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Item 9

RR

CERTIFICATS MÉDICAUX
DÉCÈS ET LÉGISLATION
PRÉLÈVEMENT D’ORGANES
ET LÉGISLATION
Pr Irène François-Purssell1, 2, Dr Alain Tenaillon3, Pr Marie-France Mamzer-Bruneel1, 4,
Dr Walter Vorhauer5, 6, Pr Christian Hervé1, 5, Dr Jacques Lucas7, Dr Philippe Charlier8
1. Laboratoire d’éthique médicale et de médecine légale, Paris-Descartes, Sorbonne-Paris-Cité, France
2. Médecine légale, CHU Dijon, France
3. Conseil d’orientation de l’Agence de la biomédecine, France
4. UF Éthique clinique, Necker-Enfants malades, AP-HP, Paris, France
5. Mission éthique de l’Hôpital européen Georges-Pompidou, HUPO, AP-HP, Paris, France
6. Anatomopathologiste, Secrétaire général du Conseil national de l’Ordre des médecins, France
7. Cardiologue, vice-président du Conseil national de l’Ordre des médecins, France
8. Laboratoire d’anthropologie médicale et médico-légale, UFR des sciences de la santé (UVSQ), hôpital Raymond-Poincaré, AP-HP, Garches, France
christian.herve@parisdescartes.fr

Définition
objectifs Le certificat médical est l’attestation écrite des constatations
PRÉCISER les règles générales d’établissement cliniques et paracliniques, positives ou négatives, concernant
des certificats médicaux et leurs conséquences l’état de santé d’un individu qui a bénéficié d’un examen médi-
médico-légales, y compris les certificats de coups cal. Le certificat médical est rédigé par un médecin et permet au
et blessures et notions d’ITT. patient de faire valoir des droits liés à son état de santé.
DÉCRIRE l’examen d’un cadavre.
CONNAÎTRE les différents types d’autopsie. Principes fondamentaux
PRÉCISER les principes de la législation
La rédaction d’un certificat est un acte médical réalisé après
concernant le décès et l’inhumation.
un examen clinique de la personne concernée, et qui engage les
PRÉCISER les principes de la législation
responsabilités civile, pénale et ordinale du médecin.
concernant les prélèvements d’organes.
Le demandeur du certificat médical peut être le sujet lui-même,
le titulaire de l’autorité parentale pour un mineur, le tuteur pour
un majeur sous tutelle, ou une autorité judiciaire : réquisition éta-
Certificats médicaux
blie par un officier de police judiciaire sur ordre du procureur de
Les textes de référence sont : la République, le procureur de la République, ou une commis-
––l’art. R 4127-76 du Code de la santé publique (CSP) ; sion rogatoire émanant d’un juge d’instruction.
––les art. 226-13 du Code pénal, art. 1110-4 et R 4127-4 du Code Un certificat médical doit être justifié par un motif médical. Il
de la santé publique, en cas de violation du secret médical ; n’est obligatoire que si un texte législatif ou réglementaire l’exige,
––l’art. R 2147-28 du Code de santé publique, en cas de rédac- et seuls les médecins titulaires du diplôme de docteur en méde-
tion de faux certificats ou de certificats de complaisance ; cine et inscrits à l’Ordre des médecins sont en droit de le rédiger
––l’art. 441-7 du Code pénal, pour l’établissement de faux certi- et le signer. La licence de remplacement autorise néanmoins la
ficats. signature de certificats médicaux.

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RR Item 9 C E RT IFIC AT S MÉ DIC AU X. DÉ C È S E T L É GISL AT ION. PR É L È VE ME NT D’OR GANE S…

Principes généraux de rédaction Il est important d’informer le patient sur les conséquences
des certificats médicaux possibles de ce certificat et sur le fait qu’en l’utilisant, il rend
publique une partie de sa situation médicale, avec des consé-
Un certificat est classiquement rédigé sur une ordonnance ou quences qui ne sont pas toujours celles espérées.
un papier à en-tête, attestant de l’identité et de la qualité du ré-
dacteur. Un médecin ne peut faire état que de ce qu’il a person- Cas particuliers
nellement constaté. Certains certificats obligatoires doivent être rédigés sur des
Le texte doit être lisible, écrit en français ou traduit. formulaires préimprimés.
Les mots doivent être précis, de même que le temps des 1. Certificats médicaux et législation sociale
verbes et la ponctuation dont le mauvais usage peut inverser la L’arrêt de travail : une maladie ne rompt pas le contrat de travail
signification d’une phrase… Les termes doivent être strictement mais en suspend l’exécution. Le malade doit, dans les plus brefs
descriptifs, notamment dans les situations conflictuelles (di- délais, aviser l’employeur de la durée probable de son absence et
vorce, garde d’enfants, contestation de testament…) et les cer- la justifier par un certificat médical (de même pour la prolongation).
tificats non exigibles peuvent être refusés (constat de malpro- L’aptitude : seul le médecin du travail est habilité à se prononcer
preté d’un enfant qui vient de chez l’autre parent, constat de sur l’aptitude d’une personne à occuper un poste donné, mais
virginité…). le médecin traitant peut rédiger une « note circonstanciée », dé-
Un certificat médical doit comporter (v. encadré) : crivant l’état de santé du patient qui, remise au patient (informé
––l’identité complète du patient, connu ou pas (« qui dit être… » ) ; de son contenu), peut être transmise par son intermédiaire au
––les faits rapportés et les doléances exprimées, clairement dis- médecin du travail.
tingués des constatations effectuées. (« Le patient dit que… ». Les accidents du travail (v. item 180). Le certificat médical initial
« Il se plaint de… ») ; doit être rempli de manière très consciencieuse (lisibilité, des-
––les faits constatés. (« Je constate que… [décrire les constata- cription précise des lésions). Tous les arrêts de travail en lien
tions cliniques] » ; avec l’accident seront rédigés sur ce même formulaire.
––les traitements (soins, médicaments) nécessaires ; Les maladies professionnelles (art. L 461-1 du code de la Sécurité
––les examens complémentaires, et l’arrêt de travail éventuel, en sociale ; v. item 180). Le médecin traitant doit fournir le certificat
restant très prudent sur le pronostic ; au patient, et à lui seul, qui décidera de déclarer ou non sa ma-
––la date du jour de sa rédaction et celles des constatations (si ladie professionnelle : celle-ci peut entraîner la perte de l’emploi.
différentes). Pour les certificats dits de coups et blessures (y 2. Certificats médicaux et d’état civil
compris agressions sexuelles), il est souhaitable de préciser La déclaration de naissance précise, dans ses articles 55 à 57,
l’heure des constatations. Il est interdit de postdater ou d’anti- que « Les déclarations de naissance seront faites dans les trois
dater un certificat médical ; jours suivant l’accouchement à l’officier de l’état civil du lieu » et
––la signature et le cachet du praticien. Cette signature peut être que « La naissance sera déclarée par le père ou, à défaut du
accompagnée de celle du patient, ce qui atteste de la remise père, par les docteurs en médecine... ».
en main propre ; Certificats de décès (v. infra)
––la formule « Remis en main propre pour faire valoir ses droits » 3. Certificats de santé
doit être apposée et rappelle la finalité du certificat. Les modalités de rédaction d’autres certificats de santé spéci-
fiques sont détaillés dans d’autres items, comme les certificats
de suivi de la grossesse (v. items 22-23), les certificats d’interrup-
tion de grossesse (v. item 36), les certificats de santé de l’enfance
Certificat médical (v. item 44), les certificats de vaccination (v. item 143), les certifi-
cats en rapport avec la santé mentale (v. item 11), et les certificats
Il doit, quelle qu’en soit la destination :
en rapport avec la protection des biens (v. item 8).
7 mentionner la date de la rédaction du certificat et celle de
Deux situations non traitées ailleurs doivent être connues.
l’examen clinique du patient ;
Les certificats de contre-indication ou de non-contre-indication à la pra-
7 identifier le demandeur, le patient et le médecin signataire ;
7 ne comporter que des informations constatées tique sportive : le médecin doit s’informer des contre-indications
par le médecin signataire qui concernent exclusivement le au sport concerné, et du niveau de pratique envisagé. Le patient
demandeur, sans jamais mentionner de tiers, doit également être informé des risques que la pratique de cer-
de quelque manière que ce soit ; tains sports lui fait courir.
7 être signé par le médecin (cachet obligatoire) ; Pour l’enfant scolarisé, le caractère total ou partiel de la
7 comporter la formule « Remis en main propre pour faire valoir contre-indication est indiqué sur le certificat établi par le méde-
ses droits ». cin traitant avec possibilité d’indications utiles pour l’adaptation
de la pratique sportive. La durée de validité doit être mentionnée.

