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Plan du cours :
Cours 1 : concepts généraux du cours
Cours 2 : historique rapide des arts depuis l’apparition des ordinateurs
Cours 3 : les outils
Cours 4 : la compréhension des œuvres
Introduction : concepts généraux et définitions
Technique et art ont toujours été étroitement liés. L’art apparaît quand l’homme a voulu dire quelque
chose. L’homme marque sa différence avec l’animal par sa capacité à créer et utiliser des « prothèses », qui
sont des extériorisations de certaines capacités d’expression ou de fabrication. Notre moyen d’expression
est aussi médiatisé par l’outil et le langage.
Regis DEBRAY définit la technique comme « la poursuite de la vie par d’autres moyens que la vie ». C’est
la même chose pour l’histoire de l’art.
STIGLER considère que l’art est stable dans le temps et l’espace. Notre notion de l’art est la même pour
tous.
Une autre façon de voir est que l’art est issu d’un processus de modification constante, lié à l’évolution des
outils et de notre façon de servir.
Définitions
Les grandes organisations :
○ Le corps et les organisations physiologiques
○ Les organisations techniques / d’outil / instrumentales
○ Les organisations sociales, qui résultent de l’articulation des organes artificiels
Technique : Ce sont les procédés propres à une activité et permettant d’obtenir un résultat concret
(techniques de communication, technique du sport, etc.), ou propres à certaines pensées (techniques
cubistes, technique impressionniste, etc.).
► La technologie est donc à la fois le fruit d’un savoir scientifique, d’un système social, politique et
religieux ou non-religieux.
A chaque époque les arts utilisent donc un champ sémantique propre. Ex : la technique impressionniste est
indissociable de l’arrivée de la photographie, des batailles socio-politiques autour de l’art officiel, etc…
L’« Art Technologique » apparaît à la fin des années 1950. Abraham MELLS (père de la cybernétique) a
été le premier à parler d’art sur ordinateur. Pour lui, le simple fait que des images fabriquées par ordinateurs
soient des images à vocation « artistique » n’exclut en rien que ce soient de vraies images d’art.
Dès cette époque on à affaire avec des artistes qui veulent trouver un nouveau processus de création, qui
créaient un nouveau type de relation entre homme et machine, et où le public participe au résultat de
l’œuvre. .
Selon René OUELLT, ces technologies permettent la simultanéité de ce qui est évoqué avec ce qui évoque.
10/10/07
Grandes caractéristiques de l’art numérique
Concernant l’art numérique, il y a un principe préalable à prendre en compte : ce n’est pas parce qu’on sait
utiliser une technique qu’on sait produire une œuvre d’art.
Les arts numériques ont plusieurs particularités :
● Les artistes utilisent TOUS les outils mis à leur disposition. La plupart de ces outils n’ont pas été créés
dans un but artistique mais pour une utilisation industrielle, puis ont été détournés de leur première
fonction.
Exemple : les premiers outils de 3D temps réel ont été créés par Dassault pour faire des simulateurs de vol ;
puis ont été repris par les dessins animés, les jeux vidéos, etc.
● Un même outil numérique (l’ordinateur) a plusieurs fonctions :
- dessiner
- manipuler (modifier des œuvres déjà existantes)
- conserver l’œuvre
- montrer l’œuvre
- Créer une relation avec le public en permettant des interactions avec lui.
Ainsi, alors qu’auparavant la création et la monstration de l’œuvre étaient effectuées indépendamment, les
deux actions deviennent simultanées.
● Outils de la représentation / diffusion : Quand on regarde une photo numérique, on voit la même photo
qu’une photo argentique âgé de 100 ans, mais la nature du support joue un vrai rôle. Ces pourquoi les
photographies numériques sont comptées au rang des œuvres technologiques.
● Les outils d’augmentation de la perception de l’œuvre : Cf. l’exemple du son Dolby qui donne
l’impression d’une meilleur image.
● Les outils qui élargissent l’espace occupé par l’œuvre, et qui font même parfois de nous des parties
prenantes de l’œuvre.
> 1ère caractéristique : Tous ces outils sont de plus souvent issus de la recherche, des
produits « grand public » détournés de leur usage premier, des expérimentations de l’armée, etc… Il est
normal qu’à terme les artistes se soient appropriés ces objets de liaison du corps social pour créer.
Le plus souvent, ces gens qui détournent ces outils de leur fonction première ne sont pas nés dans le monde
du numérique, et ne pensent donc pas en logique « numérique ». Ainsi, même s’ils acceptent cette logique,
ils parviennent à la dériver pour créer.
> 2e caractéristique : ce sont des arts du réseau, dans un monde où nous sommes tous devenus des
terminaux. Il aura fallu 50 ans pour que les français soient majoritairement équipés en téléphone fixe, il n’a
fallu que 8 pour qu’autant s’équipent d’un portable : ces chiffres montrent la grande accélération du monde
des réseaux.
> 3e caractéristique : il existe une étroite collaboration des arts numériques et des médias, qui
deviennent de vrais vecteurs des déviations de ces objets du quotidien.
→ Il y a une émergence d’une nouvelle relation entre l’œuvre, l’esthétique et les publics. En effet un
ordinateur peut recevoir, traiter et restituer des informations. C’est un moyen d’organiser, d’automatiser
et d’accélérer des opérations qui ont été découpées en unités (de 0 et de 1). C’est aussi une machine qui
permet de stocker des informations pour une utilisation ultérieure.
