Vous êtes sur la page 1sur 9

Traits stylistiques

de Prévert
http://brassensboulevarddespoetes.unblog.fr/2015/02/01/traits-stylistiques-de-
prevert/

La poésie de Jacques Prévert se développe sur un plan littéraire et sur un plan


social. Elle plaît par son apport positif mais aussi par l’apport critique qui se
traduit par la dénonciation des conceptions intellectuelles et sociales. La poésie
de Prévert a pour but, essentiellement, d’exprimer ce qu’il ressent. Il décrit le
monde qu’il perçoit...

Prévert est près des gens. Il utilise la langue populaire de sorte qu’il réussit à
rejoindre un large auditoire. La façon dont Prévert combine et accommode les
mots du quotidien leur donne une vitalité et une force accrue.

Thèmes abordés :

La difficulté d’être dans un univers absurde où l’homme considère sa


vie comme un état temporaire avec comme perspective finale la mort.

Le monde de Prévert est tout en antithèse et ne laisse pas de place à la nuance


et à la subtilité. Les thèmes abordés sont sensiblement les mêmes. Malgré la
variété des sujets qui s’offrent à lui, il traite et fait revenir dans ses poèmes les
mêmes thèmes. La manière qu’il aborde ces thèmes crée un renouvellement
sans cesse de l’intérêt chez le lecteur.

Le langage est à la fois, important comme moyen de communication entre les


hommes, mais aussi comme outil pour le poète. Prévert n’utilise pas un
langage poétique mais se sert du parler populaire auquel il attribue une valeur
poétique. Pour cela, il l’accommode à sa manière et lui communique un
renouveau de jeunesse et de vigueur en changeant le sens des mots en les
disposant selon sa fantaisie. Il transforme ainsi le langage en poésie. L’intérêt
pour la poésie de Prévert ne réside pas tant dans son contenu mais dans
l’originalité de son expression.

Afin de conserver une allure naturelle à la langue populaire devenue alors


poétique, le poète accumule les répétitions qui donnent à l’expression la
démarche hésitante et désordonnée de l’improvisation. L’absence de
ponctuation accentue à cette impression. Par l’absence de ponctuation, le
lecteur est appelé à réagir de façon personnelle : accélérer, ralentir ou faire
des pauses selon son désir.

L’importance accordée au style oral est un des traits qui caractérise Prévert.
C’est par l’émotion véhiculée dans le message du poème que le lecteur
retrouve l’émotion souhaitée. En effet, lorsqu’il est ironique, indigné,
méprisant, tendre, brutal, écoeuré ou exaspéré, ces registres variés ainsi que
leur degré d’intensité jouent un rôle tout aussi important que celui des mots.

 
Prévert a le don de la sympathie. Il sait comment toucher les gens parce que sa
sensibilité est la même que celle du lecteur. Il utilise aussi les images comme
la pluie et le beau temps qui constituent l’essentiel des conversations parées
de platitudes ! L’expression de Prévert est anticonformiste. Il se manifeste sous
forme d’opposition et de refus et s’exprime de façons variées. De plus, le poète
fait des pirouettes ! Ces changements de direction ont souvent pour origine
des associations déclenchées par une image, un mot ou un son. Leur caractère
imprévu donne l’impression que Prévert saute d’une idée à l’autre.

L’humour est également un procédé courtisé par l’auteur. Il prend des formes
différentes allant du charmant au noir. Quel que soit son aspect, il demeure
spontané. Plus souvent, Prévert a recours à l’humour noir, une forme qui
correspond à sa nature et qui présente un double avantage. Premièrement,
dire une chose sur le ton qui convient le moins au sujet lui est une source de
joie. Il peut, par la suite, obtenir des effets humoristiques abondants et
naturels. Son humour touche uniquement les mots. Cette façon de faire lui est
particulière car lorsqu’il traite de sujets sérieux et qui lui tiennent à cœur, il
agrémente constamment ses textes d’effets humoristiques qui forment un
contraste surprenant avec l’esprit du passage. Le sérieux se retrouve dans la
pensée plutôt que dans la forme.

L’ambiguïté est également une forme d’humour à laquelle Prévert a parfois


recours. Par son aspect équivoque, elle lui offre une possibilité supplémentaire
de jeu, mais un jeu sérieux cette fois, qui consiste à traiter certains poèmes de
façon que le lecteur puisse tirer des interprétations différentes selon l’angle
sous lequel il les aborde. Prévert laisse au lecteur le soin de tirer ses propres
conclusions. L’humour offre également au poète l’occasion de masquer ses
sentiments lorsqu’il n’a pas envie de les laisser voir.

Le cinéma figure au premier rang des activités qui ont joué un rôle important
dans l’esthétique poétique de Prévert. Par exemple, l’image est le moyen
d’expression des poètes mais, pour Prévert, c’est la forme idéale, celle qui
vient le plus naturellement sous sa plume. Il passe constamment de la
subjectivité à l’objectivité, en ce sens qu’il transpose ses émotions et ses rêves
sous une forme concrète, des images.

