Vous êtes sur la page 1sur 62

ETUDE DU POSTE DE TRAVAIL

MONTAGE ET DEMONTAGE DE PLANCHERS

1
 Observations réalisées
sur un chantier NORPAC
les 18 - 23 et 25 Mars 2010
 Restitution du travail le 4 mai 2010

2
PRESENTATION DU
POSTE DE TRAVAIL

3
COFFRAGE

4
MONTAGE PLANCHERS

5
DEMONTAGE DES
PLANCHERS

6
7
8
Travail réel et activités réelles
 Assembler les panneaux  Porter les panneaux avec rotation du tronc et
déhanchement important (dimension
 Aller chercher les panneaux panneau: 1220x2500x15)sur un sol
bakélisés encombré

 Se baisser, avec rotation du tronc


 Poser les panneaux  S’abaisser pour mesurer les espaces, se
relever, se courber pour inscrire les cotes sur
(recommencer l’opération selon le panneau, se redresser pour aller chercher
la surface à couvrir) la scie circulaire, s’abaisser pour découper le
panneau avec la scie, se relever avec morceau
  planche, l’ajuster sur le plancher avec le pied,
  Réaliser les finitions  se courber pour planter les clous de fixation,
se relever et renouveler l’ opération

9
Travail réel et activité réelle
 Préparer le coffrage  Déplacer le chariot contenant les étais
 Poser les étais occasionnant tension importante au
niveau du dos si la grue n’est pas
 Mettre en place les primaires et les
disponible
secondaires
 Se déplacer avec l’étai , le redresser,
bras tendus et levés.
 Fixer les étais (travail important du
poignet lors du serrage des ailettes) .
 Piétiner
 Mettre en place des secondaires et des
primaires bras levés et souvent sur la
pointe des pieds .Mouvements
importants poignets

10
 Décoffrage
 Déposer les étais  Dévisser
 12 à 20 coups de marteau/étai

 Tirer l’étai bras levés pour l’enlever et


le déposer sur le mur
 Sur la pointe des pieds utiliser les mains
ou le marteau ou un pied de biche pour
 Récupérer les panneaux bakélisés en
récupérer le panneau.
état et les stocker
 Actionner le poignet, retirer les clous
( le corps est plié parfois et souvent en
 Retirer les clous torsion)
 Planches encombrantes, corps en
flexion latérale, zone encombrée ;
 Déplacer la planche (pour la mise en  Repositionner les étais tous les 1m50;
zone de stockage). les porter, les positionner,visser,
 Remettre l’étai (les laisser en place donner coups de marteau .
pendant une durée de un mois).

11
Formulation des hypothèses

12
Conséquences de l’activité de travail
pour le salarié

13
Evaluation des risques professionnels
Source : INRS ED 840

RISQUES DE CHUTE DE HAUTEUR

RISQUES ET NUISANCES LIES AU


BRUIT
TENSIONS ENTRE
SALARIES-PROBLEME
DE STATUT

Les opérateurs RISQUES LIES A L’ACTIVITE


PHYSIQUE
subissent :
RISQUES DE CHUTE DE
PLAIN-PIED

RISQUES LIES AUX EFFONDREMENTS


ET CHUTES D’OBJETS
14
Risques liés aux effondrements et chutes
d’objets

LORS DU DECOFFRAGE

15
Risques et nuisances liés au bruit
 Activités des salariés lors du décoffrage (cf Film sur diapo
précédente).
 Mesures réalisées : Niveau sonore atteignant 92
décibels,
10 à 12 coups de marteau en moyenne sur chaque ailette
des étais lors du décoffrage.
 Idem lors du coffrage.
 Utilisation de la scie circulaire pour découper les
panneaux lors du montage de plancher : niveau sonore
→ 95 dB

16
Risques
de chute
de plain
pied

 Les sols sont souvent encombrés de matériels (étais, primaires,


secondaires , bastaings …) et des matériels appartenant parfois à
d’autres corps de métier . De plus s’agissant de la construction
d’appartements, l’espace de travail au niveau des balcons est
parfois très exigu.

17
Risques de chute de hauteur
 Les chutes de hauteur sont une cause
importante d’accidents du travail chez les
ouvriers effectuant des coffrages(Source :
INRS)

18
Risques de chute de hauteur

19
Tensions entre collègues :
Problème de statut

 Les deux salariés que nous suivons au


cours de ces journées sont des
intérimaires embauchés par la société
XX sous-traitant de NORPAC .
 NORPAC a obtenu l’accord du maître
d’ouvrage → le client, avant de sous-
traiter avec XX.