En arts plastiques, une image est une représentation picturale, sculpturale (etc.) d’un être ou d’un objet. La
photographie est la représentation d’un moment de réel obtenu soit par impression lumineuse d’un support,
soit par voie informatique. La vraie différence apparaît avec les images de synthèse, quand la main de
l’artiste n’intervient plus sur le support.
Mais le point commun à toutes ces « images » est l’utilisation de la lumière (photons), indispensable à la
représentation.
L’interactivité, introduite par des éléments techniques, pose une question difficile en terme d’art : quand
un artiste laisse au public la possibilité d’agir sur son oeuvre, la notion d’auteur est-elle modifiée ? Le
concept d’auteur devient nécessairement autre chose. Avec l’interactivité, l’œuvre devient le fruit d’un
échange, le résultat d’une exploration esthétique et technique. L’auteur doit lui seul choisir avec quels
éléments le public va pouvoir jouer et amener son influence, ou alors l’artiste doit laisser se développer un
processus aléatoire où personne ne contrôle plus rien, sauf peut être la machine → On est plein cœur d’une
logique de détournement.
Il existe un type d’interface de plus en plus utilisée : les capteurs. Ils sont capables de capter un phénomène,
de l’analyser et de la transformer en une action.
Ce processus dérive vers des systèmes qui permettent à la machine de choisir parmi des décisions, voire de
la créer elle-même ►On glisse ainsi vers l’intelligence artificielle.
Remarque : Le robot est, dans notre civilisation, l’aboutissement de la volonté de l’homme de dépasser ou
d’égaler le travail d’un prétendu Dieu. Pour les occidentaux le robot est donc attaché à la notion d’esclave.
A l’inverse, la culture Japonaise voit le robot comme un compagnon et c’est pourquoi les japonais
s’appliquent à inventer des robots humanoïdes alors qu’en Europe on s’attache à développer des robots
industriels.
Autre évènement fondateur de l’art numérique : l’happening en 1966 de RAUSCHENBERG qui a réunit
des artistes pour monter avec eux « 9 evenings at theatre of ingeniery ».Ces 9 séries ont attiré 15000
visiteurs : c’est le moment où l’on commence à associer artistes et ingénieurs. Pour la première fois, le
travail des informaticiens est celui que l’on montre.
Jean Christophe AVERTI est un précurseur dans le domaine des effets spéciaux télévisuels et des clips
musicaux. Dans le même temps, Lam JUUNE PAIK (artiste coréen) est le premier à avoir détourné les
usages d’outils. Sa première œuvre date de 1965 (avec John Cage au son) : il place 13 téléviseurs en
rangée, puis il crée des perturbations des trajets d’électrons. En 1970, il a inventé le coloriseur qui est aussi
le premier synthétiseur d’images.
Bill VIOLA a beaucoup travaillé sur l’espace en multipliant les écrans pour plonger le spectateur dans
l’espace de ce qu’il y a dans le téléviseur, toujours autour de thèmes mystiques. Par exemple, à Paris sont
installation Millenium est une œuvre faîte de plusieurs écrans qui diffusent en boucle la scène d’un
personnage qui plonge, avec des sons spatiaux en ambiance sonore. Résultat : là ou les gens n’auraient du
passer que 5 minutes, ils en passent en réalité 30 à 35.
Bruce NAUMANN (américain) a fait un travail pluridisciplinaire. Sa première œuvre, Square Dance, est
une vidéo de 72 mn dans laquelle la caméra tourne autour d’un carré en plan séquence. Le seul son est celui
des pas et du souffle du caméraman, extrêmement amplifiés.
► Pour les artistes du numérique, est sensible ce qui est senti, et ce qui sent.
Le sentiment physique et le sentiment intellectuel sont les deux faces d’une seule et même chose. Les
artistes s’adressent au sens, à ce qui est apprécié. L’œuvre hybride est une transposition de la
contradiction du monde. On est à la fois dans quelque chose qu’on ne peut pas définir et quelque chose
de très précis. C’est un art nouveau.
Dans le domaine des arts numériques, une question se pose : comment un humain peut-il travailler avec
une machine dans le but de créer une œuvre d’art ?
Ce type d’interaction est particulièrement développée aujourd’hui dans le domaine des prothèses bioniques :
on a la capacité de travailler ou de faire travailler simultanément quelque chose de biologique avec quelque
chose d’électronique. Les artistes s’y sont intéressés, non pas pour rendre le corps humain plus, mais pour
élargir ses capacités de compréhension à l’autre.
►Exemple d’œuvre : des danseurs sont équipés de capteurs, reliés aux coussins des sièges d’un public qui
ne peut les voir danser. Le but est ici de faire ressentir l’œuvre par le seul sens du toucher.
L’aspect artistique n’est ici pas évident à saisir : ces artistes veulent surtout mener le public qui voit
l’œuvre à penser une idée par lui-même, et non pas à l’imposer par un discours dans l’œuvre, pour
éviter le discours parasitaire de l’artiste. Ils renforcent au maximum l’interactivité avec l’œuvre,
rejoignant ainsi une idée née en 1920 qui veut « user de tous les moyens pour arracher le public à son
indolence intellectuelle, pour le bouleverser et le forcer à prendre une part effective à l’action ».
