IIe Partie : Pétrologie Chapitre 3 : les roches magmatiques 2008/2009

Prenons comme exemple la cristallisation

CHAPITRE 3 d'un magma qui refroidit dans une
chambre magmatique (schéma ci-
dessous).
LES ROCHES
MAGMATIQUES
3.1. Généralités

Les magmas proviennent tous du

manteau. Les roches magmatiques, issues
de la cristallisation des magmas, devraient
donc avoir toutes la même composition.
Ça n'est pas le cas. Pourquoi? Pour bien
répondre à cette question, il est essentiel
de connaître deux processus importants:
la cristallisation fractionnée et la fusion
partielle.
Fig.32. Chambre magmatique

La cristallisation fractionnée.
Les critaux ne vont pas se former tous en
même temps comme l'exprime la série de
Comme on l'a vu plus haut, la
Bowen. Les premiers minéraux à
cristallisation fractionnée, c'est-à-dire le
cristalliser seront évidemment les
fait que la cristallisation des silicates dans
minéraux de haute température, olivine
un magma se fasse dans un ordre bien
d'abord, pyroxènes et amphiboles ensuite.
défini, selon la suite réactionnelle de
Ces cristaux vont se former dans le
Bowen, produit des assemblages
magma et vont sédimenter vers la base de
minéralogiques différents : ultramafiques,
la chambre magmatique pour former une
mafiques, intermédiaires et felsiques. Ces
roche riche en olivine, pyroxène et
quatre assemblages définissent quatre
amphibole, une roche ignée mafique, un
grands types de roches ignées (fig28).
gabbro par exemple (roche ignée "A" sur
le schéma). Le liquide résiduel sera donc
appauvri en ces minéraux; on aura donc
un magma de composition différente de sa
composition initiale. Ce magma aura une
composition disons intermédiaire.

Fig.31. Suite de Bowen

Fig.33. Chambre secondaire

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Si ce magma est introduit dans une
chambre secondaire (fig.30) et qu'il
poursuit son refroidissement, les premiers
minéraux à cristalliser seront les
amphiboles, les biotites, le quartz et
certains feldspaths plagioclases, ce qui
produira une roche ignée intermédiaire,
une diorite par exemple (roche ignée "B"
sur le schéma). Si ce magma fait son
chemin jusqu'à la surface, on aura des
laves andésitiques. Ainsi, à partir d'un
magma de composition donnée, on peut
obtenir plus d'un type de roche ignée.
3.2. Nomenclature des roches ignées.
L'assemblage ultramafique/ultrabasique
donne lieu à une roche particulière,
composée presqu'exclusivement d'olivine,
avec un peu de pyroxènes, une roche très
peu abondante à la surface même de la
terre, la péridotite. Cette dernière
constitue principalement le manteau.
L'assemblage mafique/basique donne des
basaltes ou des gabbros, des roches qui
sont riches en pyroxènes et en feldspaths
plagioclases calciques, avec possiblement
une petite quantité d'olivine ou
d'amphiboles. L'assemblage intermédiaire
constitue les andésites et les diorites. Ce
sont des roches composées d'amphiboles
et de feldspaths plagioclases dont le
contenu en calcium et sodium est
intermédiaire entre les deux pôles, avec
possiblement un peu de quartz et de
biotite. Pour sa part, l'assemblage felsique
fournit des rhyolites et des granites dont
la composition principale est le quartz, le
feldspath potassique et le feldspath
sodique, avec un peu de micas comme la
biotite et la muscovite.
Le tableau qui suit présente de façon un
peu plus précise que la figure précédente
la composition des roches ignées.
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Chapitre 3 : les roches magmatiques 2008/2009
La différence entre basalte et gabbro,
andésite et diorite, rhyolite et granite, ne
se situe pas au niveau de la composition
qui est la même pour chacune des paires,
mais au niveau de la cristallinité, soit la
taille des cristaux. Un magma qui
s'introduit dans la croûte terrestre peut se
frayer un chemin jusqu'à la surface et
donner lieu à des coulées de laves qui, en
cristallisant, forment des corps extrusifs :
volcans sous-marins ou volcans
continentaux. Le magma peut aussi rester
coincé dans la croûte et y cristalliser pour
former des corps intrusifs. La
cristallisation à la surface de la croûte est
rapide, ce qui produit de très petits
cristaux; la roche résultante sera une
roche à fins cristaux qu'on ne distingue
généralement pas à l'œil nu
(aphanitiques/hyaline/microlitique),
même à l'aide d'une loupe. Par contre,
lorsque le magma cristallise à l'intérieur
de la croûte terrestre, l'abaissement de sa
température est lent et, pour simplifier,
plus la cristallisation sera lente, plus les
cristaux seront gros, généralement bien
visibles (phanéritiques/grenue). On a
donc deux grands groupes de roches
ignées: les roches ignées extrusives, à fins
cristaux, et les roches ignées intrusives, à
cristaux grossiers. Les magmas
ultramafiques/ultrabasiques sont ceux qui
se forment en toute fin de fusion partielle
et n'atteignent jamais la surface; de là le
manque d'un équivalent extrusif à la
péridotite.
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La fusion partielle. autres minéraux, jusqu'aux olivines, si

