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Chauffage à eau chaude sous pression

par René NARJOT


Ingénieur de l’École Centrale des Arts et Manufactures

1. Généralités................................................................................................. B 2 425 - 2
1.1 Domaine d’utilisation de l’eau chaude sous pression.............................. — 2
1.2 Comparaison entre l’eau chaude sous pression et la vapeur.................. — 3
1.2.1 Cycles de fonctionnement des installations..................................... — 3
1.2.2 Extraction des chaudières.................................................................. — 3
1.2.3 Énergies motrice et thermique .......................................................... — 3
1.2.4 Possibilités de réglage de la température ........................................ — 3
1.2.5 Inertie des installations ...................................................................... — 3
1.2.6 Sécurité................................................................................................ — 3
1.2.7 Risque de gel....................................................................................... — 4
2. Caractéristiques d’une installation à eau chaude
sous pression ............................................................................................ — 4
2.1 Caractéristiques générales.......................................................................... — 4
2.2 Détermination des températures aller et retour ....................................... — 4
2.3 Choix des caractéristiques de la pompe de circulation............................ — 5
2.4 Répartition des pressions ........................................................................... — 5
3. Réalisation d’une installation à eau chaude sous pression ......... — 6
3.1 Production d’eau chaude sous pression.................................................... — 6
3.1.1 Puisage dans une chaudière à vapeur .............................................. — 6
3.1.2 Production d’eau chaude sous pression à partir de vapeur ........... — 7
3.1.3 Générateurs d’eau chaude sous pression ........................................ — 9
3.1.4 Traitement de l’eau ............................................................................. — 14
3.2 Distribution d’eau chaude sous pression .................................................. — 15
3.2.1 Calcul des diamètres de tuyauteries. Vitesse de circulation ........... — 15
3.2.2 Mode d’installation des tuyauteries.................................................. — 16
3.2.3 Pompes de circulation........................................................................ — 16
3.2.4 Robinetterie......................................................................................... — 17
3.3 Appareils d’utilisation de l’eau chaude sous pression ............................. — 17
4. Réglementations applicables aux installations à eau chaude
sous pression ............................................................................................ — 18

n désigne par les termes eau chaude sous pression ou eau surchauffée
O de l’eau maintenue à l’état liquide à une température supérieure à 100 oC
par une pression plus élevée que la pression de vapeur saturante correspondant
11-1990

à sa température d’ébullition. Le terme d’eau chaude sous pression a été adopté


dans le présent article mais les deux termes sont utilisés, en particulier dans
la réglementation.
B 2 425

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1. Généralités On est alors amené à utiliser des fluides thermiques dont la


pression de vapeur est beaucoup plus faible et qui permettent
d’atteindre 250 à 300 oC (et même plus) à la pression atmosphérique.
1.1 Domaine d’utilisation de l’eau chaude On utilise de plus en plus l’eau chaude sous pression dans les
sous pression installations de chauffage d’usines, de chauffage d’appareils indus-
triels de toutes sortes, et dans les chauffages à distance et chauf-
fages urbains depuis les plus petits jusqu’aux plus importants, tant
L’eau chaude sous pression est un fluide caloporteur, comme l’eau au point de vue puissance que longueur de réseau (articles
chaude aux températures inférieures à 100 oC ou la vapeur aux Réseaux de chaleur [B 2 170] [B 2 172] dans ce traité).
températures supérieures. Elle s’est progressivement substituée
partiellement à la vapeur qui était autrefois seule utilisée au-dessus
de 100 oC.
Le domaine de l’eau chaude sous pression est illustré sur la
figure 1, qui représente la courbe de pression de vapeur saturante
de l’eau en fonction de la température.
Le schéma de principe d’une installation à eau chaude sous
pression est représenté sur la figure 2a.
L’eau chaude sous pression est réchauffée (on dit généralement
produite ) dans un réchauffeur R dans lequel elle entre à une
température T 3 pour en ressortir à une température T 1 . Elle est
mise en circulation dans le réseau de tuyauteries qui l’amène aux
surfaces de chauffe S des appareils d’utilisation par une pompe de
circulation Pc.
Le by-pass B permet de régler la température T 2 à une valeur
inférieure ou égale à T 1 à l’aspiration de la pompe par mélange
entre l’eau sortant du réchauffeur (dont la température peut être
constante) et l’eau de retour du réseau.
Dans ces appareils d’utilisation, elle cède sa chaleur en se refroi-
dissant de la température T 2 à la température T 3 , puis revient au
réchauffeur.
Le domaine d’utilisation de l’eau chaude sous pression est le
même que celui de la vapeur haute pression utilisée comme fluide
chauffant. Il est pratiquement limité à une température de l’ordre
de 200 oC : au-delà, la pression croît de plus en plus rapidement
avec la température (figure 1), et le prix des appareils augmente en
conséquence.

Figure 2 – Schémas d’installation de chauffage

Figure 1 – Pression de vapeur saturante de l’eau


en fonction de la température

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1.2 Comparaison entre l’eau chaude 1.2.3 Énergies motrice et thermique


sous pression et la vapeur
Un autre avantage de l’eau chaude sous pression réside dans
l’indépendance de l’énergie motrice et de l’énergie thermique.
1.2.1 Cycles de fonctionnement des installations
Dans une installation à vapeur, c’est la pression de la vapeur qui
Pour comparer les deux fluides, il faut examiner le cycle de fonc- la fait circuler dans les conduites ; cette vapeur arrive aux surfaces
tionnement des installations dans les deux cas. de chauffe à une pression diminuée de la perte de charge et la
température diminue avec la pression, malgré la légère surchauffe
■ Dans une installation à eau chaude sous pression (figure 2a ), due à la détente. Dans les installations très étendues, cette perte de
l’eau cède son enthalpie sensible (chaleur sensible) aux surfaces de charge peut être de plusieurs bars, et il faut augmenter d’autant la
chauffe des appareils d’utilisation en se refroidissant. Elle revient pression au départ.
ensuite au réchauffeur pour y être réchauffée à nouveau, repro-
Dans une installation à eau chaude sous pression, au contraire,
duisant ainsi un cycle entièrement fermé.
l’énergie motrice est fournie par la pompe, dont la hauteur
C’est dans ce cycle fermé que réside l’avantage principal de l’eau manométrique est adaptée au développement de l’installation, et
chaude sous pression. indépendante de la température.
■ Dans une installation à vapeur (figure 2b ), l’eau cède son enthal- Cet avantage est particulièrement important dans le cas d’utili-
pie de changement d’état (chaleur latente) par condensation, et on sation de vapeur à pression relativement basse (1 à 2 bar), à la sortie
recueille, à la sortie des appareils d’utilisation, de l’eau sensiblement d’une turbine par exemple. Cette vapeur ne peut pas être distribuée
à la température de la vapeur. La séparation de l’eau et de la vapeur à grande distance du fait de sa faible pression qui conduirait à des
est faite par les purgeurs. tuyauteries de diamètre trop important. En la transformant en eau
Cette eau de condensation va dans une bâche, d’où elle est chaude sous pression, on la valorise et on peut la transporter à une
reprise par la pompe alimentaire de la chaudière. distance quelconque : c’est le principe de très nombreux chauffages
urbains qui sont des combinaisons chaleur-force motrice.
Un rôle primordial est donc joué par les purgeurs qui sont des
organes délicats nécessitant une surveillance et un entretien
importants : s’ils laissent échapper de la vapeur, celle-ci va à la bâche, 1.2.4 Possibilités de réglage de la température
qui est en général à l’air libre, et elle s’échappe dans l’atmosphère ;
même si les purgeurs fonctionnent parfaitement, ils rejettent de l’eau
Cette indépendance de l’énergie motrice et de l’énergie thermique
à la température de la vapeur (c’est-à-dire à plus de 100 oC) qui se
permet également de faire varier à volonté la température de l’eau
vaporise dans les conduites de retour et dans la bâche à la pression
chaude sous pression au départ de l’installation : en la réglant à la
atmosphérique ; c’est là une perte de quantité de chaleur importante.
température minimale nécessaire, on peut diminuer les pertes
thermiques du réseau, dans un chauffage de locaux en demi-saison
On peut chiffrer cette perte en considérant la quantité de par exemple.
chaleur totale de la vapeur à 10 bar par exemple, qui est Cette facilité de réglage est très intéressante dans les chauffages
de 2,77 kJ. Cette vapeur cède à la surface de chauffe son enthal- industriels, car on peut également, par des dispositifs de recyclage
pie de changement d’état, soit 2 kJ à 183 oC, et elle est reprise à (§ 3.2.3), disposer, en tous points de l’installation, de l’eau à la
la bâche à 100 oC au maximum, pour être réintroduite à la chau- température que l’on désire ; comme par ailleurs, en agissant sur
dière où l’on ne récupère que son enthalpie sensible, soit environ le robinet placé à l’entrée d’une surface de chauffe, on règle avec
0,41 kJ. Il en résulte une perte de 2,77 – (2 + 0,41) = 0,36 kJ pour beaucoup plus de précision l’émission de cette surface avec de l’eau
2 kJ utilisés, soit 18 %. qu’avec de la vapeur, il en résulte que l’eau chaude sous pression
est un fluide chauffant préféré à la vapeur dans de nombreux chauf-
fages industriels.
L’échappement de vapeur par l’évent de la bâche entraîne une
perte d’eau qu’il faut compenser par un apport d’eau neuve,
laquelle doit être épurée et réchauffée ; cela constitue une autre
source de pertes et de dépenses.
1.2.5 Inertie des installations
Au contraire, dans une installation à eau chaude sous pression Les avantages de l’eau chaude sous pression ne vont pas sans
dont le cycle est entièrement fermé, l’eau est réintroduite au certains inconvénients, et l’on doit noter l’inertie plus importante de
réchauffeur à la température à laquelle elle sort des surfaces de l’installation du fait de la capacité thermique de la masse d’eau en
chauffe, aux pertes thermiques des tuyauteries près. circulation : en cas de fuite par exemple, il faut laisser refroidir,
vidanger et ensuite remplir après réparation, ce qui augmente
sensiblement le temps d’arrêt de l’installation.
1.2.2 Extraction des chaudières
Toutefois, cette inertie n’est pas toujours un inconvénient : en
effet, le volant de chaleur important que constitue un réseau de
Dans une installation à vapeur, il faut faire des extractions aux
distribution d’eau chaude sous pression permet de faire face plus
chaudières pour limiter le TAC (titre alcalimétrique complet) et pour
aisément à certaines pointes de consommation. On peut même,
éliminer les boues. Ces extractions entraînent des pertes d’eau et
avant la pointe, augmenter la température du réseau qui se
des pertes thermiques importantes.
comporte ainsi comme un véritable accumulateur de chaleur.
Elles sont supprimées dans le cas des installations où l’eau
chaude sous pression est réchauffée dans des générateurs directs,
car il n’y a plus vaporisation. 1.2.6 Sécurité
Dans le cas des installations où l’eau chaude sous pression est
préparée à partir de vapeur, on peut en général limiter le TAC par À volume égal, l’eau chaude sous pression renferme une quantité
une purge continue des chaudières dans les circuits d’eau chaude d’énergie très supérieure à la vapeur et la réglementation attire
sous pression, ce qui supprime les pertes ; quelques extractions l’attention sur ce point (§ 4).
peuvent être nécessaires pour éliminer les boues, mais elles sont
très limitées.

