Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Juillet 1998
Projet GCP/RAF/244/BEL
Représentation FAO
BP 3300
Dakar - SENEGAL
Tél./Fax : (221) 835.10.75.
E-mail : radhort@sonatel.senet.net
SOMMAIRE
Avant-propos
Introduction
FAO-GCP/RAF/244/BEL 2
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
V. Calcul des besoins en semences
Annexes
FAO-GCP/RAF/244/BEL 3
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
AVANT-PROPOS
L’obtention de plants robustes et sains en pépinière maraîchère constitue un élément
important de la réussite d’une culture. Malheureusement, on constate que cet aspect est
souvent mal compris par les maraîchers des 10 pays (Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire,
Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad) du Réseau Africain pour
le Développement de l’Horticulture (RADHORT). En effet, les pépinières sont souvent
négligées et cela conduit la plupart du temps à un gaspillage de semences et au repiquage de
plants faibles et/ou malades.
Le présent document présente une série de mesures à prendre pour obtenir des plants robustes
et sains en pépinière. La production de plants de qualité est envisagée ici dans un cadre global
de Production et Protection Intégrées (PPI).
La Production et Protection Intégrée a pour objectif la gestion durable et économiquement
rentable des cultures. Elle est basée sur l’intégration :
• des techniques culturales ;
• des considérations sociales (conditions de travail des producteurs, protection de la
santé des consommateurs) et environnementales (respect des ressources naturelles
et de l’espace agricole, ...);
• de la lutte intégrée.
Ce document constitue un guide technique et est destiné aux vulgarisateurs, aux maraîchers
professionnels ainsi qu’aux personnes qui désirent se spécialiser dans la production de plants
maraîchers.
A l’heure actuelle, la plupart des maraîchers produisent eux-mêmes leurs plants en pépinière.
Quelques-uns conduisent également des plants pour la vente, mais cette activité reste
marginale. L’amélioration de la qualité des plants produits en pépinière dans les zones à forte
production maraîchère ne pourra se faire que par la mise en place de pépiniéristes
professionnels spécialisés.
En effet, la production de plants de qualité nécessite un ensemble de connaissances et de
moyens importants qui ne sont pas à la portée de tous. D’autre part, cette production par un
nombre limité de pépiniéristes spécialisés permettra de mieux valoriser les efforts de
vulgarisation de techniques adaptées et donc d’obtenir plus rapidement une amélioration de la
qualité des plants maraîchers issus de pépinières.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 4
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
INTRODUCTION
Le terme pépinière désigne à la fois l’ensemble des jeunes plants de certaines espèces et
l’emplacement où poussent ces jeunes plants.
En pépinière maraîchère, certaines espèces sont semées à densité optimale et élevées jusqu'à
un stade considéré comme idéal auquel elles sont déplacées et repiquées dans le sol où aura
lieu la production.
Pour les espèces qui passent par la pépinière, la qualité des plants (robustes et en bon état
sanitaire) à repiquer va conditionner la réussite de la culture et donc l’importance des récoltes.
Les avantages du passage par la pépinière peuvent se résumer comme suit :
− la surface de la pépinière est très réduite par rapport à celle du terrain repiqué, d’où
des économies d’eau, d’intrants, de main-d’oeuvre si l’on compare un semis en
pépinière à un semis direct au champ ;
− la pépinière est un lieu abrité, choisi et aménagé pour être favorable à la germination
des graines et à la croissance de jeunes plantules et plants fragiles ;
− les observations quotidiennes du comportement de la pépinière sont facilitées par la
concentration des plantules, ce qui permet une réaction rapide à un problème donné ;
− au moment du repiquage ou de la plantation, seuls les plants robustes, visiblement
sains et en pleine croissance, sont repiqués. Une sélection positive s’effectue donc
naturellement.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 5
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
I. MESURES PREVENTIVES POUR OBTENIR UN PLANT SAIN
Dans ce chapitre est présenté un ensemble de méthodes essentiellement préventives de
protection de la pépinière (matériel végétal et pépinière proprement dite), dans un cadre
global de Production et Protection Intégrées (PPI).
Greffage
Le greffage sur des porte-greffes résistants à une ou plusieurs maladies d’origine tellurique,
permet d’utiliser des variétés à fort potentiel de production mais sensibles à ces maladies.
En pays méditerranéens, on dispose de porte-greffes de tomates résistants aux Fusarium,
Verticillium, Meloidogyne et au corky root, et de porte-greffes de melons et concombres
résistants à la fusariose. Pour les pays tropicaux, il existe des porte-greffes résistants au
flétrissement bactérien, pour la tomate et l’aubergine, résistant aux Meloidogyne, pour
l’aubergine également, et résistants à la fusariose, pour la pastèque. Cette technique est très
utilisée en Asie.
Le greffage doit se faire en conditions d’humidité élevée. Si l’humidité descend sous 80 % il
faut encapuchonner le greffon dans un sachet plastique perforé au coin. Les greffes en double
fente terminale et en perforation latérale sont les plus utilisées.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 6
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Exemples de porte-greffes utilisés en régions chaudes
Espèce Porte-greffe Parasites combattus
Tomate Tomate CRA 66 Pseudomonas solanacearum, fusarioses
Tomate CRA 257 Pseudomonas solanacearum, fusarioses,
Meloidogyne
Solanum aethiopicum “ Iizuka ” Pseudomonas solanacearum, fusarioses
Aubergine Solanum aethiopicum “ Iizuka ” Pseudomonas solanacearum
Aubergine “ Ceylan SM 163 ” Pseudomonas solanacearum
Solanum torvum Pseudomonas solanacearum,
Verticillium, Meloidogyne, Fusarium
solani
Pastèque Lagenaria siceraria Fusarioses
Le greffage nécessite des degrés de technicité et d’hygiène qui ne sont pas à la portée de tout
horticulteur. Il faut, en effet, en premier lieu obtenir les deux partenaires par semis, ensuite
réaliser les greffages, et enfin éviter les contaminations du porte-greffe (maladies vasculaires
et virus peuvent se transmettre par voie systémique du porte-greffe vers le greffon).
Cette technique est donc à préconiser pour des pépiniéristes spécialisés qui assureraient la
production et la commercialisation de plants greffés auprès des producteurs de légumes
proprement dits.
Traitement des semences par des produits phytosanitaires
Les semences sont parfois traitées par les sociétés commerciales pour éviter les ennemis qui
peuvent s’attaquer à la graine en cours de stockage, semée ou en cours de germination. Il
s’agit souvent d’une association insecticide-fongicide.
Les semences peuvent éventuellement être traitées juste avant le semis par l’utilisateur afin de
les protéger avant et pendant la germination (voir annexe 1.b., tableau 1).
Ce traitement vise parfois la protection des jeunes plants par l’utilisation de produits systémiques : traitement des semences
avec imidaclopride (GAUCHO) contre les insectes piqueurs suceurs.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 7
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Préparation du sol
Le sol est aménagé en planches. La préparation détaillée figure au chapitre III, point 1.
Pépinière surélevée
Il convient d’éviter les sols trop humides qui favorisent le développement d’ennemis
fongiques ou bactériens de la germination et des jeunes plants. Dans certains cas, on
surélèvera le sol de la pépinière pour en améliorer le drainage. Ce point est particulièrement
important en saison des pluies.
Ratissage et nivellement
Ils permettent d’obtenir une pépinière plane qui diminue les risques d’accumulation ou de
manque d’eau en certains endroits. Un bon nivellement favorise une profondeur de semis
régulière. Le ratissage permet également d’obtenir un lit de semis fin qui favorise une levée
rapide et entrave les maladies dites de faiblesse, entre autres causées par un développement
lent des plantules.
Fertilisation
Une fertilisation équilibrée N/P 2 O 5 /K 2 O favorisera l’obtention de plants vigoureux. Un excès
d’azote (N) fragilisera les plantules. Des exemples de fertilisation équilibrée pour les
pépinières en sol figurent au chapitre III. Point 1.
Matière organique bien décomposée
L’apport de matière organique, bien décomposée, réduira les attaques de nématodes à galles.
Dans un sol sableux, il convient d’enfouir environ 5 kg (~10 l) de matière organique par m² sur 20 cm de profondeur pour
lutter contre les nématodes à galles (Meloidogyne spp.), actifs sur de très nombreuses espèces maraîchères.
Protection physique
Voiles tissés ou non tissés
La barrière physique offerte par le voile permet d’obtenir des jeunes plants peu ou pas
attaqués par les insectes, à condition que le ou les ennemis visés ne soient présents dans le sol
de la pépinière avant la pose du voile.
Les plants de tomate issus de pépinières sous voile sont très peu ou pas infectés par le TYLCV (Tomato Yellow Leaf Curl
Virus) car le vecteur (la mouche blanche) n’arrive pas à atteindre les plants protégés par le voile. De même, une pépinière de
chou sera protégée correctement des attaques de Plutella xylostella (la teigne des crucifères) et de Hellula undalis (le borer
du chou) sous un voile anti-insectes.
Il est préférable d’éviter le contact du voile avec les plantules. Le voile protège contre les
dégâts des chenilles, des mouches mineuses, des mouches blanches, des jassides, des
pucerons ailés, des coléoptères, des criquets, des rongeurs , des oiseaux et des vents
desséchants. Il faut noter que ce type de voile ne peut être utilisé en saison chaude et humide
du fait du manque d’aération sous le matériau favorisant le développement de maladies
fongiques.
Protection mécanique contre les pluies
Elle permet d’éviter l’excès d’eau, dans le sol et sur les plantes, facteur qui favorise certaines
maladies. Les risques de transmission de certains agents infectieux via les éclaboussures sont
également réduits. Cela évite aussi la destruction mécanique des jeunes plants par les fortes
pluies.
Abris anti-insectes
Ces abris combinent les avantages des 2 points précédents : barrière physique contre les
ravageurs animaux et création d’un microclimat très favorable à la croissance des jeunes
plants.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 8
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Des abris anti-insectes de taille variable peuvent être fabriqués à partir de toiles anti-insectes,
de spécificité mécanique précise, montés sur une structure rigide.
Les abris de petite taille seront conçus pour couvrir une planche de pépinière (5 à 10 m2). Il
seront fixes ou amovibles.
Les abris de plus grande taille seront conçus de façon à y permettre l’entrée et le travail de
personnes. Etant généralement fixes ils seront de préférence utilisés pour des pépinières sur
substrat.
Les détails sur ces abris sont repris au chapitre II, point 4.
Isolation du sol
Il est conseillé d’isoler les pépinières sur substrat du sol puisque celui-ci peut abriter divers
ennemis des cultures. Par exemple poser les pépinières sur substrat sur des “ tables ” permet
de les mettre à l’abri des rongeurs, des inondations et des insectes telluriques. Les mottes ou
les contenants de substrat ne seront pas posés directement sur le sol, mais sur par exemple une
bâche qui assurera l’isolement. Des bacs de semis en brique ou béton permettent d’élever des
plants dans un substrat qui n’est pas en contact avec le sol.
Semis
Densité
Une faible densité de semis permet d’obtenir des plants vigoureux, non étiolés et donc moins
sensibles aux attaques des maladies du collet (Fusarium sp., Pythium sp., Rhizoctonia sp. et
Phytophthora parasitica). D’autre part, l’aération de la pépinière est meilleure et réduit les
risques des maladies foliaires (Xanthomonas sp. et Alternaria sp. sur tomate).
Profondeur
Une germination rapide est défavorable aux ennemis de faiblesse (Pythium sp., Fusarium sp.,
Rhizoctonia sp., ...) que l’on peut trouver en pépinière. Il est donc important de ne pas semer
trop profondément.
Doses, périodes et fréquences d’irrigation
Humidité du sol adaptée
Une irrigation en excès provoque une mauvaise croissance des plantules favorisant les
attaques dites de faiblesse. Une humidité en excès permanent est également favorable au
développement de certains champignons (Alternaria sp., Fusarium sp., ...) et bactéries
(Xanthomonas sp., ...).
Il convient de ne pas mouiller les passages séparant les planches de pépinière, afin de
diminuer les possibilités de déplacement d’ennemis dans le sol d’une planche à l’autre
(nématodes, courtilières, ...).
Qualité de l’eau
Salinité
Il convient d’être attentif à la salinité de l’eau d’irrigation, particulièrement si le sol possède
un faible pouvoir de rétention (par exemple 15 % pour un sol très sableux) et/ou que l’espèce
maraîchère est sensible à une salinité élevée (laitue, fraisier, ...).
Seuils de conductivité électrique de l’eau d’irrigation au-delà desquels les espèces citées subissent une perte de rendement :
laitue 0,9 mmhos/cm ; fraisier 0,7 mmhos/cm ; oignon 0,8 mmhos/cm, ce qui correspond respectivement à 576, 448 et 512
mg de sels dissous/l.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 9
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Désherbage
Il garantit une croissance des jeunes plants sans concurrence, améliore l’aération de la
pépinière et élimine des plantes qui peuvent être des réservoirs ou refuges d’ennemis.
Binage
Cette opération améliore l’aération du sol, favorise une croissance vigoureuse des plantes et
une meilleure pénétration de l’eau d’irrigation. Elle permet également de diminuer les
populations d’Agrotis sp. en exposant les larves à leurs ennemis.
Elimination de plants attaqués
Il est important de ne pas transplanter au champ des jeunes plants porteurs de symptômes de
maladies bactériennes, virales, présentant des attaques au collet ou des galles au niveau des
racines. Ces plants se développeront très mal ou pas du tout et ils ne pourront pas être traités
efficacement. Ils constitueront au champ un foyer d’infection pour les autres plantes ou pour
d’autres cultures. L’élimination de tout plant porteur du moindre symptôme d’attaque de ce
type doit se faire de manière continue en cours de pépinière.
Pour d’autres ennemis, tels Liriomyza trifolii, les pucerons, Stemphylium solani, Alternaria
solani en culture de tomate, seuls les plants fortement atteints, et ne pouvant connaître un
développement correct au champ seront éliminés. Les plants légèrement atteints constituent
certes des foyers d’infection, mais ces ennemis peuvent être contrôlés efficacement par des
traitements, des ennemis naturels ou connaître une régression du fait des conditions
environnementales du champ.
Traitement du sol par la chaleur
Les traitements à la chaleur (vapeur, stérilisateur, micro-ondes) éliminent un grand nombre
d’ennemis s’ils sont réalisés correctement. La solarisation agit dans une moindre mesure et à
plus faible profondeur. Elle consiste à utiliser l’énergie solaire pour chauffer une épaisseur
superficielle de sol à travers une bâche plastique transparente. On arrive à éliminer ainsi sur
20 cm d’épaisseur, après 30 journées cumulées d’ensoleillement, les nématodes et les champi-
gnons phytopathogènes (sauf Fusarium solani). Le sol peut être désinfecté plus efficacement
par l’énergie solaire dans des “ coffres à désinfection ” recouverts d’une plaque de verre ou de
plastique transparent, isolés au moyen de plaques en polystyrène expansé sur le fond et les
côtés et peints en noir. Il suffit d’atteindre une température de 60°C pendant quelques heures
ou 45°C pendant 100 à 200 heures pour éliminer la plupart des organismes nuisibles.
