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Laurence Kaufmann et Marine Kneubühler, « Introduction du Dossier « Affecter, être affecté. Autour des travaux
de Jeanne Favret-Saada » », SociologieS [En ligne], Dossiers, Affecter, être affecté. Autour des travaux de Jeanne
Favret-Saada, mis en ligne le 24 juin 2014, consulté le 18 février 2016. URL : http://sociologies.revues.org/4707
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aux agents ordinaires eux-mêmes d’établir des distinctions ontologiques stables entre les êtres
qui peuplent le monde qui les entoure. Autrement dit, les agents ordinaires, contrairement à
l’anthropologue ou au sociologue latourien, n’ont pas une ontologie à géométrie variable :
personne, à part les hallucinés, ne considèrent que l’énoncé « la Vierge est là » est équivalent
à « la voiture est dans le garage » (Bazin, 1991, p. 502), ni qu’il faille caresser une cerise et
croquer un chat plutôt que l’inverse.
8 Appréhendée dans une veine pragmatique, la réalité n’est donc pas seulement, contrairement
à ce qu’avance Bruno Latour, ce qui résiste aux épreuves de traduction successives qui
permettent de fabriquer provisoirement un fait – ou un « faitiche » – qui deviendrait, par un
effet de renversement, ce que personne n’a fabriqué (Latour, 1996). La réalité est ce qui relie
la parole et la pensée à l’action mais aussi à « l’affection ». Comme le suggère Ian Hacking,
« nous devrions compter comme réel tout ce que nous pouvons utiliser pour intervenir dans le
monde de manière à affecter quelque chose d’autre, ou tout ce que le monde peut utiliser pour
nous affecter » (Hacking, 1989 [1983], p. 242). C’est précisément la réalité de ce qui nous
affecte ou de ce que nous pouvons affecter qui est au cœur de l’ontologie favret-saadienne, y
compris lorsque cette réalité s’étend à des êtres inexistants ou absents. Cette réalité étendue
ou dilatée ne peut subsister, toutefois, que grâce au travail sans relâche de toute une chaîne
de médiations qui rendent envisageable son existence ou, du moins, sa « présentification ».
Initiant les beaux travaux d’Elisabeth Claverie, Jean Bazin, Albert Piette et Emma Aubin-
Boltanski, Jeanne Favret-Saada détaille ainsi la chaîne de médiations, d’échelle et de nature
différentes qui permettent la « venue au monde » du présumé sorcier : la violence implicite
des rapports sociaux, les récits sorcellaires, la voix « enveloppante » de la désorceleuse, les
objets matériels utilisés lors des séances (les cartes du Tarot, le cœur de bœuf, le gros sel, etc.),
le fonctionnement de la propriété agricole ou encore l’angoisse indescriptible de l’ensorcelé
pris dans la répétition des malheurs.
9 Si les dispositifs situationnels et interactionnels qui permettent à des êtres a priori intangibles
de faire acte de présence peuvent être pris en compte sans pour autant sombrer dans une
ontologie molle et par trop généreuse, c’est aussi parce qu’ils n’exigent pas nécessairement
un engagement ontologique ou une croyance épistémique forte de la part de celles et ceux qui
sont « pris ». Loin d’être des états d’esprit stables, les croyances sont, pour reprendre le terme
d’Erving Goffman (1973), « régionales » : elles sont indexées aux situations et prennent sens
à l’intérieur d’un dispositif interactionnel donné.
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troubles ou des épreuves existentielles qui « saisissent » les êtres ordinaires et remettent en
question leur armature sociale, psychologique et corporelle. En effet, le ressort de la croyance
sorcellaire n’est pas épistémique mais affectif et pragmatique : ceux qui ont « la mort aux
trousses » aspirent à mettre fin à la spirale de malheurs qui les accablent (Favret-Saada, 2011).
La croyance sorcellaire est donc bien plus de l’ordre de l’affect que des faits de culture qui
sont disponibles à l’état de représentations dans les discours ; elle ne renvoie pas, comme
les croyances sperberiennes, à des « semi-propositions » symboliques (e.g. la Sainte Trinité,
E=MC2, etc.) dont la validité, ou tout du moins l’accessibilité, est garantie par les autorités
publiques et par la déférence que ces dernières inspirent aux membres de la communauté
(Sperber, 1974, 1982). Loin d’être cautionnée par l’autorité d’une institution qui lui fournirait a
priori son contexte de validation, la croyance sorcellaire fait au contraire l’objet d’un discrédit
public et d’un mépris institutionnel tout à fait consensuels. Elle se trouve ainsi à mille lieues
des « énoncés publics transversaux », tels « Le prêtre a le pouvoir d’absoudre les péchés », « Le
roi a le don surnaturel de guérir les écrouelles » ou « Vox populi, Vox dei », qui « agrafent » les
membres d’une communauté « aux mêmes désignations du réel » (Boureau, 1989, p. 1501).