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Toutefois, il faut bien réaliser que le danger d’explosion consistant Par ailleurs, la pression dans l’installation doit être en tous
en la mise à l’air libre brutale d’une quantité importante d’eau chaude points supérieure à la pression de vapeur saturante correspondant
sous pression n’est guère à envisager compte tenu des dispositions à la température en ce point.
prises dans la réalisation des installations, tant sur le plan de la
qualité des matériaux utilisés que de leur mise en œuvre. En fait,
une fuite d’eau chaude sous pression se traduit pratiquement par
un jet de vapeur, car il y a immédiatement autovaporisation de l’eau. 2.2 Détermination des températures aller
Par contre, sur la partie de l’installation où la fuite se sera produite et retour
et qui aura été isolée, elle durera aussi longtemps que l’eau chaude
sous pression ne sera pas tombée au-dessous de 100 oC. On remédie
pratiquement à cet inconvénient en prenant des dispositions pour Pour guider ce choix, il faut avoir présentes à l’esprit la relation (1)
fractionner les installations en tronçons de capacités limitées qui s’applique aussi bien à l’installation qu’à un appareil (en négli-
(vannes d’isolement, sur les grands réseaux en particulier). geant en première approximation ∆T2 et ∆T3 ), et la relation (2) qui
lie la surface de chauffe ou d’échange de l’appareil aux
températures :
1.2.7 Risque de gel P = KS ( T m – T m′ ) (2)

avec K coefficient de transmission thermique global,


Dans les installations à eau chaude sous pression à fonctionne-
ment intermittent, il y a risque de gel en cas d’arrêt dans les parties S surface de chauffe ou d’échange de l’appareil,
exposées à une température inférieure à 0 oC : il suffit, en général, T2 + T3
de maintenir la pompe de circulation en fonctionnement, éventuel- Tm - température moyenne de l’eau chaude sous
= --------------------
2
lement de procéder à un léger réchauffage mais, en cas d’arrêt de
pression,
longue durée en hiver, il est nécessaire de vidanger.

Tm température moyenne de la matière ou du fluide
Dans les installations à vapeur, le risque de gel existe aussi pour
réchauffé par l’eau chaude sous pression dans
certains appareils comme les purgeurs et les tuyauteries de retour
l’appareil ; cette température est, comme la puissance
de condensat.
maximale, une donnée de base qui est en principe
déterminée par l’utilisateur.
Plus la surface de chauffe d’un appareil est élevée, plus l’appareil
2. Caractéristiques est coûteux et encombrant. On a donc en principe intérêt à aug-
menter au maximum T m , donc T 2 et T 3 .
d’une installation Par ailleurs, le débit dans l’installation est égal à :
à eau chaude sous pression P
Q = --------------------
T2 – T3
2.1 Caractéristiques générales Plus le débit est élevé, plus le diamètre des tuyauteries et la
puissance nécessaire à l’entraînement des pompes de circulation
Une installation à eau chaude sous pression est essentiellement sont importants. On a donc intérêt, pour diminuer le prix de l’ins-
caractérisée par sa puissance maximale et par les températures de tallation de distribution d’eau chaude sous pression, à augmenter
départ et de retour de l’eau à cette puissance, qui sont liées au la chute de température (T 2 – T 3 ). Pour avoir à la fois une grande
débit de l’eau par la relation : température moyenne et une grande chute, on doit avoir la plus
P = kQ (T 2 – T 3 ) (1) grande température T 2 possible au départ de l’installation. En aug-
mentant T 2 , on doit augmenter la pression dans l’installation, ce qui
avec P puissance maximale de l’installation, oblige à accroître la résistance mécanique, donc le prix des
Q débit de l’eau chaude sous pression, appareils : on voit donc qu’il y a un juste compromis à faire.
T 2 température de l’eau chaude sous pression au départ de Pratiquement, comme il a été indiqué au paragraphe 1.1, on ne
l’installation (ou température aller), dépasse guère 200 oC (correspondant à une pression de vapeur
saturante de 15 bar) dans les installations d’eau chaude sous
T 3 température de l’eau chaude sous pression au retour de
pression.
l’installation (ou température retour),
k coefficient de proportionnalité dépendant des unités La température d’entrée dans les appareils peut être abaissée
choisies. au-dessous de T2 par des dispositifs de recyclage (§ 3.2.3).
(T 2 – T 3 ) est la chute de température globale dans l’installation La chute de température peut être variable suivant les appareils
(par exemple, T 2 = 180 oC et T 3 = 120 oC). et, en particulier, limitée par des considérations d’homogénéité de
température : c’est le cas des presses (§ 3.3) par exemple. La chute
En fait, l’eau chaude sous pression entre dans les appareils à une globale dans une installation résulte des chutes partielles dans les
température T 2 – ∆T 2 et elle en sort à T3 + ∆T 3 , ∆T 2 et ∆T 3 étant différents appareils.
les chutes de température dans les tuyauteries aller et retour, dues
aux pertes. On tiendra compte de ces chutes dans la détermination Les chutes de température varient de quelques degrés dans
des surfaces de chauffe des appareils. certains appareils industriels, à 100 ou 110 oC dans les échangeurs
des grandes installations de chauffage urbain. Dans ces dernières,
La puissance de l’installation est la somme des puissances à en effet, étant donné le grand développement du réseau de distri-
fournir aux appareils à alimenter (compte tenu de leur programme bution, on doit réduire son prix le plus possible et, pour cela, aug-
d’utilisation), augmentée des pertes diverses dans les tuyauteries menter la chute de température, ce qui a également pour avantage
et accessoires. Cette puissance est une donnée de base. de diminuer les frais d’exploitation en énergie électrique absorbée
Pratiquement, Q se déduit de T 2 et T 3 , qui sont à déterminer en par les pompes.
tenant compte des considérations techniques et économiques.

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Dans les installations de moyenne importance, et lorsque les Pratiquement, on arrive à des hauteurs manométriques de l’ordre
nécessités de fabrication n’imposent pas une température élevée, de :
on se limite souvent à des températures maximales de 140 à 150 oC, 10 à 20 m CE pour les petites installations industrielles,
ce qui réduit en particulier le prix des générateurs (cette considé- s’étendant sur quelques centaines de mètres et
ration n’est pas valable pour les générateurs de grande puissance d’une puissance de quelques milliers de
dont les tubes peuvent résister à des pressions de l’ordre de 25 kilowatts ;
à 30 bar et même plus). La chute de température est, dans ce cas, 50 à 150 m CE pour les grandes installations de chauffage urbain
de l’ordre de 30 à 40 oC. dont le réseau atteint plusieurs kilomètres de
Enfin, il existe une catégorie d’installations de chauffage entre développement.
100 et 130 oC, où l’on se limite à ces températures pour des Il est question ci-dessus de la pompe de circulation mais, d’une
considérations diverses parmi lesquelles nous citerons : part, on peut avoir plusieurs pompes en parallèle et, d’autre part,
— l’obligation de limiter la pression qui règne dans l’ensemble une installation peut comporter plusieurs circuits ou réseaux de
de l’installation, y compris pour les installations de chauffage pertes de charge différentes avec chacun une ou plusieurs pompes
urbain, les installations intérieures des appartements, lorsqu’il n’y en parallèle, et éventuellement en série (§ 3.2.3).
a pas d’échangeur (article Réseaux de chaleur. Chauffage urbain
[B 2 172] dans ce traité) ;
— la limitation de la température de l’eau produite dans les
combinaisons chaleur-force motrice, afin de ne pas trop limiter la
2.4 Répartition des pressions
production d’énergie électrique ;
— certaines considérations de sécurité et de réglementation : la La pression en tous les points d’une installation à eau chaude
réglementation actuelle (§ 4) n’impose pas le timbrage des appareils sous pression doit être comprise entre deux limites :
s’ils fonctionnent à moins de 110 oC. Il apparaît par ailleurs dans — une pression maximale qui est celle à laquelle les tuyauteries
certains règlements les notions d’eau chaude sous pression à basse et appareils doivent pouvoir résister mécaniquement ;
ou haute température suivant que la température maximale est — une pression minimale qui est égale à la pression de vapeur
inférieure ou supérieure à 110 oC. de l’eau à la température qu’il y a en ce point (température qui
peut être différente suivant les parties de l’installation, (§ 3.2.3).
Dans toute installation à eau chaude sous pression, une pression
2.3 Choix des caractéristiques bien déterminée (ou tout au moins comprise entre deux limites
fixées) se trouve toujours imposée en un point par le dispositif de
de la pompe de circulation mise en pression (§ 3.1.3.5).
Le débit de la pompe de circulation est la somme des débits À partir de cette pression, on peut déterminer celle qui règne en
dans les différents appareils. tous les points en partant du fait que la différence de pression
entre deux points quelconques est :
Sa hauteur manométrique doit être égale à la somme des pertes
de charge dans le circuit d’eau chaude sous pression, dont les ∆ p = ∆ p1 + ∆ p 2
éléments principaux sont : avec ∆ p1 différence de pression due à la dénivellation entre les
— le réchauffeur et les appareils divers en chaufferie ; deux points,
— le réseau de distribution (aller et retour) ; ∆ p2 somme des pertes de charge entre les deux points.
— les appareils d’utilisation.
La pression diminue lorsque l’on s’élève et augmente en sens
Elle s’exprime généralement en mètres de colonne d’eau (CE). inverse, la variation étant sensiblement de 1 bar par 10 m de
Les pertes de charge dans le réchauffeur et dans les appareils dénivellation.
d’utilisation sont données par leur constructeur, compte tenu du Pertes de charges et hauteur manométrique des pompes qui les
débit prévu (que l’on déduit de la chute de température adoptée). compensent s’expriment en mètres de colonne d’eau (sensiblement
La perte de charge dans le réseau dépend du débit d’eau chaude 1 bar pour 10 m CE).
sous pression dans les différents tronçons et du diamètre des
tuyauteries. Nous reparlerons de son calcul (§ 3.2.1). Pour fixer les idées, prenons un exemple illustré sur la figure 3.
La différence de pression ∆p entre les points E et C sera, en
Plus la hauteur manométrique d’une pompe est élevée, plus la
considérant le trajet EABC :
puissance absorbée (donc la consommation d’énergie électrique)
est grande pour un débit donné. ∆ p = ∆ p 1 + ∆ p 2 + ∆ p 3 + ∆ p 4 + ∆ p 5 +∆ p 6
D’un autre côté, plus le diamètre des tuyauteries d’un réseau est avec ∆p 1 et ∆p 2 différences de pression qui correspondent aux
élevé, plus ce réseau est coûteux et plus les pertes thermiques sont augmentations de hauteur H1 entre E et A d’une
importantes (quoique l’on puisse, dans une certaine mesure, limiter part, H2 entre A et C d’autre part. Si, par exemple,
ces pertes en augmentant l’efficacité de l’isolation, mais alors le prix
ces différences sont de 8 m et 20 m, on aura :
du réseau augmente encore).
∆ p1 = – 8 m et ∆ p 2 = – 20 m,
On voit donc qu’il y a un choix à faire.
∆p 3 perte de charge dans le réchauffeur, soit par
On sera guidé dans ce choix par diverses considérations, parmi exemple 12 m ...................................∆ p 3 = – 12 m,
lesquelles on peut citer :
∆p 4 perte de charge dans le tronçon de tuyauterie AB.
— la vitesse dans les tuyauteries de l’ordre de 1 m/s pour les
Prenons 2 m........................................ ∆ p 4 = – 2 m,
petits diamètres, 2 m/s pour les gros diamètres ;
— la durée d’utilisation de l’installation au débit maximal : dans ∆p 5 hauteur manométrique de la pompe, qui peut
une installation industrielle qui fonctionne à pleine puissance toute être 30 m .......................................... ∆ p 5 = + 30 m,
l’année, il y a plus d’intérêt à limiter la hauteur manométrique des ∆p 6 perte de charge dans le tronçon de tuyauterie BC.
pompes que dans une installation de chauffage urbain à débit Prenons 6 m......................................... ∆p 6 = – 6 m
variable, dont le débit maximal n’est atteint que quelques jours par Nous aurons :
an ; ∆p = – 8 – 20 – 12 – 2 + 30 – 6 = – 18 m
— la pression maximale admissible dans les appareils d’utilisa-
tion, qui dépend en partie de cette hauteur manométrique. Cela signifie que la pression en C sera inférieure de 1,8 bar à celle
qui règne en E, la pompe de circulation étant en service.
Cette différence est évidemment la même si l’on considère le
trajet CDE.

