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1906-1909
Vannée sociologique
Tome11
BIBLIOTHÈQUE
DE PHILOSOPHIE CONTEMPORAINE
L'ANNÉE
SOCIOLOGIQUE
1'r11l.II~R
;o;ors
I.A
IHIIEI:TlO~
7 PimiËK SOIS LA UlHKCTKiN C "A
DY.
EMILE DURKHEIM
Professeur a la Faculté «les teltre» île ITniverailt île l'aris.
TOME XI (1906-1909
PAHIS
FÉLIX ALCAN. ÉDITEUR
MMKMKIES KÉtIX ALCAN ET r.i;iLLAI.'MIN ntolES
SOCIOLOGIQUE
xi
~4~
m.
À 51 cli t
FÉLIXALCAN,
ÉDITEUR
L'ANNÉE SOCIOLOGIQUE
l'UBLlliE 9OU8 LA DIRECTIONDE
E.DURKHEIM
Première année (1896-1897). DURKHEIM La prohibition%d»
1 incesteet se» origines. 0. 81MMEL Commentles formessociale» 8emain.
tiennent. Anafym des travaux de du
sociologie,publié» i« juillet 1896au
30 juin 1897.1 vol. in-8 jofr. u
Deuxième année (1897-1898). DURKHEIM De la définitionde»
phénomène»religieux. HUBERT et MAUSS Essai sur la nature et la
fonctiondu sacnlice. Analyse».1 vol. in-8. 10 fr, »
ïïïL\ièï?i>t'Uiai0 08»8-1899). RATZBL Le toi. la société l'État.
RICHARD Los crises sociale»et la criminalité. 8TBINMETZ ClassifU
cation des typessociaux.– Analyses.1 vol., in-8 10fr. »
Quatrième année JA 899-1 900). BOUGLK Romarque»»ur le
régime de» castes. OURKHEIM Deux loti de l'évolution pénale. –
CHARMONT NoteIur les causes d'extinctionde la propriété corporative.
Anatym, i vol. in-8 10 Pr. »
Olnquième année (1900-1901). F. SIMUND Essai sur le prix du
charbon en Franoeet au sis' siècle. DURKHBIM Sur le totémisme.
Analyses,i vol. in-8 10fr, »
Sixième année (1901-1902). DURKHEIMet MAUSS De quelques
formas primitivesde olasaiQcation.Contribution4 l'étude des représentation»
collective8. BOUQLE Revue générale des théoriesrécentes sur la division
du travail. Analyses.1 vol. in-8 12 fr. 50
a.?W*£m9xannée f1?02*1903)- HUBERTet MAUSS Esquissed'une
théorie généralede la magie. – Analyses.i vol.in-8 (g fr. 50
mitiàme année (1903-1904). H. BOUROIN Essai sur une forme
d industrie.La boucherieà Parle au XIX» slôclo, K DURKHEIM Sur
l'organisationmatrimonialedessociétésaustraliennes. Analym. 1 vol. in-8.
11!Pr. 60
Neuvième année (190i-1905). a. «BILLET: Comment les mou
changent de sens. M. MAUSS Kssai sur les variation» saisonnièresdes
sociétésetkimos.Essaide morphologiesociale.– Analyse».1 vol. in-8. 12fr. 80
•SiS, année H905-1906).P- HUVELIN Magieet droit Individuel.
– It. HERTZ Contribution à mie étude sur la représentation collectivede la
mort. E. BOUOLE Note»ur le drott et la catte en Inde. – Analym. i vol.
>n-8 12fr. S0
AUTRESOUVRAGES DE M. EMILEDURKHEIM
De Indivision du Travail sooial. 2*édit. 1 vol. ln-8» 7 fr. W
Les Règles de la Méthode sociologique.fi< édit. vol. in-lî 3 fr. 110
Le Suicide (étudetociologiyu), 1 »ol"in^' 7 te. B0
L'ANNÉE :v;
SOCIOLOGIQUE
D6
EMILEDURKHEIM
Professeur la Faculto des lettres de rUnivei'niW de Paris.
AVECLA COLLABORATION
DE MU,
A. WEILLET,professeurau Collée de Franco;
BOUOIÊ,charge!do cours» la Sorlwnne
HUBERTet MAU8S.dirwtwriMidJoiiit» a l'KeoIe des Haute*-Étude»;
FAUCONNET.clnrgi de court h lUnlvenitédo Tuuliraw¡
HUVELIN et E. LÉVY,profeS«ur.à la FaculU! do droitda tyon
LAPIE, professeura l'L'ulvcrjiliSde honleaui
AUBIN,
Imf «leur il'atadMoa l'oiticri
BIANCONI,H. BOURâlN, M. DAVID,0. DAVY, OEftpET,HALBWACHS, R. HERTZ,
HOURTICQ,PAROOI,RAY,REVNIER, F. 8imUND,isr^fr..lcrl'.m-or«it<
0. BOUROIN.
•reliiritl«-|ili:-o(fraiilie
DE FÉLICE,UFITTE.
TOMEXt
19O6-19O9
PARIS
FEUX ALCAN, ÉDITEUR
LIBIUIRIES fÉHX AJ.C.¡ i-~TGUtt.LAUM~ ItÉUNU:S
t0! 108
~Îv' ~0 O
Tousdroits de tM'tMtiot)et de reproçluetion
r.rvo",
PKÉFACË
..IIP.. Mè M A »
que l'investigation se renferme dans des cadres trop étroits.
Telle est la raison pour luquelln nous avons fait des Mémoires
o/tyùiaïurl'objet d'une publication séparée. Ce dédoublement
a, d'ailleurs, l'avantage de nous donner plus de place pour la
bibliographie. Comme, en même temps, les dimensions du
volume cousacrô à l'Année sont sensiblement augmentées,
l'étendue des informations que nous mettrons à la disposi-
tion du lecteur n'aura pas à souffrirde notre nouvelleorgani-
sation.
Nonseulement cette transformation n'altérera pas le carac-
tère de VAnnée,mais elle nous permettra de réaliser quelques
améliorations intéressantes.
D'abord, parce que les ouvrages qui s'offriront à notre
choix seront en plus grand nombre, il noussera plus lacile de
choisir. Nousne retiendrons pour être analysés'que ceux qui
auront une véritable valeur. Pour les autres, nous nous bor-
nerons à les meutiouner. La lecture de l'Annie y gagnera en
intérêt.
Ensuite, parce que nous embrasserons dans chaque volume
uue période pi us Étendue,les faits comparésseront plus nom-
breux, plus variés et, par suite, les comparaisons plus ins-
tructives. On peut prévoir que nous serons ainsi amenés il
nous poser bien des questions qui. autrement, nous eussent
échappé. Dès cette année, par exemple, le nombre des
ouvragesqui se rapportent aux sociétés dites inférieures est
tel quenous avons été obligésde ne pas laisser cette rubrique
dans l'état d"i udôtermi nationoù elle était restée jusqu'à pré-
sent. Dans'ce type très général, nous avons distingué des
espèces,etces distinctions, en môme temps qu'elles améliorent
notre classificationssoulèvent un important problème qu'on
trouvera plus loin (p. 28C288i.
Pour la même raison, il nous sera plus facile de détermi-
ner des types de civilisation. Jusqu'alors cette notion était
restée, pour nous, théorique. Nous n'avions pas, en une seule
année, l'occasion d'étudier comparativement un assez grand
nombre de peuples parents pour avoir la matière nécessaireà
la constitution de quelques-uns de ces types. Au contraire,
dès le présent volume, nous serons amenésà parler dola civi-
préface It(
de a.II. J.. n ..i
lisiihonues Banlou, celle des Pueblo,de i >*
celle du Nord-
Ouestaméricain,ete.
