LA PROTECTION DES COMMERÇANTS A L’EGARD DE CES PARTENAIRES : le
bail à usage professionnel
Plusieurs partenaires peuvent exister pour un commerçant : le client, le salarié,
l’investisseur, l’Etat ou encore son bailleur. Parmi ces partenaires, le plus important, lorsque le commerçant n’est pas propriétaire du local, c’est le bailleur. C’est ce qui justifie que le bail à usage professionnel, régit de manière rigoureuse, permet au commerçant de rester dans les locaux comme s’il en été un propriétaire. L’AUDCG comporte une série de textes ayant pour but de protéger le commerçant contre son bailleur. L’art 104 de l’AUDCG offre aux parties, au contrat de bail à usage professionnel, la liberté de fixer la durée de celui-ci. Ainsi le bail peut être à durée déterminée ou indéterminée. Par ailleurs le preneur dispose du droit de demander le renouvellement du bail à durée déterminée. Il s’agit là d’un droit subjectif et strictement personnel au preneur. L’AU règlement néanmoins les conditions et procédures de ce renouvellement. Les conditions du renouvellement Le droit au renouvellement qu’il soit à durée déterminée ou indéterminée est acquis pour le preneur à condition que celui-ci ai exploité l’activité prévue dans le contrat pendant au moins pendant 2 ans. Dans le cadre d’un bail à durée déterminée, le preneur qui désire faire usage de ce droit au renouvellement doit formuler sa demande au bailleur au plus tard 3 mois avant la date d’expiration du bail. Le non-respect de cette obligation sera sanctionné, dans le chef du preneur, de la déchéance de son droit au renouvellement du bail. Dans le bail professionnel à durée indéterminée, le preneur peut demander le renouvellement du bail en cas de rupture solliciter par le bailleur pendant la période de préavis qui ne peut excéder 6 mois. (Voir article 125 l’AUDCG). La durée du renouvellement doit en outre être faite par acte extra judiciaire, à savoir signification par exploit d’huissier de justice ou par notification permettant d’établir la réception par le bailleur. Cette disposition est d’ordre public de sorte que les parties ne peuvent pas y déroger conventionnellement. Les effets de la demande de renouvellement Lorsque la demande de renouvellement a été faite dans le respect des conditions légales, le bailleur est tenu de faire savoir sa réponse au plus tard un mois avant l’expiration du contrat de bail en vigueur, faute de quoi il est réputé avoir accepté le renouvellement solliciter. En cas de renouvellement express ou tacite si le bailleur ne répond pas dans le délai imposé, le bail est conclu pour une durée minimale de 3 ans. Le bail ainsi renouveler est donc à durée déterminée de 3ans. Cette durée commence à courir à compter de l’expiration du bail précédent. Si le bailleur à qui une demande régulière de renouvellement est formulée, désire s’oppose. Il devra verser au locataire une indemnité d’éviction. Il ne doit cependant pas motiver les raisons de son refus ni démontrer que le preneur à commis une faute justifiant le non renouvellement du bail. Il existe toutefois certaines situations dans lesquelles le bailleur peut s’opposer au renouvellement sans être tenu de payer une indemnité d’éviction c’est le cas : si le bailleur parvient à démontrer que le preneur exploite l’activité visé dans le contrat de bail depuis moins de 2ans puisque dans cette hypothèse les conditions de renouvellement ne sont pas réunies ; si le bailleur justifie d’un motif grave et légitime à l’encontre du preneur ou de ses ayants droits, il n’y a aucune obligation de verser une indemnité d’éviction, ce motif grave doit consister dans l’inexécution du preneur de ses obligations contractuelles exemple le non-paiement du loyer soit dans la cessation de l’exploitation de l’activité visé dans le contrat de bail. Le motif grave ne peut toutefois être invoqué que si les faits se sont poursuivies ou renouveler plus de 2 mois après une mise en demeure du bailleur demandant au preneur de faire cesser ces faits. Lorsque le bailleur envisage de démolir l’immeuble comprenant les lieux loués et de le reconstruire, le bailleur ne doit verser aucune indemnité d’éviction au preneur, ce dernier dispose néanmoins d’un droit de priorité pour se voir attribuer un nouveau bail dans l’immeuble reconstruit, le bailleur devra justifier de la nature et de la description des travaux projetés. Enfin dans l’hypothèse d’un bail portant les locaux principaux professionnels et ceux accessoires d’habitations le bailleur peut également refuser le renouvellement sans verser une indemnité d’éviction s’il souhaite lui-même habiter les locaux ou de les donner en habitation à son conjoint ou ses ascendants, ses descendants ou ceux de son conjoints.