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Compte tenu des températures régnant dans les diverses parties


de l’installation et des dénivellations entre, d’une part, les points les
plus élevés de ces différentes parties et, d’autre part, le point où
s’exerce le dispositif de mise en pression, on en déduira la pression
à créer par ce dernier.
Prenons des exemples illustrés par la figure 3 :
• T1 est la température au point A le plus élevé au départ du réchauf-
feur (température maximale de l’installation) où nous supposons que
l’on crée la pression ;
• T 2 est la température au point C le plus élevé de l’installation
(température obtenue par mélange à l’aspiration de la pompe entre
l’eau à T1 et l’eau de retour qui est à une température T 3 inférieure
à T2 ).
H 2 est la dénivellation entre les points A et C.
On veut avoir :
T 1 = 140 oC (pression de vapeur 2,8 bar)
T 2 = 120 oC (pression de vapeur 1 bar)
Si H 2 = 10 m, en maintenant une pression de 2,8 bar en A, on a, en C,
10 m plus haut, une pression de 1,8 bar, supérieure à 1. C’est donc A
qui impose la pression.
Mais si H 2 = 30 m, c’est C qui impose la pression car, pour y
maintenir 120 oC, il faudra au minimum 1 bar alors que 30 m plus bas,
il faudra maintenir 4 bar (> 2,8 bar), cela en supposant la pompe de
circulation à l’arrêt, ce qui est le cas défavorable.
Il est traité ci-dessus le cas d’une installation avec un circuit. Dans
le cas de plusieurs circuits qui peuvent fonctionner à des tempéra-
tures différentes avec des pompes de hauteurs manométriques
différentes, éventuellement des pompes en série (§ 3.2.3), cette
répartition des pressions doit être étudiée pour chaque circuit et la
pression à maintenir par le dispositif de mise en pression devra être
la plus élevée parmi celles trouvées pour les différents circuits. Sa
compatibilité avec les pressions maximales admissibles devra être
Figure 3 – Répartition des pressions
vérifiée.
dans une installation à eau chaude sous pression

On peut tracer pour toute installation le diagramme des pressions


en tous les points, mais, en pratique, on ne fait que vérifier les
pressions aux points où elles risquent d’être trop élevées ou trop
3. Réalisation d’une installation
basses. à eau chaude sous pression
Pour l’étude de la pression maximale p max , on doit considérer le
cas exceptionnel, mais possible, où le robinet général de retour
étant fermé, la totalité de la hauteur manométrique p de la pompe
3.1 Production d’eau chaude sous pression
à débit nul s’exerce sur l’installation : cela revient pratiquement à
ajouter aux pressions statiques p ′ et p ′′ (dues au dispositif de mise Chronologiquement, l’eau chaude sous pression s’étant
en pression et aux dénivellations) cette hauteur manométrique et développée en remplacement de la vapeur, c’est donc à partir de
l’on a : chaudières à vapeur que les premières installations ont été réalisées.
Par ailleurs, il peut y avoir dans les installations industrielles à la
p max = p + p ′ + p ′′
fois des besoins en vapeur et en eau chaude sous pression.
Les points de pression maximale doivent être recherchés au Quand ce n’est pas le cas, l’eau chaude sous pression peut être
refoulement des pompes et aux points bas. produite dans des générateurs directs dont la technique s’est
On peut être amené, compte tenu de la résistance à la pression développée.
des appareils de l’installation, à limiter cette pression p max et, par Dans tous les cas, nous trouverons :
là même, p, p ′ et p ′′. Cela peut conduire à : — un dispositif de réchauffage de l’eau (chaudière à vapeur,
— limiter la hauteur manométrique de la pompe en augmentant préparateur par mélange, échangeur par surface, générateur direct) ;
les diamètres des tuyauteries et, éventuellement, en choisissant un — un vase d’expansion pour absorber la dilatation due à la
réchauffeur et des appareils d’utilisation à faible perte de charge différence entre la température de remplissage et la température
(quand cela est possible) ; de fonctionnement ;
— limiter la température de l’eau chaude sous pression qui — un dispositif de mise en pression.
impose p ′ ;
— limiter les dénivellations, par exemple en fractionnant l’instal-
lation. 3.1.1 Puisage dans une chaudière à vapeur
Pour l’étude des points de pression minimale, on peut être
amené à considérer les deux cas de pompe à l’arrêt ou en fonc- Les premières installations de chauffage à eau chaude sous
tionnement. pression ont été réalisées par puisage sous le plan d’eau d’une
Les points de pression minimale doivent être recherchés à chaudière à vapeur (figure 4).
l’aspiration des pompes et aux points les plus élevés.

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Le retour se fait en un point différent du départ, les deux étant Mais la pression de vapeur dans une chaudière est essentiellement
choisis suivant la circulation interne de la chaudière, et on peut variable du fait des irrégularités inévitables de la chauffe et de la
continuer à prélever de la vapeur pour d’autres besoins. variation des besoins. Il en résulte que l’équilibre qui pouvait être
La pression dans l’installation d’eau chaude sous pression est réalisé à un instant donné est essentiellement précaire. Dès que la
créée par celle de la vapeur du ballon, dans lequel se fait également pression créée sur le plan d’eau d’une des chaudières (par suite de
la dilatation. la pression régnant dans l’autre chaudière, des dénivellations et des
pertes de charge) devient supérieure à la pression de vapeur, il y
Par un dispositif de by-pass entre le retour à la chaudière et a compression de la vapeur (qui se condense) et le plan d’eau
l’aspiration de la pompe de circulation, on peut régler facilement la remonte, cependant qu’il baisse dans l’autre chaudière jusqu’à
température au départ du réseau sans faire varier la pression dans retrouver un état d’équilibre. Le plan d’eau peut même remonter
la chaudière, qui peut être imposée par ailleurs pour les besoins en tellement que la chaudière se trouve noyée, le phénomène
vapeur. s’accompagnant en général de claquements.
Ce procédé simple se heurte à des difficultés : On peut remédier à ces inconvénients en installant des tubulures
— entraînement des boues de la chaudière dans l’installation : d’équilibrage, mais elles doivent être de diamètre relativement
dans une chaudière, par suite de la vaporisation de l’eau contenant important : on complique alors l’installation en même temps qu’elle
des impuretés en suspension, il se produit des boues que l’on doit risque de ne plus être réglementaire du fait que l’on ne peut pas
chasser en faisant des extractions (ces dernières ayant également prévoir de clapet sur ces tuyauteries d’équilibrage.
pour but de diminuer la concentration en sels). En prélevant l’eau Ce schéma d’installation avec plusieurs chaudières (mêmes
chaude sous pression dans la chaudière, on entraîne ces boues
identiques) est donc à proscrire. Il peut être réalisé avec une seule
dans l’installation : elles viennent s’y accumuler, dans les points chaudière dans des installations industrielles où il y a à la fois des
bas en particulier, et arrivent à interrompre la circulation ; besoins en vapeur et en eau chaude sous pression à la même
— difficultés de mise en parallèle de plusieurs chaudières : la température, ce qui exclut l’utilisation d’échangeurs ou vaporiseurs
figure 5 donne le schéma d’une installation par puisage direct dans pour produire l’eau chaude sous pression. On devra, dans ce cas,
deux chaudières fonctionnant en parallèle. Étant donné la répartition
prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter l’entraîne-
des pressions dans une installation à eau chaude sous pression
ment des boues dans l’installation.
(§ 2.4), la différence des pressions entre les deux plans d’eau (qui
est égale à la différence des pressions de vapeur) vient de la déni-
vellation H qu’il y a entre eux et de la perte de charge due à la cir-
culation de l’eau dans les tuyauteries.
3.1.2 Production d’eau chaude sous pression
à partir de vapeur
3.1.2.1 Préparateur par mélange
Dans le schéma de la figure 6, la ou les chaudières débitent de
la vapeur dans un appareil appelé préparateur, où se fait le réchauf-
fage de l’eau chaude sous pression de la température de retour à
la température de départ de l’installation.