Collecte manuelle des ravageurs
Certains insectes de grande taille peuvent être récoltés et éliminés manuellement. Cette
opération peut être réalisée de façon constante par toute personne effectuant régulièrement des
travaux dans la pépinière (binages et désherbages). Elle sera également effectuée en cas de
besoin par une personne mobilisée pour ce travail ou chargée du suivi phytosanitaire de la
pépinière.
Lâchers d’auxiliaires
Des lâchers d’auxiliaires commerciaux pourraient être testés en conditions tropicales.
Contre Liriomyza trifolii (Parasitoïdes : Dacnusa sibirica, Diglyphus isaea ) et Myzus persicae (Hyménoptères parasitoïdes :
Aphidius colemani, Aphidius ervi ; Cécidomyie prédatrice : Aphidoletes aphidimyza ; Coccinelle : Harmonia axyridis), ...
FAO-GCP/RAF/244/BEL 10
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Destruction des plants restants après remplacements
Après les remplacements éventuels, les plants restants en pépinière seront arrachés avec les
racines puis brûlés ou enterrés dans un sol non cultivé, de façon à ne pas constituer un
réservoir potentiel de ravageurs/maladies pour les nouvelles pépinières ou pour les cultures.
Traitements avec des produits phytosanitaires
Les mesures citées ci-dessus ne suffisent pas toujours à obtenir des plants suffisamment sains
et vigoureux, nécessaires au bon démarrage et au développement des cultures. Il faut dire
aussi que le maraîcher n’applique pas toujours ces mesures pour diverses raisons
(méconnaissances techniques, économiques ou autres). L’utilisation de produits
phytosanitaires est alors à envisager, en dernier recours, en pépinière. Il est toutefois conseillé
de ne traiter qu’en période de risque de dégâts importants. Cependant, ces périodes ne sont
pas connues, il vaut mieux traiter préventivement plutôt que de ne pas traiter.
Traitements du sol avec des produits phytosanitaires
Des produits phytosanitaires (naturels, microbiologiques, chimiques, ...) permettent de
détruire certains ennemis présents dans le sol. D’autres produits, chimiques systémiques
(pénétration dans la plante), appliqués au sol permettent de contrôler certaines maladies,
certains insectes aériens ou les nématodes dans les racines.
Pour contrôler les ravageurs présents dans le sol, et en cas de risques réels, les traitements
appliqués au sol seront de préférence préventifs, car il est souvent trop tard quand on constate
les dégâts. En annexe 1.b, on trouvera les recommandations d’utilisation de produits
phytosanitaires pour lutter contre des ennemis telluriques communs à plusieurs cultures (fonte
de semis, maladies du collet et des racines, nématodes, noctuelles terricoles, courtilières,
iules).
Parmi les produits commerciaux les moins toxiques pour l’homme et l’environnement et
potentiellement utilisables en milieu tropical, on peut citer :
− les produits à base du champignon Trichoderma harzianum ou des métabolites de celui-ci.
Ces produits sont efficaces contre Pythium sp., Phytophthora sp., Rhizoctonia sp. et
Fusarium sp. ;
− un produit à base de tagetes et d’essences de sauge et de citronnelle (NEMAT 50) contre
les nématodes à galles.
Une liste de sociétés phytosanitaires et de représentants régionaux qui commercialisent les
matières actives/produits commerciaux cités figure en annexes 4.c. et 4.d.
Parmi les plantes pouvant donner des produits phytosanitaires utilisables en traitement du sol
on peut citer le ben ailé (Moringa oleifera) contre Pythium sp. et le neem (Azadirachta indica)
contre les nématodes. Ces plantes ne sont pas citées dans les tableaux de recommandations de
traitements en annexe 1.b car l’efficacité ou les doses sont mal connues ou incertaines pour
une utilisation en pépinière. En annexe 2, on trouvera quelques modes de préparation de
produits naturels.
Traitements des organes aériens avec des produits phytosanitaires
Des produits phytosanitaires (naturels, microbiologiques, chimiques, ...) permettent de
détruire certains ennemis présents sur les parties aériennes des plantes. Pour certains
ravageurs les traitements peuvent être curatifs. En annexe 1.b on trouvera les
recommandations d’utilisation de produits phytosanitaires pour lutter contre des ennemis
communs à plusieurs cultures (lépidoptères défoliateurs, criquets) où l’intervention curative
peut se faire quand on constate la présence des dégâts ou des ravageurs. Pour d’autres, plus
insidieux (vecteurs de virus) ou moins visibles, les traitements doivent être obligatoirement
préventifs en cas de risques réels. On trouve ici tout l’intérêt de placer la pépinière en site
“ protégé ” de ces dangereux ravageurs, c’est-à-dire sous abris anti-insectes. L’annexe 1.c
FAO-GCP/RAF/244/BEL 11
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
présente des tableaux de recommandations de traitements par culture (aubergine, chou pommé,
concombre, courgette et melon, oignon, jaxatu et n’drowa, piment et poivron, tomate) pour
lutter contre des ennemis où le contrôle doit se faire en période de risque, surtout si les dégâts
ou les ravageurs ne sont pas visibles.
Parmi les produits commerciaux les moins toxiques pour l’homme et l’environnement et
potentiellement utilisables en milieu tropical, on peut citer :
− les produits à base de Bacillus thuringiensis contre les chenilles de lépidoptères (BATIK,
BIOBIT, INSECTOBIOL, DIPEL, BACTOSPEINE, ECOTECH PRO, DELFIN, AGREE-
THUREX, SCUTELLO, COLLAPSE, ...) ;
− les produits à base de virus de la Polyédrose nucléaire (MAMESTRIN) contre Helicoverpa
armigera (noctuelle de la tomate) ou Spodoptera littoralis (chenille défoliatrice du
cotonnier) ;
− un produit à base de métabolite du champignon Trichoderma harzianum (PRESTAFONG)
efficace contre Phytophthora infestans (le mildiou);
− les produits à base d’essences de plantes contre les chenilles (ANTICHEN), mouches
blanches (ALIB), pucerons (PUCAL) ;
− les produits à base de neem (Azadirachta indica) contre chenilles, pucerons, mouches
blanches.
La liste de sociétés phytosanitaires et représentants régionaux commercialisant les matières
actives/produits commerciaux cités figure en annexes 4.c. et 4.d.
Parmi les plantes pouvant donner des produits phytosanitaires utilisables en traitement foliaire
on peut citer (cf. annexe 2 pour modes de préparation) :
− le neem (Azadirachta indica) contre chenilles, pucerons, mouches blanches, mouches
mineuses, coléoptères, criquets ;
− le téphrosia de Vogel (Tephrosia Vogelii) contre Tetranychus sp.(l’araignée rouge),
chenilles, pucerons, mouches mineuses, coléoptères, thrips ;
− l’ail (Allium sativum) contre pucerons, chenilles, thrips, coléoptères, criquets, tétranyques ;
− les piments (Capsicum spp.) contre pucerons, chenilles, mouches blanches, jassides,
tétranyques.
A part le neem, ces plantes ne sont pas citées dans les tableaux de recommandations de
traitements en annexe 1.c. car l’efficacité ou les doses sont mal connues ou incertaines pour
une utilisation en pépinière.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 12
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
ENVIRONNEMENT DE LA PEPINIERE MARAICHERE
1 - LES TYPES DE PEPINIERES
Deux types existent : la pépinière traditionnelle en sol et la pépinière sur substrat.
La pépinière en sol utilise le sol comme substrat de germination des graines et de croissance
des plantules. Il constitue aussi le support physique pour les racines.
La pépinière sur substrat utilise un matériau ou un mélange de matériaux pour la croissance
des jeunes plants. La pépinière est obligatoirement isolée du sol. Le but est de repiquer les
plants avec une motte de substrat colonisé par les racines.
La nature du substrat utilisé est diverse : sol stérilisé, compost sain ou désinfecté, mélanges
sol/compost de façon à obtenir texture et structure adéquates.
Le substrat peut soit être utilisé dans des contenants (pots en papier, en tourbe, en plastique,...)
soit être pressé pour former des cubes ou mottes de dimensions variables. Dans ce dernier cas,
le substrat possédera obligatoirement des caractéristiques lui permettant d’être “ mottable ” (la
motte doit tenir quelques semaines sans se déliter lors des arrosages).
Avantages et inconvénients de la pépinière sur substrat
Avantages Inconvénients
substrat sain (désinfecté ou non) nécessité d’un substrat doté de qualités
économie en semences, particulièrement physiques, chimiques et biologiques
quand le pouvoir germinatif est élevé constantes au cours des approvisionne-
(Voir annexe 5 pour chiffres détaillés) ments
meilleure reprise des plants lors de la nécessité d’utiliser soit un outil particulier
plantation, surtout en saison défavorable pour fabriquer des mottes pressées, soit
plantation plus rapide qu’un repiquage à des contenants pour les substrats non
racines nues pressés
bonne germination, croissance régulière nécessité d’un suivi strict de l’irrigation
plus rapide des plants, par rapport à une car un substrat desséché se réhydrate
pépinière en sol difficilement
temps de manutention et transport plus
longs
Au vu de ses nombreux avantages agronomiques, et pour autant que l’on puisse disposer d’un
substrat de germination correct, la pépinière sur substrat est à préconiser. En elle-même, cette
technique est la meilleure méthode de Production et Protection Intégrées pour la pépinière.
Un autre cas parfois rencontré en Afrique soudano-sahélienne en fin de saison pluvieuse
consiste à utiliser des récipients divers (calebasse, terrine, bidon) pour semer de petites
quantités de légumes. Ces récipients sont rentrés dans les maisons lors des pluies.
Toutes les espèces légumières peuvent être semées directement au champ, mais toutes
n’acceptent pas le passage par une pépinière. Le tableau n°1 “ Modes de semis/plantation
possibles ” ci-après synthétise pour une série d’espèces légumières les possibilités ou non du
passage par une pépinière.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 13
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Tableau n°1 : Modes de semis/plantation possibles
Espèces en pépinière direct
En sol Sur substrat Possible Recommandé Obligatoire
AIL caïeu +
Allium sativum
AMARANTE +
Amaranthus spp.
ARTICHAUT graine + (+)
Cynara scolymus oeilleton (+) +
ASPERGE graine + (+)
Asparagus officinalis griffe (+) 1 +
AUBERGINE + + (+)
Solanum melongena
BASELLE graine +
Basella rubra bouture +
BETTERAVE +
Beta vulgaris
CAROTTE +
Daucus carota
CELERI + (+) (+)
Apium graveolens
CHICOREES + + (+)
Cichorium endivia var. latifolia et var.
crispa
CHOU BROCOLI + + (+)
Brassica oleracea subsp. botrytis var.
italica
CHOU CHINOIS (+) (+) +
Brassica campestris var. pekinensis et
var. chinensis
CHOU-FLEUR + + (+)
Brassica oleracea subsp. botrytis var.
botrytis
CHOU POMME CABUS + + (+)
Brassica oleracea subsp. capitata var.
capitata
CHOU RAVE + + (+)
Brassica oleracea subsp. acephala var.
gongyloides
CHOUX FEUILLES + + (+)
Brassica oleracea subsp. capitata var.
costata et B. oleracea subsp. acephala
var. acephala
CONCOMBRE +2 +
Cucumis sativus
COQUERET DU PEROU + + (+)
Physalis peruviana
CORNICHON +2 +
Cucumis sativus
COURGE +2 +
Cucurbita pepo
COURGETTE +2 +
Cucurbita pepo
CRESSON DE FONTAINE +
Nasturtium officinale
ECHALOTE graine + (+)
bulbe +
Allium cepa var. ascalonica
+ : utilisé
(+) : peu utilisé
1 : pour production griffe de 2 ans
2 : pour raccourcir la durée d’occupation du champ ou comme méthode de lutte préventive
FAO-GCP/RAF/244/BEL 14
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Tableau n°1 (suite) : Modes de semis/plantation possibles
Espèces en pépinière direct
En sol Sur substrat Possible Recommandé Obligatoire
EPINARD +
Spinacia oleracea
FENOUIL DE FLORENCE + (+) (+)
Foeniculum vulgare var. azoricum
FRAISIER stolon enraciné (+) (+) +
Fragaria X ananassa
GOMBO (+) +
Hibiscus esculentus
HARICOT +
Phaseolus vulgaris
HARICOT KILOMETRE +
Vigna unguiculata
JAXATU + + (+)
Solanum aethiopicum
LAITUE + + +1
Lactuca sativa
MAÏS DOUX +
Zea mays var. saccharata
MANIOC bouture +
Manihot esculenta
MELON +2 + +1
Cucumis melo
NAVETS +
Brassica rapa var. rapa et Raphanus
sativus var. acanthiformis
OIGNON graine + (+) (+) 2
Allium cepa bulbille +
OSEILLE DE GUINEE = BISSAP +
Hibiscus sabdariffa
PASTEQUE (+) +
Citrullus vulgaris
PATATE DOUCE bouture (+) 3 +
Ipomoea batatas
PERSIL (+) (+) +
Petroselinum crispum
PIMENT + + (+)
Capsicum annum, C. frutescens et C.
chinense
POIREAU + (+)
Allium porrum
POIS +
Pisum sativum
POIVRON + + (+)
Capsicum annuum
POMME DE TERRE plant * (+) 2 +
Solanum tuberosum
POTIRON (+) +
Cucurbita maxima
RADIS +
Raphanus sativus var. sativus
TOMATE + + (+)
Lycopersicon esculentum
+ : utilisé
(+) : peu utilisé
1 : recommandé pour la saison chaude
2 : pour raccourcir le cycle de production et/ou la durée d’occupation du champ, ou comme méthode de lutte préventive
3 : pour enracinement
* : pratiqué par certains agriculteurs après sectionnement, mais non recommandé
FAO-GCP/RAF/244/BEL 15
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
2 - LE CHOIX DU LIEU
Plusieurs facteurs importants sont à considérer.
Son accès sera aisé pour un travail quotidien d’irrigation, d’entretien et d’observation des
jeunes plants.
La pépinière sera un endroit clos pour la mettre à l’abri des rongeurs, des animaux
domestiques et du bétail.
L’eau doit être facilement accessible. Il ne faut absolument aucune perturbation de
l’alimentation hydrique d’une pépinière. L’eau ne peut être ni saline, ni à trop forte teneur en
Ca, Fe, Cl. Un bassin peut être nécessaire pour stocker l’eau. Il permet d’obtenir une eau à
température ambiante, déchlorée quand on utilise l’eau de distribution alimentaire. En
ajoutant des poissons (Xiphophorus sp., Tilapia sp., Poecilia sp., Gambusina sp.), on sera à
l’abri des algues et larves de moustiques.
La pépinière doit être abritée des vents dominants. En cas d’utilisation de brise-vent, on
préférera des brise-vent inertes à des brise-vent vivants, concurrents des pépinières.
Les planches de travail seront nivelées pour être horizontales.
Le sol sera aéré, profond, de bonne texture et sans caillou, bon rétenteur d’eau, de préférence
non battant, ni trop lourd, ni trop léger.
