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revue
Actualités technologiques
du Groupe ABB
Les réseaux
électriques du futur
Les lumières de la ville qui font scin-
tiller la couverture de cette Revue ABB
illustrent bien notre dépendance à
l’énergie électrique. Vue du ciel, l’élec-
tricité est sans doute la première mani-
festation de l’activité humaine sur la
Terre. Elle est désormais quasi omni-
présente dans notre économie. Pour
bâtir les réseaux énergétiques de de-
main, la chaîne qui relie producteurs
et consommateurs doit relever quatre
grands défis : capacité, fiabilité, effica-
cité et pérennité. Ce sont aussi les fils
conducteurs de l’innovation ABB en
matière de réseaux intelligents.
fiables 57
pour contrer les chutes de tension.
Pôle position
Pôle PT1 : un concentré d’innovation pour la technologie de
coupure dans le vide
63 La cinquantaine en grande forme
Les transformateurs restent dans la force de l’âge avec la
maintenance proactive TrafoAsset ManagementTM d’ABB.
avisée 76
l’état fonctionnel des machines et procédés industriels.
De l’intelligence au compteur
Une centrale de mesure communicante
79 Les couleurs de l’intuition
Deux produits domotiques et immotiques d’ABB sont
lauréats du prestigieux concours mondial de design
Red Dot Award.
Sommaire 3
Éditorial
Chers lecteurs,
Un nouveau principe éclaire notre rapport à la desserte. Même si ces derniers investiront les
l’action : « l’important, ce n’est pas de travailler moindres recoins, la masse de données fournies
plus, mais mieux » ! De fait, le temps et l’éner- par l’instrumentation existante est d’ores et
gie que nous déployons à analyser nos métho- déjà impressionnante. Conséquence, il ne s’agit
des de travail est souvent plus bénéfique que pas tant d’équiper davantage le réseau mais
notre ardeur à la tâche, sans changer de fusil d’assurer l’échange et le partage de ces don-
d’épaule. Ce qui vaut pour chacun s’appli- nées, et de piloter les nœuds qui en sont le
que aussi aux grands systèmes. Prenons les centre névralgique.
réseaux de transport et de distribution : faire Certains de ces sujets ont constitué la trame
progresser leur mode d’exploitation ne va pas d’une précédente édition de la Revue ABB,
sans se poser la question de gérer au mieux intitulée « Puissance utile ». Ce numéro reprend
cette évolution. Peut-on accepter de pousser le flambeau en abordant les grandes thémati-
les infrastructures existantes aux limites de leur ques liées aux réseaux intelligents. Côté trans-
capacité, au risque d’exposer le client final à port, HVDC Light® est la technologie reine pour
des pannes à répétition et des délestages sau- raccorder les parcs éoliens tout en améliorant la
vages ? Ne vaut-il pas mieux leur greffer plus stabilité du réseau par sa maîtrise de la puis-
d’« intelligence » ? sance réactive. Une technique de stockage
Les réseaux électriques sont de plus en plus d’avantgarde, permettant de pallier temporai-
sollicités, sous l’effet conjugué de l’augmentation rement l’intermittence des renouvelables, est
de la consommation totale d’énergie, de l’ouver- également présentée.
ture des marchés à la concurrence et de la part La conduite des opérations fait aussi l’objet de
croissante des renouvelables dans le bouquet plusieurs articles se penchant sur les progrès
énergétique. Or les énergies éolienne et solaire de la gestion de réseau, sous le double prisme
sont par nature intermittentes et difficilement du logiciel et de la technologie. Pour autant, que
prévisibles ; pis, elles sont souvent produites loin dire d’un système de contrôle-commande, aussi
des lieux de consommation, là où les infrastruc- bon soit-il, si, sur le terrain, les équipements sont
tures locales sont moins robustes. Pour y remé- contre-performants ? D’où notre intérêt pour la
dier, de nouveaux profils du consommateur et du maintenance des transformateurs et les avan-
réseau de distribution se dessinent : le premier cées des appareillages moyenne tension.
devient producteur actif ou « prosommateur », et En bout de chaîne, le compteur électronique
le second, fédérateur d’une myriade de petites renseigne instantanément le particulier sur ses
productions décentralisées. usages, préfigurant de nouveaux modèles de
La règle du « travailler plus » reviendrait à com- facturation qui permettront de diminuer les poin-
penser cette variabilité accrue de la production tes électriques. Enfin, une gestion intuitive de la
en augmentant les réserves tournantes. Cette consommation aide les propriétaires à économi-
stratégie n’a pas seulement un coût ; elle peut ser l’énergie.
aussi annuler en partie les gains écologiques Puisse cette Revue ABB mettre en lumière
de la production renouvelable. Le parti pris de notre capacité à faire de l’ensemble des parties
l’intelligence adopte une vision plus globale du prenantes de la filière, du gestionnaire de réseau
transport électrique. Alors que le système de de transport au client, les grands bâtisseurs des
conduite d’un réseau traditionnel considère la réseaux électriques du XXIe siècle !
demande d’électricité comme « établie », les
réseaux intelligents inciteront de plus en plus Bonne lecture,
les usagers à adapter leur courbe de charge à
la disponibilité des ressources.
L’aptitude d’un système de conduite à prendre
des décisions optimales dépend de la connais-
sance précise et instantanée de l’état du réseau. Peter Terwiesch
Point de départ de la collecte de données : les Directeur des technologies
capteurs placés en des endroits stratégiques de ABB Ltd.
A
ujourd’hui encore, plus de répondre à quatre grandes exigences
40 % de l’énergie électrique sociétales : principale source
mondiale est produite à partir – capacité
du charbon, ce qui en fait la pre- – fiabilité d’émissions de
mière émettrice de CO2. Ce constat, relayé
par l’ascension fulgurante de la consom-
– efficacité
– pérennité
CO 2.
mation, réclame d’ambitieuses mutations.
Capacité de production partie de la face émergée de l’iceberg : c’est
Pour relever ces défis, de nouvelles solu- Rien ne bridant notre soif énergétique, on le grand nombre de microcoupures qui
tions devront être mises en œuvre, tout au peut s’attendre à ce que la consommation pèse le plus sur l’économie. Une récente
long de la chaîne de valeur électrique. Si la d’électricité augmente considérablement à étude menée aux États-Unis révèle que le
production est appelée à augmenter, il lui l’avenir. Si les prévisions de l’Agence Inter- manque de fiabilité des systèmes électri-
faut en même temps réduire ses émissions nationale de l’Énergie (AIE) se confirment, ques coûte 80 milliards de dollars par an au
de gaz à effet de serre. Bref, transport, dis- nous aurons besoin chaque semaine de pays [1].
tribution et consommation doivent gagner raccorder au réseau une nouvelle centrale Un approvisionnement électrique plus fiable
en efficacité. de 1 gigawatt, avec toute l’infrastructure ne concourt pas seulement au bon état de
Nos modes actuels de production, de associée. Et cette perspective vaut pour les santé de l’économie et à l’amélioration de la
transport et d’exploitation de l’énergie élec- 20 années à venir ! Le système électrique qualité de vie, mais aussi à la lutte contre le
trique sont contre-performants. Pour preu- de demain devra être en mesure de faire dérèglement climatique. En effet, un systè-
ve, près de 80 % de l’électricité se perd sur face à cet accroissement de capacité de me électrique capable de gérer en toute
le trajet qui relie producteur d’énergie pri- façon économique. sécurité les perturbations et de stabiliser le
maire et consommateur final. réseau fait moins appel aux centrales de
Bien que le taux de croissance de la pro- Fiabilité de fourniture production d’appoint et limite ainsi les émis-
duction d’énergies renouvelables (EnR) soit Plus la quantité d’électricité transportée est sions polluantes.
élevé, la part des EnR dans le mix énergéti- importante, plus le système se rapproche
que global reste modique. Ces énergies, en de ses limites de stabilité. En parallèle, toute Efficacité énergétique
particulier celles provenant de sources inter- interruption de fourniture (grande panne ou Les projections de l’AIE montrent qu’une
mittentes et variables (éolienne et solaire), incident mineur) est de moins en moins utilisation plus efficace de l’énergie a davan-
posent des défis supplémentaires dont l’un, acceptable. tage de chances d’aboutir à une réduction
et non des moindres, est la disponibilité ; La fiabilité du système électrique a toujours des émissions de CO2 dans les 20 prochai-
celle-ci met en lumière la nécessité du sto- été une priorité des ingénieurs ; elle s’est nes années que toute la panoplie d’enga-
ckage de l’énergie et de systèmes permet- d’ailleurs considérablement améliorée au gements et de mesures réunis [2].
tant de coordonner les sources de pro- cours des dernières décennies. Pour autant, Toutefois, d’après une étude conjointe du
duction disponibles avec les « puits de les interruptions demeurent un risque réel. Programme des Nations Unies pour l’Envi-
consommation ». Cette double exigence Les pannes en cascade qui plongent tout ronnement (PNUE) et de New Energy Fi-
d’intégration croissante des EnR et d’amé- un pays dans le noir ne sont qu’une infime nance [3], sur les 119 milliards de dollars
Maillage intelligent 7
Doper la production et le transport pour un meilleur usage de l’électricité
d’économies
Énergie disponible
80 % de pertes
30 %
Réduction des
Amélioration des Amélioration de Amélioration pertes, amélioration
rendements l’acheminement de la combustion des performances Amélioration Automatisation
productifs des postes de la productivité du bâtiment
L’efficacité énergétique, d’un bout à l’autre de la chaîne électrique, permet de réduire les pertes de 30 %.
investis dans les énergies propres en 2008, Le Parlement européen a voté, en juillet
Accroître la fiabilité seul 1,8 milliard a été déboursé pour amé- 2009, un règlement fixant de nouvelles
liorer l’efficacité énergétique. classes de rendement pour la plupart des
de l’approvisionne- La frilosité des investisseurs dans ce do- moteurs électriques industriels. Si cette
ment électrique maine est déconcertante. En effet, ce type
d’investissement s’amortit généralement en
mesure phare est presque passée inaper-
çue, elle devrait pourtant permettre d’éco-
contribue à la moins de deux ans, du fait des économies nomiser 135 TWh (milliards de kilowattheu-
d’énergie ; dans n’importe quel autre sec- res) par an d’ici à 2020 en Europe, soit le
bonne marche de teur, un retour sur investissement aussi ra- triple des économies attendues du retrait
l’économie et à pide mettrait le marché en ébullition. Le
manque d’information des ménages, des
programmé des ampoules à incandescence
ou encore l’équivalent de la consommation
une meilleure entreprises et des pouvoirs publics en ma- électrique totale de la Suède (132 TWh) en
tière d’équipements écoperformants est un 2007.
qualité de vie, et obstacle majeur. Facteur aggravant : la
Maillage intelligent 9
Que la lumière soit ...
intelligente
ENRIQUE SANTACANA, BAZMI HUSAIN, FRIEDRICH PINNEKAMP, PER
Les futures autoroutes HALVARSSON, GARY RACKLIFFE, LE TANG, XIAOMING FENG – Les réseaux
d’une électricité propre, électriques sont des infrastructures stratégiques pour toutes les
sociétés modernes. Pourtant, nombre d’entre eux souffrent de vétusté
sûre et durable et de contraintes d’exploitation inimaginables à l’époque lointaine de
leur installation. Ils doivent à présent se muer en réseaux intelligents
pour relever les défis posés par le monde développé et les pays en
développement : accroissement de la demande, nécessité d’améliorer
les rendements de conversion ainsi que l’efficacité de la distribution et
de la consommation, fourniture d’une électricité de grande qualité et
intégration des ressources renouvelables, gage de développement
durable. Le terme « réseau intelligent » (RI) a souvent été utilisé par les
énergéticiens au cours des dernières années pour désigner
l’informatisation des systèmes existants ; or les réseaux peuvent devenir
intelligents en s’appuyant sur des technologies matures ou émergentes.
Il faudra du temps pour surmonter de nombreux obstacles d’ordre
technique, logistique, réglementaire et sécuritaire (confidentialité des
données et droit des consommateurs).
Chine
Europe et Amérique
du Nord
94 % 177 %
5.4 % 26 %
Inde
Moyen-Orient et
Afrique
89 % 140 %
Amérique du Sud 116 % 261 %
48 % 78 %
Demande d’énergie primaire Source : valeurs calculées par ABB à partir du scénario de référence
Demande d’électricité AIE 2007–2030 (WEO-2009)
L
ors de la réunion annuelle de l’As- une production locale à haut rendement, l’Agence internationale de l’Énergie (AIE), la
sociation nationale des Gouver- peu ou pas émettrice de carbone ; consommation mondiale d’électricité aug-
neurs, aux États-Unis, en février – Fiable : le réseau doit être sûr et la mente deux fois plus vite que la demande
2009, le responsable d’un grand qualité de la desserte garantie. Il lui faut d’énergie primaire ➔ 1, l’Asie étant le pre-
groupe énergétique a commencé par évoluer au diapason de l’ère numérique mier moteur de cette croissance ➔ 2. Faire
avouer qu’il ne savait pas ce que recouvrait tout en se protégeant des risques et face à cette explosion de la demande obli-
exactement le terme de « réseau intelli- aléas qui en découlent ; gera à mettre chaque semaine en service
gent 1 » [1]… au grand soulagement des – Économique : l’innovation, la gestion une nouvelle centrale de 1 GW, avec toute
nombreux professionnels qui partageaient efficace de l’énergie, la libre concur- son infrastructure, pendant les 20 prochai-
secrètement son ignorance ! rence et la soumission aux mêmes nes années !
La définition du concept varie effectivement règles doivent garantir des coûts
d’un pays à l’autre. Pour être qualifié d’« in- optimisés, au bénéfice de tous les L’informatisation de la société va aussi de
telligent » aux États-Unis, par exemple, un utilisateurs. pair avec la fourniture fiable d’une électri-
réseau doit réunir les caractéristiques sui- cité de qualité. À l’inverse, un manque de
vantes [2–6] : La Chine, une des économies les plus gour- fiabilité peut engendrer d’énormes pertes
– Être capable d’autocicatrisation après mandes en énergie de la planète, n’est pas financières. Si l’on en croit un rapport du
une perturbation ; en reste : selon la Commission mixte sino- Laboratoire national Lawrence Berkeley de
– Faire participer le client à la gestion américaine sur l’énergie propre (JUCCCE) 2005, le coût des perturbations du sys-
active de la demande ; [8], « le réseau intelligent est un système de tème électrique aux États-Unis totalise à
– Résister aux attaques physiques et transport et de distribution d’électricité qui l’année 80 milliards de dollars, la majeure
cybernétiques ; intègre à la fois des éléments classiques et partie (52 milliards) étant due à des coupu-
– Fournir une électricité de qualité pour novateurs du génie électrique, des techni- res brèves. Le nombre d’incidents, de 2002
répondre aux besoins du XXIe siècle ; ques complexes de détection, de mesure à juillet 2008, est repris en ➔ 3. Par ailleurs,
– Accueillir tous les moyens de production et de suivi, et des technologies de l’infor- le risque d’attaques terroristes sur les actifs
et de stockage ; mation et de la communication en vue physiques ou ressources logiques des ré-
– Assimiler de nouveaux produits, d’améliorer les performances du réseau et seaux renforce le besoin de systèmes plus
services et marchés ; d’offrir un large éventail de nouveaux servi- robustes et autocicatrisants.
– Optimiser l’utilisation des actifs et leur ces à la clientèle. Un RI n’est pas défini par L’environnement est une autre priorité : le
efficacité opérationnelle. les technologies qu’il intègre, mais plutôt CO2 est responsable de 80 % de l’impact
par ce qu’il peut faire » [8]. total des gaz à effet de serre et la produc-
En Europe, un rapport de la Commission [7] tion d’électricité en est la principale source
définit les quatre qualités attendues du ré- Les besoins d’émission. La figure ➔ 4 compare la
seau intelligent : L’électricité est la forme d’énergie la plus
– Flexible : le RI doit répondre aux besoins polyvalente et la plus universelle au monde :
Note
des clients tout en s’adaptant aux plus de cinq milliards d’individus y ont ac- 1 On préfère parfois à ce terme celui de « réseau
évolutions et défis à venir ; cès et ce chiffre ne peut qu’augmenter. Le communicant » ou « réseau du futur ».