Dans le monde poétique de Jacques Prévert, réalité, rêve et irréalité coexistent


harmonieusement. Cette évolution fait que tout est possible si bien que, dans
certains poèmes, les personnages se trouvent engagés dans des aventures où
animaux, plantes, objets parlent, se métamorphosent, participent à la vie.

Le langage représente pour Prévert un champ d’action aux possibilités


innombrables car le laisser-aller du parlé lui permet de satisfaire à la fois son
goût du jeu et son plaisir de la création formelle, une situation incomparable
pour un auteur qui accorde autant d’importance à ce qu’il dit qu’à la façon dont
il le dit. Prévert utilise toutes les ressources possibles du langage pour servir ce
dessein et ne recule devant aucun moyen pour y parvenir. Si bien que dans sa
poésie on retrouve de tout. Verve, invention verbale, formules heureuses et
marquantes, notations subtiles, images inoubliables, etc.

 
Jouer avec le langage est un plaisir auquel Prévert ne peur résister. Et cela
même au stade le plus simple, celui des mots, puisque le seul fait de les
prononcer, de les répéter constitue une joie en soi. Pour Prévert, les mots ont
un pouvoir qui va au-delà de leur sens. De plus, il tire parti de similitudes de
sons et de sens pour créer des effets stylistiques comiques et inattendus.

Il crée parfois de nouveaux mots. Non pas pour palier à une insuffisance du
langage qu’il juge trop pauvre mais pour satisfaire son goût du jeu et lui
donner à nouveau l’occasion d’exprimer son anticonformisme. Prévert utilise
des mots qu’il a créé à partir de leurs contraires.

Par son talent et son savoir-faire, Prévert transforme le langage de tous les
jours en poésie. Il est influencé également par les slogans publicitaires, les
coutumes, les expressions toutes faites et les lieux communs.

Prévert utilise avec brio les assonances. Il les utilise rarement seules et préfère
les incorporer à d’autres procédés. Il fait jouer un rôle analogue aux
allitérations, source amusantes de rythmes imprévus. La répétition occupe
également une place importante en ce sens qu’elle donne, elle aussi, des
rythmes en même temps qu’une certaine musicalité à un texte. Prévert ne
limite pas la répétition aux mots et aux formules, il l’étend également aux
structures. De tout les procédés employés par Prévert, l’énumération est
certainement celui où il atteint sa plus grande réussite. L’inventaire est sa
technique la plus typique, celle où l’originalité de son expression se manifeste
le plus brillamment, ce qui est assez proche du cinéma. Chaque mot
correspond à un objet, chaque objet à une image et leur déroulement successif
donne une impression de mouvement qui est le principe même du cinéma. Le
lecteur est toujours laissé à lui-même pour tirer ses propres conclusions et
décoder l’image illustrée. Il brise des associations stéréotypées, utilise
l’écriture automatique, qui est une forme d’expression spontanée et intacte de
l’imagination. Il ajoute également des calembours et des allitérations aux
proverbes et dictons populaires. Généralement, Prévert n’utilise pratiquement
pas de ponctuation. S’il l’utilise, il l’emploie de façon spéciale et qui n’a rien à
voir avec l’usage que l’on fait normalement.

Prévert chante la vie, ses beautés et ses joies.

Prévert dénonce l’hypocrisie et la malfaisance.

Une partie de l’œuvre de Prévert a été traduite en quelques 15 langues. Les


oeuvres sont choisies car la traduction peut faire trahir l’auteur. Selon la
langue, certains concepts pourraient perdre leur sens dû à une traduction
impossible ( Jeux de mots, allitérations, etc. ) Les poèmes qui s’accommodent
le mieux de la traduction sont ceux où Prévert raconte une histoire tout
uniment et où la simplicité de la forme permet une de présenter une valeur
égale à l’original.

Prévert’s style
Jacques Prévert's poetry develops on a literary and social
level. It appeals not only by its positive contribution but
also by the critical contribution that results in the
denunciation of intellectual and social conceptions.
Prevert's poetry is essentially intended to express what he
feels. He describes the world he perceives...
Prevert is close to people. He uses the popular language so
that he manages to reach a wide audience. The way
Prévert combines and accommodates everyday words
gives them increased vitality and strength.
Themes:
The difficulty of being in an absurd universe where man
considers his life as a temporary state with the final
prospect of death.
The world of Prévert is all antithesis and leaves no room for
nuance and subtlety. The themes are much the same.
Despite the variety of subjects available to him, he deals
with and brings back in his poems the same themes. The
way he approaches these themes creates an ever-renewed
renewal of interest in the reader.
Language is both important as a means of communication
between men, but also as a tool for the poet. Prévert does
not use a poetic language but uses the popular language to
which he attributes a poetic value. For this, he
accommodates her in his own way and communicates to
her a renewal of youth and vigour by changing the
meaning of words by disposing them according to his
fantasy. He thus transforms language into poetry. The
interest in Prévert's poetry lies not so much in its content
but in the originality of its expression.