Il sera si possible riche en matière organique, bien pourvu en éléments minéraux majeurs et
oligo-éléments mais aussi non salin.
Il doit être si possible :
− exempt de nématodes, de champignons telluriques phytopathogènes, de larves d’insectes,
de termitière ou fourmilière (même abandonnées) ;
− riche en microflore et microfaune utiles ;
− exempt d’adventices résistantes et difficiles à éradiquer telles Cyperus rotundus et
Imperata cylindrica ;
− éloigné de plantes hôtes de nématodes telles que notamment le baobab (Adansiona
digitata), le prosopis* (Prosopis juliflora), le papayer (Carica papaya), les euphorbes*
(Euphorbia Tirucalli et Euphorbia balsamifera), le leucaena* (Leucaena leucocephala).
Il faut être conscient que l’utilisation de certaines espèces végétales comme brise-vent
constitue des foyers permanents d’infestation de nématodes à galles au niveau de la pépinière.
Ces espèces, hôtes de Meloidogyne spp., sont marquées d’un astérisque* dans la liste non
exhaustive ci-dessus.
Il convient d’éviter l’ombrage permanent d’arbustes ou de grands arbres, sinon les plants
s’étioleront.
3 - L’AMENAGEMENT D’UN EMPLACEMENT
Il faut commencer par la mise en place de la clôture, puis celle des brise-vent (crintings, paille
tressée, feuilles de palmier, matériaux synthétiques, ...)
Le brise-vent doit être perméable à 50 % au vent, pour éviter des phénomènes de tourbillons
néfastes et permettre en même temps une aération correcte. L’effet de brise-vent se manifeste
efficacement sur une distance égale à 5 à 10 fois sa hauteur.
Les plants en sol ou sur substrat seront disposés sur des planches horizontales d’une largeur
maximale intérieure d’1 mètre avec un accès aisé (50 cm) de part et d’autre pour faciliter les
travaux de semis et d’entretien.
16
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Un chemin central d’1,5 m minimum devrait séparer des séries de planches de pépinière. Il
permet entre autres d’accéder aux planches avec une brouette.
L’eau d’arrosage doit être à température ambiante pour éviter un stress thermique. Une
réserve d’eau sera donc présente dans la pépinière sous forme par exemple de fûts ou d’un
bassin cimenté.
Figure n° 1 : Exemple de disposition d’une pépinière aménagée
Brise-vent
5m 5m
1m 2m
0,5 m
1m
Planche
Entrée
Bassin
FAO-GCP/RAF/244/BEL 17
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
4 - LES PEPINIERES SOUS ABRIS ANTI-INSECTES
Quand les moyens financiers du producteur le permettent ou dans l’optique d’une
spécialisation en production de plants maraîchers sains et prêts à la plantation, le recours à des
abris anti-insectes est recommandé.
Ces abris sont constitués d’une structure minimale métallique rigide sur laquelle est tendue
une toile anti-insectes et éventuellement une toiture translucide imperméable pour protéger les
plants des pluies. Les dimensions de ces abris sont en rapport avec l’objectif poursuivi :
− des petits tunnels (hauteur maximum 60 cm, largeur 1 m) anti-insectes pouvant être posés
sur une planche en pépinière en sol. Ils peuvent alors être déplacés pour suivre les
différents lieux de semis de l’exploitation.
− des abris de plus grande dimension (2 à 2,5 m de haut et plus), soit en tunnel, soit en
parallélépipède (type abri canarien). Ces dimensions permettent au personnel d’entrer et
d’y travailler debout, ainsi qu’avec des engins motorisés (petits tracteurs horticoles,
motoculteurs, ...). L’aération par rapport aux petits abris y est meilleure et permet de
réaliser plus aisément des pépinières en saison chaude et humide, à condition d’installer
une toiture imperméable translucide. Ces abris sont plutôt utilisés pour des pépinières sur
substrat.
Les caractéristiques suivantes sont requises pour ce type d’abris :
− luminosité suffisante mais non excessive (un ombrage de 20 à 40 % maximum suffit,
selon la saison) ;
− couverture imperméable en cas d’utilisation en climat pluvieux ;
− fermeture hermétique totale avec une toile anti-insectes ;
− un sas d’entrée/sortie pour les grands abris.
Chaque type de toile anti-insectes possède des caractéristiques mécaniques propres : matériau,
masse surfacique, dimension des mailles, résistance à la traction, traitement anti-UV, porosité
à l’air, ...
Le choix de la toile dépendra de l’objectif poursuivi, à savoir la longévité souhaitée, le type de
ravageurs visés par l’isolation de la culture, l’investissement possible, ...
Par exemple, contre les thrips et les mouches blanches les mailles seront de l’ordre de 200 à
300 µ de côté. Par contre elles seront de 500 à 600 µ contre les mouches et les pucerons.
La longévité de la toile sera liée au matériau et à son épaisseur, à l’existence d’un traitement
anti-ultraviolet dans la masse du matériau ou non et aussi au climat du lieu d’utilisation. En
annexes 4.b. et 4.d., on trouvera les caractéristiques mécaniques de quelques toiles anti-
insectes utilisées en horticulture et les adresses des fabricants.
Il est très important de noter qu’un abri anti-insectes doit obligatoirement être entièrement et
durablement hermétique. En effet l’abri anti-insectes est un lieu privilégié de développement
des ravageurs (entrés par inadvertance ou négligence) du fait du climat favorable et de
l’absence des ennemis naturels de ces ravageurs, les auxiliaires des cultures. Les abris sont
donc préconisés mais leur utilisation requiert une attention particulière.
18
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
III. PEPINIERE EN SOL
1 - LA PREPARATION DU TERRAIN
Le défrichement sera suivi de l’arrachage et de l’évacuation de toute végétation avec racines.
Le nivellement pour un sol relativement plat (pente ≤ 5 %) sera grossier. Pour un sol à pente
forte (pente > 5 %), on formera des terrasses correspondant aux planches de 1 m de large.
Le piquetage général de la pépinière se fera avec décamètre, piquets, cordeau. Les planches
seront de 1 mètre de large avec passages de 0,5 m de large entre les planches. La longueur
peut varier mais, par souci de facilité d’accès, on se limitera à 5 ou 10 m maximum.
En périodes ou pays pluvieux, les planches de pépinières pourront être surélevées pour
améliorer le drainage. Une protection mécanique contre la pluie pourra également être très
utile. Elle évite les chocs brutaux des gouttes sur le sol et les plantules ainsi qu’une
accumulation d’eau qui se révèle favorable au développement des maladies du collet et des
racines.
Cette protection peut être obtenue avec des crintings, pailles tressées, feuilles de plastique,...
soutenus par des piquets et traverses. La protection sera construite, soit à environ 0,7-1 m du
sol et sera enlevée pendant toute période non pluvieuse afin d’éviter un étiolement des plants,
soit à environ 2-2,5 m du sol et sera permanente, mais attention aux pluies latérales.
La préirrigation consiste à mouiller le sol de la pépinière en profondeur. Elle doit donc
s’effectuer bien avant le semis prévu (voir le tableau n°2 plus loin dans ce chapitre).
En sol sableux, on conseille une préirrigation longue de 5 à 7 jours avec 20 l/m² et par jour.
Elle se poursuivra jusqu’au semis. Cette préirrigation, si elle est faite plus tôt permettra
également de provoquer la germination et la croissance des graines et rhizomes/bulbes
d’adventices présents dans le sol, et donc de les arracher avant le semis.
Une dose de 5 à 10 l (soit 1/2 à 1 seau) de matière organique bien décomposée par m² de
terrain, soit environ 2,5 à 5 kg/m² ou l’équivalent de 25 à 50 t/ha en localisation sur les
planches sera épandue au râteau au moins 1 semaine avant semis. L’enfouissement se fait par
bêchage le plus tôt possible après l’épandage.
Cette matière organique doit absolument être bien décomposée après compostage et exempte
de ravageurs. Elle ne peut être fraîche ou en cours de maturation. La durée de maturation
dépend entre autres de la composition de la matière première et du pourcentage en matières
ligneuses. Ces dernières se décomposent lentement, certaines peuvent se révéler toxiques pour
la pépinière (par exemple copeaux de certains bois rouges). Il faut donc être vigilant et
prudent sur le type de matière organique que l’on incorpore en pépinière quand on ignore son
origine et ses propriétés.
L’idéal est de pouvoir disposer de matière organique vieille de plusieurs mois que l’on a
composté soi-même à partir de matière première fraîche.
La matière organique peut également être stérilisée à la chaleur ou à la vapeur. La stérilisation
à la chaleur peut être réalisée en chauffant avec un feu de bois une plaque métallique
surélevée sur laquelle la matière organique est répartie en couche mince. Le problème de cette
technique est de ne pouvoir contrôler l’uniformité du chauffage dans la masse. La stérilisation
à la vapeur requiert un matériel spécial plus coûteux.
Il est déconseillé d’enfouir la matière végétale fraîche (adventices ou engrais vert) en
pépinière pour les maladies telluriques qui peuvent être associées à cette pratique (Fusarium
sp., Pythium sp., Rhizoctonia sp. entre autres).
FAO-GCP/RAF/244/BEL 19
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
La fertilisation minérale de fond en sol pauvre (par exemple sableux) équivaut à 50-50-100
soit 50 unités N [= 50 kg/ha (ou g/10 m2) d’Azote] + 50 unités P 2 O 5 [= 50 kg /ha (ou g/10 m2)
de P 2 O 5] + 100 unités K 2 O [= 100 kg/ha (ou g/10 m2) de K 2 O].
Le tableau de l’annexe 3 reprend, pour les engrais utilisés en horticulture, leur composition et
les doses correspondantes à 50 U Azote, 50 U P 2 O 5 ou 100 U K 2 O.
Pour l’alimentation minérale immédiate des jeunes plants d’une pépinière, il convient de
choisir des engrais solubles dans l’eau donc assimilables par les racines.
Les engrais de ce type sont repris en italique dans le tableau de l’annexe 3.
Les engrais non repris en italique ne présentent pas une assimilibilité immédiate de leurs
éléments. Ce sont des engrais de fond et de plus longue durée pour lesquels la mise à
disposition des éléments est lente et différée, sous l’action de la flore microbienne du sol.
Dans un contexte global de Production et Protection Intégrées (PPI), nous avons déjà
conseillé une rotation des pépinières sur le lieu de l’exploitation. C’est avec la même
approche que l’on ne conseillera pas ces engrais pour les pépinières.
Cette fertilisation minérale de fond peut se faire à partir soit d’engrais NPK, du type 10-10-20 (2,5 boîtes allumettes ou 50
g/m² de pépinière), soit d’engrais simples ou binaires épandus simultanément sur la planche de pépinière.
Par exemple : un apport de fond de 50-50-100 est réalisé avec 10 g/m² D.A.P. (phosphate diammonique) titrant 18-46-0 + 20
g/m² sulfate de potasse titrant 0-0-50 + 7 g/m² urée titrant 46-0-0.
Il faut éviter, si possible, les engrais chlorés (par exemple chlorure de potasse) pour la
pépinière, le chlore étant toxique à faible dose sur certaines plantes maraîchères.
L’apport d’engrais minéral de fond se fait 1 ou 2 jours avant semis. L’épandage sera suivi de
l’incorporation au sol avec un râteau.
Un insecticide de sol peut aussi être apporté avant semis si les risques sont jugés suffisants. Se
reporter à l’annexe 1.b. pour les produits recommandés.
Une pépinière doit toujours être protégée des nématodes à galles. Si le terrain de la pépinière
est neuf, il ne devrait pas y avoir de risques.
Si les pépinières sont réalisées au même endroit depuis longtemps, il convient de traiter le sol
avant semis. Voir les recommandations en annexe 1.b.
En saison chaude et humide, ou dans les sols lourds, mal aérés, et pour tous les semis exposés
aux fontes de semis, maladies du collet et des racines, il est fortement conseillé d’incorporer
au sol un fongicide actif contre ces champignons pathogènes. Voir l’annexe 1.b. pour les
produits recommandés.
20
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Tableau n°2 : Proposition de calendrier pour la préparation d’un semis en pépinière en
sol sableux
Jour Travaux
Semis moins 30 jours défrichement du terrain
Semis moins 20 jours nivellement du terrain
Semis moins 15 jours piquetage des planches
Semis moins 10 jours début de la préirrigation
Semis moins 7 jours épandage puis incorporation de la
matière organique bien décomposée
Semis moins 5 jours nivellement des planches
Semis moins 2 jours fertilisation minérale de fonds
Semis nivellement fin, incorporation insecti-
cide/nématicide granulés, semis, arro-
sage fongicide
2 - LA PREPARATION DU SEMIS
Certaines spécialités phytosanitaires sont à incorporer au sol juste avant le semis. Se reporter à
l’annexe 1 pour les recommandations et les doses.
Après un nivellement fin au râteau, on déterminera l’emplacement des lignes de semis de part
et d’autre de la planche : un espace interlignes (i) de 20 cm permet une bonne aération de la
pépinière, ainsi que la réalisation aisée des binages, des sarclo-binages et du désherbage.
L’ouverture des lignes se fera avec une règle à section carrée posée sur l’intersection de
2 côtés. Le délai entre l’ouverture des lignes et le semis doit être le plus court possible afin
d’éviter le dessèchement du lit de germination des graines.
En cas de semis de nombreuses lignes, on n’ouvrira ces lignes qu’au fur et à mesure de
l’avancée du semis.
Les graines seront placées à l’ombre en attendant d’être semées.
3 - LE SEMIS ET LES OPERATIONS CONNEXES
Le calcul des besoins en semences est développé au chapitre V.
Avant de semer, on aura écrit et placé l’(les) étiquette(s) de semis où seront repris : l’espèce,
la variété (éventuellement l’obtenteur), la date du semis, éventuellement le nombre de lignes
semées.
En règle générale, on sème à une profondeur égale à 3 ou 4 fois le diamètre des graines. En
sol lourd, on sèmera moins profond qu’en sol léger. Le tableau n°3 ci-dessous donne quelques
indications de profondeur de semis.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 21
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Tableau n° 3 : Profondeur de semis de quelques espèces en pépinière en sol
Espèce légumière En sol léger (en cm) En sol lourd (en cm)
Aubergine 1 - 1,5 0,5 - 1
Céleri < 0,5 < 0,5
Chicorées 0,5 - 1 0,5
Choux 1 - 1,5 0,5 - 1
Jaxatu 1 - 1,5 0,5 - 1
Laitue 0,5 - 1 0,5
Oignon 1 - 1,5 0,5 - 1
Piment 1 - 1,5 0,5 - 1
Poireau 1 - 1,5 0,5 - 1
Poivron 1 - 1,5 0,5 - 1
Tomate 1 - 1,5 0,5 - 1
Le semis se fait avec les doigts qui déposent peu de graines à la fois dans le sillon. Ensuite, il
convient de répartir les graines de manière uniforme dans la ligne de semis à l’aide d’une
brindille.
L’espace entre graines varie de 1 à 2 cm selon l’espèce et la période du semis : 1 cm en saison
fraîche et 2 cm en saison chaude, soit de 50 à 100 graines par mètre linéaire.