Figure 4 – Puisage direct d’eau chaude sous pression


sous le plan d’eau d’une chaudière à vapeur

Figure 6 – Production d’eau chaude sous pression


à partir de vapeur dans un préparateur par mélange

Figure 5 – Puisage direct d’eau chaude sous pression


dans deux chaudières en parallèle

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Le préparateur par mélange est un réservoir cylindrique dans Il doit être prévu, par ailleurs, un service alimentaire classique qui
lequel la vapeur est admise au voisinage de la partie supérieure sert à alimenter en eau traitée provenant de la bâche alimentaire
qui forme chambre de vapeur. L’eau à réchauffer (retour de l’instal- les chaudières et le circuit d’eau chaude sous pression.
lation) qui entre à la partie supérieure de cette chambre est mise La régulation de température au départ du réseau se fait
en contact intime avec la vapeur par un ensemble de plaques de indépendamment de la pression de vapeur et de la température de
dispersion et portée à une température sensiblement égale à celle l’eau chaude sous pression produite dans le préparateur par by-pass,
de la vapeur. L’eau ainsi réchauffée est extraite à la partie inférieure comme dans le cas du puisage direct.
du préparateur par la ou les pompes de circulation, qui la renvoient
dans le réseau. Le préparateur, qui est un vase sous pression de vapeur, doit
être muni de tous les accessoires réglementaires, en particulier
La pression dans l’installation est créée par la pression de manomètre et niveau à glace.
vapeur.
S’il est timbré à une pression supérieure ou égale à celle des
La dilatation de l’eau se fait dans le préparateur entre les deux chaudières, il peut ne pas être muni de soupapes de sûreté.
limites (supérieure et inférieure) admises pour le niveau.
S’il y a détente de vapeur entre les chaudières et le préparateur,
Dans certains cas, lorsque la dilatation à absorber est très impor- il peut être timbré au-dessous mais, dans ce cas, il doit être muni
tante, on construit des préparateurs à plusieurs corps (figure 7) : de soupapes de sûreté.
un corps inférieur, qui joue le rôle de vase d’expansion V et qui
peut avoir la capacité que l’on désire : un ou plusieurs corps supé- Il doit comporter une purge d’air pour le remplissage et ultérieu-
rieurs D où se fait le réchauffage, et qui sont calculés en fonction rement un dégazage ; on installe, général, à cet effet deux robinets
de la puissance et du débit d’eau de l’installation. en parallèle : l’un de purge d’air de diamètre relativement important
(∅ 25 à 30 mm), l’autre de dégazage de diamètre réduit (∅ 15 mm
Toutefois, dans les installations à fonctionnement continu, il est au maximum) qui restera en permanence légèrement ouvert.
courant de ne pas tenir compte de la totalité de la dilatation de l’eau
depuis le départ à froid mais seulement de la dilatation résultant des L’inconvénient de ce mode de préparation de l’eau chaude sous
oscillations de température au cours du fonctionnement continu. pression réside dans le fait qu’il y a mélange entre le circuit des
Dans ce cas, on sera amené à évacuer de l’eau à la bâche alimentaire chaudières et le circuit d’eau chaude : le circuit des chaudières,
des chaudières lors de la mise en service et à réalimenter pendant surtout dans le cas de haute pression, ne doit contenir que de l’eau
les opérations de mise à l’arrêt par les pompes alimentaires qui convenablement épurée, alors que les conditions d’épuration sont
servent par ailleurs au remplissage de l’installation : ces opérations beaucoup moins sévères pour le réseau d’eau chaude : ce dernier,
peuvent être automatiques dans le cadre de la régulation de niveau de plus, à cause de son développement important et des divers
du préparateur. appareils d’utilisation, est une source de pollution du circuit des
chaudières.
La condensation de la vapeur a tendance à élever le niveau de
l’eau dans le préparateur. Pour maintenir ce niveau au-dessous de
la limite maximale prévue, on renvoie aux chaudières l’eau corres- 3.1.2.2 Échangeur par surface
pondant à la vapeur condensée. Pour pallier l’inconvénient indiqué ci-dessus, on est amené à
Dans le cas le plus simple de la figure 6, où il n’y a pas de détente réchauffer l’eau chaude sous pression dans un échangeur par
de vapeur entre les chaudières et le préparateur, on prélève cette surface, qui remplace le préparateur (figure 9).
eau au refoulement de la pompe de circulation, où la surpression
qui règne par rapport à la pression de vapeur est, le plus souvent,
suffisante pour réalimenter les chaudières.
Quand il y a détente de vapeur, il faut en général utiliser une pompe
de réalimentation (figure 8) : on réalimente alors les chaudières par
l’eau de retour, qui est à une température plus basse que l’eau d’aller,
ce qui est favorable au rendement.
La régulation du débit d’eau renvoyée aux chaudières se fait en
fonction du niveau du préparateur ou de celui des chaudières, ou
des deux à la fois suivant les cas : cette régulation est différente
suivant que les chaudières fournissent ou non de la vapeur en
dehors de l’installation d’eau chaude sous pression, et elle doit
tenir compte des oscillations de niveau dans le préparateur, dues
à la dilatation.

Figure 8 – Production d’eau chaude sous pression par préparateur


avec réalimentation de la chaudière par une pompe
Figure 7 – Préparateur d’eau chaude sous pression à plusieurs corps

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Le terme de générateur d’eau surchauffée ou d’eau chaude sous


pression, qui figure d’ailleurs dans la réglementation, est utilisé en
général plutôt que celui de chaudière à eau chaude, réservé aux
appareils de petite puissance et non timbrés.
Il faut distinguer deux cas suivant la température de l’eau chaude
sous pression :
— dans le cas de températures inférieures à 110 oC, on utilise des
chaudières à eau chaude en acier de différents types, non timbrées
mais susceptibles de supporter les pressions des installations. Ces
chaudières sont construites jusqu’à des puissances de l’ordre
de 3 000 kW. Au-delà, il faut utiliser les générateurs de type industriel
suivants ;
— dans le cas de températures supérieures à 110 oC, les géné-
rateurs sont des appareils timbrés, dérivés des chaudières à vapeur
industrielles. Ce furent d’abord des chaudières à vapeur que l’on
faisait fonctionner entièrement noyées, puis on a construit des
appareils spécialement adaptés à l’eau chaude sous pression.
Actuellement, on trouve deux types principaux de générateurs :
— les générateurs à tubes de fumées, qui ne diffèrent des
chaudières à vapeur de ce type que par certains aménagements. Leur
inconvénient est, dans une certaine mesure, leur important volume
Figure 9 – Production d’eau chaude sous pression d’eau, mais ils sont plus compétitifs sur le plan économique que les
à partir de vapeur dans un échangeur par surface générateurs à tubes d’eau jusqu’à des puissances de l’ordre de
20 000 kW et des pressions de l’ordre de 15 bar. Leur perte de charge
L’échangeur par surface est un appareil classique (article est très faible.
Échangeurs de chaleur. Description des échangeurs [B 2 341] dans Pour des questions de contraintes intérieures, les constructeurs
ce traité). Mais, dans ce cas, la température de l’eau chaude sous limitent l’écart de température entre l’entrée et la sortie de ces
pression produite est nettement inférieure à celle de la vapeur, car générateurs (à 50 oC environ), mais ils sont moins sensibles à un
on a obligatoirement, dans l’échangeur, une différence de tempé- manque accidentel de débit que les générateurs à tubes d’eau. Ils
rature entre les fluides primaire et secondaire. ne peuvent pratiquement être équipés que pour la chauffe au
L’eau de condensation à la sortie de l’échangeur est en général mazout ou au gaz.
renvoyée à une bâche alimentaire, ce qui est défavorable pour le Pour accroître leur rendement, ils peuvent être complétés par un
bilan thermique de l’ensemble de l’installation. économiseur placé sur le retour d’eau chaude sous pression avant
Toutefois, cette transformation de la vapeur en eau chaude sous l’entrée dans le générateur :
pression peut se justifier pour bénéficier des avantages de celle-ci : — les générateurs à tubes d’eau à circulation forcée, parmi
indépendance de l’énergie motrice et de l’énergie thermique, lesquels on distingue deux types principaux :
grandes possibilités de réglage. • les générateurs dérivés des chaudières La Mont, de conception
Il est à noter que les dispositifs de mise en pression sont les semblable aux chaudières radiantes. L’équilibrage entre les tubes
mêmes avec des échangeurs qu’avec des générateurs (§ 3.1.3.5). d’eau en parallèle est assuré par des diaphragmes placés sur l’entrée
de chacun d’eux. La circulation est totalement tributaire des pompes
de circulation. Leur perte de charge est élevée, de l’ordre de 15 m CE,
3.1.2.3 Combinaison chaleur-force motrice • les générateurs dérivés des chaudières ERK dans lesquelles il
C’est dans le domaine de la production d’eau chaude sous pression peut y avoir une certaine circulation interne. Leur perte de charge
à partir de vapeur que se situent les combinaisons chaleur-force est moins élevée, inférieure à 10 m CE.
motrice avec distribution de chaleur par un réseau d’eau chaude sous Dans un générateur d’eau chaude sous pression, le risque de
pression. manque d’eau est pratiquement exclu, mais il y a un risque de
Dans une production de force motrice à partir de vapeur, un poste vaporisation par élévation anormale de température pouvant
important de pertes se situe au condensateur, où se perd l’enthalpie résulter d’une insuffisance de débit totale ou partielle et entraîner
de vaporisation de l’eau. En utilisant cette enthalpie pour réchauffer des surchauffes.
de l’eau chaude sous pression (par mélange ou par surface), on aug- Pour limiter les risques de vaporisation, les constructeurs
mente très sensiblement le rendement de l’ensemble. De plus, cette demandent de respecter une marge entre la température de sortie
transformation en eau chaude sous pression valorise (§ 1.2.3) la de l’eau et la température de saturation correspondant à la pression :
vapeur d’échappement (ou de contrepression) de la turbine, qui est elle varie de quelques degrés pour les chaudières à tubes de fumées
nécessairement à pression relativement basse. Ce type d’installation à 15 oC pour des chaudières à circulation forcée.
est décrit dans l’article Réseaux de chaleur. Chauffage urbain
[B 2 172] de ce traité. Les générateurs à circulation forcée comportant des diaphragmes
à l’entrée des tubes doivent impérativement être munis, sur l’entrée
d’eau, d’un filtre à mailles d’un diamètre inférieur à celui des
diaphragmes.
3.1.3 Générateurs d’eau chaude sous pression
Quant au débit total du générateur, il doit être contrôlé par un
3.1.3.1 Généralités débitmètre ou au moins un contrôleur de débit, et il peut être néces-
saire dans certains cas de prévoir des dispositifs de circulation de
Nota : le lecteur pourra se reporter utilement à l’article Différents types de chaudières
industrielles [B 1 480] dans ce traité. secours (§ 3.1.3.2 et 3.1.3.3).
Avec le développement des installations à eau chaude sous Il n’y a, avec les générateurs directs, aucune difficulté à mettre
pression est apparu l’intérêt de réchauffer l’eau dans des générateurs plusieurs générateurs en parallèle.
directs sans passer par le stade vapeur lorsque celle-ci n’était pas Dans toutes ces installations, quoiqu’il n’y ait pas vaporisation,
par ailleurs nécessaire pour d’autres besoins, tout au moins à haute il faut évidemment un service alimentaire pour la remplissage initial
pression et en quantité importante, car on peut aussi en produire et pour la compensation des pertes. Toutefois, ce service alimentaire
à partir d’eau chaude sous pression dans des vaporiseurs (§ 3.3). peut être beaucoup plus réduit que dans le cas de chaudières