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honorer les termes d’un contrat (ne pas verser les prestations)
Certificats médicaux
Décès et législation Prélèvement d’organes et législation
pour non-respect des clauses de la part du souscripteur.
La loi (4 mars 2002) prévoit que le médecin peut donner des
POINTS FORTS À RETENIR informations aux ayants droit pour connaître les causes de la
mort, faire valoir leurs droits, ou pour défendre la mémoire du
La rédaction d’un certificat est un acte médical réalisé après défunt. Cela n’est possible que si le patient, de son vivant, ne
un examen clinique de la personne concernée, et qui engage s’est pas opposé à une telle éventualité. L’Ordre des médecins
les responsabilités civile, pénale et ordinale du médecin. Le recommande de se limiter à attester que la cause du décès entre
demandeur du certificat médical peut être le sujet lui-même, le ou non dans les clauses d’exclusion du contrat d’assurances.
titulaire de l’autorité parentale pour un mineur, le tuteur pour un 4. Certificats médicaux établis à la demande des autorités judiciaires
majeur sous tutelle, ou une autorité judiciaire. Ces certificats sont élaborés sur réquisition. Il est obligatoire
Un certificat médical, quelle qu’en soit la destination, doit : d’y déférer, sauf en cas de conflit d’intérêts, d’impossibilité ma-
– mentionner la date de la rédaction du certificat et celle de nifeste ou d’incompétence.
l’examen clinique du patient ; Le patient doit être informé du contenu de la réquisition et doit
– identifier le demandeur, le patient et le médecin signataire ; être examiné dans de bonnes conditions. Le médecin rédige
– ne comporter que des informations constatées par le médecin ensuite ses constatations, en ne mentionnant que les informa-
signataire qui concernent exclusivement le demandeur, sans tions nécessaires à la réponse aux questions posées. Le certifi-
jamais mentionner de tiers, de quelque manière que ce soit ; cat est alors remis à « l’autorité requérante » et à elle seule.
– être signé par le médecin (cachet obligatoire) ; Les certificats de coups et blessures et l’évaluation d’une ITT (hors vio-
– comporter la formule  « remis en main propre pour faire valoir lences sexuelles [v. item 10]). Le certificat permet au plaignant
ses droits ». d’apporter la preuve de blessures physiques ou psychiques. Il
doit comporter une description des blessures constatées : nature
La loi (4 mars 2002) prévoit que le médecin pourra donner (plaie, ecchymose, hématome, fracture…), en précisant pour
des informations aux ayants droit, pour connaître les causes de chacune sa localisation (utiliser les repères anatomiques), sa di-
la mort, faire valoir leurs droits, ou pour défendre la mémoire du mension en centimètres, sa couleur, sa forme. Le retentissement
défunt. Ceci n’est possible que si le patient, de son vivant, ne fonctionnel des lésions doit également être décrit. Les éventuels
s'est pas opposé à une telle éventualité. examens complémentaires réalisés doivent être précisés ainsi
Le certificat médical de décès se fait sur un imprimé que leurs résultats. Les traitements et prescriptions reçus
dédié, ou par voie électronique. Il comporte deux volets, l’un doivent être mentionnés. Le certificat doit bien distinguer ce qui
administratif, l’autre médical. est constaté par le médecin de ce qui est dit par le patient.
Le volet administratif qui a comme conséquences de définir : L’auteur désigné ne doit pas être mentionné.
– le début du délai de transport du corps sans mise en bière : La conclusion doit mentionner la détermination de l’incapacité
48 heures à compter du décès ; totale de travail (ITT). Il s’agit d’une estimation faite par le méde-
– le début du délai pour procéder aux funérailles : au moins cin de la durée pendant laquelle le sujet sera significativement
1 jour et au plus 6 jours après le décès ; gêné dans les actes de la vie ordinaire, du fait des blessures ou
– le début de la succession pour les ayants droit. des soins (par exemple un plâtre). Le retentissement psycholo-
Le volet médical est destiné à l’INSERM, à des fins gique des faits (prostration, dépression…) doit également être
épidémiologiques. pris en compte en estimant une évolution ultérieure possible. De
plus, cette incapacité peut être totale mais non absolue, d’où les
ambiguïtés et les aléas de l’interprétation…
L’incapacité totale de travail est donc différente de l’arrêt de
travail, qui mentionne la période durant laquelle le sujet ne sera
Pour les licenciés (ou non) désirant prendre part à une compé- pas apte à exercer sa profession. Elle diffère aussi de l’incapacité
tition, le certificat médical doit préciser la non-contre-indication temporaire de travail, notion utilisée dans le cadre civil, mainte-
à la pratique de l’activité sportive en compétition (peut justifier nant dénommée déficit fonctionnel temporaire total (DFTT), qui
des investigations spécifiques). correspond à la période indemnisable pendant laquelle la victime
Les certificats demandés par les compagnies d’assurances :un médecin va se trouver empêchée de jouir de ses pleines capacités.
traitant ne doit jamais donner directement des renseignements L’ITT est en définitive la durée de la gêne réelle et globale
médicaux à un médecin mandaté par une compagnie d’assu- éprouvée par la victime pour effectuer les gestes de la vie cou-
rances. La mort du malade ne relève pas le médecin du secret rante, mais pas forcément tous ces gestes. Au médecin d’en
professionnel et les héritiers ne peuvent l’en délier. Il appartient à estimer la durée, en s’appuyant sur des données cliniques et
la compagnie d’assurances d’apporter la preuve qu’elle ne peut médicales.

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RR Item 9 C E RT IFIC AT S MÉ DIC AU X. DÉ C È S E T L É GISL AT ION. PR É L È VE ME NT D’OR GANE S…

La durée de l’ITT est utilisée par le parquet pour la qualification 1. Volet administratif
de l’infraction (tableau 1). Elle a donc une importance judiciaire. Établi en trois exemplaires et signé par le médecin qui a
C’est pourquoi le médecin doit rester aussi objectif que possible constaté le décès, il mentionne les nom, prénoms, date de nais-
dans sa détermination, et s’en tenir aux constatations médicales. sance, sexe, adresse du domicile, commune de décès du dé-
Le médecin décrit les blessures et détermine l’ITT, le magistrat funt.
apprécie les circonstances aggravantes et qualifie l’infraction, en La date et l’heure du décès doivent être notées, le cas échéant
tenant compte des circonstances des coups et blessures (vo- de manière approximative. Il ne s’agit pas nécessairement de la
lontaires ou non volontaires). date du constat.
Le certificat est remis en main propre à la victime lorsque c’est Cet acte a comme conséquences de définir :
elle qui le demande (ou à son tuteur légal) et à l’autorité judiciaire ––le début du délai de transport du corps sans mise en bière ;
lorsque il y a eu réquisition. 48 heures à compter du décès ;
En cas de mort ou de graves séquelles, le délit peut être qualifié ––le début du délai pour procéder aux funérailles ; au moins 1 jour
de crime. L’auteur est alors passible de la cour d’assises. et au plus 6 jours après le décès ;
––le début de la succession pour les ayants droit.
Législation concernant le décès et l’inhumation Le volet administratif comporte par ailleurs des rubriques pour
lesquelles le médecin doit cocher des cases « oui » ou « non »,
Les textes de référence sont : précisant certaines circonstances (tableau 2).
––la loi du 19 décembre 2008 ; 2. Volet médical
––les décrets du 3 août 2010 et du 28 janvier 2011 ; Ce volet est destiné à l’Institut national de la santé et de la re-
––le code général des collectivités. cherche médicale (Inserm, CépiDc) à des fins épidémiologiques.
Il est anonyme et confidentiel et fait état des causes de décès :
Certificat de décès ––la partie I est destinée à décrire la cause immédiate de la mort
Le médecin a l’obligation de constater et certifier le décès (maladie terminale, traumatisme ou complication). Le certificat
après avoir vérifié que la mort est « réelle et constante ». doit mentionner si le décès est dû à un accident, un suicide,
La certification du décès est obligatoirement rédigée et signée un homicide ou si l’intention n’a pas pu être déterminée ;
par un médecin après avoir vérifié que la mort est « réelle et ––la partie II permet de décrire les éventuels états morbides, fac-
constante ». teurs ou états physiologiques ayant contribué au décès, sans
Le certificat médical de décès se fait sur un imprimé dédié, ou être directement à l’origine de la cause immédiate du décès.
par voie électronique (art. R2213-1-2 du code général des col- Des informations complémentaires sont indiquées le cas
lectivités territoriales ; http://sic.certdc.inserm.fr) depuis le décret échéant : grossesse, accident... En cas d’autopsie, il faut indi-
du 27 juillet 2006 et l’arrêté du 24 novembre 2006. Il comporte quer si les causes du décès mentionnées ont pris en compte
deux volets : l’un administratif, l’autre médical. les résultats.
TABLEAU 1

Qualification des infractions et ITT

Type de coups et blessures Durée de l’ITT Infraction Juridiction Sanction

Volontaires* ❚❚ 8 jours* ❚❚Contravention* ❚❚Tribunal de police* ❚❚Amende*

❚❚> 8 jours ❚❚Délit ❚❚Tribunal correctionnel ❚❚Amende et prison

Involontaires ❚❚ 3 mois ❚❚Contravention ❚❚Tribunal de police ❚❚Amende

❚❚> 3 mois ❚❚Délit ❚❚Tribunal correctionnel ❚❚Amende et prison

ITT : incapacité totale de travail.


* En cas de coups et blessures volontaires, la présence de circonstances aggravantes, définies par le Code pénal, entraîne la qualification de délit dès lors qu’une ITT est reconnue, quelle que soit sa durée.
Les circonstances aggravantes reconnues sont les suivantes :
– violences sur mineur de moins de 15 ans, personne vulnérable, ascendants, agents publics chargés d’une mission d’intérêt public,
professions de santé, victime discriminée, etc. ;
– violences sur concubins, conjoints, pacsés, etc. ;
– violences sexuelles (sauf le viol, qui est un crime) ;
– violences en réunion, en état d’ivresse, avec préméditation, avec arme.

