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MAURICE BLANCEOT. L’Amitié nf GALLIMARD 68 DAMITie Jeotvement pa site des rppurtsexrénement multpis des interdit, le menace? Traduiro, mise 2n « ceuvr>» de la différence. v ( Traduire Savons-nous tout se que sous devon: aus triduct encore, Ja traduction? i avars de la gratitude 4 dans cette énigme qu’ cicuse, un peu dédeigneuse, re sommes pas en mesure essai de Walter Benjumin, olt cet le trai parle: un, le: « Narraches 1, Wales Beajamic, a Gone Bence 7 vawrrré imi Babel, tirer part! ef profit irociquement du chitment cékste qui sépare le: hommes par la confiasion des lengues. Jadis on crosait pouvoir remoater ainsi i quelque langage criginsire, parole sugréme quril edt sufi de parler peur dire vai. Benjamin retien: quelqse chose de ce réve, Les langues, nore-tell, vient toutes Ja méme mais nor pas sur le méme mods. Quand fe da(Brapet quand je discaanie vse la meme chose selor un moce diffgreat, Prises une & un, les langues sont incompletes. Perla traducion, je ne me comtecte par un autre, une Voie per une autre vois, mais Iangage oupédieu: qui sersit Vaurmorie ou T ‘mire de tous ces mode: de visée différents et qui paclerait idéale~ ‘mare a la joaction du mystire réconeflié de tout aries par toutes chaque cracucteur; les langues en firectioa de ce langage ublime, actesté ions chaque langue présente, en ce qu'elle recile @averir et doat fa traduction sesuisit. Ge qui ext visiblement un jeu _utopicue didées, puisqv’on pose que chaque Imgage strait un seul et méme mode de ‘ ‘de méme signification, et que t devenis complémencaires, suggére autre chose : tout traducteur vit de la différence des, innnaes, tous, waduniga ef Tote sur cee ‘Eq FOUUivast, apparenment dans le premier cas, or efface, ve ‘exiging de Iaesoees i Te second cas, eu béndfce de Posurre, Poriginelisé des deux langues; cans tous les cas, quelque chose 5: perdu.) A la vérié, la traduction n’est mullement Gusdade a Anperdee la dieence det elle x eu contnire tion aussi, quand ‘ment les deux langages en vient 3 capprocher or puissance d’unifca:ion Hercule resserrant les deux tives Jouve west en age ct en dignité le, de quelque fagon dissoaibie, Pace raduite que signe originellement a cette diffrence, 5 pot ‘Sempre, parfois port la délivrer purement, parfois 2our la captiver ‘péniblement. Quant aux chefi-d'ouvre cles appartenaat & une langue i ne soat vivants que traduitss ague originale cile-méme, somme ‘on: de plus propre: toujours retraduits ctiecoaduit vers leur étrangeté dorigine. a ia d'une singuire oviginalité, précisément Id oft en revendiquer aucune. Tl est le maitre secret de la fans I sienne, par les change~ pporte, ume préserce de silon veut que Peeuv-e tradvite ressemtle & Yauvre i traduire, p Vamrse il n’y a pas de traduction littéraie possible. Il s'agit, bien dasa tage, d'une identité @ partic d'une alseitt : la méme crwre dans denx Imgues étrangtres et en raison de leur étrangené et en rendant, per IA, visible ce qui fait que cette ceavre sera oujours art, mouvement doxt il faut précisérient tier la Jumire qui Glsiresa, 2ar transparence, Ja traduction. ‘Oni, Ie traducteur est un homme étrange, nostalgique, qui seosent, A tite: de manque, dans sa propre langue, tout ce que Pourre originale (qu'il ne peut du reste tout & fait atteinire, “peésences. De Ib qwau jours, traduiant, plus en ippattieat qu'embarrassé 2 voit ras seulement le) pour rejoindre tol exe écranger domianteur, mais cest cu'll posséde désornais, ce lingage fangais str un mode privaiif et ricke cepeadant de cette privation qu'il ui faut combler par les ressources d'une autre langue, elle-méme rendu autre en Poeuve unique o& elle se rassemble momentanément. Benjamin cite, sur une théorke de Rucolf Panavitz, ceci qui quiest dangerenseren: atirante. Elle laise entendre que chaque langue pourrsit devenir toutes les autres, dtu moirs se déplicer sans Commage dans toutes sortes de ditectiozs xouvelies; elle suppose que le traducteur tronvera assez de ressources dans Pourrage & traduire et assez. d’autorité en lui-méme pour provo- quer cette mutation brusque;elle suppos: enfin uae traduction @autant plus libre et plus novatice qu'elle sera capable dune TRADUIRE B alié verbile ou sytexique, ce qui, &la limite, ction inutle, 1) Pomme faseiné pac ta pulsance de traductions @'Arsigone & d'dipe faren: presque atiste et velonnices, conde aveo une formeté ndexible pur le dessein, non grec en dllemand, ni de recondiuie la lemande sux sou:~ es grecyues, mais @unifier les 4 ces représentant Tune Iss vicissitudes de TOccident, “autre zelles de YOrient, ‘otal et pur. Le résultac es: presque ue les deux langues uns entente ies fordamensle qu'elle se substitue an wre eatre elles si proforde, un song ov qu'elle Torigize d'un nouveau sers, Cela est d’un comprend Ie rire glacé de Grethe. De Dron Acmme qui w’éiait plus ni patie savancat vémérairement vers ce centre ot il creyait trouver rrissembié le pur pouvoir d'unifc ui par domer sens, e1 dehors de tout sens déterming (Que cette sentation soit venze a HOlderlin par la tradvetion, on Ie comprend; plus secret des éerivains — avec cette conviction que en fin de compte, folie.

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