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à vapeur. On peut admettre pour les pompes alimentaires un débit 3.1.3.4.1 Fonctionnement en émulsion
total qui est de l’ordre de la moitié ou du quart de la vaporisation Dans ce schéma de fonctionnement (figure 10), le générateur est
d’une installation vapeur de même puissance. On installe toujours relié à un vase d’expansion (qui comporte un plan d’eau au-dessus
au moins deux pompes, l’une étant en secours. duquel se trouve de la vapeur saturée à la même température) par
deux tuyauteries, l’une de départ, l’autre de retour d’eau chaude
3.1.3.2 Équipements de chauffe sous pression.
Les générateurs à eau chaude sous pression peuvent aussi bien À chaud, il s’établit une circulation entre le générateur et le vase
être équipés pour la chauffe au fuel ou au gaz que pour la chauffe dans le sens des flèches du schéma. En fait, il monte au vase une
au charbon, les possibilités dépendant de leur type. émulsion d’eau et de vapeur. Cette circulation est identique à celle
qui s’établit dans une chaudière à circulation naturelle entre le
Les générateurs à tubes d’eau peuvent être équipés pour la
faisceau tubulaire et le ballon.
chauffe au charbon avec des foyers divers : grille mécanique ou
vibrante, spreader Stocker, brûleur à charbon pulvérisé. La pression dans l’installation est créée par la pression de
vapeur.
— Dans le cas de foyer ayant une inertie thermique importante
(grilles en particulier), il faut prévoir un dispositif de circulation de L’eau chaude sous pression est aspirée à la partie basse du vase
secours en cas de panne de courant. d’expansion par la pompe de circulation, et le retour se fait à la
partie haute par l’intermédiaire d’un système de dispersion assez
— Dans le cas de chauffe au fuel lourd, il faut tenir le plus grand
semblable à celui d’un préparateur d’eau chaude.
compte des phénomènes de point de rosée sur les parties parcourues
par l’eau entrant dans le générateur : la température d’entrée doit On peut sans difficulté mettre plusieurs générateurs en parallèle :
être maintenue à un minimum de 125 oC et même 130 oC (suivant ils sont reliés individuellement au vase par leurs tuyauteries de
la teneur en soufre) ; cela exige, en général, un dispositif de pompe départ et de retour.
de réchauffage des retours ou de recyclage. L’intérêt principal de ce schéma réside dans le fait que la circulation
— Une même température de retour minimale est nécessaire dans le générateur n’est pas tributaire d’une pompe et qu’elle est
dans le cas d’utilisation de charbon riche en soufre (flambant de indépendante de celle du réseau.
Provence, par exemple). Par contre, les générateurs doivent avoir une très faible perte de
Un générateur d’eau chaude sous pression peut être aussi un charge ; ils sont en général plus encombrants. De plus, les tuyau-
économiseur placé sur des fumées de four par exemple. teries de liaison au vase sont importantes.
Ce schéma n’est pratiquement plus utilisé.
3.1.3.3 Appareils de contrôle et de sécurité
Les générateurs d’eau chaude sous pression doivent être équipés, 3.1.3.4.2 Fonctionnement avec pompe
d’une part, d’appareils de contrôle de chauffe (déprimomètres, Avec ce schéma de fonctionnement, la circulation dans le ou les
thermomètres, analyseurs de gaz, conducteurs de chauffe) et, d’autre générateurs d’eau chaude sous pression en parallèle est assurée
part, d’appareils de sécurité (soupapes, thermostats) et de contrôle par une pompe.
(manomètres, thermomètres, débitmètres, contrôleurs de remplis- La perte de charge dans le générateur n’est pas limitée et on
sage) sur le circuit de l’eau chaude sous pression conformément à peut utiliser n’importe quel type de générateur. Cette pompe peut
la réglementation à laquelle ils sont soumis et qui est fonction de être la pompe de circulation du réseau ou une pompe spéciale
leur puissance, de la pression et de la température maximale de pour le générateur.
fonctionnement (§ 4).
Dans le cas d’une seule pompe (figure 11), le débit dans le géné-
Les thermomètres (sur l’entrée et la sortie d’eau chaude sous rateur est lié à celui du réseau qui, dans certains cas, peut être très
pression) constituent avec le débitmètre les deux organes essentiels variable, en particulier s’il y a des régulations automatiques sur les
de conduite qui permettent de connaître en permanence l’allure de appareils d’utilisation.
fonctionnement. Le débitmètre doit être muni d’un contact stoppant
la chauffe et actionnant une alarme en cas de chute de débit
au-dessous d’un certain seuil ; à défaut de débitmètre (toujours
recommandé), ce rôle peut être rempli par un contrôleur de débit
dans le cas d’appareils de faible puissance et fonctionnant à moins
de 110 oC. Cette limitation impérative de température à 110 oC pour
les appareils non timbrés impose la présence d’un ou de plusieurs
thermostats de coupure de feux et d’alarme offrant toute garantie
de fiabilité.
Pour les générateurs timbrés, un thermostat de ce genre est
souhaitable mais n’est imposé par la réglementation qu’en cas de
chauffe automatique.
Les différents appareils de contrôle sont indépendants des
appareillages de régulation de chauffe quand celle-ci est
automatisée.

3.1.3.4 Schémas d’installation


Les différents schémas d’installation se distinguent par les
systèmes de mise en circulation dans les chaudières (émulsion ou
pompe), d’expansion et de mise en pression. Nous décrirons tout
d’abord des systèmes avec vase d’expansion sous pression de
vapeur qui ont été les premiers utilisés, puis les autres qui sont le
plus souvent utilisés maintenant.
Figure 10 – Générateur d’eau chaude sous pression
fonctionnant en émulsion

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Si le débit est trop faible, il peut y avoir des vaporisations dans Par ailleurs, on peut n’avoir qu’une pompe de secours pour
le générateur et, pour les appareils à tubes d’eau, cela peut entraîner, l’ensemble, ce qui n’est pas négligeable sur le plan économique.
en plus de claquements, des surchauffes dans certains tubes. Toutefois, cela suppose évidemment que les générateurs alimentés
Pour certains générateurs, les constructeurs imposent d’ailleurs par la même batterie de pompes aient la même perte de charge et
des débits minimaux au-dessous desquels il ne faut pas descendre. nécessitent la même température d’eau à l’entrée.
Afin de maintenir un certain débit, on peut prévoir sur le réseau La pompe individuelle facilite le processus de démarrage d’un
des régulations à 3 voies. générateur alors que les autres sont en fonctionnement :
Pour éviter que les variations de débit du réseau se répercutent — dans le cas d’une batterie de pompes, pour éviter de refroidir
l’eau du réseau par le générateur en allumage, il faut démarrer
sur celui du ou des générateurs, la meilleure solution consiste à
installer une (ou plusieurs) pompe de générateur (figure 12) : le débit avec un faible débit d’eau et augmenter celui-ci au fur et à mesure
dans les générateurs est alors constant, quelles que soient les de l’augmentation de la puissance ;
— dans le cas de pompe individuelle, on peut faire circuler le
variations de débit dans le réseau ; il n’y a besoin d’aucun dispositif
de régulation, les variations de puissance à fournir se traduisant par générateur en circuit fermé pour le mettre en température.
des variations de température d’entrée aux générateurs, dont les Le choix de la solution dépend des particularités propres à chaque
températures de sortie sont en général maintenues constantes. cas.
Dans le cas de plusieurs générateurs en parallèle, on peut installer Les pompes de générateurs permettent aussi de remonter et de
une pompe par générateur ou une batterie de pompes alimentant maintenir à une valeur minimale donnée la température d’entrée
l’ensemble des générateurs : cette dernière disposition a l’avantage, dans les générateurs pour pallier la corrosion.
en cas d’arrêt accidentel d’une de ces pompes, de ne pas entraîner On peut aussi obtenir ce réchauffage en même temps qu’un
d’interruption brutale et totale de la circulation, avec les consé- débit minimal avec un ou plusieurs pompes de réchauffage des
quences que cela comporte dans le cas de foyer à charbon à grande retours (figure 13).
inertie en particulier.
Le débit de ces pompes est inférieur à celui des pompes de
générateur, ce qui réduit le prix d’installation, mais il n’y a plus
alors la même sécurité.
Avec certains types de générateurs à gros volume d’eau et faible
perte de charges, du type à tubes de fumées en particulier, cette
question de débit est beaucoup moins importante qu’avec les
appareils à tubes d’eau, et les pompes de générateurs sont moins
utiles. Même en cas de diminution importante de débit, il peut
s’établir dans le générateur lui-même une circulation qui permet
d’éviter les surchauffes et les vaporisations locales.
Ces générateurs sont, en général, moins sensibles à la corrosion
que les appareils à tubes d’eau, mais il faut cependant respecter un
minimum de température de retour : il en résulte qu’il est, le plus
souvent, nécessaire de prévoir des pompes de réchauffage des
retours, qui permettent également, en augmentant le débit, de limiter
la différence de température entre l’entrée et la sortie, comme le
demandent certains constructeurs.
Quel que soit le schéma de fonctionnement, on peut sans difficulté
régler la température au départ du réseau indépendamment de la
température au départ des générateurs par un by-pass.

Figure 11 – Générateur d’eau chaude sous pression


fonctionnant avec pompe

Figure 12 – Générateur d’eau chaude sous pression Figure 13 – Générateur d’eau chaude sous pression
avec pompe de générateur et pompe de réseau avec pompe de réchauffage des retours

