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SOMMAIRE/SUMMARY
CHANTIERS / WORKSITES358
Une collaboration solide avec nos clients en amont de leurs projets nous aide
à optimiser les coûts de matériel, la maintenance, le planning et la sécurité.
Filiale du Groupe Herrenknecht, TMS est partenaire des fabricants de tunneliers et entreprises du BTP au niveau mondial.
UNE PAGE SE TOURNE nothing bad about changing if it goes in the right direc-
tion. » So we have to define and follow the “right direction.”
Ce numéro est le dernier d’une série commencée il y a plus de Two changes have already been rolled out: Tunnels & Espace
vingt ans avec la maison d’édition Spécifique. Nombreux sont nos Souterrain, now published with a Parisian editor, will be
auteurs et annonceurs qui auront connu et apprécié Catherine, Chantal, a quarterly magazine and focus on technical articles and cur-
Estelle, chevilles ouvrières de la revue. Mais, comme le disait rent events in construction; Recommandations techniques
Winston Churchill, « il n’y a rien de négatif dans le changement si c’est - which comes out two or three times a year - will be printed
dans la bonne direction ». Il nous revient donc de définir et suivre cette as a distinct collection. This, the GT32’s recommendation
“bonne direction”… Deux changements ont déjà été lancés : Tunnels & (consideration of the technical risks in underground struc-
Espace Souterrain, désormais réalisé avec un éditeur parisien, devient
ture projects), published in this edition, will be the last one
trimestriel et se recentre sur les articles techniques et l’actualité des
to be in the magazine itself. Of course, T&ES will remain
chantiers ; les Recommandations techniques – au nombre de 2 à
bilingual, but the English translations will be more selective
3 par an – seront imprimées sous forme de recueils distincts. Ainsi,
and in some cases, will only be partial ones (summaries)
la recommandation du GT32 (prise en compte des risques techniques
depending on how comprehensible the text is.
dans les projets d’ouvrages souterrains) publiée dans cette édition
est-elle la dernière à figurer au cœur de la revue elle-même. Bien This magazine’s key criterion is that it must remain a pri-
évidemment, T&ES restera bilingue mais les traductions anglaises vileged link between all French tunnelling and underground
seront plus sélectives et pourront n’être dans certains cas que partielles space association members; it thus must be lively, attractive,
(résumés) selon la compréhensibilité du texte. instructive, but above all, people must want to read it. So, at
Le critère le plus important de cette revue est qu’elle reste un lien this end of this year with all its New Year’s resolutions and
privilégié entre tous les membres de l’AFTES ; pour cela, elle doit être best wishes, we promise our readers to continue our efforts
vivante, diverse, attractive, instructive et surtout agréable à lire. Ainsi, to satisfy them and we wish you all a very Happy New Year.
en cette période propice aux bonnes résolutions et aux bons vœux, nous
nous engageons envers nos lecteurs à poursuivre nos efforts pour les
Maurice Guillaud, Rédacteur en chef / Editor-in-Chief
satisfaire et nous leur souhaitons une excellente nouvelle année.
Directeur de publication : Yann LEBLAIS - Rédacteur en chef : Maurice GUILLAUD - Comité de rédaction : Nicole BAJARD, Responsable site AFTES - Nicolas BERTHOZ, CETU - Anne BRISSAUD,
Responsable communication NFM Technologies - Yves CHAMEROIS, SNCF IGOA Tunnels - Didier DE BRUYN, Vice-Président ABTUS - Pierre DUFFAUT, Ingénieur-conseil - Bernard FALCONNAT, Ingénieur-conseil
Jean-Paul GODARD, Cadre de direction honoraire RATP - Benjamin LECOMTE, VINCI Construction - Alain MERCUSOT, Secrétaire Général AFTES - Frédéric PELLET, Mines-Paristech - Jean PIRAUD, Antéa
Patrick RAMOND, Razel-Bec - Patrice SALVAUDON, Expert judiciaire - François VALIN, Comité MEP, AFTES - Michèle VARJABEDIAN, Systra - Jean-Marc WATELET, Inéris - AFTES - Siège social : AFTES -
15, rue de la Fontaine au Roi - 75011 PARIS - Tél. : +33 (0)1 44 58 27 43 - aftes@aftes.fr - Adhésion : Secrétariat AFTES : Sakina MOHAMED - Site Web : www.aftes.asso.fr - Edition Spécifique : 33, place
Décurel - F 69760 LIMONEST - Maquette : Estelle PORCHET - Publicité : Catherine JOLIVET - catherine.jolivet@specifique.eu - Tél. : 33 (0)4 37 91 69 50 - Télécopie : 33 (0)4 37 91 69 59 - Abonnement :
abonnement@specifique.eu.
International
BULGARIE / BULGARIA
Un plan de déplacement urbain, comprenant la Serbie et la France avaient signé un accord Ustanicka-Zemum of line 2. Alexander Vucic, Prime
2 lignes de métro pour la ville de Belgrade, a pour le financement du métro de Belgrade. EGIS Minister of Serbia, Sinisa Mali, Mayor of Belgrade,
été présenté en novembre. Ces deux lignes et la municipalité réaliseront une étude de fai- Christine Moro, Ambassador of France in Belgrade,
devraient être réalisées en 3 phases: la pre- sabilité qui sera présentée en 2017. Les travaux and Representatives of EGIS and ALSTOM attended
mière phase concernera la ligne 1 de Makis à de construction de la première phase pourraient the presentation. In 2014, Serbia and France had
pont Pancevo et jusqu’à Murijevo pour la deu- débuter d’ici 2 ans. Le coût total des deux lignes signed an agreement to finance the Belgrade
xième phase ; la troisième phase sera la section est estimé entre 1,5 et 2 milliards d’euros. subway. EGIS and the municipality will carry out a
Ustanicka-Zemum de la ligne 2. Lors de la pré- An urban transportation plan for the city of Bel- feasibility study to be presented in 2017. Construc-
sentation étaient présents M. Alexander Vucic, grade, comprising 2 subway lines, was presented tion of the first phase may begin within two years.
Premier Ministre serbe, M. Sinisa Mali, Maire de in November. These two lines should be carried out The total cost of the two lines is estimated between
Belgrade, Mme Christine Moro, Ambassadrice in 3 phases: the first phase will include line 1 from 1.5 and 2 billion euros.
de France à Belgrade, ainsi que des représen- Makis to Pancevo Bridge and to Murijevo for the
tants des entreprises EGIS et ALSTOM. En 2014, second phase; the third phase will be the section
SUISSE /
SWITZERLAND
EGYPTE / EGYPT
Le 27 octobre, le tunnelier, qui creuse la phase On October 27th, the tunnel boring machine used
4A de la ligne 3 du métro du Caire entre Haroun for the Cairo metro Line 3 phase 4A between Ha-
et El Nozha, a percé à l’emplacement de la future roun and El Nozha, broke through at the site of the
station d’Alf Maskan. Le tunnelier a été lancé en future Alf Maskan station. The TBM was launched
avril 2016 et 1811 m des 5,4 km de la phase 4A in April 2016 and 1811 m out of the 5.4 km of phase
ont été creusés. Le contrat a été passé par l’Au- 4A have been excavated since. The contract was
torité Nationale des Tunnels avec le groupement awarded by the National Tunnel Authority to the JV
Vinci Construction Grands Projets / Bouygues Vinci Construction Grands Projets / Bouygues Tra-
Travaux Publics / Arab Contractors /Orascom vaux Publics / Arab Contractors / Orascom Indus-
Industries pour l’ensemble de la phase A). Le tries for the entire phase A. The JV Arab Contrac-
Groupement Arab Contractors et Orascom Indus- tors/Orascom Industries is in charge of the 11.5 km
tries est en charge de la phase 4B d’une longueur long phase 4B. SYSTRA is the engineering consul-
de 11,5 km. SYSTRA est le bureau d’ingénierie ting firm of Phases 4A and 4B as well as Phase 3,
des phases 4A et 4B ainsi que de la phase 3 de 17.7 km long between Attaba Square and Kit Kat.
17,7 km entre la place Attaba et Kit Kat.
TURQUIE / TURKEY
France
Lyon
de la station Hôpitaux Sud, de 77 m x 24 m, à une profondeur de 20 à 22 m,
pour un coût estimé à 18,6 millions d’euros. Enfin, le lot 3 concernera la
construction d’une structure auxiliaire qui sera utilisée comme accès d’ur-
gence et également pour l’évacuation des fumées ainsi que la ventilation; le
montant de ce lot est estimé à 4,5 millions d’euros. Les travaux de construc-
tion devraient débuter en 2019 et durer 4 ans et demi.
SYTRAL, the company in charge of the Lyon metro, plans to start consulting in
March 2017 for the extension of the metro Line B. Construction of this 2.4 km
long extension including two stations, Oullins and Hôpitaux Sud, will be divided
into 3 lots. Lot 1 will include the TBM excavation of a 2250-meter long, 8.55 m
En mars 2017, la société en charge du métro lyonnais, SYTRAL, prévoit de diameter single tube tunnel, the 72 m long/26 m wide Oullins underground sta-
débuter la consultation pour la réalisation du prolongement de la ligne B du tion constructed between 28/30 m deep diaphragm-walls, and a 35x18m rear
métro. Les travaux de construction de cette extension, de 2,4 km et deux sta- station also with d-walls; the cost of Lot 1 is estimated at € 129.5 million. Lot
tions, Oullins et Hôpitaux Sud, seront divisés en 3 lots. Le Lot 1 comprendra 2 will include the construction of the 77 m x 24 m Hôpitaux Sud station at a
l’excavation au tunnelier d’un tunnel mono tube de 2250 mètres et 8,55 m depth of 20 to 22 m, at an estimated cost of 18.6 million euros. Finally, Lot 3 will
de diamètre, la station souterraine d’Oullins, de 72 m de long et 26 m de include the construction of an auxiliary structure to be used as emergency access
large, construite en parois moulées à une profondeur de 28 à 30 mètres, et and also for smoke exhaust and ventilation; the amount of this lot is estimated at
une arrière gare également en parois moulées de 35 m x 18 m; le coût du 4.5 million euros. Construction is expected to begin in 2019 and last for
lot 1 est estimé à 129,5 millions d’euros. Le lot 2 comprendra la construction 4 ½ years.
Annemasse
Le 23 septembre, les sections française et suisse du tunnel de la liaison countries. The construction began in 2012 for the 14 km long Swiss section
ferroviaire Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse (CEVA) ont été réunies lors du and in 2015 for the 2 km French part from Annemasse. The project includes:
percement sous la zone du Foron, frontière géographique entre les deux a 1.6 km cut&cover trench between Annemasse and the Swiss border for the
pays. Les travaux de construction de la section suisse, de 14 km de long, French section and 3.6 km of tunnels plus 3.7 km of cut&cover trenches for
ont débuté en 2012 et en 2015 pour la partie française, de 2 km depuis the Swiss section. The circulation of the “Leman Express” trains should start in
Annemasse. Le projet comprend: une tranchée couverte de 1,6 km entre December 2019. The total cost is 234.2 million euros for the French section and
Annemasse et la frontière suisse, et 3,6 km de tunnels plus 3,7 km de tran- 1.39 billion for the Swiss one.
chées couvertes pour la section suisse. La circulation des trains «Leman
Express» devrait débuter en décembre 2019. Le coût total de la section
française est de 234,2 millions d’euros et 1,39 milliard pour la section suisse.
On September 23rd, the French and Swiss sections of the Cornavin-
Eaux-Vives-Annemasse railway tunnel (CEVA) linked eachother when brea-
king through under the Foron zone, the geographical border between the two
Ile-de-France
n La société en charge du
Grand Paris Express a attri-
bué deux contrats de génie
civil pour la construction de
la ligne 15 Sud. Le groupe-
ment Alliance, composé de
Demathieu Bard Construc-
tion / NGE Génie Civil / GTS /
Guintoli / Impresa Pizzarotti /
Implénia / Franki Foundations
Belgium / Atlas Foundations, a
obtenu le contrat de construc-
tion de la section entre Noisy-
Champs et Bry-Villiers-Cham-
pigny, comprenant deux puits
d’entrée des tunneliers, une
section de tunnel de 4,7 km,
une section de tunnel de 2,2 km
pour relier le centre de mainte-
nance et des structures auxi-
liaires. Le montant du contrat
est de 363 millions d’euros et les
travaux devraient débuter en
janvier 2017. Le deuxième
contrat concerne la construction
de l’arrière station de Noisy-
Champs ainsi qu’un puits d’entrée de tunnelier; The company in charge of the Grand Paris Express d’Issy-Vanves-Clamart station for which work
il a été attribué au groupement Parenge / Dac- awarded two civil engineering contracts for the began in June 2016, 3 of the 8 contracts related to
quin / Leon Grosse TP pour un montant de 51 construction of line 15 South. The Alliance Group, line 15 South have been awarded.
millions d’euros. Pour l’instant, avec la station de composed of Demathieu Bard Construction / NGE On November 29, the Board of Directors of the
Fort d’Issy- Vanves-Clamart, dont les travaux ont Civil Engineering / GTS / Guintoli / Impresa Piz- Grand Paris Express voted a sharply increased
débuté en juin 2016, 3 des 8 contrats de la ligne zarotti / Implénia / Franki Foundations Belgium budget of 1.75 billion euros for 2017. Early
15 Sud ont été attribués. / Atlas Foundations, obtained the construction next year, five civil engineering contracts will be
D’autre part, le 29 novembre, le Conseil d’ad- contract for the section between Noisy-Champs awarded for line 15. Funds will also be available
ministration du Grand Paris Express a voté un and Bry-Villiers-Champigny, which includes two for the extension of lines 14 and 11, for the western
budget, en forte augmentation, de 1,75 milliards shafts for assembling the TBMs , a 4.7 km long extension of line E of the RER and for the renovation
d’euros pour 2017. Début d’année prochaine, tunnel section and a 2.2 km long tunnel section of the RER lines. The declaration of public utility
cinq contrats de génie civil seront attribués pour to connect the maintenance center and auxiliary (DPU) of line 15 West was granted on November
la ligne 15. Des fonds seront également dispo- structures. The contract amount is € 363 million 21st after the DUPs on lines 15 South, 16 and 14
nibles pour les extensions des lignes 14 et 11, and work is expected to start in January 2017. South.
de la ligne E du RER vers l’Ouest et pour la réno- The second contract covers the construction of
vation des lignes de RER. La déclaration d’utilité the Noisy-Champs rear station as well as a TBM
publique de la ligne 15 Ouest a été accordée entrance shaft; it was awarded to the Parenge /
le 21 novembre après les DUP des lignes 15 Dacquin / Leon Grosse TP group for an amount
Sud,16 et 14 Sud. of € 51 million. For the time being, with the Fort
n Les travaux qui permettront de prolonger la ligne 11 du métro parisien en n Le 19 octobre, le Syndicat des Transports d’Île de France (STIF) a
2022 pour un investissement de 1,3 milliard d’euros ont officiellement débuté le présenté les résultats des études de tracé pour le prolongement de la ligne 1 de
10 décembre. Six nouvelles stations verront le jour sur une longueur de métro à Paris. Cette extension, de 7 km entre Château de Vincennes et Val de
5,4 km entre le terminus actuel de « Mairie des Lilas » et le futur pôle Fontenay, traversera Montreuil avec une station intermédiaire « Grands
multimodal de Rosny-Bois Perrier. Ces travaux sont financés conjointement Pêchers » dans la zone de Bel Air. D’autres études seront réalisées sur le
par l’Etat, la région Ile-de-France, la société du Grand Paris, le Conseil dépar- tracé choisi avant l’enquête publique, prévue en 2018. Les travaux devraient
temental de Seine-Saint-Denis, la RATP et la ville de Paris. débuter en 2020.
The works that will allow the extension of Line 11 of the Paris metro in 2022 On October 19, the Transportation Syndicate of Île de France (STIF) presented
for an investment of 1.3 billion euros officially began on 10 December. Six new the results of the studies for the layout of the metro Line 1 extension in Paris.
stations will be opened over a length of 5.4 km between the current «Mairie des This extension, 7 km-long between Château de Vincennes and Val de Fontenay,
Lilas» terminus and the future Rosny-Bois Perrier multimodal pole. This work is will go through Montreuil with an intermediate station «Grands Pêchers» in the
financed jointly by the State, the Ile-de-France region, the Grand Paris Society, the Bel Air area. Further layout studies will be carried out before the public inquiry,
Seine-Saint-Denis County Council, the RATP and the City of Paris. scheduled for 2018. Work is expected to begin in 2020.
n A Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), depuis janvier dernier, un énorme réseau et 38 stations de pompage, quatre collecteurs de stockage de grand
bassin de stockage des eaux pluviales est en construction sous le stade diamètre et trois bassins de rétentions enterrés.
Gabriel-Voisin, le long de la rue Charlot. Complètement enterré sous l’équi- In Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), since last January, a huge underground
pement sportif – qui sera remis à neuf après les travaux, en septembre rainwater storage tank is under construction under the Gabriel-Voisin stadium
2017 –, l’ouvrage présente une profondeur de 25 m et un diamètre inté- along Charlot street. Completely buried under the sports facilities - which will be
rieur de 40 m pour une capacité de 23 400 m3. Réalisé sous la maîtrise refurbished after the works, in September 2017 - the structure is 25 m deep with
d’ouvrage du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, le nouveau bassin, an inside diameter of 40 m and a capacity of 23,400 m3. Under the supervision of
estimé à 31 millions d’euros, contribuera à la prévention des inondations the Hauts-de-Seine department Council, the new reservoir, estimated at € 31 mil-
par débordement des réseaux ainsi qu’à la réduction des volumes d’eau lion, will contribute to the prevention of flooding due to overflowing networks and
déversés en Seine pour en préserver la qualité. Preuve de l’importance envi- to reducing water volumes dumped in the river Seine thus preserving its quality.
ronnementale et technique de ce nouvel équipement : Patrick Devedjian, As a sign of the environmental and technical importance of this new equipment,
président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, et André Santini, Patrick Devedjian, President of the Hauts-de-Seine Departmental Council, and
maire d’Issy-les-Moulineaux, ont visité le chantier vendredi 30 septembre en André Santini, Mayor of Issy-les-Moulineaux, visited the construction site on
compagnie des équipes intervenantes. Le nouveau projet d’assainissement Friday September 30th together with the involved parties. The new Issy-les-Mou-
d’Issy-les-Moulineaux comprend quatre composants principaux : le bassin lineaux sanitation project comprises four main components: the storage basin,
de stockage, deux déversoirs d’orage, deux canalisations de liaison – de 12 two storm overflows, two connecting galleries – 12m and 161 m long and 2 m in
et 161 m de long pour 2 m de diamètre – et des locaux techniques (avec diameter - and technical premises (with pumping, ventilation and deodorization
systèmes de pompage, de ventilation et de désodorisation et installations systems and electrical installations). When operating, the new structure will store
électriques). En exploitation, le nouvel ouvrage assurera le stockage des eaux storm water throughout the rainy periods before returning it to the collectors once
pluviales pendant toute la durée des épisodes pluvieux avant de les resti- they have regained a normal flowrate. The storm overflows, for their part, will
tuer aux collecteurs lorsque ceux-ci auront retrouvé un régime normal. Les relieve the excess water from the collectors and direct them to the storage tank
déversoirs d’orage, quant à eux, délesteront les eaux excédentaires des col- via the two connecting galleries. The construction of this new equipment falls
lecteurs et les dirigeront vers le bassin via les deux canalisations de liaison. within the triple framework of the regulation of the Water Act, the management
La construction de ce nouvel équipement s’inscrit dans le triple cadre de la of sewerage networks and the protection of aquatic environment. In 2018, the
réglementation de la Loi sur l’Eau, de la gestion des réseaux d’assainisse- new storage tank of Issy-les-Moulineaux will complete the heritage of the Hauts-
ment et de la protection des milieux aquatiques. En 2018, le nouveau bassin de-Seine department which includes today over 625 kilometers of network and
d’Issy-les-Moulineaux complètera ainsi le patrimoine du département des 38 pumping stations, four large diameter storage collectors and three under-
Hauts-de-Seine, lequel comprend aujourd’hui, au-delà de 625 kilomètres de ground storage tanks.
