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N.L.Technique FONCTION CONVERTIR : MOTEUR ASYNCHRONE S.

CHARI

I. Description
Le moteur asynchrone est constitué de deux parties distinctes : le stator et le rotor.

I.1. Stator (partie fixe du moteur)

I.1.1. Présentation
Il est identique à celui des machines synchrones, c’est à dire constitué de 3
enroulements formés de conducteurs logés dans des encoches.
Ces enroulements sont parcourus par des courants triphasés, d’où la création d’un
champ magnétique tournant à la fréquence n = f / p et à la vitesse Ω = ω / p

I.1.2. Couplage sur le réseau


Sur la plaque signalétique d’un moteur asynchrone, il apparaît une indication concernant les tensions
(ex : 127 V / 230 V). Cela signifie que, quelque soit le réseau, chaque enroulement doit être soumis, au
régime nominal, à la tension correspondant à la valeur indiquée la plus faible (ici 127V). En fonction du
réseau, il faudra donc réaliser le couplage adapté.
Exemple : Indication sur la plaque signalétique : 230V / 400V  Chaque enroulement doit donc être
soumis à 230 V.

I.1.3. Schéma de branchement


Les moteurs triphasés possèdent 3 enroulements qui sont reliés à 6 bornes repérées U1, V1, W1 et U2,
V2, W2 ; le positionnement de trois barrettes permet d'alimenter le moteur sous deux tensions différentes

I.2. Rotor (partie mobile du moteur)


Le rotor n'est relié à aucune alimentation. Il tourne à la vitesse de rotation n'. Il existe 2 possibilités :

I.2.1. Rotor à cage d'écureuil


Il porte un ensemble de barres conductrices, très souvent en aluminium,
logées dans un empilement de tôles.
Les extrémités des barres sont réunies par deux couronnes conductrices.
Remarque : Le rotor en cage d’écureuil présente une résistance très faible : on dit qu’il est court-circuité.

I.2.2. Rotor bobiné


Le rotor comporte des encoches dans lesquelles sont logés des
conducteurs formant un enroulement triphasé.
Les enroulements sont généralement accessibles par l’intermédiaire de 3
bagues et de 3 balais, permettant ainsi de modifier les caractéristiques de
la machine.

Remarque : Le rotor présente des résistances non négligeables, d’où


l’apparition de pertes par effet Joule dans le rotor Pjr
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I.3. Fonctionnement
Le stator crée au niveau de l’entrefer un champ magnétique tournant à la vitesse Ω = ω / p (vitesse de
synchronisme) et à la fréquence n = f/p.
Le rotor, soumis à ce champ tournant, génère des courants induits qui, conformément à la loi de Lenz,
s’opposent à cette rotation en entraînant la rotation du rotor dans le même sens, à la vitesse Ω’ (à la
fréquence n’).
Remarque : En charge, cette vitesse Ω’ est toujours légèrement inférieure à Ω.

II. Glissement
n : vitesse de rotation de synchronisme du soit : n’ = ( 1 – g ) n
n – n’ Ω – Ω’ champ tournant (tr/s)
g= =
n Ω n’ : vitesse de rotation du rotor (tr/s) n’ = 0 g=1
ng : vitesse de glissement (tr/s) ng = n – n’ n’ = n g=0

III. Fréquence des courants induits


Le rotor voit un champ statorique tournant à la fréquence de glissement ng = g n . Soit : fg = g f = fr

IV. Bilan des puissances


- Puissance absorbée: P = √3U I cos ϕ
S = √3U I
Q = √3U I sin ϕ

- Puissance transmise au rotor : Cette puissance est transmise au rotor par le couple électromagnétique

Ptr = P – Pfs - Pjs = Ce Ω avec Ce: moment du couple électromagnétique en Nm.


π.n) en rad / s.
Ω : vitesse angulaire synchronisme (2.π

- Puissance sur le rotor: Pr = Ptr – Pjr = Ce Ω’ Ce: moment du couple en Nm.


Ω’: vitesse angulaire rotor (2.π.n’) en rad/s.

- Puissance Utile: PU = CU Ω’ avec PU = P - Pertes.

- Pertes Joule Stator:


Si r est la résistance d’une phase du stator : PJs = 3 rI2 pour le couplage étoile
PJs = 3 rj2 pour le couplage triangle
Si R est la résistance entre phase du stator couplé et I l’intensité en ligne alors : Pjs = (3/2) RI2

- Pertes Joule Rotor: Pjr = g Ptr Ptr: puissance transmise au rotor


g: glissement.
V. Rendement
PU CU Ω’ P – Pjs – Pfs – Pjr - Pm
η= = =
P √3U I cos ϕ P
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VI. Caractéristiques

VI.1. Fonctionnement à vide


A vide le moteur n'entraîne pas de charge.
Conséquence : le glissement est nul est le moteur tourne à la vitesse de synchronisme.
A vide: g = 0 et donc n’ = n et la puissance absorbée P0 = Pmec + Pfs + Pjs0

VI.2. Fonctionnement en charge


Le moteur est maintenant chargé, c'est-à-dire que l’arbre de ce dernier entraîne une charge résistante qui
s’oppose au mouvement du rotor.
En régime permanent, ou régime établi : Cu = Cr

