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UV 104 Comptabilité
Série 6 : Éléments d’analyse financière et d’organisation comptable
Chapitre 28 : Le tableau de financement du PCG
L’étude de l’équilibre financier à une date donnée se fait en construisant un bilan fonctionnel ou un
bilan financier (approche patrimoniale centrée sur la liquidité). Pour étudier l’évolution de l’équilibre
financier dans le temps, il convient d’établir un tableau de financement.
Le tableau de financement est un tableau de flux de fonds car il recense, parmi les emplois
nouveaux et les ressources nouvelles de l’exercice, ceux qui conduisent à terme à un flux de
trésorerie.
Il existe une grande diversité de présentation des tableaux de financement (modèle proposé par
l’Ordre des Experts Comptables, modèle proposé par la Banque de France,….). Notre étude portera
sur le tableau de financement proposé par le Plan Comptable Général.
Dans le cadre du système développé de présentation des documents de synthèse, le Plan Comptable
Général propose un tableau de financement (adaptable au système de base) inspiré de la conception
fonctionnelle du bilan.
La première partie récapitule les nouveaux emplois stables et les nouvelles ressources stables de
l’exercice
La seconde partie fournit des indications sur les variations du Besoin en fonds de roulement (BFR) et
de la trésorerie nette (TN).
Cette variation résulte des flux qui affectent les ressources stables et les emplois stables. Ils sont
résumés dans le tableau ci-après :
EMPLOIS RESSOURCES
Exercice Exercice Exercice Exercice
N N-1 N N-1
Variation du fonds de roulement net global Variation du fonds de roulement net global
(ressource nette)................................................. (emploi net) .......................................................
Δ FRNG = Δ RS - Δ ES
Δ ES Δ RS
Δ RS Δ ES
Δ FRNG Δ FRNG
• Une augmentation de la valeur brute d’un emploi stable correspond à un nouvel emploi
(ex : acquisition d’immobilisation, prêt accordé) ;
• Une diminution de la valeur brute d’un emploi stable correspond à une ressource supplémentaire
(ex : remboursement d’un prêt) ;
• Une augmentation de la valeur d’une ressource stable correspond à une ressource nouvelle (ex :
nouvel emprunt, augmentation de capital) ;
• Une diminution de la valeur d’une ressource stable correspond à un emploi nouveau (ex :
remboursement d’un emprunt, réduction de capital).
L’augmentation des capitaux propres : c’est une mesure appréciée des banquiers car elle
renforce la solvabilité de l’entreprise ; elle est souvent nécessaire pour renforcer la structure
financière de l’entreprise en situation de croissance.
Les cessions d’immobilisations génèrent des ressources de financement stables nouvelles et sont
le plus souvent concomitantes aux acquisitions d’immobilisations qu’elles contribuent à financer.
L’augmentation des dettes financières : l’endettement à long terme peut s’avérer nécessaire
pour financer un important programme d’investissement, ou remédier à une insuffisance de fonds
propres. Le poids des dettes financières ne doit cependant pas être trop important par rapport aux
capitaux propres afin que les tiers disposent de garanties convenables.
Pour conserver un niveau de garantie satisfaisant les « gros » programmes d’investissement doivent
faire l’objet d’un financement mixte : augmentation de capital et emprunt.
Une augmentation des immobilisations incorporelles et corporelles est généralement interprétée
comme le signe d’une politique d’investissement dynamique.
Une augmentation des immobilisations financières peut selon le cas être interprétée comme la
mise en œuvre d’une stratégie de croissance externe (cas des prises de participations) ou, comme
un simple placement dans l’attente d’opportunités de développement (cas des autres
immobilisations financières).
Poids
Premier scénario :
Faible Important
La rentabilité de l’entreprise est bonne (CAF importante) mais la politique d’investissement (forte)
mobilise beaucoup de ressources (importance de l’augmentation des capitaux propres et des dettes
financières).
Poids
Second scénario :
Faible Important
La rentabilité de l’entreprise est faible, ce qui l’oblige à financer sa forte politique d’investissement
par des ressources externes (augmentation de capital et emprunts). Si la dynamique de
l’investissement ne permet pas une augmentation de la rentabilité à terme, l’entreprise rencontrera
des difficultés financières.
1°) Principe
La deuxième partie du tableau de financement explique la variation du FRNG à partir des variations
des postes de l’actif circulant, des dettes d’exploitation et hors exploitation, puis de la trésorerie
nette (TN) :
Δ Actif circulant hors exploitation - Δ Dettes hors d’exploitation = Δ BFR hors exploitation
Il faut de préférence disposer de deux bilans successifs avant répartition pour renseigner ce tableau.
• Si l’un des bilans est après répartition, il ne faut pas prendre en compte les dividendes à payer
qui figurent dans les dettes hors exploitation.