Hommage à
Philippe KOENIG
Philippe KOENIG nous a quittés soudainement avant Noël. Son ami Guy CUEILLE témoigne.
Philippe est décédé le mardi 20 décembre à 23h à l’hôpital de visites sur tous les autre chantiers, des problèmes rencontrés (les
Nancy près de Saint Dié dans les Vosges, ce pays où il était né mêmes !), des nouvelles de nos collègues et amis. Il nous parlait
le 23 février 1955 et où il aimait retourner sans perdre de temps aussi de jeunes mineurs, techniciens ou ingénieurs qu’il trouvait
après ses tournées sur les tunnels un peu partout en France. Il était très bosseurs et prometteurs pour les futurs chantiers. Il s’intéres-
en retraite depuis 2 ans, il n’avait que 61 ans. sait beaucoup au travail des jeunes.
Puis il repartait vers de nouvelles aventures…
Depuis 1999, il représentait la société Atlas Copco en tant que Philippe mettait, du fait de sa personnalité, de l’ambiance. Il était
responsable technico-commercial pour les travaux souterrains. sans détour, direct, simple, humble, chaleureux avec tout le monde
On l’a tous connu sur les chantiers où il fallait se battre pour des et à tous niveaux. Il ne se mettait jamais en colère. Il défendait
délais de livraison non tenus avec les constructeurs fournisseurs toujours ses collègues techniciens d’Atlas Copco présents sur les
qui sont pour la plupart dans le lointain Nord de l’Europe. Philippe chantiers difficiles dont la maintenance des jumbos.
faisait toujours de son côté le maximum pour que les chantiers C’était une bonne personne.
soient bien livrés en temps et en heure. Et comme il avait une bonne Philippe avait fait partie du groupe de travail n° 6 de l’AFTES sur
connaissance des matériels et de bonnes relations avec tous les la technique du boulonnage. Il apportait toute son expérience et sa
responsables des chantiers en France, il parvenait à nous dépan- bonne humeur à la rédaction de la recommandation.
ner.
Quand il venait dans la vallée de la Maurienne pour visiter nos La profession des travaux souterrains forge des équipes de gens
entreprises, il prenait ses quartiers à l’hôtel de Savoie où il se passionnés où l’amitié n’est pas un vain mot. Les personnes
sentait comme chez lui. Même Titus le gros chien de garde voulait comme Philippe, et on en connait tous, sont indispensables pour
partager sa chambre ! (J’en profite au nom de tous les amis de la bonne marche et la cohésion des chantiers. Tous les personnels
Philippe pour remercier Pascal, le propriétaire du Savoie, d’avoir des travaux de tunnels dans la vallée de la Maurienne et ailleurs
pu nous représenter à la cérémonie du 23 décembre à Saint Dié). ainsi que ses amis, même s’ils n’ont pas pu, en cette veille de Noël,
Après un tour des différentes attaques et un point de la situation aller l’accompagner dans les Vosges, ont eu une pensée pour leur
des machines et des équipements avec les responsables matériels ami Philippe et sa famille et ne l’oublieront pas.
de nos entreprises, il se présentait l’air jovial dans nos bureaux
et nous avions alors droit à un compte rendu complet de ses Guy CUEILLE
Ce texte a été relu et amendé par Jean-Pierre ARNAU (Dir. Routes, Savoie), Michel DEFFAYET (CETU), Michel PRE (Setec), Georg SCHAEREN (Norbert, Lausanne),
Magali SCHIVRE (Incas Partners), Loïc THEVENOT (Eiffage), Hubert TOURNERY (Egis)
Cette recommandation a été approuvée par le Comité technique de l’AFTES le 22 septembre 2016.
Sommaire
1 - Présentation de la recommandation 333 5 - Le mémoire de conception (cahier C) 342
1.1 - Objet de la présente recommandation . . . . . . . . . . . . . . . 333 5.1 - Présentation du mémoire de conception . . . . . . . . . . . . . 342
1.2 - Objectifs visés par la recommandation . . . . . . . . . . . . . . 333 5.2 - Contenu du mémoire de conception. . . . . . . . . . . . . . . . . 342
1.3 - Périmètre de la recommandation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333 5.3 - Le registre des risques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 343
1.4 - Organisation des pièces du DCE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334
1.5 - Recommandations générales pour les cahiers A. . . . . . . 335 6 - Le plan de management des risques 344
1.6 - Terminologie et documents de référence. . . . . . . . . . . . . 336 6.1 - Présentation du PMR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 344
6.2 - Plan-type du PMR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 344
2 - Le dossier géotechnique 336 6.3 - Le registre des risques du PMR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 344
2.1 - Objectifs du dossier géotechnique du DCE. . . . . . . . . . . . 336 6.4 - Jugement des offres des entreprises. . . . . . . . . . . . . . . . 345
2.2 - Contenu du cahier A1 (données d’entrée géotechniques) 336
2.3 - Contenu du cahier B1
7 - Bibliographie 345
(mémoire de synthèse géotechnique) . . . . . . . . . . . . . . . 337
Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 347
3 - Le dossier « Constructions avoisinantes » 338 Annexe 1 - Plans-types des pièces techniques du DCE 347
3.1 - Démarche de prise en compte des effets induits par le Annexe 1.1 - Plan-type du Cahier B1 (Mémoire de synthèse
creusement sur les avoisinants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 338 géotechnique) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 347
3.2 - Objectifs du dossier Avoisinants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339 Annexe 1.2 - Plan-type du Cahier B2 (Mémoire de sensibilité
3.3 - Contenu du cahier A2 (données d’entrée sur les intrinsèque des avoisinants) . . . . . . . . . . . . . . . . 348
constructions avoisinantes). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339 Annexe 1.3 - Plan-type du Cahier B3 (Commentaires sur les
3.4 - Contenu du cahier B2 (mémoire de sensibilité intrinsèque contraintes environnementales) . . . . . . . . . . . . . 348
des avoisinants) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339 Annexe 1.4 - Plan-type du Cahier C (Mémoire de conception). 348
4 - Le dossier « Environnement humain et naturel » 340 Annexe 2 - Exemples de registres des risques 350
Annexe 2.1 - Registre des risques en phase conception . . . . . 350
4.1 - Objectifs du dossier « Environnement humain et
Annexe 2.2 - Registre des risques fermé . . . . . . . . . . . . . . . . . 352
naturel » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 340
Annexe 2.3 - Registre des risques ouvert . . . . . . . . . . . . . . . . 354
4.2 - Contenu du dossier environnement du DCE . . . . . . . . . . . 340
4.3 - Contenu du cahier A3 (données d’entrée
Annexe 3 - Liste des sources de risques liées
sur l’environnement humain et naturel) . . . . . . . . . . . . . 341 à l’environnement 356
4.4 - Contenu du cahier B3 (commentaires sur les contraintes
environnementales) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341 Liste complète des sigles et abréviations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .357
1 - Présentation de la recommandation
1.1 - Objet de la présente Recommandation • de donner à l’entreprise une appréciation réaliste et complète des
risques ;
Par nature, la construction d’un ouvrage souterrain est exposée à des • de justifier la conception et de présenter les méthodes d’exécution préco-
risques que tous les acteurs se doivent de maîtriser pour limiter les nisées par le maître d’œuvre ;
surcoûts, les retards ou les situations conflictuelles qui peuvent en résulter. • de préparer les éléments en vue d’une affectation claire des risques et de
Ces risques sont de nature technique ou non technique, mais le présent leur rémunération, conformément aux préconisations du Fascicule 69 et
texte ne s’intéresse qu’aux premiers. Parmi eux, il vient naturellement à de son Guide d’application.
l’esprit les risques géologiques, hydrogéologiques et géotechniques,
qui ont déjà fait l’objet de deux recommandations de l’AFTES (groupe de Rappelons ici que le management des risques est un processus itératif, qui
travail GT32) : doit être initié par le maître d’ouvrage dès le début des études, poursuivi par
• « Prise en compte des risques géotechniques dans les DCE », publiée en son maître d’œuvre durant toute la conception, puis étendu à l’entreprise au
2004 sous le n° GT32.R1F1 ; stade de la consultation et des travaux.
• « Caractérisation des incertitudes et des risques géologiques, hydrogéolo-
giques et géotechniques », publiée en 2012 sous le n° GT32.R2F1. On peut espérer qu’un DCE basé sur ces recommandations permettra au
Maître d’ouvrage :
Le premier objet de la présente recommandation est de mettre à jour celle • d’obtenir des entreprises des offres robustes, avec une prévisibilité
de 2004, qui se trouve donc annulée ; par contre, celle de 2012 reste valide suffisante quant au mode de rémunération pour qu’elles correspondent
pour la phase Études. A noter que le terme “géotechnique” sera toujours au juste prix et évitent des dérives financières en cours de travaux ;
employé ici au sens large (sauf mention contraire), c’est-à-dire en incluant • de favoriser la rapidité de décision en cas de survenance d’un risque, en
toutes les applications de la géologie, de l’hydrogéologie et de la mécanique prévoyant des mécanismes de suivi et de rémunération qui soient bien
des sols et des roches. compris par les acteurs du chantier.
Mais au-delà du contexte géotechnique, deux autres sources de risques 1.3 - Périmètre de la recommandation
techniques sont à prendre en compte dans les projets, surtout en site
urbain : celles liées aux constructions avoisinantes, et celles liées à Les projets d’ouvrages souterrains ont à faire face à trois grandes caté-
l’environnement humain et naturel ; le deuxième objet du présent texte est gories de risques pouvant affecter les travaux de génie civil, dont seule la
de préciser ces autres sources de risque dans les pièces des DCE relatifs première (a) est considérée dans la présente recommandation :
aux marché de génie civil. A ce titre, il reprend la méthodologie définie par
le GT16 (cf. Recommandation GT16.R2F1) pour la gestion des risques de a) Risques relevant d’un contexte externe aux acteurs
tassements et vibrations liés aux travaux souterrains. des travaux. Ils comprennent :
Par ailleurs, l’AFTES a publié en 2015 une recommandation intitulée ➢ Les risques découlant des incertitudes géotechniques au sens large,
« Maîtrise des risques et contractualisation » (n° GT25.R3F1) qui décrit les déjà traités dans la recommandation précédente du GT32 ; on y inclut
principes généraux de gestion des risques dans le processus général des les risques liés aux vestiges anthropiques, c’est-à-dire aux ouvrages
projets de tunnels, ainsi que les montages juridiques possibles pour les anciens sans propriétaire connu (vieux puits, galeries, carrières souter-
contrats de Travaux, mais ce texte s’adresse surtout aux maîtres d’ouvrage raines, pieux…).
et n’aborde pas les modalités d’établissement des DCE. Le troisième objet
de la présente recommandation est donc de détailler la nature, le contenu ➢ Les risques liés aux constructions et ouvrages avoisinants, du fait de la
et l’articulation des pièces techniques du DCE ; elle s’adresse principale- connaissance toujours imparfaite que l’on a sur leur comportement struc-
ment aux maîtres d’œuvre (en tant que rédacteurs des DCE), mais aussi aux turel face aux effets du creusement (tassements, vibrations…), d’autant
maîtres d’ouvrage qui doivent les valider. plus que ce comportement dépend aussi du contexte géotechnique.
1.2 - Objectifs visés par la recommandation ➢ Les risques liés aux effets des travaux sur l’environnement humain
et le milieu naturel : émission de bruits et de poussières, salissures,
Les objectifs visés par la présente recommandation sont de définir la mé- sujétions liées à l’exploitation d’ouvrages voisins, impacts sur les eaux
thodologie rédactionnelle des pièces du DCE, afin que celles-ci permettent : souterraines et de surface, nuisances diverses sur la faune et la flore…
• de bien décrire les conditions de référence du projet, à la fois du point de Ces effets sont souvent difficiles à quantifier à l’avance, et leur accepta-
vue géotechnique, avoisinants et environnement ; bilité par les riverains n’est jamais certaine.
b) Risques de contexte interne, liés aux méthodes et • le Mémoire de conception (cahier C) : c’est la traduction du cahier B en
moyens de l’entreprise termes de génie civil. Le maître d’œuvre y expose et justifie la conception
Ces risques relèvent clairement de la responsabilité de l’entreprise, que ce de l’ouvrage, les méthodes envisagées, la composition des profils types,
soit pour les mesures préventives ou correctives. Bien qu’ils sortent a priori leur longueur d’application, et la manière de faire face aux incertitudes du
du champ de la présente recommandation, certains d’entre eux peuvent terrain. Le cahier C est une pièce explicative et non contractuelle, qui sert
affecter les objectifs du maître d’ouvrage (coût final, délai, performance, de base pour établir les prescriptions du CCTP.
image…) ; le maître d’œuvre pourra donc demander à l’entreprise d’ex-
pliciter dans son Mémoire technique son analyse des principaux risques La présente recommandation introduit trois nouveautés dans ce schéma :
internes, ainsi que les dispositions qu’elle prévoit pour en réduire la vrai- • elle étend le principe des cahiers A et B aux deux autres sources de
semblance et les conséquences. risques pouvant avoir une incidence sur la conception et la réalisation :
celles liées aux constructions avoisinantes et celles liées à l’environne-
c) Risques non techniques ment humain et naturel ;
Les risques relevant des catégories a et b ci-dessus sont appelés “Risques • elle étend le champ du cahier C, en lui assignant comme objectif de dé-
techniques”. Mais il existe aussi des risques “non techniques” auxquels le finir une méthode d’exécution compatible avec toutes les contraintes du
maître d’ouvrage peut être confronté : risques politiques et administratifs, site (pas seulement les contraintes géotechniques). Par définition, il n’y a
risques de programme et d’interface, etc. ; ils ne seront pas traités ici car ils donc qu’un seul cahier C, rédigé par le maître d’œuvre, à charge pour lui
n’entrent pas en principe dans le cadre du Plan de management des risques d’assurer la synthèse des différents types de contraintes à considérer ;
(PMR) figurant dans le DCE. Mais ils font partie des risques de l’opération • elle développe le contenu du PMR, nouvelle pièce du DCE introduite par
dans une acception plus large, et doivent être considérés par le maître d’ou- le Fascicule 69.
vrage dès le début des études.
Ceci étant, le Cahier des clauses techniques particulières (CCTP), avec
La présente recommandation ne porte donc que sur les risques techniques les plans qui lui sont associés, reste sur le plan technique l’une des pièces
externes. De plus, elle ne concerne que les phases d’études aboutissant à maîtresses du marché : elle prime sur le PMR, puis sur les cahiers A, B et C.
l’émission du DCE ; elle ne traite pas de la mise au point du marché, ni de la Rappelons que le CCTP a pour objectifs :
phase Travaux, sachant que le PMR établi pour le DCE doit bien sûr être conçu • de présenter l’organisation générale des travaux et les responsabilités des
dans l’optique de sa mise en application au cours des phases ultérieures. intervenants ;
• de décrire en détail les ouvrages à construire ;
Enfin, il est convenu que la présente recommandation est rédigée dans • de décrire les contraintes du site et toutes les prescriptions, environne-
l’optique de marchés classiques s’inspirant du Fascicule 69, avec un DCE mentales et autres, à respecter ;
basé sur un projet détaillé établi par le maître d’œuvre. Dans le cas de la • de spécifier les matériaux à utiliser et leurs conditions de mise en œuvre ;
concession ou de la conception-réalisation, cette méthodologie sera bien sûr • de spécifier les méthodes de mise en œuvre rendues contractuelles.
à adapter.
En conclusion, l’articulation des pièces techniques du DCE recommandée
1.4 - Organisation des pièces du DCE par l’AFTES est représentée sur l’organigramme de la figure 1, qui est appli-
cable au cas classique d’une consultation sur la base d’un dossier de niveau
La première recommandation du GT32 (2004) ne traitait que des risques PRO. La structuration de ces pièces en cahiers A, B et C est recommandée
géotechniques au sens large. Elle avait institué une organisation des pièces dès que l’on dispose d’éléments suffisants en matière de reconnaissances
géotechniques du DCE en trois sous-dossiers successifs ou “cahiers”, cha- et d’enquêtes préalables, car elle facilite le processus de management des
cun utilisant les résultats du précédent : risques et la rédaction ultérieure du DCE.
(1) Le cahier B3, qui est facultatif, peut être contractualisé ou non par le maître d’ouvrage.
(2) Y compris le Registre des risques en phase Conception
(3) A l’initiative du maître d’ouvrage, des compléments issus du Mémoire de l’entreprise peuvent être apportés au CCTP et au PMR lors
de la mise au point du marché
(4) Schéma organisationnel du Plan de respect de l’environnement
Fig. 1 - Articulation des pièces techniques du DCE et du Marché. Lu de gauche à droite, ce diagramme reflète la chronologie générale d’élaboration des documents,
les flèches indiquant leur filiation technique.
Ainsi, la présente recommandation va présenter : ordonner en dossiers, sous-dossiers et fichiers munis de titres explicites,
• au chapitre 2, le dossier « Géotechnique » (cahiers A1 et B1), afin d’en faciliter l’accès aux entreprises soumissionnaires.
• au chapitre 3, le dossier « Constructions avoisinantes » (cahiers A2 et B2),
• au chapitre 4, le dossier « Environnement humain et naturel » (cahiers A ce titre, il est recommandé que le maître d’œuvre établisse pour chaque
A3 et B3), cahier A une Note de présentation, indiquant :
• au chapitre 5, le Mémoire de conception (Cahier C), • la table des matières détaillée du dossier informatisé ;
• au chapitre 6, le Plan de management des risques (PMR). • la liste des documents non numérisés mais d’intérêt pour le projet ;
• la chronologie des investigations effectivement réalisées, avec leurs opé-
1.5 - Recommandations générales pour les cahiers A rateurs ;
• le plan d’implantation de ces investigations et des autres sources d’in-
Un caractère commun aux trois cahiers A est d’être des pièces non contrac- formation ;
tuelles du DCE : elles ne sont communiquées qu’à titre indicatif. En effet, ces • un tableau des coordonnées géographiques (x, y, z) de ces investigations,
pièces proviennent en général d’organismes divers, le plus souvent distincts en vue de leur intégration dans un SIG.
du maître d’œuvre (même s’il a élaboré le programme de certaines recon-
naissances). De ce fait, celui-ci peut ne pas partager certaines interpréta- Il est recommandé que les documents importants soient décrits de la ma-
tions, auquel cas c’est la synthèse qu’il en fera dans les cahiers B et le CCTP nière suivante :
qui prévaudra (eux seuls devenant contractuels). • nom du document, auteur ou entité émettrice, n° de référence et date
d’émission ;
Par ailleurs, les données des cahiers A sont en général disponibles sur des • liste des pièces principales et annexes (par ex. : nombre de sondages ou
supports variés (rapports, résultats d’analyses, photographies, cartes…). Il d’analyses) ;
est donc recommandé de numériser l’ensemble de ces documents et de les • référence bibliographique des articles publiés.
