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LES OSCILLATEURS

Rappels théoriques

Quelques domaines concernés...


• Electromagnétisme, électronique
• Acoustique
• Microscope à force atomique, vibrations intramoléculaires
• Sismographie
• Marées : résonances selon configuration locale des côtes et des fonds
• Mouvements planétaires: libration; précession; résonances orbitales.

Exemples d'oscillateurs illustrés dans les TPs:


• circuits électriques RLC
• oscillateurs harmoniques classiques : pendule élastique (masse + ressort)
• oscillateurs électrodynamiques : haut parleur électrodynamique
• oscillateur de relaxation

1 - Oscillations libres
Les analogies existant entre les oscillateurs simples reposent sur le fait qu'ils obéissent, au moins en
première approximation, à des équations du type :
d 2u du
2
+ 2σ + ω 20 u = 0
dt dt
où u(t) est la variable oscillante
ω0 la pulsation propre du circuit
2σ le terme d'amortissement

Exemple : Pour un circuit R L C série :


R L C
2
d VC R dVC 1
2
+ + VC = 0
dt L dt LC I(t) VC (t)

Exemple : Pour un oscillateur mécanique :

d 2 x α dx K
+ + x=0 k m k
dt 2 m dt m Pour ce cas : K = 2k

Les analogies électriques et mécaniques sont indiquées dans le tableau suivant :

variable q(t) x(t)


σ R/2L α /2m
ω 20 1/LC K/m
L m
R α (frottement visqueux)

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dq dx
I= v=
dt dt
VC = q
C Félas = Kx
VL = L dI d2x
F=m
dt dt2

Les solutions de l'équation différentielle :

d 2u du ∆ = σ2− ω02
+ 2σ + ω 20 u = 0
dt 2 dt
sont :

1) si ∆ > 0 régime apériodique (ou sur-amorti):


u(t ) = u1 exp(r1t ) + u2 exp( r2 t ) avec r1 , r2 = -σ ± ∆ < 0

2) si ∆ = 0 régime critique : u( t ) = ( A + Bt ) exp( −σ t )

3) si ∆ < 0 régime pseudopériodique (ou sous-amorti):

u(t ) = u0 exp( −σ t ) cos(Ωt + ϕ ) avec Ω = − ∆ = ω 20 − σ 2

Chacune de ces 3 solutions tend asymptotiquement vers 0: elles correspondent toutes à un régime
transitoire.

Dans le régime pseudopériodique (dit oscillatoire), on définit :

- la pseudopériode T : l'intervalle de temps entre 2 maximums successif de u(t)


T=
2π avec Ω 2 = ω 20 − σ 2

- le décrément logarithmique δ : le logarithme népérien du rapport de 2 maximums consécutifs de


u(t)

u(t + T ) u0 exp[−σ (t + T )]cos [Ω(t + T ) + ϕ ] -σT


e -δ = = =e
u(t ) u0 exp( −σ t ) cos(Ωt + ϕ )

d'où sa relation avec l'amortissement σ : δ=σT avec σ = R/2L ou σ = α /2m

- la constante de temps des oscillations libres τ : l'intervalle de temps au bout duquel l'amplitude
des oscillations est réduite d'un facteur 1/e : τ =1/σ. Comme l'amplitude des oscillations est nulle
après quelques valeurs de τ, on dit qu'il caractérise la durée de vie de ces oscillations amorties.

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2 - Oscillations forcées
Le système est soumis à une excitation sinusoïdale A cosω t :
d 2u du
2
+ 2σ + ω 20 u = A cosω t
dt dt

a) Régime stationnaire
La solution stationnaire (ou de régime permanent) décrit le comportement de l'oscillateur longtemps
(t>>τ) après l'application de l'excitation sinusoïdale, une fois que le régime transitoire est
complètement éteint. Dans ce cas la fréquence d'oscillations est celle de l'excitation externe ω et
l'amplitude u0 est directement proportionnelle à l'amplitude A de l'excitation externe: u(t) = u0 cos
(ω t - φ )
A 2σω
u0 = et tgφ =
(ω 2
0 −ω 2 2
) + 4σ 2
ω2 ω 20 −ω2

φ étant le déphasage de la grandeur par rapport à l'excitation. Ci-dessous on présente la dépendance


u0(ω) et φ(ω) pour différentes valeurs de l'amortissement σ.

