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par
Nicolas FILIPPI
Je tiens à remercier Monsieur le professeur Cyril Bloch pour m’avoir permis d’intégrer
le Master 2 Droit des transports terrestres, ainsi que tous les intervenants pour la
qualité de leurs enseignements.
3
Sommaire
Partie 1. La fonction du prix du transport terrestre de marchandises. ........................ 6
Titre 1 : Approche socio-économique du prix du transport terrestre de
marchandises. ......................................................................................................... 8
Chapitre 1 : Prix, marché et conjoncture. ............................................................. 9
Chapitre 2 : Influence des pouvoirs publics sur la détermination du prix du
transport. ............................................................................................................ 17
Titre 2 : Le prix, élément essentiel du contrat de transport de marchandises. ...... 25
Chapitre 1 : Le régime juridique du contrat de transport. ................................... 26
Chapitre 2 : La validité du contrat. ..................................................................... 38
Partie 2 : La détermination du prix du transport terrestre de marchandises. ............ 46
Titre 1 : La négociation du prix. ............................................................................. 48
Chapitre 1 : La fin des prix imposés. .................................................................. 48
Chapitre 2 : La construction du prix.................................................................... 53
Titre 2 : Modification et inexécution du contrat de transport. ................................. 59
Chapitre 1 : Modification du contrat et révision du prix....................................... 60
Chapitre 2 : Le sort du prix du transport en cas d’inexécution. .......................... 65
4
Introduction
Pour autant la volonté des parties n’est pas totale lorsqu’il s’agit de déterminer
le prix du transport. Des contraintes conjoncturelles et législatives la restreignent ou
l’encadrent. En effet la puissance publique ne permet pas aux parties de construire
un prix sans respecter certaines règles et pose des barrières qui visent à les protéger
ou à protéger le marché.
Dans cette optique, nous aborderons la fonction du prix dans une première
partie, puis sa détermination dans une seconde partie.
5
Partie 1. La fonction du prix du transport terrestre de
marchandises.
1 ère
C. Paulin, Droit des transports, LITEC, 1 éd. 2005, p.191.
6
l’offre ou sur la demande de transport, tels que la variation du volume des échanges
de marchandises (pénalisé ces dernières années par le contexte économique
morose et le taux de croissance en berne en France ou plus généralement au sein
de l’Union européenne) ou encore les nouvelles méthodes d’optimisation de la
supply chain développées par les industriels. La montée en puissance de l’écologie
dans notre société ainsi que la mode du transport respectueux de l’environnement
sont déjà, comme nous le verrons, des éléments qui pèsent sur la détermination du
prix du transport et qui peuvent provoquer l’incompréhension des professionnels du
secteur face à certaines mesures prises au nom d’un transport plus propre. Les
transporteurs routiers seront quant à eux particulièrement attentifs à la hausse (et
parfois la baisse) du cours du pétrole.
2
Voir Chiffres clés du transport, édition 2012, p.11, publié par le Ministère de l’Ecologie, du
Développement durable, des Transports et du Logement, consultable à l’adresse :
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rep_transports_2012.pdf
7
de crise économique. Certaines mesures voulues par le nouveau gouvernement
inquiètent et démontrent l’incapacité de la France à évoluer, s’adapter, et à proposer
des mesures efficaces et innovantes.
3
B. Barbedette, « Compétitivité des entreprises : TLF alerte les 577 députés. », L’officiel des
transporteurs, n°2653, 13/07/12, p.10.
8
légales ou économiques que chaque partie doit prendre en compte, en particulier le
transporteur. Nous verrons que cet encadrement de la volonté des parties est
particulièrement contraignant dans la tarification des prestations du transporteur
routier, ne laissant espérer que de faibles marges. Pour autant l’évolution des prix est
plus stable dans ce secteur que dans tous les autres.
9
A. Conjoncture économique.
B. Le coût du transport.
4
« Au premier trimestre 2012, les transports terrestres intérieurs de marchandises diminuent encore en tonnes-
km mais moins fortement qu’au dernier trimestre 2011 (- 1,7 % après - 4,7 %) dans un contexte de stabilité de
l’activité en France (+ 0,0 % pour le PIB après + 0,1 % au quatrième trimestre 2011), accompagné d’un recul de
la production manufacturière (- 0,8 % après + 0,3 % au dernier trimestre 2011). Cette baisse est sensible dans
toutes les branches. » Extrait de La conjoncture des transports au premier trimestre 2012, n°338, juillet 2012,
publié par le Commissariat général au développement durable, consultable à l’adresse :
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/publications/p/1941/873/conjoncture-transports-premier-
trimestre-2012.html
5
Voir le rapport complet du Commissariat général au développement durable à l’adresse :
http://www.wk-transport-logistique.fr/outils/upload/indices-prix-transport-fret-entreposage-1er-trim-
2012.pdf
6
M. Tilche, « Comment tarifier ses transports ? », BTL n°2654, 1996.
10
Cependant, un tel raisonnement ne s’avère pas toujours exact, en ce qu’il ne tient
notamment pas compte du mode de transport utilisé.
7
« Le caractère non stockable du transport et la multiplicité des entreprises artisanales du secteur
entrainent l’existence quasi-permanente d’une offre excédentaire. » P. Darrot, « La concurrence dans
les transports routiers de marchandises », Economie et statistiques, n°40, décembre 1972, p.9.
8
«Le transport n’est pas nécessairement rapide, mais il doit être absolument fiable (…)» I. Bon-
ère
Garcin, Droit des transports, Dalloz, Précis, 1 édition, 2010, p.19 §34.
11
c’est le cas dans la conjoncture actuelle, comme nous l’avons vu précédemment.
Cette variation reflète, en partie, la répercussion des coûts assumés par le
transporteur sur le prix du transport et peut mettre en danger le donneur d’ordre9
dans l’hypothèse d’une dégradation non négligeable de sa marge.
9
« N’oublions pas, en effet, que le vendeur franco établit ses prix de vente en fonction du coût du
transport et que, par temps de faible marge, une majoration impromptue de ce coût peut l’amener à
travailler à perte.» B. Kerguelen-Neyrolles et L. Garcia-Campillon, Lamy Transport Tome 1, Editions
Lamy, 2012, p.202.
10
Lettre de TLF aux 577 députés, Communiqué TLF juillet 2012, consultable à l’adresse :
http://www.truckeditions.com/Lettre-de-TLF-aux-577-deputes.html
12
transporteur11. On constate que deux postes de charges se dégagent et constituent
plus de la moitié du prix de revient, qu’il s’agisse d’un transport courte ou longue
distance : le carburant et le conducteur. Cependant le poste carburant est plus
important dans le transport longue distance et inversement pour le transport courte
distance. La nature des prestations effectuées au cours de ces deux types de
transport explique en partie une telle différence : un transport régional, plus propice à
la messagerie, entraine souvent des coûts supplémentaires tels que des prestations
de manutention ou des coûts d’organisation et de planification des tournées, tandis
que le poste carburant ne varie pas.
11
Voir Annexe 1.
12
Voir l’article 5-2 du décret n°83-40, du 26 janvier 1983, relatif à la durée du travail dans les
entreprises de transport routier de marchandises, dit décret Fiterman.
13
L’analyse de ces indices et des différences de répartition des coûts révèlent
que le prix n’a pas la même fonction pour le transporteur si l’on envisage une
distinction entre transport de lots et messagerie. Dans le premier cas, le transporteur
doit appréhender l’opération de transport dans son ensemble, il s’agit alors pour lui
de prendre en compte l’opération aller aussi bien que l’opération retour et les frais s’y
afférant, là où l’expressiste mise avant tout sur l’optimisation de sa tournée et doit
structurer son prix en fonction des opérations de gestion et de manutention voire de
stockage.