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Certificat de décès néonatal
Certificats médicaux
Décès et législation Prélèvement d’organes et législation
Il doit être rempli pour tous les enfants nés vivants et décédés
entre la naissance et 27 jours révolus, si l’enfant avait un âge POINTS FORTS À RETENIR
gestationnel d’au moins 22 semaines d’aménorrhée ou pesait
au moins 500 g à la naissance. Il ne concerne pas les enfants Le terme de  « prélèvement d’organe » englobe
mort-nés. souvent à la fois le geste technique qui consiste à séparer
Cas particuliers des enfants décédés avant la déclaration de naissance tout ou partie d’un organe de son corps d’origine et son
ou mort-nés : si l’enfant est né vivant et viable, le médecin doit conditionnement jusqu’à son utilisation définitive
produire un certificat indiquant que l’enfant est né vivant et (greffe, recherche…). Il est à distinguer du « don d’organes »
viable, et les jours et heures de sa naissance et de son décès. qui consiste pour une personne à accepter que de son vivant
L’enfant est inscrit sur le livret de famille. Si l’enfant est né sans (un organe) ou après son décès (un ou plusieurs organes)
vie, le certificat médical d’accouchement doit mentionner l’heure, soient prélevés pour le bénéfice d’une tierce personne.
le jour et le lieu de l’accouchement ; de même, si l’enfant est Ces deux notions sont régies par des textes
mort-né, ou s’il est né vivant mais non viable et décédé avant la réglementaires qui diffèrent mais se complètent
(lois de bioéthiques de 1994 confirmées et adaptées
déclaration de naissance. L’acte d’enfant sans vie permet aux
lors de leurs révisions en 2004 et 2011) et qui mettent
parents d’inscrire cet enfant sur les registres de l’état civil et sur
en exergue les 6 principes suivants :
le livret de famille.
– le principe de la dignité de la personne inscrite dans la
Éléments de législation funéraire Constitution a été traduite dans le Code Civil qui garantit le
respect du corps humain et donc son inviolabilité (art. 16-1) ;
Le décès étant constaté, il doit être déclaré par un membre de
– le principe d’indisponibilité du corps humain
la famille ou un proche du défunt à la mairie du lieu où le défunt
et de non-patrimonialité interdit de commercialiser le corps
est décédé dans les 24 heures suivant le décès (hors week-
humain, ses éléments et ses produits ;
ends et jours fériés). Cette déclaration permet à l’officier d’état
– le principe de gratuité, en cas d’utilisation de tout ou partie
civil d’établir l’acte de décès, qui ne mentionne pas la cause de
du corps humain ;
décès. La police des funérailles comme la police des cimetières
– le principe d’anonymat entre le sujet décédé, objet du
appartient au maire. Un certain nombre d’opérations suivant prélèvement, et le bénéficiaire de l’organe prélevé ;
le décès sont réglementées et soumises à autorisation adminis- – le principe de sécurité sanitaire doit s’appliquer en toutes
trative. circonstances ;
Le transport du corps n’est possible avant mise en bière que dans – le principe de restauration du corps.
les 48 heures qui suivent le décès, en l’absence de contre-indi-
cations, et sans limitation de temps après.
La fermeture du cercueil doit être préalablement autorisée par
l’officier d’état civil du lieu de décès ou du lieu de dépôt de
corps, en cas de transport avant mise en bière. Examen d’un cadavre et différents
L’inhumationest possible 24 heures au moins et 6 jours au plus types d’autopsie
après le décès, hors dimanches et jours fériés. Elle nécessite
une autorisation administrative. L’inhumation sans cercueil est Tout médecin appelé auprès d’un cadavre doit attester que
interdite en France. « la mort est réelle et constante » après avoir procédé à l’examen
La crémation peut être effectuée 24 heures au moins et 6 jours complet du corps nu.
au plus après le décès. L’autorisation est donnée par le maire de
la commune de décès ou du lieu de fermeture du cercueil, s’il y Examen du cadavre
a eu transport de corps avant mise en bière. La demande de Le praticien s’assure alors de l’absence de signes de vie :
crémation doit être accompagnée d’un document attestant des ––arrêt cardiorespiratoire ; absence de pouls, de respiration, de
dernières volontés du défunt ou d’une demande de la personne pression artérielle ;
qui pourvoit aux funérailles et d’un certificat de décès établi par –– arrêt des fonctions neurologiques ; abolition totale de la conscience,
le médecin ayant constaté le décès. perte du tonus musculaire, disparition de toute sensibilité, dis-
L’exhumation d’un corps ne peut avoir lieu que pour des motifs parition des réflexes, abolition du réflexe cornéen, mydriase
graves. Elle peut être demandée par le plus proche parent du bilatérale aréactive ;
défunt ou encore à l’initiative du maire, par décision d’un juge, ––pâleur et refroidissement.
ou à la demande de la Sécurité sociale aux fins d’autopsie d’une L’examen clinique permet de rechercher des signes de mort
personne décédée après à un accident de travail. spécifiques qui apparaissent dès les premières heures :

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RR Item 9 C E RT IFIC AT S MÉ DIC AU X. DÉ C È S E T L É GISL AT ION. PR É L È VE ME NT D’OR GANE S…

––lividités ; coloration cutanée rouge rosé, souvent violacée, au Autopsie scientifique, médicale ou hospitalière
niveau des zones déclives du cadavre. Les lividités respectent
les zones de pression, qui restent à leur couleur initiale. Elles Le demandeur est la famille ou le médecin.
se produisent dans les 3 premières heures après le décès, L’objectif est d’obtenir un diagnostic sur les causes du décès
s’installent en 12 heures et se fixent en 48 heures. Elles (CSP art. 1211-2) ; elle est pratiquée en dehors du cadre de
donnent une idée de la position du corps après la mort ; mesures d’enquête ou d’instruction diligentées lors d’une pro-
––déshydratation ; yeux excavés, cornée opacifiée, tache noire cédure judiciaire.
sclérotique, plaque cutanée parcheminée, le cas échéant fon- L’effecteur est un anatomopathologiste.
tanelle hypotonique ; L’autopsie n’est possible que si l’intéressé ne s’y est pas op-
––rigidité cadavérique liée à la contraction des muscles du corps posé de son vivant, en s’inscrivant sur le Registre national des
après la mort ; elle commence après 3 heures au niveau des refus. Pour les majeurs sous tutelle et les mineurs, le consente-
muscles de la face (mandibule et nuque) et diffuse vers le bas ment doit être donné par les représentants légaux. Elle est éga-
du corps, pour atteindre en 6 à 12 heures les membres supé- lement possible en cas de nécessité impérieuse pour la santé
rieurs (en flexion) puis inférieurs (en flexion). Au-delà de 48 heures, publique et en l’absence d’autres procédés permettant d’obtenir
la rigidité disparaît de la tête vers les pieds ; une certitude diagnostique sur les causes de la mort ; un arrêté
––refroidissement progressif du corps, jusqu’à équilibre thermique du ministre chargé de la Santé précise les pathologies et les si-
avec le milieu extérieur (mesurer la température du lieu) ; stable tuations justifiant la réalisation des autopsies médicales dans
dans les premières heures du décès, la température baisse ces conditions.
d’environ 1 °C par heure pour atteindre la température am-
biante ; de nombreux facteurs (habillement, ventilation, humi- Prélèvement d’organes et législation
dité) peuvent perturber ce refroidissement ;
––décomposition du corps à partir de 48 heures, liée à la lyse Un organe se définit comme « toute partie du corps qui remplit
cellulaire, au développement et à la fermentation de la flore une fonction ». S’il est habituel de voir derrière ce mot des organes
intestinale qui transforment le corps ; apparition d’une tache solides (foie, rein, cœur..), la moelle osseuse est aussi considérée
verte abdominale, gonflement des tissus, circulation posthume, comme un organe.
phlyctènes et décollements cutanés, avec dégagement d’odeur Le terme de prélèvement d’organes englobe souvent à la fois
et afflux d’insectes nécrophages. Les destructions tissulaires le geste technique qui consiste à séparer tout ou partie d’un
et la dessiccation vont progressivement ne laisser subsister organe de son corps d’origine et son conditionnement jusqu’à
que le squelette en 12 à 18 mois. son utilisation définitive (greffe, recherche…). Le prélèvement est
à distinguer du « don d’organes » qui consiste pour une per-
Levée de corps sonne à accepter que, de son vivant, un organe, ou après son
La levée de corps est l’examen externe d’un cadavre effectué décès, un ou plusieurs organes soi(en)t prélevé(s) pour le béné-
sur le lieu de sa découverte dans le cadre d’une réquisition judi- fice d’une tierce personne. Ces deux notions sont régies par des
ciaire. Il implique que le praticien soit compétent en médecine textes réglementaires qui diffèrent mais se complètent.
légale. Le médecin doit examiner totalement et minutieusement
la totalité du corps. Il procède à la description des signes de la Grands principes
mort, à la recherche de lésions anciennes ou récentes, de lésion Ils ont été définis par les lois de bioéthique de 1994 et ont été
traumatique de défense et/ou de violence, de tout élément sus- confirmés et adaptés lors de leurs révisions en 2004 et 2011.
ceptible d’établir les causes de la mort. Il peut être amené à Le principe de la dignité de la personne, inscrit dans la Constitution,
proposer des examens complémentaires (toxicologie, imagerie a été traduit dans le Code civil, et garantit le respect du corps
médicale) ou à recommander une autopsie, qui est alors une humain et donc son inviolabilité (art. 16-1). Il est donc interdit,
autopsie médicolégale. sous peine de sanctions, d’intervenir sur le corps d’un sujet vi-
vant en l’absence de visée thérapeutique pour lui-même. Cette
Autopsie judiciaire ou médicolégale interdiction concerne aussi le corps d’une personne décédée.
Le demandeur est le parquet ou le juge d’instruction. La loi prévoit cependant certaines exceptions, parfaitement dé-
L’objectif est de déterminer si la mort trouve sa cause dans finies.
une infraction. Le principe d’indisponibilité du corps humain et de non-patrimonialité
L’effecteur est un médecin légiste formé à l’autopsie médico- interdit de commercialiser le corps humain, ses éléments et ses
légale. produits. Inclus dans la loi française depuis 1976, il a été repris
S’agissant d’un acte dit d’ordre public, le consentement des sur le plan international dans la convention d’Oviedo.
proches n’est pas requis. Leur information est souhaitable, mais Le principe de gratuité, en cas d’utilisation de tout ou partie du
non obligatoire et pas toujours possible dans les délais impartis. corps humain, découle du principe précédent, ainsi que toute