évidemment le mélange silicaté originel
Le processus de fusion partielle est en en contenait.
quelque sorte l'inverse du processus de
cristallisation fractionnée. Si on augmente On voit bien ici le principe de la fusion
progressivement la température d'un partielle : à mesure de l'augmentation de
matériel solide composé d'un assemblage la température, il se produit une
de minéraux silicatés, cet assemblage séparation en deux phases, une phase
passe entièrement ou partiellement de la liquide et une phase solide, le tout
phase solide à la phase liquide. Pourquoi formant une sorte de sloche, soit des
partiellement? Parce que, comme dans le cristaux solides qui baignent dans un
cas du refroidissement d'un magma où liquide. Il est important de comprendre ici
tous les minéraux ne cristallisent pas tous que la composition des phases solides et
en même temps, ceux-ci ne fondent pas liquides change au fil de l'évolution
non plus tous en même temps lorsqu'ils thermique de la sloche. Le liquide peut
sont chauffés. A une pression donnée, le être extrait de la sloche et remobilisé par
point où un minéral passe de sa phase des processus naturels à n'importe quel
solide à sa phase liquide est sa stade de l'évolution thermique, ce qui fait
température de fusion (qui est la même qu'on obtiendra des magmas de
que la température de cristallisation; une composition variées et partant des roches
question de point de vue). Si on augmente ignées de compositions variées.
progressivement la température d'un
assemblage solide de silicates, les
premiers minéraux à fondre sont les
minéraux de basse température, ceux qui
se situent au bas de la suite de
Bowen(fig.31), c'est-à-dire, le quartz, les
feldspaths potassiques et sodiques, et la
muscovite. La fusion n'est alors que
partielle, puisqu'on obtient un mélange de
solide et de liquide, une sorte de "sloche"
(nos amis français diraient gadoue). Dans
ce cas-ci, la phase liquide possède une
composition felsique (quartz, feldspaths
potassique et sodique, muscovite), alors
que la phase solide est composée de
cristaux de plagioclase calcique, de biotite,
d'amphibole ou de pyroxène, selon la
composition du solide originel. Si ce
liquide est extrait du mélange et
remobilisé (introduit le long de fractures
ou dans une autre chambre par exemple),
ce magma felsique formera, en
cristallisant, des rhyolites ou des granites,
selon qu'il atteigne la surface ou demeure
à l'intérieur de la croûte. Avec une
augmentation de la température, les
plagioclases de calcicité intermédiaire, les
biotites et les amphiboles seront à leur
tour fondus et produiront un magma
intermédiaire; et ainsi de suite pour les Fig.34. Produits de l’activité magmatique