RFF fixe chaque année les tarifs liés à l’utilisation de ces sillons dans le
document de référence du réseau. Ces tarifs correspondent, en matière de fret, à
deux redevances déterminées de manière à être « égales au coût directement
imputable à l’exploitation du service ferroviaire » conformément à l’article 7.3 de la
directive 2001/14/CE.
14
Il s’agit en premier lieu de la redevance de circulation, qui vise à couvrir les
coûts de maintenance et d’utilisation du réseau générés par l’entreprise ferroviaire en
fonction de son trafic, c’est-à-dire de la ligne qu’elle utilise, du nombre de kilomètres
parcourus et du type de train qu’elle exploite. Cette redevance constitue un coût
variable pour le gestionnaire d’infrastructure, mais afin d’éviter des variations
disproportionnées ce dernier doit les proposer sous forme de moyennes.
RFF estime ainsi que ces redevances ont conduit les entreprises ferroviaires à
s’acquitter en 2012 d’un péage moyen de 1,7€ par kilomètre au titre des prestations
minimales.14
13
Article 8.1 de la directive 2001/14/CE concernant la répartition des capacités d’infrastructure
ferroviaire, la tarification de l’infrastructure ferroviaire et la certification en matière de sécurité : « Un
État membre peut, afin de procéder au recouvrement total des coûts encourus par le gestionnaire de
l'infrastructure et, si le marché s'y prête, percevoir des majorations (…) »
14
Voir Document de référence du réseau ferré national, Chapitre 6 - tarification, p.76, n°6.1.2 :
Dispositions spécifiques au fret ferroviaire, disponible sur www.rff.fr
15
entreprises ferroviaires de solliciter ces derniers afin d’externaliser la maintenance du
matériel roulant. Cette alternative offre un avantage certain pour l’opérateur qui peut
ainsi réduire les coûts liés à la rémunération du personnel d’entretien ou ceux liés
aux locaux et engins dédiés à la maintenance. En externalisant une partie de ce
poste de dépenses, le prestataire peut espérer, là encore, pouvoir rendre le prix de
revient du transport plus malléable.
15
« Tout transporteur est en effet disposé à accepter un fret de retour à un prix inférieur à son prix de
revient si celui-ci est déjà couvert par le montant de la transaction sur l’aller. Le chargeur optant pour
la prestation la moins coûteuse retiendra le transporteur recherchant un fret de retour qui, grâce au
mécanisme de subvention croisée, proposera un « prix prédateur » en dessous de son prix de revient
du seul trajet de retour. Autrement dit, le transporteur fait supporter au premier chargeur une partie du
coût du transport réalisé pour le deuxième chargeur. » M. Fischman et E. Lendjel, « Les coûts de
transaction dans le transport fluvial de marchandises : enseignements et préconisations pour
développer l’affrètement au voyage », 4 pages, Programme de recherche FLUIDE, Agence Nationale
de la Recherche, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Centre d’Economie de la Sorbonne, CNRS,
2010, p.3.
16
Les auteurs précédemment cités préconisent ainsi de développer deux éléments : évincer d’une
part les intermédiaires en incitant les transporteurs à utiliser une bourse de fret en ligne afin de
16
Comme nous l’avons vu, les spécificités de chaque mode de transport
présentent à la fois des avantages mais sont surtout corrélativement la source de
contraintes, ou encore de coûts, que le transporteur doit répercuter sur prix et donc
sur le chargeur. La maîtrise du prix de revient du transport est donc un élément
crucial pour le transporteur qui doit, dans un environnement très concurrentiel,
trouver des solutions pour diminuer ses coûts et se démarquer de ses concurrents en
proposant un prix plus attractif pour une prestation de qualité sans enfreindre la loi
(notamment les dispositions du droit de la concurrence). Cette démarche est loin
d’être aisée tant les contraintes sont nombreuses. Certaines sont intrinsèques au
secteur et au moyen de transport (carburant, infrastructure, complexité de l’accès au
marché, etc.), d’autres sont directement liées à la politique des pouvoirs publics en
matière de transport ou plus généralement dans tous les autres secteurs de
l’économie.
négocier directement les contrats, créer un organisme de référencement et un outil d’aide au calcul
des prix d’autre part, pour faciliter la détermination du prix, à l’image du CNR en transport routier.
17
R. Carayol, « La négociation du prix dans le transport routier de marchandises », Revue de droit
des transports n°11, novembre 2008, p.45.
17
Ce pourrait être le cas avec l’autorisation, en 2013, du passage du poids total
roulant autorisé de 40 à 44 tonnes. Les professionnels18 estiment en effet que les
conséquences de la mesure sur le prix du transport sont relativement incertaines
mais que la différence entre le gain de productivité et le surcoût de production devrait
tendre à une baisse du coût de production du transport. Trois hypothèses sont
envisagées :
- Les gains de productivité entrainent une baisse du prix des transports qui
profite exclusivement aux chargeurs, les transporteurs subissant une
baisse du chiffre d’affaire.
- Les prix ne changent pas et la hausse de la capacité d’emport (de l’ordre
de 16%) devient bénéfique aux transporteurs.
- Les gains profitent à la fois aux chargeurs et aux transporteurs qui s’en
partagent les effets par une amélioration des marges et une baisse plus ou
moins marquée du prix du transport.
En tout état de cause, tous les acteurs s’accordent à dire que dans le contexte
économique actuel, la mise en place du 44 tonnes est une erreur dans la mesure où
elle ne fera qu’accentuer la surcapacité de l’offre sur le marché et tirera les prix vers
le bas, réduisant ainsi les marges déjà très faibles des transporteurs routiers.
18
Voir « Le 44 tonnes. Rapport de synthèse sous forme de compte-rendu des travaux du Groupe
marchandises du CNT », Conseil national des transports, mai 2009, disponible à l’adresse :
www.cnt.fr
18
Section 1 : Une fiscalité contraignante.
L’Union européenne a pris conscience des écarts existant entre les différents
états membres en matière de fiscalité dans le domaine des transports et a engagé un
mouvement d’harmonisation afin d’équilibrer la concurrence entre transporteurs
européens. Dans cette optique, deux directives ont été adoptées en matière de
transport routier de marchandises :
Ces directives trouvent un écho en France en s’appliquant aux deux taxes qui
constituent la spécificité de la fiscalité à laquelle les entreprises de transport routier
de marchandises sont soumises, à savoir la taxe intérieure de consommation sur les
produits énergétiques (TICPE) et la taxe spéciale sur certains véhicules routiers
(TSVR).
A. Charges structurelles.
a. La TICPE.
19
« La fiscalité du transport routier de marchandises en 2012 », Direction générale des infrastructures,
des transports et de la mer, mars 2012, consultable à l’adresse : http://www.developpement-
durable.gouv.fr/IMG/pdf/Fiscalite_TRM_2012.pdf
19
Dans un souci d’harmonisation, la directive fixe un taux de taxation minimum
par les états membres du gazole à usage professionnel. Ce taux minimum est de
39,19€/hl en France. Les entreprises de transport routier de marchandises ont droit
au remboursement d’une fraction de la TICPE. Cette fraction est fixée en 2011 à un
montant forfaitaire de 4,51€/hl.
b. La TSVR.
20
Comme pour toutes les autres charges qui pèsent sur ses prestations, le
transporteur est tenu de couvrir le montant de cette taxe dans le prix du transport.
L’article L3222-3 du Code des transports précise que « le prix du transport est
majoré de plein droit des taxes prévues aux articles 269 à 283 quater et 285 septies
du code des douanes supportées par l’entreprise pour la réalisation de l’opération de
transport. » C’est donc au final sur le chargeur qu’est répercutée l’écotaxe. Ce
mécanisme de répercussion à longtemps été au centre des discussions entre le
gouvernement et les représentants de la profession. Dans sa version définitive, le
décret n°2012-670 du 4 mai 2012 relatif aux modalités de majoration du prix du
transport liée à l’instauration de la taxe alsacienne et de la taxe nationale sur les
véhicules de transport de marchandises envisage trois cas. Dans l’hypothèse d’un
donneur d’ordre unique, la majoration du prix correspond au montant de la taxe.