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fiques du moment. Cela peut imposer, avant tout prélèvement,
TABLEAU 2

Circonstances à signaler sur le certificat la réalisation notamment d’examens de dépistage de certaines


de décès maladies transmissibles (infections par le virus de l’immunodéfi-
cience humaine, par les virus des hépatites B et C…).
Obstacle ❚❚En cas de suicide ou de décès suspect paraissant Le principe de restauration du corps impose, selon le principe de
médico-légal avoir sa source dans une infraction médicolégale respect du corps humain, de rendre aux proches un corps dont
ou dans l’intervention d’un tiers l’aspect extérieur reste compatible avec l’image qu’ils en avaient.
❚❚Le corps est alors à la disposition de la justice
❚❚Les opérations funéraires sont suspendues jusqu’à Exceptions au principe d’inviolabilité
autorisation donnée par l’autorité judiciaire du corps humain
On peut schématiquement distinguer 4 circonstances où la loi
Obligation de mise ❚❚En cas d’hépatite virale B ou C, d’infection
autorise, sous conditions, des prélèvements d’organes sans
en bière immédiate par le VIH, de rage, de maladie de Creutzfeldt-Jakob,
en cercueil simple bénéfice direct pour le sujet prélevé :
de tuberculose active non traitée ou traitée
depuis moins d’un mois, ou de mauvais état
––les prélèvements, sur sujet vivant ou décédé, à visée théra-
de conservation du cadavre peutique pour autrui, c’est-à-dire à visée de greffe pour un
receveur ;
Obligation de mise ❚❚En cas de variole ou autres orthopoxviroses, ––les prélèvements à visée scientifique où l’on distingue deux
en bière immédiate de choléra, de charbon, de peste ou de fièvres situations : les prélèvements au cours d’une autopsie pour re-
en cercueil hémorragiques virales
hermétique
cherche des causes de la mort d’un sujet décédé de mort
naturelle ; les prélèvements pour lesquels l’organe prélevé sera
Obstacle ❚❚Possible en l’absence d’obstacle médicolégal utilisé dans le cadre d’un protocole de recherche ;
au don ou de maladie contagieuse ––les prélèvements dans le cadre d’une autopsie judiciaire dite
du corps ❚❚La carte de donateur doit être demandée aussi médicolégale (v. supra) ;
––les prélèvements réalisés dans le cadre d’une autopsie médicale
Prélèvement en ❚❚Voir autopsie médicale
dite administrative, lorsque la cause du décès (épidémie) peut
vue de rechercher
la cause du décès mettre en jeu la sécurité ou l’ordre public.
Il faut rappeler ici le cas du sujet ayant fait « don de son corps
Présence ❚❚Toute prothèse renfermant des radioéléments à la science ». Ce cas n’entre pas à proprement parler dans ce
de prothèse artificiels doit être enlevée avant la mise en bière contexte, car il s’agit littéralement d’un abandon de son corps à
❚❚Toute prothèse fonctionnant au moyen la science, en fait à une faculté de médecine ; en effet, le corps,
d’une pile (stimulateur cardiaque) doit être enlevée après utilisation pour dissection par les étudiants ou pour chirurgie
avant la crémation
expérimentale, ne sera pas rendu aux proches.
❚❚Faire une attestation précisant les références
du dispositif ôté Conditions du prélèvement
1. Prélèvement d’organes sur sujet décédé, à visée de greffe
pour autrui
interdiction de publicité visant à favoriser l’utilisation d’un de ses Ne peuvent être concernés par le prélèvement que des sujets
éléments ou produits au profit d’une personne, d’un établisse- décédés en état de mort encéphalique dont les critères sont
ment ou d’un organisme nommément désigné. Il est donc inter- précisés par le décret du 2 décembre 1996 et ceux décédés
dit à un sujet (et à ses proches) de percevoir une rétribution di- après un arrêt cardiaque et respiratoire persistant selon des cri-
recte ou indirecte en compensation d’un prélèvement d’organes tères définis à la fois par le décret de 1996 et celui du 2 août
de son vivant ou après son décès. 2005.
Le principe d’anonymat entre le sujet décédé, objet du prélève- Dans ce contexte, seuls les établissements de santé bénéfi-
ment, et celui qui sera amené à bénéficier de l’organe prélevé. ciant d’une autorisation administrative, délivrée par l’agence ré-
La garantie de l’anonymat s’impose à tous les intervenants en gionale de santé (ARS) après avis de l’Agence de la bioméde-
relation avec le prélèvement, proches du sujet décédé et soi- cine, peuvent réaliser des prélèvements d’organes. Cependant,
gnants. Ce principe repose sur le principe de solidarité qui régit la loi de bioéthique de 2004 a fait du prélèvement et de la greffe
le fonctionnement de notre société et sur celui de non-patrimo- une priorité nationale et oblige donc tous les établissements de
nialité du corps humain dont il vise à assurer le respect. santé, privés ou publics, à faire partie d’un réseau de prélève-
Le principe de sécurité sanitaire doit s’appliquer en toutes circons- ment, centré sur un établissement ayant une autorisation de
tances, en évaluant dans tous les cas le rapport bénéfices/ prélèvement auquel ils sont tenus de signaler tout sujet décédé
risques, en fonction des connaissances médicales et scienti- pouvant être un potentiel donneur d’organes. Pour les prélève-

Vol. 65 _ Septembre 2015 e9


RR Item 9 C E RT IFIC AT S MÉ DIC AU X. DÉ C È S E T L É GISL AT ION. PR É L È VE ME NT D’OR GANE S…

Le prélèvement ne peut être réalisé que par des équipes hos-


Message de l'auteur pitalo-universitaires ayant une autorisation administrative de greffe
délivrée par l’ARS après avis de l’Agence de la biomédecine.
Le prélèvement ne peut avoir lieu qu’après une longue procé-
Ce sont principalement des questions de deux ordres dure clinico-biologique, éliminant les contre-indications au don
principaux qui peuvent tomber : en termes de santé du donneur et de qualité du greffon ; après
➥ d’une part des questions sur la (demande de) rédaction l’avis du tribunal de grande instance du domicile du donneur qui
d’un certificat médical dont l’opportunité, le contenu a la charge de confirmer le caractère libre et éclairé du consen-
tement du donneur ainsi que les liens entre donneur et receveur ;
et les conséquences sont à apprécier par l’étudiant en
après l’expertise d’un comité d’experts indépendants défini par
fonction des circonstances cliniques ;
les lois de bioéthique de 2004 et 2011 qui, in fine, donne une
➥ d’autre part, des questions sur le don d’organes
autorisation sans laquelle le prélèvement et la greffe ne peuvent
et les dispositions réglementaires qui s’y appliquent. avoir lieu sauf si le donneur est le père ou le mère du receveur.
Les liens indispensables entre donneur et receveur ont été dé-
finis par la loi de bioéthique de 1994 et étendus progressivement
par les lois de 2004 et 2011 ; cette dernière ayant de plus auto-
risé les dons croisés.
ments sur sujet décédé après arrêt cardiaque, les établisse- Les prélèvements d’organes sur un sujet sous tutelle ou sur un
ments, pour pouvoir réaliser ce type de prélèvements, doivent, sujet mineur en vue de greffe sont interdits, sauf dans le cas de
de plus, signer une convention spécifique avec l’Agence de la la moelle osseuse pour un mineur, avec une réglementation par-
biomédecine. ticulière.
Aucune rémunération à l’acte pour cette activité ne peut être 3. Prélèvement à visée scientifique
prévue en raison de la gratuité du don. Les autopsies dites médicales (v. supra).
Pour éviter tout conflit d’intérêts, la loi impose que l’équipe en Les prélèvements ayant pour finalité une recherche biomédicale sont
charge du patient et qui déclare sa mort soit indépendante de passés, depuis la loi de bioéthique de 2011, du principe du
l’équipe chargée du prélèvement et de la greffe. consentement explicite à celui de consentement implicite, donc
Des règles de bonnes pratiques de prélèvement, publiées sous le même statut que les prélèvements à visée de greffe. Le
sous forme d’un arrêté ministériel, encadrent cette activité et sujet peut donc, de son vivant, inscrire son refus sur le RNR ; en
permettent d’assurer la traçabilité des organes et la sécurité sa- son absence, la recherche de son opposition au prélèvement
nitaire sous contrôle de l’Agence de la biomédecine qui doit être est faite auprès de ses proches. Dans tous les cas, le protocole
systématiquement prévenue de tout prélèvement à visée de de recherche doit être au préalable soumis à l’Agence de la bio-
greffe. médecine qui doit aussi être informée de la réalisation du prélè-
Pour que le prélèvement puisse être réalisé, la France ayant vement et de la destination de l’organe prélevé.
choisi, dans ce contexte, le principe du consentement implicite, Dans ces deux circonstances, le principe de la restauration du
l’équipe qui en a la charge doit s’assurer par tous les moyens corps s’applique comme pour les prélèvements à visée de greffe.
que le défunt avant sa mort ne s’était pas opposé au prélève- 4. Prélèvements dans le cadre de dispositions
ment d’organes, soit en ayant prévenu ses proches, qui doivent pouvant mettre en jeu l’ordre public
être entendus, soit en s’inscrivant sur le Registre national des Les autopsies judiciaires ou médicolégales (v. supra).
refus (RNR), qui doit être consulté obligatoirement après le dé- Les autopsies médicales dites administratives (v. supra).
cès du sujet, en cas de procédure de prélèvement. Pour les
mineurs, l’accord des responsables de l’autorité parentale est Conclusion
indispensable.
L’utilisation du prélèvement ne peut être réalisée que sous le Le principe de dignité de la personne a induit deux conséquences
contrôle de l’Agence de la biomédecine qui attribue chaque or- majeures : l’inviolabilité et la non-patrimonialité du corps humain.
gane soit à un patient, soit à une équipe, selon des règles de Ces deux éléments sont eux-mêmes à l’origine d’un encadrement
répartition officielles publiées sous forme d’arrêté ministériel ; strict des rares situations où, par dérogation, un prélèvement
ces règles doivent assurer l’efficacité du processus et l’équité d’organes est autorisé sur un sujet en l’absence de bénéfice
entre les sujets en attente de greffe. thérapeutique direct pour lui-même, et ce même après sa mort.•
2. Prélèvement d’organes sur sujet vivant à visée
I. François-Purssell, W. Vorhauer et J. Lucas déclarent n’avoir aucun lien d’intérêts.
de greffe pour autrui La déclaration d’A. Tenaillon peut être consultée sur le site www.larevuedupraticien.fr
En France, sont concernés par cette procédure essentiellement onglet [Qui sommes-nous ?].
M.-F. Mamzer-Bruneel, C. Hervé et P. Charlier n’ont pas fourni de déclaration d’intérêts.
les prélèvements de rein et dans quelques cas de foie.