Le mode d’accès à chacune des pièces citées doit être clairement indiqué : (Tassements et vibrations) et GT25 (Contractualisation). Il tient compte éga-
soit le DCE informatisé, soit un site internet, soit un lieu de consultation pour lement des travaux d’autres groupes, tels que les GT1, GT24, GT26 et GT35
les documents non numérisés (y compris, par extension, pour les carottes (cf. Bibliographie). En outre, il s’inspire de plusieurs textes récents visant à
de sondage). favoriser, voire à imposer la prise en compte des risques dans les contrats
de travaux souterrains, en particulier :
1.6 - Terminologie et documents de référence • La nouvelle version du « Fascicule 69 du CCTG-Travaux applicable aux
marchés publics français » (édition 2012), complétée par le « Guide d’ap-
Le vocabulaire des risques utilisé ici est identique à celui défini dans le cha- plication » publié par le CETU en 2013 ;
pitre 2 (Terminologie) de la Recommandation n° GT32.R2F1, qui reprend lui- • La « Norme française sur les missions d’ingénierie géotechnique » (NFP
même celui de la norme ISO 31000:2009. Rappelons seulement que cette 94-500, version 2013) et la « Recommandation du GT43 de l’AFTES rela-
norme définit le risque comme “l’effet de l’incertitude sur l’atteinte des ob- tive à son application aux travaux souterrains » ;
jectifs” et l’exprime par la combinaison des conséquences d’un évènement • Le « Code of Practice for Risk Management in Tunnel Works », publié en
et de leur vraisemblance. 2006 par un groupe d’assureurs internationaux (ITIG), à l’initiative de la
British Tunneling Society ;
On a vu que le présent document s’appuie principalement sur les travaux • La recommandation du groupe de travail WG2 de l’AITES : « Guidelines for
antérieurs de trois groupes de travail de l’AFTES : GT32 (Risques), GT16 Tunnelling Risks Management », publiée en 2004.
2 - Le dossier géotechnique
2.1 - Objectifs du dossier géotechnique du DCE établit les logs de forage, par le technicien qui interprète les essais, etc.) ;
c’est pourquoi on préfère ici le terme « données d’entrée ».
L’organisation et la rédaction des pièces géotechniques du DCE doivent
être telles que l’entreprise dispose d’une description aussi complète et Le cahier A1 comprend en général trois types de documents (liste non
objective que possible des terrains à traverser. Cependant, le plus souvent, exhaustive) :
des incertitudes géotechniques subsistent encore à la fin de la conception,
plus ou moins importantes selon la complexité du contexte géologique a) Données bibliographiques
local, mais inhérentes à la variabilité et à l’hétérogénéité du milieu naturel. • publications, cartes, notices, coupes ou études géologiques locales,
• photographies aériennes ou satellitaires.
Le fondement de la démarche exposée ici est d’inciter le maître d’œuvre
à expliciter clairement ces incertitudes, car il est le seul à disposer du b) Données sur les ouvrages existants ou avoisinants, et présen-
temps et du recul nécessaires pour analyser valablement l’ensemble des tant un intérêt pour la compréhension géologique du site :
données. En particulier, il lui appartient de définir des sous-ensembles • données extraites des banques de données publiques (BRGM, Inspection
géotechniques homogènes et de leur associer des caractéristiques géo- des carrières à Paris…),
techniques ou des plages de valeurs, de manière à fournir à l’entreprise • mémoires géotechniques établis pour des ouvrages réalisés à proximité,
des éléments quantifiés pour établir son offre en toute connaissance des • observations sur des terrains analogues effectuées à l’occasion d’autres
risques géotechniques encourus. chantiers.
Du point de vue contractuel, le maître d’œuvre doit décrire dans le DCE la c) Études et reconnaissances spécifiques au projet, soit :
situation de référence correspondant aux conditions de réalisation atten- • rapports de reconnaissance géophysique,
dues, c’est à dire considérées par lui comme les plus probables. • levés et photos de terrain, carte d’affleurements et carte géologique du
site,
2.2 - Contenu du cahier A1 (Données d’entrée géo- • levés géologiques de puits et galeries de reconnaissance,
techniques) • rapports de sondages, avec photos des carottes,
• inventaires de sources et de puits, mesures piézométriques, rapports
Il contient d’abord une liste des données géotechniques disponibles dans d’essais hydrogéologiques,
une zone d’étude intéressante au regard du projet à réaliser. Très souvent, • rapports d’essais géotechniques (au sens strict), en laboratoire ou in
ces données ne peuvent être considérées comme purement factuelles, car situ,
elles ont déjà fait l’objet d’une première interprétation (par le géologue qui • caractérisation du risque sismique et de la stabilité des versants.
2.3 - Contenu du cahier B1 (Mémoire de synthèse sur laquelle le degré d’interprétation pourra apparaître à travers le gra-
géotechnique) phisme des contours (traits pleins, tiretés, « ? »...) ;
• une coupe géologique prévisionnelle ; outre les contours géologiques les
Le Mémoire de synthèse géotechnique est une pièce contractuelle qui a plus probables, cette coupe doit mettre en évidence les incertitudes re-
pour objectif de fournir : censées dans le registre des incertitudes (cf. §.2.3.6), telles que contacts
• une évaluation de la fiabilité des données du cahier A1, ainsi que des géologiques incertains, failles ou plis supposées, niveau des nappes, ob-
lacunes de connaissance, jets géologiques singuliers comme les karsts, etc.
• l’interprétation de ces données pour le projet, suivie de leur synthèse,
• la description des incertitudes géotechniques qui ont été identifiées au Dans les secteurs à géologie complexe, la réalisation d’une ou plusieurs
cours du projet. coupes transversales (voire d’une coupe « horizontale » dans le plan du
tracé), cohérentes avec la coupe longitudinale, est nécessaire pour mieux
Bien qu’intitulé “Mémoire de synthèse”, le cahier B1 est d’abord un docu- comprendre la géométrie en 3D ; à ce titre, une modélisation géologique 3D
ment d’analyse et d’interprétation établi par le maître d’œuvre, ensuite une peut être utile, au moins dans des secteurs ciblés.
synthèse géotechnique. Sa rédaction doit être concise et précise, mais il
doit être exhaustif quant aux éléments utiles à la conception. Il comprend 2.3.3 - Synthèse hydrogéologique
toujours un rapport et des documents graphiques indissociables (profil en
long géotechnique) ; un plan-type est donné en annexe 1.1. En liaison avec le modèle géologique, ce chapitre doit traiter les cinq aspects
suivants :
2.3.1 - Présentation et fiabilité des données disponibles • piézométrie : analyse des mesures piézométriques, comparaison avec la
situation générale des aquifères du secteur, variations saisonnières ;
Les données pertinentes retenues pour le projet sont présentées (prove- • perméabilité (et autres paramètres hydrodynamiques) : analyse des essais
nance, nature et nombre de données), avec une appréciation de leur qualité, in situ, estimation de la perméabilité en grand des couches, comparaison
de leur répartition géographique et de leur intérêt pour la compréhension du avec celle des aquifères du secteur ;
contexte – qu’il s’agisse des données antérieures ou des reconnaissances • exhaure prévisionnelle : débits instantanés attendus au front dans l’hypo-
propres au projet. Ce premier chapitre sert donc de trait d’union entre le thèse d’un avancement sans confinement, et débits stabilisés qui s’éta-
cahier A1 et le cahier B1. bliront loin du front ;
• caractéristiques physico-chimiques des eaux souterraines (agressivité,
L’examen critique des données du cahier A1 conduit le plus souvent à les pollution, température…) ;
classer selon leur degré de fiabilité, et à aiguiller le lecteur vers les pièces • p résence éventuelle de gaz nocifs.
les plus pertinentes, afin d’enrichir sa compréhension du Mémoire de syn-
thèse. Dans cette phase, la comparaison des données du site avec celles Les niveaux des nappes doivent être reportés sur la coupe prévisionnelle,
issues d’expériences antérieures dans les mêmes terrains est essentielle. ainsi que leurs variations éventuelles : étiage, remontée par recharge à di-
verses périodes de retour (annuelle, décennale…) ; les venues ou pertes
2.3.2 - Synthèse géologique d’eau (karsts…) observées en sondage doivent aussi être reportées. L’en-
semble débouche sur la définition d’un modèle hydrogéologique, qui justi-
On présente d’abord le contexte géologique et tectonique d’ensemble du fie dans les cas complexes le dessin d’une carte et d’une coupe hydrogéo-
site, puis la stratigraphie, la lithologie et l’état des contraintes naturelles. En logiques. Rappelons que sur une même verticale, on peut trouver plusieurs
milieu rocheux, la description des discontinuités est essentielle. Sont aussi aquifères séparés, avec des charges hydrauliques différentes, à représenter
décrits les phénomènes géologiques qui ont affecté le massif (érosion, alté- le cas échéant sur le profil en long.
ration, dissolution…) et leur chronologie relative, ainsi que certains risques
naturels tels que la sismicité, les instabilités de pentes, etc. 2.3.4 - Synthèse géotechnique
Le modèle géologique qui en résulte est retranscrit sur des documents gra-
phiques, détaillés dans l’annexe 3 de la recommandation GT32.R2F1, afin La synthèse géotechnique (au sens strict) présente un découpage du pro-
de donner une vision d’ensemble des données disponibles (sondages, profils jet en tronçons homogènes, qui résulte de l’analyse des données issues
géophysiques, affleurements, ouvrages situés à proximité…) ; ces docu- des reconnaissances et des essais. Dans les massifs rocheux, on examine
ments peuvent comprendre : successivement les propriétés de la matrice, puis celles des discontinuités,
• une carte d’affleurements, qui consigne l’ensemble des levés de surface enfin celles du massif dans son ensemble (cf. Recommandation GT1.R2F1).
et souligne le degré d’interprétation qui a été nécessaire pour établir le A chaque tronçon homogène – encore appelé sous-ensemble géotechnique
modèle géologique ; cette carte permet au lecteur d’aller visualiser in-situ – est associée une caractérisation géotechnique, sous forme de valeurs ca-
la description faite par le Mémoire de synthèse. La position des sondages ractéristiques et de plages de variation.
et profils géophysiques doit y être reportée ;
• une carte géologique interprétative (couplée à la carte d’affleurements), Après avoir défini et délimité les sous-ensembles géotechniques, il est re-
commandé d’établir pour chacun d’eux des fiches synthétiques, compre- hydrogéologique et le découpage du tunnel en sous-ensembles géotech-
nant : niques. Il est recommandé d’y faire également figurer les plages de valeurs
• une description lithologique et structurale, qui doit permettre aux géolo- des principaux paramètres, ainsi que les principales incertitudes recensées
gues de qualifier les terrains rencontrés de façon visuelle et sans ambiguï- (cf. §.2.3.6), conformément aux recommandations du GT32.R2F1 (annexes
té (granularité, lithologie, couleur…), en vue d’un constat commun pen- 3, 4 et 5).
dant les travaux (cf. missions G3 et G4 au sens de la norme NFP 94-500,
reprises et précisées dans la recommandation GT43.R1F1) ; 2.3.5 - Cas particuliers des ouvrages connexes
• les tableaux et histogrammes des paramètres physiques, mécaniques et
hydrauliques mesurés dans ce sous-ensemble au laboratoire et in situ ; Une démarche similaire doit être appliquée aux ouvrages connexes (têtes
• les valeurs caractéristiques des paramètres et leurs plages de variation, de tunnel, puits, galeries...). Les sous-ensembles géotechniques concernés
ainsi que leur positionnement dans les classes AFTES pour les roches ; sont repris en évaluant leur comportement dans des conditions autres que
ces valeurs contribueront au choix des méthodes d’exécution, mais elles celles décrites pour l’ouvrage principal : travaux à ciel ouvert ou à faible
peuvent être différentes selon la problématique considérée (abattage, profondeur, terrassements en grande masse, drainage de surface, création
soutènement, tassements...) ; d’écrans de soutènement… Pour ces travaux, les plages de variation et les
• à titre indicatif, une classification géotechnique de chaque sous-ensemble, valeurs caractéristiques des paramètres géotechniques peuvent nécessiter
en utilisant par exemple les indices RMR, GSI ou Q ; des adaptations.
• des éléments pour le réemploi des matériaux (par exemple les classes
GTR, ou les catégories définies par le GT35). 2.3.6 - Registre des incertitudes
Ce sont les plages de variation des paramètres déterminants qui doivent Pour chaque partie d’ouvrage, ce registre récapitule toutes les incertitudes
être prises en compte par l’entreprise dans son offre, car elles auront va- géotechniques qui subsistent à l’issue des études ; il doit s’étendre à l’en-
leur contractuelle dans le marché. L’entreprise doit donc prévoir les moyens semble de la ZIG (zone d’influence géotechnique du projet)1. A ce stade, les
nécessaires pour exécuter les travaux dans les conditions de référence dé- risques pouvant découler de ces incertitudes ne sont pas encore abordés :
finies par ces fourchettes. Il convient aussi de préciser les méthodes de ils le seront dans le cahier C, au vu des méthodes d’exécution envisagées.
surveillance de ces paramètres lors du chantier.
Rappelons encore ici que pour réduire les incertitudes géotechniques,
La synthèse de ce travail est représentée sur un profil en long géotech- la première condition est que le maître d’ouvrage ait fait au préalable
nique prévisionnel ; le but de ce profil est de regrouper sur un même do- des reconnaissances suffisantes, en conformité avec le processus de
cument la coupe géologique du projet, les éléments essentiels de la coupe management des risques.
1 - Telle que définie dans la norme NFP 94-500 relative aux missions géotechniques.
3.1 - Démarche de prise en compte des effets induits être menées à bien au stade des études, puis consignées dans le DCE :
par le creusement sur les avoisinants
1) Détermination des effets du creusement. Cette étape préliminaire vise
Les avoisinants regroupent l’ensemble des bâtiments, ouvrages et réseaux, à déterminer les effets du creusement (ZIG, cuvettes de tassement, lois de
enterrés ou non, situés dans la zone d’influence géotechnique du tunnel propagation des vibrations…), en fonction des caractéristiques du terrain
(ZIG), donc potentiellement impactés par les travaux ; ceux-ci peuvent et des méthodes de creusement envisagées, donc à délimiter le secteur à
provoquer des sollicitations mécaniques statiques (les mouvements dans investiguer dans l’étape suivante.
le terrain et en surface se décomposant en tassements et déplacements
horizontaux) ou dynamiques (vibrations mécaniques dues à la propagation 2) De la caractérisation de l’état initial à la détermination des seuils admis-
d’ondes dans le terrain). sibles.
2a)
Dans un premier temps, cette étape consiste à inventorier les
Lorsque la réalisation d’un ouvrage souterrain peut interagir avec les avoi- constructions potentiellement impactées, à préciser leurs caractéris-
sinants, il est nécessaire d’introduire des sujétions dans les marchés de tiques géométriques, fonctionnelles et structurelles ainsi que leur état
travaux en vue de préserver l’intégrité de ces constructions. Dans ce but, de dégradation. C’est l’objet de l’enquête “Caves-fondations” pour le
la recommandation GT16.R2F1 définit cinq étapes techniques qui doivent bâti, complétée par une enquête spécifique “Ouvrages et réseaux”,
lesquelles aboutissent à la rédaction de fiches d’identité pour chacun l’étude structurelle des bâtiments, soit au maître d’œuvre du tunnel (s’il en
des avoisinants de la ZIG, moyennant des investigations complémen- a la compétence), sous forme d’une mission complémentaire. A ce titre, la
taires si besoin ; recommandation GT16.R2F1 précise clairement les missions et responsabi-
2b) Dans un deuxième temps, on en déduit un classement typologique lités des acteurs vis-à-vis de la prise en compte des avoisinants, ainsi que
des avoisinants selon leur sensibilité intrinsèque, ainsi que les seuils les interfaces nécessaires pour que les éléments établis par l’entité spécia-
de mouvements admissibles (par niveau de dommage) pour chacun lisée soient bien intégrés par le maître d’œuvre dans le DCE.
d’eux, indépendamment des sollicitations attendues.
On notera que le contenu des cahiers A2 et B2 définis ci-après ne préjuge
3) Évaluation du potentiel de dommages des constructions avoisinantes. pas de la répartition des missions entre les acteurs, les maîtres d’ouvrage
Ce potentiel est évalué en croisant les effets du creusement avec la sen- ayant actuellement des pratiques assez variées. Cependant, l’AFTES recom-
sibilité intrinsèque des avoisinants. C’est une démarche itérative dans la- mande que le terme de “maître d’œuvre” soit réservé à l’équipe d’ingénierie
quelle la géométrie du tunnel, les méthodes d’exécution et les éventuels qui est en charge de concevoir et réaliser l’ouvrage souterrain, et qui doit
confortements sont ajustés de telle sorte que les seuils admissibles soient rester le chef d’orchestre de l’ensemble des opérations (creusement du
respectés. Si ce n’est pas le cas, la conception doit intégrer des mesures de tunnel et préservation des avoisinants).
confortement du bâti ou de consolidation du sol dont la nécessité s’établit
en fonction de trois critères : sensibilité intrinsèque, sollicitations prévisibles 3.3 - Contenu du cahier A2 (Données d’entrée sur
et niveau de dommage accepté par le maître d’ouvrage. les constructions avoisinantes)
4) Détermination des seuils contractuels et des seuils de pilotage. L’analyse Ce cahier, communiqué à titre indicatif, est une pièce non contractuelle
des avoisinants doit conduire à la définition de seuils contractuels délimi- du DCE. Son contenu est principalement nourri par l’étape 2a, à savoir les
tant les responsabilités entre maître d’ouvrage et entreprise vis-à-vis des enquêtes réalisées sur les constructions et ouvrages avoisinants poten-
éventuels dommages affectant les constructions. Par ailleurs, l’identification tiellement impactés par le creusement, c’est-à-dire inclus dans la ZIG. Il
de paramètres de pilotage du chantier, et de seuils de pilotage objectifs et comprend :
mesurables (tassement, vitesse de vibration…), vise à contrôler l’efficacité • la cartographie initiale, sur l’ensemble du fuseau étudié, des construc-
des méthodes d’exécution par rapport aux attentes. Le pilotage du chantier tions les plus contraignantes et/ou géométriquement déterminantes (im-
est classiquement défini selon les préceptes de la méthode observation- meubles de grande hauteur, équipements fragiles, fondations profondes,
nelle, avec pour objectif l’adaptation des soutènements/renforcements ou bâtiments historiques, ouvrages souterrains et réseaux existants…) ;
des plans de tir. • l’enquête “Caves-fondations” menée sur l’ensemble de la ZIG, avec cata-
logue des fiches d’identité de chaque bâtiment ;
5) Définition des principes de surveillance et des auscultations. Les mesures • l’enquête “Ouvrages et réseaux” présents dans la ZIG, effectuée en colla-
prévues en champ libre et au droit des constructions à préserver permettent boration avec les exploitants concernés ;
de vérifier d’une part que les effets réels du creusement sont conformes aux • des cartes représentant, à l’intérieur de la ZIG :
prévisions du comportement modélisé, d’autre part que les valeurs limites a) pour les bâtiments : hauteur totale et nombre de niveaux hors-sol et en
ne sont pas atteintes. sous-sol ; typologie de la structure, des matériaux constitutifs et des
fondations ; monuments et bâtiments classés ;
3.2 - Objectifs du dossier Avoisinants b) pour les ouvrages souterrains et réseaux : implantation, matériaux
constitutifs, dimensions et profondeur.