Dans le cas du groupage, la majoration est forfaitaire et correspond à un barème fixé
par un arrêté ministériel. Enfin dans tous les autres cas, c’est au transporteur de fixer
lui-même le montant de cette majoration.
20
« L’anticipation de différentes mesures comme l’écotaxe poids lourds et l’autorisation du 44 tonnes,
attendues pour 2013, interfèrent déjà dans certaines négociations tarifaires. » Les coûts du TRM –
Quelles perspectives pour 2012 ? CNR, décembre 2011, p.1
21
« Politiquement très correcte, cette approche a cependant une faille. Elle suppose que la demande
de transport de marchandise pourra se porter massivement sur d’autres modes à moyen terme. Mais
il n’existera jamais en France, comme en Europe, de véritable alternative au TRM pour effectuer le
même travail. » L. Battais, « Prix du transport : le routier résiste, l’overseas plonge. », Transports
er
actualités – n°936/937, du 19 mars au 1 avril 2010, p.24
21
avait pour but d’exonérer de l’impôt sur le revenu les heures supplémentaires
effectuées par les salariés et permettait aux employeurs de ne pas payer de charges
sociales sur ces mêmes heures. Jugée peu efficace et coûteuse pour l’Etat, cette
mesure (et la quasi-totalité de la loi TEPA) a été abrogée par la loi de finances
rectificatives du 16 août 2012, sauf pour les entreprises de moins de vingt salariés.
22
faible compétitivité des entreprises françaises à l’international résulte des écarts
existant entre les réglementations des différents pays membres de l’Union en matière
sociale, ce qui pose un problème d’harmonisation.
22
Disponible à l’adresse : http://www.cnr.fr/Publications-CNR/Le-TRM-Polonais-Etude
23
Réduire la part des cotisations sociales permettrait d’améliorer le prix de revient du
transport français et de proposer un prix plus compétitif.
B. La libéralisation du cabotage.
24
devrait se poursuivre à partir de 2014. Pour faire en sorte que les entreprises
françaises soient compétitives et proposent un prix et une prestation plus proches du
standard européen, et à défaut d’une réelle harmonisation des conditions de travail
des transporteurs communautaires, l’Etat français n’aura d’autre choix que de
s’adapter, sans quoi les techniques de la défiscalisation à l’étranger prendront de
l’ampleur.
Ce régime est dans l’absolu très encadré, sans pour autant que des sanctions
soient prévues en cas de non-conformité du prix. Cet encadrement du prix du
transport de marchandises s’explique par des considérations structurelles liées au
marché et à l’activité de transport. En effet, la situation des transporteurs, sur des
marchés plus ou moins concurrentiels, requiert l’intervention de la puissance
25
publique et la mise en place de barrières pour deux raisons : ordonner le marché et
protéger les acteurs.
Protéger les acteurs ensuite, par le biais de dispositions plus favorables que
celles du droit commun, telles que le mécanisme de l’action dite directe de l’article
L132-8 du Code de commerce, le privilège du transporteur de l’article L133-7 du
même code, ou encore le paiement à 30 jours dans le transport routier. Ces
dispositions, parmi d’autres, relatives au prix du transport sont le signe de la situation
de faiblesse du transporteur et de la précarité économique dans laquelle il se trouve.
Pour répondre à cette question nous reviendrons dans un premier chapitre sur
la qualification juridique du contrat de transport avant d’envisager dans un second
chapitre la validité du contrat.
1° Le louage de service ;
26
2° Celui des voituriers, tant par terre que par eau, qui se chargent du transport
des personnes et des marchandises ;
23
« (…) et même si le terme chemin de fer n’apparaissait pas en toutes lettres, on admettait cette
assimilation grâce à la notion de voiturier public » I. Bon-Garcin, op. cit. p.367 §392.
24
Disponibles à l’adresse : www.fret.sncf.com
27
A. Le contrat d’entreprise.
a. Définition.
25
A. Benabent, JurisClasseur Contrats – Distribution, Lexis-Nexis, fasc. 425 : Contrat d’entreprise,
2012, §9, al.2.
28
ne pas prendre exclusivement la forme d’une somme d’argent, cependant toute autre
forme de contrepartie risque potentiellement de se heurter à une requalification du
contrat.
- En premier lieu, le montant peut être fixé par avance, de manière forfaitaire,
ce qui implique que les contours de la prestation à accomplir soient délimités avant
son exécution.
- Enfin, les parties peuvent décider de fixer le montant par voie de référence
en s’appuyant sur des éléments extérieurs comme un indice, un barème
professionnel ou encore l’avis d’une tierce partie. Cependant cette technique peut se
heurter aux contraintes du droit de la concurrence ou aux principes déontologiques
de certaines professions.
B. Enjeux de la qualification.
29
précédemment, tout en leur donnant une portée différente, parfois plus
contraignante, ce qui nécessite de la part des contractants une parfaite
connaissance des obligations auxquelles ils s’engagent. Au droit commun s’ajoutent
certaines règles très strictes telles que la forclusion de l’article L133-3 du Code de
commerce ou encore la prescription annale de l’article L133-6 du même code. En
termes de rémunération, que nous désignons par l’expression de prix du transport,
les contraintes qui pèsent sur le donneur d’ordre n’ont d’égale que la gravité des
obligations qui pèse sur le transporteur.
a. Obligations du transporteur.
Il est garant des avaries autres que celles qui proviennent du vice propre de la
chose ou de la force majeure. (…) »
27
Voir respectivement les articles 7 du contrat type général routier, 10 des conditions générales de
vente et de transport de la SNCF et 7 du contrat type au voyage.
30
Ce texte est d’ordre public. Il met à la charge du transporteur une obligation de
résultat qui fait peser sur lui une présomption de responsabilité des dommages
causés à la marchandise dont il ne peut s’exonérer qu’en invoquant la force majeure,
le vice propre de la marchandise ou la faute du chargeur.
Comme nous l’avons vu, le contrat d’entreprise est un contrat à titre onéreux.
Le contrat de transport étant un contrat d’entreprise, l’obligation du transporteur
trouve logiquement comme contrepartie le paiement d’un prix. C’est l’obligation
principale du donneur d’ordre.
De surcroît cette obligation est d’autant plus justifiée que le risque qui pèse sur
le transporteur est grave. Celui-ci peut voir sa responsabilité engagée très
facilement, quand bien même la plupart des contrats de transport (tous modes
confondus) comportent des limitations de responsabilité et que l’introduction de la
faute inexcusable à l’article L133-8 du Code de commerce semble plus contraignante
à mettre en œuvre par le demandeur que la faute lourde. Les conséquences
financières de la réparation intégrale d’un préjudice subi par l’ayant droit de la
marchandise peuvent se révéler désastreuses pour le transporteur, menaçant la
pérennité de son entreprise. Ce risque justifie d’avantage l’existence d’une
rémunération.
Afin de rééquilibrer les rapports entre les parties, le prix du transport fait l’objet
de mesures protectrices envers le transporteur, que ce soit par rapport à sa
détermination puisque comme nous le verrons la loi énumère précisément les
31
prestations qui doivent faire l’objet d’une rémunération, ou par rapport à son
paiement avec, entre autre, le mécanisme de l’article L132-8 du Code de commerce,
qui démontre bien que le contrat de transport, en ce qu’il est régi par des dispositions
très spécifiques, s’éloigne de la théorie générale du contrat d’entreprise.