30 000 50
Nombre de perturba-
tions aux États-Unis
40
25 000 Autres
Consommation globale
d’électricité en TWh
(9 917) 30
pays/région en 2030
20 000 20
Contribution par
Am. Nord
(5 679) 10
15 000
Europe 0
2008
10 000 (3 855) 2002 2003 2004 2005 2006 2007
(jan-juil)
Inde
Catégorie 5 0 1 0 0 0 0 0
5 000 (1 966)
Chine Catégorie 4 4 2 0 3 1 2 1
0 (7 513) 22 20 19 12 11 13 10
Catégorie 3
2000 2006 2015 2030 Catégorie 2 17 16 8 22 17 15 15
Année
Source : FERC 2008
Source : scénario de référence AIE 2007–2030 (WEO-2009)
Intelligence de conception
Communication
Capteurs/Actionneurs
Conversion/Transport/
Stockage/Consommation
N
otre niveau de vie et notre points : la capacité d’injection de puis- Dans les zones nécessitant beaucoup de
consommation énergétique sance réactive, le réglage de la fréquen- puissance réactive (présence de nom-
ne cessent de croître au fil des ce et le maintien de la production en ré- breux moteurs asynchrones, par exem-
ans. Selon une étude pros- gime perturbé ou « reprise au vol » ple), la tension locale est réduite et il faut
pective du cabinet-conseil danois MAKE (rétablissement de la fourniture après un insérer une batterie de condensateurs
Consulting, spécialiste de l’éolien, la de- défaut du réseau). Dans les régions où pour adapter l’impédance des moteurs
mande d’énergie mondiale progressera l’éolien contribue pour beaucoup à la et maintenir la tension nominale. Cette
de 79,6 % entre 2006 et 2030. Pour en- production électrique totale, ces lacunes tenue en tension est primordiale car la
diguer cette boulimie tout en s’affran- peuvent éroder la stabilité du réseau tout plupart des composants électriques ne
chissant des combustibles fossiles, gros entier. tolère que de faibles écarts de tension ;
émetteurs de gaz à effet de serre et res- une tension trop basse ou trop élevée
ponsables du réchauffement climatique, C’est pourquoi les exploitants et ges- provoque l’instabilité du réseau, le dys-
il faut recourir massivement à des sour- tionnaires de réseaux imposent aux fonctionnement des composants ou leur
ces d’énergie propres et renouvelables. parcs éoliens des normes techniques, détérioration.
appelées « réglementations des intercon-
En 2006, 18 % de l’énergie produite était nexions », véritables sésames pour obte- En outre, les flux de puissance réactive
de type renouvelable, principalement nir l’autorisation de couplage au réseau. augmentent la charge sur les lignes et
hydroélectrique. Difficile pour autant de dans les transformateurs, ce qui restreint
prédire la contribution globale des EnR Contrôler la puissance réactive, d’autant leur capacité de transport de
au mix énergétique de demain, tant cette réguler la tension puissance active. En abaissant le réactif
évolution obéit à des choix politiques. Contrairement à la fréquence, qui doit transitant dans les lignes, on augmente
Néanmoins, si les initiatives annoncées être identique en tous points du maillage le transfert de puissance et on réduit les
aujourd’hui par les pouvoirs publics sont électrique, la tension est un paramètre pertes : une solution plus rapide, plus
mises en œuvre, la part totale de la pro- local qui varie selon l’endroit et le transit efficace et plus économique que la
duction renouvelable devrait atteindre de puissance dans le réseau. Dans un construction de nouvelles lignes.
23 % à l’horizon 2030… quand les plus circuit présentant une charge purement ABB dispose d’une offre complète de
optimistes n’ambitionnent pas 62 % ! ohmique, les formes d’ondes de tension dispositifs de compensation de puis-
et de courant sont en phase et la puis- sance réactive et de solutions taillées sur
Au-delà des projections, la production sance active transportée est maximale. mesure pour relever ces défis.
éolienne sera aux premiers rangs de la Cependant, les propriétés inductives du
fourniture énergétique. Dans certains réseau modifient le flux d’énergie électri- L’une d’elles est le compensateur stati-
pays, les aérogénérateurs jouent déjà un que, entraînant un déphasage des ondes que synchrone PCS 6000 STATCOM. Ce
rôle majeur dans la production d’électri- de tension et de courant. Dans un circuit convertisseur électronique de puissance
cité et des régions ont encore de la place alimenté en courant continu, l’impédance satisfait aux impératifs de performances
pour accueillir de nouveaux parcs. Hélas, est égale à la résistance totale du circuit. dynamiques et est capable de débiter un
il devient de plus en plus difficile de déni- Par contre, les composants électriques courant totalement réactif, même durant
Vent debout ! 17
1 Représentation schématique du parc éolien 2 ABB STATCOM en conteneur
110 kV
33 kV
STATCOM
porteur indique une tension de consigne nances des éolien- Capacitive Point de fonctionnement
maxi STATCOM
V0 et une pente N ➔ 3. Le STATCOM me- nes. Une oscillation
sure la tension réseau et injecte si néces- haute fréquence
saire du réactif qui varie linéairement avec entraînerait un dé- Tension
V0 réseau
la différence entre la tension mesurée et la faut harmonique
tension de consigne. Si la mesure est dans la commande Tension
inférieure à la consigne, le STATCOM joue de la turbine et la mesurée
➔ 4 : la tension har- 10 15 20 25 30 35 40 45 50
le STATCOM est 20
Vent debout ! 19
Liaisons
durables
RAPHAEL GÖRNER, MIE-LOTTE BOHL – L’électricité étant majoritairement
Le transport en produite par de grosses centrales à flamme ou nucléaires, les gestion-
courant continu à naires de réseaux de transport (GRT) et de distribution (GRD) s’appuient
traditionnellement sur la nature modulable de cette production pour
haute tension (CCHT) compenser l’inélasticité et la fluctuation de la demande. La montée en
puissance des énergies renouvelables (EnR), telles que l’éolien et le
donne le cap du solaire, change la donne : elles ont en effet le défaut d’être plus délicates
réseau intelligent à piloter et à anticiper. Les réseaux doivent alors pouvoir réagir rapide-
ment, dans des conditions optimales de fiabilité et d’économie, à la
grande variabilité et imprévisibilité de la puissance délivrée. La techno-
logie CCHT, plus particulièrement sa version légère HVDC Light®, auto-
rise un réglage rapide et précis des tensions et flux de puissance. Fiable
et économique, elle peut renforcer la flexibilité des réseaux en courant
alternatif (CA) existants. HVDC Light® est aussi « sur le pont » pour
raccorder les grands parcs éoliens marins aux réseaux CA à terre.
Besoins Technologies
Transport massif et efficace de CCTHT, CCHT
l’électricité sur de longues distances
Transport sous-marin CCHT, HVDC Light ®
Raccordement des énergies renouvelables Hydraulique distante : CCHT, CCTHT
Éolien marin : HVDC Light
Réseau CC : HVDC Light
Fiabilité du réseau HVDC Light
Difficulté à construire de nouvelles lignes Liaisons souterraines HVDC Light Conversion
lignes aériennes CA → CC : CCHT, HVDC Light
Interconnexion de réseaux Liaisons asynchrones CCHT, HVDC Light,
Négoce d’énergie dos à dos
L
e CCHT a un rôle à jouer dans 2 000 km, avec un rendement global de
l’avènement des réseaux du 93 % pour une emprise au sol ne dépas-
futur. Les intérêts de la techno- sant pas 40 % de celle du transport
logie sont multiples. alternatif. À plus de 99,5 %, sa disponibi-
Flexibilité : le CCHT s’adapte rapidement lité est aussi très élevée.
aux évolutions de l’exploitation du réseau
et aux besoins des clients ; HVDC Light, pour sa part, est idéal pour
Accessibilité : il accueille toutes les sour- insérer des productions renouvelables
ces d’énergie, renouvelables et locales diffuses (éoliennes, par exemple), dans
comprises ; les réseaux CA existants. Sa grande sou-
Fiabilité : il garantit la qualité de la fourni- plesse d’exploitation et d’adaptation en
ture électrique et sa tenue aux aléas et fait une solution toute désignée pour le
dangers de la production renouvelable ; transport et les réseaux électriques intel-
Économie : il assure une gestion efficace ligents.
des opérations et de l’énergie, en se
pliant aisément aux nouvelles réglemen- Le projet BorWin1 est le premier raccor-
tations. dement CCHT au monde entre un parc
éolien marin et le réseau CA à terre.
Nombreux sont les apports techniques Basée sur HVDC Light et longue de
du CCHT : 200 km, la liaison relie le parc BARD Off-
– Maîtrise des transits de puissance ; shore 1, en mer du Nord, au réseau de
– Soutien de la puissance réactive ; distribution allemand en courant alterna-
– Régulation de la tension ; tif à haute tension (CAHT). 400 MW y
– Amortissement des oscillations de transitent depuis fin 2009, à une tension
puissance ; continue d’environ 150 kV.
– Compensation du flicker ;
– Qualité de l’onde de tension ; BARD Offshore 1 totalise 80 éoliennes
– Gestion des charges asymétriques ; dont la puissance unitaire de 5 MW ali-
– Prise en compte des charges intermit- mente une liaison câblée de 36 kV CA.
tentes. Cette tension est ensuite portée à 155 kV
CA avant d’atteindre la station de conver-
Autoroutes électriques sion HVDC Light, implantée sur une
Certaines des architectures de transport plate-forme maritime ➔ 2, pour passer
les plus exigeantes à ce jour sont bâties en 150 kV CC et alimenter deux câbles
sur l’offre CCHT d’ABB. Les deux techno- sous-marins de 125 km. Ceux-ci débou-
logies en lice, le CCHT classique et sa chent sur deux câbles CC terrestres de
Liaisons durables 21
75 km qui livrent 400 MW à la station de
2 Plate-forme BorWin alpha abritant la station de conversion HVDC Light® de BARD Offshore 1
conversion de Diele, en Allemagne.
Fondations technologiques
HVDC Light s’appuie sur des convertis-
seurs à source de tension et des transis-
tors bipolaires à grille isolée « IGBT »
(Insulated-Gate Bipolar Transistors) rac-
cordés en série pour obtenir le niveau de
tension souhaitée. Ces composants ont
trois vocations : transfert de l’électricité,
compensation de la puissance réactive,
atténuation des harmoniques et du flicker.
l’excédent de puissance ne pouvant être Le récent projet HVDC Light BorWin1 est
transmis par l’onduleur, minimise le ris- un excellent exemple de jalon technolo-
que de variation brusque de puissance gique participant à la construction du ré-
et de défaillance des aérogénérateurs. seau de demain ; ces raccordements Raphael Görner
CCHT de l’éolien marin de même que les ABB Power Systems, Grid Systems
Diminuer la puissance de sortie du géné- échanges d’énergie transfrontaliers faci- Mannheim (Allemagne)
rateur est certes une méthode efficace literont aussi le déploiement des « super raphael.goerner@de.abb.com
mais qui dépend de la réponse des turbi- réseaux ». Ces liaisons CC superposées
nes aux fluctuations de tension. Un ha- au transport CA, au large des côtes ou Mie-Lotte Bohl
cheur CC s’avère plus robuste car son sur le continent, seront capables d’injec- ABB Power Systems, HVDC and FACTS
fonctionnement est le même pour tous ter de fortes puissances dans les réseaux Ludvika (Suède)
les types d’éoliennes. De surcroît, une existants. mie-lotte.bohl@se.abb.com
Liaisons durables 23
Énergie en stock
Les FACTS de dernière génération contribuent
à la stabilité des réseaux électriques
L
’injection accrue d’énergies puissances et des services système, com-
2 Circuit SVC Light with Energy Storage
renouvelables (EnR) dans les ré- me le réglage de la fréquence, auxquelles
seaux électriques est un facteur s’ajoute une application prometteuse : les
SVC Light #1 #2 #3 #n
d’instabilité et complique le res- infrastructures de recharge des véhicules ~
pect des règles de raccordement aux ré- hybrides. Il convient de souligner ses re-
seaux. Pour renforcer leur stabilité et atté- marquables capacités de stockage et de
PCC
nuer les perturbations, ABB a développé puissance qui avoisinent aujourd’hui les
un système de stockage dynamique 20 MW et sont renforcées par la nouvelle
d’énergie électrique qui associe des bat- génération de systèmes FACTS qui devrait
teries lithium-ion (Li-ion) à des compensa- permettre de débiter 50 MW pendant
Stockage sur batteries
teurs statiques de puissance réactive 60 min et plus. Sachant que le prix des
STATCOM 1. Baptisé SVC Light® with accumulateurs continue de baisser, des
Energy Storage ➔ 1, il se raccorde aux ré- applications exigeant plus de capacités
seaux de transport, de répartition et de de stockage deviendront envisageables. À
distribution, et utilise des semi-conduc- titre d’exemple, citons le stockage sur La solution ABB
teurs de puissance « IGBT » (Insulated- plusieurs heures de l’électricité d’origine
Gate Bipolar Transistors). renouvelable pendant les périodes creu- autorise le
ses, qui pourra être injectée sur le réseau
Cette innovation ABB répond aux besoins aux heures de forte demande.
contrôle indépen-
de stockage d’énergie des industriels et dant et dynami-
des transporteurs et distributeurs d’éner- Comment ça marche ?
gie, principalement ceux qui doivent maî- Le système de stockage d’énergie est que des puissan-
triser en permanence la puissance réac- raccordé au réseau par l’intermédiaire
tive et temporairement la puissance d’une inductance de phase et d’un trans-
ces active et
active. Cette double exigence est satis- formateur de puissance ➔ 2. La solution réactive.
faite de manière indépendante avec des SVC Light® with Energy Storage peut
performances dynamiques accrues. En contrôler à la fois la puissance réactive Q,
effet, le contrôle de la puissance réactive comme un compensateur SVC Light ordi-
permet, par ricochet, de réguler la tension naire, et la puissance active P. La tension
et de stabiliser le réseau, alors que le sou- réseau et le courant du convertisseur à
tien de la puissance active ouvre la voie à source de tension (CST) fixent la puis-
de nouveaux services basés sur le sto- sance apparente de ce dernier alors que
ckage dynamique d’énergie. les besoins de stockage d’énergie déter- Note
1 Compensateur statique synchrone qui offre les
minent la taille de la batterie. Par consé-
mêmes fonctionnalités qu’un compensateur
Le stockage d’énergie peut servir à diffé- quent, la puissance active crête de la bat- statique de puissance réactive mais s’appuie
rentes fins, notamment le soutien des terie peut être inférieure à la puissance sur des convertisseurs à source de tension.
Énergie en stock 25
3 Électronique de puissance du convertisseur 4 Bâtiment des batteries
apparente du convertisseur CST (10 MW, diodes ➔ 3 raccordés en série pour gérer – faible autodécharge ;
par exemple, pour un SVC Light de la tension requise. Le convertisseur, re- – absence de maintenance.
±30 MVAr). froidi par eau, est compact, avec une
capacité de courant élevé. Domaines d’application
Les perturbations sur le réseau ne durant Les domaines d’application du stockage
en général qu’une fraction de seconde, la Chaque module de puissance contient dynamique d’énergie sont multiples : re-
continuité de la fourniture ne doit être as- plusieurs sous-modules de semi-conduc- prise de service après incident généralisé,
surée qu’un court instant. De même, un teurs (modules StakPak™ d’ABB). continuité de fourniture jusqu’au démar-
service système comme le réglage de la rage des groupes de réserve, soutien du
fréquence locale ne s’impose générale- L’énergie sur sa réserve réseau avec optimisation des puissances
ment que pendant quelques minutes. Un Le convertisseur SVC Light étant conçu active et réactive. Ce type de stockage
système de stockage d’énergie peut ainsi pour des applications de forte puissance offre une solution au renforcement des ré-
fournir le surplus de puissance active né- et les IGBT étant raccordés en série pour seaux de transport et de distribution pour
cessaire et être rechargé ultérieurement adapter le niveau de tension, la tension répondre aux pics de consommation et
par le réseau lorsqu’il a retrouvé son fonc- entre pôles est élevée. Par conséquent, optimiser la tarification. Il permet de lisser
tionnement normal. plusieurs accumulateurs sont raccordés les pointes et, donc, d’éviter de payer son
en série pour accroître cette tension. Pour électricité au prix fort. Enfin, il peut assu-
Principaux constituants des tensions encore supérieures, plu- rer des fonctions de contrôle de la qualité
Un système SVC Light® with Energy Sto- sieurs chaînes d’accumulateurs peuvent du courant électrique pour la traction
rage complet se compose des éléments être installées en parallèle. ferroviaire et contribuer à équilibrer la
suivants : Le système d’accumulateurs se compose production éolienne et solaire, aléatoire
– transformateur de puissance ; de modules de batteries Li-ion sur racks. par nature.
– convertisseur SVC Light ; Un groupe de modules de batteries four-
– système d’accumulateurs ; nit la tension continue nécessaire de Ce système ABB de stockage dynamique
– appareillage haute tension CA et CC ; même que la capacité de stockage d’énergie sera disponible courant 2010.
– système de contrôle-commande et de demandée. Les batteries Li-ion ont été in-
protection ; tégralement testées pour cette applica-
– auxiliaires. tion [1]. Le bâtiment hébergeant les batte-
ries est illustré en ➔ 4.
