceux fournis par l’oscilloscope,
Remplacer la sonde ordinaire par une sonde atténuateur (pouvant être
compensée). Régler l’oscilloscope de manière à bien observer le signal test carré.
Compenser la sonde (ajustement de la capacité variable à l’aide d’un tournevis)
jusqu’à l’obtention d’un signal test carré non distordu. Mesurer l’amplitude de ce
signal en tenant compte du facteur d’atténuation (1/10) de la sonde.

41
Oscilloscope
(Tektronix 2225)
CH1

Figure 2.9.1: Mise en service de l’oscilloscope et test des sondes.

(fil rouge)
Générateur Oscilloscope
(Wavetek ou HP 33120A) (Tektronix 2012)
CH1
Masse (fil noir)
Figure 2.9.2:Tension ayant une composante continue et affichage en mode de couplage AC-DC-GND.

Générateur Multimètre Multimètre analogique


OUT Numérique (Fluke 37) (HP 427A)
CH1

Figure 2.9.3: Tension de fréquence f variable et limites en fréquence des appareils de mesures.

Figure 2.9: Montages expérimentaux pour l’expérience 2.

2.4.2 Génération et mesure d’une tension contenant une composante


continue

Réaliser le montage de la figure 2.9.2 en utilisant une sonde ordinaire,


Régler le générateur de fonctions pour avoir une tension sinusoïdale contenant
une composante continue dont l’expression est : v(t) = 2 + 2 sin(2000 t),
En mode de couplage Masse (‘GND’), positionner le balayage du premier canal
(CH1) de l’oscilloscope à la ligne centrale de l’écran,

42
En mode de couplage CC (‘DC’), visualiser sur l’oscilloscope le signal généré et
réajuster les réglages du générateur de fonctions s’il le faut pour obtenir la tension
v(t),
Positionner le commutateur de couplage en mode AC et observer son effet sur
l’affichage à l’écran de l’oscilloscope.

Note: Pour ajouter la tension continue à votre signal sinusoïdal, utiliser le bouton
‘offset’ prévu à cet effet sur le panneau avant du générateur de fonctions (HP 33120A)

2.4.3 Diminution du bruit introduit dans un circuit

Pour simuler un environnement riche en interférence s électromagnétiques, une source de


bruit est utilisée comme présentée sur la figure 2.10 (a). La source de bruit est constituée
d’un oscillateur de 4 MHz connecté à une bobine de 12 cm de diamètre formée de 15
enroulements de fils de cuivres. Le courant généré par l’oscillateur va circuler dans la
bobine, provoquant l’apparition d’un champ magnétique. Ce champ jouera le rôle d’une
source d’interférences électromagnétiques introduit dans le circuit de mesure.

Source
d’interférence

(a) (b)

Figure 2.10: Montages expérimentaux pour l’expérience.

43
Réaliser le montage de la figure 2.10 (b) et utiliser deux fils non torsadés pour lier
le générateur de signaux (GBF) à l’oscilloscope (figure 2.10 (c)). Attention : il y
a seulement 20 connecteurs BNC-Banane pour tout le monde, il faudra donc
vous les partager. Ajouter la source d’interférence à droite de l’oscilloscope et
alimentez la avec la source de tension continue (-15 V_0 V_+15 V).
Régler le GBF pour qu’il fournisse un signal créneau (onde carrée) de fréquence
1 kHz et d’amplitude crête à crête égale à 300 mV.
Relever le signal observé à l’oscilloscope.
Sans déplacer la source d’interférence, torsader le fil noir et le fil rouge comme
montré sur la figure 2.10 (d). Relever le signal observé à l’oscilloscope.
Utiliser un câble coaxial blindé à la place des fils noir et rouge pour connecter le
générateur de signaux à l’oscilloscope comme le montre la figure 2.10 (e).
Relever le signal observé à l’oscilloscope.
Classer les configurations dans l’ordre de celles qui ramènent le moins de bruit
sur la mesure à celles qui en ramènent le plus?

2.4.4 Détermination de l’impédance de sortie du générateur de


fonctions (HP 33120A)

Ajuster le générateur à un signal sinusoïdal d’amplitude maximale de 2 volts et de


fréquence de 1 KHz. Mesurer la tension à la sortie du générateur, soit à vide et soit
avec une charge de 50 Ω comme montrés aux schémas de la figure 2.11,

Figure 2.11 : Mesure de la tension de sortie pour les deux cas, circuit sans charge et
avec une charge de 50 Ω.