12 Comme l’indique Laura Ferilli dans sa contribution, la croyance en la sorcellerie ne peut donc
en aucun cas relever du « discours vitrine » que chaque personne, groupe ou communauté
élabore à l’attention des tiers. Si la croyance ou plutôt la « pensée sorcellaire » décrite
par Jeanne Favret-Saada est bien disponible dans le répertoire culturel des Bocains, c’est
uniquement sous la forme paradoxale d’un secret public. Ce type de secret, dans la mesure
où il fait l’objet d’un savoir qui est connu secrètement de tous, est à la fois le mieux et le
plus mal gardé des secrets puisque tout le monde en a la garde (Dupuy, 1992). L’engagement
dans cette croyance secrète n’est donc pas explicable, comme les croyances publiques, par
le nombre et l’importance officielle de leurs « adeptes » ni par leur fonction stratégique de
« maintenance de la coalition » (Veyne, 1983). Un tel engagement n’est envisageable que sur
un mode secret, clandestin, qui place d’emblée ceux qui y participent « en dehors de la parole
du groupe » (Mary, 1987). Contrairement au Zandé qui, en se disant ensorcelé, manifeste son
appartenance de membre et reconnaît l’ordre symbolique de sa communauté, le paysan du
Bocage qui se dit ensorcelé fait sécession avec les théories officielles du malheur (Favret-
Saada, 1977). La dissonance cognitive que vivent les ensorcelés est donc particulièrement
éprouvante parce qu’elle est aussi et surtout une dissonance sociale qui les incite, comme le
dit Jeanne Favret-Saada, « à s’enfermer dans l’enclos de l’indicible » (Favret-Saada, 1977,
p. 138). L’indicible caractérise également le pouvoir du désenvoûteur bocain, son savoir-
faire ne faisant jamais « l’objet d’un processus d’initiation attestant publiquement qu’une
transmission de savoirs et de pouvoirs symboliques a bien eu lieu » (Favret-Saada, 2011,
p. 216).
La place de l’ethnographe
13 La démarche de Jeanne Favret-Saada, attentive aux oscillations pragmatiques de la croyance,
à la diversité des modes de présence des êtres et au pouvoir de la parole, implique une posture
ethnographique bien particulière. Une telle posture se penche, en particulier, sur la façon
dont les « affects non représentés », en l’occurrence ceux des personnes accablées par le
malheur, sont progressivement articulés, nommés et transformés sous une forme préhensible
et littéralement agissante. C’est grâce à ces affects, que ce soit des peurs, des rancunes ou
des désirs, qui forment progressivement une « disposition à croire » « que les signes se
mettent soudainement à parler » (Bazin, 1991, p. 502). Les malheurs deviennent les signes
de l’intention malfaisante du sorcier. Bien sûr, ces signes n’apparaissent pas dans le vide;
leur saisie suppose une longue préparation en amont qui implique, on l’a vu, toute une chaîne
d’êtres multiples et d’éléments hétérogènes, de portée temporelle et expérientielle différente.
14 Du point de vue ethnographique, la question des croyances ou des incroyances cède ainsi le
pas à une analyse de la chaîne des médiations et des dispositifs interactionnels au sein desquels
l’existence de référents littéralement incroyables devient une hypothèse possible, envisageable
et, surtout, partageable. Pour saisir la manière dont les paysans bocains peuvent être « pris » par
une crise de sorcellerie, l’ethnographe doit donc adopter, comme le suggère Fabienne Malbois
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dans sa contribution, une position ou une « croyance oblique » qui lui permet d’« y croire
totalement et simultanément ne pas trop y croire » et de mesurer, grâce à un mouvement
« ternaire » d’emprise phénoménologique, de reprise théorique et de « déprise » critique, la
force mais aussi la « faillibilité » du monde sorcellaire. C’est cette même croyance oblique qui
permet à l’anthropologue de saisir de quelle manière les ensorcelés suspendent la « vigilance
épistémique » (Sperber, Clément, Heintz et al., 2010) et les exigences de validation empirique
qui sous-tendent leur façon routinière de se rapporter au monde afin de s’engager dans un
univers où une interaction avec un être surnaturel est devenue possible.