Sa modularité simplifie son adaptation Rolf Grünbaum
®
aux besoins de puissance et de stockage. La solution SVC Light with Energy Sto- Per Halvarsson
Les accumulateurs et le convertisseur rage bénéficie des nombreux atouts de la ABB Power Systems, Grid Systems/FACTS
CST sont intégrés et embarquent des technologie Li-ion : Västerås (Suède)
fonctions de supervision et de contrôle – forte densité énergétique ; rolf.grunbaum@se.abb.com
d’état qui privilégient la sécurité et la réso- – très court temps de réponse ; per.halvarsson@se.abb.com
lution rapide des problèmes. Enfin, le sys- – forte puissance en charge comme en
tème affiche de faibles pertes et une décharge ;
cyclabilité très élevée. – excellente cyclabilité ; Bibliographie
[1] Callawik, M., et al., « Flexible AC transmission
Les semi-conducteurs de puissance du – grande adaptabilité ;
systems with dynamic energy storage »,
convertisseur CST sont des IGBT et des – haut rendement charge-décharge ; EESAT 2009, Seattle, États-Unis, octobre 2009.
L
eader historique du secteur des réseau », au sens moderne du concept. au niveau de la distribution, ou des sys-
technologies et de l’innovation tèmes autonomes ; c’était ignorer les
énergétiques, ABB est à la pointe Au départ, la supervision SCADA était besoins spécifiques de la distribution
du développement des systèmes conçue pour un seul client : son système électrique qui réclamait des systèmes
d’information (SI) dédiés au transport et à réservé, foncièrement « propriétaire », bien différenciés.
la distribution d’électricité. Les années était fermé à toute autre application.
1970 consacrèrent l’avènement de la Cette exclusive compliquait la coordina- La supervision et la conduite des ré-
téléconduite « SCADA » (Supervisory Con- tion des réseaux, qui restaient vulnéra- seaux de distribution faisaient alors ap-
trol and Data Acquisition) et de la gestion bles. Il fallait donc inventer des stratégies pel à des systèmes de faible technicité :
d’énergie « EMS » (Energy Management pour éviter qu’une cascade d’incidents les traditionnels tableaux muraux constel-
Systems), relayées, la décennie suivante, sur le réseau ne dégénère en panne gé- lés de mémos, punaises et avis de modi-
par la gestion des marchés « MMS » (Mar- nérale, comme celle qui frappa New fication ne facilitaient guère le suivi d’état,
ket Management Systems) puis, dans les York, en juillet 1977. quand ils ne compromettaient pas la sé-
années 1990, par la gestion d’incidents curité du réseau ! Le papier était roi : le
« OMS » (Outage Management Systems) Les années 1980 marquent la percée de pilotage des interventions de maintenan-
et de la distribution « DMS » (Distribution l’informatique et la mise au point de mé- ce s’appuyait sur les plans papier des
Management Systems). Toutes ces solu- thodes pour modéliser les réseaux de circuits de distribution, souvent annotés
tions n’ont cessé de progresser et de distribution à grande échelle, de façon à la main et menacés d’obsolescence,
s’étoffer au fil des ans. Pour autant, la standardisée. La supervision SCADA et tout comme la planification, l’exécution
tendance est aujourd’hui à l’intégration la gestion d’énergie EMS progressent en et le suivi des manœuvres programmées
de ces briques technologiques au sein parallèle pour doter les gestionnaires de obéissaient à des ordres sur papier. Les
d’un édifice commun. réseau de transport (GRT) de meilleurs dérangements et demandes d’interven-
outils de maîtrise des transits massifs de tion des clients étaient signalés par télé-
Cette plate-forme mutualisée a pour nom puissance sur de longues distances. Sur phone au dispatcheur qui n’avait pas
« Gestionnaire de réseau ABB » (Network les marchés de l’énergie, l’heure est à toujours d’accès direct à toute l’informa-
Manager TM). Elle regroupe toutes les la déréglementation. Transport aérien, tion utile. Ces « tickets de panne » ser-
applications phares des années 1970– télécoms et gaz naturel s’ouvrent à la vaient aussi à suivre les incidents tandis
1990, qu’elle enrichit du gestionnaire de concurrence : régulateurs et énergéti- que les communications avec les équi-
distribution DMS pour aider les électri- ciens y songent aussi pour la profes- pes de terrain se faisaient par radio ; les
ciens à réduire leurs coûts d’exploitation sion ! agents devaient commencer par signaler
et de maintenance tout en améliorant le leur position au dispatching pour coor-
service au consommateur. Le module Or cette mutation passe obligatoirement donner ensuite oralement les manœu-
DMS offre une panoplie de fonctions : par une refonte des systèmes d’informa- vres, marquages et autres opérations.
modélisation et gestion évoluées du ré- tion (surtout pour les marchés de gros) et
seau, commutation et localisation élec- par l’amélioration des systèmes SCADA/ Heureusement, la distribution électrique
tronique des points de mesure intégrées, EMS existants. Coïncidence : la nouvelle n’en est pas restée là ! Ses nombreux
Gestionnaire de réseau
Interface géographique
Applications DMS
– Flux de puissance – Analyse des manœuvres – Gestion des déclenche-
équilibrés et déséquilibrés de reprise de service ments d’intervention
– Estimation d’état – Réglage de la tension/ – Gestion des incidents
– Localisation des défauts puissance réactive – Gestion des opérations
– Gestion des ordres – Commutation et reprise – Gestion du personnel
de commutation à distance/automatiques – Enregistrements opérateurs
– Manœuvre de réduction – Gestion des aiguillages
de surcharge – Avis d’interruption de service
– Production de rapports
de pannes
Adaptateurs DMS
– SIG
– SI client Supervision (SCADA)
– AMI/MDMS
– Passerelles de
poste/ligne
– Supervision (SCADA)
– Gestion des forces Infrastructure
d’intervention
– Serveur vocal Traitement des Échange de don- Historisation et
interactif Frontal de
données nées avec adapta- entreposage de
– Gestion des travaux communication
géographiques teurs externes données
Protection
de ligne Réenclencheur Interrupteur
Interrupteur de
Calculateur/ Régulateur de de ligne
couplage aval
passerelle de poste tension Intégration AMI/RD
Production
Réglage tension/
Commande de décentralisée et stoc- Compteur
puissance réactive
condensateurs kage d’énergie résidentiel
Connexions 33
1 Infrastructures de communication d’une entreprise d’électricité
Production
Gestion de centrale
Automatisation de postes
Protection et conduite
Distribution
Poste 33 kV Gestion de réseau
Départ 33 kV
Lignes 11 kV Automatisation de postes
ou 66 kV
(Distribution) Automatisation de lignes
Ordinateur station
de base
Interrupteur coupe-charge 11 kV Disjoncteur 415 V Automatisation
Poste asservi (RTU) Client industriel installation client
Transformateur 415 V (triphasé) Télérelève de compteurs
de distribution sur Détection de raccordements
poteau 11 kV/415 V 240 V sauvages
Client résidentiel Téléservices
(monophasé)
Gestion de charge
L
e réseau de distribution électri- d’équilibre** contrats
Connexions 35
Interopérabilité et normalisation sont donc
4 Techniques et domaines d’application des radiocommunications
les premières fondations du réseau du
futur. Elles réduiront les temps d’étude du
Protocole/ Exploitant/ Plage de
distributeur en privilégiant les fonctions Support
Standard Propriétaire fréquences
Débit Applications
RI ➔ 7. Satellite
Propriétaire,
Tiers
6 GHz,
Bas Télérelève
EUTELSAT 12 GHz
Filaire
Un distributeur peut très bien construire, le
long de ses conducteurs d’énergie, des
5 Classification des courants porteurs en ligne par applications
canaux de transmission reliant ses nœuds
de distribution. Ce sont des câbles de cui-
vre qui véhiculent des signaux de modem CPL bas débit CPL haut débit (BPL)
téléphonique bas débit ou des signaux nu-
mériques rapides DSL (Digital Subscriber Téléconduite
Transport HT –
longue distance [2]
Line). Les systèmes de dernière génération
utiliseront la fibre optique pour acheminer, Distribution MT
Automatisation de la distribution,
Artère de communication
gestion dynamique de la charge
par exemple, des signaux Ethernet et réa-
Automatisation de la distribution,
liser des réseaux métropolitains haut débit Distribution publique BT gestion dynamique de la charge,
Accès Internet public
(boucle locale CPL)
transmettant plusieurs Mbit/s. télérelève de compteurs
obile CPL
em
f o rm PIMP
e- tiv e
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Pl nter ite + Exploita
i ondu tion S
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Té +A
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T é léconduite se
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Modem
Ether net
e t c u i v re )
Transmissions
sur réseau
de distribution
Sans-
R ése
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Télé
Sa
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R a d i o mo l l e P M
p rof e s s io n n e
fourniture et d’accès. Dans la pratique, Citons la nouvelle solution radio UHF ABB Power Systems
les modems radio, exploités par l’entre- AR400 ➔ 6, l’insertion de modules de Baden (Suisse)
prise d’électricité, sont souvent mieux communication dans les équipements de mathias.kranich@ch.abb.com
adaptés ; quand les besoins en bande terrain (cartes Ethernet sur terminaux de
passante sont faibles, ils offrent le meilleur téléconduite RTU560) et le partenariat
rapport coût-bénéfice. Par ailleurs, la avec des fournisseurs de services (no-
transmission sur réseaux mobiles publics tamment par satellite). La gestion intégrée
est gage de simplicité et d’économie. du réseau et l’acheminement des don- Bibliographie
nées sur un large éventail de supports et [1] ABB Calor Emag, Switchgear Manual,
Chapter 14.6: Load management, ripple
Le déploiement de nouveaux réseaux de voies de transmission seront assurés. control, 10th revised edition, 2001.
communication pour l’entreprise électri- [2] Ramseier, S., Spiess, H., « Coup de foudre
que s’avère plus facile avec le sans-fil ou Grâce à son offre globale de solutions de pour les courants porteurs en ligne »,
les courants porteurs sur lignes de distri- téléconduite et supervision de réseaux, de Revue ABB, 2/2006, p. 50–53.
[3] Mohagheghi, S., Stoupis, J., Wang, Z.,
bution. Les CPL ont la faveur des systè- postes asservis RTU (Remote Terminal « Communication Protocols and Networks
mes de télécommande centralisée ; de Units), d’automatismes de lignes et de for Power Systems – Current Status and Future
vastes réseaux numériques, surtout des- distribution, et de systèmes de communi- Trends », IEEE Power System Conference and
tinés à la télérelève de compteurs, sont cation, ABB est le partenaire et vecteur Exposition, 2009.
[4] Dörstel, B., « Cadre de vie », Revue ABB,
en service ➔ 3. L’exploitation des RI né- idéal du réseau intelligent. 4/2008, p. 11–14.
cessite des systèmes CPL sur lignes de [5] Rohrbacher, H., Struwe, C., « Énergétique,
distribution plus fiables, souples et ouverts intelligente et économique, l’automatisation
à l’ajout de services. Les défis sont au de l’habitat sur bus KNX », Revue ABB, 1/2008,
p. 14–17.
nombre de trois : fiabiliser les transmis-
[6] ABB Utility Communications, Distribution
sions, augmenter la portée des CPL et Communications,
faciliter leur déploiement. www.abb.com/utilitycommunications.
Dacfey Dzung
L’offre ABB Thomas von Hoff
Les réseaux de communication véhiculant ABB Corporate Research Lectures complémentaires
les données des RI sont complexes, multi- Baden-Dättwil (Suisse) – Timbus, A., Larsson, M., Yuen, Ch., « Active
Management of Distributed Energy Resources
systèmes et multi-technologies. ABB a le dacfey.dzung@ch.abb.com
using Standardised Communications and
savoir-faire pour aider les distributeurs thomas.von.hoff@ch.abb.com Modern Information Technologies », IEEE
électriques dans leur choix du support et Transactions on Industrial Electronics, 2009.
de la technique de transmission adaptés. James Stoupis – Yuen, Ch., Comino, R., Kranich, M. « The role of
communication to enable smart distribution
Par sa connaissance des besoins et ABB Corporate Research
applications », CIRED, juin 2009.
contraintes des énergéticiens, ABB peut Raleigh, NC (Caroline du Nord, États-Unis)) – Taylor, T., Ohrn, M., « Gestion éclairée de la
proposer des solutions pérennes, capa- james.stoupis@us.abb.com distribution », Revue ABB, 3/2009, p. 45–49.
bles de satisfaire aux exigences futures. Mathias Kranich
Connexions 37
Conduite à 360°
Des services plus efficaces et plus fiables avec une gestion
de la distribution intégrée et communicante
WILLIAM PETERSON, XIAOMING FENG, ZHENYUAN WANG, sont de plus en plus équipées de capteurs et de fonctions
SALMAN MOHAGHEGHI, ELIZABETH KIELCZEWSKI – Les de communication propres à automatiser les postes et la
distributeurs d’électricité sont constamment à la recherche distribution, et à déployer l’infrastructure de comptage évolué
de moyens pour améliorer la qualité de la fourniture et du ou « AMI » (Advanced Metering Infrastructure). L’intégration
service tout en optimisant la courbe de charge et en minimi- des données de capteurs dans les applications DMS avan-
sant les coûts de fonctionnement. Au centre de conduite, les cées est cruciale pour tirer profit des investissements
applications de gestion de la distribution, plus connues sous consentis et justifier le coût de mise en place de cette
l’acronyme anglais « DMS » (Distribution Management instrumentation et des outils de communication. Grâce à ses
System), ont le potentiel pour y parvenir en fournissant dans applications pointues, le système de distribution offre aux
les meilleurs délais des informations précises et détaillées clients des services plus performants et plus fiables, tout en
sur le réseau, qui permettent à l’exploitant de prendre des participant à la réduction de l’empreinte écologique de la
décisions stratégiques. Traditionnellement, le DMS puise production énergétique. La disponibilité d’informations en
l’essentiel de ses données dans les mesures fournies par le temps réel ou quasi réel ne fait pas que renforcer les capaci-
système de téléconduite (SCADA), les appels clients et les tés des applications existantes, comme l’analyse d’incidents ;
rapports des équipes de maintenance et de dépannage. elle concrétise les applications intrinsèques au « réseau
Avec l’informatisation des réseaux électriques, ces sources intelligent », jusqu’ici irréalisables.
Réponse
Gestion
SI client SIG OMS à la demande
d’actifs
(RD)
Bus ESB
U
ne « infrastructure de comptage chement/déclenchement des équipe-
évolué » désigne une plate-forme ments), niveaux de charge (intensité) aux de cette intégration sont illustrés en ➔ 1 ;
de collecte, de transmission, de points de livraison (transformateurs du des adaptateurs MDMS autorisent le
regroupement et de diffusion des client final), sources d’alimentation (trans- transfert des données de comptage évo-
informations d’état, de qualité et de formateurs de postes de distribution), pro- lué AMI de n’importe quel fournisseur
consommation électrique, remontées des fils de tension des départs (ligne principale MDMS par le biais du bus multiservice
compteurs basse tension électroniques1. et embranchements). La télémesure des « ESB » (Enterprise Service Bus) d’ABB.
Dans ce contexte, le compteur n’est plus superviseurs classiques est certes capable
un banal instrument de mesure ou « point de fournir des informations sur les équipe- Un OMS de pointe
de comptage » : désormais, il interagit avec ments de postes et de lignes, mais le coût Est appelée « panne » toute interruption
le réseau. de l’infrastructure nécessaire à la collecte longue du service électrique qui survient
de ces données, au niveau et au-delà du lorsqu’un fusible, un réenclencheur ou un
Le déploiement rapide et massif de cette transformateur, est tout bonnement prohi- disjoncteur élimine un défaut ; les clients
technologie au sein de la distribution élec- bitif. Cet obstacle peut être levé en utilisant situés en aval de la protection sont alors
trique donne un sérieux coup de pouce l’infrastructure de comptage évolué exis- privés d’alimentation. Dans pareil cas, et à
aux applications DMS qui peuvent désor- tante, qui non seulement fournit cette in- défaut de communication directe entre le
mais améliorer la prise de décisions et at- formation à bien moindres frais – seul le compteur du client et le DMS, la démarche
teindre plus vite les objectifs fixés par la coût de l’intégration DMS/AMI est à pren- la plus raisonnable et, peut-être, la seule
conduite du réseau, dans les meilleures dre en compte – mais est aussi à même envisageable, consiste à avertir par télé-
conditions de fiabilité et d’économie. L’in- d’atteindre chaque ménage. phone l’entreprise locale de distribution,
tégration DMS/AMI ne va pas de soi ; puis à attendre que le courant revienne.
néanmoins, forte des applications emblé- Architecture du système Rien de tel en présence d’une infrastruc-
matiques du réseau intelligent (RI), telles Le couplage DMS/AMI donnera naissan- ture AMI ! Le signalement automatique de
que la gestion d’incidents « OMS » (Outage ce, au centre de conduite, à toute une l’incident au DMS est l’affaire de quelques
Management System), l’estimation d’état nouvelle génération d’applications de dis- secondes. Un programme d’analyse de
de la distribution « D-SE » (Distribution tribution intégrées et communicantes. panne y traite en continu les messages de
State Estimation) et la réponse à la deman- Pourtant, cette intégration peine à se panne entrants pour localiser précisément
de « RD », elles aussi appelées à bénéficier standardiser, en raison la multiplicité des la coupure et en déduire l’endroit le plus
de la convergence, elle promet un avenir technologies AMI existantes et de la di- probable du ou des défauts avant d’infor-
performant et fiable tant aux acteurs du versité des exigences pour chaque appli- mer les usagers du temps de réalimenta-
système électrique qu’à leurs clients. cation de RI. ABB entend intégrer facile- tion estimé. Avec AMI, le temps d’analyse
ment le système de gestion des données du défaut ne se compte plus en heures
Mariage de raison de comptage « MDMS » (Metering Data
Les applications DMS avancées se nour- Management System) de n’importe quel
Note
rissent d’informations en temps réel ou fournisseur de solutions AMI dans les 1 Version électronique, communicante et
quasi réel : connectivité du réseau (enclen- produits DMS de son Gestionnaire de multi-index du bon vieux « compteur bleu »
Conduite à 360° 39
mais en minutes. Pour le client, la durée de
2 Logigramme de l’estimation d’état
la panne en est écourtée d’autant !