Tous les points abordés plus haut impliquent l’existence d’une juste
rémunération pour le transporteur. Toutefois plus le marché est concurrentiel, plus la
tendance est à la baisse du prix du transport, voire à l’utilisation de pratiques
interdites et dangereuses comme la surcharge, le dépassement des temps de
conduite et de repos ou les infractions au Code de la route. L’encadrement de la
volonté contractuelle des parties en matière de prix a donc au moins trois buts :
protéger la concurrence, assurer au transporteur une juste rémunération en
contrepartie de sa prestation et prohiber les pratiques tarifaires qui pourraient mettre
en danger la sécurité du transport.
32
a. La prohibition des transports à perte.
33
enrichissement du donneur d’ordre au détriment du transporteur. Cette solution est
rejetée par certains auteurs28.
Mais pour les cocontractants, l’enjeu principal d’un prix, tel qu’il est visé par
cette disposition, est la rapidité du transport. Il s’agit d’éviter que le transporteur ne
soit tenté de sacrifier sa sécurité et celle des tiers à la célérité de sa prestation et au
gain financier envisagé, en commettant des dépassements de vitesse autorisée ou
en ne respectant pas la législation sociale, relative au temps et aux conditions de
travail ainsi qu’aux temps de conduite et de repos obligatoires.
Or, la célérité est un des enjeux du transport, a fortiori pour les expressistes.
En effet, d’une part, tous les transporteurs sont soumis à des obligations de
ponctualité et d’efficacité vis-à-vis de leur client, c’est notamment le cas dans les
relations de longue durée dans lesquelles le donneur d’ordre stipule, dans le contrat
28
« Une telle sanction se révèle particulièrement dissuasive, puisqu’elle aboutit à ce que le transport
de la marchandise s’effectue aux risques du remettant et non du transporteur (…). Méconnue, cette
règle n’est cependant pas appliquée. » C. Paulin, op. cit. p.235-236, §455 – « Ces mécanismes
relèvent de ce que l’on appelle les « quasi-contrats ». Ils n’ont donc pas leur place quand il y a un vrai
contrat (de transport ou de commission) soumis à ses règles propres. » M. Tilche, « Prix de transport -
Des hauts et des bas… », BTL n°3291, 2009, p.624.
34
ou le cahier des charges, une clause prévoyant un système de calcul de ponctualité
du transporteur au moyen d’un ratio nombre de retards / nombre total de transports,
et n’admet en général qu’un faible taux de retard (de l’ordre de 5%). Une telle
contrainte trouve en contrepartie un prix qui encourage le transporteur à respecter
ses engagements. D’autre part, pour les transporteurs spécialisés dans le transport
rapide, le supplément de prix payé par le chargeur ne constitue-t-il pas une
rémunération illicite au sens de l’article L1311-4 du Code des transports ?
c. Prix discriminatoires.
29
« (…) le remerciement peut prendre la forme d’un supplément de prix, compte tenu « de la qualité
de la prestation rendue » comme le disent ingénument les contrats types (article 17 : rémunération).
Bordé par ces références, le chargeur n’a pas grand-chose à craindre. Nul ne se plaindra de
l’avantage reçu sauf s’il vient à être connu et à faire des envieux. » M. Tilche, « Prime au rendement –
Soyez prudents … », BTL n°3361, 2011, p.227.
35
En effet, avant son entrée en vigueur, le prestataire pouvait voir sa
responsabilité civile engagée s’il pratiquait des prix discriminatoires, c’est-à-dire des
prix ne figurant pas dans ses conditions générales de service et de nature à
avantager certains de ses clients. Cette règle était un frein à la libre détermination du
prix par les parties et pesait notamment sur les transporteurs. La loi LME a supprimé
cette contrainte et a réhabilité les discriminations concurrentielles30. Désormais tout
prestataire peut accorder des conditions particulières, notamment en matière de prix,
à n’importe lequel de ses clients, sans distinction de catégorie. En outre « la
discrimination n’est plus condamnable en tant que telle. Elle peut toutefois être
sanctionnée lorsqu’elle est abusive et notamment lorsqu’elle aboutit à un
déséquilibre significatif dans les droits et les obligations des parties (…) ou encore
lorsqu’elle résulte d’une entente ou d’un abus de position dominante. »31
B. Dispositions spécifiques.
30
Article L441-6 alinéa 7 : « Tout producteur, prestataire de services, grossiste ou importateur peut
convenir avec un acheteur de produits ou demandeur de prestation de services de conditions
particulières de vente qui ne sont pas soumises à l’obligation de communication prescrite au premier
alinéa. »
31
« Le revue fiduciaire », Hors-série 2011-1, mai 2011, p.8, §8
36
a. Transports routiers.
C’est la loi du 1er février 1995, déjà évoquée, qui a posé les bases de la
détermination du prix du transport routier de marchandises. L’article 24 de la loi,
codifié à l’article L3221-2 du Code des transports, énumère de manière très précise
quels sont les éléments à prendre en compte afin de fixer le prix du transport. Ils sont
au nombre de cinq :
L’article L3242-2 du Code des transports, qui reprend la loi, prévoit une
amende de 90 000€ pour le transporteur qui propose un prix abusivement bas, qui
ne permettrait pas de couvrir les charges liées à sa prestation.
b. Transports fluviaux.
Comme pour les transports routiers, le Code des transports tente d’énumérer
les charges que doit couvrir le prix du transport ainsi que ses modalités de
détermination en fonction du contrat choisi, puisqu’en matière de transport fluvial
l’article L4451-1 met à disposition des cocontractants trois instruments : le contrat à
temps, le contrat au tonnage et le contrat de voyage (également appelé convention
37
d’affrètement). Nous aborderons plus tard les spécificités de chaque contrat, et ce
que cela implique pour la rémunération du transport. Mais on peut d’ores et déjà
appréhender le caractère particulier du transport fluvial en raison de sa parenté avec
le transport maritime, auquel il emprunte certains termes, tels que le connaissement,
l’affrètement, ou encore les surestaries, même si il est considéré comme un transport
terrestre.
c. Respect de la réglementation.
32
« Sa précision est (…) remarquable tant le texte prend soin de citer l’ensemble des postes de
charges qui grèvent la prestation de transport » I. Bon-Garcin, op. cit. p.342, §350.
33
« Le mécanisme institué par la loi parait bien utopique : les documents de transport se trouvent
bien souvent réduits à une simple lettre de voiture et l’on imagine mal une telle multiplication de
documents pour une activité qui, par hypothèse, engendre un volume considérable d’envois. » C.
Paulin, op.cit. p.239, §465.
38
négociation de son montant. La nature dirigiste et la place prépondérante de cette
réglementation, ainsi que les peines encourues par les parties qui y
contreviendraient, sont révélatrices de l’importance du prix dans le contrat de
transport. Pour autant, le débiteur et le montant du prix doivent-ils être déterminés
avant l’exécution du contrat ? Ces éléments sont-ils déterminants de la validité du
contrat ? La question peut se poser car en pratique le contrat de transport est
souvent imprécis et l’activité de transport en elle-même est soumise à de nombreux
aléas qui rendent difficile l’identification exacte des parties ou le montant exact du
prix du transport avant que l’opération ne soit entièrement achevée, en particulier
dans le cadre de contrats longue durée. Nous verrons dans une première section à
qui incombe le paiement du prix, puis nous considérerons la validité du contrat au
regard du prix indéterminé dans une seconde section.
A. Le débiteur du prix.
Trois hypothèses sont envisageables, les deux premières sont prévues dans
les contrats types routier et fluviaux34, la dernière est d’origine jurisprudentielle.
34
Voir article 18.1 du contrat type général et article 16 du contrat type au voyage.
39
a. Port payé.
Le transport s’effectue en port payé lorsque le prix est réglé par le chargeur, a
priori au moment de la remise de la marchandise ou pendant l’exécution de la
prestation.
b. Port dû.
Le transport est dit en port dû lorsque c’est le destinataire qui doit s’acquitter
du prix du transport, au moment de la livraison.
c. Débiteur inconnu.