Directement après le semis d’une ligne, les doigts refermeront le sillon. Un léger tassement de
la terre avec la paume de la main sera effectué au-dessus des graines, afin d’assurer un bon
contact graine-sol favorable à la germination.
Opérations post-semis
Un fongicide de sol pourra être appliqué juste après le semis, avant le paillage en cas
d’application préventive par exemple l’oxyquinoléine (CRYPTONOL liquide). Voir l’annexe
1.b. pour les doses et recommandations.
Le paillage est à conseiller fortement car il maintient une humidité du sol favorable à une
levée régulière des plantules. Il évite aussi le choc brutal de l’eau d’irrigation sur la terre
provoquant son tassement défavorable à la sortie des plantules du sol. Le paillage doit être
peu épais, laisser passer l’air et la lumière, il ne doit pas être compact.
L’irrigation se fera toujours avec un arrosoir, afin de quantifier les apports journaliers.
L’arrosoir utilisé sera muni de sa pomme avec des trous de faible diamètre pour obtenir de
fines gouttes.
Les doses journalières d’irrigation seront fonction du stade de la pépinière, du climat, du sol et
de la présence ou non de paillage.
Pour simplifier, les doses s’étalent entre 4 et 6 mm/jour, soit 4 à 6 litres/m²/j. en climat
soudano-sahélien. Les fréquences d’irrigation sont fonction de la capacité de rétention en eau
du sol : en sol lourds, l’irrigation peut se faire tous les 2 ou 3 jours. En sol filtrant, il faudra
irriguer tous les jours, voire 2 fois par jour.
La germination des graines est à surveiller de près sous le paillage. Dès que le sol est soulevé
par la majorité des graines, sans apercevoir le ou les cotylédons, il convient de retirer le
paillage avec délicatesse. Ce paillage pourra être mis à sécher pour être réutilisé. On
22
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
dépaillera de préférence le soir pour que les jeunes plantules ne subissent pas immédiatement
le plein soleil après l’ombrage du paillage.
4 - L’ENTRETIEN DE LA PEPINIERE
Dès que les plantules atteignent 2-3 cm de haut, on procède au premier binage.
Les désherbages seront effectués régulièrement afin d’enlever les adventices jeunes et ne pas
risquer de déchausser les jeunes plants en pépinière.
Les traitements phytosanitaires seront réalisés en fonction soit d’un calendrier préventif établi
selon la connaissance des risques, soit d’observations journalières faites sur les jeunes plants
(cf. annexes 1.b. et 1.c.).
Les irrigations se poursuivront et les doses seront apportées en fonction de la croissance des
plantules et des conditions climatiques journalières. On évitera de mouiller les passages
séparant les planches de pépinière.
Une observation attentive de la pépinière est nécessaire pour repérer un ou plusieurs éventuels
plants à éliminer : symptômes précoces de viroses, déformations, fontes de semis, attaques de
ravageurs ou maladies irréversibles (par exemple disparition du bourgeon terminal de chou
par Hellula undalis, le borer du chou). Ces plants éliminés seront de préférence brûlés, au
minimum enterrés loin de la pépinière.
Les abords de la pépinière seront propres, désherbés, les branches d’arbres ou d’arbustes
seront taillées pour ne pas ombrager excessivement la pépinière.
En cas de durée en pépinière naturellement (oignon, piment, poivron) ou accidentellement
(chaleur, froid, vent, manque d’eau,...) longue, on procédera à un apport minéral de
couverture après 25 à 30 jours : l’engrais utilisé doit être soluble dans l’eau pour être
immédiatement utilisable par les plantules : l’urée (n’apporte que l’azote, donc un coup de
fouet sur végétation), le nitrate de potasse.
L’apport sera d’environ 20 à 30 U N, soit l’équivalent d’environ 5 g/m2 d’urée ou 15 g/m2 de
nitrate de potasse, à diluer dans un volume d’eau correspondant à 1 litre/m2 de pépinière. Les
feuilles seront ensuite rincées avec de l’eau claire.
Quand le produit est disponible et que les moyens financiers le permettent, il est recommandé
d’effectuer une pulvérisation d’engrais foliaire complet à teneur en éléments NPK
relativement élevée mais qui va surtout apporter une série d’oligo-éléments (B, Cu, Zn, Mn,
Mo, Fe) importants pour les jeunes plants.
5 - LA PREPARATION AU REPIQUAGE
La durée d’une pépinière en sol, du semis au repiquage, varie en fonction de l’espèce, de la
variété, des conditions climatiques, pédologiques et environnementales de la pépinière, des
soins apportés par le maraîcher lors de la préparation du sol, du semis et de la croissance des
plants, mais aussi de la présence et de la virulence d’ennemis des cultures durant cette période
(insectes, virus, bactéries, champignons, ...).
Le tableau n°4 donne, pour les sols sableux, les durées moyennes en pépinière de diverses
espèces maraîchères. Ces durées doivent être comprises comme étant des pivots autour
desquels les durées réelles oscillent en fonction des conditions de chaque pépinière entreprise.
Ce tableau précise surtout le stade phénologique optimal de repiquage pour ces espèces.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 23
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Tableau n°4 : Stade phénologique optimal de repiquage et durée moyenne indicative de
la pépinière en sol pour quelques espèces
Espèce Stade phénologique Durée moyenne
optimal de repiquage de la pépinière (en jours)
Aubergine 4 à 6 feuilles 40
Céleri 3 à 4 feuilles 50
Chicorées 3 à 4 feuilles 30
Choux (brocoli, fleur, pommé, 4 à 6 feuilles 30
rave, feuilles)
Coqueret du Pérou 4 à 5 feuilles 35
Fenouil de Florence 2 à 3 feuilles 50
Jaxatu 4 à 5 feuilles 35
Laitue 3 à 4 feuilles 25
Oignon ∅ au collet de 4 à 5 mm 50
10 à 15 cm de haut
Patate douce (bouture) apparition de racines 30
permettant la reprise
Piment 6 à 8 feuilles 55
Poireau ∅ au collet de 4 à 5 mm 55
Poivron 4 à 5 feuilles 45
Tomate 5 à 6 feuilles 25
La pépinière a atteint le stade optimal de repiquage lorsque la majorité de ses plants ont les
caractéristiques énoncées ci-dessus pour le stade optimal de repiquage.
La veille du repiquage, la pépinière recevra une dose supérieure d’irrigation (10 l/m²) de
façon à ce que les plants soient bien turgescents et le sol bien humide au moment du
prélèvement.
Un traitement insecticide, acaricide, fongicide et/ou bactéricide peut être préconisé 2 à 3 jours
avant le repiquage afin de débarrasser le plus possible les plants de la présence d’ennemis. Le
repiquage de plants sains permettra d’éviter des foyers d’infestations et donc de retarder
l’installation et la progression des ennemis au champ. L’utilisation de produits systémiques
permettra aux plants fraîchement repiqués de bénéficier d’une protection efficace un certain
temps après repiquage.
Au moment du repiquage, les plants seront enlevés avec un transplantoir en veillant à blesser
le moins de racines possibles. La sélection des plants sera faite avant le transport au champ.
Le repiquage se fera soit très tôt le matin, avec un arrêt au plus tard en fin de matinée (le soleil
commence à chauffer fort), soit tard le soir (la grosse chaleur du jour est passée et le soleil
décline).
On aura pris soin de préirriguer le sol du champ où seront repiqués les plants.
Les plants sélectionnés pour le repiquage seront transportés au champ dans des récipients à
bords rigides et seront recouverts d’un tissu humidifié, par exemple un sac en toile de jute.
24
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Si la pépinière s’est déroulée correctement, il doit rester quelques plants en pépinière après le
repiquage pour un éventuel remplacement au champ. Ce remplacement, qui sera unique, se
fera quelques jours après le repiquage.
6 - LE NETTOYAGE DU TERRAIN
Après le repiquage et le remplacement des plants manquants, l’ensemble de la pépinière
restante sera arrachée et éliminée (brûlée ou enterrée en-dehors de la pépinière).
L’emplacement de la pépinière sera désherbé régulièrement pour éviter d’enrichir le sol en
graines d’adventices et ralentir le développement des nématodes.
7 - LE CAS PARTICULIER DE L’UTILISATION D’UN VOILE DE COUVERTURE ANTI-INSECTES
Ne seront précisés ci-dessous que les opérations ou travaux spécifiques à l’utilisation de ce
voile léger de couverture, le reste étant inchangé.
Il s’agit ici de voile de couverture léger anti-insectes (17 g/m² type Agryl P17+ par exemple)
tissé ou non tissé. Une liste de sociétés qui commercialisent ce type de voile figure en
annexe 4.a. Il ne s’agit pas de toile anti-insectes. Les toiles anti-insectes peuvent être utilisés
dans la fabrication de petits abris anti-insectes sous forme de structures rigides, fixes ou
mobiles, dans lesquels des pépinières pourront être réalisées.
Avant sa pose, le voile neuf devra être humidifié abondamment par trempage dans l’eau pour
éviter un effet superficiel d’imperméabilité.
Il existe 2 façons d’utiliser ce type de voile :
1. Utilisation à plat : directement après le semis, le voile est posé non tendu sur le sol et
enterré sur les bords. Ce sont les plantules qui repoussent le voile vers le haut lors de leur
croissance. Cette utilisation est peu conseillée car le contact direct des feuilles et du voile
laisse la possibilité aux insectes de pondre sur ou dans les feuilles au travers du voile.
2. Utilisation sur arceaux : après le semis, des arceaux (30-40 cm de haut au centre) sont
placés au-dessus de la planche de pépinière, le voile est tendu sur ces arceaux et enterré sur
les bords.
Le principal but recherché quand on utilise ce type de voile en Afrique est de mettre les
plantules le plus possible à l’abri des insectes aériens d’une certaine taille, dont certains sont
très dommageables aux pépinières soit directement, soit indirectement (transmission de
viroses).
Ce type de voile ne peut s’utiliser qu’en période sèche car dès que l’humidité relative de l’air
atteint un certain niveau, des maladies fongiques se développent sous le voile du fait du
microclimat humide et de la faible aération qui y règne.
Dans les Niayes du Sénégal, ce type de voile s’utilise sans problème majeur en pépinière dès l’entrée en saison fraîche et
jusqu'à l’hivernage : cela correspond à une période allant de novembre à juin.
Le voile protecteur doit donc être entier, non déchiré. L’irrigation se fait à travers le voile qui
est perméable à l’eau et à l’air. Il sera ouvert le moins souvent et le moins longtemps possible.
L’idéal serait de l’enlever au moment du repiquage, mais parfois certains travaux nécessitent
d’accéder à la culture : désherbages, binages, fertilisation de couverture (pépinière longue) et
contrôle régulier de l’état phytosanitaire des plants.
L’irrigation d’une pépinière sous arceaux est à suivre de près car l’eau peut ne pas être
uniformément répartie sur toute la largeur de la planche de pépinière (ruissellement sur
bords, ...).
Le voile sera retiré de la pépinière 1 à 3 jours avant repiquage, le soir, afin d’endurcir les
plants, après avoir fait parfois un traitement préventif avec un produit de préférence systé-
FAO-GCP/RAF/244/BEL 25
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
mique afin de “ nettoyer ” les plants d’éventuels ennemis. Cette technique permet de protéger
les plantes pour la période post-repiquage, moment où l’on ne peut traiter sans risques de
phytotoxicité.
Ces voiles légers sont proposés par les constructeurs en usage unique, mais avec une
utilisation soignée, il peut être utilisé au moins deux fois. Dès lors, l’ensemble des
manipulations de pose, de dépose, de repose ainsi que le pliage à sec pour mise à l’abri seront
obligatoirement réalisées avec soin.
26
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
IV. PEPINIERES SUR SUBSTRAT
1 - LES UTILISATIONS
Cette technique sera utilisée :
- pour faire face à des difficultés sanitaires liées au sol en place,
- pour s’assurer d’une bonne reprise et,
- pour économiser les semences.
Un sol de pépinière, du fait de semis répétés au même endroit, constitue un milieu privilégié
de développement de pathogènes telluriques des semis (Fusarium spp, Pythium spp.,
Rhizoctonia spp.,...). La fatigue des sols existe pour les pépinières maraîchères et le meilleur
moyen d’y remédier est soit de semer dans un autre sol (rotation des pépinières), soit d’utiliser
d’autres techniques et substrats.
Une plantule qui pousse vigoureusement dans un volume suffisant de substrat sain, riche,
poreux, aéré, résistera mieux à des attaques parasitaires et procurera un plant repiquable en un
temps court.
Le volume de substrat autour des racines peut être plus qu’un simple support physico-
chimique pour la plante. On peut y incorporer des matières actives systémiques qui vont
protéger le plant durant toute la durée de la pépinière : imidaclopride (GAUCHO) contre
pucerons et mouches blanches, oxamyl (VYDATE) contre pucerons, mouches blanches et
mouches mineuses.
Cette méthode a l’énorme avantage de limiter les quantités de matières actives apportées pour
obtenir un résultat très satisfaisant. Elles contribuent donc à la protection de l’environnement,
de la santé du producteur et du consommateur.
D’autres matières actives biologiques incorporées au substrat vont activer une certaine
microflore et protéger le plant en pépinière et après la plantation.
Un compost fabriqué avec 4 % (en poids) de déchets de crevettes protège très efficacement le plant contre les nématodes à
galles (Meloidogyne spp.) par sélection et multiplication de microorganismes chitinolytiques (la chitine est l’exosquelette des
nématodes, des crevettes, des langoustes, des insectes, ...). De même le mycélium d’Arthobotrys irregularis (champignon
nématophage) mélangé à un compost protège les plants des mêmes nématodes à galles.
28
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
A la sortie d’un digesteur ‘Transpaille’, les résidus sont mis en tas et subissent une fermentation aérobie du type compostage
en tas. Des retournements périodiques sont nécessaires. Après 3 mois, le substrat est finement broyé. Des tests de germination
ont montré que ce substrat ne pouvait être utilisé pur, mais devait être mélangé à du sable stérile. La proportion 80 %
compost/20 % sable a donné les meilleurs résultats (germination et tenue des mottes).
Deux motteuses manuelles ont été fabriquées localement d’après un modèle européen. L’une confectionne 12 mottes
cubiques de 4 cm de côté (pour tomate, choux, laitue, aubergine, piment, poivron,...) et l’autre 6 mottes cubiques de 6 cm de
côté (pour melon, pastèque, courgette, concombre, potiron).
Le mélange préconisé se comporte très bien en mottes et tient à l’irrigation par le haut, à condition bien sûr d’utiliser un
arrosoir avec pomme à trous fins.
Cette technique a permis à la SERAS de valoriser de façon optimale ses résidus de digesteur. Une structure de production de
plants maraîchers a été mise en place sur le site de l’abattoir et fonctionne bien. La technique a été vulgarisée par le CDH et
le PNVA (Programme National de Vulgarisation Agricole) et répond à l’attente des producteurs maraîchers professionnels
qui cultivent 12 mois sur 12, plus précisément en saison chaude et humide avec des variétés hybrides de tomate de table, de
chou pommé, ou des variétés non hybrides de piment, jaxatu, tomate (voir figure n° 3).