e10 Vol. 65 _ Septembre 2015


I-1 Q8
RR

CERTIFICATS MÉDICAUX
DÉCÈS ET LÉGISLATION
Prélèvements d’organes et législation
Dr Laurent Fanton, Dr Géraldine Maujean, Pr Daniel Malicier
Département de médecine légale, pavillon N, hôpital Édouard-Herriot, 69437 Lyon Cedex 03, France
laurent.fanton@chu-lyon.fr
geraldine.maujean@chu-lyon.fr
daniel.malicier@chu-lyon.fr
OBJECTIFS

PRÉCISER les règles générales


TABLEAU 1

d’établissement des certificats médicaux Certificats médicaux obligatoires


et leurs conséquences médico-légales.
En matière judiciaire (Code civil, code pénal)
L’examen d’un cadavre.
❚ Sauvegarde des majeurs incapables (certificat rédigé par un médecin
PRÉCISER les principes de la législation choisi sur une liste établie par le procureur de la République)
❚ Certificat de coups et blessures (v. ci-après)
concernant le décès et l’inhumation. ❚ Certificat de garde à vue
❚ Certificat lié à l’usage de l’alcool au volant
PRÉCISER les principes de la législation
❚ Certificat lié à la conduite après consommation de stupéfiants
concernant les prélèvements d’organes. ❚ Certificat de non-hospitalisation

Code de la santé publique


❚ Certificat d’interruption volontaire de grossesse
❚ Certificats prénataux
❚ Certificats de naissance
Certificats médicaux ❚ Certificats de santé, de la naissance à l’âge de 6 ans
❚ Certificats de vaccinations obligatoires
Les certificats médicaux sont des attestations écrites de ❚ Certificats d’hospitalisation en milieu psychiatrique
constatations médicales positives ou négatives concernant la ❚ Certificat de toxicomanie
santé d’un patient et pouvant avoir des conséquences sur ses ❚ Certificats des alcooliques dangereux
intérêts. Leur rédaction fait partie intégrante de l’exercice de la ❚ Certificat de décès
médecine, comme le précise le code de déontologie, qui men- Certificats destinés aux organismes sociaux
tionne également que le médecin a l’obligation de les produire ❚ Certificat d’arrêt maladie
pour faciliter l’obtention pour son patient des avantages sociaux ❚ Certificat d’accident du travail
auxquels son état lui donne droit. Le médecin engage sa respon- ❚ Certificat de maladie professionnelle
sabilité chaque fois qu’il les rédige.

Différents types de certificats


On distingue deux types de certificats médicaux : Règles communes
– les certificats médicaux obligatoires prévus par la loi ou des Un certificat médical ne peut être rédigé que par un médecin
règlements (tableau 1) ; titulaire d’un diplôme de docteur en médecine, par un médecin
– tous les autres, encore appelés certificats facultatifs : certificat titulaire d’une licence de remplacement ou par un interne en
d’aptitude à la pratique d’un sport, certificat d’inaptitude à stage. Le médecin doit être certain de sa compétence dans le
l’éducation physique et sportive, certificat de grossesse, certifi- domaine où il va certifier. Au moindre doute, il doit orienter le
cat destiné au vote par correspondance, etc. patient vers un confrère. Quelles que soient les circonstances, le

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Mai 2012 701
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RR Q 8 I-1 CERTIFICATS MÉDICAUX. DÉCÈS ET LÉGISLATION. PRÉLÈVEMENTS D’ORGANES…

médecin doit toujours examiner personnellement le patient. Lors dance à un appareillage ou à une assistance humaine) lors par
de la rédaction du certificat, il doit respecter des règles de rédac- exemple de l’alimentation, du sommeil, de la toilette, de l’habil-
tion communes à tous les certificats (tableau 2). Enfin, le médecin lage, des courses, du déplacement, voire du jeu (pour un enfant).
doit toujours garder un double du certificat, dans l’hypothèse La détermination de l’incapacité totale de travail est très impor-
d’une perte ou d’une contestation ultérieure par le patient. tante, parce qu’elle peut déterminer la juridiction compétente
Il existe des règles de rédaction particulières aux certificats non (tableau 3) et donc la gravité des peines encourues par l’auteur
obligatoires : le médecin doit toujours s’assurer de l’objet du cer- des faits. L’incapacité totale de travail ne doit pas être confondue
tificat et de l’utilisation que va en faire le patient. Il peut refuser de avec l’arrêt de travail, notion médico-sociale retenue par les
rédiger un certificat s’il va à l’encontre de la déontologie (par organismes sociaux, ni avec celle de déficit fonctionnel tempo-
exemple, document sans objet médical ou pouvant le mettre raire, notion civile entrant dans les chefs de préjudices indemni-
dans une situation embarrassante vis-à-vis du secret médical) ou sables au titre de la réparation du dommage corporel.
de l’intérêt du patient. Ce refus ne peut pas engager sa respon-
sabilité contrairement à celui de rédiger un certificat obligatoire. Réquisitions
La réquisition est un acte judiciaire transformant temporaire-
Certificat de coups et blessures ment le médecin en auxiliaire de justice pour une mission d’ordre
Le certificat de coups et blessures est un certificat obligatoire, technique et le libérant du secret médical pour tout ce qui la
qu’il soit rédigé à la demande de la victime ou sur réquisition. Son concerne. Elle est formalisée par un document écrit remis au
premier objectif est d’établir un état descriptif précis et objectif médecin et est rémunérée par la justice. Le médecin a l’obligation
des lésions présentées par la victime. Cette description peut d’y répondre sous peine de voir sa responsabilité engagée. Il ne
s’accompagner de schémas ou de photographies réalisés avec peut déroger à cette obligation qu’en cas de maladie, d’obliga-
le consentement de la victime. Les résultats des examens com- tion de donner des soins urgents au même moment, d’incompé-
plémentaires effectués et des avis spécialisés doivent également tence technique, de lien avec la personne à examiner ou lorsqu’il
être mentionnés dans le certificat. Le second objectif du certificat est son médecin traitant (sauf lorsque la réquisition porte sur un
de coups et blessures est de déterminer la durée de l’incapacité acte uniquement technique).
totale de travail (ITT) : la période durant laquelle le traumatisme 1. Certificat de compatibilité ou d’incompatibilité à la garde à vue
physique et/ou psychique va perturber de manière notable les Cet examen peut être réalisé à la demande d’un officier de
activités quotidiennes et usuelles de la victime (perte des capaci- police judiciaire ou du procureur de la République, de la per-
tés habituelles de déplacement, de communication, de manipu- sonne, de sa famille ou de manière obligatoire dans certaines cir-
lation des objets, altération des fonctions supérieures, dépen- constances. Son objectif est de vérifier la compatibilité de l’état
de santé de la personne examinée avec son maintien en garde à
vue dans les locaux de la police ou de la gendarmerie. À l’issue
de l’examen, le médecin remet à l’autorité requérante :
TABLEAU 2

– un certificat mentionnant la compatibilité, la compatibilité sous


Règles de rédaction d’un certificat médical réserve (de la prescription d’un traitement, de la surveillance
régulière de la glycémie capillaire…) ou l’incompatibilité du
❚ Document établi sur papier libre (sauf formulaires spéciaux) maintien dans les locaux de la police ou de la gendarmerie sans
aucune mention de diagnostic médical ;
❚ Écriture lisible et sans abréviation
– une enveloppe cachetée contenant un certificat médical rap-
❚ Identification complète du rédacteur portant l’ensemble de ses constatations portant l'ensemble de
❚ Date et lieu de l’examen ses constatations qui est remise à la personne examinée par
l’autorité requérante à l’issue de sa garde à vue.
❚ Identification alléguée de la personne à qui se rapporte le certificat
2. Certificat de non-admission
❚ Déclarations de l’intéressé reprises au conditionnel L’objectif de cet examen est de s’assurer de la compatibilité de
ou entre guillemets l’état de santé d’une personne en état d’ivresse publique et
❚ Rapport uniquement des faits médicaux réellement constatés manifeste avec son maintien durant 6 heures (correspondant à la
période de dégrisement) dans les locaux de la police ou de la
❚ Mention de la personne demandeuse et de celle à qui a été remis
gendarmerie. Lorsque la personne est examinée à l’hôpital, en
le certificat
cas de non-compatibilité, le médecin ne remet pas forcément de
❚ Date du jour de la rédaction (ne correspondant pas toujours certificat (selon la réquisition) à l’autorité requérante. En
au jour des constatations) revanche, si la personne est dans les locaux de la police ou de la
❚ Signature gendarmerie, ce certificat est obligatoire pour qu’elle soit
conduite à l’hôpital.