Expressément prévues par les contrats types routiers ou fluviaux, les notions
de port payé ou port dû ne sont pas prévues par les conditions générales de vente et
de transport de la SNCF, qui se contentent de mentionner à l’article 4.2 le moment
auquel le paiement est exigible.
Dans ce cas de figure, le principe posé par la Cour d’appel de Paris dans un
arrêt en date du 15 décembre 1977 est celui du débiteur chargeur, c’est au donneur
d’ordre qu’incombe le paiement.
35
Voir CA Aix-en-Provence, 9 janvier 1997, n°10464/93.
40
l’action dite directe de l’article L132-8 du Code de commerce après avoir vainement
tenté de mettre en demeure ses cocontractants de s’exécuter.
41
d’entreprises de transport éprouvent des difficultés à obtenir le règlement du prix
dans un délai d’un mois et dépensent beaucoup de ressources pour forcer le
débiteur à respecter ses engagements. Les raisons de ces difficultés sont diverses,
et vont de l’insolvabilité du débiteur à la pression que celui-ci exerce sur le
transporteur lorsqu’il est en situation dominante, ce qui est presque toujours le cas.
Le transporteur a tout intérêt à prévoir dans ses conditions générales de vente des
pénalités de retard suffisamment dissuasives pour inciter le débiteur à régler le prix
du transport dans les temps, sans pour autant être excessives, au risque pour le
transporteur de devoir prouver sa capacité à les appliquer et de subir une
réintégration fiscale. Le taux minimum imposé par l’alinéa 12 du même article est
égal à trois fois le taux d’intérêt légal, il est conseillé néanmoins d’appliquer le taux
de refinancement de la Banque centrale européenne majoré de 10%, soit 10,75% au
mois d’août 2012.
d. Pratique du contre-remboursement.
La livraison contre remboursement est une prestation annexe, à ce titre elle doit
expressément être demandée par le donneur d’ordre et prévue au contrat, et doit
être prise en compte dans la détermination du prix du transport. Elle consiste pour le
donneur d’ordre à donner mandat au transporteur afin que ce dernier récupère
auprès du destinataire une somme d’argent, le plus souvent sous forme d’un chèque
à l’ordre du donneur d’ordre ou de toute autre personne désignée par lui. Cette
somme doit ensuite être envoyée au donneur d’ordre, ou à la personne désignée,
dans un certain délai (l’article 19 du contrat type général prévoit un délai de huit
jours). Le donneur précise souvent dans le contrat de transport ou le cahier des
charges les modalités selon lesquelles s’exerce le contre-remboursement, on peut
par exemple trouver une stipulation qui fait défense au chauffeur de laisser la
marchandise au destinataire s’il n’obtient pas la somme exacte qui est indiquée dans
l’ordre de transport ou dans tout autre document de transport. A défaut de respecter
42
les consignes du donneur d’ordre, le transporteur met en jeu sa responsabilité sur le
fondement du droit commun du mandat.
A. L’absence de prix.
36
Article 8.2 des conditions générales de vente et de transport de la SNCF : « Les envois contre
remboursement, les débours, déclarations de valeur et déclarations d’intérêt à la livraison ne sont pas
admis. »
43
B. Le prix indéterminé.
Dans les contrats portant sur une obligation de faire, et surtout dans les
contrats de transport, le montant de la prestation effectuée par une des parties peut
ne pas être entièrement quantifiable avant son exécution. Les parties peuvent
rencontrer des difficultés pour fixer ce montant, et risquent de mettre en jeu leur
responsabilité si le prix envisagé est trop bas.
37 ère
Cass, com. 29 janvier 1991, n°89-16.446, Bull. civ. 1991, IV, n°43. – voir aussi : Cass. Civ. 1 ch.,
28 novembre 2000, n°98-17560 : une société poursuit un contrat portant sur l’élimination d’ordures
ménagères sans qu’un accord n’ait été trouvé sur le prix, les juges considèrent que le défaut d’accord
sur le montant du prix ne peut pas remettre en cause la validité du contrat.
38
« Quoique la loi ne précise pas de sanction, il faut admettre que le contrat de transport est un de
ceux dont la détermination du prix est une condition de validité. » C. Paulin, op. cit. p234, §451
39
« Il nous paraît cependant difficile d’annuler un contrat de transport routier de marchandises pour
absence de détermination de prix en l’absence de texte, (…) » I. Bon-Garcin, op. cit. p.406, §431.
44
La question du prix indéterminé peut survenir dans le cas des contrats cadres,
qui appellent l’exécution successive d’autres contrats. Le prix des opérations de
transport ultérieures ne peut être fixé dans le contrat cadre, et la fluctuation des
charges du prestataire durant la période sur laquelle s’étend l’accord rend la
détermination du prix relativement aléatoire. Pour autant la Cour de cassation précise
là encore que « lorsqu’une convention prévoit la conclusion de contrats ultérieurs,
l’indétermination du prix de ces contrats dans la convention initiale n’affecte pas, sauf
dispositions légales particulières, la validité de celle-ci, l’abus dans la fixation du prix
ne donnant lieu qu’à résiliation ou indemnisation. »40
Les grilles tarifaires proposées par les transporteurs et les dispositions des
contrats types, en particulier l’article 17 du contrat type général, répondent aux
exigences de cet article et permettent de déterminer un prix « normal et
raisonnable »41 lorsque celui-ci n’a pu être déterminé avant l’exécution du contrat.
Plusieurs éléments entrent en considération dans la construction du prix, abordons-
les dans une seconde partie.
40
Cass. com. 23 juin 2004, n°01-15.419.
41
CA Paris, 20 janvier 1993, BTL 1993, p.328
45
Partie 2 : La détermination du prix du transport terrestre de
marchandises.
Comme nous l’avons vu, la volonté des parties n’est pas totalement libre en
matière de détermination du prix du transport. Elle est affectée, tempérée, par
plusieurs éléments.
Longtemps d’ailleurs les prix pratiqués par les entreprises de transport étaient
imposés par les pouvoirs publics. La tarification obligatoire constituait ainsi un moyen
de garder la main sur l’activité de transport qui représente un pan indispensable de
l’économie d’un pays, car en effet, les échanges de matières premières, de biens
manufacturés ou encore de produits de consommation de base dépendent
étroitement du secteur du transport. Et comme nous l’évoquions, le prix du transport
se répercute sur le consommateur final.
Cette deuxième partie sera avant tout l’occasion de se pencher sur l’aspect
pratique de la détermination du prix, en ce sens nous verrons quels sont les
éléments qui servent de base au calcul de la rémunération du transporteur en
46
fonction du mode de transport envisagé. Plus généralement nous étudierons les
pratiques tarifaires des transporteurs et la forme qu’elles prennent dans la
négociation.
42
I. Bon-Garcin, op. cit. p.417, §447.
47
Titre 1 : La négociation du prix.
Les parties doivent donc déterminer avec précision quelles sont les
prestations prévues au contrat autant que faire se peut et surtout, pour le
transporteur, anticiper les variations de charges dont son entreprise fait l’objet.
Mais la relative liberté d’action dont jouissent les parties pour fixer le prix du
transport n’a pas toujours existé, les prix ayant été pendant de nombreuses années
imposés par l’Etat.
48
Cette dualité contrôle / concurrence a fini par pencher du côté de la liberté des
parties dans le domaine du transport où l’on est passé d’un prix imposé au libre jeu
de la concurrence. Aujourd’hui certains envisagent cependant un retour de la tutelle
de l’Etat sur les prix et un détachement par rapport à l’Union européenne afin de
surmonter la crise économique. Cette idée semble peu opportune tant le transport
est intégré à la communauté européenne et tant la liberté des prix se pose en idée
directrice. Il serait plus pertinent d’harmoniser les réglementations pour intégrer
d’avantage le transport.
b. Atténuation de la concurrence.