20
Quelques rappels au sujet de la sous-traitance
 La sous-traitance permet à un entrepreneur de
faire exécuter par un autre entrepreneur une
partie du marché qu’il a passé avec le maître
d’ouvrage. La sous- traitance peut être
caractérisée par les 3 conditions suivantes :
1. L’exécution par le sous- traitant d’une tâche bien
définie.
2. Une rémunération forfaitaire.
3. Le maintien de l’autorité du sous-traitant sur son
personnel auquel il verse un salaire et dont il assure
l’encadrement, la discipline et la sécurité.
Source : INRS ED 790

21
 Le sous-traitant doit établir son plan
particulier de sécurité pour les chantiers
soumis à l’obligation d’établissement par le
coordonnateur de sécurité.
Ce plan est établi à partir du plan général de
coordination et du plan particulier de l’entreprise
donneur d’ordres qui veillera au respect de leurs
dispositions.
Source : INRS ED 790
Dans ce cas les salariés sont intérimaires d’un
Sous-traitant
22
L’intérimaire, un salarié comme les autres ?
 L’étude des statistiques montre que la fréquence et la
gravité des accidents du travail des intérimaires sont
deux fois plus élevées que celles des salariés
permanents.
→ Une des explications tient au fait que les secteurs qui
ont le plus recours au travail temporaire (BTP,
industrie) sont aussi ceux qui présentent des taux
d’accidents élevés.
 Si le travail temporaire peut être un choix, il est le plus
souvent subi . Pour les personnes les moins
qualifiées l’intérim constitue une étape difficilement
contournable vers un premier emploi.
 Les deux salariés que nous avons suivi font à ce
jour le choix de rester intérimaire . L’un n’a pas de
diplôme, l’autre a un CAP mécanique .

23
L’intérim
Démarche XXX- Société d’intérim
 La réglementation oblige les entreprises ici XXX à
accompagner leur demande d’un descriptif détaillé du
poste à pourvoir : tâches à accomplir, conditions de
travail, risques, mesures de sécurité à mettre en
œuvre ;
 De leur côté , les agences doivent poser toutes les
questions afin d’identifier le professionnel adéquat en
prenant soin de vérifier que celui-ci possède bien les
aptitudes techniques, physiques et médicales
requises ainsi que les notions minimales de
sécurité.
 Source : INRS La lettre d’information février 2010.

24
L’entreprise utilisatrice est ici le sous-traitant XXX

Source : CRAM Aquitaine

25
SUR LE TERRAIN ….
 Il nous est difficile de vérifier si toutes ces
démarches ont été effectuées. Nous ne pouvons
nous baser que sur les dires de personnes, ces
dires pouvant même varier d’un interlocuteur à
l’autre.
 Le visite médicale a été faite (sans restriction
médicale), l’agence d’intérim a formé l’un des
salariés par rapport à la sécurité lors de l’utili-
sation d’un échafaudage.
 XXX met à la disposition des salariés certains
matériels (un lève-plaque… ),et les EPI qu’ils
n’utilisent pas.
 Régulièrement une réunion sécurité est
organisée par la société XXX au sein de
l’entreprise.
26
Sur le terrain : Suite ……..
 Sur le chantier NORPAC :
B et F ont reçu avant d’arriver sur le chantier une
formation à la sécurité.
NORPAC n’a pas à former un sous-traitant à la
sécurité et ne s’engage que pour la sécurité
concernant l’organisation du travail .
Nos deux intérimaires XXXX ne participent à aucune
réunion sécurité, ne viennent pas à l’échauffement
organisé chaque matin, ils peuvent accéder à la base
de vie mais n’y vont pratiquement jamais.
NORPAC impose le port des EPI : casque, chaussures
de sécurité…

27
Sur le terrain : Suite …..
 B..et F..affirment sans cesse : « nous sommes
jeunes, tout va bien ». Leur souci est d’aller
rapidement …
 Ils ne sont pas vraiment intégrés dans l’équipe des
compagnons : différents faits l’ont confirmé un
compagnon leur a dit : « toi de toute façon tu n’es
qu’un intérimaire », quand un outil manque sur le
chantier, systématiquement les compagnons viennent
vers eux pour leur demander s’ils ont emprunté
celui-ci, si l’électricité vient à être coupée, ils sont
accusés en premier lieu !!!

28
Sur le terrain : suite …
 Ils utilisent le matériel fourni par XXX, un temps
d’utilisation de grue leur est « attribué », mais
celui-ci est « réduit » ce qui parfois les retarde dans
leur travail (ils ne sont pas prioritaires) ou les oblige à
porter des charges inadaptées et surtout lourdes.
 En cas d’accident du travail: les statistiques ne
figureront pas pour le BTP mais dans le CTN :
Intérimaire …
 Ils sont bien sûr soumis au même règlement intérieur
que les compagnons (entre autre : interdiction de
consommer de l’alcool sur le chantier).