Ce dossier consiste à formaliser l’étape 2 décrite ci-dessus et les docu- • l’analyse de la sensibilité intrinsèque du bâti ; cette analyse pourra donner
ments qui en résultent ; il a donc pour objectifs : lieu à établissement d’un catalogue de fiches de sensibilité, avec pour
• d’exposer clairement les données qui caractérisent les avoisinants ; chaque construction la sensibilité et les seuils admissibles par niveaux de
• de présenter une synthèse de la sensibilité intrinsèque indépendamment dommages (cf. recommandation GT16R2F1).
des sollicitations attendues ;
• d’identifier les incertitudes liées à cette analyse. 3.4 - Contenu du cahier B2 (Mémoire de sensibilité
intrinsèque des avoisinants)
Les étapes 3, 4 et 5 de la démarche, qui sont liées aux solutions construc-
tives, sont traitées dans le cahier C ; les éléments contractuels qui en Ce Mémoire, dont un plan-type est donné en annexe 1.2, constitue une
découlent seront ensuite formalisés dans le CCTP et le PMR. synthèse des données du cahier A2. Il présente tout d’abord une analyse
de la fiabilité et de la pertinence des données du cahier A2, la démarche
D’une façon générale, les différentes tâches relatives aux avoisinants suivie pour l’établissement de l’état initial des constructions (enquêtes
requièrent une compétence particulière en matière de bâtiments. Elles “Caves-fondations” et “Ouvrages et réseaux”), ainsi que les investigations
constituent des missions spécifiques, que le maître d’ouvrage peut confier spécifiques conduites pour le projet.
en totalité ou en partie soit à une entité spécialisée dans le diagnostic et Il présente ensuite la méthodologie utilisée pour définir la sensibilité intrin-
sèque des avoisinants, ainsi que les hypothèses retenues pour les calculs A l’issue des études, il persiste en général des incertitudes sur le diagnostic
éventuellement nécessaires pour modéliser les constructions. Cette dé- et/ou le comportement des constructions, qui peuvent rejaillir sur la concep-
marche conduit à présenter un classement des constructions en fonction de tion des ouvrages et la conduite des travaux. Comme pour la géotechnique,
leur sensibilité intrinsèque, puis à définir les seuils admissibles par niveaux ces incertitudes doivent être récapitulées à la fin du cahier B2 dans un Re-
de dommages, en se référant aux recommandations du GT16. Elle distingue gistre des incertitudes spécifique aux avoisinants.
les bâtiments pour lesquels les propriétaires n’ont pas de compétences et
les ouvrages et réseaux pour lesquels les exploitants et gestionnaires sont à
même de définir les limites acceptables pour leurs ouvrages.
4.1 - Objectifs du dossier “Environnement humain pect de l’environnement naturel et humain. De son côté, le fascicule 69
et naturel” du CCTG (2012) vient compléter ces dispositions dans le cas des ouvrages
souterrains. L’Administration précise que « si l’opération le justifie en re-
Ce dossier traite de tous les facteurs et incertitudes liés aux impacts de gard de sa complexité et des risques en termes d’environnement, le maître
l’ouvrage d’une part sur le milieu naturel, d’autre part sur les riverains en d’ouvrage fournit une Notice de respect de l’environnement (NRE)…, qui
tant que personnes (et non pas sur les constructions qu’ils occupent) et contient :
sur leurs activités. Rappelons qu’inversement, les risques liés aux effets - une synthèse des contraintes environnementales, et les sites où ces
d’éléments naturels (massif, eaux souterraines…) sur la construction de mesures doivent s’appliquer ;
l’ouvrage ont déjà été traités dans le dossier Géotechnique. - la nature des démarches administratives devant être assurées par le
maître d’ouvrage, le maître d’œuvre ou l’entreprise ;
La particularité des risques liés à l’environnement humain est d’avoir une - les exigences en matière de management et de suivi de l’environne-
forte composante psychologique, voire subjective, ce qui les rend difficiles ment ».
à appréhender, notamment les réactions supposées des gens ; ces risques
ne sont donc pas de même nature que ceux liés à la géotechnique ou aux Cette NRE intègre toutes les thématiques environnementales reprises dans
constructions avoisinantes, qui reflètent des incertitudes sur les milieux une étude d’impact. Elle est établie bien à l’amont du DCE, et ne vise pas
physiques (sols et structures). Par ailleurs, les sujétions de type environ- seulement la phase de consultation des entreprises : elle concerne l’en-
nemental imposées à l’entreprise peuvent aussi résulter de prescriptions semble de la vie de l’ouvrage. Elle exprime les objectifs et enjeux du déve-
réglementaires édictées par l’Administration (arrêtés préfectoraux…). loppement durable qui sont identifiés par le maître d’ouvrage, et qui s’im-
posent soit du fait du cadre législatif et réglementaire, soit de par sa propre
Bien entendu, il existe toujours des zones de recouvrement entre les dos- volonté.
siers Géotechnique, Avoisinants et Environnement. C’est sans importance
pour les cahiers A, qui peuvent citer ou inclure les mêmes pièces. Par contre, Aujourd’hui, la NRE est de fait une pièce du Règlement de la consultation,
il importe d’éviter les doublons dans les cahiers B ; l’AFTES recommande la mais elle n’a pas de valeur contractuelle vis-à-vis du marché de travaux. Au
répartition suivante : stade DCE, l’AFTES recommande aux maîtres d’œuvre de la compléter par
• les données sur les eaux souterraines sont traitées dans les cahiers A1 deux pièces spécifiques :
et B1, qui serviront aussi de données d’entrée pour le dossier Environ- • un cahier A3 (Données d’entrée sur l’environnement naturel et humain),
nement ; regroupant toutes les données factuelles ainsi que les études environne-
• les données sur les eaux de surface (y compris inondations) sont incluses mentales et réglementaires antérieures ;
dans le cahier A3 ; • un cahier B3 (Commentaires sur les contraintes environnementales),
• toutes les données sur la structure et le comportement des avoisinants (y pièce facultative visant en particulier à expliciter certaines incertitudes
compris transmission des vibrations) relèvent du cahier A2, et serviront de environnementales susceptibles d’engendrer des risques pour la phase
données d’entrée à la fois pour les cahiers B2 et B3. Travaux.
4.2 - Contenu du dossier Environnement du DCE Ces deux pièces trouveront leur application à la fois :
• dans le cahier C, au titre des méthodes constructives compatibles avec les
En complément du CCAG Travaux, le « Guide d’harmonisation des clauses contraintes environnementales,
techniques contractuelles » du CCTG (2014) définit les dispositions tech- • dans le chapitre « Sujétions environnementales » du CCTP, où doivent
niques relatives aux documents à fournir par l’entreprise concernant le res- être regroupées, au stade DCE, les diverses prescriptions à respecter par
l’entreprise, qu’elles soient imposées par le maître d’œuvre, par l’Admi- telles que hôpital, école, banque, laboratoires…). De manière générale, il est
nistration ou par des tiers, recommandé de prendre contact au plus tôt avec tout organisme, syndicat
• dans le Registre des risques du PMR, où sont reprises et traitées toutes les de copropriété ou association susceptible d’entraîner des complications lors
incertitudes environnementales entrainant des risques. du chantier.
Comme indiqué sur la figure 1, l’entreprise devra joindre à son offre d’une c) Données relatives à l’environnement naturel
part un Mémoire technique décrivant ses méthodes, d’autre part un Schéma Ce 3ème groupe comprend tous les documents sur l’environnement naturel
organisationnel du plan de respect de l’environnement (SOPRE), qui est une du projet :
réponse aux prescriptions environnementales du CCTP. • rapports hydrologiques et hydrogéologiques (déjà cités dans le cahier A1),
en particulier les analyses chimiques des eaux et les données pluviomé-
Après mise au point du marché, l’entreprise synthétisera tous ses engage- triques ;
ments en matière environnementale dans un Plan de respect de l’environne- • inventaire des points d’eau et captages, qui doivent être repérés sur plans;
ment (PRE), qui sera contractualisé. En tout état de cause, les exigences en- • dossiers Police de l’eau et Étude d’impact du projet concerné et des pro-
vironnementales spécifiques au projet devront se retrouver dans les pièces jets voisins ;
contractuelles du marché (CCTP ou PRE). • données sur les vents dominants (pour la propagation des poussières et
du bruit) ;
Pour assurer la cohérence du dossier, il importe d’assurer une coordination • plans des sites industriels polluants, des anciennes décharges, sta-
étroite entre les spécialistes du génie civil et les rédacteurs du dossier En- tions-services, etc. ;
vironnement, ces derniers étant souvent extérieurs à l’équipe de maîtrise • inventaire des espèces protégées dans la zone de l’ouvrage, ainsi que des
d’œuvre. milieux naturels sensibles (zone humide, zone d’inondation…), etc.
4.3 - Contenu du cahier A3 (Données d’entrée D’une façon générale, toutes les données figurant dans l’étude d’impact
sur l’environnement humain et naturel) incluse dans le Dossier d’enquête préalable à la DUP devraient être citées.
Le cahier A3, donné à titre indicatif, regroupe toutes les données d’entrée 4.4 - Contenu du cahier B3 (Commentaires sur les
– le plus souvent factuelles – qui permettront d’apprécier la sensibilité du contraintes environnementales)
milieu et les impacts potentiels du projet. L’extension géographique de ces
impacts correspond à la Zone d’influence environnementale du projet (ZIE), Cette pièce, à caractère facultatif, n’est jointe au DCE que si le maître d’ou-
qui est beaucoup plus vaste que la ZIG puisqu’elle intègre en particulier les vrage désire attirer l’attention de l’entreprise sur des incertitudes environ-
exutoires et points de captage des nappes impactées par l’ouvrage. nementales particulièrement fortes, pouvant avoir des conséquences en
phase Travaux, que ce soit en termes de coût, de délai, d’image, etc. Elle
Comme indiqué au § 1.5, le cahier A3 doit être introduit par une Note de peut présenter également les incertitudes de nature géotechnique ou autre
présentation spécifique. Dans le cas où le maître d’œuvre choisit de ne pas pouvant induire des risques environnementaux. Mais par définition, cette
joindre de cahier B3, il faut que cette note signale quelles sont les pièces pièce ne doit pas être considérée comme exhaustive, et elle n’a pas a priori
essentielles du cahier A3 que l’entreprise doit consulter en priorité. de valeur contractuelle.
Le cahier A3 comprend a priori trois groupes de documents (liste non ex- En tout état de cause, le cahier B3 ne traite que des incertitudes pouvant
haustive) : avoir des impacts en phase Travaux, l’entreprise n’étant pas concernée
par les impacts en phase Exploitation, au moins dans les marchés clas-
a) Documents publics siques limités aux seuls travaux. Cependant, les impacts potentiels de cer-
Ce premier groupe comprend les documents en libre consultation (publica- taines méthodes constructives sur l’exploitation peuvent être mentionnés à
tions anciennes ou récentes, sites internet…), en particulier : titre indicatif.
• cartes des points d’intérêt environnemental (ZNIEFF, SEVESO…),
• cartes IGN et photos aériennes, Dans le cas de marchés où l’entreprise est partie prenante dans la concep-
• cartes thématiques (hydrogéologie, sites pollués, risques naturels, etc.). tion (comme la Concession, la Conception-réalisation, voire le Partenariat
public-privé), ce cahier pourra aussi traiter des incertitudes sur les impacts
b) Données relatives à l’environnement humain en phase Exploitation. C’est pourquoi une liste générale des sources de
Ce 2ème groupe traite des riverains en tant que personnes ou entreprises risques liés à l’environnement est donnée en Annexe 3, en distinguant les
directement impactées par l’ouvrage. Afin de juger du degré de gêne phases Travaux et Exploitation.
occasionné par l’ouvrage, il faut d’abord les localiser avec précision, puis
indiquer les types de constructions et d’activités potentiellement impactées Remarques sur l’environnement humain
(bâtiments recevant du public, circulations à maintenir, activités “sensibles” Lorsque la rédaction d’un cahier B3 est jugée utile, cette pièce pourra no-
tamment expliciter les incertitudes liées à la sensibilité prévisible des rive- des vibrations engendrées par le chantier (tirs de mine, circulation d’engins
rains vis-à-vis des nuisances du projet (bruit, poussières, vibrations, trafic lourds…) a déjà été traitée dans le dossier Avoisinants. Ici, c’est la sensi-
routier, gênes visuelles…). bilité des riverains et des activités humaines vis-à-vis des vibrations, bruits
« solidiens » et surpressions aériennes qu’il engendre qui est à examiner.
Dans ce cas, la localisation par rapport au projet (en cote et en plan) et la des-
cription sommaire de chaque activité potentiellement affectée doivent être Remarques sur les déblais
précisées et reportées d’une part sur un plan récapitulatif, d’autre part sur Les problèmes liés au traitement, à l’évacuation et à la mise en dépôt des
des coupes représentatives permettant de visualiser les différents niveaux déblais prennent une importance croissante ; ils concernent à la fois l’en-
(projet, fondations, terrain naturel…). Le réseau routier aux alentours du pro- vironnement humain et naturel et doivent faire l’objet d’un chapitre spéci-
jet doit être également détaillé, ainsi que les sujétions liées au maintien de fique dans le cahier B3 et dans le cahier C, notamment pour expliciter les
la circulation qui en découlent et qui peuvent aussi engendrer des risques. incertitudes qui demeurent au stade DCE. La nature des matériaux extraits
doit bien sûr être prise en compte, surtout en cas de matériaux évolutifs ou
Afin de faciliter la lecture de ce plan, un zonage avec codes couleur (vert- potentiellement nocifs (sulfates, roches radioactives, amiante…) ; les sols
jaune-rouge) peut être adopté afin de visualiser les différents degrés de sen- artificiellement pollués doivent être impérativement localisés et analysés,
sibilité. Ceux-ci sont attribués en fonction de critères pouvant varier selon les à partir des données des cahiers A1 et A3 (cf. recommandations du GT35).
projets (densité de population, état du bâti, présence d’activités sensibles…).
Ces documents seront utilisés dans le Mémoire de conception pour définir la Registre des incertitudes environnementales
position optimale des installations de chantier et optimiser les flux de maté- Comme pour les cahiers B1 et B2, le cahier B3 peut récapituler dans un
riaux (évacuation des déblais, approvisionnement du chantier…). registre toutes les incertitudes d’ordre environnemental qui subsistent en
dépit des investigations déjà réalisées. Ces incertitudes devront se traduire
En terme de vibrations, la sensibilité structurelle des constructions vis-à-vis par des lignes spécifiques dans le Registre des risques du PMR.
Le Mémoire de conception a pour but de faire le lien entre les conditions de Le cahier C commence par l’exposé détaillé des retours d’expérience (en
site décrites dans les cahiers B et le projet technique décrit dans le CCTP. termes de génie civil) provenant d’ouvrages antérieurs exécutés à proximité
Plus précisément, l’objet de ce cahier C est d’exposer aux entreprises les ou dans des terrains analogues ; ces expériences apportent souvent des
hypothèses, calculs et raisonnements qui ont conduit le maître d’œuvre à informations de très grande valeur sur le comportement des terrains et mé-
concevoir son projet et à établir les prescriptions du CCTP, donc de justifier ritent qu’on déploie de gros efforts pour les rechercher.
sa conception et les méthodes d’exécution préconisées.
Ce cahier récapitule ensuite les éléments décisifs – parmi tous les en-
Ceci dit, il est souhaitable que le DCE laisse aux entreprises, autant que trants exposés dans les cahiers B – qui ont présidé aux grands choix de
possible, la faculté d’optimiser leur offre en fonction de leur savoir-faire. conception. Ces choix reposent notamment sur la définition, pour chaque
Comme le prévoit le Fascicule 69, elles doivent remettre à l’appui de leur sous-ensemble géotechnique, de paramètres jugés déterminants. Ces
offre un Mémoire technique justificatif, où elles exposent, si le maître éléments décisifs peuvent être une combinaison de contraintes géotech-
d’ouvrage le demande, les méthodes et moyens qu’elles comptent mettre niques, environnementales ou liées aux avoisinants ; il peut s’agir aussi de
en œuvre (éventuellement différents de ceux exposés dans le cahier C), et contre-indications manifestes vis-à-vis de l’emploi de certaines méthodes.
les cadences qu’elles prévoient de réaliser. Ce peut être enfin des facteurs extérieurs, tels qu’une date de mise en ser-
vice impérative, des exigences d’exploitation, des problèmes d’emprise,
Ce cahier C n’est pas une pièce contractuelle, mais certains éléments ont d’accessibilité, d’autres travaux concomitants, etc.
vocation à le devenir, comme par exemple les seuils de tassements ou le
programme d’auscultation, qui seront intégrés au CCTP. Lors de la mise au Le cahier C expose aussi les méthodes d’exécution préconisées pour
point du marché, et au vu du Mémoire technique de l’entreprise, certains chaque partie d’ouvrage : tunnel principal (avec définition et répartition des
articles du CCTP ou du PMR pourront être modifiés ou complétés à l’initiative profils-types en traditionnel, mode et pressions de confinement au tunne-
du maître d’ouvrage. lier), têtes de tunnel, cavernes, puits et galeries d’accès, niches et rameaux
de raccordement… D’une façon générale, ces choix constructifs s’appuient La démarche consiste à considérer pour chaque « Évènement redouté » :
sur des calculs de dimensionnement, dont les principaux sont à annexer au • les “Conséquences avant traitement”, avec appréciation rapide du niveau
cahier C ; le choix des paramètres de calcul utilisés doit être présenté et de risque (théorique) qui résulterait de l’absence de traitement ;
justifié, sur la base des fourchettes de valeurs tirées du cahier B1. • les dispositions de “Traitement du risque” visant à réduire des incerti-
tudes : reconnaissances complémentaires, études ou autres actions sus-
C’est dans le cahier C que doit être exposée la stratégie globale proposée ceptibles d’apporter de l’information et de modifier le niveau de risque.
par le maître d’œuvre pour tout ce qui touche aux déblais, y compris les Ces actions peuvent avoir pour but soit d’éliminer le risque (par ex. chan-
problèmes environnementaux liés à leur traitement éventuel, leur transport gement de tracé), soit de modifier sa vraisemblance, soit de modifier ses
et leur mise en dépôt. conséquences (conformément à la définition : Traitement du risque =
processus destiné à modifier un risque).