L’art moderne vise à ajouter une ou deux dimensions nouvelles dans l’esprit : Il n’y a pas que l’esthétique
et le message de l’œuvre, mais tous deux s’inscrivent dans l’ACTE. Ce sont les outils numériques qui
permettent d’avancer dans ce travail d’immersion.
►Exemple d’interface : L’installation de Magalie Desbazeilles : elle montre au sol une projection des
passants dans la rue, et remarque les différentes réactions du public. Quand un des personnages se retourne
sur une fille, les uns suivent l’homme pour connaître son commentaire, d’autres cherchent la femme pour
mieux la voir, etc. → L’artiste nous montre ici comment chacun de nous se construit sa propre
dramaturgie, et donc notre propre œuvre à partir de l’œuvre de base de l’artiste.
L’art numérique utilise une grammaire qui n’est pas fixe, car son vocabulaire ne s’articule autour de signes
reconnaissables.
- Les œuvres d’art numériques ne marquent pas leurs limites, elles sont interconnectées avec d’autres
œuvres.
- Les œuvres d’art numériques sont multiples.
► En nous reconfrontant grâce aux technologies à des éléments fondamentaux de notre vie sans
temps ni lieu, l’artiste numérique nous plonge dans la réalité des choses, dans la réalité de l’ici et de
l’ailleurs.
Il existe même certains labos indépendants qui ont été créé exprès pour ce domaine de recherche : le MIT
aux Usa dispose ainsi d’un département créatif à part entière ; le ZKM en Allemagne (laboratoire de
production et de recherche) produit ou participe à la production d’une trentaine d’œuvres chaque année ; Art
Electronica au Canada crée et produit des œuvres numériques.
1er niveau d’analyse : l’identification des formes, sons et couleurs. On comprend d’abord ce qu’il y a de
brut et de primaire dans l’œuvre : ce que tout le monde peut capter au premier regard.
2nd niveau : ce sont les thème relatifs à nos conventions culturelles. Ne pas comprendre ces conventions,
c’est ne pas comprendre l’œuvre. Pour comprendre une œuvre, il faut accéder à la culture dans laquelle elle
s’insert. Car même si les œuvres présentées ont le même mode de représentation que celle de notre culture,
l’aspect conventionnel des signes proposés n’est pas le même.
3ème niveau : le contact avec l’œuvre et la mise en relation avec l’artiste. A ce niveau, le sens n’est
jamais unique : il est individuel, c’est un champ de signification → Avec l’art numérique, on n’est plus
dans des œuvres à message unique, mais des « œuvres ouvertes » (Cf. Umberto ECO).
Le but du médiateur est donc de sensibiliser le public au processus proposé par l’artiste. Cela passe par
l’analyse de nombreux niveaux d’articulation qui fonctionnent ensemble :
1. Plan du matériel, objets proposés, endroit proposé
2. Quelles sont les mécaniques qui occupent ces objets ?
3. La manière dont l’espace est organisé : espace réel / virtuel / artificiel
4. Niveau vibratoire et tactile : lumière, son, toucher
5. Niveau kinesthésique : relation que le corps entretient avec l’œuvre (adoration, équilibre)
6. Niveau de l’univers proposé. L’artiste demande de nous accompagner là ou quelque chose devient
possible, en laissant au public le soin de découvrir quelque chose.
HISTOIRE DU DESIGN
Introduction
L’avantage du design est d’être une production qu’on possède dans son intégralité.
Né au 19ème siècle, le terme de design correspond initialement à « esthétique culturelle ». Cette discipline
introduit une nouvelle notion : la multiplicité, permise par la reproduction en série. Avant cela, tout œuvre
issue d’une reproduction n’était pas considérée comme œuvre d’art.
Malgré ces oppositions, l’exposition est un succès, notamment à cause du besoin d’unité du 19ème siècle.
C’est aussi le siècle des aspirations nationales qui se concrétisent. Ainsi le Crystal Palace est le vrai lieu de
synthèse et d’unité.
Futurisme Italien
Pendant la première moitié du 20ème siècle, alors que les allemands s’engagent dans une dynamique
artistique rétrograde et régressive, l’Italie mussolinienne se montre malgré tout très progressiste.
►Le mouvement avance que quand un matériau est exploité au maximum de ses capacités, l’œuvre ne
peut pas être laide.
Les futuristes italiens célèbrent une vision utopique d’une ville concentrée, toute en hauteur,
interpénétrée de voies de communication… sans avoir les moyens pour la réaliser. On est alors en pleine
dynamique de recherche de formes nouvelles, on tente de créer des nouveaux modèles de cités.
Problème : quand des paysages urbains anciens et futuristes se retrouvent dans le même lieu, ils sont
incompatibles et il faut détruire.
Mais toute cette évolution de la pensée créatrice ne peut exister sans être en relation directe avec
l’ingénierie.
Le mythe futuriste postule la nécessité de l’innovation technique comme métaphore et métamorphose de la
vie humaine face au monde des objets > le perfectionnement esthétique de la forme doit coïncider avec son
changement perpétuel : c’est la projection utopique d’une ville jetable.
Design
Forme et disposition des objets ne sont jamais déterminées. La configuration n’est jamais si logique
qu’elle n’est l’expression de la liberté du dessinateur.
► Il faut d’abord que l’objet se désigne lui-même, c'est à dire qu’une chaise soir repérable comme
chaise, qu’elle suggère les gestes appropriés. Cependant, les courbes et autres formes constituent toujours
un message qui se soumet à une sémantique plastique.