Nousnousbornonsà indiquer, à titre d'exemples,ces
quelquesperfectionnements. L'avenirnous en permettracer-
tiiiuementd'autres,si, comme nous en avonsl'espoir, nos
lecteursnous restent fidèleset nous gardent leurs sympa-
thies
E. D.
PKEMIÈKE
SKCTI11N
SOCIOLOGIE
GÉNtèHALE
M. COXOCI'TIOX I)KLASOCIfJl.OGIK.
GKNIvItAm MlvTIIODOI.OUlK
l'nr .M,M.M'M
il. ÎMIILOSOI'IIIESOCIALK
TRAITÉSOÉ.NÈRAL'X,
L.\mr,Hoihticj,Buvolé,Aïms
Par MM.DïntiHEi»,
1
leurs pères ou à leurs mères par les sentiments naturels que
le petit de l'animal a pour ses parents; ils sout obligatoire-
meut attilbués tantôt au mari, tantôt à ta femme, ou plutôt
soit à lu fiimille de l'un, soit à la famillede l'autre, soit à l'une
et ir l'outre à la fois. De cette attribution résultent, pour l'eu-
fitnt, des devoirs eu même temps que des droits, droits de
copropriété sur le territoire du clan ou sur le patrimoine de
la famille, droit d'héritage, etc. Ces règles hn punitives ue
doivent aucunement des attributs généraux de la nature
liuinuiue, puisqu'elles varient selou les lieux et les temps. 11
n'y avait rien dans la constitution orguuico-psychique de
Illumine qui le prédéterminai à soutenir des relations juri-
diques avec son père a l'exclusionde sa mère, ouinversement;
rien qui prédestinât les atués à jouir dans la famille d'une
situation privilégiée iséuiorati, puisque, dans d'autres cir-
constances, ce sont les plus jeunes qui exercent ces mêmes
prérogatives. C'est dire que la famille et le couple conjugal,
partout où ils existent, ont une organisation (lui leur est
imposée du dehors par un pouvoir qui les domine et les
dépasse: c'est le pouvoir de l'État. Par ce mot, fauteur entend,
uou pas l'organe gouvernemental chargé de représenter la
suciété politique, mais celle-ci dans son ensemble. Elle se
ciinictérise uniquement par la souveraineté qu'elle exercesur
st.'Smembres et par l'autonomie relative dont elle jouit par
rapport aux sociétés ambiantes. En ce sens, elle est un fait
universel; elle existe partout où il y a des hommes. On peut
duiicdire, eu reprenant le motd'Aristote, eu l'étendantmême,
que la société politique ainsi étendue est antérieure à lasociété
conjugale, à la famille et, par conséquent, au clan, au vil-
liige, etc., et même à l'individu. L'homme n'existe pas eu
dehors d'elle. C'est en elle et sous sou action que se sont éla-
borés les groupements plus restreints qu'elle comprend. C'est
elle qui a présidé à leur genèse. Ici comme ailleurs, c'est le
tout qui précède les parties et qui les conditionne.
La forme sous laquelle s'exerce cette actionde la société sur
s(»smembresest triple il y a le droit, les mcuurset la morale.
Entre les prescriptions proprement juridiques et les mœurs,
il n'y a qu'une différence de degré.?. Les unes et les autres
soûl faites de manières d'agir imposées, au besoin, par la cou-
tt-ainte. La seule différence est que la contrainte est ouverte,
formelle, expresse dans le cas du droit, enveloppée et indi-
recte, au contraire, quand il s'agit des mœurs. Quant à la
8 LAX.S'KB SuCIOlOÛIOUK. 19UIMM0U
et Knnrnnnnl
fit Fauconnet fvnii*
(voir t.t. V
V,np. I134).La
M.4i la enr-inlrirrip nnmupai
sociologiecomprendraautre
chose, selon lui, que des habitudescollectives.Elle a quelque
chose étudier partout où des rapports quelconquess'établis-
sent entre les hommes, partout où une action réciproque vit
de l'un à l'autre. En somme, l'analyse des « interactions », ce
serait. pour M. S. comme pour Tarde(un sait d'ailleurs com-
bien il y a d'aualogies entre les « manières» de ces deux pen-
seurs; l'essentiel de la sociologie. Sans aucun doute elle doit
s'occuper des grandes institutions – Églises, pouvoirs
politiques, organisations commerciales qui dominent les
individus et, une fois constituées, paraissent vivre d'une vieà
part. Mais plus féconde encore est l'étude directe de ce que
Ai. S. appelle l'association « à l'état naissant », à savoir les
relations entre individus, les réactionsqu'ils exercentles uns
sur les autres, et qui expliquent la vie des touts sociaux
comme les réactions physico-chimiqueséchangées entre les
cellules expliquent la vie de l'organisme.
Si cette étude est une étude formelle– comparable en un
sens à la géométrie, ou à la linguistique c'est que ces rela-
tions peuvent être les mêmes, alors que varient les fins que
les hommes associés se proposent, et qui sont comme le con- 1
tenu, la matière de leur 'association. Que les fins d'une asso- I.
ciation soient religieuses, politiques ou économiques, on peut
y voir se former ses partis, se distribuer l'autorité, se diviser
le travail, s'organiser la concurrence entre ses membres. Ce
sont ces phénomènes communs a la vie des associations
diverses que NI. S. s'eflorce de mettre en relief. C'est ainsi
qu'il recherchera abstraitement, et quel que soit le contenu
divers des sociétés, comment les relations des individus y
varient selon que la xufn'rioriti1yestconcentrée dans un indi-
vidu.ou concédée à tout un groupe, ou incarnée dans quelque
principe supérieur aux groupes comme aux individus. De
même, s'il parle de concurrence, ce ne sera pas pour étudier
tel ou tel de ses modes – économique, religieux ou esthé-
tique mais pour rechercher du générall'utilité des conflits,
quelles sortes d'ententes ils impliquent, comment se défend
l'unité socialeconlre les principesde division qu'ils y peuvent
introduire, etc. De même encore, ce qui l'intéresse dans les
Hociftéx«écrites – que ce soient des groupements de conspi
rateurs ou de voleurs, d'illuminés ou de débauchés – ce sont
les relations que, par le fait même qu'elles sont secrètes, ce*
sociétés tendent à instituer outre leurs membres. Le secret
TIUITli<
m'm-ÎII.U'X l'J
III. QUKSTW.NS
liÊ.NÈRALKS
1)1 VKHSKS
l'ai- MM.
Divï,I'akoui,Hui'HTii:g,
F.H'c;oxxkt.
Aniix.
peuples qui la conservent, cela doit nous suffire, sans que l'on
ait besoin d'y croire ou de donner à ses dogmes un seus plau-
sible et concordant avec les idées scientifiques dont on s'ins-
pire? Ce serait l'idée de « lit religion bonne pour le peuple ».
si familière à nos truditiouiiulistes; et il aurait valu la peiue
que l'auteur s'expliquât sur ce point. – .> Enfin, le problème
central qui s'imposait, semble-t-il, à M. Cl».H. a été com-
plètement esquivé par lui n'était-ce
pas celui de savoir si la
sélection s'accomplit dans les sociétés selou les mêmes
pro-
cédés ou sous les mêmes formes qu'entre les organismes?
L'auteur dénonce les effets, désastreux pour la race, des
guerres et du militarisme quel est donc le genre de sélection
sociale dont il espère le salut pour les sociétés modernes Il
semble que ç'aurait dû être le but detout ce livre que de nous
l'apprendre; or, ou n'entrevoit même aucune réponse à cette
question.
Le livre s'ouvre par 200 pages de biologie, fort intéressantes
d'ailleurs, où est exposée la doctrine de la sélection d'après
Darwin et Weismann, et où la non-hérédité des caractères
acquis est considérée comme établie, et la sélection, comme
seule productrice des modificationsfavorables et du progrès
ce qui, au foud, ne s'eutend pas du tout, si la sélection
n'explique que la persistance ou la propagation des qualités
avantageuses, et nullement leur apparition. D. P.
1 fefl • m u *•
dans l'histoire une part de contingence impossibleà résoudre
en lois, et causes sociales. Les causes socialessont tout ce qui
peut amener une rupture d'équilibre dans les besoins des
classes, dans leurs habitudes, et à la suite desquellesl'échelle
habituelle des valeurs sociales se trouve rompue. Les mécon-
tentements résultant d'un trouble apporté à la fonctionsociale
amèneut une fermentation révolutionnaire; dans l'opiuiou
d'une partie de la société, il y a un renversementdes valeurs
morales; les décisions judiciaires ou gouvernementales ne
sont pas respectées la presse, les œuvres littéraires sont
pleines d'attaques contre le régime politique établi. Parfois,
à ces causes sociales internes s'ajoutent des causes venues du
dehors: une guerre malheureuse, par exemple, de laquelle le
prestige et l'autorité des gouvernants sortent diminués, – ou
encore l'agitation révolutionnaire des pays voisins, agissant
par imitation.
Puis l'auteur considère les crises révolutionnairesen elles-
mêmes. Elles se produisent en géuéral au centre politique de
l'État. Un idéal nouveau, exprimant en termes moraux, en
revendications de juslice, les aspirations de la classe révoltée
meut cette dernière. Le succès dépend et de la force du parti
en révolte et de la manière dont l'État réagit.
Enfin, le résultat de la révolution est la stabilisation du
nouvel état social. Les valeurs anciennes, la hiérarchie des
classes, leur situation économique sont modifiées.Le person-
nel judiciaire et gouvernemental, parfois bouleversé, se
recrute d'une autre mauière. En même temps, les idées
morales et politiques se changent peu à peu de manière à
représenter les intérêts de la classe qui a triomphé,et à four-
nir des principes qui légitiment ces intérêts. R. H.
IV. PSYCHOLOGIE
SOCIALE
ParMM.Boi-glêet David.
| UltAiilllCBSCO.