• Ne pas oublier :
d’ajouter les intérêts courus sur prêts aux créances hors exploitation ;
d’ajouter les intérêts courus sur emprunts aux dettes hors exploitation ;
d’ajouter les effets escomptés non échus aux créances d’exploitation ;
d’ajouter les effets escomptés non échus aux concours bancaires courants et soldes
créditeurs de banque ;
d’éliminer les écarts de conversion ACTIF et PASSIF en ramenant les créances et les
dettes concernées à leur valeur initiale.
Besoin de Dégagement de
financement financement
Si le tableau I fait ressortir une variation du FRNG qui est une ressource nette, le tableau II montre
comment cette ressource a été utilisée et se traduit donc par un emploi net d’un montant égal.
A contrario, si le tableau I fait ressortir une variation du FRNG qui est un emploi net, le tableau II
montre comment cet emploi a été compensé et se traduit donc par une ressource nette d’un
montant égal.
Exercice N
Variation "Exploitation" :
Variation des actifs d'exploitation :
Stocks et en-cours..............................................................
Avances et acomptes versés sur commandes .........................
Créances Clients, Comptes rattachés et autres créances
d'exploitation (a) ................................................................
Variation des dettes d'exploitation :
Avances et acomptes reçus sur commandes en cours..............
Dettes Fournisseurs, Comptes rattachés et autres dettes
d'exploitation (b) ................................................................
Totaux ...............................................................
A Variation nette "Exploitation" (c) ..................................
Variation "Hors exploitation" :
Variation des autres débiteurs (a) (d) .............................................
Variation des autres créditeurs (b) .................................................
Totaux ...............................................................
B. Variation nette "Hors exploitation" (c) ..........................
Total A + B :
Besoins de l'exercice en fonds de roulement .....................
ou
Dégagement net de fonds de roulement dans l'exercice......
Variation "Trésorerie"
Variation des disponibilités ............................................................
Variation des concours bancaires courants et soldes
créditeurs de banques...................................................................
Totaux ...............................................................
C. Variation nette "Trésorerie" (c)....................................
(a) Y compris charges constatées d'avance selon leur affectation à l'exploitation ou non.
(b) Y compris produits constatés d'avance selon leur affectation à l'exploitation ou non.
(c) Les montants sont assortis du signe (+) lorsque les dégagements l'emportent sur les besoins et du signe (-) dans le cas
contraire.
(d) Y compris valeurs mobilières de placement.
Nota. - Cette partie II du tableau peut être adaptée au système de base. Dans ce cas, les variations portent sur l'ensemble
des éléments ; aucune distinction n'est faite entre exploitation et hors exploitation.
Δ FRNG = Δ BFR + Δ TN
Le renforcement des ressources stables peut être une solution à condition que la variation du FRNG
que cela entraîne couvre la variation du BFR :
Δ BFR
Δ FRNG
Δ TN
L’évolution à la hausse du BFRE peut être ralentie voire inversée et déboucher sur un dégagement
en agissant sur les composantes même du BFRE :
• réduire le volume des stocks par la mise en place d’une politique de juste-à-temps ;
• accorder des escomptes aux clients pour les inciter à payer comptant ;
• négocier des délais de paiements supplémentaires auprès des fournisseurs.
Le problème est identique mais plus aigu ; il faut donc stabiliser et si possible le réduire en explorant
les mêmes voies que dans le cas précédent.
Dans
ans les deux cas il faut apporter une réponse rapide afin d’éviter une dégradation de la situation
financière qui obligerait à financer la variation du BFR par des concours bancaires courants :
Δ FRNG
Δ BFR
Δ TN
La variation de la trésorerie est une résultante des variations du FRNG et du BFR. Sur courte période
l’équilibre peut être obtenu par les concours bancaires. Sur longue période une telle configuration
d’équilibre est à proscrire car elle est extrêmement onéreuse et fragilise l’entreprise.
Sur la durée, la variation du FRNG doit être supérieure à la variation du BFR.
Au cours de l’exercice N, elle a cédé pour 200 € hors taxes un micro ordinateur acheté 1 000 € hors
taxes en N-2.
Affectations Origines
Origines
Résultat net 20 000
Report à nouveau 200
Affectations
Immobilisations Incorporelles
Frais d'établissement 3 000,00 3 000,00
Frais de recherche
Concessions, brevets,…. 30 000,00 30 000,00
Fonds commercial
Autres immobilisations incorporelles
Avances et acomptes
Immobilisations Corporelles
Terrains 71 200,00 71 200,00
Constructions 80 000,00 80 000,00
Installations techniques, matériel,….. 40 000,00 5 000,00 45 000,00
Autres immobilisations corporelles 20 000,00 1 000,00 19 000,00
Immobilisations financières
Participations
Créances rattachées à des particip.
Autres titres immobilisés 8 000,00 8 000,00
Prêts
Autres immobilisations financières 5 000,00 5 000,00
Immobilisations Incorporelles
Frais d'établissement 2 000,00 1 000,00 3 000,00
Frais de recherche
Concessions, brevets…... 10 000,00 5 000,00 15 000,00
Immobilisations Corporelles
Constructions 8 000,00 4 000,00 12 000,00
Installations techniques, matériel,….. 25 000,00 10 000,00 35 000,00
Autres immobilisations corporelles 10 000,00 5 000,00 300,00 14 700,00
Exercice Exercice
EMPLOIS RESSOURCES
N N
Total des emplois ................... 32 150 Total des ressources .............. 50 150
Variation du fonds de roulement net global Variation du fonds de roulement net global
(ressource nette)........................................ 18 000 (emploi net) ..............................................