Aujourd’hui, le contrôle du prix est toujours utilisé par l’Etat afin d’inciter les
chargeurs au report modal, mais pour des raisons environnementales cette fois, et
au moyen de taxes écologiques qui grèvent le prix du transport routier et se veulent
dissuasives. Mais en l’état actuel des choses, la démarche est peu pertinente, en
49
effet le report modal ne peut s’effectuer que vers d’autres modes de transports aussi
compétitifs que le mode routier. Or le transport fluvial est à l’abandon, les
infrastructures et la flotte française sont vétustes comparées à celles des pays du
nord de l’Europe, de même le transport ferroviaire s’ouvre à peine à la concurrence
et souffre du monopole de la SNCF.
Dans le domaine du transport fluvial, le tour de rôle avait avant tout un impact
sur la liberté du chargeur de choisir le transporteur auquel il confiait la prestation. Le
fret était régulé par les bureaux d’affrètement, appartenant à Voies navigables de
France (VNF). Le tour de rôle consistait à attribuer aux chargeurs les bateaux
disponibles en fonction de leur rang. Pour le contrat au voyage, l’article 6 de la loi
n°94-576 du 12 juillet 1994 relative à l’exploitation des voies navigables précisait que
« le prix du transport de première offre et sa modification éventuelle pour la seconde
offre sont déterminés par Voies navigables de France. » Mais dans certaines
conditions, si l’offre n’était pas acceptée, la liberté des parties devenait totale.
La même loi prévoyait dans son article 9 que la liberté devenait la règle pour
les transports qui s’effectuaient de la France vers l’étranger.
50
A. La suppression de la tarification routière obligatoire.
L’hypothèse d’un retour des prix imposés est latente dans le transport routier
et réapparait surtout en temps de crise, lorsque les marges sont faibles, comme c’est
le cas actuellement. Le contexte n’est plus le même pour les transporteurs qu’à
l’époque de la tarification routière obligatoire, la pression concurrentielle s’est accrue,
et les charges sociales des conducteurs ont augmenté (salaires, passage aux 35
heures, heures supplémentaires, …). Face à ce contexte tendu, un retour au contrôle
autoritaire des prix paraît être pour certains membres de la profession la solution
pour rétablir leurs marges. Cependant un retour en arrière semble inenvisageable à
l’heure de la libéralisation des prestations de services.
51
domaine des transports, qui modifie l’article 189 du Code du domaine public fluvial et
de la navigation intérieure, lequel prévoit que « dans le domaine des transports
nationaux et internationaux de marchandises par voie navigable, les contrats sont
librement conclus entre les parties concernées et les prix librement négociés. »
Le prix est désormais librement négociable entre les parties qui ont le choix de
traiter de gré à gré ou de faire appel à un courtier de fret fluvial, ce qui est le plus
souvent le cas.
b. Nouveaux entrants.
43
Conditions d’application des tarifs et d’établissement des prix, article 1 : « Les présents tarifs
s’appliquent (…) sauf stipulations particulières entre la SNCF et le client fixant les prix en fonction des
conditions commerciales et d’exploitation. »
52
solution attractive aux acteurs du transport combiné pour se démarquer et proposer
des prestations d’avantage compétitives.
La liberté dont jouissent les transporteurs pour fixer leurs tarifs apportent aux
parties une plus grande marge de manœuvre quant à la construction du prix. Celle-ci
s’effectue sur des critères très détaillés par le législateur ou les professionnels eux-
mêmes.
53
A. Le prix du transport stricto sensu.
Ainsi, l’article 17 alinéa 2 du contrat type général prévoit que le calcul du prix
s’effectue sur la base de plusieurs séries de facteurs :
- Le matériel utilisé ;
- La nature et les caractéristiques de la marchandise ;
- La distance parcourue ;
- Le temps nécessaire à l’exécution du contrat ;
- Les contraintes et les aléas de la circulation ;
- La « qualité de la prestation rendue »
A cette liste s’ajoutent les charges de carburant, principal poste de coûts pour
le transporteur.
Les contrats types fluviaux ajoutent explicitement à ces critères les frais de
péage.
54
De même, les dispositions de l’article 19 du contrat type pour le transport
public routier en citernes font entrer dans le calcul du prix les sommes dépensées
pour le nettoyage du matériel.
La gestion des palettes est une prestation que le transporteur peut assurer
pour le compte du chargeur. En principe, le transporteur est transparent dans les
échanges de supports de charge entre l’expéditeur et le destinataire45, mais il est
fréquent, surtout dans le cadre de relations établies, que le transporteur en prenne la
gestion à sa charge contre une majoration de ses tarifs. Malheureusement, la gestion
des palettes se révèle bien souvent délicate pour le transporteur devant faire face au
manque de coopération du destinataire qui ne lui est pas juridiquement liée dans le
système d’échange. Si bien que pour remplir ses obligations envers le chargeur et
assurer le retour palettes demandé, il doit puiser dans son propre patrimoine et
44
Article 5.2 du contrat type à temps : « Le prix n’est pas exprimé en fonction du tonnage transporté. »
45
Article 6.4 alinéa 2 du contrat type général : « Dans le cadre du contrat de transport, le transporteur
n’effectue ni n’échange, ni fourniture, ni location des supports de charge. Toute autre disposition fait
l’objet d’une prestation annexe, ainsi que d’une rémunération spécifique, convenues entre les
parties. »
55
fournir ses propres supports de charge ou supporter le coût d’une réclamation, voire
d’une action, de son client.
On constate par ailleurs que les contrats types prévoient certaines prestations
annexes propres à un type de transport spécifique. C’est le cas par exemple du
contrat type pour le transport public d’objets indivisible qui prévoit à l’article 17 les
« frais de relevage ou de coupure de lignes électriques et téléphoniques ou de tout
autre obstacle aérien, (…) ».
Section 2 : La tarification.
A. L’offre de transport.
b. Configuration du transport.
L’accord sur le prix peut prendre la forme d’une acceptation des tarifs du
transporteur ou d’une négociation de gré à gré.
Les prix pratiqués par les transporteurs doivent être connus des chargeurs
avant qu’ils ne s’engagent. Cette obligation découle de l’article L441-6 alinéa 1er du
57
Code de commerce qui dispose : « Tout producteur, prestataire de services,
grossiste ou importateur est tenu de communiquer ses conditions générales de vente
à tout acheteur de produits ou tout demandeur de prestations de services qui en fait
la demande pour une activité professionnelle. Celles-ci constituent le socle de la
négociation commerciale. » Cependant cette obligation n’est pas assortie de
sanction. Cela se justifie notamment par l’apport de la loi LME que nous évoquions
plus haut, de nature à favoriser la négociation ponctuelle des conditions de vente et
de services, et donc la détermination du prix en fonction de la situation commerciale
envisagée.
58
entrainer un réajustement du prix dont le transporteur ne doit pas être privé 46. La
solution consiste pour le transporteur à proposer une base de rémunération
forfaitaire accompagnée d’éléments variables tels que :
C’est particulièrement le cas dans les contrats dont l’exécution s’étend dans le
temps. Les parties, face à la survenance de certains événements ou à la fluctuation
de certains facteurs économiques, peuvent se retrouver dans une situation où leurs
engagements ne trouvent plus de contreparties satisfaisantes. L’évolution du
contexte peut remettre en cause l’équilibre de la relation contractuelle et la
justification de leurs engagements.
C’est pourquoi les parties ont tout intérêt à prévoir toutes les hypothèses
possibles et prendre en compte l’évolution plus ou moins projetée dans le temps de
la conjoncture économique. En ce sens, le législateur a compris les besoins des
transporteurs quant à la nécessité de pouvoir adapter le prix du transport aux
prestations effectivement réalisées et à la fluctuation des charges qui pèsent sur
46
« (…) la loi interdit la rémunération forfaitaire de la prestation de transport, cherchant à garantir au
transporteur un paiement de toutes ses prestations. Il est en effet fréquent que le transporteur ne
réclame pas paiement de certaines d’entre elles ou que celui-ci lui soit refusé. (…) Il demeure que le
dispositif législatif, particulièrement lourd, est mal respecté, en dépit de son caractère impératif. » C.