– Le problème de la conscience.Étudepsydio-
«idologique.Paris, Alcm»,1907,p. 2W. in-8».
if
i
2 V LESCONDITIONS DKLACONNAISSANCE
SOCIOLOGIQUES
jM Par MM.
l'ar MM,E
1:. Dl'rkhkim
!JCRK"p.\
i?tC.BototÈ.
C.80l"¡L~,
Telle est la thèse. Nous n'avons pas besoin de dire que nous
en admettons le principe. Mais nous craignons que la manière
dont Il est présenté et justifié ne le ruine ou, tout au moins.
n'en affaiblissesingulièrement lu portée.
En effet, si vraiment le rôle que M. J. attribue à la société
est bien le seul qui lui revienne, il faut dire que son inlluence
sur la vie intellectuelle, grande dans le passé, serait destinée
à aller de plus en plus en diminuant. C'est elle qui consoli
derait les imaginations mythologiques en dogmes obligatoires.
en véritésincontestées. C'est elle qui construirait la représen-
tation vulgaire de la nature. Mais la science ne serait pas de
sou ressort; elle serait œuvre individuelle. Nous devrions à
la société les notions simples, grossières mêmes, qui nous
servent journellement à diriger nos mouvements; mais elle
ne serait pour rien dans les représentations plus fines qui
ont, avant tout. pour objet d'exprimer les choses telles qu'elles
sont objectivement, avec toute la complexité de leurs carac-
tères méthodiquement analysés. En définitive, son action ne
serait pleinement normalequ'autant qu'elle ne s'exerceque sur
la pratique, et elle ne se ferait sentir utilement sur la connais-
sance qu'autant que celle.ci est mêlée à l'action et lui est
subordonnée. Mais dans la mesure où les besoins proprement
spéculatifs, cognitifs, deviennent autonomes, c'est par des
moyens d'une autre sorte qu'ils demanderaient à être satis-
faits. Dès lors, le rôle de la société et de la science des socié-
tés se bornerait à contenir la tendance antisociale qui est
inhérente à la spéculation pure, en rappelant perpétuellement
à celle-ci les nécessités de l'action. ·
Mais, en réalité, la science est chose éminemment sociale.
si grande que puisse être la part qu'y prennent los individus.
Elle est sociale parce qu'elle est le produit d'une vaste coopé-
ration qui s'étend non seulement à'tout l'espace, mais à tout le
temps. Elleest sociale parce qu'elle suppose des méthodes,des
techniques qui sont l'œuvre de la tradition et qui s'imposent
au travailleur avec une autorité comparable à celle dont sont
investies les règles du droit et de la morale. Ce sont de véri-
tables institutions qui s'appliquent à la pensée, comme les
institutions juridiques ou politiques sont des méthodes obli-
gatoires de l'action. La science est encore chose sociale parce
qu'elle met en œuvre des notions qui dominent toute la pensée
et où toute la civilisation est comme condensée ce sont les
catégories.I) s'en faut donc que le rôle de la société cesse la
MM CONDITIONS SOOIOLOGIQCES DR LA COXNAISSAXCK 45
VI. KTHNOURAP1UE,
HISTOIREET SOCIOLOGIE
ParMM.%1,%rss
et1'80UI.
SOCIOLOGIE RELIGIEUSE
I. – TRAITESGÉNÉRAUX,PHILOSOPHIERELIGIEUSE
l'ai-MM.
M.u'sset Dvvin
i. A<:•propos,nous(li.-vuii-,
à M.MurrifU uneii-ctilicalluti.
lians lit iiiV-
laceil.-nus Mêlimgt*
<l"hiihirertiyîeune(Tnivaux !• l'Annie
nousavonsparuprunier «mitravailh'romspelttu prayerxocioloi/iuiif,
romini'il-:r.
vantdu nntrn.Ennialit. il,71.-siinili'-penilant
nousle savions,i-l il'iiil
leurs,nousl'avionsilil[Aiméenm-iol..VIII,p.ïl»,.
THUTli*
(JKXÉHAL'Ji «9
mer seul est ttieuit Ihi-ortexoj the urujtini nf n'iujion ipp. 107
\iX-. L'auteur y coûtasse une « hérésie anthropologique
(p. III.
La religion primitive, sulou lui. ne pas en
croyauces amiuistes, comme l'a enseigne M. Tylor malgré
le rôle considérablede ces dernières, une forme plus ancienne
encore de la religion serait lu croyance en un être suprême
uu supérieur, en un Père des èlte&iAUFuthen, d'essence nul-
lement spirituelle. C'est cette croyance que M. L. retrouve
chez certaines sociétés australiennes (Mungan-ngaua des Kur-
Hai, etc.), où elle est, peuse-t-il, d'origine iudigèue et m-
résulte pas du contact avec les missionnaires. A ce sujet il
accuse de parti pris M.Mauss (Aitm'eSocial.,vol. IX, p. 180/
l'informateur kuruai de M. Howitt avait été initié seize ans
uvaut l'établissement des missions (est-ce bien décisif'/i. Si
Muugan-ngaua,en tant que divinité murale, n'était qu'une
adaptation du Dieu chrétien, ou ne comprendrait pas, suivant
M. L., pourquoi il n'est pas objet de prière, ni pourquoi les
femmeset les entants eu ignorent les attributs (p. 121).Mais
l'inllueuce européenne n'a-telle pu contaminer lu concep-
tiun primitive, sans pour autant lui faire perdre tous ses
caractères – Ce n'est pas ici qu'on pourra reprocherail
M. L. son infidélité à l'animisme classique. Mais, bien qu'il
refuse de décider (p. lia; si cette croyance en un Pèresuprôiw-
est antérieure ou non à la « philosophie évolutiouniste » des
Arunta tels que MM.Spencer et (Jilleu les ont observés), nous
sentons à notre tour citez lui (Voir notamment p. 119; un
parti pris, dorigiue théologique, eu faveur du caractère pri-
mitif dune telle croyance. C'est elle qui serait lit source de la
couceptiuu prophétique, monothéiste de Iahveh(p. \iit.–
Notons. â propos de l'iuterprètatiou des croyances bibliques,
l'hypothèse, curieuse, sinon probable, qui fait d'tëloliim, pri-
mitivement, un équivalent du mélanésien mmuiet des autres
termes de la même famille (pp. 100-1J Oi. M.D.
SCHM1DT (Le P. W). L'origine de l'idée de Dieu dans les sy-- :;ï
tèmes modernes de l'Histoire comparée des Heliidons. Élude lii
torico-crilique et positive. Antliropos, '1908, p. 12S, sq., p. 3:i<i >,
p. 859, p. 801, p. 1081; !90y, p. 207, SOS.(Nous reviendrons sm |
cette Olude quand elle sera termiuéf.) |
SCHAAltSCHMIDT (C). Die Religion. Kinfûhrung in ihro Eut- f-
«•icklungsgeschiciile. Leipzig, Piirr, in-8".
PFI.EIOKKEK(().). – Religion und die Religlonen, 1V07. k
HL'BEHT(II.) et MAL'SS(M.) – Mélange»d'Itistnive desreligions(7Vt ji
taux de l'Annie Sociologique) Paris, Alcali. 1909,p. XLII-23U(Hecui.il U
de travaux déjà parus, précédé d'une préface où sont exposées b: ty
idées duut nous nuus inspirons ici.;
11.– SYSTEMES
HiaiUlKUX
DESSOCIÉTÉS
INFERIKUKKS.
A. – U'xjixthitctotèmii/ui'.
I'ar MM.
Dihkiikhi et M.irss
C. STftEHLOW. – Die Aranda und Loritja-Staemme Jn
Zentral-Australien. Krankfurt ani Maiu, Joseph Huer.
liHl" et l'JOK;deuxfascicules, I. p. 104(VI pl.i;H.
p.N'
in-'r.·.
Les livres de M. S. sur les Aruuta étalent attendus avtr
impatience..M. Thomas les avait annoncés non sans éclai
(voir Année,X, p. W» M. von Leouliardieu avait donné dis
extraits sensationnels dans le (ikhm (190U,XCI1,ir 18H
XCIII,il- 11;.Onlaissait entendre que les travaux de Spencer
et «illen allaient être, sur certains points essentiels, révo
quéseu doute. Maintenant qu'une partie notable de l'ou-
vrageest publiée, uous pouvons juger qu'il n'a pus la portée
révolutionnaire qu'ou lui attribuait par avance, mais qu'il ne
laisse pas d'être hautement instructif.
