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Résumé des caractéristiques du produit

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

Lipiodol Ultra-Fluide, 480 mg I/ml, solution injectable

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Esters éthyliques d’acides gras iodés de l’huile d’œillette


Teneur en iode: 48 %, soit 480 mg par ml.

Ce médicament ne contient pas d’excipient, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Solution injectable.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1 Indications thérapeutiques

En radiologie diagnostique :
- Lymphographie

En radiologie interventionnelle :
- Visualisation, localisation et vectorisation au cours de la chimio-embolisation trans-artérielle du
carcinome hépatocellulaire au stade intermédiaire, chez l’adulte.

4.2 Posologie et mode d’administration

Ce produit doit être administré au moyen d’une seringue en verre (voir 6.2 – incompatibilités).

Lymphographie
Administration par voie intralymphatique.
Après anesthésie locale légère (facultative), l’injection sous-cutanée de 1 à 2 ml de bleu patenté V dessine
les vaisseaux lymphatiques. On peut alors pratiquer l’injection du Lipiodol Ultra-Fluide sous pression.
Maximum 8 ml par extrémité.

Population pédiatrique
La dose doit être diminuée proportionnellement chez l’enfant. Chez le nourrisson âgé de 1 à 2 ans, une
dose de 1 ml par extrémité est suffisante.

Patients présentant une insuffisance pondérale


La dose doit être diminuée proportionnellement dans cette population.

Sujet âgé
Le produit doit être administré avec prudence chez les patients de plus de 65 ans présentant des
pathologies sous-jacentes du système cardiovasculaire, de l’appareil respiratoire ou du système
neurologique.

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Sachant qu’une partie du produit embolies temporairement les capillaires pulmonaires, la présence d’une
insuffisance cardio-respiratoire chez le patient âgé impose une adaptation de la dose, voire l’annulation de
l’examen.

Chimio-embolisation trans-artérielle du carcinome hépatocellulaire:


L’administration se fait par cathétérisme sélectif intra-artériel de l'artère hépatique. La procédure doit être
effectuée dans une salle de radiologie interventionnelle avec un équipement approprié.

La dose de Lipiodol Ultra-Fluide dépend de l'étendue de la lésion, mais ne doit généralement pas dépasser
une dose totale de 15 ml chez l'adulte.

Les instructions et précautions d'emploi relatives aux médicaments anticancéreux doivent être strictement
suivies. La procédure doit être effectuée dans une salle de radiologie interventionnelle avec un équipement
approprié et un personnel expérimenté dans cette procédure.

Instructions pour la préparation du mélange de Lipiodol Ultra-Fluide avec un médicament anticancéreux


(voir rubriques 6.2 et 6.6):
 Préparer deux seringues assez grandes pour contenir le volume total du mélange. La première seringue
contenant la solution de médicament anticancéreux, la seconde seringue contenant Lipiodol Ultra-
Fluide.
 Connecter les deux seringues à un robinet 3 voies.
 Effectuer 15 à 20 allers-retours entre les deux seringues pour obtenir un mélange homogène. Il est
recommandé de commencer par pousser la seringue contenant le médicament anticancéreux.
 Le mélange doit être préparé extemporanément et doit être utilisé immédiatement après préparation
(dans les 3 heures). Si nécessaire, le mélange peut être de nouveau homogénéisé comme décrit ci-
dessus au cours de la procédure de radiologie interventionnelle.
 Lorsque le mélange adéquat est obtenu, utiliser une seringue de 1 à 3 ml pour injecter dans le micro-
cathéter.

La procédure peut être répétée toutes les 4 à 8 semaines en fonction de la réponse tumorale et de l’état du
patient.

Population pédiatrique
L'efficacité et la sécurité de Lipiodol Ultra-Fluide en chimio-embolisation trans-artérielle des carcinomes
hépatocellulaires n'ont pas été établies chez l'enfant.

Personnes âgées
Le produit doit être administré avec précautions chez les patients âgés de plus de 65 ans et souffrant de
pathologies sous-jacentes des systèmes cardiovasculaires, respiratoires ou nerveux.