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Le bloc-diagramme A résume les
principaux phénomènes géologiques
susceptibles d'être retrouvés dans une
région affectée par le magmatisme.
L'expression en surface de ce magmatisme
est généralement minime en volume par
rapport au magma sous-jacent qui lui
donne naissance et qui formera les grands
corps intrusifs. En surface, le magmatisme
se traduit par des volcans qui peuvent
produire des champs de laves. Certains
grands champs de laves sont aussi issus
de longues fissures (fig.34).
Le bloc-diagramme B résume la situation
post-magmatisme, après que l'érosion ait
commencé son modelage de la surface et
enlevé une couche de matériaux. En
surface, on aura divers corps extrusifs (on
dit aussi volcaniques; du dieu du feu,
Vulcain) : volcans ou plateaux de basaltes.
Divers corps intrusifs (on dit aussi
plutoniques; du dieu des enfers, Pluton)
pourront avoir été mis à nu par l'érosion :
laccolites, dykes, necks volcaniques. Les
roches ignées étant plus résistantes à
l'érosion que les roches sédimentaires
encaissantes, les corps magmatiques
auront tendance à former des reliefs
positifs (fig.34&35&36).
Le bloc-diagramme C présente la situation
à un stade plus avancé d'érosion où ont
été mis à nu les grands batholites, souvent
granitiques (fig.34&35&36).
Fig.35. Exemple de volcan bouclier
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Fig.36. Exemple de Stratovolcan
3.3. Différents types de magmas
De manière générale et fortement
simplifiée, on distingue principalement
deux types de magmas suivant leur teneur
en silice.
3.3.1. Le magma hypersiliceux
Lorsque la teneur en silice est élevée
(75%), le magma en fusion est très
visqueux et s’écoule donc lentement à
travers l’écorce terrestre. Il cristallise
alors quasi entièrement en profondeur
lors de son ascension vers la surface et
seuls subsistent les minéraux stables en
présence d’un excès de SiO2. Ce type de
magma engendre les roches granitiques
qui représentent près de 95 % des roches
d’intrusion au sein des roches
préexistantes.
3.3.2. Le magma hyposiliceux
Lorsque la teneur en silice est faible
(50%), le magma en fusion est fluide et
traverse rapidement l’écorce terrestre
pour couler en surface. En raison de la
rapidité de l’ascension, seuls quelques
minéraux cristallisent et ceux qui sont
formés à haute température restent
stables compte tenu de la faible teneur en
SiO2. Ce type de magma engendre les
roches basaltiques qui représentent près
de 95 % des roches effusives à la surface
de l’écorce terrestre.
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Bien entendu, des magmas intermédiaires lamellaires (filons, dykes, sills) ou

à ceux décrits ci-dessus existent. Ceux-ci coniques (necks).
du fait de vitesse de remontée moyenne
donnent lieu à des roches dites
intermédiaires ou filoniennes.

3.4. Les grands groupes de roches

magmatiques

A partir d’un foyer magmatique, le magma

en fusion migre alors vers le haut, à
travers la croûte terrestre, et selon la
rapidité de cette migration et du
refroidissement, deux types principaux de
roches magmatiques se forment : les Fig..37.Différentstypesd’intrusionsrocheuses
roches plutoniques qui se forment en
profondeur et les roches volcaniques qui 3.4.3. Les roches volcaniques ou
se forment à la surface. effusives
Entre ces deux groupes principaux,
existent des roches intermédiaires entre Lorsque la migration est rapide, le magma
roches plutoniques et roches volcaniques atteint la surface de la croûte et s’y
appelées roches filoniennes. répand, le refroidissement est alors
relativement rapide et mène à la
3.4.1. Les roches de profondeur ou formation de laves, terme général
roches plutoniques désignant les roches volcaniques ou
Lorsque la migration du magma est plus roches d’épanchement (également
lente (magma de type hypersiliceux), appelées roches extrusives ou effusives).
celui-ci cristallise en profondeur (souvent Compte tenu du refroidissement rapide
dans la partie inférieure de la croûte) pour soit à l’air libre, soit sous l’eau (au niveau
former des masses rocheuses appelées des dorsales océaniques par exemple), les
roches intrusives encore appelées roches roches extrusives ne présentent que
plutoniques. Les minéraux ont le temps de quelques minéraux de petite taille dans
se former et de grandir. La grande une masse homogène à l’œil nu. La
majorité des roches intrusives est cristallisation est donc faible, voire
constituée de granites, roches claires, inexistante (exemple des bombes
relativement légères. volcaniques – voir ci-dessous).
3.4.2. Les roches de semi profondeur
ou roches filoniennes
Du fait de sa relative vitesse moyenne le
magma (de type intermédiaire), est monté
un peut plus haut et se trouve dans un
encaissant plus froid. Il se refroidit alors
un peu plus rapidement. La roche est
entièrement cristallisée cependant on
peut trouver exceptionnellement du verre.
C’est le domaine des roches filoniennes
qui peuvent se présenter en gisements
massifs (laccolites et lopolites), Fig.38. Formation des roches volcaniques
(D.G.R.N.E., Dejonghe, 1998)