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3.1.3.5 Dispositifs de mise en pression L’apparition et l’importance de ces phénomènes dépend des dif-
férences de température et de la différence de niveau entre le vase
3.1.3.5.1 Installations sous pression de vapeur et les générateurs.
Dans toutes les installations décrites ci-avant, la pression est La plus grande difficulté est rencontrée lorsque l’on est amené à
créée par de la vapeur saturée en équilibre de température avec démarrer un générateur sur une installation en fonctionnement : il
l’eau chaude sous pression dans le vase d’expansion. faudra n’augmenter que très progressivement le débit sur ce géné-
rateur pour obtenir et maintenir au départ une température suffisante
Ce vase doit être placé au-dessus des générateurs, en liaison
afin d’éviter l’apparition des phénomènes signalés.
directe avec eux pour permettre un éventuel dégagement de vapeur.
Sa capacité est le plus souvent calculée pour absorber la totalité de C’est pour pallier ces difficultés que l’on a été amené à prévoir
la dilatation de l’installation entre la température ambiante et la d’autres dispositifs de mise en pression.
température maximale de marche (ce qui conduit à une capacité
de 1,5 fois environ le volume de dilatation). 3.1.3.5.2 Installation sous pression de gaz
On peut toutefois réduire cette capacité, en particulier pour les Pour maintenir l’installation sous pression et absorber la dilata-
installations à marche continue : on est alors amené, lors des tion, on peut utiliser un vase d’expansion sous pression de gaz, azote
mises en température, à évacuer de l’eau et à en réintroduire lors en général.
des baisses de température, comme dans les installations sous
Toutefois, contrairement à la vapeur saturée en équilibre avec de
pression de gaz ou de pompe (§ 3.1.3.5.2 et 3.1.3.5.3).
l’eau à la même température et dont le volume peut varier à pression
Le vase sous pression de vapeur, quand la pression dépasse constante, le gaz obéit à la loi de Mariotte pV = Cte soit dp/dV = – p/V
0,5 bar, est évidemment soumis à la réglementation et doit être muni et sa variation de volume entraîne une variation de pression qui,
de tous les accessoires réglementaires. S’il n’y a pas de robinet entre évidemment, doit être limitée compte tenu de la nécessité de se
le générateur et le vase (cas d’un seul générateur), les soupapes de maintenir entre les pressions maximales et minimales.
sûreté du générateur peuvent être reportées sur le vase. Dans le cas
contraire, les générateurs doivent être munis de leurs soupapes de Par exemple, avec un vase de 2 m3 à 10 bar, si le volume de gaz est
sûreté, mais elles ne sont plus nécessaires sur le vase si celui-ci, de 1 m3, une variation de volume de 100 L entraînera une variation de
comme c’est le cas général, est timbré à la même pression que les pression de 1 bar ; à 5 bar, la variation de volume pour la même variation
générateurs. de pression pourra être doublée.
La mise sous pression de vapeur présente plusieurs avantages : Il en résulte que, sauf pour les petites installations et celles fonc-
— simplicité de fonctionnement indépendant de tout organe tionnant à pression relativement basse (cas des installations à eau
mécanique tel que pompe ou régulateur de pression ; chaude utilisant des vases d’expansion à membrane), le vase sous
— sécurité de fonctionnement, en particulier en cas de vaporisa- pression de gaz ne pourra absorber qu’une faible partie de la dila-
tion dans les générateurs ; la vapeur peut, en effet, se dégager faci- tation d’une installation en restant entre des limites de pression
lement dans le vase qui constitue par ailleurs une réserve et prémunit acceptables.
contre le manque d’eau ; Lors des montées en température quand la pression maximale est
— possibilité de dégazage de l’eau de l’installation en créant une atteinte, on doit extraire de l’eau vers la bâche alimentaire qui joue
légère fuite permanente à la partie haute du vase. en fait le rôle de vase d’expansion. Cette extraction se fait par l’inter-
Par contre, il y a certains inconvénients : médiaire d’un régulateur de pression. Il existe plusieurs types
— dépense importante entraînée par l’installation de ce vase d’appareils : les plus simples sont assez semblables à des soupapes
encombrant et lourd au-dessus des générateurs et à une hauteur de sûreté à ressort ; d’autres fonctionnent avec relais à fluide
suffisante pouvant nécessiter la surélévation au moins partielle de auxiliaire ou électriquement.
la chaufferie ; Lors des baisses de température, la contraction de l’eau entraîne
— complication d’exploitation lors du démarrage ou de l’arrêt, si une diminution de pression ; à la pression minimale admissible, on
l’installation est en totalité ou en partie au-dessus de ce vase doit mettre en service, par un manostat, une pompe alimentaire
d’expansion. qui rétablit la pression. Il est bon de disposer pour cela d’une
Dans ce cas en effet (§ 2.4), il faut, pour maintenir la pression pompe de faible débit à côté des pompes alimentaires normales
nécessaire au vase, fonctionner au départ des générateurs à une qui pourront être commandées en cascade en cas de baisse rapide
température supérieure à celle du réseau. Mais, à l’arrêt, il n’y a anormale de la pression (cas d’une fuite, par exemple).
pas de pression de vapeur et les parties hautes de l’installation ont La pression oscille ainsi entre deux limites en fonction du réglage
tendance à se vider dans le vase ; il faut, pour y remédier, isoler le des appareils et de leurs différentiels : cette oscillation peut être de
réseau au démarrage (après l’avoir rempli) et marcher en circuit l’ordre de 1 à 2 bar pour une installation fonctionnant normalement
fermé en chaufferie pour monter en température et pouvoir ainsi au-dessus de 10 bar (eau à 180 oC).
créer la pression nécessaire. En cas de dépassement des limites maximale et minimale, on
Pour éviter ces manœuvres, on a, dans certaines installations, aug- prévoit des manostats déclenchant un dispositif d’alarme.
menté la pression au vase par de l’azote. Mais il faut alors supprimer Le vase d’azote doit être branché en dérivation sur le retour de
le dégazage, il y a des pertes d’azote (par les soupapes en particulier) l’installation à la plus basse température possible, éventuellement
et, lorsqu’on monte en température, la pression partielle d’azote aug- par l’intermédiaire d’un dispositif de refroidissement de l’eau (tube
mente très rapidement (du fait de la dilatation et de la diminution de gros diamètre ou de grande longueur ou à ailettes) pour éviter
du volume qui lui est offert). que lors des dilatations de l’installation, l’augmentation de pression
Tout cela conduit à proscrire le vase sous pression de vapeur ne soit amplifiée par une élévation de température.
quand il ne peut pas être placé au point haut de l’installation ; La figure 14 illustre cette installation.
— complications d’exploitation avec plusieurs générateurs en Il est à noter que l’azote peut être remplacé par de l’air
parallèle ; si les températures au départ des générateurs fonc- comprimé, mais sa dissolution dans l’eau expose à des corrosions
tionnant en parallèle ne sont pas les mêmes, on obtient dans le vase par l’oxygène. On y pallie en interposant entre l’air et l’eau une
de l’eau à la température moyenne et une pression de vapeur cor- couche de paraffine ou un dispositif avec une membrane élastique.
respondant à la pression de vapeur à cette température. Il en résulte En fait, cela n’a pas d’intérêt avec le dispositif décrit ci-dessus, car
que pour les générateurs fonctionnant à la température la plus élevée il n’y a pratiquement aucune consommation d’azote.
on peut avoir un début de vaporisation à la sortie entraînant des
troubles de circulation, des claquements et la cavitation des pompes
de circulation.

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Un vase d’expansion sous pression d’air comprimé peut être Par contre, ces procédés ont l’inconvénient de rendre la pression
utilisé dans les installations de faible importance et à température dans l’installation tributaire d’organes mécaniques qui peuvent se
inférieure à 110 oC qui ne disposent en général que d’un service dérégler ou tomber en panne. En pratique, il faut les doubler, mais
alimentaire réduit ; dans ce cas, la pression est maintenue par l’expérience montre que, si l’installation est réalisée avec du matériel
évacuation d’air à la dilatation et introduction d’air par un petit de qualité convenablement entretenu, elle donne satisfaction aux
compresseur à la contraction. Le vase d’expansion absorbe la totalité usagers.
de la dilatation. On peut leur reprocher également le fait que les décharges à la
Les vases d’azote et d’air comprimé sont des récipients soumis bâche, qui est en général à l’air libre, entraînant des pertes ther-
à la réglementation (§ 4). miques, et, par la mise en contact de l’eau avec l’atmosphère, l’oxy-
génation de cette eau.
3.1.3.5.3 Installation sous pression de pompe On réduit le plus possible les pertes thermiques en extrayant
Dans l’installation sous pression d’azote décrite ci-avant, c’est en l’eau de retour de l’installation, qui est à la plus faible température.
fait une pompe qui maintient la pression à sa valeur minimale et Par ailleurs, en régime établi, les décharges sont très réduites.
le vase d’azote ne joue que le rôle d’amortisseur des variations de Quant à l’oxygénation de l’eau, elle est effectivement à craindre
pression consécutives aux variations de volume de l’installation ; s’il si la bâche n’est pas réchauffée (ce qui produit un certain
est supprimé (ou qu’il n’y a plus de gaz), l’eau étant très peu dégazage), mais on peut pallier cet inconvénient par un traitement
compressible, une très faible dilatation entraîne une augmentation de l’eau : à ce point de vue, ces installations doivent faire l’objet
très importante de la pression et inversement, et la pompe fonc- d’une surveillance particulière.
tionne d’une manière saccadée pendant quelques secondes entre
les arrêts.
3.1.3.5.4 Installation avec vase d’expansion surélevé
Pour pallier cet inconvénient, on laisse la pompe en marche
permanente avec une soupape de décharge ramenant l’eau à son Si les dispositifs de mise en pression indiqués ci-dessus sont les
aspiration ; on utilise à cet effet une pompe de faible débit (de l’ordre plus couramment utilisés et s’appliquent à tous les cas, il ne faut
de quelques centaines de litres par heure) qui peut être une petite toutefois pas oublier le système du vase d’expansion surélevé, qui
pompe volumétrique ou une pompe centrifuge de caractéristique est le plus simple (figure 15).
appropriée pour les installations importantes. Une autre soupape de Si, au voisinage de la chaufferie, on dispose d’un édifice d’une
décharge à la bâche permet d’évacuer l’eau de la dilatation. certaine hauteur (immeuble élevé et en particulier immeuble tour,
Au cas où le débit de la pompe de maintien de pression n’est pas château d’eau, cheminée importante, etc.), on peut y installer un vase
suffisant pour étaler une contraction rapide de l’installation (cas de d’expansion à l’air libre, et la pression créée ainsi en chaufferie
fuite par exemple), un manostat commande la mise en route d’une permet de produire de l’eau à une température nettement supérieure
pompe alimentaire de débit supérieur. à 100 oC.
Ce type de dispositif de mise en pression par pompe est plutôt Par exemple, pour H = 20 m, on peut produire de l’eau à 132 oC au
moins coûteux que celui qui comporte un vase sous pression départ du générateur. Pour H = 40 m, on peut atteindre 151 oC.
d’azote et se justifie pour les petites et moyennes installations.
Il faut noter toutefois que cette température maximale ne peut être
Un avantage important de ces dispositifs d’expansion et de mise admise qu’en tous les points de l’installation qui sont à une altitude
en pression de gaz ou de pompe réside dans le fait que la pression inférieure à celle du niveau du vase, diminuée de la hauteur H. S’il
est indépendante de la température de l’eau chaude sous pression, y a des parties de l’installation au-dessus, il faut abaisser la
ce qui est particulièrement intéressant dans le cas où l’installation température de l’eau chaude sous pression (§ 2.4).
de distribution se trouve en totalité ou en partie au-dessus de la
chaufferie, et permet par ailleurs sans difficulté de respecter, en
augmentant la pression, la marge demandée par les constructeurs
de générateurs entre la température à la sortie et celle correspondant
à la pression.
Elle permet aussi, dans le cas de fonctionnement en parallèle de
plusieurs générateurs, d’admettre, sans aucun trouble de fonction-
nement, de plus grandes différences de température au départ des
générateurs que dans le cas de mise sous pression de vapeur.

Figure 15 – Installation avec vase d’expansion surélevé


et poste de recyclage

Figure 14 – Installation sous pression d’azote

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Un tel vase ne doit pas être en circulation. Toutefois, si l’on veut Ces produits de traitement divers sont couramment commercia-
le réchauffer légèrement pour éviter le gel, il faut bien veiller à ne lisés. Leur introduction dans l’installation peut se faire simplement
pas dépasser une température de 90 oC. dans la bâche alimentaire. Cependant, il est préférable d’installer une
De plus, en règle générale, il faut se limiter à une température pompe doseuse d’introduction de réactif, qui permet à tout moment
maximale légèrement inférieure (de 4 à 5 oC au moins) à la tempé- de corriger les caractéristiques de l’eau en fonction des analyses,
rature maximale théorique, pour tenir compte, en particulier, des sans qu’il soit nécessaire d’introduire des quantités importantes
variations de température possibles au départ des générateurs. d’eau d’appoint.
En ce qui concerne l’azote, il ne présente aucun danger sur le plan
corrosion mais certaines chaudières peuvent être sensibles à la
L’application la plus courante de ce genre d’installation se présence de gaz non dissous qui perturbent la circulation dans
trouve dans les chauffages d’ensembles immobiliers de petite certains tubes. L’azote peut être éliminé en maintenant la bâche
ou moyenne importances, où l’on place le vase d’expansion sur alimentaire à une certaine température (à 80 oC maximum, la plus
un immeuble élevé. grande partie des gaz est éliminée) et en munissant les points hauts
L’eau chaude est distribuée à 120 oC par exemple et ramenée de l’installation en chaufferie de bouteilles de purge de capacité rela-
à 90 oC ou 50 oC par des postes de recyclage pour l’alimentation tivement importante d’où l’on évacuera périodiquement les gaz. À
des surfaces de chauffe (radiateurs ou serpentins de chauffage noter que le réchauffage de la bâche entraîne des pertes thermiques
au sol). non négligeables si elle n’est pas calorifugée.