In order to maintain a natural allure to the popular


language that had become poetic at the time, the poet
accumulated repetitions that gave the expression the
hesitant and disorderly approach of improvisation. The
absence of punctuation accentuates this impression. By the
absence of punctuation, the reader is called upon to react
in a personal way: speed up, slow down or take breaks
according to his desire.
The emphasis on oral style is one of the hallmarks of
Prévert. It is through the emotion conveyed in the message
of the poem that the reader regains the desired emotion.
Indeed, when it is ironic, indignant, contemptuous, tender,
brutal, sickened or exasperated, these varied registers and
their degree of intensity play a role just as important as
that of words.
Prévert has the gift of sympathy. He knows how to touch
people because his sensitivity is the same as that of the
reader. He also uses images like rain and good weather
that make up the bulk of conversations alike of platitudes!
Prevert's expression is nonconformist. It manifests itself in
the form of opposition and refusal and is expressed in a
variety of ways. In addition, the poet does pirouettes!
These changes in direction often originate from
associations triggered by an image, word or sound. Their
unforeseen nature gives the impression that Prévert jumps
from one idea to another.

Humor is also a process courted by the author. It takes


different forms ranging from charming to black. Whatever
its appearance, it remains spontaneous. More often,
Prévert uses black humour, a form that corresponds to its
nature and has a double advantage. First, to say one thing
in the tone that is least appropriate to him is a source of
joy. It can, later, obtain abundant and natural humorous
effects. His humour only touches words. This way of doing
things is special to him because when he deals with serious
subjects that are close to his heart, he constantly
embellishes his texts with humorous effects that form a
surprising contrast with the spirit of the passage.
Seriousness is found in thought rather than form.
Ambiguity is also a form of humour that Prévert sometimes
uses. By its equivocal aspect, it offers him an additional
possibility of play, but a serious game this time, which
consists of treating certain poems so that the reader can
draw different interpretations depending on the angle from
which he approaches them. Prévert leaves it to the reader
to draw his own conclusions. Humor also offers the poet the
opportunity to hide his feelings when he does not want to
let them see.
Cinema is at the forefront of activities that have played an
important role in Prévert's poetic aesthetics. For example,
the image is the means of expression of poets but, for
Prévert, it is the ideal form, the one that comes most
naturally under his pen. He constantly switches from
subjectivity to objectivity, in the sense that he transposes
his emotions and dreams into a concrete form, images.
In Jacques Prévert's poetic world, reality, dreams and
unreality coexist harmoniously. This evolution makes
everything possible so that, in some poems, the characters
find themselves engaged in adventures where animals,
plants, objects speak, metamorphose, participate in life.
For Prévert, language represents a field of action with
innumerable possibilities because the let-go of the spoken
language allows him to satisfy both his taste for the game
and his pleasure of formal creation, a situation
incomparable for an author who grants as much
importance to what he says only the way he says it. Prévert
uses all possible resources of language to serve this
purpose and does not back down from any means to
achieve it. So much so that in his poetry we find
everything. Verve, verbal invention, happy and striking
formulas, subtle notations, unforgettable images, etc.
Playing with language is a pleasure that Prévert is not
afraid to resist. And this even at the simplest stage, that of
words, since the mere act of uttering them, of repeating
them is a joy in itself. For Prévert, words have a power that
goes beyond their meaning. In addition, it takes advantage
of similarities of sound and meaning to create comic and
unexpected stylistic effects.
Sometimes he creates new words. Not to compensate for a
lack of language that he deems too poor, but to satisfy his
taste for the game and give him the opportunity to express
his nonconformism again. Prévert uses words he created
from their opposites.
With his talent and know-how, Prévert transforms everyday
language into poetry. It is also influenced by advertising
slogans, customs, phrases and common places.
Prévert uses the assonances brilliantly. He rarely uses
them alone and prefers to incorporate them into other
processes. It plays a similar role to alliterations, a fun
source of unexpected rhythms. Repetition also plays an
important role in that it also gives rhythms at the same
time as a certain musicality to a text. Prévert does not limit
repetition to words and formulas, it also extends it to
structures. Of all the processes used by Prévert, the
enumeration is certainly the one where it achieves its
greatest success. Inventory is his most typical technique,
one where the originality of his expression manifests itself
most brilliantly, which is quite close to the cinema. Each
word corresponds to an object, each object to an image
and their successive unfolding gives an impression of
movement that is the very principle of cinema. The reader
is always left to his own devices to draw his own
conclusions and decode the illustrated image. It breaks
stereotypical associations, uses automatic writing, which is
a form of spontaneous and untouched expression of the
imagination. It also adds puns and alliterations to popular
proverbs and sayings. Generally, Prévert uses virtually no
punctuation. If he uses it, he uses it in a special way and
has nothing to do with the use that is normally done.
Prévert sings about life, its beauties and its joys.
Prévert denounces hypocrisy and malfeasance.
Some of Prévert's work has been translated into some 15
languages. The works are chosen because the translation
can make the author betray. Depending on the language,
some concepts may lose their meaning due to an
impossible translation (word games, alliterations, etc.) The
poems that best accommodate translation are those where
Prévert tells a story in plain form and where the simplicity
of the form allows one to present a value equal to the
original.

Vous aimerez peut-être aussi