702 LA REVUE DU PRATICIEN VOL. 62


Mai 2012

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Q RR 8
procéder avec le consentement de la personne à un prélève-
Certificats médicaux. Décès et législation ment sanguin à l’aide de matériel réglementaire fourni par l’auto-
Prélèvements d’organes et législation
rité requérante qui assiste au prélèvement et pour réaliser son
examen clinique (remplissage de la fiche B : recherche de l’état
POINTS FORTS À RETENIR alcoolique).
Les règles de rédaction et de remise des certificats 4. Dépistage des stupéfiants au volant
médicaux. En France, la conduite après la consommation de substances
ou de plantes classées comme stupéfiants est un délit. Le dépis-
La notion d’incapacité totale de travail (ITT). tage de ces substances est obligatoire chez tout conducteur
impliqué dans un accident immédiatement mortel de la circu-
Les indications et les conséquences de l’obstacle
lation. Il peut également être effectué à l’initiative du fonctionnaire
médico-légal à l’inhumation.
de police ou de gendarmerie ou sur réquisition du procureur de
Les principes généraux régissant le prélèvement d’organes. la République. Ce dépistage réalisé sur la salive ou sur les
urines porte sur l’acide carboxylique du tétrahydrocannabinol
La procédure concernant le donneur et le recueil
(9 THCCOOH), les amphétaminiques, les cocaïniques et les
de son consentement.
opiacés. Son résultat est rapporté sur la fiche D (remplissage de
la fiche D : vérification concernant les stupéfiants – résultats des
épreuves de dépistage) dont un exemplaire est transmis au
conducteur. En cas de dépistage positif pour au moins une des
3. Conduite en état d’ivresse 4 familles précédentes, de dépistage impossible ou refusé par la
En France, la conduite en état alcoolique est un délit si l’alcoo- personne, un médecin peut être réquisitionné pour réaliser un
lémie est supérieure à 0,5 g/L ou si le taux d’alcool dans l’air prélèvement sanguin et son examen clinique (remplissage de la
expiré est supérieur à 0,25 mg/L (éthylomètre). Le dépistage de fiche E : vérification concernant les stupéfiants – résultats de
l’alcool chez un conducteur est obligatoire en cas d’accident l’examen clinique et médical).
ayant entraîné un dommage corporel ou lors de certaines
infractions au code de la route. Il peut aussi être réalisé à l’initia- Remise des certificats médicaux
tive du fonctionnaire de police ou de gendarmerie ou sur réquisi- Le certificat médical doit toujours être remis en main propre au
tion du procureur de la République. Lorsque le dépistage est patient qui l’a sollicité et jamais à un tiers, quel qu’il soit. Il existe
positif à l’éthylotest, un médecin peut être réquisitionné pour des exceptions légales et jurisprudentielles à cette règle :
TABLEAU 3

Juridictions compétentes en fonction de la durée de l’incapacité totale de travail

Coups et blessures volontaires Coups et blessures involontaires

Incapacité totale de travail 압 8 jours Incapacité totale de travail 압 3 mois


Tribunal de police – Contravention Tribunal de police – Contravention

Incapacité totale de travail 쏜 8 jours Incapacité totale de travail > 3 mois


Tribunal correctionnel – Délit Tribunal correctionnel – Délit

Circonstances aggravantes = correctionnalisation automatique Circonstances aggravantes = correctionnalisation automatique


(violences sur mineur de moins de 15 ans, sur personnes (conduite en état d'ivresse ou sous l'emprise de stupéfiants,
particulièrement vulnérables – âge, maladie, infirmité, délit de fuite ...)
déficience physique ou psychique, état de grossesse apparent
ou connu de l’auteur –, violences par le conjoint ou le concubin
de la victime, violences avec préméditation ou avec usage
ou menace d’une arme…)

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Mai 2012 703
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RR Q 8 I-1 CERTIFICATS MÉDICAUX. DÉCÈS ET LÉGISLATION. PRÉLÈVEMENTS D’ORGANES…

– la remise à l’autorité requérante dans le cadre d’une réquisition ; . pour faire annuler un testament lorsque le sujet était atteint de
– la remise au conjoint d’un certificat d’arrêt maladie, d’accident démence lors de sa rédaction ;
du travail ou de maladie professionnelle ; . pour faire valoir leur droit en rédigeant un certificat de mort naturelle
– la remise au représentant légal d’un mineur ou d’un majeur ou de mort violente sans jamais mentionner la cause du décès,
incapable ; voire un certificat mentionnant que la cause du décès ne fait pas
– la remise au mineur, s’il est apte à comprendre les informations partie des clauses d’exclusion de tel ou tel contrat d’assurance.
contenues ou s’il ne souhaite pas qu’elles soient dévoilées à
son représentant légal ; Conséquences médico-légales
– la remise aux ayants droit : Le non-respect des règles de rédaction et de remise des certifi-
. en cas de décès d’un pensionné militaire, d’un sujet atteint d’une cats médicaux est susceptible d’engager la responsabilité du
maladie professionnelle ou d’une victime d’un accident du travail médecin à différents niveaux :
si le décès est en rapport avec les lésions ayant motivé la pension ; – responsabilité pénale : violation du secret professionnel, faux
. pour faire annuler une rente viagère lorsque la personne est certificat, escroquerie ou complicité d’escroquerie, refus de
décédée dans les 20 jours ayant suivi la signature du contrat ; répondre à une réquisition ;
– responsabilité civile en cas de préjudice lié à un tiers ;
– responsabilité disciplinaire : violation du secret professionnel,
faux certificat, certificat de complaisance, immixtion dans les
affaires familiales, refus de répondre à une réquisition ;
– code de la santé publique et code de la Sécurité sociale :
fraude et abus de cotation, fausse attestation en vue de l’attri-
bution d’avantages indus.

Décès et legislation
Le diagnostic de la mort est un acte médical qui aboutit à la
rédaction du certificat de décès. Les conséquences de ce certifi-
cat sont importantes à la fois sur le plan judiciaire et pour la réali-
A
sation des opérations funéraires.

Diagnostic de la mort
Le préalable à la rédaction du certificat de décès est de s’assu-
rer que la mort est réelle et constante (tableau 4, fig. 1). Le médecin
doit aussi rechercher les éléments lui permettant de remplir
toutes ses rubriques. Il s’agit en particulier de la présence de pro-
thèses fonctionnant au moyen d’une pile (stimulateur cardiaque
par exemple). Celles-ci doivent en effet toujours être enlevées par
B C
un médecin ou par un thanatopracteur agréé en raison du risque
d’explosion en cas d’incinération.

Certificat de décès
1. Description
Le certificat de décès est un imprimé bleu (fig. 2), dont le recto est
constitué de 2 volets. Le volet supérieur est administratif et nomi-
natif. Il est destiné à la mairie de la chambre funéraire, à la chambre
funéraire et à la mairie du lieu du décès. Outre l’identité de la per-
sonne, il comporte notamment la commune, la date et l’heure du
décès (si elles peuvent être précisées) et plusieurs rubriques per-
mettant d’autoriser ou non certaines opérations funéraires. Le
volet inférieur est anonyme et comporte des informations médi-
D cales confidentielles. Il est destiné au CepiDC Inserm chargé des
FIGURE 1 Signes positifs de la mort. A ➜ lividités. B ➜ tache verte statistiques de santé publique. Sur le verso du certificat de décès
abdominale. C ➜ circulation posthume. D ➜ phlyctènes. figurent les modalités de remplissage du volet supérieur (fig. 2).

704 LA REVUE DU PRATICIEN VOL. 62


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Q RR 8

FIGURE 2 Certificat de décès.