Lorsqu’une coupure touche le réseau de
distribution, l’OMS (et ses deux grandes x z zm
h( ) +/-
composantes, l’avis de panne et l’avis de
reprise de service 2) doit repérer rapide-
Δz
ment et précisément le lieu de l’incident de
façon à y dépêcher les équipes d’interven- État initial
tion et à informer les clients du délai at- Δx
x0 Intégrateur G( )
tendu de réparation. Deux mécanismes
entrent en jeu : la télémesure du supervi-
seur ou le moteur d’inférence de panne.
De tout temps, la télémesure a été la mé-
thode la plus rapide et la plus précise pour autrement dit, la création d’un système sation) ont besoin de connaître l’état de ce
déterminer ou vérifier la localisation de l’in- d’appel automatique, peut écourter le système. D-SE s’appuie sur des techni-
cident. Pourtant, le coût élevé de son in- temps de gel et permettre ainsi au moteur ques d’analyse statistique et d’optimisa-
frastructure de transmission et de mesure d’inférence de résoudre rapidement de tion pour obtenir la meilleure estimation de
explique son utilisation a minima. On lui multiples pannes dans un circuit. l’état du système, à partir de l’ensemble
préfère le moteur d’inférence de panne. De plus, l’emploi et l’insertion des données des mesures ou « observations » disponi-
Ce mécanisme collecte et analyse auto- rapatriées des compteurs intelligents peu- bles. Partant de là, D-SE produit un mo-
matiquement les signalements d’incidents vent aussi s’enrichir des fonctions OMS dèle temps réel représentant au mieux
pour les localiser dans l’espace et dans le suivantes : l’état opérationnel du système pour per-
temps ; il utilise l’emplacement des trans- – vérification d’incidents ; mettre ensuite aux ingénieurs de déceler la
formateurs et organes de protection du – identification de multiples incidents surcharge de circuits.
client, ainsi que la connectivité du réseau sur un même circuit ;
pour en déduire l’organe de protection – repérage de ruptures de conduc- Cet ensemble d’informations peut relever
manœuvré. L’efficacité du mécanisme dé- teurs ; de multiples choix : si l’on ne s’intéresse
pend de la rapidité avec laquelle le client – confirmation de reprise. qu’au comportement statique du système
signale la panne. En effet, nombreux sont électrique, par exemple, un ensemble
les clients qui, pour divers motifs, n’appel- L’une des applications les plus directes composite de tensions complexes, à cha-
lent pas ou remettent à plus tard leur si- d’AMI serait la vérification d’incidents, en que nœud du réseau, détermine à lui seul
gnalement, ce qui a pour inconvénient de utilisant les données de comptage de la son état de fonctionnement. Cette connais-
limiter l’information mise à la disposition du même façon que les données de supervi- sance des tensions complexes en chaque
moteur et d’amoindrir la qualité et la fiabi- sion. On peut alors localiser l’équipement point nodal du réseau, ainsi que le modèle
lité des résultats de l’inférence. et le lieu de la panne si les clients en aval de composants reproduisant les transfor-
sont coupés alors que ceux situés immé- mateurs et lignes de distribution, permet-
Pour combler cette lacune, le moteur diatement en amont restent alimentés. tent de calculer les flux de puissance et de
d’inférence de panne introduit des para- Autre application AMI : la panne causée courant entre deux nœuds adjacents. Au
mètres réglables déterminant le nombre par la rupture d’un câble. Il est ainsi possi- demeurant, nombreux sont les cas où la
d’appels nécessaires pour induire la ble de circonscrire la zone située au niveau mesure directe de l’état du système est
cause de l’incident et la vitesse à laquelle ou autour du conducteur à celle délimitée impossible ou irréalisable ; seules des me-
le système « passe le relais » au dispositif par les clients hors service et en service. sures indirectes 3 sont fournies à l’estima-
de protection suivant du réseau électri- tion d’état pour en déduire, avec le maxi-
que ; en clair, le système regroupe auto- Enfin, le DMS peut communiquer avec le mum de précision, l’état du système.
matiquement plusieurs appels en une compteur pour confirmer la reprise de
seule panne, à un niveau supérieur du ré- service, grâce au rappel téléphonique des En théorie, l’estimation d’état d’un système
seau électrique. L’une de ces variables, usagers. Cette confirmation automatique, composé de N variables ne nécessite que
dénommées « temps de gel de la panne », à la charge du réseau de compteurs, évi- N mesures indépendantes. Dans la prati-
définit le temps durant lequel une panne terait au distributeur d’avoir à recontacter que, une certaine redondance, dictée par
doit rester au niveau d’un dispositif avant sa clientèle. le rapport du nombre de mesures indé-
d’être autorisée à remonter le système. pendantes au nombre de variables d’état,
S’il est naturellement souhaitable d’écour- Autre fonction bénéficiant de l’intégration est nécessaire pour parer aux inévitables
ter ce délai pour identifier une multitude des données des compteurs électroniques erreurs aléatoires faussant les mesures. Il
de défauts, la variabilité des comporte- et des capteurs dans DMS : l’estimation va de soi que plus cette redondance est
ments dans les appels clients fait que 6 à d’état de la distribution (D-SE).
10 minutes peuvent être nécessaires pour
cumuler le nombre d’appels voulu. Estimation d’état de la distribution Notes
Un « état » se définit comme un ensemble 2 Ces deux fonctions obligent à répartir des
points de mesure sur les sites clients.
C’est là qu’intervient avantageusement la d’informations caractérisant un système ;
3 Ces mesures dépendant fonctionnellement des
solution AMI ; le traitement des données toutes les grandes fonctions d’exploitation variables d’état, elles fournissent des
AMI comme autant d’appels clients ou, (protection, contrôle-commande et optimi- informations indirectes sur l’état du système.
Demande
Limite de la demande
Marge de réserve
Marge de capacité
Charge actuelle
Charge prévue
Charge prévue
Prévision de
consommation
Consommation
réelle
T T+Δt T+2·Δt Temps
Instant
présent
Conduite à 360° 41
spéciaux applicables uniquement aux
4 Infrastructure de la réponse à la demande (RD)
heures de pointe « critiques » et
tarification horosaisonnière. Régulateur/Marché Prévision de charge
– Réduction de la charge pour augmen- Gestion des données
de comptage (MDMS)
ter la fiabilité du réseau et parer aux
contraintes de production (aléas
techniques et climatiques) : les clients
se conforment à la demande d’« effa-
cement » prévue dans leur contrat de Vérification et validation
Agrégateur
fourniture, en échange d’incitations
Signaux de Sans-fil CPL Sans-fil
Histori-
financières (primes, facilités de ques RD
contraintes Signaux de Serveurs de collecte de données Tertiaire
réseau prix Commandes/
paiement ou tarifs préférentiels) (sécurisation) Mises à jour
tarifaires/Ordres
proportionnelles à la puissance d’effacement Transmissions
Contrats
Moteur décisionnel RD
effaçable. En cas de non-respect, ils RD
68° Transmission
Infrastructure Ther-
mostat
L’infrastructure RD associe un moteur Afficheur différentiel Compteur
communicant
décisionnel à l’échelle du système, installé Interrupteurs de
gestion de charge
chez le distributeur, et des solutions auto-
matiques et semi-automatiques, sur le site
client. L’entreprise d’électricité peut être
en contact direct avec l’utilisateur résiden-
tiel, commercial ou industriel, ou indirect, Véhicule hybride rechargeable
au travers de prestataires de services ou
de médiateurs, comme les « agrégateurs » ;
ceux-ci se chargent de fédérer des grou- Le moteur RD reçoit également les don- à la demande à diffusion précise » [2])
pes de consommateurs et de transmettre nées de comptage du MDMS. Au besoin, aboutiront, côté client, à plus de réactivité
leurs contributions agrégées comme une il peut aussi recevoir des données du aux signaux de prix et de sécurisation
seule et unique offre de fourniture électri- SCADA. du réseau, et côté gestionnaire, à une
que ➔ 4. meilleure visibilité du système électrique.
Performance L’infrastructure de comptage évolué
Le moteur RD communique avec le systè- L’efficacité d’un programme RD dépend échange des données en temps réel, dans
me d’information (SI) client pour obtenir le de l’exactitude avec laquelle le système de les deux sens, avec les équipements si-
détail des contrats et d’autres données af- télémesure comptabilise et valide les ré- tués après le compteur électronique du
férentes à la fourniture, notamment les ponses du client à un événement RD. En réseau domestique ➔ 5 : thermostats, affi-
clauses de participation de chaque client l’absence de comptage bidirectionnel pré- cheurs, charges pilotables par le marché
ou groupe de clients à un programme de cis, le fournisseur s’appuie beaucoup sur et interrupteurs de gestion de la charge,
RD : délai de notification minimal requis, une combinaison de mesures rapatriées reliés au compteur intelligent et, ce faisant,
nombre maxi autorisé d’interruptions de en vrac des principaux postes électriques au fournisseur, peuvent alors recevoir des
service dans une journée, une semaine ou du réseau et de méthodes stochastiques données (signaux de prix actualisés ren-
une saison, réduction maxi autorisée et telles que l’allocation de la charge et l’esti- seignant les processeurs) et/ou des com-
durée maxi autorisée d’un événement mation statistique. Au demeurant, l’avène- mandes (signaux d’effacement destinés
identifiant les clients en mesure d’être ment du comptage évolué ouvre des pers- aux actionneurs).
contactés durant une action RD. pectives plus réalistes à ce comptage L’intégration des données AMI et RD per-
bidirectionnel de précision. Des événe- met d’adopter des programmes en temps
ments RD en temps réel précis (« réponse réel et quasi réel qui, à leur tour, autorisent
Conduite à 360° 43
Toile électrique
ABB collabore avec de grands instituts de recherche pour
relever les défis des réseaux électriques du futur
CHERRY YUEN, ALEXANDER OUDALOV, ANDREW D. PAICE, standards indispensables à leur déploiement. Nombre
KLAUS VON SENGBUSCH – Pour lutter contre le changement d’entre eux sont déjà à l’œuvre pour moderniser
climatique et améliorer leur efficacité énergétique et l’exploitation des réseaux et les rendre plus efficaces,
opérationnelle, de nombreuses entreprises d’électricité ont plus fiables et plus « intelligents ». Les recherches pour
progressivement fait des réseaux intelligents (RI) une faire progresser le transport et la distribution électriques
priorité. En Europe comme aux États-Unis, les pouvoirs se sont concentrées sur la mise en œuvre de fonctionnali-
publics ont compris l’importance des RI pour réaliser leurs tés évoluées dans les produits ABB et les installations
objectifs environnementaux et sécuriser leur approvision- clients. Cet article rend compte des projets menés en
nement énergétique : un thème dès lors relayé par les collaboration avec des partenaires externes et partielle-
médias. Rien de neuf, en revanche, pour ABB qui dével- ment financés par des organismes publics tels que la
oppe depuis plusieurs années les technologies et les Commission européenne.
L
es systèmes électriques ont été centrales, mais aussi par de petits géné- mation et de stockage d’énergie.
traditionnellement exploités de rateurs alimentant des villages, des vil-
manière centralisée ; ainsi l’éner- les, voire des usines. Ces réseaux de Les besoins en protection sont un autre
gie est-elle acheminée des cen- « distribution active » garantiraient l’ali- enjeu de taille. En cas de défaut, le
trales de grande capacité aux lieux de mentation électrique continue des infra- microréseau doit être découplé du ré-
consommation sur des infrastructures structures stratégiques de communica- seau principal aussi vite que possible
construites selon un schéma unidirec- tion et de conduite qui sont le poumon
tionnel et vertical : production-transport- de l’économie. De même, le rapproche-
distribution. Or la filière se heurte ment des zones de production et des Pour ABB, le
aujourd’hui à une contradiction : il lui faut centres de consommation réduirait signi-
fiabiliser la fourniture de quantités tou- ficativement les pertes de transport et de réseau intelligent
jours plus importantes d’énergies renou-
velables et propres, tout en empruntant
distribution. ABB travaille dans ce do-
maine en étroite collaboration avec des
est une infrastruc-
des infrastructures qui n’ont pas été partenaires externes ; leurs efforts ont ture essentielle-
conçues ni dimensionnées, à l’origine, abouti à la réalisation de plusieurs pro-
pour les accueillir ! Ce patrimoine électri- jets pilotes, dont quatre (More Micro- ment active.
que doit donc se muer en un réseau grids, AuRA-NMS, address et MEREGIO)
adaptatif, plus efficace et écologique sont évoqués dans cet article ➔ 1. pour protéger ses propres charges. Si la
pour intégrer l’électricité issue de multi- défaillance est imputable au microré-
ples sources diffuses et de diverses qua- Microréseaux seau, des fonctions de protection doi-
lités, et garantir à tous les consomma- Ce terme désigne des systèmes de dis- vent pouvoir détecter les courants de
teurs une desserte fiable et conforme à tribution moyenne tension (MT) et basse court-circuit normalement faibles, dus à
leurs besoins. tension (BT) alimentés par des sources l’électronique de puissance des micro-
d’énergie décentralisées, des dispositifs générateurs, afin d’isoler la partie criti-
Le terme « réseau intelligent » (RI) a de de stockage et des charges commanda- que du microréseau. La conception et
nombreuses acceptions. Pour ABB, il bles. Ils peuvent s’interconnecter au ré- l’exploitation spécifiques des microré-
s’agit d’une infrastructure essentielle- seau ou fonctionner en mode îloté, de seaux nécessitent une étude des divers
ment active qui s’autocontrôle, s’appuie manière contrôlée et coordonnée. Évolu- aspects de la protection du réseau BT,
sur des standards et normes industriels, tion logique des réseaux de distribution tels que de nouveaux principes de
transcende les frontières et participe aux traditionnels, ils agrègent quantité de relayage.
marchés de gros de l’énergie en conju- producteurs locaux et diffus, tels que mi-
guant stabilité, sécurité, efficacité et res- croturbines, piles à combustible, petits Déploiement massif des microréseaux
pect de l’environnement. générateurs diesel, panneaux photovol- C’est dans cette optique que s’inscrit le
taïques (PV), éoliennes, petite hydrauli- projet Advanced Architectures and
Les RI ont beaucoup fait parler d’eux. En que et dispositifs de stockage d’énergie Control Concepts for More Microgrids
octobre 2009, le Président Obama pro- (batteries…). Ces microréseaux garantis-
Toile électrique 45
1 La Commission européenne mise sur l’intégration de la production 2 Microréseau basse tension de Gaidouromantra, sur l’île grecque
décentralisée et l’amélioration de l’efficacité énergétique. de Kythnos
Génératrice PV
Marchés de l’énergie
~
=
~
~ = ~
~ = =
=
~
~ ~ ~ =
= = =
~
MORE MICROGRIDS Batterie PV Diesel Génératrice PV
Génératrice PV
Bâtiment de
commande
Toile électrique 47
D’un point de vue technique, l’exploita-
3 Le réseau du futur ? Différents acteurs collaborent pour transformer le système
tion efficace d’un réseau électrique traditionnel en un RI efficace et respectueux de l’environnement.
nécessite l’intégration optimale de nom-
breuses sources de production dé cen-
tralisées et la gestion dynamique de la
consommation. Dans ce dernier cas, le Producteurs
GRD doit connaître en temps réel la dis-
Transport GRT
ponibilité de l’offre et la demande des haute tension
110-380 kV,
consommateurs, dans l’ensemble du ré- réseau maillé
seau. L’infrastructure de communication
des installations pilotes lui fournira les in- Distribution GRD
moyenne tension
formations nécessaires pour contrôler le 6-35 kV, réseau radial
réseau en prédisant le flux de puissance More
Microgrids
et en réagissant rapidement aux change- Distribution GRD
basse tension
ments de situation. Le GRD peut égale- 380 V, réseau radial
ment envoyer aux consommateurs des
signaux de prix (tarifs horosaisonniers)
Distribution Consomma-
les invitant à moduler leur consommation basse tension teurs
en fonction du coût et de la disponibilité 380 V, réseau radial
de l’énergie 4.