4.3 Contre-indications

 Hypersensibilité à la substance active (esters éthyliques d'acides gras iodés de l'huile d'œillette).
 Hyperthyroïdie avérée.
 Bronchographie (le produit inonderait rapidement les bronchioles et les alvéoles).
 Patients avec shunt gauche-droite.
 Patients atteints de maladie pulmonaire grave, en particulier bloc alvéolo-capillaire.

Contre-indications spécifiques à l’utilisation en lymphographie :


 lésions traumatiques, hémorragies ou saignements récents (risque d’extravasation ou d’embolie).

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Contre-indications spécifiques à l’utilisation en chimio-embolisation trans-artérielle :


 administration dans les zones hépatiques où les canaux biliaires sont dilatés sans qu’un drainage n’ait
été effectué au préalable.

4.4 Mises en garde spéciales et précautions d’emploi

Lipiodol Ultra-Fluide ne doit pas être administré par voie intraveineuse, intra-artérielle (hors cathétérisme
sélectif ) ou intrathécale.

Il existe un risque d’hypersensibilité, quelle que soit la dose administrée.

Mises en garde

Lymphographie
Une embolie pulmonaire survient chez la majorité des patients subissant une lymphographie avec
injection de Lipiodol Ultra-Fluide, une partie du produit embolisant temporairement les capillaires
pulmonaires. Il est peu fréquent que cette embolie se manifeste sur le plan clinique ; si c’est le cas, les
signes sont immédiats (ils peuvent toutefois aussi apparaître plusieurs heures voire plusieurs jours après
l’administration) et habituellement transitoires. C’est la raison pour laquelle les doses doivent être
adaptées ou l’examen annulé chez les sujets présentant une altération de la fonction respiratoire, une
insuffisance cardio-respiratoire ou une surcharge cardiaque droite préexistante, notamment si le patient est
âgé. Les doses doivent être également réduites après une chimiothérapie anticancéreuse ou une
radiothérapie car les ganglions diminuent de façon importante et ne retiennent donc que peu de produit de
contraste. Il est recommandé de réaliser l’injection sous contrôle radiologique ou scopique. Il est possible
de réduire au minimum l’envahissement pulmonaire en obtenant une confirmation radiologique que
l’injection est bien intra-lymphatique (et non pas intraveineuse) et en interrompant l'examen dès lors que
le produit de contraste devient visible dans le conduit thoracique ou que la présence d’une obstruction
lymphatique est observée.

Hypersensibilité
Tous les produits de contraste iodés peuvent être à l’origine de réactions d'hypersensibilité mineures ou
majeures, susceptibles de mettre en jeu le pronostic vital. Ces réactions d’hypersensibilité sont de nature
allergique (réactions dites anaphylactiques si graves) ou non allergique. Elles peuvent être immédiates
(moins de 60 min) ou retardées (jusqu’à 7 jours). Les réactions anaphylactiques sont immédiates et
peuvent entraîner le décès. Elles sont indépendantes de la dose, peuvent survenir dès la première
administration du produit et sont souvent imprévisibles.

Le risque de réaction majeure implique d’avoir à disposition immédiate les moyens nécessaires à une
réanimation en urgence.

Les patients ayant déjà présenté une réaction lors d’une précédente administration de Lipiodol Ultra-
Fluide ou ayant des antécédents d’hypersensibilité à l’iode sont exposés à un risque accru de nouvelle
réaction en cas de ré-administration du produit. Ils sont donc considérés comme des patients à risque.

L’injection de Lipiodol Ultra-Fluide peut aggraver les symptômes d’un asthme existant. Chez les patients
dont l’asthme n'est pas équilibré par un traitement, la décision d’utiliser Lipiodol Ultra-Fluide doit bien
faire peser le rapport bénéfice/risque au préalable.

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Thyroïde
En raison de leur teneur en iode libre, les produits de contraste iodés peuvent modifier la fonction
thyroïdienne et être ainsi à l’origine d’une hyperthyroïdie chez les patients prédisposés. Les patients à
risque sont ceux ayant une hyperthyroïdie latente et ceux présentant une autonomie de la fonction
thyroïdienne. L’iodisme survient plus fréquemment avec Lipiodol Ultra-Fluide qu’avec des dérivés
organiques hydrosolubles de l’iode.
La lymphographie sature la thyroïde en iode pendant plusieurs mois et il est donc nécessaire de pratiquer
un bilan thyroïdien préalablement à l’examen radiologique.

