Beschaouch Azedine. La mosaïque de chasse à l'amphithéâtre découverte à Smirat en Tunisie. In: Comptes-rendus des
séances de l année - Académie des inscriptions et belles-lettres, 110e année, N. 1, 1966. pp. 134-157.
doi : 10.3406/crai.1966.11955
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1966_num_110_1_11955
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1. C'est pour moi un agréable devoir de dire ma dette envers mes maîtres, MM. J.Guey,
H. G. Pflaum, G. Ch. Picard et W. Seston, que je remercie vivement. M. Picard a suivi
pas à pas cette étude, tant à Paris qu'à Tunis, où le Service des Antiquités a eu la joie
de le revoir. Je lui suis redevable de nombreuses suggestions et de conseils précieux.
Puisse-t-il trouver ici l'expression de ma profonde gratitude !
2. Une première étude de cette mosaïque a été présentée au IIe colloque de Sousse,
en mars 1963.
3. La localité de Smirat dépend de la délégation (= sous-préfecture) de Moknine.
Elle est connue des archéologues par ses nécropoles libyco-puniques (cf. P. Cintas et
E. G. Gobert, Smirat, dans Revue Tunisienne, 1941, p. 86 sq.). Le site même de la
découverte se nomme Oglat Béni Khira. Entouré de nombreux puits (Oglat = réunion
de puits à fleur de terre), il s'étend sur un mamelon, à 5 kilomètres environ au Nord-Est
du bourg agricole de Bou-Merdas. Cf. Atlas des Centuriations romaines de Tunisie,
f° LXXIII (Kerker), 579 /243 et 580 /243.
Le zèle et le dévouement de M. K. Essaïdi, conducteur des travaux archéologiques
dans le Sahel tunisien, ont sauvé ce site d'une destruction certaine. Je le prie de trouver
ici l'expression de mes vifs sentiments de reconnaissance.
4. Le pavement dans son ensemble mesure 6 m. 80 X 5 m. 30. Bien conservé, il n'a
été endommagé que dans l'angle supérieur de droite par l'installation, à l'époque arabe,
d'un four à pain (« tabouna »). Le pourtour géométrique présente un motif que l'on
retrouve à Hadrumète et à Thysdrus notamment : sur un fond blanc, on a disposé en
quinconces des carrés ornés au centre par un nœud de Salomon. Sur chacun de leurs
côtés est placée une pelte dont les pointes touchent les angles. De l'angle d'un carré à
celui du carré voisin sont dessinés des fuseaux et, dans les intervalles, des cercles avec
croix noire sur fond rouge entourés de quatre croisettes. Sur ce motif, cf. L. Foucher,
Inventaire des mosaïques (Sousse), n° 57 086, pi. XX b ; n° 57 241, pi. LI a, etc.
5. Sur cette composition, cf. I. Lavin, The Huntings Mosaics of Antioch and their
Sources, dans Dumbarton Oaks Pap., XVII 1963, p. 181-182.
6. Monté sur des sortes d'échasses, Spittara a le torse nu et n'est vêtu que d'un pagne
dont le large pli retombe sur le bas-ventre. Les jambes protégées par des bandes mollet
ières, il porte des anneaux aux pieds. Autour du cou il a une cordelette noire, nouée
en cravate.
7. Bullarius est vêtu d'un « caleçon » blanc et d'une tunique blanche à deux larges
elavi verticaux, de couleur rouge. Cette tunique porte, aux manches, deux galons rouges.
(Fin de la note 7 et notes 8 et 9 page suivante.)
MOSAÏQUE DE CHASSE A SMIRAT 135
Elle est recouverte d'une plaque de cuir (cf. infra, p. 149). Bullarius a les mêmes anneaux
et les mêmes bandes molletières que Spitarra. Cependant sa jambe gauche est protégée
par une genouillère, tandis que le mollet est découvert.
8. Hilarinus est figuré de « trois quarts arrière ». Il porte aussi un caleçon, une tunique
blanche, des bandes molletières et des anneaux.
9. Le corps penché en avant comme Spittara, Mamertinus est vêtu d'une tunique
recouverte d'une plaque de cuir (cf. infra, p. 149). Il porte aussi des bandes molletières
et des anneaux.
1. Victor et Crispinus sont parés d'une guirlande de millet.
2. Romanus et Luxurius sont parés d'une guirlande de lierre. Sur ces parures, cf. Hist
oire Auguste, Gallieni duo, 8 : « Processerunt etiam altrinsecus centeni albi boves cornibus
auro ingatis et dorsualibus sericis discoloribus praefulgentes ».