Les documents fournis : (bilans avant répartition, tableau des immobilisatiions, tableau des amortissements,
tableau des provisions) permettent de retrouver la capacité d’autofinancement de l’exercice N par la méthode
dite additive (à partir du résultat net) :
Rubriques Sommes
(5) Comparaison des postes Emprunts N et N-1 (nets de concours bancaires courants et d’intérêts courus)
(75 000 – 2 000 – 850) – (90 000 – 8 000 – 1 200) = 72 150 - 80 800 = - 8 650 (remboursement)
Exercice N
Variation "Exploitation" :
Variation des actifs d'exploitation :
Stocks et en-cours.............................................................. (1) 200
Avances et acomptes versés sur commandes .........................
Créances Clients, Comptes rattachés et autres créances
d'exploitation (a) ................................................................ (2) 5 850
Variation des dettes d'exploitation :
Avances et acomptes reçus sur commandes en cours.............. (3) 1 200
Dettes Fournisseurs, Comptes rattachés et autres dettes
d'exploitation (b) ................................................................ (4) 4 400
Totaux ............................................................... 5 800 5 850
A Variation nette "Exploitation" (c) .................................. + 50
Variation "Hors exploitation" :
Variation des autres débiteurs (a) (d) ............................................. (5) 0
Variation des autres créditeurs (b) ................................................. (6) 10 550
Totaux ............................................................... 10 550 0
B. Variation nette "Hors exploitation" (c) .......................... - 10 550
Total A + B :
Besoins de l'exercice en fonds de roulement ..................... - 10 500
ou
Dégagement net de fonds de roulement dans l'exercice......
Variation "Trésorerie"
Variation des disponibilités ............................................................ (7) 1 500
Variation des concours bancaires courants et soldes
créditeurs de banques................................................................... (8) 6 000
Totaux ............................................................... 7 500
C. Variation nette "Trésorerie" (c).................................... - 7 500
(2) (17 000 + 450) – (23 000 + 600 - 300) = 17 450 – 23 300 = - 5 850
(Traduit une diminution d’actif circulant et par conséquent une diminution du besoin en fonds de roulement appelée
dégagement)
(4) (7 000 + 21 000 – 4 800 + 2 200) – (7 000 + 25 000 – 4 000 + 1 800) = - 4 400
(Traduit une diminution de passif circulant et une augmentation du besoin en fonds de roulement par conséquent)
Remarque :
La présence d’intérêts courus et du poste Écarts de conversion Passif dans le bilan au 31/12/2000
constituent la principale difficulté technique de cet exercice.
Concernant l’entreprise PROGEA, les intérêts courus ont donc été soustraits du poste Emprunts et
dettes auprès des établissements de crédit et ajoutés aux dettes hors exploitation.
L’énoncé indique que le poste Écarts de conversion Passif du bilan au 31/12/2000 concerne une
créance client. L’entreprise a donc à ce moment là passé l’écriture ci-après :
31/12/N-1
411 Clients 300,00
477 Différence de conversion - PASSIF 300,00
Selon inventaire
Pour ramener le poste « Créances clients et comptes rattachés » du bilan au 31/12/N-1 à sa valeur initiale, il
faut le réduire de 300 €.
Commentaire :
Globalement la variation du FRNG est une ressource nette ; il s’agit donc d’une évolution favorable.
La rentabilité de l’entreprise PROGEA est a priori bonne au regard du poids important de la capacité
d’autofinancement dans les nouvelles ressources stables de l’exercice N.
Sa politique actuelle d’investissement est cependant relativement faible mais totalement
autofinancée. L’entreprise est par ailleurs engagée dans un processus de désendettement qui devrait
encore améliorer la rentabilité.
Le tableau de financement du Plan Comptable Général est centré sur la notion de fonds de
roulement net global et laisse apparaître la trésorerie comme un résidu. Cependant, dans la réalité
la trésorerie est aujourd’hui une variable stratégique que l’entreprise se doit de maîtriser.
C’est pour cette raison que le diagnostic fourni par l’interprétation du tableau de financement est de
plus en plus souvent complété par le calcul et le suivi d’indicateurs nouveaux tels que l’Excédent de
Trésorerie d’Exploitation (1) ou par des tableaux de flux de trésorerie.
(1) L’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) est un flux de résultat L’ETE représente la part d’EBE encaissée.
L’entreprise a intérêt à ce que son ETE soit le plus élevé possible car il a vocation à financer tout ou partie des
investissements ainsi que des prélèvements que l’on pourrait qualifier d’obligatoires (intérêts, dividendes,
impôts sur les bénéfices, remboursements d’emprunt), qui d’une certaine manière s’imposent à la l’entreprise.