15 Une telle croyance ne peut être, toutefois, que partiellement oblique. Comme le rappelle
Philippe Gonzalez dans son article, même si les sciences sociales ne peuvent se passer
d’une description à la troisième personne des dispositifs d’action, ce n’est que parce que
l’ethnographe est « pris » et affecté à la première personne par un phénomène – que ce soit
la sorcellerie ou la prophétie charismatique – qu’il prend conscience des jeux d’énonciation
et de distribution de places qui le définissent : « On ne réalise l’existence d’un système
de places que si on se cogne à ses limites, si on se fait “remettre en place” » (Favret-
Saada, 2004). Prendre place ou plutôt se voir « assigner » une place dans un système
actanciel permet de saisir de l’intérieur le type d’actions, de paroles et d’affects que cette
place impose et autorise à ses « occupants ». Un tel saisissement à la première personne,
qu’il soit émotionnel, pratique ou déontique, donne à l’ethnographe la possibilité d’identifier
les deux dimensions principales de tout système actanciel : sa dimension grammaticale
et sa dimension phénoménologique (Gonzalez & Kaufmann, 2012). En effet, occuper une
place dans le système actanciel propre à la sorcellerie permet d’identifier, sous un mode
grammatical, les règles qui le possibilisent et le contraignent objectivement. En analysant
les places qui le définissent, en l’occurrence celles d’ensorcelé, de désorceleur et de sorcier,
ainsi que leur effet performatif sur leurs occupants – notamment le procès de subjectivation
et “ d’empowerment ” qu’implique la place d’ensorcelé –, Jeanne Favret-Saada initie à bien
des égards l’enquête grammaticale proposée par la sociologie pragmatique (Boltanski &
Thévenot, 1991 ; Boltanski, 2009). Comme le montre Maëlle Meigniez dans sa contribution,
l’analyse du système de places, en l’occurrence celui qui définit l’activité des bénévoles
d’une association d’aide, est particulièrement heuristique : dans la mesure où un tel système
s’instancie nécessairement dans les interactions, il est observable in situ et permet de remonter
d’une interaction particulière au cadre même de l’institution. Mais prendre place dans un
système actanciel ne permet pas seulement d’en reconstituer l’ordre grammatical, qui indique
quel est le statut de chacun des membres du système par rapport aux autres (e.g., gouvernant-
gouverné, enseignant-étudiant, mère-enfant) (Kaufmann, 2012). Cela permet également de
ressentir, à la première personne, la phénoménologie objective qu’engagent l’assignation
et l’occupation de telle ou telle place. Ainsi, lorsque Jeanne Favret-Saada se voit assigner
la place d’ensorcelée, elle en est véritablement « affectée » au point de ressentir la peur
et, potentiellement, la haine que cette place autorise à ses « suppôts ». Bien entendu, la
phénoménologie objective qui renvoie à « l’effet que cela fait » d’être pris dans telle ou telle
place grammaticale s’accompagne d’une phénoménologie subjective, celle qui caractérise le
ressenti de cette personne en particulier. Ainsi, les époux chrétiens venus du nord et accablés
par le malheur décrit dans Les mots, la mort, les sorts (Favret-Saada, 1977) sont saisis de
remords lorsqu’ils apprennent le décès de « leur » sorcière, terrassée par la terreur dans un
asile psychiatrique. Les individus dépeints par Jeanne Favret-Saada ne se contentent donc pas
de rejouer les scripts pratiques et affectifs qui sont associés à la place qu’ils occupent ; ils
investissent cette place à leur manière, plus ou moins intense, plus ou moins complaisante.
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de place pour deux » suspendent les repères ordinaires du jugement public et transgressent
les exigences normatives du « bien vivre pour tous ». La figure politiquement et moralement
incorrecte du sorcier, malmenée par le système sorcellaire qui lui octroie manu militari la
fonction de bouc émissaire est, à cet égard, fort révélatrice. Le sorcier, dit Gildas Salmon
dans sa contribution, est mis dans une « position impossible » qui rend sa parole inaudible
et son point de vue intenable ; tout comme le discours anthropologique classique procède
à une objectivation irrémédiable de « l’indigène », le discours de la sorcellerie procède à
l’objectivation irréversible du présumé sorcier en lui imposant de l’extérieur une position dans
laquelle il ne peut se reconnaître en première personne.