Chimio-embolisation trans-artérielle
La chimio-embolisation trans-artérielle n'est pas recommandée chez les patients présentant une cirrhose
décompensée du foie (Child-Pugh ≥ 8), un dysfonctionnement hépatique sévère, une invasion
macroscopique et/ou une dissémination extra-hépatique de la tumeur.

Une procédure intra- artérielle hépatique peut entraîner une insuffisance hépatique irréversible chez les
patients présentant un dysfonctionnement hépatique grave et/ou traités par plusieurs sessions rapprochées.
Un envahissement tumoral supérieur à 50% du foie, un taux de bilirubine supérieur à 2 mg/dl, un taux de
lactate déshydrogénase supérieur à 425 mg/dl, un taux d’aspartate aminotransférase supérieur à 100 UI/l et
une cirrhose décompensée ont été décrits comme étant associés à une augmentation de la mortalité post-
procédure.

Les varices œsophagiennes doivent être surveillées attentivement car elles peuvent se rompre
immédiatement après le traitement. Si un risque de rupture est identifié, une sclérothérapie/ligature
endoscopique doit être effectuée avant la procédure de chimio-embolisation trans-artérielle.

Le risque d’insuffisance rénale induite par les agents de contraste iodés doit être prévenu par une
hydratation préventive systématique avant et après la procédure.

Le risque de surinfection dans la zone traitée peut être prévenu par l'administration d'antibiotiques.

La chimio-embolisation trans-artérielle doit être effectuée avec précaution chez les patients présentant une
obstruction majeure de la veine porte en raison du risque de survenue d’un abcès/ nécrose hépatique.

L’existence d’un shunt artério-veineux et l’administration d’une dose supérieure à 15 ml de Lipiodol sont
des facteurs de risque déterminants dans la survenue des embolies pulmonaires symptomatiques avec
risque de migration vers d’ autres organes comme le cerveau, rein, rétine, rate (voir rubrique 4.8).
Une embolie pulmonaire doit être suspectée devant l’apparition d’une toux, une hémoptysie, une dyspnée
ou une tachypnée après la procédure. Le diagnostic est alors confirmé par une radiographie pulmonaire et
si nécessaire une gazométrie artérielle.
Afin d’éviter ce type de réaction, la chimio-embolisation est réalisée avec précaution chez ces patients et
la dose de Lipiodol et de la chimiothérapie administré doit être réduite et ne pas dépasser la dose
recommandée (voir rubrique 4.2).

Précautions d’emploi

Hypersensibilité
Avant l’examen :
 Identifier les patients à risque par un interrogatoire précis sur leurs antécédents.
 Les corticoïdes et les antihistaminiques H1 ont été proposés comme prémédication chez les patients
présentant le plus grand risque de réactions d’intolérance (intolérants connus à un produit de contraste).
Ils n’empêchent cependant pas la survenue d’un choc anaphylactique grave ou mortel.

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Pendant la durée de l’examen, il convient d’assurer :


 une surveillance médicale,
 le maintien d’une voie d’abord veineuse.

Après l’examen :
 Après l’administration d’un produit de contraste, le patient doit rester en observation au moins
30 minutes, car la majorité des effets indésirables graves surviennent dans ce délai.

Le patient doit être prévenu de la possibilité de réactions retardées (jusqu’à 7 jours après administration)
(voir rubrique 4.8 Effets indésirables).

Thyroïde
Il est impératif de rechercher les éventuels facteurs de risque thyroïdiens pour prévenir tout trouble
métabolique. S’il est prévu d’administrer un produit de contraste iodé chez de tels patients à risque, un
bilan thyroïdien doit être effectué préalablement à l’examen.