29
Risques liés à l’activité physique

 Les deux salariés vont poser les planchers et


effectuer les activités de coffrage et décoffrage.
Lors de ces activités, nous avons pu observer :

Postures difficiles

Nombreux déplacements

Manipulations de charges
30
Manipulation de charges

31
Coffrage 80m2

→Chaque étai a une masse de 20 kg, pour 80 m2


50 étais sont en moyenne nécessaires soit 1000 kg

32
Un primaire a une masse de 10Kg et un secondaire 6,5 Kg selon la
taille , 27 primaires sont nécessaires et 50 secondaires soit au total
600Kg pour la réalisation du coffrage.

33
Installation des secondaires

34
Pose planchers
24 panneaux
pour 80 m2
soit 240kg

Utilisation d’une
Scie 7,5 KG

35
Décoffrage 80m2 Étais manipulés deux fois
donc 2000 kg pour 80 m2
Démontage des étais, primaires et
secondaires. Un morceau de panneau se détache

24 Panneaux à manipuler
(1,25x2,5m )
600 kg primaires et soit 240 kg dans des lieux
secondaires souvent exigus et encombrés
36
Tonnage évalué
Par jour

 5 tonnes pour les deux salariés soit 2 tonnes 500


chacun
 12,5 tonnes par semaine par salarié
 60 tonnes par mois par salarié

37
Effets sur la colonne vertébrale

Une charge de 25 kg mal portée équivaut à une pression de


375kg exercée sur les vertèbres

38
Au fur et à mesure des postures
inadaptées..

39
Conséquences pour la santé du salarié

Dans le BTP le
transport manuel de
charges est à l’origine
de 1/3 des accidents
du travail et plus d’un
tiers des journées de
travail perdues avec IT
avec les conséquences
que l’on connait sur le
plan de la santé (mal
de dos).

40
Les causes d’accident du travail
dans le BTP : Source INRS année
2008
Eléments matériels AT-Arrêt % Arrêt AT-IP % IP Décès % Décès
Accidents de plain-pied 28 217 21,8 % 1 628 18,1 % 6 3,9 %
Chutes de hauteur 22 481 17,4 % 2 412 26,7 % 43 27,7 %
Manutentions manuelles 42 672 33,0 % 2 651 29,4 % 7 4,5 %
Masses en mouvement 10 187 7,9 % 527 5,8 % 17 11,0 %
Manutention mécanique 1 197 0,9 % 133 1,5 % 5 3,2 %
Véhicules 2 047 1,6 % 235 2,6 % 22 14,2 %
Machines 4 274 3,3 % 468 5,2 % 1 0,6 %
Engins de terrassement 589 0,5 % 72 0,8 % 7 4,5 %
Outils 12 735 9,9 % 574 6,4 % 0 0,0 %
Appareils divers 1 257 1,0 % 48 0,5 % 2 1,3 %
Electricité 234 0,2 % 37 0,4 % 4 2,6 %
Divers et non classés 3 300 2,6 % 232 2,6 % 41 26,5 %
TOTAL 129 190 100 % 9017 100 % 155 100 %

Les chutes de hauteur sont la principale cause d’accidents graves et de décès dans le secteur du BTP. Les décès résultent
surtout de chutes de toitures, terrasses, verrières et aussi d’échafaudages et coffrages.

41
Mesures de la fréquence cardiaque :

 Avons relevé la fréquence cardiaque d’un salarié lors de


l’opération de décoffrage .
 Salarié commence à dévisser les ailettes : 90 pulsations /min
 Salarié en cours d’opération de décoffrage : 116pulsations
/min (manutention , dévissage, coups marteau…)
 La mesure n’a pu être réalisée au repos complet . Toutefois nous
notons une fréquence cardiaque élevée pour un jeune salarié ce
qui traduit la pénibilité du travail .
 Un arrêté du code du travail stipule que la fréquence
cardiaque moyenne au travail ne doit pas dépasser de 30
pulsations/min la fréquence cardiaque maximale au repos et
que la fréquence maxi inf 130 pulsations/min

42
Postures difficiles
Position Lors de la pose La position courbée
courbée angle de planchers et peut provoquer des
sup à 45 ° ou à du décoffrage lésions de la colonne
genoux (clous retirés) vertébrale. La
position à genoux
provoque
détérioration des
articulations

Position courbée ou
à genoux

43
Postures
difficiles
Bras levés Pose des étais , La posture
(mains au dessus des primaires et bras levé
des épaules ) des secondaires augmente la
avec port fréquence
d’outils pour cardiaque .
s’aider Elle
augmente
De plus la l’imprécision
personne du geste qui
travaille sur la est un
pointe des pieds facteur
d’accident

44
Postures difficiles

Torsion latérale du tronc Pose planchers et port des La torsion latérale


panneaux entraine des lésions au
niveau de la colonne
vertébrale

45
Postures difficiles

Prise de la charge au Prise des étais pose des Postures courbées et bras
dessous de 60 cm et primaires et secondaires en l’air qui conduisent à
dépose de la charge au des positions pénibles et
dessus de 1 m génératrices d’accidents