Pour la saison chaude et humide, on ajoute au substrat prêt à être motté un fongicide de sol, l’oxyquinoléine (CRYPTONOL
liquide) pour lutter préventivement contre les fontes de semis et maladies du collet et des racines.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 29
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Figure n°3 : Plants en mottes SERAS (fiche commerciale de la société)
30
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
4 - LA PREPARATION DU SUBSTRAT DE SEMIS
Le substrat sera préparé sur une surface isolée du sol. En cas de mélange à préparer, celui-ci
sera fait dans les proportions souhaitées et bien retourné pour obtenir une matière homogène.
Si l’on utilise des contenants, ceux-ci seront troués au fond pour permettre l’évacuation de
l’eau en excès (drainage).
Les contenants seront remplis de substrat qui sera légèrement tassé à la main puis irrigué afin
de se pourvoir en eau. L’irrigation peut se faire par le haut, à l’aide d’un arrosoir avec pomme
à petits trous, ou par le bas, par imbibition grâce à la remontée capillaire de l’eau dans le
substrat plongé dans une faible épaisseur d’eau.
Cette méthode d’irrigation par remontée capillaire, utilisée en cours de croissance des plants,
a l’avantage de ne pas mouiller les feuilles et d’aider le producteur à mieux gérer l’irrigation
du substrat. En effet, lorsque l’eau a atteint la surface, on peut dire que toute l’épaisseur du
substrat est humidifiée. L’inconvénient de cette méthode est l’infrastructure nécessaire à
construire, à savoir, un endroit rigoureusement horizontal, capable de retenir une lame de 2-3
cm d’eau mais qui après irrigation doit permettre d’évacuer l’eau résiduelle. On peut aussi
utiliser des bacs étanches où des cageots remplis de contenants ou mottes seront plongées à
mi-hauteur pour irrigation par remontée capillaire.
Pour les mottes, le substrat sec est mis en tas sur une surface propre, rigide et plane,
imputrescible si possible. Il est ensuite mouillé avec un arrosoir puis retourné pour
homogénéisation. L’humectation optimale du substrat pour le mottage est très délicate à
définir et dépend des substrats.
Il faut savoir qu’avec le tassement du substrat dans la motteuse (l’eau excédentaire s’écoule),
l’humectation du substrat restant à motter augmente et la fabrication mais surtout la tenue des
mottes devient de plus en plus difficile, voire impossible, puisqu’il ne reste plus qu’une
mélasse noirâtre à la fin.
On doit donc surveiller très attentivement le travail de fabrication des mottes et compléter si
nécessaire le substrat à motter avec du substrat sec afin de retrouver l’humectation idéale pour
le travail.
En saison chaude et humide, on ajoutera un fongicide de sol au substrat prêt à être motté [par
exemple l’oxyquinoléine (CRYPTONOL liquide) à raison de 30 ml/10 l d’eau pour 50 litres
de substrat]. Se reporter à l’annexe 1.b pour d’autres produits recommandés.
A titre indicatif, 1 litre de substrat non pressé permet de fabriquer de 10 à 14 mottes 4 x
4 x 4 cm ou de 3 à 4 mottes 6 x 6 x 6 cm, respectivement pour un substrat pour mottes
du commerce et le substrat SERAS du Sénégal.
5 - LE SEMIS ET LES OPERATIONS CONNEXES
Si l’on est certain du haut pouvoir germinatif des graines (test de germination réalisé, voir
chapitre V), on peut se contenter de semer 1 graine par contenant ou motte. Dans le cas
contraire, on en sèmera 2 pour ne garder que le plant le plus vigoureux. La sélection se fera au
stade cotylédons étalés et apparition de la 1ère vraie feuille. Cette méthode, peu économique,
n’est pas à préconiser, sauf cas de force majeure.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 31
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
La graine sera déposée dans un trou préalable dont la profondeur dépend de l’espèce. Plus la
graine est grosse, plus elle sera semée profondément. En pratique, on peut retenir que la
hauteur du substrat au-dessus de la graine varie entre 1,5 et 4 fois son diamètre. On sèmera
donc entre 0,5 cm (pour les graines de choux, tomate, piment, ...) et 1,5 à 2 cm (pour les
graines de pastèque, potiron, courgette, concombre, melon).
La profondeur du semis est importante et sa mauvaise appréciation peut avoir de graves
conséquences : en cas de semis trop superficiels, les plantules ont le système radiculaire en
surface et le collet en dehors du sol, ce qui provoque des affaissements de plantules en
croissance, des déformations de tiges et des risques d’attaques de collet plus importantes.
En cas de semis trop profonds, la plantule risque de s’épuiser avant de sortir et, pour les
espèces à enracinement puissant, de casser ou faire éclater la motte.
Après le semis, le contact graine-substrat sera assuré par la fermeture du trou avec le substrat,
ou du sable stérilisé.
Les contenants ou les mottes seront alors placés sur une surface plane, imputrescible et dure,
isolée du sol de la pépinière. Il faut éviter que les racines sortent du substrat pour s’enraciner
dans le sol.
Selon le choix de l’irrigation (arrosoir ou remontée capillaire) ils seront transportables ou non.
En saison des pluies, il est impératif de protéger les pépinières sur substrat par une toiture
imperméable. Cette toiture peut être faite de crintings, paille tressée, feuille de plastique,
tôle, ... Elle sera amovible si elle est basse et non transparente, et enlevée en dehors des
averses. En cas d’ombrage excessif, les plants seront étiolés et le préjudice peut être fatal pour
le producteur.
Les plants étiolés :
− seront fragilisés et en pépinière et à la plantation ;
− auront tendance à se coucher en pépinière et à provoquer un enchevêtrement de tiges qui
seront blessées lors de la préparation à la plantation ;
− seront très sensibles aux coups de soleil dès que plantés au champ (dégât possible
d’argenture physiologique, du côté sud de la tige qui blanchit).
6 - L’ENTRETIEN DE LA PEPINIERE
Une irrigation journalière par arrosoir ou par remontée capillaire sera effectuée. Si l’irrigation
se fait par arrosoir, le feuillage doit rester mouillé le moins longtemps possible. De même, le
substrat doit évacuer rapidement l’eau excédentaire.
En cas de semis de 2 graines/trou, un démariage se fera (avec une paire de ciseaux bien
aiguisée à 1 cm environ au-dessus de la surface du substrat) au stade cotylédons + 1 vraie
feuille ouverte. Le plant le plus robuste, le plus droit, le plus vigoureux sera conservé.
Il se peut que des graines d’herbes germent dans le semis, il faut les éliminer le plus tôt
possible sous peine de déchausser les jeunes plants, ce qui peut se révéler préjudiciable pour
la survie de la plantule.
Après levée, la protection phytosanitaire sera conduite comme pour une pépinière en sol. Se
reporter aux annexes 1.b et 1.c.
La protection mécanique pour les pluies, si elle est basse et non transparente, sera enlevée tôt
le matin et reposée le soir et en cas de pluies importantes.
32
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Une fertilisation foliaire peut être effectuée :
• 15 jours environ après le semis, pour les espèces plantées après environ 30 jours (choux,
tomates, cucurbitacées)
• à 20 et 35 jours après le semis, pour les espèces plantées après 40 jours et plus (piment,
jaxatu, poivron)
Il est important de choisir un engrais foliaire complet en ce qui concerne les éléments
minéraux majeurs apportés (N, P 2 O 5 , K 2 O, CaO, MgO et S) ainsi que les principaux oligo-
éléments (Cu, Zn, B, Fe, Mn, Mo).
Toute plante qui présente des symptômes de virose ou de bactériose, ou sévèrement attaquée
par un autre ennemi, sera éliminée. De même, on enlèvera les plantes atteintes par les fontes
de semis, les plantes chétives, couchées, ou étiolées ainsi que les mottes désagrégées qu’il
sera difficile de transporter puis planter au champ.
7 - LA PREPARATION A LA PLANTATION
Le tableau n°5 ci-dessous présente le stade optimal de plantation ainsi que la durée indicative
moyenne en jours d’une pépinière sur substrat pour quelques espèces légumières.
Tableau n°5 : Stade phénologique optimal de plantation et durée indicative moyenne de
la pépinière sur substrat pour quelques espèces légumières
Espèces Stade phénologique Durées moyennes
optimal de repiquage de la pépinière
(en jours)
Aubergine 4 à 6 feuilles vraies 35-45
Chicorées 3 à 4 feuilles vraies 25-30
Choux (brocoli, fleur, pommé, rave, feuilles) 4 à 6 feuilles vraies 21-25
Concombre 3 à 4 feuilles vraies 20-25
Courgette et courge 2 à 3 feuilles vraies 20-25
Jaxatu 4 à 5 feuilles vraies 35-40
Laitue 3 à 4 feuilles vraies 21-25
Melon 3 à 4 feuilles vraies 20-25
Pastèque 2 à 3 feuilles vraies 20-25
Piment 6 à 8 feuilles vraies 45-50
Poivron 4 à 5 feuilles vraies 35-45
Potiron 2 à 3 feuilles vraies 15-20
Tomate 4 à 6 feuilles vraies 21-25
Le stade optimal de plantation en pépinière sur substrat est, pour une espèce donnée, identique
à celui d’une pépinière en sol, mais l’avantage d’une pépinière sur substrat est de pouvoir
accepter une marge de plusieurs jours dans la plantation, au cas où des obstacles imprévus
surgissent au dernier moment.
C’est ici qu’apparaît tout l’intérêt de la plantation avec substrat et sans blessure causée aux
racines et radicelles des plantules :
− On pourra planter un peu plus tôt que le stade optimal de plantation sans pour autant
provoquer une mauvaise reprise.
− Des plants parvenus au stade de plantation pourront patienter quelques jours tout en
présentant à la plantation un haut pourcentage de reprise. Bien sûr, cette dernière option
n’est agronomiquement pas idéale puisque, pendant ce temps, les plants continueront à
pousser de plus en plus vite, avec un début d’étiolement.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 33
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
On ne peut donc la recommander, mais elle existe pour des événements imprévus qui
imposent de différer la date de plantation, par exemple du fait de fortes pluies qui rendent le
champ à planter inaccessible temporairement.
Quelques heures avant leur plantation, les plants auront été irrigués correctement, mais il est
primordial qu’au moment de la plantation, le substrat soit manipulable sans casser (s’il s’agit
de mottes ou de pots en tourbe ou en papier) ou puisse être dépoté (s’il s’agit de pots en
plastiques, plaque alvéolée multipots, ...).
Les plants ainsi que leur substrat, avec ou sans contenant, seront transportés de la pépinière au
champ en cageots ou boîtes à bords rigides. En attendant la plantation, ils seront placés à
l’ombre et non en plein soleil.
En cas de mottes, celles-ci seront séparées par l’utilisation d’un objet bien tranchant afin de
sectionner proprement les racines qui passent d’une motte à l’autre.
La motte de substrat doit impérativement, lors de la plantation, ne pas dépasser du sol
afin d’éviter un effet de mèche qui la desséchera de façon irréversible et tuera la
plantule. Elle sera donc recouverte d’une faible épaisseur de sol.
8 - LE NETTOYAGE DU TERRAIN
Comme pour la pépinière en sol, et après le remplacement réalisé quelques jours après la
plantation, les plants en excès de la pépinière sur substrat seront évacués avec leur substrat et
soit détruits par le feu, soit enterrés à 50 cm de profondeur.
Le matériel ayant servi à la pépinière, s’il est destiné à être réutilisé (pots, plaques, cageots,
feuilles plastiques, infrastructure de toiture, ...) sera désinfecté, par exemple à l’eau de javel
(12°Cl diluée à 10 %), avant d’être remisé bien sec à l’abri du soleil et de la pluie.
9 - LE CAS PARTICULIER DE L’UTILISATION D’UN VOILE DE COUVERTURE ANTI-INSECTES
Les différentes façons de travailler avec ce type de voile en pépinière sur substrat, ainsi que la
période optimale d’utilisation, ont déjà été détaillées dans le chapitre de la pépinière en sol
(chapitre III 7), mais il est un point particulièrement crucial sur lequel il faut insister :
l’irrigation.
Un substrat en pépinière sur substrat ne peut se déshydrater au-delà d’un seuil considéré
comme difficilement réversible en cas de réhumectation, avec des conséquences fatales pour
le plant qui y est enraciné. Il est donc primordial de bien veiller à maintenir le substrat humide,
proche de sa capacité maximale de rétention en eau. Cette remarque est valable également
pour un plant fraîchement repiqué dont le substrat se déshydrate du fait de l’absorption d’eau
par les racines mais aussi par la succion faite par le sol environnant s’il est sec.
Lorsqu’on utilise un voile de couverture anti-insectes, la répartition de l’irrigation par le haut
peut ne pas être homogène sur les plants sous le voile. De plus, la visibilité au travers d’un tel
voile n’est pas optimale, empêchant de voir de l’extérieur si l’ensemble du substrat a été
correctement irrigué. Or, les réserves en eau de ces petits volumes de substrat sont faibles.
Elles ne peuvent alimenter le plant que peu de temps, bien moins longtemps que pour une
pépinière en sol. Il faut donc être très vigilant sur ce point.
34
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
V. CALCUL DES BESOINS EN SEMENCES
La graine est un élément vivant, elle est constituée d’un embryon, qui évoluera en plantule, et
de réserves nutritives pour cet embryon. En tant qu’élément vivant, elle n’a qu’une durée de
vie limitée dépendant de l’espèce, des conditions de production des graines et bien sûr des
conditions post-récolte des graines (séchage, conditionnement, transport, entreposage, ...)
Ci-dessous, le tableau n°6 donne la durée de vie de graines d’espèces maraîchères stockées
dans des conditions favorables : température ≈ 20°C, humidité relative de l’air en équilibre
avec la teneur en eau des graines (7 à 15 %).
Tableau n°6 : Durée de vie de graines maraîchères stockées en conditions favorables
Espèce Durée Espèce Durée
(en années) (en années)
Asperge 3 Gombo 2
Aubergine violette 4 Haricot 3
Betterave 4 Jaxatu 7
Carotte 3 Laitue 6
Céleri 3 Maïs doux 2
Chicorées 4 Melon 5
Chou brocoli 3 Navet 4
Chou chinois 3 Oignon 1
Chou fleur 4 Oseille de Guinée 3
Chou pommé cabus 4 Pastèque 4
Chou rave 3 Persil 1
Choux feuilles 5 Piment et poivron 2
Concombre et 5 Poireau 2
cornichon
Courge, courgette 4 Pois 3
Cresson 5 Potiron 4
Epinard 3 Radis 5
Fenouil 4 Tomate 4
Ce tableau n’est intéressant que parce qu’il permet d’avoir une idée de la durée de vie des
graines maraîchères.
Dans les conditions subtropicales connues en Afrique de l’Ouest, ces données sont rarement
valables et il convient de ne plus y faire référence.
En effet, l’histoire d’une graine achetée par le maraîcher chez le détaillant lui est totalement
inconnue. La qualité de la graine dépend d’une chaîne de conditions extérieures rigoureuses et
contrôlées.