→ D’où l’inconvénient du terme « esthétique industrielle » qui dit que les objets produits par l’industrie ne
s’épuisent pas dans leur fonction utilitaire, et qu’ils peuvent développer des qualités plus généralement
humaines. Mais le problème est qu’un dogme subsiste, celui qui dit que esthétique = beauté.
C’est pourquoi s’impose le terme « d’industrial design ». Le designer ne s’occupe donc que de formes,
sans se soucier du travail de l’ingénieur. Le designer est à un carrefour : il est tributaire de l’ingénieur
mais regarde aussi vers l’artiste, et pense la forme avant la fonction.
Dans cette optique, le Bauhaus ne voit pas une simple adaptation à l’utilité : plus un objet est
fonctionnellement riche, plus il présente un système couvert et stable, plus il est beau.
Selon Ettore SOTTSASS « Le design ne signifie pas donner une forme à un produit plus ou moins stupide,
pour une industrie plus ou moins sophistiquée. Il est une façon de concevoir la vie, la politique,
l’érotisme, la nourriture, etc… ».
> Selon la critique de MARX, « la production ne fournit pas seulement des matériaux aux besoins, elle
fournit aussi un besoin aux matériaux. La production ne produit pas seulement un objet pour le sujet mais
un sujet pour l’objet ».
Définition
Le design est la combinaison optimale de trois éléments :
- le langage formel
- les matériaux et la technologie employés
- la capacité à distinguer et à prendre en considération des besoins fonctionnels et immatériels des
utilisateurs.
(définition de Rodrigo RODRIGUEZ, président de MARCATRE)
Il y a un moment où la seule finalité ne répond plus aux besoins car elle est bloquée par l’habitude
culturelle. Il faut que la production de masse prenne en compte l’individu.
Mais au cœur même du monde contemporain se trouve un paradoxe : on veut qu’il soit le même partout,
mais aussi que subsistent les identités locales.
Les conséquences culturelles du Bauhaus amènent une harmonisation générale des objets.
Du Styling à la mode
Le Bauhaus n’avait pas tenu compte du désir des clients. Après la crise de 1930, le styling américain fut
contraint de découvrir que ce désir est un facteur de l’objet industriel produit en masse. Pour des
raisons de profit, on a cherché à conditionner ce désir.
C’est ce qu’étudiait le programme de Raymond LOEWY : beauté, mode, publicité.
Un des ses ouvrages s’appelle « la laideur se vend mal ». La beauté se vend mieux que le fade, mais pour ne
pas devenir fade, la beauté doit apprendre à varier → C’est ainsi qu’est né le turn-over de la mode.
Il est inutile qu’un objet soit beau si on ignore qu’il l’est > si tout le monde dit que c’est beau, ça l’est.
Dans cette dynamique, la publicité vient proclamer la beauté et la mode, et y sensibiliser le client.
Autre exemple : l’appareil numérique ou le mobile, qui font de la photographie, utilisent une même
technologie. Mais si on en vient à choisir un mobile avec photo, ce n’est pas pour profiter d’une innovation
technique.
Le statut de l’objet dans la modernité est de démarquer le modèle, le prototype de la série. Autrefois,
quand un modèle unique était fait, d’autres artisans le copiaient à cause de la demande, mais on n’était pas
encore à une production en série.
Avec l’industrialisation et la production en grande série, le phénomène de désuétude et donc la mode
font gagner des fonctionnalités à l’objet et fait naître ce besoin de renouvellement. La question à se poser
est de savoir si ces fonctionnalités sont vraiment nouvelles ou si elles ne sont que de simples ajouts.
> La mode a compris le système qui donne l’impression de faire l’acquisition d’un statut social en fonction
des choses acquises.
ECRIT et ART
Problématiques :
Qu’est ce que l’art ?
Quelle est la relation entre écrit et art au niveau des artefacts ? (Signes extérieurs d’expérience
mentale).
Définitions
● Ecrit = trace de la pensée
● Art = Difficile à définir. Il ne faut pas s’enfermer dans des définitions trop strictes ou des
théories trop restreintes. L’art est si dur à définir car il renvoie au fonctionnement de la pensée.
Le mot a une racine indo-européenne : « ˚rtam », qui a donné la racine « art » et ainsi artifice,
arithmétique, articulation, … « ˚rtam » signifie « mise en ordre ».
● Artefact = désigne tout ce que l’homme peut produire, tout ce qui révèle sa pensée
(urbanisme, mode, …) et qui révèle le sens de ce qu’il donne à l’univers. Par exemple, une
montre n’est qu’une invention mécanique qui ne témoigne pas d’un sens donné aux choses,
d’une symbolique, ce n’est pas un artefact.
Dans l’art, on est toujours dans ailleurs qui produit du sens (l’évocation). Sans ce décalage, sans
ce transfert, pas de d’art.
Mais mettre une grosse merde dans un verre en cristal, ce n’est pas de l’art (alors que c’est ce
que veut nous faire croire certains contemporains). Ce type de geste n’est qu’une métaphore
mais la détruit dans le même temps car la matière et son odeur détournent l’esprit. C’est un
exemple de manipulation, ce n’est que du langage, pas de l’art. De la même façon, un coucher
de soleil ce n’est pas de l’art : c’est le réel à l’état brut. On peut dire en revanche que ça nous
rappelle une œuvre d’art : on reçoit le réel puis on le peint et le transforme.