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3.5. Notion de texture et de structure semblable à celle des roches grenues

La texture est le mode d’agencement des (granites principalement), on parle en
minéraux dans une roche. Elle est fonction général de pegmatites. Ce sont des roches
de semi-profondeur. La pegmatite est une
de la forme, de la disposition et de la
roche filonienne formée dans des
répartition des minéraux dans la roche. La conditions thermodynamiques
notion de texture recouvre les caractères particulières.
microscopiques.

Par contre la structure est l’ensemble des -La texture aplitique

caractères extérieurs des roches en masse
tels que la stratification, la structure en
couches ou en bandes. C’est l’architecture
de la roche dans son ensemble, son aspect
général sur le terrain. La notion de
structure recouvre généralement les
caractères macroscopiques.
Il existe quatre types de textures :
3.5.1. La texture grenue
La roche est complètement cristallisée.
Elle est donc le produit d’un
refroidissement très lent à lent qui se
produit dans la croûte terrestre. En
conséquence, seules les roches
plutoniques et certaines roches
filoniennes présentent cette texture. Elle
présente plusieurs variantes.
- La texture grenue normale
Les minéraux sont suffisamment grands et
ont approximativement la même taille,
semblable à celle d’un grain de blé (
diamètre de 1 mm à 3 cm). Cette texture
caractérise les roches à refroidissement
lent. C’est le domaine des roches
plutoniques tels que les granites, les
granodiorites, les syénites et certaines
diorites.
- La texture grenue pegmatitique
Les minéraux sont de grande taille mais
de diamètres inégaux (quelques cm à
plusieurs dm). Ces roches sont le produit
d’un refroidissement très lent. Même si
leur composition minéralogique est
Les minéraux ont également la même
taille mais sont plus petits, à peine visibles
à l’œil nu (infra-millimétriques mais
différentiables à la loupe). La roche est
appelée aplite parce qu’elle ne contient
pas de ferromagnésiens.
- La texture porphyroïde
Les minéraux ont des tailles différentes.
Certains minéraux sont centimétriques
dans une masse cristalline formée de
minéraux millimétriques ou infra-
millimétriques. C’est le cas de certaines
roches filoniennes.
3.5.2. La texture microgrenue
La roche est entièrement cristallisée mais
les minéraux ne peuvent pas être
distingués à l’œil nu et très difficilement
au moyen d’une loupe. Ils sont visibles
uniquement au microscope. La
cristallisation est rapide. C’est le domaine
des roches filoniennes (roches de semi-
profondeur). Ex : les microgranites, les
microdiorites…
- La texture microgrenue porphyrique
On distingue quelques cristaux sont
visibles à l’œil nu, alors que les cristaux de
la matrice sont ne sont pas observables.
Cette texture traduit aussi deux temps de
cristallisation, les grands cristaux
apparaissent les premiers.