44
Comparer les deux valeurs mesurées. Qu’en concluez- vous?
Le générateur de fonctions utilisé au laboratoire possède une impédance de sortie
de 50Ω. Pour quelle condition de charge l’amplitude du signal de sortie du générateur
correspond à la valeur exacte? (Justifier votre réponse).

2.4.5 Limites en fréquence des appareils de mesure

Réaliser le montage de la figure 2.9.3, puis ramener à zéro la tension ‘offset’ du


générateur lorsque l’oscilloscope est en mode de couplage CC,
Générer un signal v(t) = Vmax sin(2 ft) en fixant Vmax à une valeur de votre choix,
puis régler adéquatement les appareils de façon à compléter le tableau 2.1. V1 et V2
correspondent aux tensions lues par le voltmètre analogique HP 427A et le
multimètre numérique Fluke 37, respectivement. V3 est l’amplitude maximale de la
tension relevée sur l’écran de l’oscilloscope TDS 2012.

f (KHz) 0.03 0.05 0.1 0.2 0.3 0.5 1 10 20 25 30 50 100 1000 1500 2000

V1 (V)
HP427A

V2 (V)
Fluke 37

V3(V)
Tektronix
2012

Tableau 2.2: Tensions en fonction de la fréquence.

- Pour une grandeur sinusoïdale de valeur efficace V eff , l’amplitude maximale est

donnée par: V max 2 V eff ,

45
- En régime alternatif, les voltmètres analogiques et numériques standards indiquent
la valeur efficace du signal sinusoïdal mesuré.

Annexe I – Théories sur les décibels

a) Introduction et définition des décibels en électronique

Un circuit comme celui présenté sur la figure 2.12 est souvent caractérisé par son gain.

Ientrée Isortie
Rsource
Vsource + Ventrée Circuit Vsortie
-

Pentrée Psortie

Figure 2.12 : Diagramme d’un circuit donné.


Ce gain peut être exprimé en courant, en tension et/ou en puissance et il correspond
respectivement à un rapport entre les courants, les tensions et/ou les puissances d’entrée
et de sortie du circuit. Les relations suivantes décrivent l’expression de ces différents
gains :

Gain en courant Gi =

Gain en tension Gv =

Gain en puissance Gp =

Ces rapports sont souvent exprimés en décibels (dB) et sont définis rigoureusement
comme :

GI (dB) =20* log10 ( ) = 20*log10 (Gi)

GV (dB) =20* log10 ( ) = 20*log10 (Gv)

46
GP (dB) = 10* log10 ( ) = 10*log10 (Gp )

Rappels mathématiques
log m
(A * B) log m
( A) log m
(B)

k
log m
(A ) K * l og m ( A )

log m
(A / B) log m
( A) log m
(B)

log m
(A B) log m
( A) log m
(B)

Comme (dans le cas des circuits purement résistifs), on peut écrire la relation

suivante :

Seulement dans le cas où la résistance d’entrée et celle de la charge

sont identiques, c'est-à-dire que , on peut écrire :

Par abus d’écriture, on parle souvent de gain de tension exprimé en décibels,


indépendamment des résistances d’entrée et de sortie.

Note : si la valeur du gain en dB est positive, le circuit amplifie. Si la valeur du gain en


dB est négative le circuit atténue.

Comme utilisation de cette unité de décibel, on parle entre autre de la pollution sonore, de
la réponse en fréquence d’un amplificateur...

b) Avantages et inconvénients de l’unité décibel

47
L’avantage principal de l’utilisation des décibels est que les rapports en décibel
s’additionnent alors que ceux en valeurs absolues se multiplient. Pour calculer le gain
total en décibel d’un circuit à plusieurs étages, il suffit d’additionner les gains et les
pertes (en dB) de chaque étage. Par contre, le gain total en valeur absolue est obtenu en
multipliant les gains et les pertes de chaque étage (des nombres grands et difficiles à
manipuler),
• L’autre avantage des décibels est que les nombres manipulés sur une échelle sont
moins encombrants, par exemple un rapport de puissance de 105 s’exprime comme +50
décibels et un rapport de 101 s’exprime comme +10 décibels,
• Comme inconvénient, il y a bien sûr les conversions qu’il faut occasionnellement
effectuer. On peut aussi perdre la notion des grandeurs impliquées : par exemple un gain
de tension de 120 dB a une sortie 1000000 fois plus grande que la tension d’entrée.