Paulin, op. cit. p.237, §461.
59
leurs entreprises. De même il a perçu la nécessité d’une certaine souplesse
dérogeant à la force obligatoire des contrats dans le but de sauvegarder une juste
rémunération et in fine de les protéger. Le juge, longtemps réfractaire, semble
s’ouvrir à la théorie de l’imprévision.
60
Section 1 : La force obligatoire du contrat.
a. L’imprévision.
Cette rigidité est atténuée dans les pays de droit anglo-saxon, en application
de la théorie du hardship47. Le mécanisme permet aux parties qui font face à des
événements de nature à altérer fondamentalement l’équilibre des prestations, c’est-
à-dire des événements qui rendent plus onéreuse l’exécution du contrat mais qui ne
l’empêche pas, de pouvoir demander, voire provoquer, une renégociation du contrat
si l’une d’elles s’estime lésée. Le hardship est un mécanisme que beaucoup
d’organisations et une partie de la doctrine internationale cherchent à promouvoir, on
la retrouve notamment à l’article 6.2.2 des Principes UNIDROIT relatifs aux contrats
du commerce international ainsi qu’à l’article 6 :111 des Principes européens du droit
des contrats. Sous leur impulsion, elle tend à pénétrer les droits locaux, mais se
heurte, en France, à une position jurisprudentielle bien établie.
47
Pour une traduction du terme Hardship, l’article 6.2.1 des Principes UNIDROIT relatifs aux contrats
du commerce international précise que « le phénomène du hardship a été reconnu par divers
systèmes juridiques sous l’apparence d’autres concepts comme (…) imprévision, (…) » Texte
disponible sur le site www.unidroit.org
61
b. Le rejet de la théorie de l’imprévision.
Le prix du transport tel qu’il est défini dans le Code des transports ainsi que
dans les contrats types, permet aux cocontractants d’anticiper les fluctuations qui
pourraient modifier son montant. En outre, l’apport de dispositions qui concernent la
révision du contrat de manière automatique par rapport aux variations de certaines
charges, le carburant en particulier, rééquilibre les relations contractuelles en faveur
du transporteur mais apporte une certaine insécurité juridique pour les chargeurs.
48
Cass. com. 9 octobre 1990, n°88-14.344 : « Le juge tranche le litige conformément aux règles de
droit qui lui sont applicables et il ne lui appartient pas, pour des motifs d’équité, de modifier les
conventions légalement formées entre les parties. »
62
b. Remise en cause de la jurisprudence « Canal de Craponne ».
Le contrat de transport est amené à évoluer pour les raisons que nous
évoquions précédemment. Cette évolution a nécessairement un impact sur le prix du
transport. On peut distinguer la révision du prix au titre des prestations
supplémentaires effectuées par le transporteur sur ordre du donneur d’ordre de la
révision du prix, contractuelle ou légale, justifiée par des conditions extérieures.
Pour chaque mode de transport, les textes prévoient une répercussion des
prestations supplémentaires sur la rémunération du transporteur. C’est le cas par
49
Cass. com. 29 juin 2010, n°09-37369, Sté d’exploitation de chauffage c/ Sté Soffimat, Petites
affiches, 24 décembre 2010 n°256, p.7, note A-S. Choné.
63
exemple des dispositions de l’article 17 du contrat type général qui dispose : « toute
modification du contrat de transport initial (…) entraine un réajustement des
conditions de rémunération du transporteur. »50
Le prix pratiqué par le transporteur doit couvrir entre autre les charges de
carburant et les charges sociales liées aux salariés de l’entreprise. Ces charges
représentent les deux principaux postes de coûts pour le transporteur et varient
fréquemment. Les contrats types prévoient une révision automatique du prix en
fonction de l’évolution de ces coûts. Ainsi, le contrat type au voyage précise que « le
prix du transport initialement convenu est révisé en cas de variation significatives des
charges de l’entreprise de transport (…) ».
Toutefois il existe des règles en la matière qui encadrent le choix de cet indice.
En effet, au sens de l’article L112-2 du Code monétaire et financier, les parties
doivent obligatoirement désigner un indice « en relation directe avec l’objet de la
convention ». De surcroît, est prohibé le choix d’une indexation sur des éléments
généraux tels que le SMIC.
c. La clause gazole.
50
Voir aussi article 15.2 du contrat type au voyage et article 12 des conditions générales de vente et
de transport de la SNCF.
64
Les variations des cours du pétrole ont incité le législateur à prévoir un
mécanisme de répercussion sur le prix du transport très favorable au transporteur.
Ce mécanisme est d’ordre public et le fait d’y déroger est puni d’une amende de
15 000€51. Le principe est le suivant : les parties peuvent tout d’abord prévoir
contractuellement le principe d’une répercussion de la variation des charges de
carburant sur le prix selon leurs propres modalités de calcul ou en se référant à
l’indice du prix du gazole publié par le CNR. Si aucune répercussion n’est prévue au
contrat, le législateur impose aux parties que le prix soit révisé de plein droit en
fonction de cet indice.
Prévu dans le Code des transports et repris dans les contrats types, ce
mécanisme s’applique aux transports routiers et a été étendu aux transports fluviaux.
51
Voir article L3242-3 et L4463-3 du Code des transports.
65
a. L’exception d’inexécution.
b. Le droit de rétention.
c. L’action directe.
a. Le privilège du voiturier.
52
Voir article 1 alinéa 2 de ladite loi.
66
Prévu par l’article L133-7 du Code de commerce, le privilège offre au
transporteur un droit de préférence sur la vente des marchandises en sa possession
afin de recouvrer ses créances. Les conditions de mise en œuvre du privilège du
voiturier sont très souples puisqu’il joue pour toutes les créances nées de prestations
antérieures à la seule condition que le propriétaire des marchandises soit impliqué
dans les transports concernés. Le débiteur peut indifféremment être le donneur
d’ordre ou le destinataire.
En pratique, le privilège du voiturier est rarement utilisé. Peu connu par les
clients, qui y voit une rétention injustifiée, et pas assez maitrisé par les transporteurs,
ce privilège ne donne pas les résultats escomptés.
A. La compensation.
67
sur le prix du transport est admise, y compris pour des opérations antérieures, dès
lors que la réalité et le montant de ce préjudice sont suffisamment établis et ne sont
pas contestés.
B. Le remboursement du prix.
68
b. L’inexécution du contrat due au transporteur.
L’article 18.7 du contrat type général prévoit que le prix du transport est acquis
au transporteur à la seule condition qu’il indemnise préalablement l’ayant droit de la
marchandise du dommage qu’il a causé.
69
Conclusion.
Pour le chargeur, le prix du transport est une charge, un coût qu’il doit
répercuter sur les biens qu’il vend ou sur les services qu’il propose. C’est pourquoi il
doit maîtriser cet enjeu en faisant le choix du mode de transport le plus adapté à ses
besoins, et de nature à lui offrir des solutions logistiques convaincantes. La maîtrise
du transport passe obligatoirement par la maîtrise du prix du transport.
70
Bibliographie.
Manuels et traités.
Articles.
71
Jurisprudence.
Rapports publics.
Sites Internet.