Un chapitre particulier doit être consacré aux constructions avoisinantes :
• détermination du potentiel de dommages des constructions compte tenu A chaque phase d’étude antérieure au DCE, la démarche est reconduite en
des méthodes d’avancement envisagées, en croisant la sensibilité intrin- prenant en compte les résultats des nouvelles reconnaissances, ainsi que
sèque et les sollicitations prévisibles ; les caractéristiques du projet qui se précisent et s’affinent. Au stade DCE,
• justification, à partir du niveau de dommages accepté par le maître d’ou- les dispositions de traitement du risque sont intégrées dans le projet de ré-
vrage, des seuils contractuels en matière de déplacements et de vibra- férence, tandis que les mesures correctives à appliquer en cas d’occurrence
tions, ainsi que des seuils de pilotage du chantier ; du risque sont intégrées dans le PMR.
• description et justification des mesures de protection préalables (mises en
sécurité et renforcements des constructions avoisinantes, confortements Afin de faciliter la compréhension des entreprises candidates, l’AFTES re-
à effectuer dans le terrain encaissant) ; commande d’établir au stade DCE un registre récapitulatif incorporant tous
• définition du principe de surveillance et des auscultations à mettre en les risques identifiés à ce stade et spécifiquement traités par les dispositions
œuvre en phase travaux. constructives préconisées au cahier C, que ces risques demeurent résiduels
ou soient totalement éliminés. Ce registre, qui n’est pas contractuel, est sur-
Pour ce qui est du calendrier prévisionnel, il est clair que le maître d’œuvre tout destiné à bien mettre en évidence la logique technique de conception
doit en établir un et le faire valider par le maître d’ouvrage. Cependant, le de l’ouvrage ; c’est pourquoi il est appelé Registre des risques en phase
cahier C peut se limiter à fournir seulement les jalons imposés par le maître Conception. Il mentionne à la fois :
d’ouvrage, ainsi qu’un calendrier général indicatif, compatible avec ces jalons • les risques considérés comme traités par l’application de mesures préven-
et avec la méthode d’exécution proposée. Si le maître d’ouvrage le demande, tives intégrées à la conception ;
l’entreprise devra présenter et justifier dans son Mémoire son propre plan- • les risques résiduels qui relèvent du PMR.
ning, ainsi que l’organisation du travail qu’elle envisage pour le respecter.
Un exemple d’un tel registre est donné en annexe 2.1. Ce tableau comprend
Enfin, le cahier C doit présenter dans leurs grandes lignes les méthodes de typiquement les colonnes suivantes, de gauche à droite :
suivi (levés de front, auscultation de l’ouvrage et des avoisinants, recon- •N uméro de la ligne : n° de référence du risque, pour l’identifier rapide-
naissances à l’avancement, revues périodiques des risques…) à mettre en ment ;
œuvre pour s’assurer de l’adéquation des méthodes utilisées aux terrains •O uvrage concerné (tunnel, station, puits, rameau…) : facultatif, en fonc-
rencontrés. Les principes d’adaptation de ces méthodes aux résultats des tion de la complexité du projet ;
mesures doivent également être définis, en particulier si l’on adopte la mé- • Incertitude : identification de l’origine de l’événement redouté ;
thode observationnelle. Le détail des méthodes de suivi imposées dans le • Évènements redoutés par rapport aux conditions de référence du mar-
marché doit figurer au CCTP. ché, qui doivent avoir été définies dans les cahiers B (par ex. les plages de
valeurs caractéristiques pour les paramètres géotechniques) ;
5.3 - Le Registre des risques • Conséquences : Description qualitative de la conséquence de l’évènement,
en termes d’effets sur les travaux de génie civil, les avoisinants, l’environ-
Dès les phases préliminaires, il importe de conclure le rapport d’études d’un nement, ou sur la conception de l’ouvrage (fonctionnalité, géométrie…) ;
projet de tunnel par un chapitre spécifique consacré à la gestion des risques, à noter qu’un évènement peut avoir plusieurs conséquences ;
conformément à la recommandation n° GT32.R2F1 (cf. § 4) étendue aux • Évaluation du Niveau de risque avant traitement (NR) :
risques Avoisinants et Environnement. Ce chapitre doit comprendre un Re- ➢ Vraisemblance Vi : on note sur une échelle convenue la vraisemblance
gistre des risques, issu des différents registres d’incertitudes ; ce registre de la conséquence de l’évènement redouté ;
analyse les conséquences des évènements redoutés vis-à-vis des objectifs ➢ Grille d’impact (à définir au cas par cas en fonction des objectifs des
du maître d’ouvrage (que ce soit en termes de coût, de délais, de sécurité maîtres d’ouvrage) : elle sert à évaluer les types de conséquences Ci de
du chantier, de performances de l’ouvrage…), les mesures préventives à l’évènement sur chacun des objectifs du maître d’ouvrage : coûts, délais,
prévoir, et les mesures correctives à mettre en œuvre en cas d’occurrence sécurité du personnel en cours de chantier, environnement, tiers, image
des évènements incertains. du maître d’ouvrage, performances futures de l’ouvrage…
➢ Niveau de risque avant traitement : NR = max (Vi x Ci), ou toute autre à la précédente, avec une notation tenant compte de l’effet des actions
formule convenue ; de traitement ;
• Actions de traitement et de surveillance du risque (celles qui sont • Risque résiduel :
intégrées dans la conception et le projet de référence) : on distinguera ➢ Description du risque résiduel ;
les mesures préventives (MP) et les mesures de détection au plus tôt de ➢ Actions de traitement du risque et description des mesures prévues en
l’évènement redouté (MD) ; cas d’occurrence, encore appelées mesures correctives (MC).
• Évaluation du Niveau de risque après traitement (NR) : grille identique
6.1 - Présentation du PMR (4) un complément au CCTP intitulé CCTP-Risques, qui définit en détail les
prescriptions techniques relatives aux mesures correctives, et qui pourra
Le PMR est une nouvelle pièce contractuelle du DCE instituée par la version éventuellement être complété par l’entreprise dans son offre ; ce complé-
2012 du Fascicule 69 applicable aux travaux de l’État, qui le définit comme ment peut éventuellement être directement intégré au CCTP ;
suit :
(5) le Bordereau de prix unitaires des risques résiduels (BPU-Risques) et le
« Le PMR liste les risques résiduels, à savoir ceux non couverts par les dis- Détail estimatif des risques résiduels (DE-Risques), à remplir par l’en-
positions techniques prévues au marché et contre lesquels le maître d’ou- treprise avec des quantités fixées par le maître d’œuvre ; les intitulés
vrage juge nécessaire de se prémunir. Il analyse les évènements à leur ori- doivent être cohérents avec les lignes correspondantes du Registre des
gine, apprécie leur vraisemblance et en définit les conséquences prévisibles risques, ou s’y référer de façon claire ; ces deux documents peuvent
sur l’organisation du chantier. Il rappelle les dispositions techniques prévues aussi être intégrés au BPU et au DE.
pour prévenir les évènements redoutés et limiter leurs conséquences (re-
connaissances à l’avancement…). Il contient la description des dispositions Pour ce qui est du traitement des risques résiduels, les pratiques actuelles
techniques et organisationnelles envisagées pour mettre le chantier en sé- des ingénieries et des maîtres d’ouvrage français diffèrent sensiblement
curité lors de leur survenance et pour poursuivre le chantier. Le PMR propose quant au degré de liberté laissé aux soumissionnaires :
enfin les principes ou modalités de rémunération de ces interventions. »
• certains ne veulent pas que les entreprises modifient le Registre des
Le PMR est donc destiné à devenir, après compléments éventuels rédigés risques joint au DCE, ce qui facilite la comparaison des offres et éloigne
lors de la mise au point du marché, le document contractuel qui régira les les possibilités de recours. On parle alors de “Registre fermé” ; dans ce
relations entre le maître d’ouvrage et l’entreprise en cas de survenance d’un cas, les BPU et DE-Risques sont les seules pièces du PMR qu’elles ont à
des risques résiduels déjà identifiés. compléter ;
6.2 - Plan-type du PMR • d’autres préfèrent laisser les entreprises proposer les méthodes et quan-
tités qui leur paraissent optimales pour faire face à ces risques, compte
Le PMR joint au DCE comporte cinq parties : tenu de leur savoir-faire. On parle alors de “Registre ouvert”, l’entreprise
pouvant modifier les dernières colonnes du Registre ; mais cette option
(1) u ne partie générale, qui expose comment le maître d’ouvrage et son imposera des précautions particulières pour juger les offres (cf. § 6.4).
maître d’œuvre ont l’intention de mettre en œuvre concrètement le pro-
cessus de management du risque au cours des travaux, en collaboration 6.3 - Le Registre des risques du PMR
avec l’entreprise (organisation, personnel, périodicité…) ;
Ce registre est établi à partir du Registre des risques en phase Conception,
(2) u ne présentation du Registre des risques (définition des lignes et qui est joint au cahier C. On en trouvera en annexe (fichiers Excel séparés)
des colonnes du tableau, critères retenus pour évaluer le niveau de deux modèles, adaptés aux deux cas indiqués ci-dessus : Registre fermé
risque…) ; cette partie renvoie le plus possible à la recommandation et Registre ouvert.
AFTES n° GT32.R2F1 ; Dans les deux cas on peut partir du même tableau Excel que pour le Registre
des risques en phase Conception, avec les modifications suivantes :
(3) le Registre de risques lui-même, qui comprend a priori trois ensembles • on occulte toutes les lignes relatives aux risques éliminés, c’est-à-dire
de lignes : Géotechnique – Constructions avoisinantes – Environnement na- déjà entièrement traités par les dispositions du projet ;
turel et humain ; • pour les risques restants, dits résiduels, les colonnes donnant la descrip-
tion des conséquences, ainsi que la grille d’évaluation du risque initial tionné et analysé auparavant. A ce sujet, il faut insister sur la nécessité d’une
avant son traitement (partiel) intégré au projet, peuvent être occultées. rédaction très explicite du CCTP, qui permette au lecteur de faire immédia-
tement la relation entre ce qui est mentionné très succinctement dans le
Dans le cas d’un Registre fermé (cf. annexe 2.2), on ajoute une colonne Registre et la rédaction détaillée du CCTP.
indiquant le mode de rémunération des mesures correctives : BPU-Risques
ou BPU de référence, DE-Risques, Prix nouveaux, Autre marché… Il faut 6.4 - Jugement des offres des entreprises
qu’il y ait un lien clair et explicite entre les lignes du Registre fermé et les
prix rémunérant les mesures correctives, ainsi que leurs quantités (figurant Pour le jugement des offres, on a vu que les pratiques peuvent différer selon
dans le DE-Risques). les maîtres d’ouvrage. Dans tous les cas, l’AFTES recommande de les juger
sur le projet de base, mais en incluant aussi les pièces « Risques » associées
L’incidence des mesures préventives et de détection en termes de coût et au PMR.
délai sont intégrées dans le coût et le délai de réalisation du projet. Pour les Dans le souci de respecter l’égalité des candidats, il est suggéré de procéder
risques résiduels qui nécessiteront des mesures correctives, le PMR définit comme suit :
dans le CCTP-Risques les dispositions additionnelles à mettre en œuvre, • dans son analyse du Mémoire technique, et pour la part concernant le
ainsi que les quantités prévisionnelles (DE-Risques) à appliquer au BPU- management des risques, le maître d’ouvrage prend en considération la
risques et éventuellement des jours prévisionnels de décalage d’un délai qualité des propositions et des réponses de chaque entreprise (et ce quel
(partiel ou global) : ces éléments sont reportés dans le Registre. que soit le type de registre , ouvert ou fermé) ;
• dans son analyse financière, et pour la part concernant le management
Dans le cas d’un Registre ouvert (cf. annexe 2.3), on ajoute les colonnes des risques, il évalue les propositions des entreprises sur une base unique,
suivantes : avec un ou plusieurs scénarios de quantités associées au Registre des
• description des mesures de traitement proposées par le candidat : me- risques fermé auxquels sont appliqués les prix issus du BPU-Risques.
sures préventives (MP), mesures de détection au plus tôt (MD), mesures
correctives (MC) ; Dans le cas d’un Registre des risques ouvert, une grande prudence est re-
• modifications éventuelles de la prise en charge du risque proposée par commandée afin de respecter à la fois l’équité pour le jugement et la confi-
le candidat ; dentialité sur les propositions des candidats ; la méthodologie devra être
• nouvelle évaluation du risque telle qu’estimée par le candidat suite aux définie au cas par cas. Il sera souvent nécessaire de demander une nouvelle
traitements proposés (cette grille est facultative car non contractuelle) ; offre à l’ensemble des candidats sur la base des adaptations proposées par
• nouveau quantitatif prévisionnel associé aux mesures proposées. certains d’entre eux et acceptées par le maître d’ouvrage.
Pour éviter toute ambigüité, il est recommandé de ne pas rajouter dans Cette phase de mise au point du marché de travaux concernera en par-
le PMR trop d’explications ou de justifications sur la vraisemblance et les ticulier le PMR et son Registre des risques ; celui-ci pourra donc intégrer
conséquences des évènements redoutés, ni sur les dispositions préventives certaines propositions d’adaptation de l’entreprise que le maître d’ouvrage
ou correctives, lesquelles ont leur place dans le cahier C et le CCTP. Bien et son maître d’œuvre auront jugées pertinentes, avec les incidences cor-
entendu, tout risque figurant dans le Registre du PMR doit avoir été men- respondantes en termes de quantités prévisionnelles et de délai.
7 - Bibliographie
Recommandations de l’AFTES
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Tunnels & Ouv. sout. n° 177, 2003
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• GT16. Prise en compte des effets induits par le creusement sur les constructions avoisinantes. Recom. AFTES n° GT16.R2F1, Tunnels & Esp. sout., en cours
de publication
•G T25. Maîtrise économique et contractualisation. Recom. AFTES n° GT25.R3F1., Tunnels & Esp. sout., n° 249, mai-juin 2015
•G T26. Intégration environnementale du chantier souterrain en site urbain. Recom. AFTES n° GT26.R1F1. Tunnels & Ouv. sout., n° 186, 2004
• GT32. Prise en compte des risques géotechniques dans les DCE pour les projets de tunnels. Recom. AFTES n° GT32.R1F1, Tunnels & Esp. sout. n° 185, 2004
• GT32. Caractérisation des incertitudes et risques géologiques, hydrogéologiques et géotechniques. Recom. AFTES n° GT32.R2F1, Tunnels & Esp. sout. n°
232, juillet 2012
• GT35. Gestion et emploi des matériaux d’excavation. Recom. AFTES n° GT35.R2F1, Tunnels & Esp. sout., en cours de publication
• GT43. Guide d’application aux ouvrages souterrains de la norme NF P94-500 relative aux missions d’ingénierie géotechnique. Recom. AFTES n° GT43.R1F1,
Tunnels & Esp. sout. n° 252, nov. 2015.
• ITA/AITES – Guidelines for tunneling risk management. International Tunnelling Ass., Working Group No. 2. Tunnelling & Undergr. Space Techn., N°19 (2004),
p. 217–237
• ESSEX R.J. et al. – Geotechnical Baseline Reports for Underground Construction. Guidelines and Practices – publ. by American Soc. Civil Eng., 1997
• ESSEX R.J. et al. – Geotechnical Baseline Reports for Construction. Suggested Guidelines – publ. by American Soc. Civil Eng., 2007-
• ITIG (2006) – Code of Practice for Risk Management of Tunnel Works. Recom. de l’International Tunnelling Insurance Group, versions anglaise et française
publiées dans Tunnels & Ouv. sout., n° 214, nov. 2009, pp. 188-224 ; nouvelle version anglaise publiée en 2012
• Norme ISO 31000:2009 (F) – Management du risque ; principes et lignes directrices. Nov. 2009
• Norme ISO Guide 73 : 2009 (E / F) – Management du risque ; vocabulaire
• GERMA - Management des risques des projets complexes de génie civil et urbain. Cahier pratique du Moniteur, 19 oct. 2012
• Fascicule 69 (Travaux en souterrain) du CCTG-Travaux – Ministère de l’Ecologie, document annexé à l’arrêté du 30 mai 2012
• CETU – Guide d’application du CCTG Travaux en souterrain. Doc. d’information du CETU, déc. 2013
• AFNOR – Norme NFP 94-500. Missions d’ingénierie géotechnique, classification et spécifications. Nov. 2013
• GET-OTM (Groupe d’études des marchés Ouvrages, Travaux et Maîtrise d’œuvre) – Guide d’harmonisation des clauses techniques contractuelles relatives aux
documents, concernant le management de la qualité et le respect de l’environnement, à fournir par le titulaire d’un marché de travaux. Guide établi par les
ministères de l’Economie et de l’Ecologie, 2014
Autres références
• GAILLARD C., HUMBERT E., RIVAL F., ROBERT A. – Le management des risques géotechniques est-il toujours pertinent ? Congrès int. AFTES, Lyon,
17-19 oct. 2011.
• FREEMAN T., KLEIN S. et al. – Geotechnical Baseline Reports, a Review – Doc. Interne Jacobs Associates, 2009
Annexes
Les documents graphiques qui doivent être associés à ces pièces sont indiqués en bleu.
Annexe 1.1 - Plan-type du cahier B1 - Relations avec les nappes voisines, la pluviométrie antérieure, les ni-
(Mémoire de synthèse géotechnique) veaux des rivières…
4.2 - Perméabilité
1 - Objet du cahier b1 - Analyse critique des essais in situ,
- Propriétés des aquifères concernés
2 - Présentation et pertinence des donnees du cahier A1 4.3 - Exhaure prévisionnelle
4.4 - Qualité des eaux
- Présentation et analyse critique (fiabilité et pertinence) des données du - Analyse des données sur les caractéristiques physico-chimiques des
cahier A1 : eaux (y.c. température)
- Bibliographie relative à la région d’étude - Conclusions sur l’agressivité ou la pollution des eaux
- Données issues d’ouvrages réalisés à proximité - Présence de gaz nocifs
- Études et reconnaissances spécifiques au projet 4.5 - Modèle hydrogéologique
NB. Les retours d’expérience (en termes de génie civil) issus d’ouvrages ➢ Carte et coupe hydrogéologique
voisins ou creusés en terrain analogue seront traités dans le cahier C.