c) Unitées derivées des decibels : dBm (dBmilliwatt), dBµV, dBµA


Comme dit précédemment, les rapports de puissances, de tensions et de courant en
décibels peuvent s’écrire comme :

, ,

Comme dans un circuit la puissance, la tension et le courant d’entrée sont exprimées en


valeur absolue, la détermination des grandeurs de sortie, c'est-à-dire Psortie, Vsortie et Isortie,
nécessiterait un certain calcul encombrant. Il serait donc souhaitable d’exprimer ces
grandeurs d’entrée avec une unité semblable au dB afin de pouvoir calculer celle de la
sortie par simple addition ou soustraction.
Plusieurs unités comme par exemple le dBm, le dBµV et le dBµA ont été définies et
permettent d’exprimer une puissance, un courant ou une tension par rapport à une
puissance, un courant ou une tension de référence.
Une puissance d’entrée exprimée en dBm correspondra à :

48
D’autre part, une tension d’entrée exprimée en dBµV correspondra à :

Une courant d’entrée exprimée en dBµA correspondra à :

Bien que les unités précédentes soient les plus utilisées, elles ne sont pas les seules unités
dérivées du décibel. En effet, une multitude d’unité existe. En changeant la valeur de
référence Pref, Vref, Iref, on peut exprimer un courant, une tension ou une puissance en
dBV, dBA, dBmV, dBmA, dBµW, dBW etc.

Ces unités sont rencontrées dans quasiment toutes les branches de l’électronique. Par
exemple, nous rencontrerons les dBm dans to ut ce qui concerne les systèmes de
communication. Nous rencontrerons les dBµV et le dBµA dans le domaine de la
compatibilité électromagnétique.

Exemple 1 : pour illustrer l’utilisation des dBm, prenons un circuit amplificateur.


L’impédance d’entrée de l’amplificateur est fixée à 600 et sa sortie est chargée par une
résistance de 600 . Son gain en puissance est égal à 65 dB. Appliquons une puissance
d’entrée égale à -50 dBm soit 10 nW. La puissance de sortie s’obtient facilement par :
Psortie(dB) = Pentrée(dB) + GP (dB) = -50 dBm + 65 dB = 15 dBm soit 31.62 mW
La tension d’entrée mesurée équivalente à une puissance de -50 dBm soit 10 nW se

calcule comme . On peut alors exprimer

Ventrée en dBµV en utilisant la relation suivante :

Sachant que la résistance d’entrée et la résistance de sortie du circuit sont identiques, le


gain en tension G V (dB) et le gain en puissance GP (dB) du circuit sont identiques. La
tension mesurée aux bornes de la charge est alors égale à :

49
Vsortie (dBµV) = Ventrée (dBµV) + G V (dB) = 67.8 dBµV + 65 dB = 132.8 dBµV soit
3.98 V

Exemple 2 : trois amplificateurs sont placés en cascade. Le gain en puissance du premier


GP1 (dB) est de 10 dB. Le gain en puissance du deuxième GP2 (dB) est de 20 dB et le gain
en puissance du troisième GP3 (dB) est de 30 dB. L’impédance d’entrée des trois
amplificateurs est de 50 et une charge de 50 est placée en sortie du troisième
amplificateur. Un signal d’une puissance de -60 dBm est appliqué en entrée du premier
amplificateur. La puissance mesurée aux bornes de la charge peut être déterminée par le
calcul suivant :
Psortie = GP1 (dB) + GP2 (dB) + GP3 (dB) + Pentrée = 10 dB + 20 dB + 30 dB +(-60 dBm) = 0
dBm soit 1 mW
(Attention, 0 dBm est différent de 0 mW)

Note : L’addition ou la soustraction d’une valeur en dBm avec une autre en dB donne un
résultat en dBm puisque les valeurs en dBm représentent des grandeurs d’entrée et de
sortie du système ou du circuit considéré.

Annexe II – Sommaire des formules importantes

1. v(t) représente la valeur instantanée de la tension en fonction du temps.