►Ces 5 modes de perception rentrent en concurrence suivant les étapes de la vie. Chaque être
humain a génétiquement une perception dominante, qui donne une tonalité à la personnalité de
chacun.
Dans le cas d’une attirance physique, de nombreux schèmes rentrent en ligne de compte, des
critères de beauté et de proportion. Il existe des proportions mathématiques au-delà desquelles
on n’est plus dans l’harmonie mais dans la laideur.
→ L’art est donc quelque chose qui organise, sachant que notre monde de perception cherche
toujours à ordonner et rendre le monde praticable. L’art peut manquer le but car chaque mode
est une dynamique polarisée, soit vers « l’ordre », soit vers le « désordre ».
L’art est le moyen de partager notre imaginaire. C’est pourquoi nos amis intimes et nous
avons le même imaginaire.
Remarques
Affect = réunion de trois mots latins : facere (faire), aficere (rechercher), afectare (arranger)
Empirique = Empirikos qui vient de Peira (expérience, essai)
Pragma = action
Analytique = Analusis > ana = en sens inverse + luein = dissoudre.
Fonction de l’image
La langage de l’image est donc sous-tendu par 5 types de représentation du réel qui sont tous
liées au questionnement du concepteur et / ou du récepteur, qui cherche à ordonner
mentalement le monde extérieur pour l’utiliser, s’adapter et s’en servir.
1> Le regard sensoriel pose la question de comment concilier l’unicité et la diversité ? En
recherchant des rythmes et des proportions.
2> Le regard pragmatique : comment intégrer le désordre à l’ordre ? En le rendant fonctionnel.
3> Le regard affectif : comment se concilier le monde ? En le hiérarchisant avec une échelle de
valeurs.
4> Le regard analytique : comment relier les contraires ? Par les concepts
5> Le regard symbolique : comment unifier les contraires ? Avec le transfert.
► L’intelligence est toujours entre deux pôles qu’elle essaye de joindre.
Ces 5 modes de perception ont un fonctionnement inné universel, mis en œuvre en proportion
variée suivant les individus pour tenter de répondre à un questionnement spécifique. C’est
un fonctionnement acquis individuel.
Cette capacité à toucher en même temps à l’universel et à l’intime est ce qui constitue le
langage spécifique de l’art véritable.
→ L’art véritable est cohérent à tous ces niveaux de perception. Un tableau qui provoque la
stupéfaction et l’admiration est un tableau qui parvient à activer nos 5 capteurs pour nous
entraîner dans un autre monde.
L’alphabet de la représentation.
La perception sensorielle
Elle constitue en capter les formes, ce que Young appelait « archétypes ». Selon lui les
archétypes mettent en forme les énergies organisatrices de la perception et constituent un
alphabet de formes simples incarnant les chaînes. Ces formes universelles sont liées aux
activités de survie et à l’habitat naturel de l’homme. Les figures géométriques sont des
abstractions des formes naturelles et sont perçues par l’activité analytique de la pensée. Elles
seront reconnues par commodité comme formes archétypales dans la mesure où elle suggère
des formes élémentaires de l’être humain dans son environnement naturel.
La perception empirique
Elle est basée sur l’expérience concrète, la pragmatique des choses.
A. Scénographie.
Ce sont les postures, les rapports des figures entre elles, la nature des éléments représentés
(personnages, animaux, objets, écriture, etc), ainsi que les rapports des figures par rapport au
spectateur (la figure me regarde-t-elle ?).
B. La fonctionnalité des formes.
Les images qui véhiculent cette perception empirique sont des signes iconiques. Ce sont des
représentations du réel.
La perception Analytique.
Elle est basée sur des systèmes d’opposition.
A. composition interne : unique ou séquentielle ?
B. Limite du cadre : les éléments sont-ils dans ou hors du champ ?
C. Angle de vue : frontal ; latéral ; plongée : contre plongée ?
D. La focale.
E. La profondeur de champ (flou / net).
Les dynamiques relationnelles font que la perception cherche constamment des identités, des
correspondances, des duplications, des mises en abyme (= structures identiques mises les unes
dans les autres).
L’intelligence cherche
> Des différences, des contrastes, des renversements ou des exclusions (une chose qui ne peut
fonctionner en même temps qu’une autre).
> Des complémentarités
> Des ambiguïtés : paradoxe, qui peut se provoque par le nom respect des codes de perception
habituels et le brouillage des repères spatiaux.
La perception Intuitive.
Elle utilise deux modes de fonctionnement : la métonymie et la métaphore. La métaphore utilise
le transfert grâce à un registre culturel. La métonymie utilise l’indice et l’évocation.
La perception Affective.
Problème : c’est une définition très subjective. C’est une hiérarchisation avec des phénomènes
d’attraction / répulsion. Ainsi une image peut donner des affects en se servant de toutes les
autres perceptions.
Le SENS
La forme est une organisation mais a une finalité : ce n’est pas parce qu’on a les ingrédients
qu’on sait ce qu’on va en faire ! Ce choix, c’est le sens.
Mais en vue de quoi percevons-nous ?
La perception structure le monde. La perception sensorielle utilise des archétypes qu’elle
organise en schèmes et ces schèmes créent des rythmes dans le but de trouver de la
compensation : si l’être humain se sert dans un univers chaotique, il va chercher de
l’organisation.