- www.legifrance.fr
- www.cnr.fr
- www.lexinter.fr
- www.lamylinereflex.fr
72
Partie 1. La fonction du prix du transport terrestre de marchandises. ........................ 6
Titre 1 : Approche socio-économique du prix du transport terrestre de
marchandises. ......................................................................................................... 8
Chapitre 1 : Prix, marché et conjoncture. ............................................................. 9
Section 1 : Le coût du transport. ....................................................................... 9
A. Conjoncture économique. A .................................................................. 10
B. Le coût du transport. ............................................................................. 10
a. Le coût intégré à la chaine logistique. .................................................. 11
b. Le risque d’une variation imprévue des coûts. ..................................... 11
Section 2. Le prix de revient du transport. ...................................................... 12
A. Structure du prix du transport terrestre de marchandises. ...................... 12
B. L’infrastructure : handicap du prix du transport ferroviaire. ..................... 14
C. Le poids économique des intermédiaires dans le prix du transport fluvial.
.................................................................................................................... 16
Chapitre 2 : Influence des pouvoirs publics sur la détermination du prix du
transport. ............................................................................................................ 17
Section 1 : Une fiscalité contraignante. ........................................................... 19
A. Charges structurelles. ........................................................................... 19
a. La TICPE. .......................................................................................... 19
b. La TSVR. ........................................................................................... 20
B. Considérations environnementales et budgétaires. .............................. 20
a. Taxe écologique. ............................................................................... 20
b. La suppression des allégements Fillon. ............................................. 21
Section 2 : Une réglementation sociale rigide. ................................................ 22
A. La concurrence sociale européenne. .................................................... 23
B. La libéralisation du cabotage. ............................................................... 24
Titre 2 : Le prix, élément essentiel du contrat de transport de marchandises. ...... 25
Chapitre 1 : Le régime juridique du contrat de transport. ................................... 26
Section 1 : La qualification de contrat de transport. ........................................ 27
A. Le contrat d’entreprise. ......................................................................... 28
a. Définition............................................................................................ 28
b. Régime du contrat d’entreprise. ......................................................... 28
B. Enjeux de la qualification. ..................................................................... 29
73
a. Obligations du transporteur. .............................................................. 30
b. Le prix, justificatif de l’obligation de résultat. ...................................... 31
Section 2 : L’encadrement de la volonté des parties. ..................................... 32
A. Réglementation générale du prix du transport terrestre de marchandises.
32
a. La prohibition des transports à perte. ................................................ 33
b. Le respect de la sécurité du transport................................................ 34
c. Prix discriminatoires........................................................................... 35
B. Dispositions spécifiques. ....................................................................... 36
a. Transports routiers............................................................................. 37
b. Transports fluviaux. ........................................................................... 37
c. Respect de la réglementation. ........................................................... 38
Chapitre 2 : La validité du contrat. ..................................................................... 38
Section 1 : L’indentification du débiteur du prix du transport et le moment du
paiement. ........................................................................................................ 39
A. Le débiteur du prix. ............................................................................... 39
a. Port payé. .......................................................................................... 40
b. Port dû. .............................................................................................. 40
c. Débiteur inconnu................................................................................ 40
B. Le moment du paiement du prix. ........................................................... 41
a. Délai de paiement de droit commun. ................................................. 41
b. Délai de paiement spécifique au transport routier de marchandises. 41
c. Délai de paiement prévu par la SNCF. .............................................. 42
d. Pratique du contre-remboursement. .................................................. 42
Section 2 : Le prix, condition de validité du contrat de transport ? .................. 43
A. L’absence de prix. ................................................................................. 43
B. Le prix indéterminé. .............................................................................. 44
a. La validité du contrat d’entreprise. ..................................................... 44
b. La validité du contrat de transport...................................................... 44
Partie 2 : La détermination du prix du transport terrestre de marchandises. ............ 46
Titre 1 : La négociation du prix. ............................................................................. 48
Chapitre 1 : La fin des prix imposés. .................................................................. 48
Section 1 : Les prix imposés. .......................................................................... 49
A. La tarification routière obligatoire. ......................................................... 49
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a. Objet. ................................................................................................. 49
b. Atténuation de la concurrence. .......................................................... 49
B. Le système du tour de rôle.................................................................... 50
Section 2 : La fin des prix imposés. ................................................................ 50
A. La suppression de la tarification routière obligatoire. ............................ 51
a. La fin des prix imposés dans le secteur routier. ................................. 51
b. Vers un retour de la tarification routière obligatoire ? ........................ 51
B. La fin du tour de rôle ............................................................................. 51
C. Libéralisation du fret ferroviaire. ............................................................ 52
a. Libre détermination des tarifs. ........................................................... 52
b. Nouveaux entrants............................................................................. 52
Chapitre 2 : La construction du prix.................................................................... 53
Section 1 : L’assiette du prix. .......................................................................... 53
A. Le prix du transport stricto sensu. ......................................................... 54
B. Les prestations annexes. ...................................................................... 55
Section 2 : La tarification................................................................................. 56
A. L’offre de transport. ............................................................................... 56
a. Choix du mode de transport. ............................................................. 56
b. Configuration du transport. ................................................................ 57
A. L’accord sur le prix. ............................................................................... 57
a. Les tarifs publiés par les transporteurs. ............................................. 57
b. Négociation de gré à gré. .................................................................. 58
Titre 2 : Modification et inexécution du contrat de transport. ................................. 59
Chapitre 1 : Modification du contrat et révision du prix....................................... 60
Section 1 : La force obligatoire du contrat....................................................... 61
A. Principe d’intangibilité du contrat. ......................................................... 61
a. L’imprévision. ..................................................................................... 61
b. Le rejet de la théorie de l’imprévision. ............................................... 62
A. Atténuation du principe d’intangibilité. ................................................... 62
a. Une atténuation nécessaire. .............................................................. 62
b. Remise en cause de la jurisprudence « Canal de Craponne ». ......... 63
Section 2 : Modifications des prestations et du prix prévus au contrat. .......... 63
A. Les prestations non prévues au contrat. ............................................... 63
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a. Cas de figure. .................................................................................... 63
b. Répercussion sur le prix du transport. ............................................... 63
B. Révision du prix du transport. ............................................................... 64
a. Variation des charges de l’entreprise................................................. 64
b. Les clauses d’indexation. ................................................................... 64
c. La clause gazole. ............................................................................... 64
Chapitre 2 : Le sort du prix du transport en cas d’inexécution. .......................... 65
Section 1 : Défaillance du donneur d’ordre. .................................................... 65
A. Règles de droit commun. ...................................................................... 65
a. L’exception d’inexécution. .................................................................. 66
b. Le droit de rétention. .......................................................................... 66
c. L’action directe................................................................................... 66
B. Droit des transports. .............................................................................. 66
a. Le privilège du voiturier. ..................................................................... 66
b. L’action dite directe de l’article L132-8 du Code de commerce. ........ 67
Section 2 : Défaillance du transporteur. .......................................................... 67
A. La compensation. .................................................................................. 67
B. Le remboursement du prix. ................................................................... 68
a. Le cas de force majeure. ................................................................... 68
b. L’inexécution du contrat due au transporteur. .................................... 69
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Annexe n°1 : Indice longue distance 40T (source CNR)
7,8% 28,1%
5,8%
11,0%
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Annexe n°2 : Indice régional 40T (source CNR)
Régional 40T
12,6%
28,2% 3,3%
30,2%
9,6%
3,8%
12,3%
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Le prix du transport terrestre de marchandises
Le contrat de transport est certainement un contrat d’entreprise à part. Il
empreinte certes au droit commun la nécessité d’une rémunération en contrepartie
d’une prestation, mais la lourde responsabilité qui pèse sur le prestataire, le
transporteur, a motivé un encadrement très spécifique de cette rémunération.
Elément essentiel du contrat, le prix est en effet l’objet d’une réglementation
spécifique qui restreint considérablement la libre volonté des parties quant à sa
détermination, ce qui est pourtant la règle en la matière. S’y ajoutent les nombreuses
fluctuations économiques dont le marché du transport est l’objet.
Les parties subissent ces éléments et doivent les intégrer afin de déterminer
un prix qui répond à l’exigence d’une « juste rémunération » prônée par l’article
L1431-1 du Code des transports.
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