Dans ce projet, ABB apporte son exper- réglementaires des fournisseurs d’élec- Cherry Yuen
tise de la conduite des réseaux et de tricité et gestionnaires de réseaux. Le Alexander Oudalov
l’automatisation de la distribution. Il Groupe bénéficie aussi d’une collabora- Andrew D. Paice
s’agit notamment de la détection des tion fructueuse avec d’autres institutions ABB Corporate Research
congestions, de l’optimisation de l’ex- à la pointe de la recherche sur les ré- Baden-Dättwil (Suisse)
ploitation du réseau (en minimisant les seaux intelligents ➔ 3. Les résultats de cherry.yuen@ch.abb.com
manœuvres en cours de maintenance, ces différents projets sont complémen- alexander.oudalov@ch.abb.com
par exemple) et de l’anticipation de l’of- taires et s’appliquent à une large gamme andrew.paice@ch.abb.com
fre et de la demande (injections/prélève- de produits et de solutions d’ABB visant
ments) aux différents nœuds du réseau, à répondre aux besoins différenciés de Klaus von Sengbusch
moyennant des algorithmes complexes. chaque client. ABB Power Products
La précision d’une prévision dépendra Mannheim (Allemagne)
de la qualité des données saisies dans Si le réseau électrique du futur répond au klaus.von-sengbusch@de.abb.com
l’algorithme : certains calculs sont effec- vocable universel de « réseau intelligent »,
tués à partir des valeurs temps réel de les défis posés par l’introduction de ces
tension et d’intensité reçues des équipe- technologies différeront beaucoup d’une
ments du réseau et des informations re- région du monde à l’autre. Il n’y aura
montées par les compteurs intelligents. donc pas de modèle unique de RI. Grâce
En outre, le système de gestion de ré- à une collaboration active avec des
seau d’ABB servira d’interface avec le entreprises d’électricité, des universités
marché et les systèmes de négoce et d’autres acteurs du secteur énergéti-
d’énergie 5 ; il évitera les congestions que, ABB sera en mesure d’apporter des
avec des mécanismes d’éclatement vo- solutions au cas par cas. C’est là que
lontaire du marché de gros en sous-mar- réside toute l’« intelligence » de la straté- Notes
4 Validation d’un concept, en vigueur en
chés locaux, de part et d’autre des gie !
Allemagne depuis 2010, selon lequel les
congestions (market splitting), et analy- entreprises d’électricité doivent proposer à
sera les données relatives aux futurs leurs clients des tarifs en fonction de la
échanges d’énergie afin de prédire le situation présente du réseau.
5 Ces systèmes font aussi partie intégrante du
transit de puissance sur le réseau de dis-
projet MEREGIO.
tribution.
ROLF GRÜNBAUM, PETER LUNDBERG, BJÖRN THORVALDSSON – réseaux électriques ne peuvent plus compter sur les généra-
Les gigantesques pannes électriques survenues récemment teurs pour disposer de puissance réactive ; ils doivent
en Europe et aux États-Unis ont fait prendre conscience de désormais la fournir eux-mêmes. Injecter rapidement une
la nécessité de sécuriser et de fiabiliser l’approvisionnement quantité satisfaisante de puissance réactive dans les réseaux
en électricité des zones résidentielles, des bâtiments publics urbains pour stabiliser leur tension est une obligation
et des sites industriels. À l’évidence, un grand nombre de d’autant plus contraignante qu’un pourcentage élevé de
réseaux électriques souffre de sous-investissements, situa- récepteurs inductifs (moteurs asynchrones des climatiseurs,
tion exacerbée par les incertitudes sur le partage des rôles par exemple) est raccordé au réseau ou que ce dernier est en
et sur les nouvelles règles du jeu imposées au marché défaut. Les compensateurs statiques de puissance réactive
concurrentiel. Ainsi, depuis la séparation entre activités de remplissent parfaitement cette délicate mission.
production et activités de transport, les gestionnaires de
Tension
Si de la puissance réactive n’est pas injec-
tée à cet instant précis, la tension peut
chuter brusquement et entraîner une pan-
ne généralisée car le réseau de transport
ne peut plus assurer le transit d’énergie Puissance
U
n des atouts maîtres de ces ces deux dispositifs sont très différents, les
3 Couple de charge et de la machine en fonc-
compensateurs statiques de premiers assurant une compensation ra- tion de la vitesse et du courant de la machine
puissance réactive (plus connus pide et les seconds une compensation
sous leur abréviation anglaise lente. Les MSC sont donc d’une grande
SVC pour Static Var Compensators) est utilité pour les applications aux exigences 1
réactive sur les réseaux à différents régi- que ou de fréquence de manœuvre com-
mes de marche. Ils contribuent ainsi à me, par exemple, le soutien de tension en 0,6
maintenir leur stabilité, voire à la rétablir, régime établi sur des cycles de charge de
0,4
dans les régimes les plus perturbés. Cet 24 heures. Pour des applications plus
article décrit le cas précis où les dispositifs contraignantes, ils sont inadaptés et les 0,2
SVC participent efficacement au soutien SVC (voire les STATCOM 1) deviennent indis-
0
dynamique de la tension dans des réseaux pensables. 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
électriques fortement chargés du fait d’un Vitesse (m/s)
rôle de premier plan dans la stabilisation deux moments : lors d’une sous-tension Réseau Ligne Charge
d’injecter de la puissance réactive sur le le réseau. Le thyristor branche et débran- ΔV Cmax Vref
réseau pendant toute la durée du défaut. che la batterie de condensateurs pendant Vmin
charge et le couple électrique produit en pour satisfaire à un certain nombre de cri- Courant total du SVC
fonction de la vitesse est repris en ➔ 3. tères de fonctionnement avec le réseau.
Pendant le défaut, les machines asynchro- De plus, une compensation lente de l’éner-
nes décélèrent, ce qui aura une incidence gie réactive peut, au besoin, être réalisée
sur le réseau à l’élimination du défaut. au moyen de condensateurs MSC. Un déficit de
Dans les cas les plus graves, la tension ré-
seau ne peut être rétablie après le défaut. Caractéristiques du SVC puissance réac-
Supposons, par exemple, qu’un défaut
phase-terre survienne à proximité du cen-
Un SVC possède les caractéristiques
tension-courant (V-I) statique et dynami-
tive est souvent à
tre de charge en ➔ 4. En produisant de la que illustrées en ➔ 6. On fait varier la ca- l’origine d’un
puissance réactive pendant le défaut, le ractéristique courant/susceptance du SVC
SVC assure un fort soutien dynamique de pour réguler la tension le long d’une pente. écroulement de
la tension, ce qui permet de remédier au
problème, surtout après l’élimination du
Le réglage de la pente ainsi que d’autres
équipements de contrôle de la tension
tension dans le
défaut. jouent un rôle non négligeable dans le ré- réseau électrique.
seau. Il est également important lorsque
Surtensions l’on détermine la valeur de tension où le Le dispositif SVC
Si les surtensions sont gérées de la même SVC atteindra la limite de sa plage de
manière que les sous-tensions, elles doi- contrôle. Une forte pente prolongera la
d’ABB peut jouer
vent impérativement être contrôlées en plage de contrôle active vers une tension un rôle clé en
cas de délestage de la charge. En effet, plus faible mais au détriment de la préci-
une brusque perte de charge induit des sion de régulation de la tension. produisant de la
surtensions résultant de l’excès de puis- La valeur de tension à laquelle le SVC ne
sance réactive fournie par les générateurs, produit ni n’absorbe de puissance réactive
puissance réac-
les lignes aériennes et les câbles souter-
rains du réseau. La rapidité de réaction du
est la tension de référence Vréf. Celle-ci
peut être ajustée dans une plage donnée.
tive pour prévenir
SVC garantit un soutien total en un seul ou limiter les pan-
cycle du fondamental ; de plus, il consom- Prévenir l’écroulement de tension
mera de la puissance réactive pour limiter La Saudi Electricity Co exploite, à l’ouest nes de courant.
la tension réseau. Dès que la charge réap- de l’Arabie Saoudite, un réseau de trans-
paraît, le SVC revient à son point de consi- port électrique composé de câbles souter-
gne d’origine et soutient à nouveau le rains et de lignes aériennes 380 kV, de
réseau. nombreux postes sources 380 kV/110 kV
Umm Lajj
Al Madinah (Médine)
Yanbu‘al
G Bahr SVC
ARABIE SAOUDITE
Rābigh
Mer Rouge G
G Al Khurmah
SVC Jiddah (Djeddah)
Makkah (La Mecque)
SVC
SOUDAN G
Al Lith
qui alimentent des postes de transforma- pics de consommation et les périodes Sud, Faisaliyah et Jamia furent mis en ser-
tion 110 kV/13,8 kV essentiellement par de charge normale ; vice en 2008 et 2009. Les 2 derniers doi-
des câbles souterrains ➔ 7. • Rétablissement de tension insatisfaisant vent encore être commandés. Les SVC
après défauts en régimes de charge des postes de Faisaliyah et Jamia sont il-
Le réseau saoudien connaît des contraintes intermédiaire ; lustrés en ➔ 8 et ➔ 9.
spécifiques liées au très grand nombre de • Écroulements de tension lors des pics
climatiseurs (jusqu’à 80 % de la charge to- de consommation. Analyser le problème
tale) qu’il alimente, notamment un rétablis- Sur un défaut phase-terre à proximité de
sement lent de la tension et le calage du Une étude complète des besoins de puis- Djeddah, dans le réseau 380 kV ou directe-
rotor des moteurs, voire l’écroulement de la sance réactive fut réalisée pour les niveaux ment dans le réseau 110 kV, la tension
tension accompagné de courts-circuits de tension 380 kV, 110 kV et 13,8 kV. Ses directe commence par chuter entre 0,7 et
dans le réseau de transport ou de réparti- principales conclusions pour la planifica-
tion. Dans cette région proche de la Mer tion et l’exploitation du réseau électrique
Rouge, qui compte de gros centres de sont : Les compensa-
consommation électrique comme les villes • Éliminer plus rapidement et autant que
de Djeddah, La Mecque et Médine, la stabi- possible les défauts pour réduire les teurs SVC injectent
lité du réseau est mise à mal, surtout en été
et pendant la période du pèlerinage Hajj.
besoins de compensation dynamique
de puissance réactive ;
rapidement une
Des simulations ont montré que le réseau • Mettre en place une compensation quantité satisfai-
électrique pourrait s’écrouler en cas de dé- dynamique de puissance réactive pour
fauts phase-terre à proximité d’un centre de éviter le calage du rotor des moteurs sante de puissance
charge au cours des périodes de pointe.
Pour y remédier, 3 dispositifs SVC puissants
asynchrones sur les défauts phase-
terre ;
réactive dans les
ont été installés dans le but précis de stabi- • Recourir à une compensation dynami- réseaux pour stabi-
liser la tension réseau lorsque les climati- que de puissance réactive uniquement
seurs de toute la région tournent à plein pendant une brève période : au cours liser leur tension,
régime ➔ 7 [1]. du défaut et pendant environ 1 s après
son élimination ;
surtout lorsque de
Caractéristiques de la desserte électrique : • Compenser la puissance réactive pour gros récepteurs
• Écart important entre les charges contrecarrer les fluctuations de tension
minimales et maximales (annuelles et liées aux variations journalières de inductifs (moteurs
journalières) ;
• Très forte concentration de climati-
charge.
asynchrones des
seurs ; Les besoins totaux de compensation dyna- climatiseurs, par
• Impédance élevée des transformateurs mique de puissance réactive furent esti-
de puissance 380 kV/110 kV et 110 kV/ més à 3 000 MVAr (mégavoltampères réac- exemple) sont rac-
13,8 kV pour limiter les courants de tifs). L’installation de 5 SVC de –60 MVAr/
court-circuit ; +600 MVAr chacun (60 MVAr inductifs à
cordés au réseau.
• Éloignement de la production. 600 MVAr capacitifs) sur 5 lignes de 110
kV différentes résoudrait le problème du 0,8 pour chaque unité (p.u.). Le flux des
Ces caractéristiques ont un impact sur les calage du rotor des moteurs asynchrones moteurs des climatiseurs décroît, ce qui
performances et le fonctionnement du ré- et assurerait le contrôle de tension journa- leur faire perdre du couple électrique. Quasi
seau, créant des problèmes particuliers : lier des charges. instantanément, ils décélèrent car leur cou-
• Besoin de contrôler la tension entre les Les 3 premiers SVC des postes de Médine ple électrique transitoire devient négatif.
10 Vitesse moteur, couple et tension 110 kV/13,8 kV sans 11 Vitesse moteur, couple et tension 110 kV/13,8 kV avec
compensation : la tension ne peut être rétablie. compensation : la tension est rétablie.
Vitesse moteur
Vitesse moteur
1,00 1,00
0,99 0,99
(p.u.)
(p.u.)
0,98 0,98
0,97 0,97
CE CM CE CM
1,75 1,75
Couple
Couple
(p.u.)
(p.u.)
-0,50 -0,50
1,05 1,05
Tension
Tension
0,95 0,95
(p.u.)
(p.u.)
0,85 0,85
0,75 0,75
0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40
Temps (s) Temps (s)
CE = Couple électrique CE = Couple électrique
CM = Couple mécanique CM = Couple mécanique
Vpos110 = Tension directe à 110 kV Vpos110 = Tension directe à 110 kV
Vpos14 = Tension directe à 13,8 kV Vpos14 = Tension directe à 13,8 kV
Pendant le reste de la durée du défaut, le Prévenir le calage des rotors car il leur faut un cycle et demi pour com-
couple électrique oscille à cause du désé- De toute évidence, pour éviter le calage penser entièrement la chute de tension.
quilibre mais avec une valeur moyenne infé- des rotors, il faut réduire la chute de ten- S’ils sont suffisamment puissants, la ten-
rieure au couple de charge, du fait de la ré- sion pendant le défaut et rétablir la tension sion peut être soutenue dans des propor-
duction de tension. La perte de vitesse se au plus vite après son élimination. Une tions qui empêchent les moteurs de conti-
poursuit mais à un moindre rythme. À l’éli- telle tâche nécessite une importante com- nuer à perdre de la vitesse après la
mination du défaut, les moteurs doivent à la pensation de puissance réactive dans un décélération initiale ➔ 11. Un nouveau
fois être remagnétisés et réaccélérés. Les court laps de temps. Le soutien de tension point de fonctionnement « stable » est
importantes composantes actives et réacti- appliqué à proximité des moteurs donne alors atteint. Pendant le défaut, il est très
ves qui en résultent dans le courant de les meilleurs résultats. L’emplacement difficile d’augmenter la tension jusqu’au
charge provoquent une forte chute de idéal se situe dans chaque poste de trans- point d’accélération des moteurs. Il est in-
tension dans les impédances de source. formation 110 kV/13,8 kV, au niveau du dispensable de stopper ou de diminuer la
Une grosse part de l’impédance se situe 13,8 kV. En théorie, cela suppose d’instal- perte de vitesse aussi vite que possible,
dans les transformateurs de puissance ler un très grand nombre de SVC plutôt car plus on intervient tôt, plus il est facile
110 kV/13,8 kV. En cas de pics de consom- petits. En pratique, la bonne solution est de réaccélérer le système suite à l’élimina-
mation, les moteurs auront perdu trop de un nombre limité de puissants SVC au tion du défaut. En d’autres termes, en rac-
vitesse pour pouvoir réaccélérer après niveau du 110 kV. courcissant le temps de réponse du SVC,
l’élimination du défaut et la tension ne peut La décélération initiale des moteurs asyn- on diminue les besoins de puissance réac-
être rétablie ➔ 10. chrones ne peut être évitée par les SVC tive. Des études ont montré qu’il est prati-
61 MVAr 24 MVAr 61 MVAr 24 MVAr branchement/dé- souvent entre une phase et la terre. La ten-
branchement d’une sion directe chute en général à 0,7 p.u.
inductance de ligne pour un défaut proche et graduellement à
quement impossible de réaccélérer les ou d’une batterie de condensateurs. Pour des valeurs supérieures pour des défauts
moteurs après l’élimination du défaut si les réseaux de transport, on s’intéresse plus éloignés. Face à une chute d’une telle
les SVC ne sont pas opérationnels pen- principalement au temps de réponse du ampleur, le régulateur du SVC atteint très
dant le défaut. SVC aux signaux de forte valeur. rapidement ses limites (± 1 cycle), délai qui
Un SVC de réseau de transport sert, avant reste foncièrement constant quel que soit
Au moment précis où le défaut disparaît, la tout, à réguler la tension directe et, dans de le gain du régulateur. Les thyristors des
tension bondit d’un coup et le courant rares cas, la tension inverse. Pour ce faire, TSC deviendront passants au point appro-
réactif fourni aux moteurs augmente ins- les valeurs de tension instantanées doivent prié de l’onde 2 et les TCR ne seront plus
tantanément. Par ailleurs, pour réaccélérer, être mesurées pour
ces moteurs ont besoin d’un courant actif chaque phase et les
élevé. Lorsque la tension aux bornes des composantes har- Il est pratiquement impossible
moteurs reste très basse, le courant actif moniques de la ten-
requis ne peut circuler, ce qui ralentit le ré- sion être suppri- de réaccélérer les moteurs après
tablissement de la tension dans le réseau.