Chimio-embolisation trans-artérielle
Les produits de contraste iodés peuvent provoquer une altération transitoire de la fonction rénale ou
aggraver une insuffisance rénale préexistante. Les mesures préventives sont les suivantes :
 Identifier les patients à risque : patients déshydratés ou insuffisants rénaux, diabétiques, insuffisants
cardiaques sévères, atteints d’une gammapathie monoclonale (myélome multiple, macroglobulinémie
de Waldenström), sujets ayant des antécédents d’insuffisance rénale après administration de produits de
contraste iodés, enfants de moins d’un an, sujets âgés athéromateux.
 Hydrater avant et après réalisation du geste.
 Eviter d’associer des médicaments néphrotoxiques. Si une telle association est nécessaire, il faut
renforcer la surveillance biologique rénale. Les médicaments concernés sont notamment les
aminosides, les organoplatines, le méthotrexate à fortes doses, la pentamidine, le foscarnet et certains
antiviraux [aciclovir, ganciclovir, valaciclovir, adéfovir, cidofovir, ténofovir], la vancomycine,
l’amphotéricine B, les immunosuppresseurs tels que la ciclosporine ou le tacrolimus, l’ifosfamide.
 Respecter un intervalle d’au moins 48 heures entre deux explorations radiologiques ou interventions
avec injection de produits de contraste iodés, ou différer tout nouvel examen ou intervention jusqu’à la
restauration de la fonction rénale initiale.
 Prévenir une acidose lactique chez les diabétiques traités par la metformine en se fondant sur la
créatininémie. Fonction rénale normale : le traitement par la metformine doit être interrompu avant
l’injection du produit de contraste pour une période d'au moins 48 heures ou jusqu’au retour d’une
fonction rénale normale. Fonction rénale anormale : la metformine est contre-indiquée. En urgence, si
l’examen s’impose, des précautions doivent être mises en place, à savoir arrêt de la metformine,
hydratation, suivi de la fonction rénale et recherche de signes d’acidose lactique.
 Les facteurs de risques cardiovasculaires et/ou pulmonaires doivent être évalués avant d’initier une
procédure de chimio-embolisation trans-artérielle.

Les patients ayant une importante obstruction de la veine porte présentent un risque de développer des
complications post procédure notamment l’abcès et la nécrose hépatique.

Les patients ayant un shunt cardiaque droit-gauche et ceux présentant une embolie pulmonaire massive
sont particulièrement exposés à la survenue de micro-emboles graisseux au niveau cérébral.

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Divers
L’injection dans certaines fistules requiert la plus grande prudence afin d’éviter toute pénétration
vasculaire compte tenu du risque d’embolie graisseuse.

On veillera à ne pas injecter le produit dans une zone hémorragique ou traumatisée.

4.5 Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions

Interactions médicamenteuses
 Metformine
Chez les patients diabétiques, l’administration intra-artérielle de Lipiodol Ultra-Fluide est susceptible de
provoquer une acidose lactique déclenchée par une insuffisance rénale fonctionnelle. Chez les patients
devant subir une chimio-embolisation trans-artérielle, le traitement par la metformine doit être suspendu
avant la procédure et n’être repris que 2 jours après.

Associations à prendre en compte


 Bêtabloquants, substances vasomotrices, inhibiteurs de l’enzyme de conversion, antagonistes des
récepteurs de l’angiotensine
Ces médicaments entraînent une baisse de l’efficacité des mécanismes de compensation cardiovasculaire
des troubles tensionnels : le médecin doit en être informé avant l’administration de Lipiodol Ultra-Fluide
et disposer des moyens de réanimation.

 Diurétiques
Les diurétiques étant susceptibles d’induire une déshydratation, le risque d’insuffisance rénale aiguë est
accru, en particulier lorsque les produits de contraste sont administrés à fortes doses.
Précautions d’emploi : réhydratation avant administration intra-artérielle de Lipiodol Ultra-Fluide en vue
d’une chimio-embolisation trans-artérielle.

 Interleukine II
Il existe un risque de majoration de réaction aux produits de contraste en cas de traitement récent par
l’interleukine II (voie IV) : éruption cutanée ou, plus rarement, hypotension, oligurie, voire insuffisance
rénale.

Interférence avec les examens diagnostiques


Comme Lipiodol Ultra-Fluide reste dans le corps pendant plusieurs mois, les résultats diagnostiques
relatifs à la thyroïde peuvent se trouver faussés jusqu’à deux ans après une lymphographie.

Chimio-embolisation intra-artérielle
Lipiodol Ultra Fluide peut masquer l'évaluation de la vascularisation résiduelle sur l'imagerie
tomodensitométrique après un traitement locorégional du carcinome hépatocellulaire.

