ficier son pays de I'expérience qu'il avait acquise dans Ie domaine de Dans la période suivante (1906-1914), les problèmes
les problèmes du volume et de
I'enseignement, pour faire accepter et triompher cette architecture I'espace, qui avait déjà reçu antérieurement d'heureuses solutions, nouvelle dont il avait été I'un des premiers et principaux précurseurs. requièrent davantage I'attention de I'architecte. Les intentions orne- L'occasion de réaliser ce rêve se présenta. En 1925, Emile Vander- mentales, dans certains détails, subsistent, mais I'ornement est épuré velde, Camille Huysmans, Joseph Wauters étaient ministres. Déj~ et réduit au minimum (intérieur de la maison Esche à Lauterbach). En entre 1912 et 1914, appuyés par Octave Maus et Fierens-Gevaert même tem ps, la fonction devient déterminante et Ie cóté plastique notamment, ils avaient agi auprès du Gouvernement d'alors pour de I'ceuvre acquiert une importanee de plus en plus grande. Citons doter la Belgique d'un enseignement supérieur des arts décoratifs Ie théatre du Werkbund à Cologne, Ie projet du musée d'Erfurt et sous la direction de van de Velde. L'idée fut réalisée et I'école fut Ie projet du monument Nietzsche ~ Weimar (I). fondée en 1926. Elle fut installée, avec un budget restreint, dans des La troisième manière, la manière actuelle, nous a valu déjà de batiments de l'Abbaye de la Cambre menaçant ruine. Mais I'initiative magnifiques réalisations en Hollande, à Hanovre, ~ Hambourg, en privée intervint. La donation Errera, " les Amis de l'lnstitut Supérieur Belgique enfin. Depuis 1922, les préoccupations d'une plastique déter, ) des Arts Décoratifs " entre autres, assurèrent au nouvel établissement minée par I'adaptation absolue de I'objet ou du batiment à sa fonction les moyens qui lui manquaient. Par la création de eet institut, I'archi- essentielIe, du matériau au c1imat et au paysage environnant, urbain tecture et I'art décoratif modernes ont définitivement conquis droit ou agreste, sont dominantes. La stylisation est proscrite et I'ceuvre de cité en Belgique. est si parfaitement plastique qu'elle peut être considérée, sous n'im- porte quel angle, comme une sculpture. L'équilibre des masses consti- tutives, la nature et Ie coloris des matériaux employés, la distribution des surfaces, I'orientation et I'éclairage même, concourent au but qui On peut distinguer, dans la production de van de Velde, trois est atteint : I'harmonie. Cette période marque Ie sommet d'une évO- périodes. La première (1896-1906) se caractérise par une recherche lution constante, accomplie pendant trente-cinq années, sans retour de la ligne décorative. Ce n'était déj~ plus Ie modern-style de en arrière, sans défaillance. C'est de cette période que je présenterai Serrurier-Bovy et de Horta chez qui la ligne, souvent arbitrairement les principaux exemples. ornementale, ne visait qu'~ une recherche d'élégance nouvelle, souvent située sur la limite entre Ie raisonnable et la fantaisie. La Iigne de van Projet pour la rive gauche de l'Escaut à Anvers (pI. I). 11 ne m'appar- de Velde, au contraire, si décorative qu'elle fût, était logiquement tie nt pas de rechercher les raisons pour lesquelles ce projet ne fut pas étudiée et, par cette intuition que Ie raisonnement et Ie calcul renfor- réalisé. S'i1 pouvait I'être un jour, les puissantes constructions de cent, elle atteignait, en même temps qu'à la grandeur, ~ une sensibilit6 van de Velde ajouteraient un chapitre brillant à I'histoire de la Ville raffinée. L'installation et la décoration intérieure du musée Folkwang d'Anvers. Je trouve dans cette ceuvre tous les éléments caract6- de Hagen en est un des meilleurs exemples. Le salon de repos pour ristiques d'une race dont I'esprit positif ne détruit pas les aspirations un musée ~ l'Exposition de Dresde (1906) est Ie point culminant de cette période. (I) La guerre a empêché la réalisation de ces deux projets.