M. S. a une supériorité sur ses devanciers il parait avoir
une connaissance pratique de la langue Arunta que ne
pos
sédaieut pas au môme degré Spencer et (Jillen. J)e plus, il
saitleLoritju queceuxci ignoraient ce qui lui a permis de
nous apporter des documents tout nouveauxsur celte tribu
que Spencer et (jillen rattachaient auxAruiila. mais qui, par
sa langue et certains de ses mystères lient tout autant des
Dieri et des Urabunua..Mais, outre que cette connaissance
n'est peut-être pas très scientifique là eu juger d'après de
gnivesdissentimentsavec.M. WetleugeldonllJlanerta résumé
les travaux dans ZeUnchr.{. Elhn., l!)08,AitstmlisctieFar*-
c/i««(/p/i,1, Aranét grainmatik), M. S. a sur les précédent;,
observateurs une grave infériorité. Il n'a pas été, commeeux.
initié à la tribu; arrive récemment, il a surtout conféré avec
des. vieillards agrégés à la mission d'IIerriuannsburg il ne
parait pas avoir directement connules groupements lointains
de I'Kst. De plus, c'est un missionnaireet ou lui a sûrerncul
tu bien des choses qu'on avait dévoiléesà Spencer et Oillcii.
Les variations que l'on constate au cours de su
correspim
danceavec M. Leouliardi montrent qu'il n'a pas eu tout de
suite connaissance des meilleures traditions,
SVSTÈMKS
IIKLIUIKCX
OK>siji:||Itks I.NTKHIEUHKS 77
i
78 I.ANNKE
SUCIULOOlyL'K.
l'JOO-l'JOU
et tout ce qui n'est pas objet de culte est arunkultu, e'est-à- ji
dire siège d'uue puissance magique mauvaise. 11semble qu>
nous ayons allaire à une sorte de dualisme naissant,
Voici mainteaant par où les observations s'opposent ou
semblent s'opposer à celles de Spencer et (îilleii. f
Ceux-ci avaient nie qu'il y ait un grand dieu chez le ï
Aruuta. Il semble bien aujourd'hui que cette négation n'est i
pas fondée. Les Arunta connaissent un être, doué û'uu<
sorte d'éternité, qui vit au ciel; tes étoiles marquent ses eam
lienieiits i'l. l-2i. Il n'y a rieu là qui puisse surprendre, puis s|
que bien d'autres sociétés australiennes croient à l'existeiav
de divinités de ce genre. Ce grand dieu est, d'ailleurs, étroi
leinent rattaché au système totémique, nou seulement par la |
forme sous laquelle il est représenté, mais aussi par le nom |
qu'il porte. Il s'appelle Altjira; or, c'est aussi le nom du |
totem maternel (11, p. iify. D'ailleurs, il est remarquable que [:
cuntrairement à Baiaiué, Daramulun, etc., il ne joue aucun
rôle dans le culte.
C'est sur la question du cliuringa et de la réincarnation qui-
la divergence est, en apparence,la plus grave entre M. Streh
low et ses prédécesseurs.
Le churiuga (M. Strelilow écrit tjuruuga) est une pièce de ?
bois ou une pierre sur laquelle des imagos totémiques sont
gravées; il est l'objet d'un respect religieux et de rites impor-
tauts. Suivant Spencer et Gilleu, chaque cliuriuga servi-
rait de résidence t une âme d'ancêtre. Suivant Strehlow, ci*
serait seulement ou le corps de cet ancêtre ou une image d<- [
ce corps (il, p. 70, 77, 84/. Il en serait de mômede ces arbres
et de ces rochers que Spencer et Gillen appelaient nanja cl
qui sont censés s'être formés partout où un ancêtre est venu
s'abîmer daus le sol. Eux aussi ne serviraient de réceptacle à >'
aucuu esprit ils seraient les corps mêmesde l'ancêtre, pétri
fiés, des doubles du churinga, par conséquent. – Nous
avouons que la différence entre les deux versions nous laissa
indifférent. De part et d'autre, on reconnaît que le churinga
est sacré ainsi que l'arbre nanja que l'un et l'autre soutien-
nent un rapport étroit avec les ancêtres. La lettre du mythe |;
par laquelle l'indigène essaie de se représenter ce rapport.
varie seule suivant les observateurs. La divergence est tout
à fait secondaire. Il est possible que l'interprétation mythique
varie avec les localités, les individus. Le fait qu'elle exprime
est, en tout cas, constant.
SVSTÈMKB
[IKI.iniKI.'X DE'i SUC1IÎ1 IC* INKÉHIEl'UE* 79
',7. n.a~-
lulûmifjues. Nous pouvons uiusi nous figurer, mieux que par
le passé, les rapports entre la formule et le rite manuel, entre
ta représentation tolémique, le rite oral et le mythe auquel
la formule sert en quelque sorte de rubrique sommaire enfin
nous connaissons la structure môme de ces formules, leur
sens littéral, leur prosodie.
A ce recueil de mythes relatifs aux ancêtres des totems, et
qui se distinguent par leur caractère sacré, la manière ésolé-
rique dont ils se transmettent, la foi qu'ils inspirait,
M. Strelilow ajoute et M. Leonliardi oppose (II, l'réf. p. H) de
courts recueils de contes ce sont des traditions que l'on
raconte aux femmes et aux enfants et qui, par leur contexte,
semblent indiquer que les conteurs mystifient ceux auxquels
ils s'adressent II, p. 101). Les plus importants sont des des-
criptions éxotériques de l'initiation, du cluiringa et de ses
usages. Maintenant la mystification est-elle si complète que
l<;s non initiés ne croient à rien de ce qui leur est dit ainsi,
c'f;st ce qui ne nous parait pas établi. M. Leouhurdi a raison
d'être embarrassé par ce fait que certains vers d'une de ces
légendes Loritja sont composés en langage secret, et sacré
If, p. 40,11.1)'. l, E. D.etM. M.
nhirfiift.de In
plnque, fie la rnnto.
route, nnnpt-inno.nnuc
pourrions-nousilî,*a
dire, iH<i>,anAiiiir.A.
Iriinscoutinentuli'.
niai», de ces sociétés elles-mêmes, le tableau qu'il noustruc'
est fugitif et incomplet. Sur l'organisation sociale, les classa
matrimoniales en particulier ip. 150, sq.) il ne fait qiu
suivre, avec quelques additions (totems Narriuyerri, p. ltîii.
totem» Turra, p. ÎIHS,.les renseignements donnés. Sur le-
débuts de l'art, ses observations ne portent guère que sur \c-
arts plastiques, bien étudiés ceux-là, taudis que le corru
boree, les arts musicaux sont très brièvement traités. Kn lin
guistique, il reproduit des documents anciens, une courte
grammaire Dieri due à un missionnaire, des vocabulaire-
écourtés. -On trouvera ça et là ip. 201. 2O2i des renseigna
ments très curieux sur le rapport entre les instruments <!
culte et la monnaie.
Sur un point cependant, les qualités de l'auteur ont <M-
utiles et lui ont permis d'abondantes et neuvesobservation»
Ses connaissances physiologiques,
psychologiques et médi
cales ont suscité des réflexionssur l'importance du
rythme ,:
de la répétition dansies arts de ces peuplesfp.3), sur la natuiv
de la sensibilité, de la suggestibilité (cas Je l'art, p. 417-4IS;
influence suggestive des vieillards, p. 170. 174 cas de th;>
natomanie, p. 220-221 importance du rêve, p. ii\). Toute
ces données peuvent être utiles quand ou tentera décousu
tuer la psychologie collectivede ces groupes. qui représentai'
ceux que nous pouvons nous figurer comme les
plus primitif
parmi les groupes humains. M. M.
l'ar M.M.Cr»s.
i'M, 245) il est pratiqué put1 les gens d'un seul village. i
charme, dresse sur la plage, consiste eu une elllgie de toten
maie et une autre de femelle; ce sunt des Inmur, des esprit".
auxquels les gens de lit confrérie s'adressent et, grâce au
paroles prononcées, les tortues, dans lu mer, vont s'aeeoupl»r
et se reproduire. Le mythe raconte que, seul, celui qui leu:
avait parlé put les prendre, et c'est encore grâce à ces riti->
que les tortues, aujourd'hui, se laissent prendre ou partum.
On voit qu'eu défiuittve, les pratiques et mêmele mythe loti
miques subsistent seul le cadre dans lequel elles se dévelo|i
peut a changé. Le clan est remplacépar la confrérie.
D'autres zogo nous semblent occuper une place iutenix
diaire entre les cultes totémiques et les cultes agraires. L>-
zogo des ignames lève, lors de la récolte, le tabou dont ceti
piaule était frappée p. 211). D'autres servent à tabouer lespn>
priétés, les jardins, les plantes pointant la période de croi-
sance. Uncertain nombre de ces rites sont même de simple
fêtes agraires, par exemple l'Alag des prunes let. p. î%); <•
sout des courses, des visites d'esprits, des danses. Le culte ti-
rétoile de Dogaitient à la fois au totémisme, au culte agraii >•
et au culte astronomique icf. p. 290, 1-43,et 2U'Ji.Mômenou-
nous étonnons que M. Hackloun'ait pas vu le parti qu'il v
avait à tirer de ces faits pour s'expliquer cette décomposition
du totémisme, que M. Hivers ip. 174j rattache à la pln-
grande densité de la population, à la proximité des villages, i
la prédominance de l'agriculture. L'agriculture et la fort'-
densité socialesont normalement incompatibles, eu effet,avt-
le totémismequi suppose une vie sociale moins intense, et ili–
préoccupatiousplus variées, moins dépendantes du temps<
des saisons.