Voir Friedlânder, Sittengeschichte Roms, II, p. 77-91 : « Aux spectacles de l'amphit
héâtre, on couvrait les bêtes de larges écharpes bariolées, de plaques de métal, de
feuilles d'or ou d'autres oripeaux. On les peignait même en couleurs ». Nous retrouvons
ces banderoles dorsales notamment à Carthage (cf. L. Poinssot et R. Lantier, Monuments
Piot, XXVII, p. 70, fig. 1), à Thysdrus (cf. A. Merlin et L. Poinssot, ibid., XXXVI,
p. 155-158), à Thuburbo Majus (cf. L. Poinssot et P. Quoniam, Karthago, IV, p. 158-159
et note 20 : « Ces parures ont pour but de sacraliser les bêtes que les jeux d'amphithéâtres
vouaient à la mort ; à cet égard, il y a lieu d'en rapprocher le déguisement proposé à
sainte Perpétue et à ses compagnons »). Sur la consécration à Saturne et à Cérès,
cf. G. Picard, Rec. de Constantine, LXVI, 1948, p. 117-123.
3. D'allure virile et élancée, Diane est représentée vêtue d'un court peplos de couleur
verte, noué à la taille par une écharpe rouge qui flotte librement. Elle porte des bracelets
aux bras et aux poignets, et elle est chaussée de brodequins à tige retournée. Un bandeau
retient sa chevelure coiffée en chignon haut. Le haut de son carquois reste visible. Elle
s'avance en tenant une longue tige de millet.
4. Dionysos, que l'on reconnaît à sa pardalide de couleur pourpre, est figuré de face
sous les traits d'un jeune homme nu, chaussé d'embades (sa taille est de 0 m. 86). Il
tient de la main gauche une longue hampe (elle a 0 m. 89 de haut), surmontée d'un crois
sant. De la main droite, il tend un objet imprécis, patère ou couronne (?). Auprès de lui
est placée une feuille de lierre de couleur noire. Par la pose et le mouvement des bras,
ce Dionysos s'apparente a) à l'Apollon figuré sur la Mosaïque de l'offrande de la grue
(Carthage) ; cf. P. Gauckler, Inv. Mos. Tunisie, n° 607 = Cat. Musée Alaoui, suppl.,
n° A 171 ; b) au Dionysos au gecko (Thysdrus) ; cf. A. Merlin et L. Poinssot, Monum.
Piot, XXXIV, 1934, p. 154 sq. : scènes de venatio et au centre du tableau Dionysos
tenant le thyrse et le gecko. A ses pieds, une panthère ; feuilles de lierre dans le champ.
5. Le texte est inscrit en cubes noirs sur fond blanc. La première partie se détache
sur le côté gauche (hauteur : 0 m. 82). Les lettres ont une hauteur moyenne de 5 centi
mètres.
136 COMPTES RENDUS DE L'ACADEMIE DES INSCRIPTIONS
Nous sommes ici à la fin du combat. Les léopards ont été vaincus ;
nous les voyons perdre leur sang. Il ne reste plus qu'à payer les
frais du spectacle.
La demande de gratification est présentée par le « curio ». Ce terme
est ici l'équivalent de praeco1, Tcpaixcov.
Les « venalores » avaient donc comme les gladiateurs un héraut
attaché à leur « familia »2.
Ce mot « curio » ne se trouve pas, semble-t-il, employé dans cette
acception dans la langue épigraphique. Notons par ailleurs une chose
intéressante : la formule « per curionem dictum » se rencontre dans
un passage de V Histoire Auguste qui est justement le compte rendu
d'une « venatio ». C'est dans la Vie des deux Galliens3 : « Odenath
cum taurum ingentem in harenam misissel exissetque ad eum ferien-
dum venator neque production decies potuisset occidere, coronam
venatori misit mussantibusque cunctis, ille per curionem mcijussil :
taurum totiens non ferire difficile est »4.
Notre curio s'adresse aux spectateurs : « domini mei ». (Ce terme
est employé ici comme formule de politesse5). Il leur demande de
payer : « meritum » équivaut en effet à « praemium », à « merces »6.
1. Cf. Thesaurus Ling. Latin., s.v. Curio. Nous rencontrons ce sens chez Martial,
Epigr., II, Préface : « Epigrammala curione non egent et contenta stint, id est mala, lingua ».
2. Dessau, I.L.S., 5118 : Ti. Claudius Celer praeco ex lacinia CI. Saturnini. Cf. L. Ro
bert, ïlvuxeveiv, dans Revue Arch., 1929, II, p. 35, et Les Gladiateurs dans l'Orient grec,
p. 29 et note 3.