4.6 Fertilité, grossesse et allaitement

Grossesse
Il n’existe pas de données ou il existe des données limitées sur l'utilisation de Lipiodol Ultra-Fluide chez
la femme enceinte. Les études effectuées chez l’animal n’ont pas mis en évidence d'effets délétères directs
ou indirects sur la reproduction (voir rubrique 5.3). L’utilisation de Lipiodol Ultra-Fluide pendant la
grossesse majore le passage transplacentaire de l’iode qui probablement interfère avec la fonction
thyroïdienne du fœtus. Bien que transitoire, l’anomalie se traduit par un risque potentiel de lésions
cérébrales et d’hypothyroïdie permanente, imposant la mise en place d’une surveillance de la fonction

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thyroïdienne et un suivi médical étroit du nouveau-né. Par mesure de précaution, il est préférable d’éviter
l’utilisation de Lipiodol Ultra-Fluide pendant la grossesse.

Il est également préférable d'éviter toute exposition aux rayons X pendant la grossesse.

Allaitement
Les données pharmacodynamiques/toxicologiques disponibles chez l’animal ont mis en évidence
l’excrétion de métabolites (iode) dans le lait (voir rubrique 5.3). Un risque pour les nouveau-nés ne peut
être exclu. L’allaitement doit être interrompu au cours du traitement avec Lipiodol Ultra-Fluide.

Fertilité
Il n’existe pas de données sur les effets potentiels de Lipiodol Ultra Fluide sur la fertilité masculine ou
féminine.

4.7 Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Les effets de Lipiodol Ultra-Fluide sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines n’ont
pas été évalués.

4.8 Effets indésirables

La plupart des effets indésirables sont liés à la dose et la posologie doit donc être aussi faible que possible.

Des réactions d’hypersensibilité sont possibles. Ces réactions regroupent un ou plusieurs effets,
d’apparition concomitante ou successive : il s’agit le plus souvent de manifestations cutanées, respiratoires
et/ou cardiovasculaires, qui peuvent chacune être annonciatrices d’un état de choc débutant et, dans de très
rares cas, entraîner le décès.

Lymphographie
L’utilisation de Lipiodol Ultra-Fluide provoque une réaction à corps étranger avec la formation de
macrophages et de cellules géantes à corps étranger et la survenue d’une inflammation, d’une
plasmocytose et de remaniements du tissu conjonctif des ganglions lymphatiques. Des ganglions
lymphatiques sains tolèrent la diminution de capacité de transport qui en résulte. Dans le cas de lésions ou
d’hypoplasie des ganglions lymphatiques, ces remaniements peuvent exacerber une stase lymphatique
existante.

Une forte élévation de la température suivie de fièvre entre 38 et 39°C peut être notée dans les 24 heures
qui suivent l’examen.
Des micro-emboles graisseux peuvent survenir avec ou sans symptômes. Dans de très rares cas, ils
peuvent ressembler à des emboles d’origine organique de par leur aspect et leur taille. Ils se présentent le
plus souvent sous la forme d’opacités punctiformes sur les clichés radiographiques des poumons. Des
augmentations transitoires de la température sont possibles. Les micro-emboles graisseux apparaissent le
plus souvent à la suite d’un surdosage du produit de contraste ou d’une perfusion trop rapide. Des
anomalies anatomiques comme des fistules lympho-veineuses ou une diminution de la capacité des
ganglions lymphatiques à fixer le produit de contraste (chez le sujet âgé ou après radiothérapie ou
traitement cytostatique) favorisent leur survenue.

Chimio-embolisation trans-artérielle
Les effets indésirables observés avec la chimio-embolisation trans-artérielle sont variés, le plus souvent
reliés à l’état initial du foie, à la chimiothérapie associée ou à la procédure elle-même.

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De façon presque générale, les patients peuvent présenter un syndrome de post-embolisation (SPE) plus
ou moins intense associant douleurs intermittentes de l'hypochondre droit, fièvre, nausées, vomissements,
de durée variant de 1 à quelques jours, se résolvant après un traitement médical symptomatique.