5 - Synthèse géotechnique (au sens strict)
3 - Synthèse géologique
- Principe du découpage en sous-ensembles homogènes du point de vue
3.1 - Cadre géologique régional géotechnique (au sens strict)
Cadre géologique et tectonique général du secteur étudié 5.1 - Caractérisation des sous-ensembles géotechniques
➢ Carte géologique et schéma structural d’ensemble - Paramètres d’identification (minéralogie, lithologie, granularité…)
3.2 - Contexte géologique du projet - Paramètres mécaniques (résistance, déformabilité, abrasivité, dureté…)
- Étude photo-interprétative - État des contraintes naturelles au niveau du projet
- Description stratigraphique et lithologique des terrains - Propagation des vibrations
- Identification des matériaux nocifs et des terrains pollués - Aptitude au réemploi des matériaux
- Étude structurale (plissements, failles et discontinuités) NB. Pour les roches, caractériser séparément la matrice, les discontinuités
- Géomorphologie : phénomènes géologiques actifs ou fossiles (érosion, et le massif
altération, dissolution…) 5.2 - Modèle géotechnique
- Situation régionale des contraintes naturelles - Répartition des sous-ensembles géotechniques
➢ Carte d’affleurements (avec position des sondages et profils - Classifications globales du massif dans chaque sous-ensemble
géophysiques) - Description des zones singulières (failles, contacts anormaux, matériaux
➢ Carte géologique du site et de ses abords et gaz nocifs…)
➢ Coupe géologique documentaire (avec logs simplifiés des sondages) ➢ Profil en long géotechnique prévisionnel
3.3 - “Risques naturels”
- Sismicité locale, inondations, chutes de blocs et autres mouvements 6 - Conditions géotechniques des ouvrages connexes
de terrain
3.4 - Modèle géologique 6.1 - Têtes de tunnel
➢ Coupes géologiques longitudinales et transversales 6.2 - Puits et galeries d’accès ou de secours
➢ Modèle numérique 3 D (si nécessaire) 6.3 - Niches et rameaux de raccordement
4 - Synthèse sur la sensibilité intrinsèque des ouvrages et Annexe 1.4 - Plan-type du cahier C (Mémoire de
réseaux conception)
Annexe 1.3 - Plan-type du cahier B3 (Commentaires 4 - Définition des procédés d’exécution par ouvrage
sur les contraintes environnementales)
4.1 - Description des méthodes d’excavation pour chaque type
1 - Objet du cahier B3 d’ouvrage
4.2 - Profils-types de soutènement et longueurs d’application
2 - Présentation et pertinence des données du cahier A3 prévisionnelle/ Mode et pression de confinement au tunnelier
4.3 - Stratégie de gestion des déblais : transport, traitement, mise
- Rappel des documents disponibles dans le cahier A3 en dépôt
- Commentaires sur leur pertinence et leur répartition géographique 4.4 - Confortements préalables du terrain encaissant
4.5 - Renforcement et mise en sécurité préalables des avoisinants
3 - Contraintes liées à l’environnement humain 4.6 - Calendrier prévisionnel
- Sensibilité des riverains vis-à-vis des bruits, poussières, vibrations et 5 - Registre des risques de conception
gênes diverses
- Sensibilité des activités voisines : distance et position par rapport au 5.1 - Registre des risques proprement dit (tableau)
projet, type d’activité, types de structures… 5.2 - Justification des niveaux de risques principaux
- Circulations à maintenir pendant les travaux (vraisemblance et conséquences)
Les sources de risques liées à l’environnement sont listées ci-dessous sous sur les travaux ; cependant, elle mérite d’être prise en considération lors des
forme de deux tableaux, conçus comme des aide-mémoire non exhaustifs phases préliminaires d’un projet. Par contre, elle a une grande importance
applicables l’un à la phase Travaux, l’autre à la phase Exploitation. La deu- pour une consultation d’entreprises relative à des marchés de type Concep-
xième liste est sans objet pour la préparation d’un DCE portant seulement tion-construction, Concession ou PPP.
(1) ou terrains dépassant naturellement les seuils caractéristiques des « déchets inertes » (au sens du décret ISDI du 28/10/10) et nécessitant des mises en dépôt particulières
Tableau 3. 2 - Liste des sources de risques pour la phase Exploitation (à titre informatif)
AFTES : Association française des Tunnels et de l’Espace souterrain NRE : Notice de respect de l’environnement
BPU : Bordereau des prix unitaires PMR : Plan de management des risques
BRGM : Bureau de recherches géologiques et minières PPP : Partenariat public-privé
CCTG : Cahier des clauses techniques générales PRE : Plan de respect de l’environnement
CCTP : Cahier des clauses techniques particulières PRO : Phase d’étude aboutissant à la production du Projet détaillé
CETU : Centre d’étude des tunnels SEVESO : Directive pour la prévention des risques industriels majeurs
DCE : Dossier de consultation des entreprises SIG : Système d’information géographique
DUP : Déclaration d’utilité publique SOPRE : Schéma organisationnel du Plan de respect de l’environnement
IGN : Institut géographique national ZIE : Zone d’influence environnementale du projet
ITIG : International Tunnelling Insurance Group ZIG : Zone d’influence géotechnique du projet
MOA : Maître d’ouvrage ZNIEFF : Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique
NR : Niveau de risque
Guillaume ROUX
Bessac
Résumé
En janvier 2014, Bessac et Nicholson Construction Company,
filiales de Soletanche-Bachy, se sont vus confier un contrat de
conception-construction de 72 millions $ pour le remplacement
d'une conduite pression sous-marine reliant les îles de Virginia
Key et Fisher Island, à proximité du port de Miami, aux États-
Unis. Avec la sortie réussie du tunnelier début février 2016,
Bessac et Nicholson ont été confortés dans leur proposition de
solutions innovantes qui a permis de faire face à la géologie très
particulière du sud de la Floride.
Début 2014 le Département des Eaux et de l’Assainissement du Comté de • Sur Virginia Key, environ 825 m de travaux en tranchée ouverte pour l’instal-
Miami Dade (Miami Dade Water and Sewer Department (MDWASD)) a confié lation de la conduite précontrainte reliant le puits à la station de traitement ;
à Bessac et Nicholson Construction un contrat de conception-construction • Sur Fisher Island, environ 300 m de forage dirigé pour connecter le puits à
de 72,1 millions $ pour réaliser un tunnel reliant la station de traitement de une station de relevage, au-dessous du terrain de golf.
Virginia Key Central District (CDWWTP) à l’île de Fisher Island sous la Biscayne
Bay Norris Cut. Cet ouvrage est destiné au remplacement d’une ancienne Les ouvrages sont réalisés dans une formation calcaire et corallienne appelée
conduite forcée précontrainte de 1,37 m de diamètre. Les déficiences struc- Fort Thompson, extrêmement perméable et présentant un risque karstique
turelles de cette conduite qui assure l’évacuation des eaux usées de Miami très fort.
laissaient craindre une rupture imminente.
Afin de faire face à ces conditions de terrains difficiles, Bessac, Nicholson
Le contrat comprend la construction de : ainsi que le bureau d’études sélectionné pour le projet, Arup, ont développé
• Un puits en pieux sécants pour le lancement de tunnelier (12,50 m de conjointement un certain nombre de solutions novatrices, au niveau de la
diamètre, 27,50 m de profondeur) à Virginia Key. conception, par exemple, pour les méthodes de lancement du tunnelier, ou
• Un puits en DSM (deep soil mixing) pour la sortie du tunnelier (8,50 m de encore pour les procédures permettant l’accès à la roue de coupe pour en
diamètre, 22 m de profondeur) à Fisher Island. assurer la maintenance en conditions hyperbares.
• Un tunnel de 1620 m de long et 2,50 m de diamètre intérieur entre les deux
puits, passant sous le canal de Norris Cut. L'un des principaux défis auquel a été confronté le groupement dès le début
• Une conduite en PRV de 1,60 m de diamètre intérieur installée dans le du projet a été la conception et la réalisation des puits de lancement et de
tunnel et les puits, ainsi que l’injection du vide annulaire. récupération du tunnelier.
• Pour le puits de départ, les déviations des forages des pieux devaient être
finement contrôlées, afin de garantir la bonne jonction entre pieux de 1 m de
diamètre qui devait être le gage de l’étanchéité et de l’intégrité structurelle
de l’ouvrage. De même, un béton spécifique a dû être développé afin de
maîtriser le phénomène de dessiccation dans cette géologie extrêmement
perméable. Pour la même raison, l’excavation du puits s’est faite dans un
puits noyé, par bennes à câbles, depuis la surface, après une phase de
pré-forage à la tarière continue, afin de déstructurer le terrain en place. Le
radier a été ferraillé puis bétonné sous eau, par des plongeurs.
La formation Fort Thompson est réputée être l’une des plus perméables du
monde. Dans ce contexte, il est essentiel de garantir la capacité à interve-
nir au front, pour assurer, par exemple, le contrôle et la maintenance des
outils de coupe du tunnelier. Bessac, qui a conçu et construit le tunnelier
conjointement avec Herrenknecht, a alors imaginé un système permettant
de noyer intégralement le 1er module du tunnelier, d’y accéder via un bassin Figure 6 - Les 50 premiers mètres de tunnel en tuyaux fonçés Ø 2,50 m.
que lors d’un démarrage classique, les voussoirs doivent être acheminés
et manutentionnés par des moyens temporaires, dans un espace restreint
alors même que les accès définitifs sécurisés ne sont pas encore installés.
Le coefficient d’endommagement
Théorie et pratique - Applications aux terrassements et aux tunnels
Damage coefficient
Theory and practice - Applications to excavations and tunnels
Jean LAUNAY
Ingénieur Conseil
Introduction Introduction
A) Généralités A) Overview
Le coefficient d’endommagement utilisé en mécanique des roches a été The damage coefficient used in rock mechanics was introduced by Hoek et al at
introduit par Hoek et al dans la Cinquième conférence de mécanique des the fifth Rock Mechanics Symposium in Toronto in 2002. This coefficient allows
roches à Toronto en 2002. Ce coefficient permet de traduire l’évolution géo geomechanical changes in rock mass modulus of deformation over time to be
mécanique du module de déformation d’un massif rocheux dans le temps, expressed as a function of deformation and excavation methods. Its use makes it
en fonction des déformations et des méthodes d’excavation. Son utilisation possible to express the effects of the following on an intact rock mass:
permet de traduire les effets sur un massif rocheux intact : • Disruption of the rock mass during the outdoor or tunnel excavations by means
• De l’ébranlement de celui-ci lors de l’excavation d’un tunnel ou d’une of explosives or high-powered rock breakers.
fouille au moyen d’explosif ou de marteaux brises roches de grande puis- • The tendency of rock blocks that make up the rock mass being excavated to tilt
sance. toward open space.
• D’un appel au vide des blocs rocheux constituant le massif excavé. • The opening up of joints in the rock mass during major deformation of tunnel
• L’ouverture des joints du massif rocheux lors de déformations importantes walls subjected to high convergence.
des parois d’un tunnel soumis à très forte convergence. • Weathering of surrounding rock around various joint lips and the resulting infill
• L’altération des épontes au niveau des diverses familles de joints et par of these joints by materials with poor characteristics.
conséquent de l’apparition de remplissage de ces joints par des matériaux
de faibles caractéristiques. These aspects of the changes to rock mass characteristics will be studied from a
theoretical and practical point of view in this article:
Ces aspects de la modification des caractéristiques de masse du massif • Firstly, the appearance of the rock mass will be discussed. Depending on blast
rocheux feront l’objet d’une approche théorique et pratique qui sera abordée conditions and/or the excavation method used, the aspect of the open excava-
dans cet article : tion or tunnel wall may lead to the actual geomechanical characteristics at that
• Dans une première partie l’apparence du massif rocheux sera abordée. time and/or place being underestimated. A quantitative figure may be deter-
Selon les conditions de chargement et la méthode d’excavation appli- mined for this underestimation, as a function of the damage to the rock mass.
quées l’aspect de l’excavation extérieure ou de la paroi du tunnel pourront • Secondly, the relationship between the damage and large deformations will be
induire une sous-estimation des caractéristiques géo mécaniques réelles studied in detail, along with calculations for supports.
existant à ce moment et/ou en ce lieu. Cette sous-estimation peut être
qualitativement chiffrée en fonction de l’endommagement du massif.
• Dans une deuxième partie la relation entre l’endommagement et les
grandes déformations sera détaillée, ainsi que le calcul du soutènement.
Un massif rocheux contient toujours plusieurs familles de joints dont les A rock mass always contains a number of joint sets; its behaviour will largely
caractéristiques vont en grande partie guider le comportement. Ces joints be governed by their characteristics. These joints may be open, closed, rough,
sont ouverts, fermés, rugueux, lisses, vides ou pleins de matériaux d’altéra- smooth, empty, or full of weathered materials. It has become customary to assign
tion. Il est devenu habituel de « chiffrer » l’état de ces joints dans les classi- “number” to joint conditions in rock mass classifications in order to estimate Q,
fications des massifs rocheux à l’aide de notes qui permettent d’estimer Q, RMR and GSI values.
RMR ou GSI. Changes to the geomechanical state of these joints and their density may be
La modification de l’état géo mécanique de ces joints et leur densité peut se altered following:
transformer à la suite de : • Loading due to stress inside or outside the rock mass; the nature of these joints
• La mise en charge par des contraintes extérieures ou intérieures du mas- changes, with either deterioration in the geomechanical conditions, or with
sif, la nature de ces joints se transformant soit vers une détérioration de an increase in their number due to the appearance of microcracks. ‘Outer’ or
leurs conditions géomécaniques ou soit vers une augmentation de leur ‘inner’ stresses may be induced by tectonic considerations, the excavation of
nombre par l’apparition de micro fissures. Les contraintes « extérieures » an underground space, or aboveground excavations.
ou « intérieures » peuvent être induites par les contraintes tectoniques, le • The use during excavation works of underground structures or external exca-
creusement d’un volume souterrain ou d’une fouille à l’air libre. vation methods that disrupt and crack the rock mass (explosives or powerful
• L’utilisation lors des travaux d’excavation des structures souterraines rock-breakers).
ou extérieures de méthode d’excavation ébranlant et fissurant le massif
rocheux (explosifs ou brise roche puissant). Figure 1 illustrates these changes in the physical condition of joints. For ins-
tance, to the left, the joint sets consist in closed, rough joints which therefore
La figure n°1 illustre ce changement de conditions physiques des joints. have a high coefficient of friction (Jr=3-4 as per Barton or RMR89 joint condition
Sur la partie gauche par exemple, les familles de joints sont constituées de parameters =30) plus non-altered, closed joints (Ja=0.75 as per Barton).
joints fermés, rugueux ayant donc un coefficient de frottement élevé (Jr=3-4 Following movements, these joints (on the right-hand side) open; the joint condi-
selon Barton ou paramètres conditions de joints RMR89=30) et non altérés, tion parameter becomes 18-20 in RMR89 and Ja=4.0 as per Barton.
fermés (Ja=0.75 selon Barton).
A la suite de mouvements ces joints (partie droite) s’ouvrent, alors le para-
mètre conditions de joints devient=18-20 pour le RMR89 et Ja=4.0 selon Joints fermés / Joints ouverts mm /
Barton. Closed joints Open joints, mm
D=0 D=0,5
L’ouverture des joints va permettre le développement de l’altération des Figure 1 - Ouverture des joints /Joint opening.
parois de ceux-ci et donc une altération de la masse rocheuse dans le
temps. En conséquence, si nous nous reportons à l’abaque de GSI ci-joint This physical variation in the estimation of joint conditions entails a decrease in
(figure n°2) la valeur du GSI va évoluer de la façon indiquée sur celui-ci. the Q or RMR values. Other things being equal, the RMR89 therefore decreases
by 10-12 points, while Q’ is divided by 4. This may be defined as damage to the
Dans son état initial le massif rocheux est caractérisée par le point A rock mass, and thus as a change in its modulus of deformation.
(GSI=60), puis les joints s’ouvrent et le volume unitaire Vb diminue, le massif
est caractérisé par le point B (GSI=40). L’altération du massif change les Joint opening will allow development of weathering to the joints’ lips, and the-
conditions de joints Jc et la condition finale est donc le point C (GSI= 30). Au refore weathering to the rock mass over time. It can be seen from the GSI chart
cours de cette évolution le GSI a diminué par exemple de 60 à 30 et donc les shown here (figure 2) that the GSI value will thus change as indicated.
caractéristiques géotechniques de celui-ci aussi.
In its initial state, the rock mass is characterised by point A (GSI=60); the joints
then open, and the volume Vb decreases; the rock mass is characterised by
point B (GSI=40). Weathering of the rock mass changes the joint conditions,
Jc; the final condition is thus point C (GSI=30). During this development, GSI
decreases, for instance from 60 to 30, and with it, the geotechnical characteristics
of the rock mass.
L’excavation d’un tunnel est réalisée selon des méthodes variant en fonction Tunnel excavation is conducted using various methods, depending on the
des conditions du massif rocheux. Elles peuvent être « douces » et ne pas condition of the rock mass. Methods may be ‘gentle’, in which case they will not
endommager la paroi du tunnel ou « invasives » et donc endommager celle-ci. damage the tunnel walls, or ‘invasive’, in which case they will. The appearance of
L’apparence de la face et/ou de la paroi permet d’estimer la classification du the face and/or wall allows the rock classification to be estimated, which in turn
massif rocheux, influençant en conséquence le soutènement mis en place. influences the type of support used.
A partir de l’estimation du module de déformation de la masse rocheuse telle Using the rock mass modulus of deformation put forward by Hoek & Diederichs
que proposé par Hoek et Diederichs (4) : (4):
Relation n°1 : Module de déformation de la masse rocheuse Relationship 1: Rock mass modulus of deformation
Il est possible de relier la qualité du massif selon la « vision » de la paroi et the rock mass quality in terms of a ‘vision’ of the wall can be correlated with the
le massif lui-même intact, en écrivant que le module de masse du rocher est intact rock mass, by stating that the rock mass modulus is the same for two values
le même pour deux valeurs du GSI en tenant compte de l’endommagement. of GSI, taking damage into account.
Si x1 est le GSI « intact » et x2 le GSI « endommagé » visible à la paroi du If x1 is the ‘intact’ GSI and x2 is the ‘damaged’ GSI visible at the excavated tunnel
tunnel excavé, la relation entre x1et x2 est : wall, the relationship between x1 and x2 is:
Cette relation peut se traduire par l’abaque ci-dessous : This relationship may be shown on a chart as follows:
Figure n°3 : Relation entre GSI intact et GSI visible « endommagé » - x1= GSI intact, x2= GSI visible pour différentes valeurs de D « endommagement » /
Figure 3: Relationship between intact GSI and visible, ‘damaged’ GSI - x1= intact GSI intact, x2= visible GSI for different values of D, ‘damage’
Le choix de D est suggéré dans le tableau suivant basé sur l’expérience, et The appropriate D value is suggested in the following table, based on experience
sur la référence (1) (le chargement unitaire d’explosif est donné pour une and reference (1) (the explosive charge is for an area of 70-80 m2).
section de 70-80 m2).
Coefficient d’endommagement / D
amage coefficient Méthodes d’excavation / Excavation methods
D=0.0 Tunnelier roche dure ou bouclier / H
ard rock or shield TBM
Machine ponctuelle / Roadheader
D=0.2 Excavation à l’explosif avec pré découpage soigné et charge unitaire inférieure à 1.5Kg/m3
Excavation using explosives with precise pre-splitting and a charge of less than 1.5 Kg/m3
D=0.5 Excavation à l’explosif avec pré découpage et charge unitaire élevée (2.5 à 4.0Kg/m3)
Excavation using explosives with precise pre-splitting and a high charge (2.5-4.0 Kg/m3)
Excavation à l’explosif avec post découpage et charge unitaire inférieure à 1.5Kg/m3
Excavation using explosives with smooth blasting and a charge of less than 1.5 Kg/m3
Marteau brise roche lourd de forte puissance
Heavy-duty, high-powered rock-breaker
D=0.8 Excavation à l’explosif sans pré ou post découpage et forte charge unitaire supérieure à 2.0Kg/m3
Excavation using explosives, without pre-splitting or smooth blasting, high charge, in excess of 2.0 Kg/m3
Les deux exemples ci-dessous montrent l’influence de cette constatation : The two examples below illustrate the influence of this observation:
La photo ci-dessous (figure n°4) illustre dans le cas d’une fouille extérieure The photograph below (figure 4) of open excavation illustrates the potential
« l’erreur » d’estimation qui peut être faite. En effet sur la partie droite de la degree of ‘error’ in the estimation. Indeed, on the right-hand side of the exca-
face excavée il est « normal » d’attribuer un GSI de 30-40 alors que la face vated face, it would be ‘normal’ to assign a GSI of 30-40, while on the left-hand
de gauche où les cannes de pré découpage apparaissent le GSI sera estimé side, where the pre-splitting holes are visible, GSI would be estimated at 60-70.