3. Hist. Aug., Gallieni duo, 12.
4. Cf. aussi dans le même chapitre l'emploi identique de cette formule : « Idem cum
quidam gemmas vitreas proveris vendidisset ejus uxori, at que ilia, re prodita, vindicari
vellet, surripi, quasi ad leonem, venditorem jussit, deinde e cavea caponem eniitti :
mirantibusque cunctis rem tam ridiculam, per curionem dici jussit : imposturam fecit
et passus est ».
5. Même emploi attesté de stÛQioç. Cf. L. Robert, Les Inscriptions grecques et latines
de Sardes, dans Revue Arch., 1936, I, p. 234-238.
6. Forcellini, Lexicon, s.v. « meritum », II. — Le tour « merilum habere » f le génitif
est classique (cf. Cicéron, Fam., 17 : « Itaque ille veslrum merilum habet, non vos illius »).
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138 COMPTES RENDUS DE L'ACADEMIE DES INSCRIPTIONS
1. Cf. L. Robert, Les gladiateurs..., p. 175 et G. Ville, Les jeux de gladiateurs dans
l'Empire Chrétien, in M.E.F.R., 1960, p. 311-312.
2. Cf. Friedlânder, op. laud., II, p. 74-76.
3. L. Robert, Les gladiateurs, p. 175.
MOSAÏQUE DE CHASSE A SMIRAT 139
1. Cette partie du texte est inscrite du côté droit, sur une hauteur de 1 m. 07. Les
lettres, en cubes noirs, ont une hauteur moyenne de 4 cm. 5.
2. Cf. G. Ville, l.l., p. 311-312 : « Rufin conseillait aux riches d'abandonner les munif
icences où le juge est le peuple, pour celles où le juge est le Seigneur : muniflcus esse in
hujuscemodi largitionibus in quibus judex residet Dominus. Par cette figure du « vulgus-
juge » on ne pouvait, avec plus de pertinence, définir la situation du munéraire par rap
port à la foule ».
3. G. Ch. Picard, B.A.C., 1943-1945, p. 124-126.
4. K. Parlasca, Die Rômischen Mosaiken in Deutschland, pi. 83.
5. Sur cette mosaïque, voir en dernier lieu G. Ville, l.l., p. 298-299.
140 COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
1. Ibid. : « Le munéraire se fait acclamer parce qu'il a fourni aux combattants des
armes de fer, c'est-à-dire des armes réelles : quibus pugnantibus Symmachius ferrum
misit ».
2. Placé à côté du subjonctif de souhait sic (en prose ita) « sert à restreindre le vœu
que l'on forme au cas où telle condition se trouverait remplie » (Riemann-Ernout, Syn
taxe latine, 7e éd., Paris, 1927, p. 301). Cf. Virgile, Bucoliques, IX, 31-32 : « Sic cytiso
pastae distendant ubera vaccae ! Incipe si quid habes... »
3. Plutôt qu'une allusion aux morts comme dans Properce (cf. II, 10, 51), nous avons
|
ici une invocation du passé (cf. Cicéron, Cat. Maj., 19 : « Nec praeteritum tempus umquam
reoertitur » et Virgile, Aen., VII, 560 : « Praeteriti anni »).
4. Le contexte et le parallélisme imposent le sens précis de : t ceux qui dans l'avenir,
après toi, organiseront des munera ».
5. L. Robert, Études épigraph. et philolog., p. 109-111.
6. On comparera avec la louange souvent adressée aux empereurs, à partir du ni* siè
cle : « supra omnes rétro principes ». Cf. aussi ce passage de Cassius Dion sur Commode
gladiateur (LXXII, 20 Boissevain) : « éneêoc5|xev xâ xs àXXa 8aa èKeXevô\xe9a xal aixà
tovto avvex&ç • xal xûqioç el xol ngûTo; el jtal jtàvTCOV eirfv%éaxaxoç ' vixâç, vixijiç, elç eut'
attovoç, 'AfiaÇôvis, vixqiç »,
7. C.I.L., VIII, 5276 (= 17454) = IL. Alg., I, 95.
MOSAÏQUE DE CHASSE A SMIRAT 141
gladiatorii muneris quod civibus suis triduo edidit quo omnes priorum
MEMORIAS SUPERGRESSUS EST ».
Mais nos acclamateurs vont plus loin encore : ils proclament
l'unicité de l'exploit, si j'ose dire, dans l'espace et dans le temps.