Le mile national. C'est le culte du héros national appel"
(p. 44-45;Bornai(nom secret i, Malu fnoin très secret/, lk'izai
(le crocodile).Il est célébré au sein d'une société d'hoiniin'-
uuique, pour toute l'lie de Mer en particulier. Mais ceti-
société est organisée d'une manière très particulière qui tralci
ses origines totémiques. Elle se divise eu plusieurs confrérir-
dégradesdivers, maisferméesles unesatixau très. Sansdoul<
les représeutatious ainsi que la majeure partie de PiuitiatiiMi
se célèbrent eu commun; mais les préparatifs de cjuicpi
1. Nouslï'tmisson.-
<lan>
nuirei-v|in.-i;
ili-sii-iiM-iuni'incril»
i|iicM.Il>
ilnn.pur siiili-<!<><•<
cxn'vi^ .livi-iotis.»li^|n-r-i'~ciilivilillri-.
-i,1-
eliapilivs.
SYSTÈUKS
HKLliilEl'X
DK»SWJIKÏl!»
INKKKIKCHK» 'ji
tout cas,
S, cette
cotte confrérie
confrérie reste moins
reste moins forte que la
forte que société des
la société des
hommes, l'ingiet, oit les hommes apprennent la magie et les
grands secrets de la tribu. Si, comme le suppose M. Parkin-
son, le Duk duk était d'âge récent, et emprunté au rituel
des !les Salomon, nous irions même jusqu'à dire qu'il est
un phénomène relativement superficiel. Mais il est possible
qu'il soit au contraire fortement. et depuis longtemps, im-
planté dans les mœurs. – Kn tout cas, sou importance reli-
gieuse reste eu question.
Sou importancejuridique et économique ;iu contraire, res-
sort de l'exposé de Al. Parkiiison mais elle ne semble pas
différer de celle que prend, dans les antres sociétés mélané-
siennes, l'organisation de la société des hommes. Elle estl'or-,
gauismepolitiquequi remplace le chef, militaire, législateur,
administrateur de la justice. Hlle est surtout l'organe décon-
centrationet de redistribution des richesses qu'elle accumule.
Mllelèvedes tributs, que les membres des grades supérieurs
redistribuent au cours de fêtes qu'ils offrent au reste de la
société.Il y a là une sorte de systèmede l'échange obligatoire.
Mais, sur ce point, des observations plus précises eussent été
nécessaires. Nous craignons que M. Parkiusou n'ait commis
quelques confusions, et attribué tantôt à l'Inglet, tantôt au
Duk duk, des fonctions qui appartiennent au clau, aux hié-
rstrchies diverses (cf. p. 57, Si),p. ONelsuiv.i. Au Duk duk
ne semblent revenir en propre que ces levées d'impôt sur la
masse des non initiés, et l'échange des tributs
réciproque
ainsi levés entreles tuba na lulman (propriétaires des masques
chefs)et lestabuna Dukduk (nomdonné aux simples initiés).
A la société des hommes semble, au contraire, se rattacher
tout un enchaînement de prestations par les chefs (dedans ?)
qui initient leurs fils, marientleurs filles, prestations rendues
ensuiteavecusure par les hommes libres. Il est probable que
nous avons ici alïuire à une institution du genre de celle des
jiollatch au Nord-Ouestaméricain, lier, commelà-bas, à l'exis-
tence d'une monnaie, dedans, et de confréries, entre lesquels
l'échange des richesses s'établit, non pas à la façon (l'un
simplecontrat, mais suivant un rite qui équivaut à un con-
trat.
t. M. M.
~tA-tt~t~t~~tt..ït~t~.t-tt-î~.î.t~t
choses matérielles), à laquelle ils doivent leur origine et dont
la consommation ou l'usage leur sont interdits tp, 105,sq.
Le critique le plusexigeant ne saurait se refusera reconuattre
dans cette description tous les caractères distinctifs, à la fois
juridiques et religieux, du totémisme.
Lecas des Iles Salomon centrales est plus complexe et plus
dillleile (p. 107, sqq.). Nous trouvons bien ici indivision de la
de la tribu en plusieurs clans exogames, h'ma et chacun de
ces clans a parmi ses lindalo, ou êtres sacrés, une ou plusieurs
espèces animales qui ne peuvent être mangées et qui sont
môme, du moins à Guadalcauar, l'objet d'un culte fort déve-
loppé (localisation et personnalisation du « totem », consi-
déré comme source de manu, p. 109;. Mais l'animal lindalo
n'est presque jamais épouyme; par coutre, dans un cas rap-
porté par Codriugtou où le clan porte le nom d'une espèce
animale iles Mauukama de Florida), cette espèce peut être
libremeut consommée. Eu second lieu, les animaux sacrés
sont mis sur le même plan que d'autres tintlalo, ancêtres
humains, soleil et lune, images, etc. M. R. ne dissipe pas
l'impression que donnait Codrington d'un foisomiement et
d'un renouvellement indéfinisdes choses interdites. Enfin les
tinrtalo ne jouent aucun rôle dans la vie civile tandis que les
clans exogames se correspondent rigoureusement dans les
différentes Iles et y portent souvent le même nom (p. 170;,la
nature des limtalo d'un seul clan varie dans la même lIe, et il
nous estdit expressément que deux clans non correspondants,
les Vihuvunagi d'Ysabel et les Ohonggo de Savo, dont les
membres peuvent se marier entre eux, ont un seul et même
totem, l'aigle (p. 168, 1(59),II y a donc dissociation complète
entre l'élément juridique et l'élément religieux du toté-
misrne.
En présence de ces faits, M. R. conclut à la présence dans
ces Iles d'un totémisme encore reconnaissable, mais modifié
par l'évolution avec raison, il proteste contre l'interprétation
evhémériste de Codrington et de ses informateurs indigènes
avec raison aussi, il montre que l'instabilité et l'origine récente
de certains tabous totemiques n'ont absolument rien de primi-
tif, mais dénotent plutôt un état avancé et déjà partiellement
décomposé de l'institution (p. M\). Mais M. 11. n'essaie
même pas de résoudre l'auliuomie dont CodrÏLgtou tirait
argument contre le totémisme.Peut-être la difficulté s'éclaire-
t-elle si l'on tient compte des données que M. R. nous fournit
lût (.'ANNÉE.SQC!OLO(ll<|l'K. »!)()«• IUlW
(p.42i,un passéeoùlesilûformalions
i. NoussiiîtiuliTiju-i îlesilcjntssont
fiuplovréscomme un ruuyun dvrend™ l'homme sriiiblablt;
à l'animal.
110 L'AX.\KKJOWOUHUijUK.iWMVOU
in un lu ontil
ments sont Jim
dus àA de
J« .i,.i t.
véritables je*
usurpations qui ne sont pas
encore reconnues comme légitimes (//««/«, p. U%. Un clan
qui jouit d'une sufllsante autorité empiète sur les propriétés
mythologiques de l'autre phratrie, sans que nul ose lui résis-
ter. Mais, de plus, il y a de nombreuses causes
qui expliquent
ces chevauchements et ces complications et
qui les fout
apparaître, non comme les conséquences normales du priu-
cipe primitif sur lequel repose l'organisation totémique, mais
commedes perturbations de cette'dernifcre.
Il y a d'abord les mariages internationaux
que Tlinkit et
Haida contractent souvent ensemble. Comme, dans toutes ces
sociétés, les phratries sout strictement exogames, une régie-
.meutation internationale a du établir un système
d'équiva-
lence entre les systèmes de phratries le Corbeau des Tliukit
équivaut à l'Aigle des Haida, le Loupdes premiers au Corbeau Il
des seconds. Par suite, une Tlinkit du
Loup qui se marie avec
un Haida, est considérée comme membre de la
phratrie Haida
du Corbeau,et il euestde même doses enfants,
la descendance
étant.utérine. Toujours en vertudu même principe de filiation,
ces eufauts ont les emblèmes totémiques de leur mère. c'est-
à-dire ceux qu'elle avait dans son pays natal. Mais comme
les totems, dans les deux pays, ne sont
pas repartis de la
même manière entre les deux phratries, il
peut très bien se
faire que certains totems qui ressortissenlàla
phratrie Tlinkitt
du Loup appartiennent, chez les Haida, aux
Aigles. Que cc
soit le cas des totems ainsi importés
par l'étrangère que nous
venons d'imaginer, un même totem se trouvera chevaucher
sur les deux phratries. M. S. nous avertit lui-môme
que le
fait, que nous venons d'imaginer, se présente dans la réalité
illaida, p. 107».De plus.il existe chez les Tliukit un
groupe de
l'Aigle qui n'est ni Corbeau ni Loup, qui est en dehors du
cadre régulier des phratries. Pour cette raison, il
peut si-
marier dans l'une et dans l'autre également. Ce
qui est encon
une source de perturbations.