Photo

46
Postures difficiles
Travail avec poignet cassé, Vissage des ailettes des Ces positions favorisent
main serrée avec rotation étais (60 par jour)avec ou l’apparition des TMS
avant bras sans marteau (10 coups de (coude , poignet , épaule)
marteau en moyenne par
ailette)et dévissage (120
manipulations )

47
Mesures de prévention
envisageables
Au niveau du poste observé
Montage/démontage de planchers

48
Utilisation du lève-plaques
 Si le décoffrage est
fait à la main
 Pas de sécurité lors de la
phase de décoffrage du
contre-plaqué→ la plaque
peut se détacher du
plafond à tout moment
lorsque les étais sont
enlevés car elle n’est plus
soutenue.
 Ils n’ont utilisé le lève
plaque qu’au rez de
chaussée (hauteur plafond)

Arguments avancés: Perte de temps et


encombrement des sols
49
50 Le temps est-il un argument suffisant ???
Les avantages du lève- plaque
51
Utilisation d’un podium 2 marches

L’utilisation de
ce matériel
permettrait
d’éviter de
travailler sur la
pointe des pieds
et d’être à la
hauteur, lors de
la pose des
primaires et
secondaires.

52
Les étais utilisés par le sous traitant XXX

Il s’agit du matériel « superdeck ».


53
Comparaison matériel utilisé « superdeck- XXX » et
nouveau matériel « superdeck plus » – XXXX Harsco
 Matériel utilisé sur ce chantier :

Nouveau matériel superdeck plus léger


54
Avoir du matériel moins lourd et plus facile à
manipuler
 Il existe des étais
nécessitant moins de Il est possible d’avoir du matériel
moins lourd. Sur le marché existent
manipulations au montage des étais de 17 kg supportant la même
et démontage et plus charge.
De même existent des panneaux
légers ( Soc Péri) bakelisés plus petits, donc moins
encombrants. (dia 9)

55
Pour simplifier l’opération de coffrage : utilisation
de panneaux Gridflex- Soc. Péri
Les éléments GRIDFLEX sont
très légers et peuvent être
déplacés à la main. L'élément de
200 x 100 cm ne pèse que 9,9
kg/m². Nos deux intérimaires
utilisent le matériel fourni par
leur entreprise, celui-ci est
beaucoup plus lourd.
Nos 2 salariés ont déjà testé le système de panneaux
gridflex, mais ils pensent qu’il n’y a pas de gain de temps
car les finitions sont plus difficiles à réaliser. Mais ils sont
conscients que c’est un peu plus léger !
56
Gridflex coffrage dalles avec
système modulaire par panneaux

La possibilité de changer le sens de


coffrage permet de réduire au Une fois le montage effectué par
minimum les compensations et de le bas, le panneau fermé est
s'adapter à n'importe quelle accessible en toute sécurité
configuration avec un maximum pour la pose du
d'éléments standards. contreplaqué(plus petit dans ce
57 cas )
Comment déplacer le chariot portant
les étais quand la grue n’est pas libre?

 Avoir un chariot à roulettes leur permettrait de


pouvoir bouger le matériel plus facilement quand
la grue n’est pas disponible ! Mais attention les
différents espaces sont très vite encombrés, la
grue reste la meilleure solution pour déplacer ce
matériel encombrant et lourd.
Il serait donc nécessaire de prévoir :
 D’augmenter le temps de mise à disposition de
la grue.

58
Sensibiliser les salariés à leur santé

 Apprendre les bons gestes pour soulever, porter,


déplacer des objets, et mettre en application les
recommandations pour le port de charges.

Source : OPPBTP
59
Réduire les tensions liées à leur
statut d’intérimaire
 Quelques principes simples permettraient à B
et F , intérimaires de se sentir mieux intégrés
à l’équipe NORPAC.
Participation à l’échauffement du matin
Participation au quart d’heure sécurité le
mardi matin avec les autres compagnons
Prévoir plus d’échanges entre chefs équipe
NORPAC et XXXX .
Davantage de présence dans la base de vie

60
REMERCIEMENTS
 Nous tenons à remercier l’entreprise
NORPAC et son personnel grâce auxquels
nous avons pu réaliser ce travail
d’observation .
 Nous voulons remercier également les 2
compagnons qui ont répondu toujours
volontiers à nos questions .

61
Réalisation :
 Christelle Lorthios Professeur Prévention Santé
Environnement au LP La Peupleraie Sallaumines
 Catherine Barbeaux Professeur Prévention Santé
Environnement au LP Sonia Delaunay Lomme

62

Vous aimerez peut-être aussi