La défaillance d’un seul maillon de cette chaîne (en température ou humidité relative de l’air)
diminue très fortement la qualité de cette graine.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 35
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Rien ne distingue extérieurement une graine morte qui ne germera pas d’une graine vivante à
haut pouvoir germinatif.
C’est pourquoi la prudence la plus élémentaire dicte au maraîcher de tester le pouvoir
germinatif du lot de semences qu’il compte utiliser. Une telle attitude est vivement
conseillée pour éviter une perte de temps, d’argent et de main-d’oeuvre investis sur une
pépinière.
Nous ne nous baserons pas, dans ce manuel pratique, sur les normes internationales exigées
pour le pouvoir de germination minimum d’un lot de semences. Car, comme déjà dit, les
conditions climatiques présentes en Afrique subtropicale lors des transports et des
entreposages des graines maraîchères ne permettent souvent pas de respecter ces normes,
toujours au détriment du producteur maraîcher.
Il existe des protocoles normalisés de test de germination, spécifiques à chaque espèce
maraîchère, avec possibilité d’interprétation statistique. Ce sont des tests lourds et peu adaptés
pour un maraîcher qui cherche une réponse simple, pratique et rapide.
Un test simplifié de germination consiste à semer 2 x 25 graines (2 répétitions) au même
moment, à les conduire dans les mêmes conditions et à compter le nombre de graines germées
après 7 à 14 jours (21 jours pour le piment et le poivron), durée acceptable pour la
germination des espèces. Le substrat utilisé peut soit être :
une boîte + coton hydrophile humide ou papier filtre humide que l’on maintient à
température (20°C) et humidité constantes.
un récipient, avec du sable ou avec le substrat de la pépinière, que l’on garde sous abri
ou en plein champ
une petite surface de pépinière où l’on effectue un présemis de 2 x 25 graines comme
test de germination dans les conditions réelles qui existeront pour le vrai semis.
Exemple de calcul du pouvoir germinatif
Espèce : Tomate Lot n° 96/3/H2
Variété : XINA Date de mise en sachet : 20/11/96
Origine : CDH Pourcentage de germination au conditionnement : 90 %
Date test de germination : 20/08/97
Une surface de 1 m² est préparée en pépinière pour effectuer ce test. 2 répétitions de 25 graines sont préparées et semées
séparément. Les densité et profondeur de semis sont identiques à celles d’un semis normal. Les comptages ont lieu à 7 et 14
jours après semis
Résultats des comptages
Nombre de graines germées
7 jours 14 jours
Répétition n° 1 10 18
Répétition n° 2 12 21
En annexe 5 figurent les tableaux détaillés des besoins en semences par ha pour les diverses
espèces maraîchères en tenant compte du ‘TOTAL RISQUES’ et de différents pouvoirs
germinatifs.
L’annexe 5.a. est valable pour la pépinière en sol, l’annexe 5.b. pour la pépinière sur substrat.
Pour ces tableaux, le facteur “ TOTAL RISQUES ” a été fixé à 10 % pour la pépinière
sur substrat et 45 % pour la pépinière en sol.
Si le pouvoir germinatif est inférieur à 50 %, il est préférable de ne pas semer. Pour les semis
en pépinière sur substrat et pour préserver l’avantage de l’économie en semences, il
conviendrait de ne pas semer en dessous d’un pouvoir germinatif de 70 %.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 37
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
VI. MODE D’ETABLISSEMENT DU COUT D’UNE PLANTULE
Afin de l’intégrer dans les charges d’une culture, l’horticulteur a besoin de connaître le prix
des plantules qu’il a produits.
Déterminer un prix général unique, ou même une fourchette de prix, pour une plantule
produite est impossible tant il varie en fonction des facteurs liés à chaque exploitation
horticole et à son environnement économique.
Ce chapitre va citer les éléments qui interviennent dans le coût d’une plantule pour des
pépinières en sol et sur substrat.
Un exemple chiffré sera donné pour le coût d’une plantule de tomate F1 HEATMASTER sur
substrat SERAS à Thiès au Sénégal.
1 - POUR UNE PEPINIERE EN SOL
Les facteurs à comptabiliser pour le coût d’une plantule sont les suivants :
Infrastructure
- location ou achat du terrain
- aménagement de la pépinière
- construction /entretien du ou des puits
- construction du bassin pour irrigation
- construction du lieu de stockage des intrants, de l’équipement, ...
Equipement
- motopompe et accessoires
- petit outillage manuel
- pulvérisateur
- autre équipement
Intrants
- semences
- eau
- matière organique
- engrais minéraux et foliaires
- pesticides
- autres intrants (carburant, huile...)
Main-d’oeuvre
- aménagement de la pépinière
- préparation du terrain au semis
- semis
- travaux d’entretien de la pépinière
- préparation au repiquage
- repiquage
- remplacement des manquants
- destruction de la pépinière restante et nettoyage du terrain
L’imputation de certains coûts globaux est difficile à réaliser lorsqu’il s’agit de les répercuter
au niveau du coût d’une plantule d’une pépinière. Ce sont, entre autres, les coûts d’amé-
nagement d’une pépinière fixe, de construction de puits, d’amortissement des équipements et
matériels.
Une façon d’y parvenir est :
38
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
1. d'établir le coût annuel d’amortissement de cette infrastructure/équipement.
2. de fixer la partie, en cas d’utilisation multiple de cette infrastructure/équipement (par
exemple puits, motopompe), du coût annuel d’amortissement réservée à la pépinière dans
son ensemble.
3. d’attribuer le coût d’amortissement à la pépinière réalisée en fonction du temps
d’utilisation du sol et de sa surface.
Exemple chiffré d’attribution de l’amortissement d’une motopompe à une pépinière d’oignon
• achat d’une motopompe de 800 USD, soit 480.000 F CFA, à amortir en 3 ans.
• cette motopompe est utilisée sur un puits qui dessert à la fois le champ de 8.000 m2 et la pépinière de 500 m2, soit une
utilisation respective de 94% et de 6%.
• coût annuel d’amortissement 480.000/3 = 160.000 F CFA, dont 9.600 F CFA (6%) pour la pépinière.
Pour une culture d’oignon de saison fraîche, l’horticulteur a semé 300 m2 de pépinière, pour une durée d’occupation de 50
jours.
• 300 m2 représente 60 % de la surface pépinière.
• 50 jours représentent environ 17 % des 300 jours d’utilisation de la pépinière chaque année.
Cette pépinière d’oignon représente donc 10,2 % du temps et de l’espace de l’entièreté de la pépinière en 1 an et on lui
attribuera donc un coût d’amortissement de la motopompe de 980 FCFA.
Ce montant de 980 F CFA sera répercuté au niveau du coût d’un plant d’oignon à partir du nombre exact de plants repiqués
au champ (et non le nombre de plants en pépinière)
FAO-GCP/RAF/244/BEL 39
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Main-d’oeuvre
- construction de l’abri pour la pépinière
- aménagement de la pépinière
- préparation du substrat
- semis
- travaux d’entretien
- préparation à la plantation
- plantation
- remplacement des manquants
- élimination de la vieille pépinière et nettoyage du terrain
Pour l’imputation de certains coûts globaux, la méthode présentée pour la pépinière en sol
peut être appliquée de la même manière.
3 - EXEMPLE
Données
Il s’agit d’une pépinière de tomate (var. F1 HEATMASTER, PG = 90 %) en mottes pour
emblaver 5.000 m2 dans la région des Niayes.
Le compost est originaire de la SERAS (Thiès, Sénégal). Le semis est réalisé le 1er juillet dans
l’enceinte de la pépinière en sol de l’exploitation (300 m2)
Une motteuse manuelle 4x4x4 cm est utilisée. Un abri temporaire contre les pluies
d’hivernage a été construit pour toutes les pépinières d’hivernage (3 mois) de cette année, au
prix de 50.000 F CFA. Les plants sont isolés du sol et placés sur des crintings de fabrication
locale. L’eau d’irrigation est de l’eau de distribution à 108 F CFA/m3, puisée à partir d’un
bassin de 10 m3, ayant coûté 100.000 F CFA et amorti sur 10 ans. L’exploitant loue le terrain
déjà aménagé à 400.000 F CFA/ha/an.
L’arrosage des mottes se fait matin et soir avec un arrosoir à pomme fixe.
Un fongicide préventif des fontes de semis est incorporé au mélange lors de la fabrication des
mottes. Au cours de la pépinière, d’une durée de 3 semaines, un traitement insecticide est
prévu après 18 jours.
Une fertilisation foliaire est effectuée 14 jours après semis avec un engrais foliaire complet.
Calculs
Infrastructure
Location du terrain
Les besoins en semences pour 5.000 m2 de tomate F1 HEATMASTER (déterminée), plantées
à 50 x 50 cm sont de 54,5 g (tableau 2 de l’annexe 5).
Le nombre de plants à semer est de : 54,5 x 300 = 16.350 plants.
La densité est de 26.700 plants/ha, soit 13.350 plants dans ce cas.
Les mottes sont déposées en bandes sans espace entre elles sur une largeur de 1 m sous
plusieurs crintings de 4 mètres de long. Des chemins de 60 cm séparent les crintings.
Par m2, on compte installer 600 mottes, 4x4x4 cm, soit 2.400 par crinting sur le sol. Il y a
donc 7 crintings sur le sol (16.350/2.400) et 27,25 m2 de mottes.
La surface dévolue à ce semis en mottes sous abri est de 6,5 m x 15 m = 98 m2 arrondis à
100 m2, soit 33 % de la surface de la pépinière.
La durée de la pépinière est de 30 jours (21 jours pour la durée de la pépinière proprement
dite + 9 jours avant et après pour la préparation et le nettoyage du terrain, ...) sur les 300 jours
d’utilisation annuelle de la pépinière, soit 10 % du temps d’utilisation.
40
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Pour le coût de la location du terrain : 400.000 x 300/10.000 x 33 % x 10 % = 396 F CFA
Bassin de reprise
Coût d’amortissement annuel du bassin = 10.000 F CFA
Rapporté à notre pépinière = 10.000 x 33 % x 10 % = 330 F CFA
Abri contre pluies d’hivernage (3 mois)
Cet abri a coûté 50.000 F CFA, il ne pourra être utilisé qu’une seule année.
Rapporté à ce semis, cela donne 50.000/3 = 16.667 F CFA
Equipement
Tout l’équipement, sauf la motteuse, est amorti sur 3 ans. La motteuse est amortie sur 5 ans.
On estime à 5 % l’utilisation de cet équipement par rapport au temps annuel d’utilisation, sauf
pour la motteuse.
Par an, le producteur fabrique 30.000 mottes environ. Le coefficient d’utilisation de la
motteuse pour ce semis sera donc de 16.350/30.000 x 100 = 54,5 %
Intrants
• semences (7.500 F CFA/sachet de 5 g) : 7.500 x 11 = 82.500 F CFA + transport
3.000 F CFA
• eau : préparation substrat : 700 litres ; irrigation (21 jours x 5 l/m2/j x 28 m2) = 2.940 litres
Total 3.640 l = 3,64 m3 x 108 = 393 F CFA
• substrat : la SERAS de Thiès vend le compost broyé prêt à l’emploi à 45 F CFA/kg auquel
il convient d’ajouter 5.000 F CFA pour le transport du compost acheté jusqu’à
l’exploitation.
Un volume de 100 litres de compost prêt à l’emploi pèse 116 kg et permet de confectionner
environ 1.200 mottes 4x4x4 cm. Les besoins en compost prêt à l’emploi sont donc de :
116/1.200 x 16.350 = 1.580,5 kg au prix de 71.123 F CFA.
Exprimé en volume de compost à acheter, cela donne 1362, 5 litres.
• engrais foliaire : 2 kg/ha par application (1 seule application), soit 0,2 g/m2 par application,
soit 0,2 x 27,25 = 5,45 g au prix de 3.500/1.000 x 5,45 = 19 F CFA
• pesticides
cryptonol liquide : 35.000 F CFA/bidon de 5 litres
dose : 30 ml de cryptonol pour 50 l de substrat
besoins : 1.363,5/50 x 30 = 817,5 ml de cryptonol liquide, soit 5.723 F CFA
Diméthoate : 8.000 F CFA/litre
besoin : 3 ml/3 litres eau pour 30 m2 > 8.000/1.000 x 3 = 24 F CFA
• autres intrants
étiquettes : 500 F CFA
Main-d’œuvre
• construction abri (compris dans le prix de l’abri)
• aménagement/nivellement terrain (compris dans le prix de l’abri)
• fabrication des mottes et semis
Avec une bonne organisation du travail, en 2 ateliers de fabrication de mottes, on peut
confectionner 1.000 mottes/heure avec 2 ouvriers/atelier. 2 ouvriers supplémentaires
effectuent les semis dans les mottes et placent les étiquettes.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 41
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Un total de 6 ouvriers est donc requis pendant 2 jours pour fabriquer les 16.350 mottes et
effectuer le semis.
Un ouvrier est payé 1.500 F CFA/jour + 500 F CFA/jour pour les repas soit 2.000 F CFA/jour.
Coût total main-d’œuvre = 2.000 x 6 x 2 = 24.000 F CFA
• travaux d’entretien
Ils se limitent à :
- 2 arrosages/jour
- désherbage éventuel
- pulvérisations : engrais foliaire à 14 jours et insecticide à 18 jours.
On arrondit la durée journalière du travail à 1 heure soit 250 F CFA (200 F CFA/j)
Coût main-d’œuvre : 250 x 30 j = 7.500 F CFA
• préparation à la plantation
Ce travail consiste à individualiser (avec un couteau) les mottes qui sont solidaires à cause des
racines développées par les plantules placées côte à côte.
2 ouvriers pendant 2 jours sont nécessaires pour ce travail qui sera fait avant le début de la
plantation au champ, soit un coût de 4.000 F CFA.
• plantation
Il est très important d’organiser le chantier de plantation pour que celle-ci soit effectuée en
2 jours maximum, dès l’arrivée des plants au stade optimal.
Elle débute par le transport des plants de la pépinière au champ, puis par la plantation
proprement dite.
• Transport pépinière/champ
Il faut des plateaux, par exemple en polystyrène expansé, ou des cageots (amortis sur 3 ans)
en nombre suffisant (au minimum 20), 3 personnes qui assurent la mise des plantules sur
plateaux et 3 personnes pour le transport.
• Plantation proprement dite
A partir d’un terrain préparé avec les emplacements de plantation marqués, 1 personne peut
planter 450 mottes/heure, ou 2.500 mottes/jour en moyenne.
La plantation était prévue sur 2 jours, il est nécessaire d’avoir 4 ouvriers planteurs par jour.
Le nombre requis d’ouvriers pour la plantation est donc de :
3 (mise en plateaux) + 3 (transport) + 4 (plantation) = 10 ouvriers pendant 2 jours, soit un
coût total de 40.000 F CFA.
42
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
• remplacement de manquants
La reprise d’une plantation en mottes est comprise entre 90 et 100 %, si cette dernière est bien
effectuée Le remplacement des manquants se fera avec 1 ouvrier pendant 2 jours séparés, soit
4.000 F CFA.
• élimination de la vieille pépinière et nettoyage du terrain
FAO-GCP/RAF/244/BEL 43
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Le montant total dépensé pour cette pépinière de 16.350 plants de tomate F1 HEATMASTER
en hivernage est de 279.186 F CFA, soit un prix de revient de la plantule de 21 F CFA dans
cet exemple puisque le nombre de plants au champ est de 13.350.