Au pire, les moteurs calent. Le soutien de
mées, deux tâches
qui prennent du
l’élimination du défaut si les
la tension permet donc son rétablissement temps. En première SVC ne sont pas opérationnels
plus rapide. CQFD ! approximation, le
traitement des si- pendant le défaut. Lorsqu’ils le
Performances des SVC gnaux de tension
Chacun des trois SVC délivre 60 MVAr peut être perçu
sont, on diminue les besoins de
inductifs à 600 MVAr capacitifs. Ils sont comme un filtrage puissance réactive.
raccordés aux postes à isolation gazeuse passe-bas de pre-
des lignes 110 kV. La tension nominale sur mier ordre avec une constante de temps conducteurs. Le SVC sera pleinement
le jeu de barres moyenne tension (MT) du d’environ 10 ms ; la pente est le courant conducteur en 1,5 cycle. Le temps de
SVC est de 22,5 kV. On trouve deux induc- direct multiplié par une constante. La régu- commutation du TSC peut être plus long
tances TSC de 215 MVAr chacune et un lation se fait avec un régulateur PI (propor- selon son état antérieur (chargé ou dé-
condensateur TCR de 230 MVAr ➔ 12. Les tionnel et intégral) ou, le plus souvent, avec chargé). Les condensateurs sont le plus
filtres d’harmoniques d’une puissance to- un simple régulateur I qui agit sur l’écart fréquemment déchargés.
tale de 170 MVAr sont divisés en deux entre une tension de consigne et la tension
bras distincts, raccordés au jeu de barres réelle modifiée par la pente. La sortie est un Rétablir plus vite la tension
MT par l’intermédiaire de disjoncteurs. signal qui peut être perçu directement En régime de court-circuit, la tension di-
Chaque bras comporte deux doubles fil- comme un ordre de susceptance envoyé recte faiblit et le SVC est purement capa-
tres accordés couvrant les harmoniques au circuit principal. Les thyristors ne peu- citif. Dans un réseau peu chargé, une
de rangs 3, 5, 7 et 11. vent commuter qu’une seule fois par demi- surtension transitoire peut survenir à l’éli-
cycle et phase. Un montage triphasé peut mination du défaut. Cette surtension est le
Temps de réponse être modélisé avec un retard moyen. fait principalement de l’incapacité du ré-
Lorsque l’on parle de temps de réponse En général, on obtient un temps de répon- seau à absorber la puissance réactive pro-
d’un SVC, il faut distinguer le comporte- se de l’ordre de 2 cycles, soit moins que duite par le SVC. Un système de régulation
ment sur un « signal de forte valeur » de les 40 ms maxi exigés par les exploitants classique doit attendre que la tension dé-
celui sur un « signal de faible valeur ». Dans pour un réseau fort. (La fréquence du ré- passe sa valeur réglée avant que le régula-
le premier cas, le SVC réagit aux défauts seau saoudien est de 60 Hz, où 2 cycles teur ne puisse commencer à réduire l’ordre
du réseau entraînant une forte variation de correspondent à 33,3 ms.) de susceptance envoyé au circuit princi-
1,50 1,50
Tension réseau
Tension réseau
(110 kV)
(110 kV)
(p.u.)
(p.u.)
0,70 0,70
7,00 7,00
(p.u.)
(p.u.)
BREF
BREF
0 0
Courant TSC1 I ab Courant TSC1 I bc Courant TSC1 Iab Courant TSC1 Ibc
Courant TSC1 Ica Courant TSC1 I ca
12,5 12,5
Courants 1
Courants 1
phase TSC
phase TSC
(kA)
(kA)
0 0
-12,5 -12,5
0 0,100 0,125 0,150 0,175 0,200 0,225 0 0,100 0,125 0,150 0,175 0,200 0,225
Temps (s) Temps (s)
Ua Ub Ua Ub
Uc Uc
(Tensions de phase) (p.u.)
1,5 1,5
1,0 1,0
Tension réseau
Tension réseau
(110 kV)
(110 kV)
0,5 0,5
0,0 0,0
-0,5 -0,5
-1,0 -1,0
-1,5 -1,5
0,1 0,1
(Tension directe) (p.u.)
Tension réseau
0,0 0,0
(110 kV)
(110 kV)
-0,1 -0,1
-0,2 -0,2
-0,3 -0,3
-0,4 -0,4
8 8
6 6
4 4
(p.u.)
(p.u.)
BREF
BREF
2 2
0 0
-2 -2
0 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40
Temps (s) Temps (s)
pal. Inévitablement, cela entraîne une sur- Une simulation de la surtension transitoire ficacité dans les simulations, il restait à la
tension qui dure au minimum un cycle. est reproduite en ➔ 13. Il est clair que l’ex- valider en vraie grandeur. Les résultats ob-
Dans le réseau étudié, des tensions supé- tinction du TSC doit être plus rapide. Pour tenus avec la nouvelle fonction de régula-
rieures à 1,5 p.u. peuvent survenir. De améliorer la situation, une nouvelle fonc- tion sont illustrés en ➔ 14.
nombreux dispositifs SVC à travers le tion de régulation fut développée et mise
monde ne deviennent capacitifs qu’après en œuvre dans les trois SVC saoudiens : De la théorie à la pratique
l’élimination des défauts car aucun moyen les TSC sont bloqués au premier passage Le réseau électrique subit trois défauts
efficace n’existait pour résoudre ce pro- par le zéro de courant après élimination du phase-terre au cours de l’été 2008, c’est-
blème à l’époque de leur installation. défaut. Si cette approche a prouvé son ef- à-dire à la période des pics de consomma-
Pôle position 57
1 Vue en coupe d’une chambre de coupure 2 Conception générale d’un pôle encastré
sous vide ABB (type VG4)
b
b
c
c
f d
e
g
f
i g
j
h
L
a fonction d’un disjoncteur est
triple : tenue du courant nominal,
coupure des courants de court-
circuit et blocage des tensions technologie des pôles encastrés. Sa encastrés résistent à différentes condi-
supérieures aux valeurs assignées. gamme actuelle couvrent les besoins ty- tions climatiques et n’exigent aucune
pes des réseaux MT (valeurs maxi de ten- maintenance. En d’autres termes, le vide
À l’ouverture de ses contacts pour cou- sion nominale 40,5 kV, de courant 3 150 A et l’isolant conservent leurs propriétés
per un courant, un arc électrique se forme. et de courant de court-circuit 50 kA). pendant plus de 30 ans.
Dans un réseau à courant alternatif (CA),
l’arc s’éteint au passage suivant par le La chambre de coupure sous vide et ses ABB, inventeur des pôles encastrés, est
zéro de courant. Les contacts de l’appa- bornes sont entièrement encapsulées également le premier fabricant mondial
reillage MT actuel sont encapsulés dans dans une résine époxyde. Les bornes avec près d’un million d’appareils en ser-
une chambre de coupure sous vide ➔ 1. supérieure ➔ 2a et inférieure ➔ 2d sont vice et une production annuelle qui dé-
ABB fabrique des chambres de coupure reliées au bras de contact ou au jeu de passe les 200 000 unités ➔ 3.
sous vide MT depuis plus de 30 ans. barres de l’appareillage électrique. Le
Alors qu’à la fin des années 1990, la contact inférieur devant être raccordé Au-delà du succès de cette technologie
coupure dans le vide et celle dans le SF6 sur une pièce mobile, un connecteur et de ses énormes avantages, ABB n’a de
se partageaient le marché à parts plus souple est nécessaire pour conduire le cesse d’améliorer ses performances. Le
ou moins égales, la technologie sous courant ➔ 2e. dernier-né de la famille des pôles encas-
vide s’est aujourd’hui imposée. Comp- Cette pièce mobile est actionnée par une trés est le PT1. À la différence de ses pré-
tant parmi les leaders du secteur, ABB tringle de manœuvre isolante ➔ 2f raccor- décesseurs, il n’est pas isolé dans une
produit annuellement près de 350 000 dée à l’actionneur du disjoncteur ➔ 2h. La résine époxyde mais dans un matériau
chambres de coupure sous vide qui blo- tringle en polyamide contient un ressort. thermoplastique de dernière génération.
quent des tensions jusqu’à 40,5 kV et La partie inférieure du pôle ➔ 2g est fixée à
coupent des courants de court-circuit de l’enveloppe du disjoncteur par quatre vis. Propriétés des pôles thermoplastiques
63 kA maximum. La fonction, la forme et le procédé de fa-
Comparée aux systèmes à pôle ouvert brication comptent parmi les facteurs
En plus de supporter le champ électrique ou assemblé, cette technologie offre une décisifs de la réussite d’un nouveau ma-
interne, l’isolant doit également endurer rigidité diélectrique élevée ainsi qu’une tériau (ou classe de matériaux) dont le
les tensions externes à fréquence indus- meilleure tenue à la pollution, à l’humidité choix doit faire l’objet d’une analyse
trielle et les tensions de choc1 (jusqu’à et aux contraintes mécaniques. Elle approfondie.
95/200 kV). Or cette qualité peut être permet de concevoir des appareils
considérablement altérée par différents compacts, robustes et modulaires. Autre
Note
agents polluants comme la poussière. avantage notable : les pôles prétestés et
1 Aptitude d’un appareil à supporter les
C’est une des raisons pour lesquelles ajustés sont faciles et rapides à intégrer surtensions provoquées, par exemple, par les
ABB développa, il y a plusieurs années, la aux disjoncteurs sous vide. Les pôles chocs de foudre et de manœuvre.
Pôle position 59
4 Résultats des essais de fluage et de relaxation 5 Procédés de fabrication des pôles en
thermoplastique et en résine époxyde
Pourcentage de variation de longueur
0,6 1
2
0,5 3 Moulage par
Prétraitement
Variation de longueur (%)
4 injection
0,4
0,3
Moulage par
Prétraitement
injection
0,2
0,1
Écart inférieur à l’incertitude de mesure
0,0 Montage
Prémontage
-2 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 final
Durée (jours)
Ces essais réalisés sur le pôle encastré PT1 à 5 000 N et 85 °C ont montré l’absence de déformation
Essais
mesurable. Les très fortes variations au début et à la fin de la campagne d’essais correspondent à
l’échauffement et au retour à la température ambiante.
75 % d’humidité). Parallèlement, les pô- mes au cours des deux procédés, tandis
6 Pôle PT1 pour 31,5 kA (6a) et 25 kA (6b)
les étaient soumis à une tension alterna- que les températures d’injection diffèrent
tive de 50 kV. Tous les pôles testés ont notablement. Pour la résine époxyde, 6a 6b
prouvé leur stabilité à ces régimes de elle est légèrement supérieure à la tem-
fonctionnement. pérature ambiante, alors que la tempéra-
ture de fusion du thermoplastique atteint
De surcroît, le pôle devait aussi effectuer 300 °C. En d’autres termes, il y a apport
correctement une manœuvre de ferme- de chaleur pour l’injection de résine
ture sur un courant de court-circuit, sui- époxyde et dissipation de chaleur pour le
vie d’une réouverture. La stabilité méca- durcissement du thermoplastique.
nique du thermoplastique étant bien plus
élevée que celle des composites de ré- Dès que le matériau est durci, on ouvre
sine époxyde, les nouveaux pôles PT le moule pour en extraire le pôle. Cette
réussirent brillamment ces essais. opération ne pose pas de problème par-
ticulier car l’adhérence du thermoplasti-
Procédés de fabrication que avec l’acier et les autres métaux est
Globalement, les procédés de fabrication en général très faible. Les pôles passent
des deux types de pôles sont compara- ensuite en phase de montage final et
bles. Pour commencer, les groupes d’in- d’essai. À ce stade, on ajoute la tringle
serts avec la chambre de coupure sous de manœuvre et le capot de protection
vide et les bornes pour le moule sont pré- de la chambre de coupure sous vide
assemblés. Ces sous-ensembles subis- pour le transport. Les dimensions fonc-
sent un prétraitement (nettoyage et es- tionnelles et l’endurance des pôles font
sais, notamment) avant d’être placés l’objet d’essais individuels. du pôle en résine époxyde correspon-
dans le moule qui est fermé, verrouillé et dant (P1). Le tableau ➔ 7 détaille les va-
rempli de matériau isolant. En raison des La fabrication des pôles en thermoplasti- leurs caractéristiques.
forts écarts de pression pendant le mou- que sur une presse à injection moderne,
lage par injection, le temps de remplis- entièrement automatisée et instrumen- Le PT1 étant destiné aux applications
sage du moule varie. Pour les composites tée, permet d’accroître encore la fiabilité MT, ses performances respectent, voire
de résine époxyde, le remplissage est déjà élevée du procédé mis en œuvre dépassent les exigences de la norme CEI
suivi d’un temps de durcissement, alors pour les pôles en résine époxyde. 62271-100. Il satisfait aux critères des
que pour les thermoplastiques, il s’agit classes les plus strictes de la norme, à
d’un temps de refroidissement. Le dérou- Pôle PT1 savoir M2 (endurance mécanique), E2
lement du procédé est illustré en ➔ 5. La figure ➔ 6 illustre les deux variantes (endurance électrique) et C2 (pouvoir de
du pôle PT1. coupure de courants capacitifs, batteries
Pour la résine époxyde, le procédé est de condensateurs à gradins et câbles à
une réaction chimique alors que pour le Le pôle en ➔ 6a peut couper des cou- vide).
thermoplastique, il s’agit d’un durcisse- rants de court-circuit jusqu’à 31,5 kA, Cette classification atteste la confor-
ment par refroidissement avec cristallisa- supporter des courants assignés maxi mité normative du pôle PT1, mais ne
tion du matériau. Les températures des de 1 250 A et bloquer des tensions attei- fixe aucune limite de performance.
moules sont approximativement les mê- gnant 17,5 kV, valeurs identiques à celles Ainsi, par exemple, la norme prescrit
Pôle position 61
8 Disjoncteur de type VD4 avec pôle PT1
carbone des deux types de pôle. Ce rifique du pôle PT étant nettement plus
9 Exemples de domaines d’application des
chambres de coupure sous vide PT1 calcul ne s’est pas cantonné à la fabrica- faible, il offre plus de sécurité au client.
tion des pôles eux-mêmes, mais a égale- Enfin, plus léger de 35 %, il est plus fa-
– Centrales électriques ment englobé celle des matières premiè- cile à manipuler et à transporter.
– Postes de transformation res 4. Les résultats montrent que la
– Industrie chimique
– Métallurgie
fabrication des pôles thermoplastiques Le pôle PT, dernier-né des pôles encas-
– Industrie automobile de type PT émet au minimum 50 % de trés d’ABB, représente l’ultime avancée
– Alimentation électrique des aéroports CO2 de moins que celle de leurs prédé- technologique de produits au succès
– Construction navale cesseurs, ce qui correspond à une baisse confirmé. Totalement compatible avec la
– Alimentation électrique des bâtiments
d’environ 3 000 t de CO 2 par an, au vu génération précédente, il est aussi per-
du nombre d’unités produites 5. formant, sinon plus que ses prédéces-
seurs avec, rappelons-le, un écobilan
Autre atout des thermoplastiques : le très favorable.