Le muneraire demeure le seul à pouvoir donner un munus de cette
qualité : Unde (= ex quo)1 taie manus ? Quando taie munus ? Cette
sorte d'acclamations nous est donnée par une mosaïque de Thys-
drus-El-Djem — sur laquelle nous reviendrons. C'est la mosaïque
dite d'iSAONA2. Nous savons maintenant qu'elle commémore une
« venatio »3. Nous y lisons « haec vos soli » : voilà ce que vous
seuls pouvez — qui rappelle la formule « unus tu »4.
1. M. Paul Veyne, qui m'a fait l'amitié d'agréer avec chaleur ma recherche, m'écrit :
« Pour votre mosaïque, il est certain que les jeux du questeur se réfèrent, comme vous
le pensez, aux questeurs de Rome. Elle signifie : tu nous donnes des jeux dignes de
la Capitale ». Il m'est agréable de remercier vivement M. Veyne pour ses précieux
conseils.
2. Tacite, Ann., XI, 22.
3. Suétone, Divus Claudius, 24.
4. A. Piganiol, Recherches sur les Jeux Romains, p. 131.
5. Tacite, Ann., XIII, 5.
6. Suétone, Domitianus, 4.
7. Hist. Aug., Verus, III, 2.
8. Id., Antonin. Caracallus, IV, 2.
9. Ces travaux sont menés par MM. Chastagnol et Pflaum. Cf. en attendant Momm-
sen, Staatsrecht, II, 1, p. 522 sq., et Brassloff, Pairiciat und Quaestur in der rômischen
Kaiserzeit, dans Hermès, XLIX, 1904, p. 618 sq.
146 COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
1. Hist. Aug., Alex. Sev., 43, 3. Sur ce texte cf. A. Jardé, Études critiques sur la vie
et le règne de Sévère Alexandre, 1925, p. 44-53.
2. Cf. Mommsen, dans C.I.L., I, p. 407 : « Duo igitur gênera questorum ea aetate
erant, candidatorum qui de sua pecunia ludos edebant et cursum legitimum honorum
ita inchoabant, et arcariorum qui, cum ludos ederent de pecunia publica, jus honorum
inde sibi parabant nullum. Unde postea distinguiter editio muneris arcae a locupletiori
muneris candidae ».
3. Hist. Aug., Alex. Sev., 43, 3.
4. Ibid.
5. Bêtes d'amphithéâtre sur trois mosaïques du Bardo, dans Karthago, III, 1952,
p. 130-143, flg. 1 à 6.
Le nombre des bêtes qui ont participé à la venatio est indiqué par les légendes inscrites
sur la croupe des bêtes : ainsi pour les ours, nous avons n(umero) XXX et n (umero) XL ;
pour les autruches, n(umero) XXV, etc.
MOSAÏQUE OE CHASSE A SMIRAT 147
1. Sture Bolin, State and Currency in the Roman Empire to 300 A.D., en. xi : The
monetary crisis of the third century.
2. C. Oman, The décline and fall of the denarius in the 3rd century, dans Numism.
Chronicle, 16, 1916, p. 37 sq.
3. C.I.L., II, 6278 = Dessau, I.L.S., 5163. Sur ce texte, cf. H.-G. Pflaum, Le Marbre
de Thorigny, 1948, p. 14-16. Notons par ailleurs que 500 deniers sont aussi le prix d'un
esclave en 186 (Acilio Glabrione II cos.), comme l'indique l'inscription C.I.L., 23956
d'Henchir Snobbeur (Tunisie).
4. L'Ëdit du Maximum de l'année 301 (= C.I.L., III, p. 1926-1953 ; cf. Th. Mommsen
et H. Blilmmer, Der Maximaltarif des Diocletian, Berlin, 1893) nous apprend que, pour
une peau de léopard à l'état brut, on débourse jusqu'à 1.000 deniers « pellis leopardina
infecta * mille », le tarif pour la fourrure étant de 1.250 deniers « eadem confecta * mille
ducentis quinquaginta ».
5. C.R.A.I., 1903, p. 106-107 = C.I.L., VIII, 24532.
6. Sur cette céramique cf. L. Poinssot et P. Quoniam, Bêtes d'amphithéâtre, dans
Karthago, III, p. 151 ; J. W. Salomonson, The « fancy dress banquet » attempt at interpret-
ing a roman mosaic from elDjem, dans Bull. Ant. Besch., XXXV, 1960, p. 48-52 ; L. Fou-
cher, Découv. Arch. à Thysdrus en 1961, dans Notes et Documents de l'Institut d'Archéol.
de Tunis, vol. V (n.s.), p. 52, n. 174.