Il est à remarquer que 60 % de ce coût de revient est attribué au poste intrants et
presque 30 % au poste main-d’œuvre.
44
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
ANNEXES
FAO-GCP/RAF/244/BEL 45
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
ANNEXE 1.a
INTRODUCTION
46
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
Certaines matières actives n’y figurent pas pour les raisons suivantes :
• matières actives considérées comme extrêmement ou très dangereuses pour l’homme
(classes 1a et 1b de “ The World Health Organization recommended classification of
pesticides by hazard and guidelines to classification 1996-1997 ”). Les matières actives de
ces classes sont cependant citées dans la lutte contre les nématodes vu l’importance de ce
ravageur et le choix limité de produits moins dangereux ;
• “ nouvelles ” matières actives chères et ayant peu de chance d’être disponibles dans les
pays du RADHORT (ces matières actives sont cependant citées dans la lutte contre les
acariens, la mouche mineuse, ... où la diversité en produits génériques efficaces est très
faible, plus particulièrement dans les pays du RADHORT) ;
• “ nouvelles ” matières actives ou produits naturels qui représentent une avancée
considérable en matière d’efficacité, d’innocuité pour la santé de l’utilisateur ou de
protection de l’environnement mais dont le spectre et le niveau d’efficacité en milieu
tropical doivent être confirmées ou les doses spécifiées plus précisément.
Il est vivement conseillé de réaliser des pépinières sous voile, ce qui évite beaucoup de
traitements insecticides. Les traitements pouvant être évités par cette technique sont
clairement indiqués dans les tableaux. Cependant l’usage du voile pourra poser des problèmes
en climat chaud et humide. Dans ces conditions, les maladies fongiques peuvent se
développer très rapidement sous le voile, si des fongicides ne sont pas appliqués.
De même l’utilisation de substrat sain (pépinière sur substrat) ou de sol sain (pépinière en sol)
permet d’éviter le développement de maladies (fonte de semis, nématodes, ... ) en pépinière et
de repiquer ainsi des plants sains sans utilisation de produits phytosanitaires.
Dans les tableaux de l’annexe 1.b figurent des conseils de traitements contre des ennemis
communs à plusieurs cultures, soit telluriques, soit contrôlables dès leur détection ou
apparition des symptômes. Le choix des produits par l’utilisateur se fera selon le classement
de préférence indiqué dans les tableaux tout en tenant compte de la disponibilité et du mode
d’application.
Ex : Un maraîcher qui veut faire une pépinière d’aubergine en septembre au Sénégal traitera préventivement le
sol de la planche de la pépinière contre les nématodes et les fontes de semis.
Il appliquera par exemple :
− contre les nématodes, du cadusaphos (RUGBY) actif également sur plusieurs insectes du sol
− contre les fontes de semis, 1 traitement à l’oxyquinoléine (CRYPTONOL) juste après le semis suivi
d’un traitement au propamorcarbe HCl + iprodione (PREVICUR N + ROVRAL) 7 jours après levée
(ceci procurera une large protection)
Il traitera en cours de pépinière, et si nécessaire, contre les autres ennemis (courtilières, iules, noctuelle
terricole, criquets et chenilles défoliatrices).
Dans l’annexe 1.c, en vis-à-vis de chaque culture abordée se trouve la légende des tableaux
ainsi que les périodes de traitements conseillées pour la lutte contre les différents ennemis
cités.
FAO-GCP/RAF/244/BEL 47
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
L’utilisateur de ces tableaux procédera comme suit pour déterminer les traitements qu’il devra
faire :
1. Connaître les ennemis qui pourraient être dommageables à la pépinière et/ou à la culture
qui sera établie au champ (le lieu et la période de semis ont une influence sur ces risques).
2. Pour chaque ennemi choisi déterminer, sur la feuille en vis-à-vis, le moment de la
pépinière où il devra traiter la culture concernée.
3. Regarder dans le tableau de la culture concernée les différents produits recommandés pour
lutter contre les ennemis considérés.
4. Pour chaque ennemi à contrôler faire un choix parmi ces produits pour chaque période de
traitement nécessaire.
Exemple: traitement d’une pépinière d’aubergine en septembre (pas d’utilisation de voile car période très chaude
et humide)
− ennemis à considérer : tarsonème, puceron, jasside
− périodes de traitement à réaliser
Traitement conseillé
0 Traitement pas nécessaire si certains produits à longue persistance d’action (exemple
imidaclopride) sont utilisés au traitement précédent
− calendrier des traitements après choix des produits (les produits mieux classés n’étant pas
disponibles pour le maraîcher en question)
Moment de l’application en nombre de jours après levée
10 20 30 40 (ou 3 jours avant repiquage)
Tarsonème dicofol + tetradifon dicofol + tetradifon
Puceron et jasside acéphate acéphate acéphate
− d’après le classement des produits de l’annexe 1.c le meilleur calendrier de traitement aurait été
par exemple
Moment de l’application en nombre de jours après levée
10 20 30 40 (ou 3 jours avant repiquage)
Tarsonème abamectin abamectin
Puceron et jasside neem neem neem
48
FAO-GCP/RAF/244/BEL
Les pépinières maraîchères en Afrique soudano-sahélienne
ANNEXE 1.b
PRODUITS PHYTOSANITAIRES RECOMMANDES POUR LUTTER EN PEPINIERE CONTRE LES ENNEMIS COMMUNS A PLUSIEURS CULTURES
1 - FONTES DES SEMIS, MALADIES DU COLLET ET DES RACINES
Matière active Produit Efficacité Moment conseillé Mode Dose* Remarques
commercial et ordre de préférence d'application d'application
sol ou du substrat
Epandage à sec
En pulvérisation
Au niveau de la
Au semis (juste
Pyrenochaeta
Phytophtora
Rhizoctonia
A l'arrosoir
Enrobage
Alternaria
semence
Pythium
après)
captane P.C. à 83 % X2 X3 2 à 4 g/kg
X2 X3 16 g/10 l/3 à 6 m2 Sur pépinière en sol ou sur substrat
carbendazime Bavistine - 50 % X1 X1 6 g/kg
dazomet P.C. à 95-98 % X2 X2 X1 X4 X3 50 à 70 g/m2 A réaliser 4 à 6 semaines avant le semis en pépinière en sol. Opérer sur sol frais - 1.
niveler le sol - 2. arroser - 3. épandre le produit avec des gants et des bottes - 4.
incorporer immédiatement à la houe ou par fraisage sur 20 cm de profondeur -
5. niveler - 6. plomber et pailler ou poser une bâche plastique - 7. arroser légèrement (2
l/m2) pendant 7 jours si la bâche n'est pas utilisée - 8. aérer la terre quelques jours avant
le semis
formol solution de formol à X3 X3 X2 X5 X4 400 à 500 ml/10 l/m2 A réaliser 5 à 6 semaines avant le semis en pépinière en sol - Faire suivre l'application
40 % (demi - dose si utilisé en d'un arrosage (10 l/m2) pour faire migrer en profondeur. Faire suivre d'un roulage puis
mélange avec d'un arrosage (2 l/m2).
métam-sodium) Si possible, recouvrir d'une bâche pendant une dizaine de jour. Remuer le sol quelques
jours avant le semis.
fosétyl-Al Aliette à 80 % X1 X1 3 g/l Sur pépinière en sol ou sur substrat
hymexazol Tachigaren 70 % X1 X3 8 g/kg
iprodione Rovral à 50 % X1 X1 5 à 6 g/kg
X1 X1 16 g/10 l/3 à 6 m2 Sur pépinière en sol ou sur substrat
X1 X1 100 g/m3 Traitement du substrat pour pépinière sur substrat
mépronil Basitac à 75% X1 6 g/10 l/3 à 6 m2 Sur pépinière en sol ou sur substrat
métalaxyl Apron 35 SD - 35 % X1 X1 chou - 0,5 g/kg oignon - 1 g/kg ; tomate - 0,5 g/kg ; cucurbitacées 0,5 g/kg
Ridomil 5 G - 5 % X1 X1 2,5 g/m2
Sur pépinière en sol - incorporer sur 5 à 10 cm de profondeur par ratissage ou fraisage
2
métalaxyl + mancozèbe Ridomil MZ 72 - X1 X1 12 g/10 l/5 m Sur pépinière en sol ou sur substrat
80 + 640 g/kg
métam-sodium P.C. à 510 g/l X3 X3 X2 X5 X4 100 à 150 ml/10 l/m2 A réaliser 4 à 6 semaines avant le semis en pépinière en sol - Préirriguer avant le
(demi - dose si utilisée traitement et ratisser - Faire suivre l'application d'un arrosage (10 l/m2) pour faire migrer
en mélange avec en profondeur. Faire suivre d'un roulage puis d'un arrosage (2 l/m2).
formol) Arroser régulièrement pendant 3 à 4 jours ou de préférence recouvrir d'une bâche
pendant une dizaine de jour. Remuer le sol une fois par semaine et quelques jours
avant le semis.
* pour les pulvérisations : dose pour un pulvérisateur consommant l'équivalent de 1.000 litres de bouillie par hectare en pleine végétation
49
PRODUITS PHYTOSANITAIRES RECOMMANDES POUR LUTTER CONTRE LES ENNEMIS COMMUNS A PLUSIEURS CULTURES
1 - FONTES DES SEMIS, MALADIES DU COLLET ET DES RACINES (suite)
Matière active Produit Efficacité Moment conseillé Mode Dose* Remarques
commercial et ordre de préférence d'application d'application
sol ou du substrat
Epandage à sec
En pulvérisation
Au niveau de la
Au semis (juste
Pyrenochaeta
Phytophtora
Rhizoctonia
A l'arrosoir
Enrobage
Alternaria
semence
Pythium
après)
oxyquinoléine P.C. à 140 g/l X1 X1 X2 X2 20 à 30 ml/10 l/5 m2 Utiliser un arrosoir en plastique - peut être associé au Prévicur N
pencycuron Monceren L - 250 g/l X2 10 ml/10 l/5 m2 Sur pépinière en sol ou sur substrat
propamocarbe HCl Prévicur N - 722 g/l X1 X1 X2 25 ml/10 l/2 à 5 m2 Sur pépinière en sol ou sur substrat
X1 X1 X2 15 ml/10 l/5 m2 Sur pépinière en sol ou sur substrat
X1 X1 X2 15 ml/10 l/2 à 5 m2 Sur pépinière sur substrat
X1 X1 X2 15 ml/10 l Traitement du terreau (200 l/m3 de solution)
X1 X1 X2 2 à 5 ml/l Sur pépinière en sol ou sur substrat
propamocarbe HCl + Prévicur N - 720 g/l 15 ml/10 l/5 m2 Sur pépinière en sol ou sur substrat
X1 X1 X1
iprodione + Rovral à 50 % + 15 g/10 l/5 m2
quintozène P.C. à 30 % X1 X3 X1 30 à 100 g/m2 Incorporer sur 5 à 10 cm de profondeur par ratissage ou fraisage
thirame P.C. à 80 % X3 2 à 4 g/kg
X2 X3 10 g/10 l/2 m2 Sur pépinière en sol ou sur substrat
Trichoderma harzianum Solsain X1 X1 X1 X1 1g/m2 Efficacité à confirmer
zinèbe P.C. à 80 % X2 16 g/10 l/3 à 6 m2 Sur pépinière sur substrat
* Pour les pulvérisations : dose pour un pulvérisateur consommant l'équivalent de 1.000 l de bouillie par ha en pleine végétation
NOTES
Pour les traitements au dazomet, formol ou métam-sodium, il faudra s'assurer avant semis de l'inocuité du sol , en pratiquant un "test-graines" : remplir à mi-hauteur un bocal hermétique avec un échantillon de sol traité, éventuellement
humidifié, on déposer à la surface des graines à germination rapide (cresson alénois, Vigna radiata ), boucher et vérifier la germination des graines après 48 h. En cas de bonne germination, le sol peut être ensemencé de suite.
Souvent on ne connait pas les espèces de champignons pathogènes présents dans le sol que l'on veut utiliser. Il est donc préférable d'utiliser soit un fongicide à large spectre, soit une association ou une successions de produits qui
assurent une large protection.
50
PRODUITS PHYTOSANITAIRES RECOMMANDES POUR LUTTER CONTRE LES ENNEMIS COMMUNS A PLUSIEURS CULTURES
2 - NEMATODES
Matière active Produit Moment application Mode d'application Dose* Remarques
et ordre de préférence commercial et
A la préparation du sol
Epandage à sec
En pulvérisation
Au niveau de la
jeunes plants
A l'arrosoir
semence
cadusaphos - 6 Rugby 10 G - 10 % 3 à 5 g/m2 A réaliser 1 à 2 semaines avant semis - Incorporer à une profondeur de 20 à 30 cm - Arroser
régulièrement après le traitement - Actif également sur vers gris et d'autres insectes.
carbofuran - 9 Furadan 5 G - 5 % 5 à 8 g/m2 Incorporer dans les 10 à 20 premiers cm du sol - Egalement insecticide du sol et efficace sur iules
dazomet - 2 P.C. à 95-98 % 50 à 70 g/m2 A réaliser 4 à 6 semaines avant le semis en pépinière en sol. Opérer sur sol frais - 1. niveler le sol -
2. arroser - 3. épandre le produit avec des gants et des bottes - 4. incorporer immédiatement à la
houe ou par fraisage sur 20 cm de profondeur -
5. niveler - 6. plomber et pailler ou poser une bâche plastique - 7. arroser légèrement (2 l/m2)
pendant 7 jours si la bâche n'est pas utilisée - 8. aérer la terre quelques jours avant le semis.
Egalement doté d'action fongicide, herbicide, insecticide
métam-sodium - 3 P.C. à 510 g/l 100 à 150 ml/10 l/m2 A réaliser 4 à 6 semaines avant le semis - Préirriguer avant le traitement et ratisser - Faire suivre
l'application d'un arrosage (10 l/m2) pour faire migrer en profondeur. Faire suivre d'un roulage puis
d'un arrosage (2 l/m2).
Arroser régulièrement pendant 3 à 4 jours ou de préférence recouvrir d'une bâche pendant une
dizaine de jours. Remuer le sol une fois par semaine et quelques jours avant le semis. Egalement
doté de propriétés insecticide, fongicide et herbicide.