La perception empirique utilise des figurations, avec le désir de capter l’apparence des choses.
La perception analytique utilise les modules (éléments constitutifs qui se répètent ou non).
L’intelligence recherche ici l’homogénéité en vue de répartir et organiser tous les éléments qui
se présentent à sa vue.
La perception intuitive fonctionne par transfert et cherche la symbolisation pour tendre vers
l’intégration de la totalité au grand tout (Le paroxysme est la culture indou qui dit que nous
sommes tous une partie d’un grand tout).
Perceptions et modes
Perception sensorielle
C’est un mode de construction du monde extérieur. La compensation cherche à organiser le
monde en composant ce qu’elle ressent. Le procédé de structuration s’apparente à la quête
d’un rythme. Les rythmes donnent lieu à des formes caractérisées par la proportion spatiale. La
perception sensorielle est donc une mise en forme au niveau des images et des proportions.
Quand elle capte une unité elle a une stabilité, un pôle unitaire mais elle ne peut ressentir la
stabilité que si elle saisit en même temps tout ce qui est mouvant. C’est un cycle entre le stable
et le mouvant qui génère une respiration.
Si cette respiration n’existe pas, il y a étouffement, impression de désarticulation et perte des
repères.
Notre intelligence est constamment en train de rassembler mais le fait suivant des modes
opposés qui sont le mode tissé (ou synergique) et le mode clivé (ou court-circuit).
En mode tissé le stable et le mouvant s’unissent pour créer des rythmes.
En mode clivé les deux extrêmes ne s’associent pas et sont hypertrophiés.
Perception empirique
Elle cherche à coordonner les choses entre elles pour obtenir une structure fonctionnelle.
Les forces donnent lieu à des formes caractérisées par la figuration.
Si on identifie l’icône on a une image qui a pour fonction la mémoire, le rassemblement. En
mode tissé, la mémoire est une reconnaissance de l’expérience qui rejoint le référentiel
fonctionnel (l’expérience de la vie). Quand la mémoire rejoint le référentiel personnel on
parle de perception réaliste des choses.
En mode clivé on ne reconnaît pas l’image hors contexte, causée par une indépendance par
rapport au référent fonctionnel.
Perception analytique
Le procédé de saturation de la perception analytique opère en répartition et comparaison en
vue de catégoriser. Une unité spéciale de la perception analytique est le module.
Il s’agit de mettre de l’ordre. En mode tissé on est capable de mettre de la cohérence. C’est le
pôle d’ouverture, de cohérence et d’organisation.
En mode clivé on obtient de l’isolement et du morcellement donc de la désorganisation.
Perception intuitive
Le procédé de structuration passe ici par l’interrogation, ou « transfert » qui cherche des point
communs en vue de synchroniser. C’est une quête des correspondances. La forme spéciale
est le symbole ou l’analogie.
On cherche une vision unifiée du monde.
En mode tissé c’est l’ouverture. La fonction pédagogique donne du sens au signe.
En mode clivé c’est l’étouffement sur l’objet lui-même qui amène au fétichisme.
On peut confondre un objet et un pouvoir, mais l’objet ne renvoie à rien.
Perception affective
Elle sélectionne en vue de choisir et opère par hiérarchisation.
En mode tissé : empathie et stabilité.
En mode clivé : fascination ou répulsion, qui sont toutes deux liées à la manipulation et
l’influence.
► Notre intelligence fonctionne sur le mode des champs de force qui polarisent notre
regard, notre intelligence, donc la façon dont nous organisons le monde que nous percevons. A
chaque style pictural correspond une dominante de la perception.
Peintures pariétales : la disposition des dessins du troupeau était faire en fonction des cycles de
lumière et des cycles cosmiques. La perception qui s’active ici est symbolique : le mode de
transfert est lié au dessin ainsi qu’au choix du lieu. Les dessins de bison sont tout en courbes et
stimulent le mode sensoriel en donnant la sensation de mouvement.
Période Egyptienne : pour les égyptiens l’écriture était porteuse d’un pouvoir magique. Ainsi
chaque idéogramme était une porte ouverte sur le monde des Dieux. Cette démarche a été
poussée jusqu’à l’image qui devenait puissance divine.
Le choix de la représentation de profil n’est pas gratuit : L’homme doit devenir signe absolu
donc on doit voir la totalité des contours de son physique. Les personnages égyptiens étaient
hiératiques (tous les mêmes ; impersonnels) dans le but de les rendre éternels.
Aujourd’hui nous pouvons interpréter ces œuvres avec nos yeux (perception sensorielle) pour y
trouver des rythmes qui, au final, renvoient à la même notion d’immortalité voulue par leurs
auteurs. Cette œuvre est donc bien une œuvre d’art car elle active plusieurs perceptions dans
une même direction : l’idée d’immortalité.
Période Egéenne : L’art égéen est tout en courbes, au lieu des angles de l’art égyptien de la
même époque. Il y a donc une alphabétisation différente, de la même manière qu’existaient des
divergences entre Matisse et Picasso qui avaient chacun leur façon de s’exprimer pour une
même fonction : symboliser.
Période Byzantine : L’art Byzantin est centré sur les représentations de rois et reines couverts
de bijoux, mais les mosaïques sont réellement en or. En utilisant un vrai matériau les auteurs ont
donc cherché à « saisir le réel ». En saisissant ce réel on a l’impression de saisir le monde : la
dominante est symbolique.