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Mai 2012 705
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RR Q 8 I-1 CERTIFICATS MÉDICAUX. DÉCÈS ET LÉGISLATION. PRÉLÈVEMENTS D’ORGANES…

Depuis 2006, le certificat de décès existe également sous – en cas de mort violente (homicide volontaire ou involontaire,
forme électronique. Le volet administratif doit être imprimé et suicide, accident), de mort suspecte (mort pour laquelle il n’est
signé par le médecin qui l’adresse aux mêmes destinataires que pas possible d’exclure l’intervention d’un tiers) mais également
le support papier. Le volet médical est télétransmis en temps réel de mort subite ou inexpliquée, de mort susceptible de poser un
après cryptage à l’Inserm. Les principaux avantages de ce certifi- problème de responsabilité médicale et chaque fois que le
cat électronique sont une diminution des délais de production médecin n’est pas certain du caractère naturel du décès : la
des statistiques de mortalité permettant une mise en place plus case obstacle médicolégal à l’inhumation doit être cochée, ce
rapide de mesures d’alerte et de protection de la population, une qui a pour conséquence l’obligation pour le médecin de se
amélioration de la qualité de ces statistiques et le renforcement mettre en rapport avec le procureur de la République ou avec
de la confidentialité. les services de police ou de gendarmerie, la suspension de
2. Règles de rédaction toutes les opérations funéraires, la réquisition possible d’un
La case de la rubrique obstacle médico-légal à l’inhumation est médecin pour procéder à une levée de corps médico-légale
remplie en fonction de la forme médico-légale de la mort : (examen externe du corps en lieu et place de sa découverte), et
– en cas de mort naturelle, c’est-à-dire de mort attendue corres- la réalisation possible à la demande du procureur de la Répu-
pondant à l’évolution naturelle d’une pathologie connue : la blique, d’un juge d’instruction ou parfois d’un officier de police
case obstacle médico-légal à l’inhumation ne doit pas être judiciaire d’un examen du corps ou d’une autopsie médico-
cochée ; légale auxquels l’entourage ne peut pas s’opposer.
TABLEAU 4

Diagnostic de la mort

Diagnostic positif

Signes négatifs de la vie Signes positifs de la mort

Signes négatifs de la vie Signes positifs précoces


❚ Disparition de l’état de conscience ❚ Refroidissement : 1 °C par heure jusqu’à l’atteinte de l’équilibre
avec la température ambiante
❚ Disparition de l’activité respiratoire
❚ Disparition de l’activité cardiovasculaire ❚ Lividités : taches « lie-de-vin » secondaires à l’accumulation
➙ absence de pouls et de pression artérielle de sang dans les zones déclives épargnant les zones d’appui
(début : 3 h après le décès, complètes : 8-12 h, mobiles jusqu’à 30 h)
❚ Rigidité : contraction post-mortem des muscles striés et lisses
(début : 3-4 h après le décès, complète : 8-12 h, disparition : 2-3 j)

Signes positifs tardifs (en climat tempéré) [fig. 1]


❚ Tache verte abdominale dans la fosse iliaque droite
(24 à 48 heures après le décès)
❚ Circulation posthume (1 semaine)
❚ Phlyctènes (1 à 2 semaines)
❚ Désintégration des tissus mous et des organes (quelques mois,
avec de grandes variations)
❚ Squelettisation (12 à 18 mois, avec de grandes variations)

Diagnostics différentiels

États comateux : intoxications, hypothermie profonde, accidents vasculaires cérébraux

706 LA REVUE DU PRATICIEN VOL. 62


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Opérations consécutives au décès
Q RR 8
Quelle que soit l’opération funéraire envisagée, elle ne peut être Règles de sécurité sanitaire applicables

TABLEAU 5
réalisée que si le certificat de décès ne mentionne pas d’obstacle à tout prélèvement du corps humain
médico-légal à l’inhumation ou d’obligation de mise en bière et à son utilisation à des fins thérapeutiques
immédiate.
1. Soins de conservation ❚ Antécédents du donneur
La réalisation de soins de conservation nécessite l’expression ❚ Dépistage obligatoire de maladies transmissibles
écrite des dernières volontés du défunt ou d’une personne ayant
➙ Infection par les virus de l’immunodéficience humaine VIH1 et VIH2
qualité pour pourvoir aux funérailles, une autorisation délivrée par
➙ Infection à virus HTLV-1
l’officier de l’état civil de la commune du lieu du décès ou de celle
où sont pratiqués ces soins et une déclaration indiquant le mode ➙ Infection par le virus de l’hépatite B
opératoire. ➙ Infection par le virus de l’hépatite C
2. Moulage (prise de l’empreinte et moulage ➙ Syphilis
pour un visage, une main...) ➙ Infection par le cytomégalovirus
Le moulage d’un cadavre ne peut être réalisé avant un délai de ➙ Infection par le virus Epstein-Barr
24 heures depuis la déclaration de décès en mairie. Lorsqu’il est
➙ Infection par l’agent responsable de la toxoplasmose
nécessaire de le pratiquer avant l’expiration de ce délai, la
demande doit être accompagnée d’un certificat médical attes-
tant que des signes de décomposition le rendent nécessaire
avant le délai prescrit.
3. Transport des corps santé publique. Afin de mieux prendre en compte la souffrance
Le transport sans mise en bière du corps d’une personne des familles, la loi concernant la déclaration des enfants sans vie
décédée vers son domicile, la résidence d’un membre de sa distingue désormais deux situations :
famille ou une chambre funéraire nécessite la demande d’une – les enfants nés vivants et viables décédés avant que la nais-
personne ayant qualité pour pourvoir aux funérailles après la sance ait été déclarée à l’état civil : l’officier de l’état civil établit
reconnaissance du corps, l’accord du directeur de l’établisse- un acte de naissance et un acte de décès sur production d’un
ment de soin et du médecin du service ou du médecin ayant certificat médical mentionnant que l’enfant est né vivant et viable
constaté le décès (lorsque le décès n’est pas survenu dans un et précisant les jours et heures de sa naissance et de son
établissement de santé) et la déclaration à l’officier d’état civil du décès. L’enfant a une personnalité juridique, avec les consé-
lieu de dépôt du corps. Il doit avoir lieu dans un délai maximal quences en découlant, et il est inscrit sur le livret de famille ;
de 48 heures à compter du décès. – les enfants nés vivants mais non viables décédés et les enfants
4. Inhumation mort-nés : l’officier d’état civil peut établir à la demande des
En cas de mort naturelle, le permis d’inhumer est délivré par parents ou de l’un d’eux et sur production d’un certificat d’ac-
l’officier de l’état civil. L’inhumation a lieu 24 heures au moins et couchement d’un enfant mort-né ou d’un enfant né vivant non
6 jours au plus après le constat du décès. En cas d’obstacle viable un acte d’enfant sans vie. L’enfant n’a pas de personna-
médico-légal, il est délivré par l’autorité judiciaire, et l’inhumation lité juridique, mais il peut être inscrit sur les registres de décès
a lieu dans les 6 jours. et sur le livret de famille.
5. Crémation Des obsèques civiles ou religieuses sont possibles dans les
En cas de mort naturelle, l’autorisation de crémation est déli- deux cas de figure.
vrée par l’officier de l’état civil après contrôle des dernières volon-
tés écrites de la personne et dans un délai identique à celui de Prélèvements d’organes et législation
l’inhumation.
En cas d’obstacle médico-légal à l’inhumation, elle est délivrée Les prélèvements d’organes font partie des activités régies par
par l’autorité judiciaire. les lois relatives à la bioéthique. Celles-ci définissent à la fois leur
organisation et leurs principes généraux : la gratuité des dons,
Cas des enfants décédés avant toute declaration l’anonymat entre le donneur et le receveur, le consentement libre
à l’état civil ou mort-nés et éclairé du donneur, la sécurité sanitaire (tableau 5), la notion de
Les recommandations de l’OMS concernant la limite basse consentement présumé chez le donneur décédé.
pour l’établissement d’un acte de naissance pour des enfants La dernière révision des lois relatives à la bioéthique a eu, en
nés vivants correspondent au terme de 22 semaines d’aménor- matière de prélèvements d’organes, comme la précédente, pour
rhée ou à un poids de 500 g à l’exclusion de tout autre critère. objectif de répondre à la pénurie de greffons en élargissant le
Ces recommandations restent en vigueur pour les statistiques de champ des donneurs vivants et en améliorant l’information de la

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RR Q 8 I-1 CERTIFICATS MÉDICAUX. DÉCÈS ET LÉGISLATION. PRÉLÈVEMENTS D’ORGANES…
TABLEAU 6

Prélèvements thérapeutiques chez le sujet décédé

CRITÈRES DIAGNOSTIQUES CONSTAT DE DÉCÈS PRÉLÈVEMENTS POSSIBLES

Personne présentant un arrêt cardiorespiratoire prolongé


❚ Absence totale de conscience et d’activité motrice spontanée ❚ Établi par un seul médecin ❚ Cornées, peau, os et vaisseaux
❚ Abolition des réflexes du tronc cérébral ❚ Sans limite d’âge
❚ Absence totale de ventilation spontanée

Personne cliniquement décédée, ventilée artificiellement et conservant une activité hémodynamique (mort encéphalique)
❚ 3 critères précédents avec vérification de l’absence ❚ Établi par deux médecins ❚ Organes : cœur poumons, reins foie,
de respiration spontanée (épreuve d’hypercapnie) pancréas, intestins (mucoviscidose)
+ ❚ Tissu : cornée (sans énucléation),
❚ 2 électroencéphalogrammes nuls et aréactifs réalisés peau (épiderme), os, vaisseaux
à 4 heures d’intervalle (amplification maximale, 30 min) (artères, veines), valves cardiaques
avec consignation immédiate du résultat ❚ Sans limite d’âge
ou
❚ une angiographie objectivant l’arrêt de la circulation cérébrale

Cas particulier : décès posant un problème médico-légal


(mort violente ou mort suspecte, mort secondaire à un accident
du travail ou dans un contexte de maladie professionnelle) :
prélèvement autorisé seulement après un examen médico-légal
et l’autorisation du procureur de la République