7. C.I.L., VIII, 10479, 51. M. K. Essaïdi, à qui j'adresse mes vifs remerciements,
MOSAÏQUE DE CHASSE A SMIRAT 151
m'a signalé deux vases qu'il a découverts à Hr. el-Ouiba, près de la ville arabe de Raq-
qada (banlieue de Kairouan). L'un porte l'acclamation tele surmontée d'un croissant
sur hampe, l'autre l'acclamation telegeni nika surmontée d'une couronne à lemnisques
pourvue de trois barres.
On attend sur la nécropole de Hr. el-Ouiba une importante publication de MM. Enna-
bli, Mahjoubi et Salomonson.
1. Cf. A. Merlin, B.A.C., 1915, p. clxxvii (= Cat. du Musée Alaoui, suppl. II, p. 321,
n° 1228).
2. Corpus Vasorum Antiquorum, fasc. 7, p. 238, pi. 300, I, a-c.
3. I.I., paragr. VI, The attributes as distinguishing badges, p. 53 : « Undoubtedly
it would prématuré to conclude... the staff surmonted bu the crescent represents the
Telegenii ».
4. Ruines romaines au Nord de l'Aurès, dans M.E.F.R., 1893, p. 477.
152 COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
» M ///.ff (Lecture)
C ANT/////r
. VS Mi//// D(is) M(anibus) [s(acrum).]
MjV S ////// C(aius) Ant[oni]us Ma[xi]mus [v(ixit) a(nnis) tôt]
!
* TELEC//// Teleg[eni(i)] sodali, [aère] collato, fec(erunt).
SO0ALI///
COLLATO
i
- FEC |
b) Dionysos.
Timgad. Ëpitaphe.
côté. Cette confusion amène M. Foucher à écrire : « Le signe (= croissant sur hampe)
peut être remplacé par quatre barres flanquant deux à deux une tige de lierre ». (= ha
Maison, p. 156).
1. St. Gsell, H.A.A.N., t. IV, 1929, p. 368, n. 1 et J. W. Salomonson, U., p. 46-49.
2. Gsell et Graillot, M.E.F.R., 1893, p. 478 = Dessau, I.L.S., 3367.
LE CROISSANT SUR HAMPE
Yï
1-THAMUGAI>_ Route cte MASCULA .Fb*»rWde) AOUUA
/ KMOWtKI
4-KOURBA
MosQiqued'ISAONA
•&
Pl. VI. — Emblèmes des Telegen
156 COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Concluons :
La « familia Venatorum » nommée telegenii appartient à
une sodalité qui a pour divinité tutélaire Dionysos, pour emblème :
le croissant sur hampe et pour chiffre : le trois.
Ici nous pourrions hasarder encore quelques remarques : en Afri
que, les inscriptions, les mosaïques et la céramique nous font
connaître d'autres sodalités qui se distinguaient aussi par des
emblèmes et des chiffres. Pour ces sodalités2 nous grouperons nos
conclusions dans le tableau suivant3 :
**♦
M. André Piganiol intervient après cette communication.
M. Jérôme Carcopino tient à s'associer aux félicitations que
M. Piganiol vient d'adresser à M. Azedine Beschaouch.
Il le remercie en outre de l'allusion qu'il a bien voulu faire à
l'énigmatique inscription des decasii sous l'appellation desquels il
est vraisemblable que se cache une invocation à la Tetraktys des
Pythagoriciens .
Il est persuadé que M. Beschaouch est dans la bonne voie en cher
chant les indices de mysticisme inclus dans les textes de ce genre.
M. Louis Robert félicite M. Beschaouch de cette importante
contribution à l'étude des chasses dans l'amphithéâtre et souligne
divers points. Il fait des vœux pour la collaboration scientifique
franco-tunisienne.
LIVRES OFFERTS
M. Daniel Schlumberger a la parole pour deux hommages :
« J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie de deux tirés à part.
Le premier, qui est extrait du Journal Asiatique (1964, p. 303-326), et qui a
pour titre Le temple de Surkh Kotal en Bactriane (IV), est destiné à servir de
rapport préliminaire aux fouilles effectuées à Surkh Kotal par la Délégation
Archéologique française en Afghanistan, de 1955 à 1963. Trois rapports pré
liminaires parus dans la même revue en 1952, 1953 et 1955, avaient rendu
compte des découvertes, surtout archéologiques, faites au cours des trois pre
mières campagnes de fouilles ; d'importantes découvertes épigraphiques, qui
s'étaient produites de 1957 à 1960, avaient été publiées, toujours dans le Journal
Asiatique, par le regretté André Maricq en 1958, et par M. E. Benveniste en
1961. Il restait à faire connaître les résultats archéologiques de treize campagnes
1966 11