Mais il yena, à l'intérieur même de chacune de ces sociétés.
Si la descendance est utérine en
principe, cependant le priu-
cipe contraire tend à se faire recotitialtre et à s'afïïrmer. Che?
les Haida, un père qui veut donner à son fils un
témoiguagi
particulier d'affection lui transmet ses emblèmes tolémiques.
Ceux-ci viennent donc se combiner avec ceux
qui ont ét«
transmis au môme enfant par sa mère; et ainsi un mèun
totem se trouve représenté dans les deux phratries uiaiét.
SYSTÈMES RKUltlKCX DES ÉOClÉTlU IXFÉIUKL'IIKS J1S
,1 1
intention, do la pensée non formulée (lui ne se traduit pus
seulementdans le mythe actuel, mais dans le rituel lui-même
(p. Gli.j.La plus grande importance est attribuée ta pureté
du cœur, à la vérité ;p. I", M, 141, 7» n. f. Il y a également
toute une théorie sur les rapports des rites avec les semences,
les pluies, lit médecine,les souilles.
Ce qui manque le plus à ce livre, ce n'est ni lit fidélité dela
description, ni lu pénétration des détails c'est plutôt l'art de
maîtriser le sujet, d'apercevoir l'ensemble du rituel, les rap.
ports de,s cérémonieset des diverses organisations les unes
avec les autres c'est, eu un mot, l'eflort pour comprendre.
Nous ne saurions, pour cela, nous substituer à l'auteur. Nous
nous boruerous à marquer lit place de quelques-unes des
choses les plus essentielles.
L'organisation religieuse est capitale chez les Zuiii, comme
dans toutes les sociétés uord-utnéricalues. Klle coïncide avec
l'organisation politique elle-même le corps des grands prêtres
est, en même temps, le principal organe de gouvernement
(p. iHUel n. Ij.j. Toutl'essentiel de la vie religieuse du Zuni
consiste à s'acquitter de sa fonction, à jouer son rôle. Cemot
de rôle doit être entendu dans soit sens étroit et spécial car
le caractère dramatiquede tout le rituel est des plus pronon-
cés. Les rites oraux sont des séries de dialogues dont il faut
connaître demandes et réponses les rites manuels, des séries
de danses, de courses, de circuits, de mimesdont il faut cou-
naître l'agencement et la mise eu scène. Il y a des directeurs.
des spectateurs, pour empêcher les fautes des hérauts pour
informer les groupes certains préparatifs reviennent aux
femmes et aux enfants. Une activité religieuse incessante
implique une extrêmedivision du travail. Comment ces rôles
sont-ils donc assignés? Pour Mrs. Stevenson,ce serait l'œuvre
de ce qu'elle appelle des « confréries ésotériques » ip. IXi.
Klle ne les appelle pas des sociétés secrètes, – ce qui est un
progrès – mais elle les conçoit à peu près sur le modèle de
ces dernières. Voyousce qu'il faut peuser des principales de
ces confréries.
La plus importante est celle qu'elle appelle la confrérie
mythologique ip. 'il M),celle des dieux, le Kotikili Ko est un
préfixe qui siguilic divin .tikili veut dire corps de gens d'un
marne groupe). En réalité, c'est la société des hommes de
'win. Tout mâle y est obligatoirementintroduit nninl l'âge de
quatre ans, la cérémonie se répétant de quatre eu quatre
të. IliliKiiKW.
– Amitr-uriul..1!IGIM!IU!I. il
430 l'a.NSEKSOCIOMJUJOKB.
lUUO-lUWI
années. Cette initiation est fuite à la fois pur les grands dieux,
par les génies de l'eufaut, et par un grand serpent à plumes,
le kolootvhi, espèce de grande tarasque que l'ou promène et
qui insuffle une aine à l'enfaut. A de certains moments, ou
emploie le boumerauget l'ou fait souner des « diables u. Par
là, cette initiation se rapproche de celles qui sont eu usage
en Australie, en même temps que, par le nombre de person-
nages, la grandeur des mystères, elle rejoint les plus grandes
des cérémonies de ce genre qu'aient pratiquées les peuples
antiques. Cetteinitiation parait conférer au jeune garçon deux
sortes de droits. Désormaisil peut prendre place à l'intérieur
des six Kitvilsine des Kira de Cushing et des auteurs, les
estufas des auteurs espagnols qui les confondaient avec les
maisons à bains de vapeur des autres Indiens; ce soûl les
temples souterrains des six régions, des six clans fondamen-
taux, pensons-nous, Par cela môme, il a, suivant son grade,
sou rang de uaissauce dans sou clan, le droit de figurer tel ou
tel dieu avec lequel il se confond 1. En second lieu, il lui est
permis dès lors de s'iiiitier à l'une des confréries, ou de deve-
uir uu des prêtres de Zufù.
Les confréries proprement dites sont de deux sortes qui;
Mrs. Stevenson a confondues à tort. 11yaa lieu, en eflet, de
distinguer entre les quatre coufréries primitives qui. au moiii*
« théoriquement », se recrutent dans les clans, et celles où
l'on entre volonlairemeut, à la suite d'une initiation qui res-
sortit plutôt au shamanisme, à la magie, à la « médecine »
qu'au rituel public. Ce qui peut expliquer la confusion de
Mrs. Stevenson, c'est uueespèce de chasse-croisé qui s'est pro-
duit. D'une part, certaines grandes confréries primitives se
sont érigées en « ordres de médecine ». Elles n'ont pas voulu
perdre le bénéfice d'une profession lucrative et du principe
qui prescrit aux malades guéris de se faire adopter daus la
confrérie dout ils ont reçu les soins, elles sont ainsi descen-
dues au rang des autres. D'un autre côté, les autres ont.1.
presque toutes, sauf les plus récentes, sauf aussi leurs ordres
inférieurs, réussi à faire leur chemin dans l'estime religieuse
des Zuùi elles se sont introduites dans le culte public, son
vent parce qu'elles importaient un culte qui jouissait ailleurs
d'un grand prestige(voirp. 549, 511;. lieu est, enfin, qui son'
il. 1 1 1
le père u'étuut pus, pur suite, du clan de sou fils, cette fonc-
tion sacerdotale passe, suivant le hasard des naissances, d'un
cIhuà l'autre, cequi parait justifier tes négationsde Mrs.Ste-
vensou. Maisautre chose est ce collègede prêtres, autre chose
une confrérie. Si les prêtrises, eu effet, ne sont pas attachées
à des claus déterminés, il en va autrement des objets sacrés,
des fétiches ils resteut toujours dans lu maison de la mère
et, par conséquent, ils ne changent pas de clans. Et comme
c'est le cas pour les quatre fétiches principaux de Zuùi, même
les grands prêtres se recrutent en dernière aualyse, en ligue
utérine, et par claus. D'autres perturbations du même genre
ont lieu dans les confréries proprement dites et ont pu con-
tribuer à entretenir Mrs. Stevenson dans son erreur. Si ou
est du clan de sa mère, on n'est pas étranger au clan de sou
père on est dit, l'expression mérite d'être remarquée, « fils »
de ce dernier clan. On entend désigner par là une sorte de
filiation et de parenté inférieure. Or, ce titre donne droit à
certains grades dans le clan paternel ces grades, eux aussi.
sont donc répartis indépendamment des clans puisque le
principe suivant lequel ils se transmettent n'est pas celui
suivant lequel les clans se recrutent. Mais ce sont là des com-
plications secondaires qui n'empêchent pas la règle fonda-
mentale d'être bien cellequ'a vue Cushing
Lerituel est un système combiné d'actions auxquelles par-
ticipent les clans, les confréries, les corps des prêtres. Nous
nous bornerons à en marquer le caractère général. Déjà nous
avons signalé dans un volume qui fait partie des Trnrmu-<h-
l'Anne?Sociologique(Hubertet Mauss, .WltiHgexd'histoire reli-
gieuse,p. xxui] l'intérêt qui s'attache à quelques-uns des rite-:
sacrificiels, qu'ils soient ou non toté.miques. Mais l'élément
central de ce rituel est ailleurs. Il consiste dans une série <l>;
représentations dramatiques où sont figurées la marche des
dieux, leur arrivée à Zuni, celle du soleil qui vient faire !'
feu du nouvel an, le solstice d'hiver, la distribution, par de<
personnagesdivers, dessemetrcesetcles uuurritures.Cesont<t)".
mascarades, des rites sympathiques fort simples, des cons-
tructions d'autels symbolismes et à fétiches compliqués, de
I. Vnnautrecuilsi;di'IVrrvur(Minimise parMrs.Stcvi'iisuii, rVnlquVIi.
u pris [jourili* c'OnMries <tcuvunlrui militaiivs.les «ai'lus,ko»liit>r<
(iiic\iu:tr;iiR'nl
««aigries ù deuxxrou|i<-s
par Oislilnjr, i!i-cluiis,XuHi'.Yi-.i-t
Hun.Vyllts, p. S71ie t li; île
item lu l'nufrérlvde l'un1.l*s premiers>••
ceuxi|ui ontlu>-un ennemi,mais«unsra|i|iofli:rl«si'iilp:Iijssecond» -i.
ut'iit<|uil'uniru|i|)Ortir.