19 Au terme de ce bref parcours où s’esquissent, grâce à Jeanne Favret-Saada, des réflexions sur
la violence, le politique, la performativité, l’ontologie, la croyance, les systèmes actanciels,
les affects, le jugement public ou encore la posture de l’ethnographe, nous comprenons mieux
pourquoi la revue SociologieS prend le risque d’accorder une telle place à l’œuvre d’une
anthropologue. En effet, ces réflexions sont indéfiniment transposables dans des nouveaux
domaines d’investigation, y compris ceux plus classiquement sociologiques. Car le système
sorcellaire n’implique pas des mécanismes symboliques extraordinaires ou des rapports
sociaux exceptionnels. Au contraire, dans l’espace confiné du duel sorcellaire, c’est bien
l’inter-dit universel des rapports sociaux qui se joue et se rejoue sans relâche. Cet inter-dit,
c’est celui du déséquilibre des forces et des luttes de pouvoir que la sorcellerie bocaine tente
de gérer en déclinant, à sa manière, un de ces « petits machins dégoûtants qui font tourner
les sociétés humaines » 5. C’est dire si la micro-politique sorcellaire que décrit Jeanne Favret-
Saada concerne aussi bien les anthropologues que les sociologues. Elle révèle, dans un
raccourci saisissant, la violence universelle de la condition sociale ordinaire et les modalités
particulières, historiquement situées, de sa régulation. Ce sont ces modalités, tout à la fois
particulières et universelles, qui constituent le cœur de l’enquête que mènent, chacun à leur
manière, les différents contributeurs de ce dossier.
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DUCROT O. (1991), Dire et ne pas dire, Paris, Éditions Hermann.
DUPUY J.-P. (1992), Introduction aux sciences sociales. Logique des phénomènes collectifs, Paris, Édition
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FAVRET-SAADA J. (2004), « Glissements de terrains », entretien réalisé par A. ESQUERRE, E. GALLIENNE,
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article449.html]
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Empêcheurs de penser en rond.
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Notes
1 Ce dossier a été initié en novembre 2011 par un colloque, « Affecter, Etre affecté », sur les travaux
de Jeanne Favret-Saada et en sa présence. Ce colloque, organisé conjointement par Fabrice Clément, de
l’Université de Neuchâtel et par Laurence Kaufmann, de l’Université de Lausanne, a posé les premiers
jalons des réflexions dont cette introduction est l’aboutissement.
2 L’on reconnaîtra aisément ici la belle définition du politique que propose Claude Lefort (1978).
3 Sur ces notions de croyance ou d’engagement en « mode mineur » ou « majeur », voir Piette (2009).
4 Contrairement à Jeanne Favret-Saada qui affirme, dans son mot de conclusion, que le jugement moral
n’a aucune place en anthropologie ou en sciences sociales, il nous semble que le chercheur est en
droit d’adopter une posture critique ou normative, à condition, bien sûr, que ce moment critique ou
normatif soit clairement distinct du moment descriptif de l’analyse. Bien entendu, adopter une telle
posture critique par rapport à la sorcellerie bocaine ne conduit aucunement, comme semble le penser
Jeanne Favret-Saada, à considérer les ensorcelés comme des « méchants » : la méchanceté est une
caractéristique individuelle qui n’a guère de place dans une analyse sociologique. La critique dont
plusieurs contributeurs de ce dossier se font les relais porte uniquement sur les propriétés objectives
du dispositif interactionnel que déploie la sorcellerie. Il est difficile de nier que certains dispositifs
interactionnels sont plus publics que d’autres, qu’ils sont plus ou moins subjectivants ou objectivants ou
qu’ils favorisent certains types de comportements, notamment violents, par rapport à d’autres. Basculer
de la caractérisation d’un dispositif (e.g., asymétrique, objectivant, fermé, secret, etc.) au caractère d’une
personne (e.g., méchanceté, générosité, etc.) serait totalement erroné et irait à l’encontre de la formidable
généralisation « transindividuelle » que permet une réflexion en termes de places.
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5 Nous nous inspirons ici d’une communication orale de Jeanne Favret-Saada lors du tournage du
documentaire sur son œuvre, intitulé « Êtes-vous forte assez ?» (2013) réalisé par Aurèle Dupuis, dirigé
par Laurence Kaufmann et élaboré en collaboration avec les membres du Laboratoire de Sociologie
(LabSo) de l’Université de Lausanne, en particulier Laura Ferilli qui a effectué, en collaboration avec
Aurèle Dupuis, plus de huit heures d’entretien à Marseille avec Jeanne Favret-Saada. Ce documentaire
a été soutenu financièrement par l’Institut des sciences sociales de l’Université de Lausanne. Il est
disponible en ligne : http://vimeo.com/63459566
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Laurence Kaufmann et Marine Kneubühler, « Introduction du Dossier « Affecter, être affecté. Autour
des travaux de Jeanne Favret-Saada » », SociologieS [En ligne], Dossiers, Affecter, être affecté.
Autour des travaux de Jeanne Favret-Saada, mis en ligne le 24 juin 2014, consulté le 18 février 2016.
URL : http://sociologies.revues.org/4707
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