Chez les Byzantins les œuvres sont souvent cadrées et construites sur des axes. Toute chose
répond à ce même système bipolaire et dispose d’une ouverture et d’une fermeture. On retrouve
aussi des rythmes, retour constant et immortalité.
Renaissance :
●Da Vinci : l’homme de Vitruve. De Vinci voulait montrer que le corps humain était
assimilable à un schéma géométrique. C’est un monde analytique qu’il nous expose en
cherchant à établir un module (= une norme qui se répète), un algorithme (= un rapport).
L’algorithme de De Vinci est que l’homme est à la mesure de tout.
●Jerome Bloche. Il travaille autour du chaos à l’inverse du monde géométrique de De Vinci. On
voit bien que, pour une même époque, on a différentes perceptions.
●Michelange. La chapelle sixtine est un rappel des églises du passé, qui étaient toutes couvertes
de peintures pour créer des microcosmes. Dans les églises ce microcosme est un lieu de
parcours de chemin initiatique.
Tous les modes de perception sont soumis à cette force bipolaire de rassemblement et
d’ouverture.
Etudes d’œuvres
> L’enfer fermé par un ange.
SENSORIEL
Ici l’impression créée est l’étouffement et le chaos.
L’étouffement c’est le « trop stable » - pôle stable
Le chaos c’est le « trop fluide » - pôle mouvant
On a ici deux pôles en court-circuit. Donc sur le mode sensoriel ce tableau crée de l’épuisement
et un malaise pour peu qu’on se laisse aller.
PRAGMATIQUE
On voit un grand temps qui contient la totalité du monde, de la terre jusqu’au ciel. En bas se
trouvent les saints, au premier étage la vierge et les apôtres, au second les habitants de l’eau
delà, au plus haut le christ entouré d’anges.
La structure est stable : c’est une église. L’enseignement est que l’église est la maison de dieu.
SENSORIEL
On remarque une axialité, pas de profondeur, des rythmes par répétition mais aussi d’autres
éléments. Les répétitions sont cloisonnées et obsessionnelles. Il n’y a pas d’ouverture. On a
donc un effet rythmique et un effet d’étouffement.
ANALYTIQUE
Formes rondes, etc. > cette illustration est très structurée et représentée en coupe transerversale.
De ce fait l’organisation est très cohérente.
INTUITIF
L’église et les tours renvoient à l’idée d’ordre et de puissance. L’espace est fermé pour créer
une impression de sécurité. Le message pédagogique est ici que l’église est hiérarchisée.
► Pour quelqu’un du 11ème siècle, cette image peut créer de la fidélité. Le prosélyte va trouver
sa place et accepter d’être asservi, c’est la perte du sens pratique. Le fidèle va ainsi changer ses
habitudes en croyant ce qui disent les images. C’est pourquoi les images religieuses ne peuvent
pas être sorties du contexte de propagande qu’elles servent.
Exercice : Faire l’analyse par perception sur 3 des œuvres fournies en polycope : Masaccio
Botticelli, et Bosch.
Indications : Masaccio = 15ème siècle, en pleine renaissance. C’est une période de remise en
question de l’autorité et ses valeurs. L’homme se demande s’il n’est pas la mesure de toute
chose.
Botticelli = conflit d’idéologie entre mythologie antique et croyance chrétienne. Les
philosophes essayent eux de réconcilier les deux. Sur l’œuvre on peut voir à gauche une
divinité des vents, à droite la divinité du printemps. La dominante platonicienne de l’époque dit
qui la matière nous empêche d’accéder à la connaissance. Le monde des idées est donc
inaccessible et immatériel.
Bosch = appartenait à une secte d’alchimistes.
Problématique = histoire des techniques utilisées à travers les siècles pour faire passer les
messages artistiques.
Introduction
Mais le 19ème siècle est une période de prise de conscience. CUVIER, botaniste et enseignant en
Normandie, va commencer à présentir l’histoire évolutionniste des espèces et la lente création
de l’espèce humaine, qui ne serait donc pas un produit instantané de Dieu.
Entre 1830 et 1840, de nombreuses missions scientifiques partent d’Angleterre pour chercher
des ossements. La première trouvaille vient en 1856 à Nehender en Allemagne : le premier
squelette.
A la moitié du 19ème, l’Eglise doit finalement admettre que l’humain date déjà de plusieurs
dizaines de milliers d’années (on a pu l’estimer grâce à la présence d’ossements d’espèces
disparues aux côtés des ossements humains). Ainsi on ne connaît « l’histoire de la préhistoire »
que depuis 150 ans !
Le principe de l’évolution
Yves Coppens est un paléontologue à l’origine de la théorie de « RiffValley » ou « East Side
Story ». Il s’agit de l’histoire de la moitié Est de l’Afrique. Cette théorie dit qu’une crevasse
s’est formée il y a 12 millions d’années et aurait causé un remarquable changement climatique
sur le continent. D’un côté la végétation n’aurait pas changé : les singes en place continuèrent à
vivre dans les arbres. De l’autre la jungle aurait fait place à la savane, forçant les singes à
descendre des arbres et à parcourir de longues distances pour se nourrir. C’est ainsi que fut
adoptée la bipédie et le développement d’une intelligence particulière, et qu’on a
progressivement cheminé l’hominidé.
► La difficulté fait donc disparaître ou évoluer une espèce. Le problème se pose a nouveau
aujourd’hui car nous vivons dans un univers qui change.
intervenante artiste-peintre.
