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Animal on est mal.

Le principe de Vivarium est le même que celui de La Planète

des singes : mettre en scène des hommes dans les situations

atroces vécues habituellement par les animaux. Rappelons qu'un

vivarium est l’équivalent terrestre d’un aquarium. Il s’agit de

recréer un habitat artificiel pour que l’animal puisse s’y

développer et y vivre aussi normalement que possible. Un couple

se retrouve ainsi contre son gré dans un « lotissement » de

maisons vertes qui s’étendent à l’infini et dont il ne peut échapper.

L’homme et la femme sont piégés. Logés et nourris de façon

artificielle, ils doivent se résoudre à supporter l’absurdité de leur

existence dans un décor banal en apparence mais, en réalité,

factice jusqu’au bout des ongles. Qui est cette entité omniprésente

et invisible qui les observe?

Cette situation permet de donner au film une ambiance

particulière, qui s’affranchit des codes du genre: film de SF,

d’horreur ou huis-clos existentialiste? Le clou est l’arrivée d’un


bébé livré dans une boîte en carton avec lequel le couple va devoir

vivre. Cet enfant, humain en apparence, apparaît comme un

prolongement de l’entité qui a conçu le vivarium: il grandit

anormalement vite et dégage une froideur et une perversité

glaçantes. C’est là l’une des grandes réussites du film car, à travers

ce personnage maléfique, le réalisateur suggère le regard

malveillant d’une civilisation extraterrestre qui observe le couple

d’humains. Là encore, tout est fait en finesse. On ne parvient qu’à

en déceler quelques traces: un livre au graphisme bizarroïde, un

écran de télévision qui diffuse des images oppressantes et

décalées.

Le coucou du début du film qui s’approprie un nid apparaît alors

comme la métaphore d’une civilisation parasitant l’humanité.

Jusqu’à la fin, on est tenu en haleine. Les humains parviendront-ils

à échapper à cet univers clos?

En ces temps de confinement, ce film sur l’enfermement est une

véritable respiration. Il s’agit d’une SF subtile et revigorante aussi

savoureuse que Premier Contact de Denis Villeneuve et qui


régénère l’image de la relation homme/extraterrestre pour

s’interroger sur l’altérité et la condition humaine.

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