Prélèvements sur cœur arrêté


Trois situations : ❚ Établi par un seul médecin ❚ Organes : foie, reins
❚ arrêt cardiaque hors contexte de prise en charge médicalisée ❚ Tissu : cornée, peau (épiderme),
et pour lequel une réanimation cardiopulmonaire a été réalisée os, vaisseaux (artères, veines),
moins de 30 minutes après l’arrêt cardiaque (stade I de Maastricht) valves cardiaques
❚ arrêt cardiaque en présence de secours qualifiés aptes à réaliser ❚ Sans limite d’âge
un massage cardiaque et une ventilation mécanique efficace
qui reste inefficace (stade II de Maastricht)
❚ personnes en état de mort encéphalique présentant
un arrêt cardiaque irréversible au cours de leur prise en charge
(stade IV de Maastricht)

Une condition :
❚ irréversibilité de l’arrêt cardiaque : absence d’efficacité cardiaque
électrique et hémodynamique après au moins 30 minutes
de réanimation cardiopulmonaire ET constatation d’un tracé
électrocardiographique d’asystolie (tracé plat) pendant 5 minutes
après l’arrêt de la RCP
❚ durée estimée de l’arrêt cardiaque non réanimé < 30 minutes
et temps entre début de l’arrêt cardiaque + traitement
+ période d’observation de 5 minutes + transfert avec reprise
des manœuvres et mise en place des moyens de préservation
des organes < 120 min

Cas des décès posant un problème médico-légal :


idem circonstance précédente

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population : information chez tous les patients âgés de 16 à 25 ans
Q RR 8
Les deux titulaires de l’autorité parentale ou le représentant
confiée au médecin généraliste, mention de l’information sur le légal du mineur sont informés des risques qu’il encourt et des
don d’organe dans le dossier médical personnel, inscription sur conséquences éventuelles du prélèvement par le praticien qui a
la carte Vitale de l’information de son titulaire de la législation en posé l’indication de greffe ou par un praticien de leur choix avant
vigueur relative au don d’organes. d’exprimer leur consentement devant les mêmes magistrats que
pour les adultes. En cas d’urgence vitale, les membres du comité
Prélèvement d’organes chez le sujet vivant d’experts sont désignés par l’Agence de la biomédecine. Ce
Le prélèvement d’organe chez le sujet vivant est soumis à trois consentement est également révocable à tout moment.
conditions : l’intérêt thérapeutique direct du receveur, le lien de 3. Chez l’incapable majeur
parenté (à l’exception du don croisé), et le consentement du Le lien de parenté : le prélèvement de moelle osseuse est autorisé
donneur. au bénéfice des mêmes personnes que pour les mineurs.
Concernant les deux dernières, la loi différencie les sujets Le consentement : pour le majeur sous sauvegarde de justice
majeurs des sujets mineurs et des incapables majeurs, ces der- ou sous curatelle, le prélèvement est autorisé par le même
niers pouvant faire don uniquement de leur moelle osseuse. comité d’experts que pour les adultes, après vérification par le
1. Chez le sujet majeur juge des tutelles que la personne a la faculté de consentir. Pour le
Le lien de parenté : le donneur peut être le père ou la mère, le majeur sous tutelle, c’est le juge des tutelles qui autorise le prélè-
conjoint, les frères ou les sœurs, les fils ou les filles, les grands- vement après avoir entendu la personne et pris l’avis du tuteur et
parents, les oncles ou les tantes, les cousins germains et cou- du comité d’experts.
sines germaines, le conjoint du père ou de la mère, toute per-
sonne apportant la preuve d’une vie commune d’au moins deux
ans avec le receveur, ainsi que toute personne pouvant apporter
la preuve d’un lien affectif étroit et stable avec le receveur d’au
moins 2 ans.
Qu’est-ce qui peut tomber
Le lien de parenté n’est pas exigé pour le don de moelle à l’examen ?
osseuse. La dernière révision des lois relatives à la bio-éthique a
introduit la possibilité de don croisé dans le cas d’un couple
Les trois items peuvent faire l’objet
donneur-receveur incompatible. Ce type de don peut se faire
uniquement par paires, avec un engagement simultané des de questions dans des dossiers multidisciplinaires
actes de prélèvement et de greffe sur les deux donneurs et sur ou dans des dossiers à part entière.
les deux receveurs. Dans le domaine des certificats médicaux,
Le consentement : le donneur doit être informé des résultats la rédaction ou la critique d’un certificat,
attendus de la greffe, des risques qu’il encourt, des consé- en particulier de coups et blessures,
quences éventuelles du prélèvement et, le cas échéant, des les destinataires du certificat et l’évaluation
modalités du don croisé, par un comité d’experts, avant d’expri-
de l’incapacité totale de travail (avec les écueils
mer oralement son consentement devant le président du tribunal
concernant la différenciation entre des violences
de grande instance. En cas d’urgence, cette information est
délivrée par le praticien qui a posé l’indication de greffe ou un volontaires et des violences involontaires
praticien du choix du donneur, et le consentement est formulé et la confusion fréquente avec l’arrêt de travail)
devant le procureur de la République. Quel que soit le cas de sont des questions classiques.
figure, le consentement reste révocable sans justification et à Les principaux intérêts du certificat de décès
tout moment. concernent les indications de l’obstacle médico-
2. Chez le sujet mineur légal à l’inhumation avec leurs conséquences
Le lien de parenté : le prélèvement de moelle osseuse est autorisé
judiciaires et sur les opérations funéraires.
au bénéfice du frère ou de la sœur et, à titre exceptionnel, au
La dernière révision des lois relatives à la bioéthique
bénéfice de son cousin ou de sa cousine germaine, de son oncle
ou de sa tante et de son neveu ou de sa nièce. a élargi le champ des donneurs vivants et introduit
Le consentement : l’autorisation du prélèvement est donnée par la possibilité de prélèvements sur cœur arrêté.
un comité d’experts qui s’assure que les conditions de prélève- Un dossier portant sur une greffe d’organe pourrait
ment ne comportent aucun risque pour le mineur, que tous les comporter des questions sur ces sujets.
moyens ont été mis en œuvre pour trouver un donneur majeur, et
que le mineur a été informé du prélèvement en vue d’exprimer sa
volonté, s’il y est apte.

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Mai 2012 709
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RR Q 8 I-1 CERTIFICATS MÉDICAUX. DÉCÈS ET LÉGISLATION. PRÉLÈVEMENTS D’ORGANES…

Prélèvement chez le sujet décédé s’efforcer de recueillir auprès des proches l’opposition au don
Le prélèvement chez un sujet décédé est soumis à 3 conditions : d’organe éventuellement exprimée par le défunt de son vivant et
le constat de la mort, la finalité du prélèvement, et le consentement les informer de la finalité des prélèvements.
du donneur. Chez le sujet mineur ou incapable majeur, le médecin doit recueil-
Quelle que soit la finalité du prélèvement, la loi précise que les lir le consentement écrit de chacun des titulaires de l’autorité
médecins doivent s’assurer de la meilleure restauration possible parentale ou du tuteur. En cas d’impossibilité de consulter l’un
du corps. des titulaires de l’autorité parentale, le consentement écrit de
1. Constat de la mort et la finalité du prélèvement (tableau 6) l’autre est suffisant.
Le constat de la mort aboutit selon la situation à la rédaction
d’un constat de décès établi par un ou deux médecins n’appar- Organisation
tenant pas à l’équipe de prélèvement. L’organisation des activités de prélèvement d’organes et de tis-
Le prélèvement d’organe peut être réalisé uniquement à des sus a été confiée à l’Agence de la biomédecine, dont les missions
fins thérapeutiques ou scientifiques (recherche des causes de la sont notamment d’autoriser et contrôler les établissements et les
mort, recherches biomédicales) après information de l’Agence équipes de transplantation, gérer la liste nationale des malades en
de la biomédecine. attente de greffe, gérer le registre national des refus sur lequel l’ins-
2. Consentement du donneur cription est possible à partir de l’âge de 13 ans, évaluer les activités,
Chez le sujet majeur : le prélèvement est possible uniquement si la organiser les comités d’experts autorisant le prélèvement sur
personne n’a pas fait connaître de son vivant son refus en s’ins- donneur vivant, participer à l’information en vue du don.•
crivant sur le Registre national des refus de don d’organes. En
L. Fanton, G. Maujean et D. Malicier déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts.
l’absence de connaissance sur cette volonté, le médecin doit

POUR EN SAVOIR
Code de déontologie médicale. Art. 4, 28, 50, 51, 76. Intervention du médecin auprès des personnes Circulaire DGCL/DACS/DHOS/DGS/DGS
Code pénal. Art. 222-11, 222-12, 222-13, 222-19, en garde à vue. Conférence de consensus no 2009-182 du 19 juin 2009 relative
222-20, 441-8 et 313-2, 642-1. Anaes Collégiale des médecins légistes à l’enregistrement à l’état civil des enfants
Code de la santé publique. Code de la Sécurité hospitaliers et hospitalo-universitaires. décédés avant la déclaration de naissance
sociale. Art. L.377-5 et L.471-4. Société de médecine légale et de criminologie de et de ceux pouvant donner lieu à un acte d’enfant
France. 2 et 3 décembre 2004. Paris. Ministère des
Code de la route. Art. L.231-1 à 4 et L.234-1 à 15. Solidarités, de la Santé et de la Famille. Textes et sans vie, à la délivrance du livret de famille,
Code de procédure pénale. Art. 60, 74, 706-23, 706-29. recommandations. à la prise en charge des corps des enfants
Code civil. Art. 63 et 81. décédés, des enfants sans vie et des fœtus.
Haute Autorité de santé. Certificat médical initial
http://www.cepidc.vesinet.inserm.fr/inserm/html/page concernant une personne victime de violences. Loi n° 2011-184 du 7 juillet 2011 relative à la
s/certification_electronique_fr.htm Recommandation de bonnes pratiques. Oct. 2011. bioéthique.

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