2. Vmax = Max [v(t)] représente la valeur crête positive.

1 t T
3. V m v( )d représente la tension moyenne, appelée aussi la composante
T t

continue du signal v(t).

1 t T
2
2
4. V RMS v d représente la valeur efficace (RMS) de v(t).
T t

50
5. Soit un signal sinusoïdal défini par v(t)= Vmax sin(2 f t). L’amplitude maximale
de ce signal est Vmax et sa valeur efficace est donnée par :
V max
V RMS = V eff = .
2

6. Définition des décibels (dB) et des dBm :

Gain de puissance : Gp en dB = 10 log (Gp ),


Gain de tension : Gt en dB = 20 log (Gt ),
L’unité dBm est définie par rapport à une puissance et une tension de
référence Pref = 1mwatt et Vref = 0.775 volt, respectivement.
P P
Puissance P en dBm = 10 log 10 log ,
Pref 1mw

V V
Tension V en dBm = 20 log 20 log .
V ref 0 . 775 volt

51
Annexe III – Logiciel OpenChoice de Tektronix

Le logiciel OpenChoice permet de communiquer avec l’oscilloscope numérique


Tektronix TDS 2012 disponible au laboratoire à l’aide d’un câble sériel pour acquérir les
signaux affichés à l’écran. Les graphes des courbes expérimentales obtenus à l’aide du
logiciel, peuvent être incorporés dans les rapports de manipulation. Le logiciel sera
disponible aux étudiants, par contre l’achat du câble sériel RS232 nécessaire po ur
connecter l’ordinateur portable à l’oscilloscope est laissé à la discrétion des étudiants.

Installation
L’installation du logiciel est assez simple. Il suffit d’exécuter le fichier d’installation
Setup.exe et de suivre à l’écran les instructions qui sont donnés par le moteur
d’installation (InstallShield Wizard).

Utilisation
Une fois l’installation complétée, lancer le logiciel en cliquant sur le bouton de raccourci
nommé ‘OpenChoice Desktop’ qui apparaît à l’écran. Cliquer ensuite sur l’onglet ‘Screen
Capture’ qui permet de ‘prendre une vue’ de l’écran de votre oscilloscope.

La figure 2.13 donne la page d’accueil type de l’option ‘Screen Capture’.

Figure 2.13 : Page d’accueil de l’option ‘Screen Capture’.

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Les différentes étapes de l’acquisition sont :

Étape 1 : Choix de l’instrument


Cette première étape consiste à choisir l’instrument à partir duquel l’acquisition des
signaux sera effectuée. Il faut alors procéder de la manière suivante :
Cliquer sur le bouton ‘Select Instrument’,
Dans la fenêtre qui s’ouvre, choisir ‘AS RL1::INS TR’ puis cliquer sur OK,
Lorsque l’étape est complétée avec succès, le numéro de l’oscilloscope doit apparaître en
dessus du bouton ‘Select Instrument’, soit l’affichage de l’oscilloscope TDS 2012.

Étape 2 : Choix du canal (‘Channel’)


Au cours de cette étape, il faut choisir le canal à partir duquel l’acquisition des signaux
sera effectuée. Comme l’oscilloscope TDS 2012 n’en possède que deux, il faut choisir
entre CH1 et CH2. Deux autres choix sont également disponibles, soient MATH et REF1.
Les étudiants désireux d’en savoir davantage peuvent se référer à l’aide (‘help’) du
logiciel.

Étape 3 : Acquisition des signaux


C’est l’étape la plus importante où les données sont téléchargés dans l’ordinateur. Il faut
s’assurer d’avoir à l’écran de l’oscilloscope le signal à sauvegarder. Il faut alors cliquer

sur le bouton ‘Get Screen’ . Après quelques secondes de traitement, une


vue de l’écran de l’oscilloscope apparaît dans l’espace blanc de la page d’accueil.

Étape 4 : Sauvegarde des graphes


C’est la dernière étape où les graphes expérimentaux sont sauvegardés. La procédure peut
se faire de deux manières :
1. Utiliser le bouton ‘Copy to clipboard’ pour copier le graphe dans la mémoire
tampon et l’insérer directement dans un document Word par exemple.

2. Utiliser le bouton ‘Save as’ pour enregistrer le graphe sous le format


désiré et l’inclure par la suite dans le rapport.

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