à 60-70. Il y a donc un endommagement égal à 0.8 qui se retrouve sur Therefore, damage is equal to 0.8; this can be read off the suggested chart. The
l’abaque proposé. La profondeur de la zone endommagée est en général de damaged area is generally approximately 1.0 m deep.
l’ordre de 1.0 m.
The support to be installed will be designed for the highest GSI value, since
this value is the one that will control overall stability. However, the ‘damaged’
excavation area will require surface reinforcement such as sprayed concrete and/
or mesh.
C) Tunnel excavation:
Figure n°4 - Excavation extérieure avec et sans pré découpage (selon Hoek) (5) /
External excavation with and without pre-splitting (from Hoek) (5).
Le soutènement qui devra être mis en place sera conçu pour le GSI le plus
fort puisque c’est cette valeur qui va contrôler la stabilité d’ensemble. Figure n°5 - Carottage /Core samples.
Cependant la surface de l’excavation qui est « endommagée » nécessitera
un renforcement de surface tel que béton projeté et/ou grillage.
The above photograph (figure 5) shows a core sample from a tunnel’s side recess.
C) Excavation en tunnel : The sample runs parallel to a gallery excavated using explosives, at a distance of
between 5.0 and 7.0 m. The core sample can be assigned a GSI of 70-80.
La photo ci-contre (figure n°5) montre un carottage réalisé à partir d’une
niche latérale d’un tunnel. Ce carottage est parallèle à une distance de l’ordre
de 5.0 à 7.0 m d’une galerie excavée à l’explosif. Il est possible d’attribuer au
carottage un GSI de 70 à 80.
L’analyse qui vient d’être faite montre que la méthode et les conditions de described in the preceding paragraph, surface support reinforcements may be
chargement de la volée modifient l’apparence de la surface visible de l’ex- required.
cavation et notamment le front de taille. Il est donc recommander d’effec- For instance, in the case of excavations using a heavy-duty hydraulic rock-breaker,
tuer l’estimation du RMR ou du GSI sur les faces latérales de l’excavation the sprayed concrete shell will need to be reinforced; it must support a damaged
et non au front qui a pu être fortement endommagé par le tir. area, the depth of which will depend in particular on post-damage cracking den-
sity, and may require the use of ribbed arches and/or ‘spilling’. Beyond this area,
there is no need to change the rest of the support.
2 ème Partie - Endommagement et grandes déformations
en tunnel Note: in tunnels, it is customary to estimate the geotechnical condition of the rock
mass by calculating RMR or GSI at the face. The above analysis shows that the blast
1) Endommagement du massif rocheux ; method and blast charge conditions affect the appearance of the visible surface of
position du problème : the excavation, in particular the advancing face. It is therefore recommended that
RMR and GSI estimations are carried out on the side faces of the excavation and
Dans leur article de novembre et décembre 2000 paru dans Tunnels & not at the face, which may have been significantly damaged by the blast.
Tunneling, Evert HOEK et Paul MARINOS (3) définissent la valeur de défor-
mation relative à partir de laquelle ils estiment qu’un état de grandes
déformations existe. Part 2 - Damage and large deformations in tunnels
Cette valeur est prise égale à 2% (nombre de stabilité supérieur à 6) et est
illustrée par la courbe donnée dans la figure ci-dessous (figure n°7) qui 1) Damage to the rock mass; statement of the problem:
relie le rapport résistance de masse du rocher divisée par la contrainte
principale à la déformation relative 2u/d ou u/r (r= rayon excavation, In their article in the November/December 2000 issue of Tunnels & Tunnelling,
u= mouvement de la paroi). Cette courbe correspond à un tunnel non Evert Hoek and Paul Marinos (3) define a strain value, on the basis of which they
soutenu. appraise whether or not large deformation exists.
This value is set at 2% (stability number in excess of 6), and is illustrated by
the graph shown in the figure below (figure 7), which plots rock mass strength
divided by the principal stresses against strain, 2u/d or u/r (where r= the radius
of excavation and u= movement of the wall). The graph is for a non-supported
tunnel.
This notion of large deformation or high convergence has also been studied by
the Austrian school of Salzburg, in particular Fenner & Pacher (1970) (9) who
give the convergence curve shown below (figure 8).
It should be emphasised that the start of this curve corresponds to the stress
value σro, i.e. the radial stress obtained for the start of plastification (1-λe) in
terms of AFTES relationship. The end of this curve reveals what Fenner & Pacher
referred to as ‘loosening’, or in German, ‘auflockerung’.
In both approaches, the notion of the start of plastification of the rock mass may
be quantified, either by the ratio σcm/σo, or by the value of σro=(1-λe) P0. It
is therefore vital to understand this ratio and its corollary, deformation – and
therefore the modulus – of the rock mass.
Figure n°7 (3).
This part of this article will attempt to define these two values.
2) Les caractéristiques du massif rocheux et estimation de 2) Characteristics of the rock mass and estimation
la déformation relative : of strain:
Sur la base de nombreuses analyses de cas, Hoek et Marinos (3) ont pu tra- Based on a large number of case studies, Hoek and Marinos (3) have established
cer la courbe de la figure n°7 et relier la déformation relative à la pression the curve shown in figure 7 and correlated strain to support pressure and the
de soutènement et aux conditions géo mécaniques du massif rocheux selon geomechanical conditions of the rock mass, in relationship 2. Relationship 3
la relation n°2. La relation n°3 permet de calculer la résistance uniaxiale de allows the relevant rock mass uniaxial compressive strength to be calculated.
masse du massif rocheux. The ratio between rock mass strength and deformation can therefore be estimated
Le rapport entre la résistance de masse du massif rocheux et la déforma- on the basis of these two relationships.
tion peut donc être estimé à partir de ces deux relations.
Relationship 2 (4)
Relation n°2 (4)
Les valeurs de GSI qui seront prises en considération seront bien évidem- Mi=35 GSI=20 σcm=0.0292 σci Mi=5 GSI=20 σ cm=0.105 σci
ment des valeurs caractéristiques d’un massif susceptible par référence à GSI=30 σcm=0.141 σci GSI=30 σ cm=0.045 σci
des cas réels de produire des déformations importantes dans un tunnel. GSI=40 σcm=0.189 σci GSI=40 σ cm=0.069 σci
Les valeurs retenues varient de 20 à 40 (massif de mauvaise qualité) et
Mi=35 à 5 valeurs qui couvrent l’ensemble des types de rocher (du point The Fenner-Pacher convergence/confinement curve shows that major strain
de vue géologique). appears for support pressure values of between 0.1 and 0.2Po; according to
Mi=35 GSI=20 σcm=0.0292σci Mi=5 GSI=20 σcm=0.105 σci AFTES, this also corresponds to a stress release factor equal to 80%.
GSI=30 σcm=0.141 σci GSI=30 σcm=0.045 σci
GSI=40 σcm=0.189 σci GSI=40 σcm=0.069 σci For example, for a rock mass where Mi=5 and GSI=40
σci
La courbe convergence confinement de Fenner-Pacher montre que les For Pi=0.1Po ε=0.195 ( ___
po
)-1.76
grandes déformations relatives apparaissent pour des valeurs de pression
σci
de soutènement variant de 0.1 à 0.2Po qui correspond aussi selon l’AFTES à Pi=0.2Po ε= 0.083 ( ___
po
)-1.52
un déconfinement égal à 80%.
Based on these relationships, charts for Pi=0.1Po or 0.2Po correlating strain and
Par exemple pour un massif rocheux ayant Mi=5 et caractérisé par GSI=40 the σci/Po ratio have been drawn up (figure 9). Based on the uniaxial compres-
sive strength of an intact core sample and knowledge of the tunnel depth, they
σci
Pour Pi=0.1Po ε=0.195 ( ___
po
)-1.76 allow the order of magnitude of deformation, depending on the type of support
used for a given type of rock (in terms of geology) and state of fracturing (GSI),
σci
Pi=0.2Po ε= 0.083 ( ___
po
)-1.52 to be predicted.
A partir de ces relations les abaques pour Pi=0.1Po ou 0.2Po reliant la défor- Comments:
mation relative et le rapport σci/Po ont été tracés (figure n°9). Ils permettent a) The strain values shown in these charts include deformation that has taken place
à partir de la résistance à la compression uniaxiale sur un échantillon intact ahead of the excavation face. This portion of deformation cannot be measured
de carotte et la connaissance de la profondeur du tunnel de prévoir l’ordre in the tunnel, and may be in excess of 40%-60% of total deformation if the sta-
de grandeur de la déformation en fonction du soutènement appliqué pour un bility number is high (N>8-9). This significant deformation will therefore result
type de rocher (géologie) et un état de fracturation(GSI). in damage to the load-bearing rock mass prior to the face passing through it.
Figure n°9
b) Par exemple si un tunnel est excavé à 600 m de profondeur, situé dans un c) For the same tunnel excavated in gneiss or granite with an intrinsic strength
schiste marneux ayant une résistance intrinsèque de 25 MPa le rapport of 100 MPa, the σci/Po ratio is equal to 3.25, indicating that the deformation
σci/Po est égal à 2. will be less than 1%, even for a poor-quality rock mass (GSI<40). Support and
L’application d’une capacité de soutènement de 10% Po impliquera une excavation conditions will be much easier.
déformation relative totale entre 6.5 et 26% suivant le GSI soit de l’ordre
de 4 à 16% après pose du soutènement ou pour un rayon d’excavation d) Consequently, using general tunnel data, it is possible to predict the possibility
de 6.0 m de 24 à 96 centimètres de déformation mesurable à la paroi. La of major convergence developing, and predict the order of magnitude of the
capacité de soutènement à « fournir » pour assurer la stabilité du revête- deformation.
ment du tunnel devra être égale à 1.5 MPa.
3) Damage and large deformations:
c) Pour le même tunnel creusé dans un gneiss ou un granite ayant une
résistance intrinsèque de 100 MPa le rapport σci/Po est égal à 3.25, ce As explained in paragraph 1, large deformation leads to extensive changes in the
qui indique que la déformation sera inférieure à 1% même pour un massif rock mass. Individual blocks will crack, deform, and move apart from each other,
rocheux de mauvaise qualité (GSI<40). Les conditions de soutènement et thereby changing the geomechanical characteristics of the rock mass. This will
d’excavation seront bien plus aisées. result in a decrease in both the value of the rock mass modulus and the shear
strength characteristics, for an area around the tunnel which it is important to
d) Nous sommes donc capables en partant des données générales d’un define, in order to correctly calculate its bearing capacity when the support is
tunnel de prédire la possibilité de développement de fortes convergences installed. All of these geotechnical characteristics may be estimated using the
et d’avoir un ordre de grandeur de la déformation. procedure described in the following paragraphs. The extent of these concentric
zones should be defined pursuant to paragraph 5 below.
3) Endommagement et grandes déformations :
The series of figures below clarify this approach.
Comme cela a été expliqué au paragraphe 1, les
déformations importantes entrainent une modifica-
tion profonde du massif rocheux. Les blocs unitaires
vont se fissurer, se déformer, et s’écarter les uns
des autres modifiant ainsi les caractéristiques géo
mécaniques du massif. Cela va se traduire par une
diminution de la valeur du module du massif et des
caractéristiques de résistances au cisaillement sur
une profondeur autour du tunnel qu’il est important
de définir afin de correctement calculer sa capacité
portante au moment de la pose du soutènement
L’ensemble de ces caractéristiques géotechniques
pourra être estimé selon les procédures décrites
dans les paragraphes suivants. L’extension de ces
zones concentriques sera faite en accord avec le
paragraphe 5 ci-dessous.
La progression du front du tunnel se caractérise par le développement de The progress of the tunnel face may be characterised by the development of three
trois zones où : zones, where:
- Zone 1 : le massif rocheux est intact et est caractérisé par un GSI1 sans - Zone 1: the rock mass is intact and characterised by GSI1 with no damage. The
endommagement. Les contraintes principales majeures sont verticales et major principal stresses are vertical and horizontal.
horizontales. - Zone 2: The influence of the face begins to be felt; the principal stresses start to
- Zone 2 : L’influence du front commence à se faire sentir et les contraintes turn, creating a discharging arch around the future tunnel (σθ increases whereas
principales commencent à tourner créant un effet d’arc de décharge autour σr decreases). GSI1 remains unchanged.
du futur tunnel (l’une σθ augmente cependant que σr diminue). Le GSI1 n’a - Zone 3: The stability number is high, and a plastic zone develops; principal
pas changé. stresses around the tunnel become equal to σr and σθ. The minor principal
- Zone 3 : Le nombre de stabilité étant élevé, une zone plastique se déve- stress ratio, equal to σr, is much lower than the initial principal stress ratios.
loppe et les contraintes principales aux abords du tunnel deviennent égales Relative convergence of the tunnel wall is far in excess of 2% (cf: 3) and a ring of
à σr et σθ. La contrainte principale mineure qui est égale à σr est nettement damaged rock appears (red shading). The area shaded in red is a zone in which
inférieure aux contraintes principales initiales. La convergence relative de the rock mass is damaged, D≠0. So for instance, in the chart in figure 2, there is
la paroi du tunnel est très supérieure à 2% (cf : 3), et un anneau de roche a vertical downward move, entailing a decrease in the GSI value.
endommagée apparait (hachurée rouge). La zone hachurée rouge est une
zone où le massif rocheux est endommagé D≠0. Par exemple dans l’abaque
de la figure n°2 nous allons nous déplacer verticalement ce qui implique une
diminution de la valeur du GSI.
Figure n°11 -
Courbe convergence-confinement (7)
Les trois zones décrites et tracées sur la figure N°10
sont indiquées /
Convergence-confinement curve (7)
The three zones described and marked on figure 10
are shown.
Au début de la courbe 1 dans la partie élastique la pente de la courbe est At the start of curve 1 in the elastic part, the slope of the curve is equal to:
égale à :
Consequences:
Conséquences : a) In zone 2, in excess of 2% the strain (ε2) in the rock mass up to the tunnel
a) Dans la zone 2, au-delà de 2% la déformation relative (ε 2) dans la masse excavation (i.e. the part of curve 1 corresponding to zone 2 of fig 10), there
rocheuse et jusqu’au droit de l’excavation du tunnel (c’est-à-dire la partie is extensive damage (D=1) and the GSI value decreases sharply. The Hoek &
de la courbe 1 correspondant à la zone 2 de la figure n°10), l’endomma- Diederichs relationship (relationship 1) no longer applies when GSI<22 (see
gement est très important (D=1) et la valeur du GSI diminue fortement. La figure 3). Beyond this level of deformation, the convergence-confinement curve
relation de Hoek et Diederichs (relation n°1) ne s’applique plus lorsque enters the area in which the rock mass is characterised by what Fenner-Pacher
GSI<22 (voir figure n°3). Au-delà de cette déformation nous nous trouvons refer to as ‘loosening’ or ‘auflockerung’. The rock mass is completely damaged
dans la partie de la courbe convergence-confinement correspondant à and loses a large part of its strength.
la partie de cette courbe où le massif rocheux est caractérisé par Fen-
ner-Pacher par les termes « loosening » ou « auflockerung ». Le massif b) In zone 3, the modulus of deformation and the geotechnical characteristics
est totalement endommagé et perd une grande partie de sa capacité de must be estimated. Paragraph 4 below deals with this.
résistance. All of the characteristics calculated in this way define the behaviour of the rock
mass at the time at which the support is installed.
b) Dans la zone 3, le module de déformation et les caractéristiques géotech-
niques doivent être estimés. Ceci fera l’objet du paragraphe 4 suivant. c) The extent of this damaged zone may be calculated using the procedure shown
L’ensemble de ces caractéristiques ainsi calculées définit le comporte- in paragraph 5 below.
ment du massif rocheux au moment de la pose du support.
4) The convergence-confinement curve and damage
c) L’extension de cette zone endommagée sera calculée selon la procédure to the surrounding rock mass:
indiquée au paragraphe 5 ci-dessous.
To plot the convergence-confinement curve, the rock mass modulus must be
4) La courbe convergence-confinement et estimated. Using Hoek’s approach, the modulus value is calibrated using formula
l’endommagement du massif encaissant : 1, which incorporates the GSI, the core sample modulus, and damage.
Comme précisé par Hoek et Diederichs dans leur article de 2006 dans Rock
Mechanics & Mining Sciences (4), le module tangent initial est associé avec
le massif intact D=0 avant toutes déformations.
Lorsque la paroi du tunnel converge une déformation relative de la paroi
du tunnel (ε) apparait et le module de déformation (module 4) change en
fonction de la déformation relative ε. En se référent à l’approche de Dun-
can (11), illustrée par la figure n°13 ci-dessous, le module de déformation
est représenté par la droite sécante inclinée ayant évidemment une pente
plus faible que le module élastique initial.Selon l’amplitude de la déforma-
tion relative ε l’état du massif rocheux influencé par la convergence va se Figure n°12 - Définition des modules (4) / definition of moduli (4):
modifier. Cette modification peut se traduire par de l’endommagement et/ou Module 1 : module tangent initial / M
odulus 1: initial tangent modulus
Module 2 : module tangent élastique / Modulus 2: elastic tangent modulus
une chute concomitante du GSI. Module 3 : module de décharge / Modulus 3: recovery modulus
Module 4 : module de déformation / Modulus 4: modulus of deformation
As specified by Hoek & Diederichs in their 2006 article in Rock Mechanics and
Mining Sciences (4), the initial tangent modulus is related to the intact mass D=0
prior to all deformation.
When the tunnel wall converges, strain on the tunnel wall (ε) appears and the
modulus of deformation (modulus 4) changes as a function of strain ε. By refer-
ring to Duncan’s approach (11), illustrated in figure 13 below, the modulus of
deformation is shown by the sloping secant line which of course has less of a
slope than the initial elastic modulus. Depending on the extent of the strain ε,
the condition of the rock mass influenced by the convergence will change. This
change may result in damage and/or an accompanying fall in GSI.
Comme indiqué sur la figure n°14, il est possible de tracer sur la courbe deformation value defines the rock mass in the stressed state Pi. It may be simply
convergence confinement d’un tunnel le module de déformation correspon- demonstrated that:
dant à la déformation ε2 et à la contrainte Pi sur le revêtement. Il est impor- E2=(ε1/ε2) x Ecm
tant de souligner que cette valeur du module de déformation caractérise le Relationship 4: where Ecm= initial modulus of deformation (D=0)
massif rocheux dans l’état de contrainte Pi. Il est aisément démontré que :
E2=(ε1/ε2) x Ecm The ratio ε1/ε2 expresses the damage to the mass at this stage of deformation.