(u )
0 max σ=ω0/10 180
σ=ω0/5
σ=ω0/2.5
σ=ω0 φ 90
σ=2∗ω
0
u0(ω=0)

ω0 ω 0
ω
ω
0

On remarque que pour un fort amortissement (σ ≥ ω0) l'amplitude de l'oscillation u0 ne cesse de


diminuer avec la fréquence d'excitation (f = ω / 2π).
Par contre, lorsque l'amortissement est faible (σ << ω0 , voir la courbe σ =ω0 /10), pour une valeur ω
proche de ω0 l'amplitude est maximale et grande: c'est la résonance.
Pour l'oscillateur mécanique, l'amplitude du mouvement est amplifiée, parfois dangereusement.
Pour le circuit RLC, ce sont les tensions VL et VC qui prennent des valeurs importantes.
D'autre part, à ω = ω0 la variable oscillante u(t) est toujours en quadrature de phase (φ = 90°) avec
l'excitation.
Pour caractériser cette résonance on utilise une grandeur appelée facteur de qualité Q (ou de
surtension) définie comme:
énergie moyenne stocké e dans le système
Q = 2π
é nergie moyenne dé pensé e
Pour un faible amortissement (σ <<ω0) on obtient : u0 (ω 0 ) ω .
Q= = 0
u0 (ω = 0) 2σ

En particulier pour un circuit RLC, cela se traduit par:


V (ω ) max ω L 1 .
Q= C
ou Q= 0 =
Vgénérateur R ω 0 RC

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I max σ=ω /10
0
σ=ω /5
0
Imax / 2
σ=ω /2.5
0
∆ω
σ=ω
0
σ=2∗ω
0

ω ω
0

Si l'on prend comme grandeur résonnante le courant dans le circuit, on détermine le facteur de
qualité à partir de la courbe I(ω) comme :
ω0
Q=
∆ω
où ω0 correspond à la pulsation pour laquelle I(ω) est maximal (Imax)et ∆ω la différence entre les
pulsations pour lesquelles : I (ω ) =I max / 2 .

En résumé, le facteur de qualité est d'autant plus grand que l'amortissement est faible. Ordre de
grandeur : pour un bon oscillateur mécanique (tels que ceux que l'on utilise en sismographie) Q
dépasse la valeur de 1000. Certains oscillateurs mécaniques tel que les quartz ont des facteurs de
qualité qui atteignent 105.

b) Régime transitoire

Le régime transitoire s'intéresse aux premiers instants après l'application de l'excitation. La solution
générale comprendra en dehors du terme de régime permanent, un terme qui s'annulera aux temps
longs. Ce 2éme terme dépend des conditions initiales (position et vitesse).

Si l'oscillateur est au repos à t=0 (u(0)=0 et u(0) = 0 ) et pour un faible amortissement on obtient :
 ω 
u(t ) = u0 cos(ωt − φ ) − exp( −σ t ) 0 cos(Ωt − θ )
 Ω 
stationnaire transitoire
avec Ω la pulsation de l'oscillation libre Ω = ω 20 − σ 2 et θ = σ (ω 0 + ω ) .
2 2

2 2
Ω(ω 0 − ω )

Deux cas particuliers nous intéressent :


- si la fréquence d'excitation est exactement égale à la fréquence propre ω = ω_ (donc à la résonance)
A
u résonance (t ) ≅
2σω 0
[1 − exp( −σ t )]sin ω 0 t
Dans ce cas l'amplitude croit continuellement de 0 jusqu'à sa valeur finale, de régime stationnaire.