3.1.4.1.1 Installation de production d’eau chaude


3.1.4 Traitement de l’eau sous pression à partir de vapeur
Il y a lieu de distinguer plus nettement les deux problèmes qui
Les installations à eau chaude sous pression fonctionnant en se posent dans ce cas :
circuit fermé avec une quantité d’eau d’appoint très faible, les — le traitement des eaux d’alimentation des chaudières ;
problèmes de traitement de l’eau sont beaucoup moins importants — le traitement du circuit d’eau chaude sous pression.
que dans le cas d’installations à vapeur, ce qui ne peut pas dire pour Par ailleurs, il faut distinguer le cas de la préparation par
autant qu’il faille les négliger. mélange (§ 3.1.2.1) de celui où il n’y a pas mélange des deux circuits
L’eau doit être traitée pour éviter l’entartrage des surfaces de (préparation d’eau chaude sous pression par échangeur, (§ 3.1.2.2),
chauffe des chaudières ou générateurs et la corrosion de l’ensemble dans ce dernier cas, les circuits étant entièrement séparés, les deux
de l’installation par suite de l’acidité de l’eau et de sa teneur en problèmes sont indépendants.
oxygène.
Le problème est d’ailleurs un peu différent suivant le type 3.1.4.1.2 Traitement de l’eau d’alimentation des chaudières
d’installation. Ce traitement dépend non seulement de la qualité de l’eau, mais
également de la pression de la vapeur et du type de chaudière.
3.1.4.1 Installation de production d’eau chaude Aux pressions élevées il faut une déminéralisation totale de
sous pression par générateur direct
l’eau.
Le traitement de l’eau consiste en un adoucissement et une
introduction de réactifs pour augmenter le pH et réduire l’oxygène. 3.1.4.1.3 Traitement de l’eau du circuit d’eau chaude
L’adoucissement de l’eau se fait dans un adoucisseur à permu- sous pression
tation sodique, installé sur l’arrivée d’eau à la bâche alimentaire, Ce circuit pourra être rempli avec l’eau alimentaire des chaudières,
qui permet d’obtenir un degré hydrotimétrique (TH) nul. et l’on introduira les réactifs nécessaires pour obtenir les caracté-
La détermination de la capacité horaire de cet appareil est délicate ristiques indiquées ci-avant.
car les débits sont très différents suivant que l’on considère le débit Si les caractéristiques des chaudières imposent un traitement
nécessaire en fonctionnement normal ou le débit de remplissage, coûteux, on pourra avoir une installation séparée d’adoucissement
ce dernier étant fonction de la vitesse de remplissage désirée. pour l’installation à eau chaude sous pression.
Pratiquement, pour ne pas installer des appareils trop coûteux qui Dans le cas d’installation avec préparateur par mélange, le circuit
seraient peu utilisés, on admet que le premier remplissage peut être d’eau chaude reçoit en permanence de l’eau de condensation de la
étalé sur une durée assez longue : 24 h ou, même, 48 h par exemple vapeur à un pH sensiblement égal à 7, cependant que l’on alimente
pour les installations très importantes genre chauffage urbain. les chaudières par de l’eau du circuit chargée en sels divers ; cela
conduit à une déconcentration du circuit qui tend vers un pH de 7
qu’il faut remonter et, en chaudières, à une concentration de sels
C’est ainsi que, dans une installation d’une capacité de l’ordre
qu’il faut diminuer par des extractions importantes.
de 200 m3, on pourra installer un adoucisseur d’une capacité
maximale de 6 à 8 m3/h. Pour remédier à cet état de choses, plusieurs solutions sont
utilisées :
— installation d’une pompe de déconcentration de chaudières
À la sortie de l’adoucisseur, l’eau dont le pH se situe en général
qui reprend une partie des sels alcalins pour les renvoyer dans le
aux environs de 7, attaquerait les tuyauteries aux températures
circuit. Dans de telles installations, il faut bien veiller à ne pas
élevées. Il faut relever le pH entre 8 et 10 par introduction de produits
envoyer dans le circuit les boues qui peuvent s’accumuler dans les
appropriés.
chaudières lorsque les eaux d’alimentation en sont chargées ;
L’eau contient de l’air (azote et oxygène) dissous. On considère — traitement de l’eau du circuit par des réactifs qui n’apportent
que la teneur en oxygène doit être inférieure à 0,1 mg/L. La réduction pas de minéralisation en chaudières et dont certains étant volatils
de l’oxygène se fera par introduction de produit réducteur. Dans les retournent dans le circuit d’eau chaude sous pression avec la
installations avec vase d’expansion sous pression de vapeur, on vapeur.
pourra éventuellement se contenter d’un dégazage par le vase
d’expansion.

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3.2 Distribution d’eau chaude sous pression avec D diamètre intérieur (m),
v vitesse (m/s),
3.2.1 Calcul des diamètres de tuyauteries. λ coefficient de résistance ou de frottement,
Vitesse de circulation ρ masse volumique de l’eau (kg/m3).
Les diamètres des divers tronçons d’un réseau de distribution Le coefficient λ dont dépend la valeur de la perte de charge est
d’eau chaude sous pression sont calculés en fonction (§ 2.1) des lui-même fonction de l’état d’écoulement du fluide et de la
débits, déterminés à partir des puissances maximales à transporter constitution du tube, caractérisés respectivement par le nombre de
et des chutes de température, par la formule : Reynolds Re et par la rugosité relative ε /D, avec ε rugosité absolue
(dimension des aspérités) et D diamètre.
P = kQ (T2 – T3 )
En se fixant une valeur pour la rugosité absolue et une tempéra-
On recherche, au départ, le point, supposé le plus défavorisé, qui ture, on peut établir un abaque donnant la perte de charge par mètre
correspond au circuit de tuyauteries le plus long depuis la chaufferie : de tuyauterie, en fonction du débit : celui de la figure 16 correspond
soit L cette longueur. à des tubes hydrauliquement lisses, pour de l’eau à 150 oC.
La hauteur manométrique des pompes ayant été déterminée La détermination des pertes de charge par résistance particulière
approximativement (§ 2.3), on en déduit la perte de charge admis- est plus délicate et les valeurs varient dans des proportions impor-
sible H dans le réseau de distribution, d’où la perte de charge tantes suivant les auteurs. Une méthode consiste à caractériser les
moyenne admissible par mètre de tuyauterie qui est : résistances particulières par une longueur équivalente de la tuyau-
terie du même diamètre.
J = H /2L
Le tableau 1 donne les longueurs fictives équivalentes de diverses
En fait, les pertes de charge dans un réseau de tuyauteries sont résistances particulières en fonction des diamètres.
constituées par la somme : Compte tenu de ces éléments, on détermine le diamètre des
— des pertes de charge linéaires dues aux frottements dans les tuyauteries de chaque tronçon en vue d’avoir une perte de charge
tuyauteries ; moyenne voisine de J indiqué plus haut.
— des pertes de charge par résistances particulières : coudes, La somme des pertes de charge des différents tronçons du circuit
lyres, piquages, changement de section, robinets ; ces dernières le plus défavorisé donne la perte de charge totale du réseau, qui
représentent 20 à 40 % des pertes de charge totales. permet de déterminer définitivement la hauteur manométrique des
Les pertes de charges linéaires sont données, en mm CE par pompes.
mètre de tuyauterie, par l’équation de Bernoulli :

1 v2
∆p = λ ------ ρ --------
D 2

Figure 16 – Vitesse et perte de charge par mètre dans les tuyauteries, pour de l’eau chaude sous pression à 150 oC

(0)

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Tableau 1 – Longueurs fictives équivalentes en fonction du diamètre de quelques résistances particulières (en m)
Coude lisse (1) Piquage (2)
∅ intérieur Robinet Vanne à passage
nominal à soupape direct
r=3d r=5d d /D = 1 d /D = 0,5
15 0,25 0,17 0,20 0,05 1,3 0,15
20 0,33 0,23 0,28 0,07 1,8 0,18
25 0,40 0,28 0,35 0,08 2,2 0,22
32 0,55 0,38 0,46 0,11 2,8 0,28
40 0,63 0,44 0,54 0,13 3,5 0,35
50 0,80 0,56 0,68 0,17 4 0,44
65 0,96 0,67 0,85 0,21 5,5 0,65
80 1,23 0,86 1,15 0,29 7 0,82
100 1,51 1,06 1,46 0,36 9 1,17
125 1,87 1,31 1,90 0,46 11 1,40
150 2,25 1,58 2,38 0,58 15 1,75
200 3,12 2,19 3,47 0,85 20 2,50
250 3,82 2,68 4,50 1,12 26 3,30
300 4,64 3,25 5,66 1,42 33 4,10
350 5,28 3,70 6,58 1,65 40 4,90
400 6,00 4,20 7,60 1,90 47 5,80
(1) r diamètre de courbure du coude double. (2) d /D : rapport des diamètres du piquage et de la tuyauterie principale.
d diamètre de la tuyauterie.

On limite en général les vitesses de circulation aux environs de 3.2.3 Pompes de circulation
2 m/s, mais il n’y a pas d’inconvénient à dépasser cette valeur, les
bruits et les phénomènes éventuels d’érosion n’apparaissent qu’à Les pompes de circulation d’eau chaude sous pression, qui sont
des vitesses très supérieures. On se trouve, en fait, limité par les des appareils parfaitement au point, sont des pompes centrifuges
pertes de charge élevées que l’on atteint lorsque la vitesse de cir- à corps en acier (la fonte peut éventuellement être utilisée pour les
culation augmente. températures inférieures à 110 oC). Les roues sont en général en
Après le circuit le plus défavorisé, on est amené à calculer les fonte et les arbres en acier inoxydable.
divers autres circuits et dérivations, compte tenu des hauteurs Le tracé et les supports des tuyauteries de raccordement de la
manométriques existantes aux différents nœuds, calculées d’après pompe doivent être étudiés en vue de ne créer aucune contrainte
le circuit le plus défavorisé. lors de la dilatation (particulièrement dans le cas d’utilisation de la
Dans les circuits les plus courts et dans les dérivations voisines fonte).
de la chaufferie, on dispose de hauteurs manométriques impor- Au-dessus de 120 oC, en général, les pompes comportent un
tantes, et l’on sera conduit à admettre des vitesses de circulation dispositif de refroidissement des presse-étoupe par l’eau.
assez élevées pour les absorber.
Les hauteurs manométriques, dont nous avons parlé au
paragraphe 2.3, varient de quelques mètres à 100 m CE, et même
3.2.2 Mode d’installation des tuyauteries plus dans les installations très importantes (chauffages urbains par
exemple).
On utilise pour les tuyauteries d’eau chaude sous pression les Les vitesses de rotation sont de 950 tr/min, 1 450 tr/min (la plus
mêmes matériaux et les mêmes modes d’installation que pour les courante) et 2 800 tr/min, et le moteur est alors directement accouplé
tuyauteries de vapeur, en tenant compte toutefois de la masse de à la pompe.
l’eau qui peut conduire à avoir des supports plus rapprochés Pour les grosses pompes (débit de plusieurs centaines de t/h), on
qu’avec la vapeur. peut utiliser des entraînements par courroie et des variateurs de
Un des grands avantages de l’eau chaude sous pression par vitesses.
rapport à la vapeur réside dans le fait que les pentes peuvent être Des manomètres doivent être prévus sur l’aspiration et le refou-
quelconques et que le tracé des tuyauteries peut s’adapter sans dif- lement des pompes pour en vérifier le bon fonctionnement.
ficulté à la configuration du terrain et à tous les obstacles rencontrés. Pour éviter les phénomènes de cavitation à l’aspiration des
Toutefois, une pente minimale (1 à 2 mm par mètre) doit toujours pompes centrifuges, il faut disposer d’une certaine surpression par
être prévue pour permettre les purges d’air et les vidanges. Les rapport à la pression de vapeur correspondant à la température : les
points hauts et les points bas sont, à cet effet, munis de robinets éléments à ce sujet sont fournis par les constructeurs.
de purge d’air et de vidange. Les pompes de circulation sont toujours doublées par une
Il faut noter que la plupart des purges d’air ne servent pratique- pompe de secours et peuvent faire l’objet d’installation particulière
ment que lors du remplissage, l’air étant entraîné du fait des vitesses et ouvrir des possibilités très diverses.
assez élevées dès que l’eau est mise en circulation. Certains points Sur tous les schémas précédents, la pompe de circulation du
cependant peuvent nécessiter des purges périodiques (§ 3.1.4.1). réseau est placée sur le départ de l’installation (cas le plus courant),
Nota : pour plus de détails, on se reportera à l’article Réseaux de chaleur. Transport
[B 2 170] dans ce traité.
mais elle peut aussi être placée sur le retour, ce qui réduit la pression
dans l’installation ; on risque toutefois, de ce fait, d’avoir en certains
points une pression inférieure au minimal requis : une étude de
répartition des pressions est à faire (§ 2.4). De plus, il ne figure qu’une
seule pompe qui matérialise sa fonction, mais il peut y avoir plusieurs
pompes en parallèle dans le cas d’un réseau à débit variable ou en
fonction du développement de l’installation en plusieurs étapes ; cela