Relation n°4 : où Ecm= module de déformation initial (D=0) The choice of ε2 must be informed by the value of the stability number, which
gives the geotechnical status of the mass and allows the position of the excava-
Le rapport ε1/ε2 traduit l’endommagement du massif à ce stade de la tion face, and therefore ε2 and/or stress release 1-λ, to be defined. The following
déformation. scenarios are therefore put forward:
Le choix de ε2 doit être guidé par la valeur du nombre de stabilité qui donne - N<2: the mass is elastic, 1-λ=0.6
l’état géotechnique du massif et permet de préciser la position du passage - 2<N<4-5: the mass is plastic, 1-λ=0.3-0.4
du front d’excavation donc de ε2 et/ou du déconfinement 1-λ. Ainsi il est - N>7-8: major deformations are developing 1-λ=0.2-0.15
proposé les hypothèses suivantes :
- N<2 : le massif est en élasticité, 1-λ=0.6 The position of the tunnel excavation face may also be calculated using the
- 2<N<4-5 : le massif est en plasticité, 1-λ=0.3 à 0.4 approach performed by Corbetta & Nguyen Minh (10) or by simulation of pro-
- N>7-8 : de grandes déformations se développent, 1-λ=0.2 à 0.15 gress of the excavation face for various geomechanical conditions.
La position du passage du front de taille du tunnel peut aussi être calculée ε1 and ε2 may be evaluated as follows: for ε1, on the basis of the line at the origin
selon l’approche proposée par Corbetta et Nguyen Minh (10) ou par des of stress release as per Panet [ε= (1+ν) / Ecm x (λ)]; for ε2, using formula 2 from
simulations de l’avancement du front de taille pour diverses conditions Hoek & Marinos, shown above.
géomécaniques.
Relationship 4 shows that the value of the modulus of deformation E2 correlates
ε1 et ε2 peuvent être évaluées d’une part pour ce qui concerne ε1 à partir with the ε1/ε2 ratio; this may be expressed as follows:
de la droite à l’origine du déconfinement selon Panet [ε= (1+ν) / Ecm x ( λ)]
et d’autre part ε2 à l’aide de la formule n°2 ci-dessus de Hoek et Marinos. E2=Ei[0.02+(1-D/2)/[1+e(60+15D-GSI)/11]=(ε1/ε2)x Ei [0.02 +[1+e(60-GSI)/11]
La relation n°4 montre que la valeur du module de déformation E2 est liée au As in paragraph 2 above, it is assumed that major deformation takes place in poor-qua-
rapport ε1/ε2, ce qui peut être exprimé de la façon suivante : lity rock masses. The corresponding GSI values of 40, 30 and 20 are analysed.
E2=Ei[0.02+(1-D/2)/[1+e(60+15D-GSI)/11]=(ε1/ε2)x Ei[0.02 +[1+e(60-GSI)/11] Initial values of the modulus estimated with D=0:
Comme cela a été fait au paragraphe 2 précédent, nous considérons que les GSI= 40 Ecm = Ei x 0.1597 therefore E2=(ε1/ε2) Ei x 0.1597
grandes déformations ont lieu pour un massif de mauvaise qualité. Les GSI GSI=30 Ecm = Ei x 0.0814 E2=(ε1/ε2) Ei x 0.0814
correspondants égaux à 40,30 et 20 sont analysés. GSI=20 Ecm = Ei x 0.0457 E2= (ε1/ε2) Ei x 0.0457
Valeurs initiales du module est estimé avec D=0 Maximum modulus of deformation damage is expressed in relationship 1 by
GSI= 40 Ecm=Ei x 0.1597 donc E2=(ε1/ε2) Ei x 0.1597 the damage coefficient value D, taken to be 1. If this is applied to E2, and sim-
GSI=30 Ecm= Ei x 0.0814 E2=(ε1/ε2) Ei x 0.0814 plifying, the maximum ratio compatible with rock mass damage without taking
GSI=20 Ecm= Ei x 0.0457 E2= (ε1/ε2) Ei x 0.0457 into account a corresponding decrease in GSI is as follows:
GSI=40 0.0399= (ε1/ε2) x 0.1597, i.e. ε2< 4.01 ε1
L’endommagement maximum du module de déformation se traduit dans la GSI=30 0.0282= (ε2/ε1) x 0.0814, i.e. ε2< 2.88 ε1
relation n°1 par la valeur du coefficient d’endommagement D pris égal à 1. GSI=20 0.0233= (ε1/ε2) x 0.0457, i.e. ε2< 1.96 ε1
Si nous l’appliquons à E2, et en simplifiant, on obtient le rapport maximum
compatible avec un endommagement du massif sans tenir compte d’une Beyond the ε2 values calculated above, the inmost changes to the rock mass are
diminution concomitante du GSI : expressed by a decrease in the GSI value, and the ‘loosening’ area (figure 8) is
GSI=40 0.0399= (ε1/ε2) x0.1597 soit ε2<4.01 ε1 entered. Estimation of the new E2 value may be performed, for instance, by refer-
GSI=30 0.0282= (ε1/ε2) x 0.0814 soit ε2< 2.88 ε1 ring to Hoek’s relationship and incorporating the fact that damage is maximum,
GSI=20 0.0233= (ε1/ε2) x0.0457 soit ε2< 1.96 ε1 thus D=1:
La zone endommagée est par hypothèse délimitée par le cercle correspon- Furthermore, the convergence value at the wall is:
dant à une convergence relative de 2%. ou
Selon les équations de la méthode convergence-confinement (8), la
convergence u à une distance ρ-r de la paroi du tunnel dans un matériau With K=(1+sinψ)/(1-sinψ), where ψ=angle of dilatancy
élasto-plastique est égale à :
Thus :
ou
Relationship 6
D’autre part la valeur de la convergence à la paroi est :
ou As the convergence value – and thus that of strain – can be found using curve 1
(figure 10), the extent of the damaged zone can be calculated.
Avec K=(1+sinψ)/(1-sinψ) où ψ=angle de dilatance For example: εr=6.5% ερ= 2% K=1.4 r=5.0 m so ρ=8.2 m, i.e. a damaged ring
3.2 m thick.
D’où :
Relation n° 6
Dans la zone d’endommagement dont l’extension peut être déterminée selon In the damage zone, the extent of which can be determined using the relationship
la relation du paragraphe précédent, les caractéristiques géomécaniques du in the previous paragraph, the geomechanical characteristics of the rock mass
massif rocheux ont chuté. Ainsi que la figure n°15 ci-dessous le montre nous have decreased. Figure 15 below shows the transition from curve GSI1 to curve
sommes passés de la courbe GSI1 à la courbe GSI2. La valeur de GSI2 peut GSI2. The value of GSI2 can be obtained by referring to figure 3 or the Hoek
être appréhendée en se reportant à la figure n°3 ou à la relation de Hoek relationship (relationship 5) (2).
(relation n°5) (2).
Figure n°15 - Résistance au cisaillement – contrainte normale. Enveloppe de Mohr (2) / The design procedure for the support must take
Shear strength – normal stress. Mohr envelope (2). this change in the geotechnical characteristics of
the rock mass into account; this in fact involves
three defined areas. Working inwards on figures
Sur cette figure ont été reportés : 10 and 11, these three zones are as follows:
- Pour le GSI1 initial et la contrainte principale mineure, l’enveloppe de Mohr - Zone 1: the initial rock mass has the following characteristics: Ecm, C1 and
qui permet d’obtenir la cohésion équivalente C1 et l’angle de frottement ϕ1 corresponding to the mi value for the rock mass and an intact GSI1. Its
équivalent Phi 1 correspondant à la zone 1 du tunnel (figure n°11). Le boundary on the tunnel wall side is denoted by the circle with a radius of ɐ
massif rocheux n’est pas endommagé D=0 corresponding to strain of 2% calculated as per paragraph 5
- Si les déformations sont inférieures à 1% il est considéré qu’il n’y a pas - Zone 2: in this zone, major deformation is expressed by an increase in the
d’endommagement et les caractéristiques équivalentes du massif rocheux damage coefficient, which reaches 1, and a drop in GSI. This fall in the GSI
correspondent à la contrainte de confinement apportée par le soutènement value may be calculated on the basis of the Hoek relationship (relationship 5)
Piw. A cette contrainte principale mineure les caractéristiques de résis- or estimated as per figure 2.
tance à considérer pour le calcul de la voûte armée seront C2 et Phi2. Le - Zone 3: To calculate the bearing capacity of the rock arch and its deformation,
cercle de Mohr s’est déplacé selon la flèche rouge horizontale. the three rings drawn on figure 10 must be taken into consideration, together
- Si la déformation estimée, obtenue comme indiqué au paragraphe 4, est with their geotechnical characteristics:
supérieure à 2%, de grandes déformations vont se développer selon la - external ring (zone 1): rock mass characterised by GSI1
définition de Hoek et Marinos (3). - intermediate ring (zone 2):
- inner ring (zone 3): rock mass with degraded GSI2, estimated as per Hoek or
La procédure de conception du soutènement devra tenir compte de cette figure 2; consequently, cohesion is equal to C3; the shear angle, ϕ3.
évolution des caractéristiques géotechniques du massif, qui se traduit en fait
par trois zones circonscrites. Ces trois zones sont, en partant de l’extérieur
selon les figures n°10 et 11 : 7) Design of the support and calculation of deformation:
-Zone 1 ; le massif rocheux initial a ses caractéristiques Ecm, C1 et ϕ1
correspondant au Mi du massif et GSI1 intact. Il est limité vers la paroi du The geotechnical conditions at the tunnel face having been clarified as described
tunnel par le cercle de rayon ɐ correspondant à une déformation relative above, either the tunnel, support, and environment should be modelled using an
de 2% calculée selon le paragraphe 5. FEM programme, or curve 2 in figure 11 should be plotted (the support response
- Zone 2 : dans cette zone la grande déformation se traduit par une augmen- curve).
tation du coefficient d’endommagement qui atteint 1 et une chute du GSI.
Cette chute de la valeur du GSI peut être calculée à partir de la relation de 7-1) Plotting curve 2:
Hoek (relation N°5) ou estimée avec la figure n°2. The tunnel support consists of a ring of load-bearing soil reinforced by sealed
-Zone 3 : Pour le calcul de la portance de la voûte rocheuse et sa déforma- bolts, longer than the damaged ring, plus sprayed concrete and in some cases
tion, il faudra considérer les trois anneaux dessinés sur la figure n°10 ayant ribbed arches. Curve 2 is the mathematical expression of the stress relationship
pour caractéristiques géotechniques : on this support and the latter’s radial deformation.
- anneau extérieur (zone 1) : massif rocheux caractérisé par GSI1 To take this into account, the stress-strain curve suggested by Duncan and shown
- anneau intermédiaire (zone 2) : in figure 16 is used and slightly altered to adapt it to the convergence-confine-
- anneau intérieur (zone 3) : massif rocheux ayant un GSI2 dégradé et ment curve. To do so, the ratio 1/Ei is multiplied by 1+ν.
estimé selon Hoek ou la figure n°2, en conséquence la cohésion est
égale à C3 et l’angle de cisaillement à ϕ3.
Caractéristiques équivalentes de la masse pour Po=250x26=6500kN/ Equivalent characteristics of the mass for Po=250x26=6500 kN/M2=6.5 MPa.
M2=6.5 MPa.
C=0.692 MPa ϕ=19° Ecm =244 MPa, i.e. σcm=1.94 MPa
C=0.692 MPa ; ϕ=19° ; Ecm=244 MPa soit σcm=1.94 MPa therefore N=2x6.5/1.94=6.7, the rock mass is plastic.
donc N=2x6.5/1.94=6.7 le massif est plastifié. The order of magnitude of total deformation can be estimated using formulas 2
Nous pouvons estimer l’ordre de grandeur de la déformation totale à partir and 3: σcm=0.877 MPa and σcm/Po=0.1349
des formules 2 et 3, Soit σcm=0.877 MPa et σcm/Po=0.1349 For Pi/Po=0.2 ε=3.15%
Pour Pi/Po=0.2 ε=3.15% For Pi/Po=0.1 ε=6.0%
Pour Pi/Po=0.1 ε=6.0% First conclusion: this is a condition of large deformation, in excess of 2%; conver-
Première conclusion ; nous sommes dans le domaine des grandes défor- gence after the tunnel face has passed will be approximately 6-3.15=2.85%, i.e.
mations car supérieures à 2% et la convergence après passage du front du 16 cm.
tunnel sera de l’ordre de 6-3.15=2.85% soit 16 cm.
Plotting the convergence-confinement curve:
Tracé de la courbe convergence-confinement : Kp=(1+sin19) /1-sin19) =1.97
Kp=(1+sin19) /1-sin19) =1.97 Λe=0.37 σe=4.08 MPa and ue=0.071 m where ε=1.3%
Λe=0.37 σe=4.08MPa et ue=0.071m ou ε=1.3%
The face passing point has been estimated as per Corbetta (10), and convergence
Le point de passage du front a été estimé selon Corbetta (10) et la conver- uo=16.7 cm, i.e. 3% deformation.
gence uo=16.7 cm soit 3% de déformation.
The suggested support consists of 20 cm of sprayed concrete and 20 t sealed
Le support proposé est constitué de 20 cm de béton projeté et de boulons bolts with a length of 6.0 m spaced 1.0x1.0m apart.
scellés de 20 t, longueur 6.0 m avec un espacement de 1.0x1.0 m. The estimated bearing capacity of the rock arch must take account of the thickness
L’estimation de la capacité portante de la voûte rocheuse sera faite en tenant of the damaged area in which D=0.1.
compte de l’épaisseur de la zone endommagée où D=0.1.
Figure 17
Courbe convergence-confinement / Convergence-confinement curve
Courbe de réaction du support : courbe 2 / Support response curve: curve 2.
D 0.1 0.0
C t/m2 15.3 16
Φ ° 35 36
Figure 18
Le calcul de la portance est fait selon (9). Bearing capacity calculations as per (9).
Le calcul donne : Result of the calculations:
Apport de la voûte armée : Pir=(232+318)/5.0=110 t/m2 Carrying capacity of the reinforced arch: Pir=(232+318)/5.0=110 t/m2
Apport des boulons : Pia=21t/m2 Carrying capacity of the bolts: Pia=21 t/m2
Béton projeté : Pis= 49 t/m2 Sprayed concrete: Pis= 49 t/m2
Figure 19 - Détail de la courbe support (courbe 2) / Details of the support curve (curve 2).
La courbe de réaction du support est tracée selon la relation n°7 avec un The support response curve is plotted pursuant to relationship 7, with a rock
module de déformation du massif rocheux correspondant à l’endommage- mass modulus of deformation corresponding to damage D=0.1, i.e. E=219 MPa.
ment D=0.1 soit E=219 MPa.
Wall convergence is 11 cm, i.e. total strain of 5%, the same order of magnitude as
La convergence de la paroi est de 11 cm soit une déformation relative totale that estimated, i.e. 6% based on relationships 2 and 3 in paragraph 2.
de 5% qui est du même ordre de grandeur que celle estimée égale à 6% à
partir des relations 2 et 3 du paragraphe 2.
Figure 20
Courbe convergence-confinement / C onvergence-confinement curve
Courbe de réaction du support : courbe 2 / S
upport response curve: curve 2.
Figure 21 - Tracé de la ligne de cisaillement (6 et 9) / Plotting the shear failure line (6 and 9).
Le calcul de la portance de la voûte armée est fait selon (9). La zone située Calculation of the bearing capacity of the reinforced arch is pursuant to (9). The
entre D=1 et la paroi du tunnel est la zone « loosen » à laquelle est attribuée zone situated between D=1 and the tunnel wall is the ‘loosened’ zone, assigned
une cohésion de 1.5 t/m2 et ϕ=9°, son module est la moyenne de 19 et cohesion of 1.5t/m2 and ϕ=9°; its modulus is the mean of 19 and 47 MPa, i.e.
47 MPa soit 33 MPa. Les caractéristiques équivalentes des zones entre 33 MPa. The equivalent characteristics for the zones between D=1.0 and 0.5, and
D=1.0 et 0.5, de 0.5 et 0.3 seront estimées avec la même approche. 0.5-0.3, are estimated using the same approach.
Le calcul donne : Result of the calculations:
Apport de la voûte armée : Pir =(14+65+61)/5=28 t/m2 Carrying capacity of the reinforced arch: Pir =(14+65+61)/5=28 t/m2
Ou 14,65 et 61 sont les contributions de chaque portion de ligne de cisaille- Where 14.65 and 61 are the contributions of each portion of the shear failure line
ment au travers de chacun des anneaux through each of the rings
Apport des boulons : Pia=17 t/m2 Carrying capacity of the bolts: Pia=17 t/m2
Apport du béton projeté : Pis= 49 t/m2 Carrying capacity of the sprayed concrete: Pis= 49 t/m2
Total : capacité portante PiL= 95 t/m2 Total: Bearing capacity PiL= 95 t/m2
Figure 22 - Détail de la courbe support (courbe 2) / Details of the support curve (curve 2).
Conclusions : curves.
Le tracé de la ligne de rupture par cisaillement montre l’apport dans la Conclusions:
portance de la voûte armée de chacun des anneaux de rocher plus ou moins Plotting the shear failure line reveals the contribution in bearing capacity of the
endommagés. Le début de la ligne au travers de la zone fortement endom- reinforced arch for each of the rock rings, each with their various degrees of
magée (D=1) a un apport minime, alors que l’essentiel de la résistance est damage. The start of the line, through the highly damaged zone (D=1) provides
apporté par les deux autres zones. Ce constat a pour conséquence de per- minimal contribution; most of the strength is provided by the other two zones.
mettre de définir la longueur des boulons requise pour obtenir la résistance The upshot of this observation is that the length of the bolts required to obtain the
recherchée de la voûte armée. design strength of the reinforced arch can be determined.
The second part of this article offers a quick and simple approach to estimating
La deuxième partie de cet article permet par une approche rapide et simple the following:
d’estimer :
a) The possibility of the occurrence of significant deformation exceeding 2%
a) La possibilité de l’occurrence de déformations importantes dépassant strain, a value taken by Hoek & Marinos as representing the threshold of large
2% de déformation relative, valeur considérée par Hoek et Mari- deformation (2).
nos comme étant le seuil de grandes déformations (paragraphe 2). Based on tunnel characteristics that are very simple to obtain (tunnel depth and
A partir de caractéristiques du tunnel, très simples à obtenir (profondeur intrinsic rock strength) and the geological nature of the rock (mi value), strain
du tunnel et résistance intrinsèque du rocher) ainsi que de la nature géo- can be calculated pursuant to the method described in paragraph 1.
logique du rocher (valeur de Mi) il est possible de calculer la déformation
relative selon la méthode décrite au paragraphe 1. b) Lastly, large deformation having been predicted in this manner, the following
paragraphs (3-7) provide a quick method for estimating the amount of support
b) Enfin si de grandes déformations ont ainsi été prévues, les paragraphes to be installed, as well as an approximate value for the deformation that will
suivants (3 à 7) fournissent une méthode rapide pour estimer la quantité appear after installation of support, taking into account damage to the rock
de soutènement à mettre en place et ainsi qu’une valeur approchée de mass.
la déformation apparaissant après la pose du soutènement en tenant In particular, this method allows the length and density of bolting to be
compte de l’endommagement du massif rocheux. defined. t
Cette méthode permet notamment de définir la longueur et la densité du
boulonnage. t
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(1) Engineering Rock Blasting Operations par SUSHI .BHANDARI Université de Jodhpur Indes, A.A Balkena 1997
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(5) HOEKand BROWN (1997). rock mass properties chapter 11
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(8) PANET convergence confinement ENPC
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technique n°54 Janvier 1991
(11) DUNCAN ASCE 1970 Vol 96 Issue 5 pg 1629-1953
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Date et signature
ESPACE SOUTERRAIN/UNDERGROUND SPACE