La fabrication des procédé de fabrication peut être contrôlé
avec une précision extrême, réduisant
pôles thermo- les variations de propriétés du matériau
que celle de leurs non seulement une meilleure traçabilité, Arne Klaska
mais aussi une gestion plus poussée de Christoph Meyer
prédécesseurs. la qualité par la méthode SPC de contrôle ABB Calor Emag Mittelspannung
statistique des procédés ; de quoi renfor- Ratingen (Allemagne)
cer le niveau de qualité, déjà très élevé, thorsten.fugel@de.abb.com
des pôles encastrés actuels. dietmar.gentsch@de.abb.com
arne.m.klaska@de.abb.com
Sur le plan technique, le pôle PT1 affiche christoph.meyer@de.abb.com
des performances supérieures à celles
du P1 en résine époxyde, notamment en
matière d’endurance mécanique et de Notes
4 À partir des données d’origine publiées
tenue aux basses températures, ce qui
ou fournies directement par le fabricant du
permet d’élargir son domaine de fonc- matériau.
tionnement. Qui plus est, la charge calo- 5 115 000 pôles/an
L
es transformateurs de puissance la fiabilité et de la
qui représentent souvent le plus disponibilité de ces
gros investissement d’une centra- actifs stratégiques
le, d’un poste électrique ou d’une tout au long de
usine sont indispensables au fonctionne- leur vie. Un transfor-
ment des infrastructures haute tension (HT). mateur représente
Leur défaillance peut gravement perturber un investissement
la bonne marche des systèmes, provoquant lourd, entre 2 et 4
des arrêts de production intempestifs et millions de dollars ;
des coupures de courant. L’origine de quoique rare, une
ces défaillances est multiple : maintenance défaillance peut
insuffisante, exploitation déficiente, protec- avoir des effets ca-
tion inadaptée, défauts non détectés, coup tastrophiques et, au
3 Estimation du coût du remplacement inopiné d’un transformateur
de foudre ou court-circuit ➔ 1,2. Un incident pire, mener une en- élévateur classique
électrique a des répercussions sur le chiffre treprise à la ruine
d’affaires, donne lieu à des pénalités et ➔ 3. De plus, la plu- Nettoyage du site 500 000 $
entache la réputation d’une entreprise qui part des pays ayant Manque à gagner (500 000 $/jour) 10 millions de $
peut perdre ses clients. une législation stric- Installation (main d’œuvre et logistique) 100 000 à 300 000 $
te en matière de Modifications supplémentaires et travaux sur site 300 000 $
En 2002, l’Institute of Nuclear Power fourniture électri- Nouveau transformateur 2 à 4 millions de $
Operations évaluait à plus de 70 le nom- que, les pénalités
bre de pannes liées, depuis 1996, à de pour interruption de La défaillance d’un transformateur peut coûter, outre le préjudice pour
la réputation de l’exploitant, jusqu’à 15 millions de dollars. Source :
gros transformateurs auxiliaires ou éléva- service peuvent at-
Double Life of a Transformer Seminar, Clearwater, FL, États-Unis, 2004
teurs de tension [1]. Plusieurs de ces inci- teindre 100 fois le
dents eurent d’importantes répercussions prix du kW.
sur le fonctionnement des postes électri- placement et de réparation augmenter
ques ; par ailleurs, plus de 30 arrêts d’ur- Un parc vieillissant lentement mais sûrement. Les courbes ➔ 4
gence de réacteurs, arrêts de centrales et Les transformateurs ont beau afficher une indiquent l’évolution du taux de défaillance
problèmes de fourniture électrique trou- sûreté de fonctionnement élevée, le parc des transformateurs installés dans l’indus-
vaient leur origine dans des transforma- mondial installé est relativement âgé. En trie (violet), les centrales électriques (par-
teurs défaillants avec, le plus souvent, effet, l’âge moyen du parc industriel est de me) et les réseaux de transport (gris). Les
des pertes de production et de coûteuses 30 ans et celui des infrastructures de pro- deux premières sont plus pentues car ces
réparations. duction et de transport de 40 ans. Sans transformateurs y sont souvent plus forte-
Le coût financier majeur de la défaillance être une « bombe à retardement », un ment sollicités. L’âge n’est pas le seul fac-
des transformateurs de puissance incite transformateur vieillissant voit son taux de teur d’accroissement du risque de dé-
les entreprises électriques à s’assurer de défaillance, ainsi que ses coûts de rem- faillance, mais en constitue généralement
50
Industrial transformer
Transformateur industriel Analyse
45 Analyse de conception
Transformateur
Generator de centrale
transformer Historique du parc installé
40
Transformateur
Network de réseau
transformer Surveillance en continu des transformateurs
Taux de défaillance (%)
35 Évaluation d’état
30
15
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
Années Entretien régulier Inspection en Rénovation en Fin de vie ou
Source : CIGRÉ WG 12-05, « An international survey on failures in large power des actifs début de vie milieu de vie remise à neuf
transformers », ELECTRA, 88, p. 21-48, 1983
200
150
100
50 de remplacement
0
des transforma-
1920-1929
1930-1939
1940-1949
1950-1959
1960-1969
1970-1979
1980-1989
1990-1999
1980-1989
1990-1999
2000-2009
2010-2019
2020-2029
2030-2039
2040-2049
2050-2059
teurs vieillissants
Année de fabrication Année de remplacement
supervision SCADA
Contacts auxiliaires
(soleil/ombre) IDD ou équivalent TEC
exigé par sa fonction. C’est ce que pro-
Source : Uhlmann, O., ABB Transformer Service Engineering Solutions Portfolio Overview, 2009
Analyse de conception
ABB dispose des plans originaux de plus
de 30 marques d’appareils et les données
8 Interface de surveillance du transformateur avec l’état des principaux éléments
techniques de près de 75 % du parc de
gros transformateurs de puissance instal-
lés en Amérique du Nord, notamment ceux
de Westinghouse, GE, ASEA et BBC, ainsi
que de technologies d’anciennes généra-
tions. Tous les nouveaux transformateurs
ABB sont conçus et fabriqués selon le
même concept avec des composants
standardisés, éprouvés et modulaires qui
garantissent la flexibilité, la sûreté et l’adap-
tabilité de toutes les conceptions.
Historique
Le système d’ABB recense une grande
partie de ses produits. Une pléthore de
données sur les transformateurs est dis-
ponible et continuellement mise à jour
avec, notamment, des informations sur le
propriétaire actuel et l’historique. Ce sys-
tème constitue un formidable support Source : ABB TEC Monitor, http://tec2.vbelnat.se/, consulté en janvier 2010.
pour la détection proactive des problè-
mes. Ainsi, une analyse révéla environ
700 points potentiellement problémati- Suivi d’état des transformateurs de charge de chaque appareil et tempéra-
ques au niveau des systèmes de refroidis- La surveillance et le suivi d’exploitation ture ambiante) et transmettent ces valeurs
sement du parc installé. La recherche s’imposent comme un élément clé de la analogiques au système. L’interface fournit
s’est centrée sur les transformateurs de gestion des transformateurs. Ils autorisent
10 à 600 MVA âgés de plus de 20 ans et une détection précoce des défauts surve-
refroidis par huile ou par eau. Des fuites nant dans la cuve ou les accessoires, per- Notes
dans ces systèmes avaient entraîné la dé- mettant à l’exploitant d’évaluer la gravité 2 La surveillance des transformateurs permet de
ramener le risque de défaillance cataleptique de
faillance complète de beaucoup d’entre de la situation. Plusieurs transformateurs
0,07 % à 0,03 % [2].
eux et, dans un cas particulier, trois mois sont raccordés au réseau informatique de 3 Première étape de résolution des problèmes qui
d’interruption de production et un man- l’exploitant et peuvent être surveillés de- consiste à collecter des informations et à
que à gagner pour l’exploitant. Les don- puis une salle de commande ou un poste analyser les symptômes pour identifier les
causes sous-jacentes. Généralement, la mainte-
nées du système ont permis de contacter distant ➔ 7. Des capteurs mesurent diffé-
nance de premier niveau est réalisée par un
de manière anticipée les exploitants et de rentes valeurs (gaz dissous, teneur en hu- personnel dont la connaissance des produits lui
vérifier régulièrement les appareils. midité et température de l’huile, courant permet de résoudre les problèmes caractérisés.
9a Étape 1 : le bilan de santé du parc de trans - 9b Étape 2 : l’évaluation de l’état et de la conception d’un groupe de transformateurs à haut risque
formateurs fournit une évaluation du risque. suggère des mesures concrètes pour chaque appareil.
Un client d’ABB, exploitant d’un des plus grands ordre de priorité des actions correctives. Le
parcs de transformateurs, utilisait une simple client put alors redéployer ses ressources vers
maintenance à échéance fixe. Il ne savait donc les transformateurs à haut risque et, par là
pas si la maintenance effectuée sur chaque même, réduire ses coûts.
Thomas Westman
appareil correspondait à son profil de risque. De
plus, suite à la libéralisation du marché, le Cet exemple met clairement en évidence les ABB Power Products
budget de maintenance fut réduit et risquait de avantages d’une maintenance conditionnelle. Le Zurich (Suisse)
devenir insuffisant au vu de la structure de client optimise son temps et ses ressources thomas.westman@ch.abb.com
risque du parc. avec, pour résultat, une meilleure fiabilité du
parc. Une part bien plus importante du budget
ABB évalua l’état des 128 transformateurs du de maintenance est consacrée aux transforma- Pierre Lorin
parc, répartis dans 54 postes électriques, pour teurs les plus vulnérables ou qui jouent un rôle ABB Power Products
déterminer le risque de défaillance de chacun clé dans le réseau. La maintenance proactive Genève (Suisse)
d’eux. Cette évaluation permit de classer les de ces transformateurs diminue le risque de
pierre.lorin@ch.abb.com
appareils selon leur état réel et de déterminer un défaillance intempestive.
Paul A. Ammann
Appareils Budget avant évaluation Budget après évaluation
11 transformateurs ABB Power Products
à haut risque 110 000 $ (9 % du budget) 245 500 $ (25 % du budget) Baden (Suisse)
47 transformateurs paul.a.ammann@ch.abb.com
à risque moyen 470 000 $ (37 % du budget) 434 000 $ (45 % du budget)
70 transformateurs
à faible risque 700 000 $ (54 % du budget) 294 500 $ (30 % du budget)
Bibliographie
Total : 128 1 280 000 $ 974 000 $
[1] Institute of Nuclear Power Operations (INPO),
Significant Operating Experience Report, Ref.
La solution de maintenance optimisée réduit de 24 % le budget de maintenance du client
SOER02-3, 18 septembre 2002.
(soit 306 000 dollars/an) et améliore la maintenance des transformateurs à haut risque.
[2] CIGRE Technical Brochure 248, « Economics of
transformer management », juin 2004.
vice. Une maintenance proactive basée [3] Boss, P., Lorin, P., Viscardi, A., et al.,
L’approche de la sur la méthode TrafoAsset Management Economical aspects and experiences of power
transformer on-line monitoring, Session plénière
aide les exploitants à minimiser le risque
gestion des actifs de défaillance intempestive ainsi que les
du CIGRÉ, 2000.
[4] Boss, P., Horst, T., Lorin, P., et al., Life
appareils. tenance pour garantir la fiabilité et la dispo- « Essais transformés sur site avec
TrafoSiteRe-pairTM », Revue ABB 4/2007,
nibilité des appareils. Les responsables p. 45–48.
d’exploitation peuvent ainsi utiliser à bon - Jonsson, L., « La transformation des transfor-
escient leurs budgets de maintenance et mateurs : contrôler et surveiller son parc de
de remplacement en donnant la priorité transformateurs avec TEC », Revue ABB
4/2002, p. 50-54.
aux appareils à haut risque. – Lorin, P., « Forever young (longlasting
transformers) », IEE Power Engineer, 19(2),
TrafoAsset Management d’ABB procure p. 18–21, avril/mai 2005.
un service performant car il réduit le risque – Lorin, P., Fazlagic, A., Pettersson, L. F.,
Fantana, N., « Solutions pour la gestion d’un
de défaillance pour un budget de mainte- parc de transformateurs vieillissant »,
nance donné et, en cas de défaillance, en Revue ABB 3/2002, p. 41–47.
minimise l’impact. - Potsada, S., Marcondes, R., Mendes, J.-C.,
« Extreme maintenance: No location too
Pour en savoir plus sur l’offre ABB de transforma- challenging for an onsite repair! », ABB Review
teurs, rendez-vous sur www.abb.com/transformers. Special Report Power Services, p. 59–62,
2004.
– Westman, T., ABB Transformer Service
Marketing and Sales Presentation Pack, 2009.
– ABB Transformer Experts, Transformer Service
Handbook, 2006.
MICHAL ORKISZ, MACIEJ WNEK, PIEDER JOERG – Avec des disponibles peuvent être aussi laborieux que coûteux. ABB a
procédés toujours plus complexes et des marges en chute imaginé une solution pour extraire et traiter facilement des
libre, l’industrie doit plus que jamais minimiser les arrêts de données importantes sans investissement supplémentaire et
production en surveillant étroitement ses actifs et en détec- sans arrêter les machines. En récupérant et en exploitant
tant les signes avant-coureurs des défauts et problèmes de toute la richesse des données accumulées par des appareils
ses équipements critiques. Or les systèmes de surveillance déjà présents sur les lignes de production, comme les
d’actifs ne sont pas utilisés partout, souvent à cause du variateurs, les clients peuvent détecter précocement les
surcoût de l’instrumentation et du câblage, a fortiori s’il faut anomalies de fonctionnement et maximiser la disponibilité
les installer sur des équipements existants. Autre raison : de leurs machines.
sélectionner et interpréter les énormes quantités de données
L
es industriels sont constamment sées par les données plus récentes jusqu’à de et de régulation. Par conséquent,
sous pression pour réduire leurs ce que l’enregistreur soit déclenché par un certains prétraitements nécessaires à la
coûts, gagner en productivité et événement : défaut ou alarme, franchisse- surveillance d’actifs, comme le filtrage anti-
améliorer leur qualité de service. ment d’un seuil ou commande logicielle. repliement, ne sont pas appliqués. Les
Concilier efficacement ces objectifs impose Cette mémoire tampon étant circulaire, cer- points de données sont échantillonnés ou
de connaître en permanence l’état fonction- taines données antérieures et postérieures calculés à des cadences maximales de
nel des actifs de production – en particulier au déclenchement
les machines critiques – et de tirer profit de peuvent être conser-
cet état des lieux pour identifier et corriger vées. Le système La plupart des procédés
rapidement les défauts avant qu’ils ne se D r i v e M o n i t o r TM
répercutent sur d’autres parties du procédé d’ABB ➔ 1 peut lire intègre des dispositifs capa-
[1]. Un bon système de surveillance d’actifs
aide à prédire la fiabilité des équipements et
le contenu de la mé-
moire tampon d’un
bles d’acquérir et de générer
le risque de défaillance. Au vu des avanta- variateur. Il se com- des signaux qui peuvent
ges qu’ils procurent, pourquoi ces systè- pose d’un module
mes ne sont-ils pas utilisés partout ? Pre- matériel sous la for- également servir à des fins
mière raison, les équipements existants en
sont souvent déjà dotés et l’installation de
me d’un PC indus-
triel et d’une couche
de diagnostic.
capteurs et de câbles supplémentaires logicielle qui collecte et analyse automati- 40 kHz, mais ne sont accessibles qu’à des
pourrait s’avérer à la fois compliquée et quement les signaux et les paramètres du cadences inférieures (en conservant cha-
coûteuse. Une deuxième raison tient à variateur [2]. que 40ème point de données, par exemple).
l’interprétation des résultats. En effet, dans En traitement du signal, les fréquences su-
de nombreux cas, récupérer des données Enrichissement des données périeures à celle dite de Nyquist – corres-
servant normalement à une fonction d’un Leur résolution étant fixe et leur prétraite- pondant à la moitié de la vitesse d’échan-
procédé pour en tirer des informations sur ment effectué, les signaux du variateur exis- tillonnage – doivent être filtrées avant
une autre n’est pas évident. Ainsi, par tent généralement sous une forme difficile- l’échantillonnage des signaux. Sans ce fil-
exemple, déterminer la dimension fractale ment exploitable à des fins de diagnostic. trage, les pics des fréquences les plus éle-
d’un phénomène peut être relativement Par conséquent, les données doivent subir vées apparaîtront au bas du spectre, ren-
aisé, mais la rapporter à l’état fonctionnel quelques « transformations » pour servir au dant l’interprétation très difficile. Ainsi, par
d’une machine est une autre affaire ! diagnostic. exemple, les signaux contenant les fré-
La plupart des procédés intègre des dispo- Comme leur nom l’indique, les variateurs de
sitifs capables d’acquérir et de générer des fréquence modulent la fréquence du cou- Note
signaux qui, correctement regroupés et trai- rant fourni au moteur. La technique DTC 1 Acronyme de OLE for Process Control :
interface ouverte de communication industrielle
tés, peuvent également servir à des fins de (Direct Torque Control) de commande des
temps réel entre équipements de contrôle-
diagnostic. À titre d’exemple, citons les va- moteurs utilisée par les variateurs ABB commande de marques et de modèles
riateurs de fréquence de la gamme ACS donne une séquence de commutation non différents
Agent double 71
quences de 400 Hz, 600 Hz, 1 400 Hz et du variateur en pa-
2 Spectre d’un couple électrique
1 600 Hz qui sont échantillonnées à 1 kHz rallèle avec le signal
produisent tous le même spectre replié d’origine, notam- 1,5
avec un pic à 400 Hz. ment la valeur ins-
Pour connaître les changements de fré- tantanée de la fré-
quence de sortie induits par le variateur, les quence de sortie 3. 1,0
Couple (kNm)
fréquences élevées sont primordiales. Or Cette fréquence est
celles-ci peuvent être récupérées car elles alors intégrée pour
ne sont pas filtrées par le filtre anti-replie- produire l’angle du 0,5
Couple (kNm)
quist. Un certain nombre de spectres dé- débouche sur un
pliés pour différentes fréquences de sortie axe x dont les inter-
est ensuite moyenné pour que les pics pré- valles ne sont plus 0,5
cédemment repliés reprennent leur place égaux, empêchant
initiale ➔ 2b. le recours à une
Un entraînement électrique est normale- approche spectrale 0
ment piloté en vitesse variable pour contrô- par transformée de 0 5 10 15 20 25 30 35
Fréquence (rangs)
ler un paramètre applicatif. Le variateur mo- Fourier rapide (FFT).
dule la fréquence de sortie en réponse à On utilise alors la
2b Avec un spectre moyenné « déplié »
une commande externe (augmentation du méthode du pério-
débit de pompage, par exemple) ou à une dogramme de Lomb
fluctuation interne (augmentation du glisse- [3] qui, appliquée à un des courants de pha-
ment d’un moteur asynchrone avec la se d’une machine de levage, est illustrée en Les variations de
charge sur un convoyeur, par exemple), ➔ 3. Le signal d’origine caractérisé par une
voire une combinaison des deux. Les mé- forte variabilité de la fréquence et de l’am- fréquence peu-
thodes traditionnelles d’analyse spectrale
supposent une fréquence constante ; quand
plitude figure en ➔ 3a. La valeur efficace du
courant fournie par le variateur est donnée
vent être analy-
celle-ci varie, deux approches sont possi- en ➔ 3b et la fréquence mesurée instanta- sées selon deux
bles : sélectionner les moments où la fré- née en ➔ 3c. La forme de l’angle du champ
quence est constante ou changer l’échelle électrique du stator ➔ 3d suit la tendance approches :
de l’axe des temps.