Cependant, d’autres complications peuvent être observées et qui sont de 2 ordres selon leur siège :

Au niveau hépatique :
 altération transitoire de la fonction hépatique, insuffisance hépatique (1%) : surtout chez les patients
Child B/C ou ayant un CHC de grande taille ou étendu, décompensation/détérioration de la fonction
hépatique (22%), encéphalopathie/coma (2%).
 abcès hépatique (0,22%) doit être redouté chez les patients porteurs d’une anastomose biliodigestive
responsable d’une contamination des voies biliaires intrahépatiques par des germes d’origine digestive.
 cholécystite /nécrose biliaire et formation de bilome
 ischémie hépatique : 0,17%, surtout en cas de thrombose portale

D’autres complications sont extra-hépatiques :


 complications rénales : insuffisance rénale (0,6%) fréquemment associée au diabète au nombre de
sessions et à la sévérité de l’affection hépatique. Une hydratation adéquate avant et après chaque
séance de chimio-embolisation permet de réduire ce risque.
 complications pulmonaires avec syndrome de détresse respiratoire aigue (SDRA) et embolies
pulmonaires (0,7%), œdème pulmonaire (1,1%) et pleurésie (1,1%). Les patients ayant un shunt
cardiaque droit-gauche et ceux présentant une embolie pulmonaire massive sont particulièrement
exposés à la survenue de micro-emboles graisseux au niveau cérébral (voir la rubrique 4.4)
 de rares cas de saignements gastro-intestinaux suite à la rupture des varices œsophagiennes ont été
rapportés.

Les effets indésirables systémiques de la chimiothérapie comme l’alopécie, l’insuffisance médullaire


transitoire, sont exceptionnels.

Les effets indésirables sont présentés dans le tableau ci-dessous, par classe de système d’organes et par
fréquence selon les catégories suivantes : très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100, < 1/10), peu fréquent
(≥ 1/1000, < 1/100), rare (≥ 1/10 000, < 1/1000), très rare (< 1/10 000), de fréquence indéterminée (ne
peut être estimée sur la base des données disponibles).

Classe de système Fréquent (*) Peu fréquent (*) Fréquence indéterminée


d’organes
Affections du système hypersensibilité à l’iode réaction anaphylatique,
immunitaire réaction anaphylactoïde
Affections hypothyroïdie,
endocriniennes hyperthyroïdie, thyroïdite
Affections du système hémiplégie embolie cérébrale
nerveux
Affections oculaires embolie artérielle
rétinienne
Affections vasculaires aggravation d’un
lymphœdème
Affection Insuffisance médullaire
hématologique
Affections embolie pulmonaire,
respiratoires, dyspnée, toux

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thoraciques et
médiastinales
Affections gastro- douleurs abdominales diarrhée (***), varices et vomissement, nausée (**)
intestinales ulcères gastro-intestinaux
Affections Bilirubinémie, thrombose veineuse
hépatobiliaires cholécystite hépatique
Troubles généraux et fièvre douleur
anomalies au site
d'administration
Affections de la peau ulcère, rash, érythème,
et du tissu sous- nécrose
cutané
En lymphographie la fréquence des effets indésirables est indéterminée.
* Lorsque des incidences sont assignées elles le sont sur base d’observations effectuées en chimio-embolisation
trans-artérielle.
** très fréquent quand Lipiodol UF est injecté dans le tronc cœliaque.
*** très fréquent quand Lipiodol UF est injecté dans l’artère mésentérique.

Effets indésirables chez l’enfant


La nature des effets indésirables attendus en rapport avec Lipiodol Ultra-Fluide est identique à celle des
effets signalés chez l’adulte. Leur fréquence ne peut être estimée sur la base des données disponibles.

Déclaration des effets indésirables suspectés


La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle
permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé
déclarent tout effet indésirable suspecté via l‘Agence fédérale des médicaments et des produits de santé -
Division Vigilance - EUROSTATION II - Place Victor Horta, 40/ 40 - B-1060 Bruxelles (Site internet:
www.afmps.be / e-mail: adversedrugreactions@fagg-afmps.be).

4.9 Surdosage

Un surdosage peut être à l’origine de complications respiratoires, cardiaques ou cérébrales qui peuvent
entraîner le décès. La fréquence des micro-embolies peut être augmentée dans un contexte de surdosage.
La dose totale de Lipiodol Ultra-Fluide administrée ne doit pas dépasser 20 ml.
La prise en charge d’un surdosage vise à instaurer un traitement symptomatique et à assurer le maintien
des fonctions vitales dans les plus brefs délais. Les établissements pratiquant des examens avec produits
de contraste doivent disposer des médicaments et du matériel nécessaires à des soins en urgence.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1 Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique : produit de contraste iodé non hydrosoluble


Code ATC : V08AD01.