éthoprophos - 7 Mocap 10 G -10 % 10 g/m2 Faire suivre l'application d'une incorporation immédiate entre 7 et 15 cm. Actif également sur
Pythium, Phytophtora et Rhizoctonia solani, sur certains insectes et sur les iules.
isazophos - 5 Miral 10 G -10 % 1,5 à 3 g/m2 Incorporer dans les 10 à 20 premier cm du sol
huiles essentielles - 1 Nemat 50 3 à 5 gouttes/l Appliquer le matin - Efficacité à confirmer
oxamyl - 4 Vydate 10 G -10% 2,5 à 5 g/m2 A réaliser 3 à 4 jours avant semis - Incorporer à 10-15 cm de profondeur - Arroser après application
- Efficace également sur insectes du sol
oxamyl - 8 Vydate L - 240 g/l 1, 5 ml/5 l/m2 Utiliser un arrosoir en plastique - 3 à 7 jours après levée - Actif également sur mineuse des feuilles,
puceron, mouche blanche
* pour les pulvérisations : doses pour un pulvérisateur consommant l'équivalent de 1.000 litres de bouillie par ha en pleine végétation
51
PRODUITS PHYTOSANITAIRES RECOMMANDES POUR LUTTER CONTRE LES ENNEMIS COMMUNS A PLUSIEURS CULTURES
3 - IULES, NOCTUELLES TERRICOLES ET COURTILIERES
Matière active Produit Moment Mode Dose* Remarques
et ordre de préférence commercial application application
et concentration
A la préparation du sol
Au semis (juste après)
Epandage à sec
En pulvérisation
Après levée
A l'arrosoir
Appâts
IULES
2
chlorpyriphos-éthyl - 1 Dursban 5 G - 5 % 6 à 8 g/m Appliquer à la surface du sol et faire suivre d'un griffage
2
diazinon - 1 Basudine 10 G - 10 % 10 g/m Appliquer à la surface du sol et faire suivre d'un griffage
P.C. à 240 g/l 30 ml/l Pulvériser à fort litrage sur les lignes de semis (au semis) ou sur le sol entre les lignes de semis
(après levée)
2
phoxime - 1 Volaton 5 - 5 % 10 g/m Appliquer à la surface du sol et faire suivre d'un griffage
2
propoxur - 1 Undène à 500 g/kg 100 g d'appâts/10 m 5 g + 1 kg de son + 40 g de sucre + 500-600 ml d'eau - répartir les appâts le soir
COURTILIERES
2
chlorpyriphos-éthyl - 1 Dursban 5 G - 5 % 6 à 8 g/m Incorporer sur 5 à 10 cm de profondeur
2
diazinon - 1 Basudine 10 G - 10 % 10 g/m Incorporer sur 5 à 10 cm de profondeur
NOCTUELLES TERRICOLES
acéphate - 1 Orthène 50 - 50 % 1,8 g/l En pulvérisation à fort litrage sur sol frais
2
100 g d'appâts/10 m 5 g + 1 kg de son + 40 g de sucre + 500-600 ml d'eau - répartir les appâts le soir
carbaryl - 2 Sévin - 85 % 2
100 g d'appâts/10 m 20 g + 1 kg de son + 40 g de sucre + 500-600 ml d'eau - répartir les appâts le soir
chlorpyriphos-éthyl - 2 Dursban 4 - 480 g/l 1,5 à 2 ml/l En pulvérisation à fort litrage sur sol frais
2
Dursban 5 G - 5 % 8 g/m Incorporer dans les 5 à 10 premiers cm du sol
cyfluthrine - 2 Baythroïd - 50 g/l 0,3 ml/l En pulvérisation à fort litrage sur sol frais
cyperméthrine - 2 P.C. à 50 g/l 0,8 ml/l En pulvérisation à fort litrage sur sol frais
2
100 g d'appâts/10 m 3 ml + 1 kg de son + 40 g de sucre + 500-600 ml d'eau - répartir les appâts le soir
2
diazinon - 2 Basudine 10 G - 10 % 2 à 4,5 g/m Incorporer dans les 5 à 10 premiers cm du sol
fenvalérate - 2 P.C. à 100 g/l 0,5 ml/l En pulvérisation à fort litrage sur sol frais
Dipterex - 50 % 2
trichlorphon - 1 100 g d'appâts/10 m 10 à 20 g + 1 kg de son + 40 g de sucre + 100 à 600 ml d'eau - répartir les appâts le soir
2
phoxime - 2 Volaton 5 - 5 % 7 g/m Incorporer dans les 5 à 10 premiers cm du sol
N.B. le son (de mil, blé ou sorgho) peut être remplacé par de la brisure de riz ou du tourteau d'arachide, de coton ou de palmiste
* pour les pulvérisations : doses pour un pulvérisateur consommant l'équivalent de 1.000 litres de bouillie par ha en pleine végétation
52
PRODUITS PHYTOSANITAIRES RECOMMANDES POUR LUTTER CONTRE LES ENNEMIS COMMUNS A PLUSIEURS CULTURES A
4 - CRIQUETS ET LEPIDOPTERES DEFOLIATEURS
Matière active Produit Mode Dose* Remarques
et ordre de préférence commercial application
et concentration
En pulvérisation
Appâts
CRIQUETS (LOCUSTES ET SAUTERIAUX)
chlorpyriphos-éthyl - 3 Dursban 4 - 480 g/l 0,5 ml/l
diazinon - 3 P.C. à 240 g/l 1,6 ml/l
fenitrothion - 3 P.C. à 500 g/l 0,5 ml/l
fenthion - 3 Lebaycid - 550 g/l 1,5 ml/l
fipronil - 3 Regent à 50 g/l 0,25 ml/l
malathion - 2 P.C. à 500 g/l 1,5 ml/l
neem (poudre d'amande) - 1 25 à 50 g/l
2
propoxur - 3 Undène à 500 g/kg 100 g d'appâts/10 m 5 g + 1 kg de son + 40 g de sucre + 500-600 ml d'eau - répartir les appâts le soir
trichlorfon - 2 Dipterex - 50 % 2
100 g d'appâts/10 m 20 g + 1 kg de son + 40 g de sucre + 500-600 ml d'eau - répartir les appâts le soir
LEPIDOPTERES DEFOLIATEURS (pour le chou voir le tableau de cette culture)
acéphate - 3 P.C. à 500 g/l 1 à 1,5 g/l
Bacillus thuringiensis - 1 Biobit 1 g/l
carbaryl - 4 Sévin à 850 g/kg 1,8 g/l
chlorpyriphos-éthyl - 4 P.C. à 480 g/l 1,5 à 2 ml/l
chlorpyriphos-méthyl - 2 Reldan - 500 g/kg 1,2 ml/l
cyperméthrine** - 4 P.C. à 50 g/l 1 à 1,6 ml/l
diazinon - 4 P.C. à 240 g/l 1,6 à 3,2 ml/l
endosulfan - 4 P.C. à 350 g/l 1,7 à 2 ml/l
fenthion - 4 Lebaycid - 550 g/l 1,5 ml/l
huiles essentielles - 1 Antichen 2 à 4 gouttes/l Appliquer tôt le matin - Efficacité à confirmer
neem (poudre d'amande) - 1 25 à 50 g/l Dose à établir localement (cf. annexe 2)
N.B. le son (de mil, blé ou sorgho) peut être remplacé par de la brisure de riz ou du tourteau d'arachide, de coton ou de palmiste
* pour les pulvérisations : doses pour pulvérisateur consommant l'équivalent de 1.000 litres de bouillie par ha en pleine végétation
** d'autres pyréthrinoïdes sont utilisables
53
PERIODES CONSEILLEES POUR LES TRAITEMENTS ET LEGENDE DES TABLEAUX PAR CULTURE ANNEXE 1.c
54
ANNEXE 1.c
PRODUITS PHYTOSANITAIRES RECOMMANDES PAR CULTURE POUR LUTTER EN PEPINIERE CONTRE LES ENNEMIS
Ennemi ciblé Moment conseillé Dose Remarques
AUBERGINE et ordre de préférence de l'application pour des
pulvérisations
40 j. après levée ou 3
jours avant repiquage
10 jours après levée
Tarsonème
Puceron
Jasside
Concentration
Matière active Produit commercial
du produit
55
PERIODES CONSEILLEES POUR LES TRAITEMENTS ET LEGENDE DES TABLEAUX PAR CULTURE
56
PRODUITS PHYTOSANITAIRES RECOMMANDES PAR CULTURE POUR LUTTER EN PEPINIERE CONTRE LES ENNEMIS
Ennemi ciblé Moment conseillé Dose Remarques
CHOU et ordre de préférence de l'application pour des
Alternariose foliaire **
pulvérisations
Nervation noire
foliaires ***
dès la levée
repiquage
Puceron
Mildiou
Teigne
Thrips
Borer
Produit Concentration
Matière active
commercial du produit
57
PERIODES CONSEILLEES POUR LES TRAITEMENTS ET LEGENDE DES TABLEAUX PAR CULTURE
58
PRODUITS PHYTOSANITAIRES RECOMMANDES PAR CULTURE POUR LUTTER EN PEPINIERE CONTRE LES ENNEMIS
CONCOMBRE Ennemi ciblé Moment conseillé Dose Remarques
COURGETTE et MELON et ordre de préférence de l''application pour une
Coléoptère rouge et
21 j. après levée ou
3 j. avant repiquage
autres chrysomèles
(sauf courgette)
(sauf courgette)
Araignée rouge
pulvérisation***
Coccinelle
Puceron
Mildiou
Produit Concentration
Matière active
commercial du produit
59
PERIODES CONSEILLEES POUR LES TRAITEMENTS ET LEGENDE DES TABLEAUX PAR CULTURE
60
PRODUITS PHYTOSANITAIRES RECOMMANDES PAR CULTURE POUR LUTTER EN PEPINIERE CONTRE LES ENNEMIS
Ennemi ciblé Moment conseillé Dose Remarques
JAXATU et N'DROWA et ordre de préférence de l'application pour une
35 j. après levée ou
application par
Araignée rouge
Stemphyliose
3 jours avant
pulvérisation foliaire
Tarsonème
repiquage
Puceron
Jasside
Produit Concentration ***
Matière active
commercial du produit
61
PERIODES CONSEILLEES POUR LES TRAITEMENTS ET LEGENDE DES TABLEAUX PAR CULTURE
62
PRODUITS PHYTOSANITAIRES RECOMMANDES PAR CULTURE POUR LUTTER EN PEPINIERE CONTRE LES ENNEMIS
OIGNON Ennemi ciblé et Moment conseillé Dose Remarques
ordre de préférence de l'application pour une
application par
avant repiquage
foliaire ***
Alternariose
Mildiou
Thrips
Produit Concentration du
Matière active
commercial produit
INSECTICIDES
abamectin Vertimec 18 g/l X1 0,5 ml/l
acéphate Orthène 50 500 g/kg X2 1,5 g/l
cyperméthrine* P.C. divers 50 g/l X4 1 ml/l
diazinon P.C. divers 240 g/l X4 1,6 ml/l
diméthoate P.C. divers 400 g/l X3 1 ml/l
fenitrothion P.C. divers 500 g/l X4 1 à 1,5 ml/l
fenthion Lebaycid 550 g/l X4 1 ml/l
imidaclopride Confidor 200 g/l X1 0,5 ml/l
FONGICIDES
benalaxyl + mancozèbe Tairel M 50 + 400 g/kg X1 2,4 g/l
captane P.C. divers 830 g/kg X2 3 à 4 g/l
chlorothalonil P.C. divers 500 g/l X3 3 ml/l
mancozèbe P.C. divers 800 g/kg X3 X2 2 g/l
manèbe P.C. divers 800 g/kg X3 X2 2,5 g/l
manèbe + thiophanate-méthyl P.C. divers 300 + 150 g/kg X2 X1 5 ml/l
métalaxyl + mancozèbe Ridomil MZ 72 80 + 640 g/kg X1 2,5 g/l
propinèbe Antracol 700 g/kg X3 2,5 g/l
thirame P.C. divers 800 g/kg X2 2,5 g/l
63
PERIODES CONSEILLEES POUR LES TRAITEMENTS ET LEGENDE DES TABLEAUX PAR CULTURE
64
PRODUITS PHYTOSANITAIRES RECOMMANDES PAR CULTURE POUR LUTTER EN PEPINIERE CONTRE LES ENNEMIS
Ennemi ciblé et Moment conseillé Dose Remarques
PIMENT ET POIVRON ordre de préférence de l'application pour une
application par
Gale bactérienne
Cercosporiose
pulvérisation
3 j. avant le
Tarsonème
repiquage
Puceron
Produit Concentration du foliaire***
Matière active
commercial produit
INSECTICIDES ET ACARICIDES
abamectin Vertimec 18 g/l X2 0,5 ml/l
acéphate Orthène 50 500 g/kg X3 1,5 ml/l
benzoximate Artaban 200 g/l X2 2 ml/l
chinométhionate Morestan 250 g/kg X1 0,3 g/l
chlorpyriphos-éthyl Dursban 4 480 g/l X5 1,5 à 2 ml/l
chlorpyriphos-méthyl Reldan 500 g/l X4 0,8 ml/l
cyhexatin P.C. divers 600 g/l X3 0,5 ml/l
diazinon P.C. divers 240 g/l X5 1,6 à 3,2 ml/l
dicofol P.C. divers 480 g/l X4 1 ml/l
dicofol + tétradifon Matetracide 212,5 + 80 g/l X3 2 ml/l
diméthoate P.C. divers 400 g/l X3 1 ml/l
X6 1 ml/l
endosulfan P.C. divers 350 g/l X5 1,75 ml/l
X5 2 ml/l
ethiophencarbe Cronéton 500 g/l X2 1 ml/l
fenbutatin oxyde Torque S 550 g/l X3 1 ml/l
fenitrothion P.C. divers 500 g/l X5 1 ml/l
fenthion Lebaycid 550 g/l X5 1,5 ml/l
hexythiazox César 100 g/kg X2 0,5 g/l
huiles essentielles Pucal X1 2 à 4 gouttes/l Appliquer tôt le matin - Efficacité à confirmer
imidaclopride Confidor 200 g/l X2 0,5 ml/l
malathion P.C. divers 500 g/l X4 1,5 ml/l
neem (poudre d'amande) X1 25 à 50 g/l Dose à établir localement (cf. annexe 2)
phosalone Zolone Flo 500 g/l X5 1,2 ml/l
pyrimicarbe Pirimor G 500 g/kg X2 0,75 g/l
FONGICIDES ET BACTERICIDES
cuivre d'hydroxyde, d'oxychlorure ou P.C. divers 500 g/l X1 5 g/l
de sulfate de Cu
mancozèbe P.C. divers 800 g/kg X2 2 g/l
manèbe + thiophanate-méthyl P.C. divers 300 + 150 g/kg X1 5 ml/l
thirame P.C. divers 800 g/kg X2 2,5 g/l
zinèbe P.C. divers 800 g/kg X2 2,5 g/l
65
PERIODES CONSEILLEES POUR LES TRAITEMENTS ET LEGENDE DES TABLEAUX PAR CULTURE
66
PRODUITS PHYTOSANITAIRES RECOMMANDES PAR CULTURE POUR LUTTER EN PEPINIERE CONTRE LES ENNEMIS
Ennemi ciblé et Moment conseillé Mode Dose Remarques
TOMATE ordre de préférence d'application appl. pour une
Alternariose foliaire**
application par
21 j. après levée ou
7 jours après levée
En pulvérisation
Acariose bronzée
Gale bactérienne
Mouche blanche
Au niveau de la
pulvérisation
3 j. avant le
Enrobage
repiquage
dès levée
semence
Puceron
foliaire***
Mildiou
Produit Concentration du
Matière active
commercial produit