VI.3. Caractéristique mécanique CU = f (n’)


Le point de fonctionnement se trouve sur l’intersection de la caractéristique mécanique du moteur et de la
courbe qui caractérise le couple résistant de la charge.
La caractéristique mécanique du moteur dans sa Cu (Nm)
partie utile est un segment de droite. Cr (Nm)
Pour la tracer, il suffit de deux points. Le premier est
généralement donné par l’étude d’un cas précis, le Cu1
second se déduit de l’essai à vide. Dans cet essai, le
couple utile est nul, il est associé à une fréquence de
rotation considérée comme égale à la fréquence de
synchronisme. n' (tr/s)
0 n'1 n
Le point de fonctionnement (Cu1 ; n’1) permet de calculer très facilement le glissement et la puissance
utile dans ce cas bien précis.

VII. Problème posé par le démarrage des moteurs asynchrones triphasés


Lors de la mise sous tension d'un moteur, l'appel de courant Id sur le réseau est souvent important (4 à 8In).
Cette forte intensité peut provoquer des chutes de tension en ligne. C’est le cas du démarrage direct.

Le démarrage direct est utilisé


lorsque le courant à la mise sous
tension ne perturbe pas le réseau
(chutes de tension dans les
câbles).

VII.1. Démarrage étoile-triangle:

VII.1.1. Principe

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Ce démarrage consiste à coupler le stator en étoile pendant le démarrage, puis à rétablir le couplage en
triangle
Première étape :
on démarre en étoile, chaque
enroulement reçoit une tension 3
fois inférieure à sa tension
nominale.
Conséquence : l’intensité
absorbée est divisée par 3.

Seconde étape :
2 à 3 secondes après, on bascule
en triangle puis on y reste.

Inconvénient : le couple au
démarrage est également divisé
par 3 !

Conséquence: Ce procédé n'est possible que si le moteur a été conçu pour fonctionner en triangle sous la
tension composée du réseau.
Ce démarrage convient aux machines de moyenne puissance (P<50KW) démarrant de préférence à vide ou
à faible couple résistant : ventilateurs, machines-outils....

VII.1.2. Schéma d’un démarreur étoile / triangle

Circuit de commande Circuit de puissance


Q1 F1 95
F2 3 5
1
96
1 Q1
S1 2 4 6
2
13 0
3
S2 KM2 1 3 5 1 3 5 1 3 5
14 Ordre de marche
4 KM1
13 KM2 KM3 KM1 KM2
2 4 6 2 4 6 2 4 6 1
KM1
14
Temporisation
55 KM2 68
KM2 2 KM2
56 67 1 3 5
21 21 U1 V1 W 1 Ouverture de KM1
KM3 F2
KM1
2 M1 2 4 6 3 KM2 KM3
A1 2 A1 A1 22
W2 U2 V2 Ordre d’arrêt
A2 A2 A2
KM1 KM2 KM3

Réduction de courant de ligne dans le rapport √3.


Réduction du couple dans le rapport 3.
Les bilames de F2 mesurent le courant J et pas le courant de ligne I. On règle donc le thermique à In/√3.

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VII.2. Démarrage par gradateur de tension (démarreur électronique):

VII.2.1. Principe
Le démarrage rotorique a l'avantage, si les résistances sont bien choisit, de
démarrer avec le couple maximal du moteur pour un courant de démarrage
relativement faible.
• La tension du réseau d’alimentation est appliquée progressivement au
stator du moteur.
• La variation de la tension statorique est obtenue par la variation
continue de l’angle α de retard à l’amorçage des thyristors du
gradateur.

VII.3. Démarrage rotorique

VII.3.1. Principe
Le démarrage rotorique consiste à insérer, dans un premier temps, des résistances en série avec
l’enroulement rotorique afin de limiter les courants rotoriques et ainsi réduire l’appel d’intensité. Dans un
deuxième temps on court-circuite les enroulements rotoriques. Le démarrage est terminé.

VII.3.2. Schéma d’un démarreur rotorique


Circuit de puissance Circuit de commande

1 3 5 F1 95
Q1 0
Q1 F2
2 4 6 96 Ordre de marche
1
S1 1 KM1
1 3 5 2
Temporisation
3 13
KM1 S2 KM1
2 KM1 KM2
2 4 6 4 14
1 3 5 Ordre d’arrêt
F2
2 4 6 68
KM1
V1 W 1 67
U1 Rh 1 3 5 Remarque :
M1
H
KM2
Ce type de démarrage est en
2 4 6 A1 A1 voie de disparition, le meilleur
K M choix économique étant le
L
A2 A2 variateur électronique.
KM1 KM2

MOT. LS 80 L
VIII. Exemple de plaque Fréquence nominale 3~
N°7345 T kg
BJ Courant
nominal
signalétique IP 55 LcL .F
70
40°C
002 9
en ligne
S1V Hz tr/min kW Cos ϕ A triangle
Tension triangle
min
230 50 2800 0,75 0,83 3
Tension étoile 400 1,9

: Vitesse nominale de
rotation

Courant nominal en ligne étoile


Puissance utile
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