Lipiodol Ultra-Fluide est un mélange d’esters éthyliques des acides gras iodés de l’huile d’œillette
(essentiellement de monoiodostéarate d’éthyle et de diiodostéarate d’éthyle).
Sa concentration en iode est de 480 mg/ml (48 g%). Sa viscosité à 37°C est de 25 centipoises.

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Résumé des caractéristiques du produit

En chimio-embolisation conventionnelle par injection intra-artérielle hépatique sélective, Lipiodol Ultra-


Fluide permet, en tant qu’agent de contraste huileux, de visualiser et contrôler la procédure grâce à ses
propriétés opacifiantes, en tant que véhicule, de transporter et éluer les médicaments anticancéreux dans
les nodules de carcinome hépatocellulaire et, en tant qu’agent embolique transitoire, de contribuer à
l'embolisation vasculaire induite au cours de la procédure. S’agissant d’une procédure sélective par
injection intra-artérielle hépatique, la chimio-embolisation conventionnelle combine l'effet d'un
anticancéreux ciblé au niveau loco-régional avec une nécrose ischémique induite par double embolisation
artério-portale. Les propriétés opacifiantes et le tropisme pour les tumeurs hépatiques de Lipiodol Ultra-
Fluide permettent de réaliser des imageries en post-procédure pendant plusieurs mois pour un suivi
efficace du patient.

5.2 Propriétés pharmacocinétiques

Après injection intralymphatique, le Lipiodol Ultra-Fluide est transporté par voie sanguine au foie, aux
poumons où les gouttelettes lipidiques sont rapidement dégradées au niveau des alvéoles pulmonaires, à la
rate, aux tissus adipeux.

La résorption du Lipiodol Ultra-Fluide dans les divers tissus ou cavités closes de l’organisme varie de
quelques jours à plusieurs mois ou années selon la voie d’injection. Elle est continue et régulière et il est
possible de déceler la présence d’iodure dans les urines tant que persiste une tache opaque sur les clichés.

Après injection sélective dans l'artère hépatique en chimio-embolisation trans-artérielle des carcinomes
hépatocellulaires, Lipiodol Ultra-Fluide est significativement plus concentré dans la tumeur que dans le
tissu hépatique sain environnant.

5.3 Données de sécurité préclinique

Les données non cliniques issues des études conventionnelles de toxicologie en administration unique,
génotoxicité, et des fonctions de reproduction et de développement, n’ont pas révélé de risque particulier
pour l’homme.
Les études chez l’animal ont montré un passage transplacentaire et une excrétion importante d’iode dans
le lait maternel, après administration intramusculaire de Lipiodol Ultra-Fluide. Aucun effet
embryofœtoxique ni tératogène n’a été observé chez le rat et le lapin après administration de Lipiodol
Ultra- Fluide par voie orale.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1 Liste des excipients

Néant

6.2 Incompatibilités

Lipiodol Ultra-Fluide se conserve mal dans les matières plastiques.


En l'absence d'études de compatibilité précises, les récipients et les seringues en plastique sont à éviter.
Ce produit doit être administré au moyen d’une seringue en verre.
Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments à l’exception de ceux mentionnés
dans la rubrique 6.6.

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Résumé des caractéristiques du produit

6.3 Durée de conservation

3 ans

6.4 Précautions particulières de conservation

A conserver entre 15° et 25° C et à l’abri de la lumière.


Consulter la date de péremption figurant sur l’emballage en regard du sigle « EXP »., signifiant périmé
(mois/année) le dernier jour du mois indiqué.

6.5 Nature et contenu de l’emballage extérieur

Boîte de 1 ampoule de 10 ml en verre (type I).

6.6 Précautions particulières d’élimination et manipulation

Lipiodol Ultra-Fluide peut être mélangé avec des médicaments anticancéreux tels que le cisplatine, la
doxorubicine, l'épirubicine et la mitomycine.

Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

Guerbet
BP57400
95943 Roissy CDG cedex
France

8. NUMERO D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

BE017613

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION / DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

Date de première autorisation : 01/06/1962


Date de dernier renouvellement : 01/06/2007

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

Approbation : 07/2018

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