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nécessite évidemment une étude hydraulique en fonction des acier inoxydable, à l’exclusion du bronze avec lequel on risque, à
courbes des pompes pour les choisir en conséquence. Des pompes température élevée, des corrosions par phénomène d’électrolyse.
montées en parallèle doivent impérativement être munies de clapet Dans le cas d’une température inférieure à 110 oC, on peut utiliser
de non-retour au refoulement. la fonte, mais il faut attirer l’attention sur sa fragilité (sensible au
Une installation peut comporter divers circuits de pertes de charge choc thermique en particulier) ; c’est pourquoi on ne doit pas l’utiliser
différentes, ne fonctionnant pas simultanément ou n’exigeant pas pour les installations à température élevée. Si l’on utilise cette
les mêmes températures : ils sont alimentés dans ce cas par des robinetterie en fonte, il faut bien veiller à ce qu’elle ne subisse pas
pompes propres à chacun d’eux. d’effort lors des dilatations.
Pour augmenter la hauteur manométrique sur un réseau, on peut La robinetterie en fonte ou acier est toujours à brides. Les
installer une pompe en série avec d’autres. On peut aussi adapter emboîtements sont conseillés lorsque l’on atteint des pressions
le système de pompes en série avec une pompe sur l’aller, une sur élevées (supérieures à 15 ou 20 bar).
le retour, dans le but de limiter dans l’installation la pression
engendrée par les pompes.
Les caractéristiques d’une pompe peuvent être modifiées par 3.3 Appareils d’utilisation de l’eau chaude
variation de vitesse (moteurs à plusieurs vitesses, variateurs de
vitesse).
sous pression
Nota : le lecteur se reportera à l’article Réseaux de chaleur. Transport [B 2 170] pour des
éléments complémentaires sur ces problèmes concernant les pompes de circulation. Les appareils utilisant l’eau chaude sous pression sont très
Réglage de la température par recyclage : parmi les avantages nombreux : tuyaux à ailettes, tuyaux lisses, batteries de chauffe de
de l’eau chaude sous pression, il a été cité (§ 1.2.4) la possibilité de toutes sortes, échangeurs, vaporiseurs, marmites chauffantes, et,
en général, tous les appareils nécessitant l’utilisation d’un fluide
réglage de la température et, dans la plupart des schémas, il figure
chauffant à moins de 200 oC.
à l’aspiration de la pompe de circulation un by-pass avec le retour
de l’installation permettant de faire varier par mélange la tempéra- Tous ces appareils doivent être conçus avec des circuits de cir-
ture au refoulement de la pompe, la température (maximale) au culation intérieure équirésistants car, contrairement à la vapeur qui,
départ du ou des réchauffeurs restant constante. comme un gaz, a tendance à se répandre dans tout le volume qui
lui est offert, l’eau emprunte le parcours qui présente la résistance
Cette possibilité peut concerner l’ensemble de l’installation (cas
minimale.
des réseaux de chauffage de locaux dont on fait varier la tempéra-
ture en fonction de la température extérieure) ou certains circuits Cela exclut les appareils à gros volume tels que les cylindres
particuliers ou même certains appareils de l’installation que l’on chauffants, calandres, marmites à double fond, à moins que l’on ne
munit d’une pompe de recyclage (§ 3.3). les munisse de dispositifs de chicanage qui ne sont pas toujours
faciles à réaliser sur des appareils existants.
L’abaissement de la température à l’aspiration d’une pompe peut
permettre de supprimer les phénomènes de cavitation. Cela ne veut pas dire que de tels appareils ne peuvent pas utiliser
l’eau chaude sous pression, mais il faut les concevoir à l’origine d’une
La figure 17 illustre diverses possibilités d’installations de
pompes. Les pompes de secours n’ont pas été figurées. façon différente de la conception classique.
Nota : c’est ainsi que les marmites chauffantes conçues pour l’utilisation de l’eau
chaude sous pression sont réalisées avec un serpentin chauffant en profilé soudé sur
l’extérieur de la marmite (figure 18).
3.2.4 Robinetterie
On utilise en général, dans les installations d’eau chaude sous
pression, de la robinetterie en acier, avec garnitures et siège en

Figure 17 – Exemple d’installation avec divers réseaux alimentés par des pompes différentes

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Figure 18 – Marmite chauffante avec serpentin extérieur soudé

Figure 20 – Presses alimentées en eau chaude sous pression


par des recyclages

4. Réglementations
applicables aux installations
à eau chaude sous pression
Les générateurs, récipients et canalisations d’eau chaude sous
pression sont soumis à un certain nombre de textes réglementaires
découlant du décret du 2 avril 1926 concernant les générateurs et
Figure 19 – Vaporiseur récipients de vapeur, qui a été étendu en 1961 à l’eau chaude sous
pression et complété sur certains points en 1967.
Ces prescriptions s’appliquent depuis 1967 lorsque la pression
On peut faire de même pour les cylindres chauffants ou les de vapeur dépasse 0,5 bar et la température de l’eau surchauffée
calandres : cette conception a également ici l’avantage de diminuer 110 oC.
le poids de l’eau dans l’appareil, qui serait très élevé si cet appareil Nota : les limites ont été auparavant de 1 bar pour la pression de vapeur et 120 oC pour
était complètement rempli. la température de l’eau : on retrouve ces valeurs dans certains textes.

Les échangeurs, appareils tubulaires, ne sont pas très différents Les textes réglementaires imposent des épreuves (timbre des
pour la vapeur et l’eau chaude sous pression. Ils permettent de générateurs et récipients), des visites périodiques ainsi que certaines
réchauffer toutes sortes de fluides et en particulier l’eau utilisée prescriptions concernant la construction (métaux et soudures), les
dans les installations de chauffage de locaux d’habitation. accessoires de sécurité et les dispositions concernant leur
emplacement.
Les vaporiseurs (figure 19) permettent de produire, à partir de
l’eau chaude sous pression, de la vapeur à une pression corres- Il y a lieu d’attirer l’attention sur deux points particuliers évoqués
pondant à une température inférieure. Avec de l’eau à 180-150 oC, dans la circulaire du 08/09/1967 concernant les générateurs fonc-
par exemple, on peut produire de la vapeur à 3 ou 4 bar. tionnant à moins de 110 oC et les vases sous pression d’azote.
Ils ont le grand avantage de pouvoir être alimentés en eau de — Dans ces générateurs non timbrés règne le plus souvent une
qualité quelconque, l’entartrage du serpentin n’ayant pour consé- pression nettement supérieure à 0,5 bar et seul le bon fonctionne-
quence qu’une diminution de leur capacité de production (alors que, ment des appareils de limitation de température permet de les
dans une chaudière, l’entartrage diminue le rendement et peut maintenir en dehors de la réglementation. Ces appareils jouent donc
amener des accidents par suite de la surchauffe qui conduit à un un rôle de sécurité important, ce qui impose en général de les
éclatement). On doit alors les détartrer périodiquement, ou même doubler, de leur faire actionner une alarme et de les soumettre à des
changer leur serpentin. contrôles sévères et périodiques. Ils doivent fonctionner sur le
principe de la sécurité positive : la remise en service après un
Parmi les appareils pour lesquels l’eau chaude sous pression déclenchement pour excès de température exigeant une intervention
présente un très grand avantage, on peut citer également les presses. manuelle.
Dans celles-ci, on recherche une homogénéité de température sur
les plateaux et un réglage précis de température. Pour y parvenir, — Les vases sous pression d’azote soumis normalement à la
on les alimente par un dispositif de recyclage (figure 20). Avec un réglementation des appareils à pression de gaz peuvent recevoir de
grand débit de recyclage, on peut réduire à quelques degrés la chute l’eau à plus de 110 oC (quand l’installation fonctionne au-dessus de
de température (et, par là même, la différence de température entre cette température) et doivent donc suivre la réglementation des réci-
les divers points), tout en réglant à volonté cette température avec pients d’eau chaude sous pression.
une grande précision.

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_______________________________________________________________________________________________ CHAUFFAGE À EAU CHAUDE SOUS PRESSION

Les tuyauteries d’eau chaude sous pression longtemps non visées En dehors de ceux-ci, il y a d’autres réglementations concernant
par le règlement le sont maintenant pour les canalisations d’usine l’eau chaude sous pression parmi lesquelles on peut citer :
(arrêté ministériel du 13/10/61) et les réseaux de distribution (arrêté — l’arrêté du 23 juin 1978 concernant les installations fixes des-
ministériel du 06/12/82). tinées au chauffage et à l’alimentation en eau chaude sanitaire des
Les chaufferies à eau chaude sous pression doivent évidemment bâtiments d’habitation, de bureaux ou recevant du public ;
se conformer aux prescriptions des textes concernant l’utilisation — divers documents techniques unifiés (DTU) établis par le Centre
de l’énergie. scientifique et technique du bâtiment (CSTB), dont en particulier le
L’organisme chargé de l’application de ces textes est le service DTU 65.3 concernant les installations de sous-stations d’échange à
des Mines qui intervient, en fait, par l’intermédiaire d’organismes eau chaude sous pression ;
de contrôle, dont un des plus importants dans ce domaine est — les recommandations des APAVE pour l’établissement des
réseaux de tuyauteries en acier soudable.
l’Association des Propriétaires d’Appareils à Vapeur et Électriques
(APAVE). Cet organisme édite un recueil, périodiquement mis à
jour, de tous ces textes réglementaires.

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