SÏSTftSB* RBMOIlil'X »K<t SOCIÉTÉS INPKHIEORBS 133
SELIfiMAX.N'ii:.
< A classification of tie natives of British
New-Ouinea. Jaurnal of ihe Anthropological/tmlitule, l'jny.
XXXIX,2M-27U.
WEltNEH;A. Somenotes onthe Buahman Race. Ilev.desF.t.
et SocM,1908,p. lis stj.
BttmoQi:
•îï-vrAHESnELUilKl'X DES SOCIÉTKSINFÉBIEUHEi 135
C. – Systèmesreliyieiu- Iribim.r.
l'ar .M.Mu-ss.
I. Kn(initiantlelivredi-.M.Spieth.nousmi-ntionneroiisunelacuno il
v'-siù|iuinequestionA»»suciiHûs secrètes.Surlu langue•!•lu grandecr>n-
iri'Tii'
iuli.'rn&tionulc
du Yurv«,v. Westermimn, Wûrlerlt.p. ai.(introuvera
li- ri'iiseiRnemenU suri-ppointdans Monurdiji.323et suli#.|,r-ldansl<-
ir.ivailplusancienduKluio,lieulscliTuyo.
U8 LASXKK iûaOLOlilgCK. I90G-WJ
1. 1,'ohwvations'a|i]illf|ui;riM'inci
k M. Honorasqui. |iurexuniplr.u.-
connaîtquepar uiïi-ilitules rili-sfiiniîraJivs
ijui rluivcjil
être faitsiju.ui
lemortn'estpas «nterrr-danssu localitrip. 3351.
IlliUUiKrxPKASOCIÉTÉS
SYSTEM!» ÎN'FÉHIKL'RES 151
KAPPAKU(TH.C.).-HetEUandNiasenzyneBewoner8. Itijdm-
gen lot de Taal-Landen Vollieiikundecan NederlandschIndië. 1909,
Vll«série. VIII, 3 et 4, p. 477-049.
III. SYSTÈMES
RKMUIKCX
.NATIONAUX
Cf.Unlierl..Ihii-
IMmiU'C
t VIII.|i. îiOs.-,|.|.
sïSTftlIKS IlKLIiilRUX .NATKi.N'AL'X 103
IV. 8VSTÈMKS
KlvMiiltil'X
UXIVKHSAI.ISTKS
PauMM.IIkiitz«I us I'éi.u:k
1':l'o" .h.n"H__lt 1 »
V. SVSÏKMKSRKUGIËUX
DKS(ilKJII'KSSKUONUAIIIES.
SKCTKs
l'ur MM.
Iliraiim.'I ne\'fuiX.
vi. – cim.tkssi'i:i:iAi.'x
l'iir M.Jliro.
I..
besoin rattacher lu religion aux autres institutions sociales.
L'importance du culte tins déesses lui paraît correspondre
au grandfa i t social quefut lu substitution de la iiliuliuumas-
culine à la (ilhttion utérine. C'est pourquoi, rapprochant les
nouvelles observations de M. liurduu sur les Khasi de l'Assaut
des anciens travaux du Kubury, M.K.a cru devoir faire une
place à l'étude des phénoméues religieux aux Palaos et du
type familial r/u'onyobserve. Ailleurs, c'est lu phénomènede
la prostitution rituelle qu'il metdirectementen rapports avec
le culte agraire, en particulier daus l'Asie antérieure, et avec
les croyances relatives à la réincarnation des ancêtres dans le
clan. Le livre prend ainsi un aspect
sociologiquequ'il n'avait
pas et que nous sommes particulièrement heureux de cous-
t:ller- M. M.
NAi;i-:i.A.i. DerChine8i8cheKUchengott<T<;iu-Kyat)
– Arw.
f. lUIiiiimuirit*.
XI.1007.|i. i'.t sij.
HUMA
SZKW.SKA V.i Die politisohe Bedeutung der Religion
vonEmesa. ArchW. lieUyion&uis*.
XI.l'jo».\>.ii'i sq.
V\i;.MJLAMJ
fi». Die Hellenistisch-roemisoheKulturinihreu
Beziehungen zu Judentum und Christentum. Ihlli, Seiia,
Te*t, 3. KriliotiruMolir.lti|J7 IV-|'JU|i.ia-fi".
l'KISKKIt. Die Boziehungen der Nichtisraëliten zu Jahwe
nni.-lirli.-r Atiscliatimu!
ili-r ullist-.i*-lif Qai!ll<!iis<:lirifli'ii.
TheolUt
ni.
Vil H1TK<
KTl'HVl'igUIvS
CHOYASCKS l'olM'UlUKS
l'ur -M.Hkvxiku.
KHAUSS'F.S. – SlayischeVolksforschungen.Aliliaiullun^nûhfii
f.linilicn, ticwonlii'itsrorhti?.Hriiuclii;uiul«li «-(iuslarciilicilt-i1tli.-i
Siul-luven. W.llcims, l'JUS. VI-i;il p. (D.hmiiih-iiI-l'ulklniiquos.
VIII. WtuYA.NCKS
KT KITKSUONCBBNANT
LESMORTS
l'ill' M.Ill'IlKllT.
AHT 'A. – Die Apologie des Apuleius von Madaura und die
antike Zauberei. (licssiMi.TopjH.'linann.I'.iuk,274 ji.. in-S".
X. KITL'KL
l'ur MM.Mtutu, Hi'Ipkrt
et IIkitx.
208 L'ANNÉESOCIOLOGIQUE.
ISi18-I90'J
t. Vousn'in^istuns[iixasurludûtuil.Mulson^sltUonuiS dutrouverdans
un livraaussisériouvune plirasrcorntuR ccilu-cia Nousdansionsavant
i|ue nousfussionsdusliotuiucit » (p. SI,n.);oudmaOirmulions peu sûres
commecelluqui attribueun «araclAri» exclusivKinnnl
bouddhisteauv
l.iii.it-s
de»masqui'<tuTlitlioli]>.77).
OrnKiiciu. AnniV -tori'il., CHIOtOWi |(f
iit) I.'a.NNKI-; SOCIUUXilUCG.19U0-t'J09
HKHZOïi H], Aus dem Asklepios von Kos. Arehir fur Ikli-
i/iunsii'm., 1 007,X, p. 200 .sq..rituel du sucrilici.-cl despurilUii-
lioiis, interdictions).
WKSTO.N ,J. L. The OraU and the Rites of Adonis. Polhhn-,
1007,p. ;!83-:i0iî.
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Mysterien und Zeremonien des Alterthonts. Nette meiapliy-
sischc llunttschau,1(108,n" 4.
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I9UQ.
tJOI.DZlIlKH Die Bedeutung der Naobmittagszeit im Is-
lam. Arehic f. IMigionu-iss., louit, IX, p. i'Xi sq. icaractère reli-
tiicux du soir).
CAI.ANO,V.) et IIKXUY,V. L'Agniatoma. Descn/dtou comptcO-
delà forme normaledu Sacrificede Suma dans k culte védique, vol.
•». l'aris, Leroux,l'J07, in-8".
U. – liituel oral,
l'HKl'SS(K.T.).– DieReligioegenOesaengemidMytheneiuiger
Staemmeder MexikanisohenSierra Madré.Arehivf. HtUyiottu-
uifs.. IU08.XI,p. 309sq.
MATTHKWS (W.)«tt;»DI>AHD(l».K.).~ Navaho Myths. Prayers
and Songs. Uiiiv.ofCulif.Public.Am.Areh. a. Klhn».V. 3. 1007,
p. 21-03.
KLKIN. Die Oebete in der Didaohe. Zeitwhriftfiir ileu HcalvtOt-
mimtl. Wbtewicliaft. 1908.p. 132-1*6..
SCIIMIDT ;il.j. – VeteresphiloBOpbiquomodojudicaverint de
preoibus. R«>lig]onsg(!!>cliirlitlîcli«Vursuchfi»n<l Yorarlicituii
(licrfrg,Dii.'lricliu. Wiinsch.,IV., I). liinsscii,Tiipclmann.lUO".
p. 7i. ili-8".