L’art pictural et son évolution
La peinture est un vaste champ qui parcourt l’histoire chrétienne. On va s’intéresser à l’étude
des grandes lignes à travers les techniques de la peinture.
D’une manière générale, on se rend compte que la technique accompagne l’esprit. Est-ce la
technique qui produit l’histoire ? Ou l’inverse ?
Un exemple frappant est celui de la peinture impressionniste. On dit que l’extériorisation de la
peinture qu’elle a amenée aurait été permise par l’apparition de la peinture en tubes. C’est faux
car avant l’impressionnisme la peinture était déjà transportable dans des vessies de porc.
→ L’extériorisation de la peinture par les impressionnistes vient donc d’une volonté des artistes
et non pas d’une avancée technique.
► L’invention technique ne prend de sens que quand un besoin social s’en fait sentir.
Au début : à l’âge de l’art pariétal on utilise des matériaux bruts, puis l’homme va aller en se
spécialisant, jusqu’à aujourd’hui où les matériaux de création mis à notre disposition sont
infinis. L’histoire de la peinture est une alternance entre condensation des techniques et de la
créativité / appauvrissement et répétition des modèles anciens.
Peinture à l’eau
L’eau est le premier liant disponible, à laquelle on ajoute un agglutinant (colle de poisson par
exemple).
Portraits de Fayoun : retrouvés dans une vallée égyptienne, ce sont des œuvres mortuaires entre
-100 et 300. Ce sont des peintures à la cire, à chaud, qui supposent un grand travail de
modelage, dans la lignée du peintre APEL. C’est une peinture naturaliste, donc l’antiquité s’est
intéressée à la représentation fidèle.
Fresques
La fresque est une technique de peinture sur enduit frais, puis séchage. Il y a une idée
d’accomplissement rapide dans la technique de la fresque : elle ne se retravaille pas, c’est un
travail de propreté. Ainsi il n’y a pas de démarche naturaliste car la peinture à la fresque utilise
un ensemble de représentations conventionnelles.
Aquarelle
C’est une technique de pigments noyés dans l’eau, auxquels on ajoute normalement du miel ou
du sucre.
Peinture à l’huile
Son invention est discutée. Antonelo de Messine aurait rapporté le sujet à Jean de Bruges en
Flandres. Avant cette apogée, le procédé existe mais n’est pas adapté. On ne l’utilisait que
rarement, si on avait beaucoup de temps pour des peintures sur bois. La peinture à l’huile vieillit
par oxydation (non pas par évaporation), qui peut être accélérée par l’ajout de sels métaleux.
L’huile de lin est préférée pour sa meilleure sécacitée.
> La vierge du chancelier Rolin - VANEYCK: c’est la première fois qu’on arrive à rendre un
modèle si subtil. Le tableau fourmille de détails, permis par la liquidité de la peinture à l’huile.
On voit bien ici que la peinture à l’huile est une technique qui se travaille en plusieurs couches,
qui se comptent par dizaines.
Il s’agit d’une technique très complexe à partir de matériaux simples : pigments, liants, diluants,
vernificatif …
> JORDHENS, peintre flamand du 17ème utilise le glacis et le rehaut, qui sont les deux
techniques principales du clair-obscur.
Les Pastels accompagnent la peinture à l’huile. Ce sont des pigments compactés en bâtons et
séchés.
- La musique trouve son origine au même moment dans le travail humain, pour rythmer le geste
du labeur.
- les stupéfiants font aussi leur apparition, avec les champignons hallucinogènes puis le Bhana
(la « bonne vieille marijuana ») qui vient de l’Inde. Le stupéfiant rituel est essentiellement
pratiqué autour des points d’eau.
► Chez Cro-Magnon on assiste à la naissance d’un certain art, avec la représentation de bêtes.
Très peu de figures humaines sont représentées, ou alors dans des situations de mise à mal.
La représentation de l’homme viendra vers -8000 avec Neandertal.
L’âge des métaux marquera beaucoup plus tard une autre avancée dans la représentation,
puisque sur la monnaie apparaissent les effigies des rois.
La Photographie
De plus en plus la photo va s’adapter à des conditions de luminosité extrêmes (très faibles ou
très fortes), jusqu’à se rapprocher de l’œil humain.
Aujourd’hui c’est une pratique planétaire qui vient se place aujourd’hui au même rang que
l’économie du vêtement et s’expriment dans différents usages :
● Professionnels : géographie, topographie, architecture…
● Artistiques
● Personnels : famille, tourisme…
Le Cinéma
L’explosion du cinéma a été rapide. Elle a subit le processus d’expansion d’une invention
universelle, tout comme l’ont fait les lames du néolithique.
Mais par dessus ces processus est venu se greffer l’ordre esthétique qui existe depuis la
préhistoire, avec notamment la problématique de la symétrie.
Puis les frères LUMIERE seront les premiers à projeter des images en mouvement en salle,
c’est d’ailleurs pourquoi ils sont considérés comme les inventeurs du cinéma. A cette époque on
parvient alors à synthétiser le mouvement, à le retranscrire sans saccade.
Le mécanisme physiologique qui permet cette immersion est la persistance rétinienne, mise à
jour par le Dr PARIS en 1823. On réalise que l’impression de fluidité existe à partir de 17
images par seconde, puis la tradition fixera le ratio à 24 images / sec.