- si la fréquence d'excitation est proche de la fréquence propre ∆ω =(ω 0 − ω )<<ω 0 et si l'on


regarde peu après l'application du signal t << τ (donc exp(-σ t) ≅ 1 ) on observe un phénomène de
"battements" : une oscillation d'une fréquence moyenne "rapide" ω m = ω 0 + ω ayant l'amplitude
2
modulée à la fréquence "lente" ω ∆ω .
b =
2

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A  ∆ω  ω + ω 
ubattements ( t ) ≅ sin t  sin 0 t −φ
 2   2 
ω0 (∆ω ) 2
+σ2

Intuitivement on peut considérer les battements comme dues à une compétition entre la fréquence
propre de l'oscillateur et la fréquence imposée de l'excitation : l'oscillateur "préférerait" osciller à sa
fréquence propre ω0 mais il est obligé de se déplacer à la fréquence ω. Pour cela la force externe
agit à certains moments avec une phase relative qui permet d'augmenter l'amplitude d'oscillation et
à d'autres moments avec une phase opposée diminuant les oscillations. A cause de l'amortissement
l'oscillateur ajuste progressivement sa phase par rapport à l'excitation, pour arriver après un temps
suffisamment long (t>>τ) en régime stationnaire à osciller à la fréquence ω.

urésonance(t) ubattements(t)

t t

3 - Oscillations couplées - Système à 2 oscillateurs


Le mouvement ordinaire d'un système à 2 degrés de libertés n'est pas une oscillation harmonique,
cependant on peut montrer que le plus compliqué de ces mouvements est simplement une
superposition des 2 mouvements harmoniques simples et indépendants que l'on appelle des modes
normaux.
Si le système est soumis à une excitation sinusoïdale, on obtient une résonance à chaque fois que la
fréquence d'excitation est proche de la fréquence d'un mode.

Pour obtenir les fréquences correspondantes aux modes normaux (appelées aussi fréquences
propres), il suffit d'écrire les équations décrivant le système en mouvement libre et de poser la
condition que toutes les éléments du système oscillent à la même fréquence (ceci est vrai si et
seulement si le système est sur un mode normal).

Dans les TP, on étudiera 3 types d'oscillateurs couplés et pour ceci on détaille les équations.

Oscillations mécaniques

k
ω 20 =
m
k m k' m k d 2 x1 k' k'
+ (ω 20 + ) x1 = x2
dt 2 m m
x1 x2 d 2 x2 k' k'
+ (ω 20 + ) x 2 = x1
dt 2 m m

Oscillations électriques couplées par capacité


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L C C L On applique 2 fois la loi des mailles :

 1  1 1 1
V1 V2 j ω L −  +   I 1 − I2 = 0
I1
Γ
I2  
ω C Γ   jω Γ
I1 - I 2
1  1  1 1
− I 1 + j ω L −  +   I 2 = 0
jω Γ  ω  C Γ

Oscillations électriques couplées par mutuelle inductance

C M C On applique 2 fois la loi des mailles :


 1 
j ω L1 −  I 1 + jω MI 2 = 0
 ω C
I1 (t) L1 L2 I2 (t)
 1 
jω MI 1 + j ω L2 −  I2 = 0
 ω C

En cherchant des solutions de la forme :


x1 (ou I 1 ) = A1 exp(− jω t ) et x 2 ( ou I 2 ) = A2 exp( − jω t )

on trouve deux solutions :


a) k ou 1
ω1 = ω 0 = ω1 = ω 0 =
m LC
Les déplacements des deux masses (pour l'oscillateur mécanique) et les tensions V1 et V2 (pour
l'oscillateur électrique) sont de même amplitude et en phase.

b) 2k ' ou 2 C'
ω 2 = ω 0 1+ ω 2 = ω 0 1+
k Γ
Les déplacements des deux masses (pour l'oscillateur mécanique) et les tensions V1 et V2 (pour
l'oscillateur électrique) sont de même amplitude mais en opposition de phase.
On peut généraliser pour un système de N oscillateurs couplés : on aura N modes normaux, la
fréquence d'un mode n étant donnée par:

ω n = 2ω 0 sin
2 ( N + 1)

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