– Schelten undFluchen..Uch. f. IMigiwituÏK
UAI)KUMA<:itKU.
1907,XI.p. 10sq. (Importantpour IVtude«lela prière en tîW-ce.)
III.A1;[\). – La récitation du Schéma et de la Hatara. lier, r/c*
Kl. Juin. !«(». I.V, p. *W s,|. Itôpoiiw fl'KllioRe». ibùl., I.VI,
|>. î'22sq.
IIKI-l.KIt(l(.) Lenom divin de vingt-deuxlettres, fia-,ticsEl.
Juieex.l'JOii, p. OOsij.;cf. Kamenutsky,ibidem.I.VI.p. 251sq.
-I* L'AS.VKK
*oU(UH)ai«(ÎB.ÎUOO-I'JOÏ
XII. KKI'KKSKSTATIOXS
RKUGIEUfsBS
l'ur MM.Mai»?.Dustom.•! IIoukut.
1 M r
(lu totémisme et de l'organisation politique, il est très bref. Le
tout petit fuit suivant pourrait être retenu comme coulirmu-
tion des faits rapportés par M. Donnetl; Mukunduou lu prin-
cesse qui occupe un rang spécial dans la hiérarchie politique,
à coté de Ma Loanyti, distribue des queues de diltéreuts ani-
maux en signes divers de commandementip. HH). Il a aperçu
leuitractèrespi'cialetlei-ôle,daiislesi'cpréseutattoiisco||ectives,
du léopard. Mais peut-être faut-il attribuer sa prudence sur
cetteq uestiongénérale â l'insuffisante profondeur de sou ulrser.
vation, plus qu'à l'absence de faitsuotables. Il nous rapporte
'p. lOliiuu conte, que l'on retrouve dans le Folkloreofthe Fjart
de M- Deuuett, et qui est évidemment un conte totémique.
Maissoit parla fauteou lu résurvedu narrateur, soit pour toute
autre raison, ce conte a perdu chez lui toutes ses caractéris-
tiques totémiques, j'it parle de totémisme fUllliJill1 et s'il nous
donne des règles d'hérédité du totem, analogues à celles don-
uées par M. Dennetl ip. 4tîî>>,il apparaît qu'il n'a pas une
notion claire de la forme du groupement familial (sur lequel
il nous promet, p. 407, uu chapitre qu'il a sans doute retranché
de sou livre) et qu'il lie se rend pas compte que la famille est
eu train d'évoluer du type maternel au type paternel.
Y. Le système religieux des Havili, suivant M. Denuett.
est expressément rattaché à l'organisation politique et sociale.
Le roi est le centre du système, c'est eu lui que viennent se
réunir d'une manièrevivanteet personnelle lesdivèrs éléments
eu correspondance. Ses feudataires incarnent une partie du
système ils sontliakici baei(p. 13;, tout comme les pouvoirs
de la terre qui se inanitesteul dans les hois sacrés de leur res-
sort. M.Pechuêl-Loeschemalheureusement ne nous donne pas
le moyen de compléter les faits rapportés par M. Denuett,
dont la sécheresse cabalistique est parfois déconcertante. Il
a ignoré l'existence d'une cour royale et d'officiers nombreux
aux attributions définies, Il énumère au hasard quelques
titres(p. l<>'2;;il soupçonne qu'il y a une hiérarchie nobiliaire
et des titres précis de noblesse mais il en rend compte d'une
manière très insufllsanle et probablement inexacte (p. 170). Il
Il vu que les nobles étaient entourés d'interdictions, mais il
n'eu a pas conclu nettement à leur qualité religieuse 'p. 177).
Pour ce qui est du roi, il a brièvement signalé son influence
sur la vie religieuse, sans t'expliquer et l'analyser (Kehi Ma
l.oango, Kein Iteiliijes, Feuer, Keiit lltumi p. 179). Mais eu
revanche, ou peut dire qu'il a beaucoup mieux que M. Denuelt
K. DuiiKMKltl.– Aiini-i- «ociol., 1U0C-1UMI. t!>
;20 L'AX.VKfe t!IOM<«W
•WhlLOUlUttlf.
1.Voiri:ft|ii-ii(lant
le Inlilvnud<->
<loul>k>s
motsMon».-
iiar M. Di-undl
p. lui.
OH i/annôk iocroLoiiiuuE.
fJim-190»
a
que les volumes précédents, Ceux-ciconsistaient eu exposés
exhaustifs de tout un ensemble de pratiques et d'idées le»
trois premiers, consacrés au rituel luuèrtiire et au culte immé-
diat de l'ancêtre, avaient remué une masse énorme de {ails;
le quatrième, le premier de la série consacrée à l'time et uu
culte des ancêtres, avait exposé les remarquables théories
chinoises sur l'ame et la nuiuière dont elles se rattachaient
aux couceptiuiis popuiaires, tout eu les déformant «cf. Année
T. Il, p. 221et suiv. T. VI, p. 220 et suiv.i.
Mais déjà la dernière partie de ce tome IV formait plutôt
un recueil de contes, d'anecdotes historiques (los deux se
confondent en Chine) où venaients'enregistrer des croyances
dont on ne disait pas si, par ailleurs. elles étafeut connexes
à quelque culte, à quelque genre d'activité. Le présent
volume, intitulé Démonologie, Sorcellerie, est composédecette
même manière. C'est un catalogue des contes les plus anciens
concernant les démons et la magie noire: c'est aussi un
répertoire de faits, plus ou moins authentiques, enregistrés
par lesannalistes, les encyclopédistes, les spécialistes chinois.
Ce n'est pas une analyse des rites ui même des croyances,
mais un recueil des monuments littéraires et historiques.
Il est divisé eu deux parties La première, la démonologie,
étudie les Il superstitions » concernant les revenants, les
âmes, les démons. Mais diverses sortes d'êtres ne sont pas
classées. Nul effort n'est fait pour délimiter leurs traits dis-
tiuctifs. La littérature et l'imagination populaire, en Chirie,
n'ayant jamais tenté de distinguer entre ceux qui n'ont jamais
été des hommes, et ceux qui ne sont que des revenants, M. de
G. les a confondus. Ce n'est guère que par rapport aux dieux
qu'il a tenté de séparer les démons des autres esprits icf.
p. 'Î2I, l'histoire des démons devenus dieuxi.
Cette 'confusion regrettable résulte, croyons-nous, d un
emploi exclusif de la méthode philologique. L'analyse des
mots, des idées d'un peuple peut être trompeuse quand la
critique ne s'étend pas à ces mots et à ces idées elles-mêmes,
mais s'applique seulement aux documents qui les expriment
ou lescontiennent. Car un peuple peut se représenter inexac-
tement ce qu'il pense; l'esprit collectif n'est pas plus iufail-
lible que l'esprit iudividuel. C'est une erreur de ce genre qui
s'est produite en Chine. Tradition vulgaire et tradition
savante, qui ne lit que raffiner lit première, se sont trompées
sur la nature des idées qu'on se faisait des démons. Un espri t
UKPH&KNTATIO.NS
HELMS1KUSKS >£$
MAASSV.M\lUefErde.J,il,r<:<foft<:tl,xlist,lm,l,
Arch/ht l,,<t
l'IUS.XI, |.
C. – l.ex Mythes.
historiques,1008,u" 100.(ConIps
question* f>l mythes conipun'-ià
proposcl'uiiflogi'inli'liisloriijucmusulmanede Java).
K. – Ihmjihi's.
n.
comme ses il:jT"I_- _L
dlilérculs attributs ou mwlexd action. D'où le nom
(le inodulisnio donnéù la théologie romaine.
Ce (ut le pape benys qui cutisuinmu tu fusion entre cette
théorie et celle des hypostases. Avec lu première, il afllrme la
communauté d'essence dus trois tenues de lu Triade avec la
seconde, leur division en trois personnes. Cette solution con-
tradictoire, Incohérente, irrationnelle, inspirée par le souci
de mettre li» à des querelles en conciliant l'iucoueiliable, fut
proclamée vérité surnaturelle. C'est le mystère de la Trinité
qui a triomphédans l'Église. Pu. du F.
I.KVI;i.. – Le péchéoriginel dans les anciennessouroesJuives.
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ParMM.
R.Ikuravl II. IUukiit.
KTUDI-:
DES1IKULKS
MOlUtKS COXSIUKKÉKS
Kï-JUIUDIOUBS
PA.NB LKUH liKNKSK
I. OUUllOITKTI)KLAMOH.UB
KRGÉNÉRAL
J'ai-MM.Lai'Iï,IHviii,I1oi-i.é,K.ircoxm,Hem.
A. – Desxjisli'mex
juri/lii/iifs m ijiiih!mL
ParM.F.\ri:osMîT.