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ISET GAFSA ELECTROTECHNIQUE

DEPARTEMENT GENIE MECANIQUE COURS

CHAPITRE II: TRANSFORMATEURS MONOPHASES

I. Définition

Un transformateur est un appareil qui permet d’abaisser ou d’élever la tension d’un réseau
électrique alternatif. On distingue deux types : transformateur monophasé et transformateur
triphasé.

II. Présentation

Un transformateur monophasé est constitué de deux enroulements, primaire (n1 spire) et


secondaire (n2 spires), enroulés autour d’un circuit magnétique commun. L’enroulement
primaire se branche au réseau alors que celui secondaire alimente une charge.

La tension alternative du réseau v1, appliquée aux bornes de l’enroulement primaire,


engendre un courant alternatif i1 traversant cet enroulement. Ce courant va générer une force
magnétomotrice f.m.m alternative qui va produire un flux magnétique Ø alternatif circulant
dans le circuit magnétique. Le passage du flux magnétique dans chaque enroulement crée une
force électromotrice f.e.m : c’est le phénomène d’induction électromagnétique. Lorsque ce
flux alternatif traversera l’enroulement secondaire, il va induire un courant (si l’enroulement
est branché à une charge : transformateur en charge) ou une tension (si aucune charge n’est
branchée à l’enroulement : transformateur à vide).

Ø
i1 i2
n1 n2
v1 v2

Enroulement Enroulement
primaire secondaire
Circuit
magnétique
i1 i2

Réseau v1 v2 Récepteur

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III. Transformateur parfait

III.1. Caractéristiques

Un transformateur est dit parfait s’il présente les caractéristiques suivantes :

• Pertes Joules PJ négligeables : les résistances des enroulements primaires et


secondaires sont négligeables (R1=R2=0)

• Pertes fer PF négligeables (Pertes par hystérisais et pertes par courants de Foucault)

• Fuites magnétiques négligeables : le flux qui traverse l’enroulement primaire est le


même que celui qui traverse l’enroulement secondaire (Ø1=Ø2).

III.2. Tensions et forces électromotrices

Lorsque le flux magnétique alternatif traverse les enroulements primaires secondaires, la


loi de Faraday s’applique,


v1 (t ) = −e1 (t ) = n1
dt
dφ n
v2 (t ) = e2 (t ) = −n2 = − 2 v1 (t )
dt n1

Le transformateur peut être, alors, modélisé comme suit :

i1 i2

v1 e1 e2 v2

La formule de Boucherot permet d’écrire les valeurs efficaces des forces électromotrices
(tensions) générées aux bornes de chaque enroulement suite au passage du flux magnétique
alternatif,

E1 = 4, 44.n1.φ . f
E2 = 4, 44.n2 .φ . f

avec,

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φ = BM .S

BM : Amplitude maximal du champ magnétique.

S : Section du circuit magnétique.

La relation entre les valeurs efficaces des tensions et des f.é.m. s’écrivent :

V2 E N
= − 2 = − 2 = −m
V1 E1 N1

avec,

m : Rapport de transformation.

III.3. Courants

La force magnétomotrice f.m.m. engendrée s’écrit comme suit,

n1i1 + n2i2 (transformateur fonctionnant en charge)


f .m.m = 
n1i1vide (transformateur fonctionnant à vide)

De ce fait,

n1i1 + n2i2 = n1i1vide ⇒ i1 = i1vide − mi2

Lorsque le transformateur travaille en charge, le courant i1vide est négligeable devant le


courant i1. Le rapport de transformation s’écrit,

I1
m=−
I2

III.4. Puissances

Les puissances mises en jeu dans le transformateur s’écrivent,

 S = V I : coté enrouelement primaire


Puissances apparentes:  1 1 1
 S2 = V2 I 2 : coté enrouelement secondaire
 P = V I cosϕ1: coté enrouelement primaire
Puissances actives:  1 1 1
 P2 = V2 I 2 cosϕ2 : coté enrouelement secondaire
Q = V I sin ϕ1: coté enrouelement primaire
Puissances réactives:  1 1 1
Q2 = V2 I 2 sin ϕ2 : coté enrouelement secondaire

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III.5. Bilan de puissance et rendement

Le bilan de puissance s’écrit,

P1 = P2 + PJ + PF

Pour le transformateur parfait, on a,

PJ = PF = 0

Le rendement s’écrit, alors,

P2 P2
η= = =1
P1 P2 + PJ + PF
{ {
=0 =0

III.5.1. Impédance ramenée au primaire

Le circuit électrique d’un transformateur peut être simplifié en ramenant l’impédance de la


charge au primaire, comme suit :

i1 i2 i1

v1 v2 Z v1 Z’

avec,

Z
Z'=
m2

IV. Transformateur réel

IV.1. Plaque signalétique

La plaque signalétique comporte les données suivantes :

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• Valeur de la puissance apparente S.

• Tension primaire nominale V1N.

• Tension secondaire à vide V2v sous V1N.

• Fréquence d’utilisation f.

IV.2. Bilan de puissance et rendement

Pour un transformateur réel, le bilan de puissance s’écrit,

P1 = P2 + PJoule + Pfer

avec,

P1 = V1 I1 cos ϕ1
P2 = V2 I 2 cos ϕ 2
PJoule = R1 I12 + R2 I 22

Les pertes fer sont de 2 types :

• Pertes par hystérésis : PFH = K H × f × BM2 × V

• Pertes par courants de Foucault : PFCF = K CF × f × BM2 × V

KH et KFCF sont des constantes.

V est le volume.

Le rendement d’un transformateur réel est inférieur à l’unité.

P2 < P1 → η < 1

De plus, la magnétisation du circuit magnétique consomme une partie de la puissance


réactive. D’où,

Q2 < Q1

IV.3. Essai d’un transformateur : détermination de la valeur des pertes

IV.3.1. Enroulement secondaire à vide : détermination des pertes fer

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Pour mesurer les pertes fer ainsi que le rapport de transformation, on réalise un essai à
vide.

Pvide
i1vide i2vide=0
A W

Réseau v1vide v v v2vide

 P2 = 0 Watt
i2 vide = 0 ⇒  ⇒ Pvide ≈ Pfer
 PJoule = R1 I1vide + 0 : négligeable car I1vide négligeable
2

Le rapport de transformation s’écrit,

V2 vide n2
m= ≈
V1 n1

IV.3.2. Enroulement secondaire en court-circuit : détermination des pertes Joules

Pour mesurer les pertes Joules, on réalise un essai en court-circuit

Pcc
i1cc i2cc
A W

Réseau v1cc v v v2cc=0

V2 cc = 0 ⇒ P2 = 0 Watt
 ⇒ Pcc = PJoule
V1cc << V1N ⇒ Pfer négligeable (Pfer proportionelle à V1 )
2

IV.4. Schéma électrique équivalent

Un transformateur réel comporte :

• Deux enroulements présentant des résistances R1 et R2 non nulles.

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• Un circuit magnétique présentant une résistance RF modélisant les pertes fer (non
nulle) et une inductance magnétisante Lμ non nulle.

• Des fuites magnétiques non nulles au primaire et au secondaire. Ces fuites sont
caractérisées par les inductances de fuite Lf1 et Lf2.

Le schéma électrique équivalent se dresse, alors, comme suit :

i1 R1 Lf1 -mi2 R2 Lf2 i2


i1vide

v1 RF Lμ e2=me1 v2

e1

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