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Courte BIO (Hennie CLAUDE)

Obsédée par le pouvoir des mots, j'ai passé ma vie à remplir des cahiers de poésie, de romans de biographies
historiques.
On m'appelait encore Nadia…
Curieuse de tout, j'ai eu un parcours professionnel atypique, passant par l'enseignement, les travaux publics,
l'imprimerie et les cabinets de traductions.
Puis, j'ai repris des études d'Histoire et de théologie avant de donner des conférences sur le Moyen Âge,
Tout en militant pour le bien-être d'autrui et de notre planète Terre, en général.

INTRODUCTION.(Hennie CLAUDE)

Lecture, écriture, musique, peinture, dessin, BD, je pratique ces arts par passion depuis toujours.

UN JEU ETRANGE.

Tu t'éveilles au-dessus de Calais ou Capri,


Réclames un café noir à l'hôtesse qui souri.
Penses-tu déjà à moi par-delà les nuages ?
Dans tes yeux, flottent-ils de merveilleux mirages ?

Tu questionnes le steward :"Quand sera-t-on à Paris ?"


Moi déjà, je t'attends à Roissy ou Orly.
L'angoisse aux creux des reins, lunettes noires sur le nez.
Je surveille les pendules, les tableaux d'arrivées.

On joue un jeu étrange du style poker menteur


Je t'appelle : "Dis, tu viens ?" Tu arrives et j'ai peur.
Peur de toi, peur de moi - Des mots qu'on ne dit pas.
Tiendrons-nous ainsi entre silences et émois ?

Les minutes s'égrènent d'un chapelet mortel


Au gré de secondes folles trop souvent infidèles
Je revois tes regards, copie de mes écarts
Et tes sourires polis semblables à mes égards.

On joue un jeu étrange qui pétille et meurtrit


Et dont le mal bizarre donne un sens à nos vies.
V.I.P. en transit entre désirs et charme
Apaise mes passions, relativise mes drames.

La gomme macule le sol dans un bruit infernal


Une frénésie soudaine agite le terminal.
Se bousculent sans logique les mots que je veux dire
Tout de suite étouffés entre bagages et rires.

Coca light - Café noir à la cafétéria.


J'aime ton sourire bohème qui illumine mes pas.
Tes dérives, tes excès qui pimentent ma vie
Et tes rêves turquoises que je trouve si jolis.

On vit un rêve étrange à l'abri des regards


Une relation que les autres trouveraient bizarre.
Faute de paroles sensées, je fonds dans tes sourires
Guette tes expressions et provoque tes fous rires.

Là où ta main me touche s'écoulent mes blessures


Ta force douce et ferme m'étreint et me rassure
Je panse avec pudeur les marques de tes pleurs,
J'efface les cicatrices, te pardonne mes erreurs.

Bras dessus, bras dessous, du Louvre à Beaubourg


La Seine pour seul témoin de nos si beaux discours
Aux terrasses l'été, dans ton repaire l'hiver
Seuls parmi la foule, on s'offre à maux ouverts.

On joue un jeu étrange dont j'ignore le nom


Espace privilégié entre deux avions.
Tu te rendors peut-être sur le vol de vingt heures.
Je remets des lunettes sur mes yeux et mon coeur.

Hennie CLAUDE

LES JOURS PIRES.

Ah ! Te revoilà, toi !
Je t'avais pourtant dit de ne jamais revenir,
De t'en aller très loin sans laisser de souvenirs.
Eh non ! Te revoilà.

Immuable, impavide, tu t'imposes


Obstiné.
Tu t'installes benoîtement,
L'air de ne pas y toucher.
Je te connais trop bien avec tes yeux de pluie.
Dans la nuit, ton haleine couvre les fleurs de givre.
Avec ta chevelure rousse, tu joues la séduction,
mais de ton nez s'exhale une terrible bise,
un baiser qui me glace et le corps et les os.
Être néfaste ! Même le printemps te craint.
Il n'ose plus s'imposer et te cède son tour.
Tu grignotes l'été en bien des occasions.
De tempêtes en averses, tu en obtiens raison.

Puissent Éole et Zéphyr un jour te saisir et sur une île déserte


T'envoyer croupir.
Alors, nos âtres resteraient fleuries,
Les bûches danseraient, célébrant leur sursis.
Mais tu es là.

Complice de l'hiver, tu prépares les neiges


Et les journées glacées.
Grand ami de la nuit qui dort le matin tard,
Qui ne se lève qu'à peine,
Qui à cinq heures sonnées, retombe sur nos plaines.

Te voilà revenu, rien ne peut t'arrêter.


Le soleil blafard ne peut te transporter d'un rayon fulgurant
qui crèverait tes nuages.

Arrogant, tu t'invites, raccourcit nos journées,


rafraîchit nos soirées.
Déjà, nous avons froid et nous sommes mouillés, à l'heure
Où l'été n'est pas même achevé.

Hennie CLAUDE

VOYAGE EN SOLITAIRE

L'Océan se fracassait par paquets sur les écueils. 


La falaise grondait. Son ventre de pierres recrachait l'écume.
Le vent de l'Atlantique me poissait les joues d'embruns.
Seule avec mes deux chiens, je savourais l'instant, quand une idée absurde me traversa l'esprit. L'image d'une
terre plate...
Une sensation de victoire pareillement grotesque m'emplit alors de joie...
Comme si je venais d'accomplir un long voyage, ma folie me chuchota : "Ça y est ! Tu es au bout du monde".

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