La première approche tire parti de la masse
qui veut que plus la fréquence est élevée,
plus l’angle augmente rapidement. La sinu-
sélectionner les
de données disponibles en permanence. À soïde régulière illustrée par le trait plein de moments où la
vrai dire, on peut exclure la plupart de ces l’onde (couleur moutarde) en ➔ 3e est obte-
données pour ne se concentrer que sur cel- nue lorsque le signal de courant d’origine fréquence est
les présentant un réel intérêt. Reste à savoir
comment faire la distinction entre données
est normalisé (moyennage point par point)
par la valeur efficace du courant et son axe
constante ou
pertinentes et inutiles ? Un bon critère x ré-espacé pour refléter l’angle. Cela don- changer l’échelle
consiste à ne retenir que les données col- ne un spectre avec un pic de fréquence uni-
lectées au moment où la fréquence de sor- que (trait plein en ➔ 3f), alors que le spectre de l’axe des
tie varie peu et lorsque le procédé présente des données brutes en pointillés n’en
des caractéristiques qui surviennent de contient pas.
temps.
manière régulière. Différentes transformations peuvent être
Parfois, les points de fonctionnement va- appliquées selon l’information recherchée.
rient à un tel rythme qu’il est impossible de Exemple : supposons que les ingénieurs
trouver un échantillon de données pendant cherchent à savoir si un moteur présente
n’importe quelle période de temps. Dans ce des défauts spécifiques (déséquilibre, dé-
cas, la solution consiste à convertir les don- salignement ou roulements défectueux).
nées du domaine temporel en une autre Plutôt que de mesurer la valeur instantanée
grandeur comme, par exemple, l’angle du de la fréquence de sortie, un signal de vi-
champ électrique 2. Pour ce faire, plusieurs tesse du moteur peut être acquis. Après
valeurs de mesure peuvent être récupérées transformation, l’axe x représente l’angle de
Fréquence (Hz)
Courant (A)
2,0
¶ 800
1,5
-1 000 600
1,0
15 2
Angle du champ électrique
1,0
Courant normalisé
Courant normalisé
du stator (tours)
1
10 0,8
0,6
0
5 0,4
-1
0,2
0 -2 0
0 2 4 6 8 10 0 2 4 6 8 10 12 14 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
Temps (s) Angle (tours) Fréquence angulaire (rangs)
3d Fréquence intégrée (angle) 3e Signal transformé 3f Spectre (signal brut en pointillés, signal
transformé en trait plein)
0,3
peuvent être analysées selon les deux mé- pés d’un redresseur
thodes générales suivantes pour extraire actif peuvent utiliser 0,2
F Rot
2·FRot
des informations utiles au diagnostic : les spectres du cou-
2·“X”
0,1
– variabilité point à point au sein d’un rant et de la tension
même signal ; d’entrée pour four- 0
– corrélations entre signaux. nir des informations 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6
précieuses sur la Fréquence (rangs)
Agent double 73
Phénomènes transitoires
5 Phénomènes transitoires dans un signal de couple
L’analyse spectrale révèle également la pré-
sence de phénomènes transitoires dans les
35
données du variateur. Tout comme les com-
2,0
posantes oscillatoires stationnaires des si- 30
Couple (kNm)
Couple (kNm)
1,5
gnaux, la présence d’autres phénomènes
1,0
plus temporaires peut également être 25
symptomatique de problèmes potentiels. Il 0,5
0,77
Évolution du point de fonctionnement
Le suivi simultané d l’évolution de plusieurs
0,75
grandeurs opérationnelles (courant, couple, 0 1 2 3 4 5 6 7
vitesse, puissance et fréquence) dans les Temps (jours)
données du variateur est un exemple de
méthode de corrélations entre signaux dont
nous avons déjà parlé. En analysant la rela- La puissance P est égale à la différence de des variables du procédé comme la tempé-
pression multipliée par le débit-volume Q : rature de l’air aspiré. De plus, la comparai-
P = Δ p⋅Q son de ces données à des valeurs issues
L’analyse spec- Elle peut également s’exprimer comme un du système de régulation (dans ce cas pré-
produit du couple τ et de la vitesse de rota- cis, les températures) permet de détecter
trale des données tion n : tout écart imprévu.
P = τ ⋅n
dresse un bilan Le suivi de l’évolution du point de fonction-
de santé plus En fonctionnement normal sous géométrie nement ne nécessite aucun matériel sup-
constante, Q et V sont tous deux propor- plémentaire car les données existent déjà
complet que tionnels à n, donc : dans le variateur. Les données analysées
τ = C⋅ρ⋅n2 peuvent soit être présentées en l’état, soit
l’analyse classi- la constante C variant selon la géométrie subir une analyse complémentaire par la
que des signaux du ventilateur. technique de l’analyse en composantes
principales (ACP) décrite ci-après.
électriques ou Il s’ensuit que le rapport τ/n2 reflète la den-
sité du fluide et la géométrie du ventilateur, Analyse cyclique du procédé
vibratoires. qui change rarement. Certaines applications commandées en vi-
tesse variable sont cycliques par nature.
tion entre certaines grandeurs, on peut La courbe ➔ 6 donne ce rapport pour un Prenons l’exemple d’une application de
connaître à la fois l’état fonctionnel de la ventilateur commandé en vitesse variable laminage où le couple et le courant aug-
machine et du procédé ; la relation entre le sur plusieurs jours. Les oscillations (au mentent ou grimpent brutalement lorsqu’une
couple et la vitesse, régie par les lois de cours d’une journée) témoignent des varia- brame pénètre dans les cylindres pour en-
proportionnalité des ventilateurs, en est un tions quotidiennes de température et, donc, suite chuter de manière soudaine à la sortie
bon exemple. de la densité de l’air pompé. Une densité de la brame. Ces transitoires peuvent être
élevée (température froide) apparaît au analysés pour détecter une instabilité ou un
L’écart de pression dynamique sur la sortie cours de la nuit alors qu’une densité faible écart du procédé par rapport au comporte-
Δp est proportionnel à la densité du fluide ρ (température plus chaude) est manifeste ment normal, qui peut être symptomatique
et au carré de la vitesse de sortie V, soit : pendant la journée. Les seules données du d’une usure des cylindres ou de variations
Δp = ρ⋅V2/2 variateur permettent de suivre l’évolution de matériau.
40 50
40
20
10
20
0
-10
10
-20
-30
0 -40
-1,0 -0,5 0 0,5 -40 -20 0 20 40 60
Temps (s) 1ère composante principale
Pour n’extraire que les informations les plus vent souvent au cœur d’un procédé indus-
Les variateurs ne pertinentes, les données haute résolution triel collectent et génèrent de grandes
collectées au moment des transitoires de quantités de données qui, correctement
sont qu’un exem- couple sont traitées par analyse ACP [4] de traitées, peuvent servir à des fins de sur-
réduction de dimensionnalité qui condense veillance et de diagnostic d’actifs. Ces va-
ple « d’agents la variabilité entre les données. Des profils riateurs ne sont qu’un exemple parmi tant
doubles ». Citons de couple types d’un laminoir sont illustrés d’autres « d’agents doubles ». Citons égale-
en ➔ 7; chaque profil en ➔ 7a, correspon- ment les départs-moteurs, les relais de pro-
également les dant à un transitoire, est réduit à un point tection et les fusibles intelligents. Qui plus
unique en ➔ 7b. Les transitoires ou points est, ces appareils peuvent également utili-
départs-moteurs, qui tendent à se regrouper à l’intérieur de ser leur propre puissance de calcul à des
les relais de pro- certaines limites indiquent généralement
que le procédé fonctionne normalement
fins d’analyse.
Agent double 75
De l’intelligence au
compteur
Une centrale de mesure communicante
JÜRGEN LASCH – Notre perception de l’énergie évolue dans deux sens :
d’un côté, nous sommes de plus en plus sensibilisés à l’environnement
et, en particulier, aux conséquences de nos habitudes de consomma-
tion ; de l’autre, la flambée du coût de l’énergie nous pousse à réduire
par tous les moyens nos usages. Difficile pour autant de faire le lien entre
les petits gestes du quotidien de chacun et leurs retombées collectives
sur les enjeux écologiques de demain. Et le règlement de nos factures,
le plus souvent mensuel ou bimensuel, n’arrange rien à l’affaire !
750 mm
300 mm
L
’avènement du comptage basse et permet de réaliser des économies sur
tension évolué change la donne. le marché concurrentiel de la fourniture
La Foire de Hanovre 2009 fut électrique. Complété d’une passerelle de
l’occasion pour ABB de présen- données ➔ 3, il offre une solution globale
ter ses compteurs électroniques résiden- et communicante de numérisation et
tiels qui, associés à une « passerelle de d’automatisation du comptage d’éner-
communication », permettent de visuali- gie : il peut récupérer, suivre et afficher
ser et de calculer, de façon ciblée et les données d’autres postes de consom-
3 Passerelle de communication ABB
sélective, la consommation de chaque mation (eau, gaz, chauffage…) pour
ménage. Ces boîtiers sont dotés d’un constituer une plate-forme de mesure
écran graphique ergonomique permet- intégrée ➔ 4. Les informations transitant
tant au client d’optimiser instantanément par la passerelle peuvent être consultées
ses usages électriques et d’apprécier en par les résidents sur un PC, un téléphone
temps réel les économies réalisées, par mobile ou l’écran Busch-Comfort-
exemple, lors de l’achat d’un réfrigéra- Panel ®… ➔ 5. La passerelle les transmet
teur basse consommation. également aux fournisseurs d’énergie.
Les autres équipements nécessaires se
Dès cette année, le gouvernement fédé- logent tout aussi bien dans l’armoire
ral allemand a rendu ces compteurs électrique qui devient alors un véritable
intelligents obligatoires sur le territoire central de communication.
national. Grâce à son compteur division-
naire électronique EDSM (Electronic Do- La mise en place de ces compteurs
mestic Supply Meter) ➔ 1 et son disposi- affranchit le distributeur des fastidieux
tif de fixation et de contact intégré BKE-I, relevés manuels, à domicile ; celui-ci
ABB optimise la mesure et la distribution peut désormais calculer les consomma- La consommation
d’électricité domestique. Cette innova- tions à distance et à intervalles réguliers,
tion permet non seulement de réduire sans avoir à dépêcher d’agents sur le domestique est
l’encombrement des tableaux électriques
➔ 2 mais aussi de moderniser le parc
terrain. Pour l’abonné, la consommation
domestique est visible et gérable à tout
visible à tout
existant avec l’adaptateur BKE-A. moment, dans un format clair et compré- moment, dans un
hensible ; chacun peut la moduler sans
Le boîtier EDSM d’ABB, facile à monter, attendre, tandis qu’une analyse détaillée format compré-
apporte une touche futuriste au bon aide à mettre en lumière une anomalie du
vieux compteur résidentiel. Il jette les réseau ou les « watts perdus ».
hensible.
bases de la mesure informatisée des
consommations, rationalise les usages
De l’intelligence au compteur 77
4 Architecture du comptage évolué
Prise
Écran
Prise Busch-ComfortPanel®
Prise Prise
Prise
EDSM
Distributeurs de
Compteur gaz et d’eau
d’énergie
Jürgen Lasch
Striebel & John GmbH & Co. KG
Sasbach (Allemagne)
juergen.lasch@de.abb.com
BERNHARD DÖRSTEL, PETER SIEGER – Les nouvelles techno- l’institution Red Dot Design pour la remarquable intuitivité de
logies, censées faciliter la vie, s’avèrent parfois d’une comple- leur interface de dialogue. Busch-priOn est une commande
xité frustrante. Développer des produits mariant innovation et modulaire conçue pour l’automatisation de l’habitat sur bus
ergonomie met à l’épreuve plus d’un concepteur de talent. KNX. Elle commute et coordonne des fonctions comme
ABB a pourtant relevé ce défi avec deux produits de l’offre l’éclairage, le chauffage et la climatisation, et fait interagir les
domotique et immotique Living Space® de Busch-Jaeger : appareils électroniques du logement depuis un point central,
l’écran Busch-ComfortPanel®, pour la gestion technique du individuellement ou dans le cadre de « scénarios » prépro-
bâtiment (GTB), et la commande Busch-priOn®, pour la grammés : jeux d’ombre et de lumière, ambiance musicale …
régulation par pièce, tous deux distingués en 2008 par
R
ichesse fonctionnelle et confort
d’utilisation sont les deux
grandes qualités qui font d’une
technologie une exception.
Busch-priOn en fait partie. En adoptant
le principe de « simplexité » (néologisme
désignant la simplicité d’usage d’une
commande de haute technicité, axée sur
l’essentiel), l’utilisateur peut intuitivement
piloter les fonctions les plus complexes :
une simplification bienvenue dans un
univers high tech de plus en plus alambi-
qué !
commandes, une légère pression les ces éléments de commande, écran tac-
sélectionne ➔ 2. Un fin liseré de couleur tile TFT compris, possèdent un éclairage
reflète la fonction activée ➔ 3. Avec ses commutable de jour et de nuit afin
trois teintes d’écran et ses variantes d’adapter le niveau d’éclairement aux
d’exécution, Busch-priOn épouse tous besoins du moment.
les styles.
De plus, les touches à bascule permet-
On peut aussi lui raccorder une « Media tent de sélectionner des fonctions
Box » pour piloter des fonctions multi- programmables par l’utilisateur. Quand
média (TV, radio, lecteur DVD, chaîne l’écran est désactivé, Busch-priOn fonc-
hi-fi …). Sur le Busch-ComfortPanel, tionne comme un interrupteur M/A classi-
l’agencement de la maison, avec l’em- que : un appui sur le bouton rotatif com-
placement des commandes, peut être mute directement l’action prédéfinie.
reproduit et visualisé en clair.
Les commandes sont facilement sélectionnées Le confort et l’efficacité énergétique sont
par simple appui sur le bouton rotatif. Le fin Chaque fonction est sélectionnée et optimisés grâce à un récepteur infrarouge
liseré de couleur reflète directement la fonction
actionnée rapidement ; chaque luminaire et un détecteur de proximité (en option),
choisie (ici, le bleu pour la manœuvre des
stores).
peut être piloté et régulé en direct. Le sur le bandeau supérieur de Busch-priOn,
bouton rotatif commande aussi les sto- qui conjuguent esthétisme et commodité :
res et volets, tandis que l’ambiance ther- l’approche d’une personne enclenche
mique est modulable dans chaque pièce, automatiquement le rétroéclairage de
grâce à la fonction de réglage individua- Busch-priOn. De même, une sonde ther-
lisé de la température. mique et un thermostat d’ambiance peu-
vent se loger en partie basse.
Le bouton rotatif peut aussi se combiner
ou s’étendre à différents modules. Tous
Peter Terwiesch
Chief Technology Officer
Group R&D and Technology
Clarissa Haller
Head of Corporate Communications
Ron Popper
Manager of Sustainability Affairs
Axel Kuhr
Head of Group Account Management
Friedrich Pinnekamp
Vice President, Corporate Strategy
Andreas Moglestue
Chief Editor, ABB Review
andreas.moglestue@ch.abb.com
Édition
La Revue ABB est publiée par la direction R&D and
Technology du Groupe ABB.
Prochain numéro 83
Connect renewable power to the grid?
Electricity generated by water, sun and wind is most abundant in remote areas
like mountains, deserts or far out at sea. ABB’s leading power and automation
technologies help renewable power reach about 70 million people by integrating
it into electrical grids, sometimes over vast distances. Our effort to harness
renewable energy is making power networks smarter, and helping to protect
the environment and fight climate change. www.abb.com/betterworld Naturally.