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3.5.3. La texture microlitique alcalins et plagioclases pour ce qui

Dans ce cas, la roche n’est plus concerne la première année de CBG. Il
entièrement cristallisée. La cristallisation suffit donc de rechercher
due à un refroidissement assez brusque systématiquement la proportion relative
donne naissance à de très petits cristaux, de ces minéraux cardinaux pour donner le
le plus souvent allongés et observables nom de la roche étudiée.
uniquement au microscope «microlites» Les figures 39 et 40 suivante présente le
qui nagent dans une masse vitreuse diagramme de Streckeisen destiné à
amorphe. C’est le cas de la majorité des classer les roches plutoniques. Toutefois il
roches volcaniques ou extrusives, a été étendu aux roches volcaniques.
autrement dit, des basaltes.
- La texture microlitique porphyrique
Les cristaux sont invisibles à l’œil nu, mais
on constate la présence de phénocristaux,
visibles à l’œil nu.

3.5.4. La texture vitreuse ou hyaline

Le refroidissement est extrêmement
rapide, ce qui ne laisse pas le temps au
magma de cristalliser. Les cristaux n’ont
donc pas le temps de se former. C’est un
véritable verre. C’est le cas des roches
formées à la suite d’une éruption
volcanique violente (obsidiennes, bombes,
ponces).
Il est à préciser ici que le qualificatif de «
vitreuse » n’est pas exclusif à l’apparence
d’un verre (cas des obsidiennes) mais
plutôt à l’absence de cristallisation Fig.39.Diagramme de STRECKEISEN (rochesplutoniques)
(exemple des pierres ponces).

3.6. Classification des roches

magmatiques
Il existe plusieurs classification basées :
soit sur la teneur en silice, soit sur la
composition minéralogique, soit sur la
structure cristalline, soit encore sur
l’indice de coloration...

3.6.1. Classification basée sur la

composition minéralogique
Ce n’est que depuis 1974 qu’il existe une
classification internationale unifiée due
aux travaux de Streckeisen, basée sur les
proportions relatives des minéraux
cardinaux constitutifs des roches
éruptives. Ce sont les minéraux les plus
courants à savoir le quartz, les feldspaths Fig..40. Diagrammede STRECKEISEN (rochesvolcaniques)

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Ainsi en fonction de la proportion relative pegmatites forment des filons ou des amas
des trois minéraux cardinaux (Quartz, autour ou dans les granites.
feldspath potassique et Plagioclase) on
aura trois grands groupes de roches (les • Les granodiorites:
granitoïdes, les syénitoïdes et les Ces roches ont une constitution voisine de
dioritoïdes). celle du granite. Leur teneur en silice peut
être aussi forte que celle de bien de
A- Les granitoïdes
granites vrais. Le quartz y est moins
Les granitoïdes contiennent 20 à 60 % de
abondant que dans les granites. Les
quartz (fig 39).
feldspaths potassiques y sont peu
Exemple : granite, pegmatite, granodiorite, abondants. Les plagioclases sont
microgranite, rhyolite … largement dominants. On y trouve
généralement les amphiboles et
Les granitoïdes grenus accessoirement la biotite. Les
• Les granites: granodiorites sont un peu plus sombre
que les granites.
Ce sont les roches grenues les mieux
représentées dans l’écorce terrestre. Un Les granitoïdes microgrenus
granite contient généralement en plus de • Les microgranites:
quartz, feldspaths alcalins et plagioclase,
des micas qui peuvent être : Ce sont des granites refroidis trop vite
pour pouvoir bien cristalliser.
- la biotite : granite à biotite (cela
signifie que le granite contient en plus des D’où la taille plus faible des cristaux. Leur
minéraux cardinaux, une proportion composition est celle des granites.
importante de biotite).
Les granitoïdes microlitiques
- la muscovite : granite à muscovite Les rhyolites:

-la biotite et la muscovite: granite à 2 Ce sont des roches partiellement

micas.
Les amphiboles peuvent également être
présentes seules ou avec la biotite :
granite à amphibole, à biotite et
amphibole.
• Les pegmatites:
Les minéraux sont de très grandes tailles.
Les minéraux les plus courants des
pegmatites sont le quartz, les feldspaths
alcalins, la muscovite. Les minéraux
accessoires y sont très fréquents et
souvent abondants et bien cristallisés. Les
cristallisées (texture microlitique) ou
vitreuse. Les rhyolites sont des laves qui, à
leur arrivée à la surface, sont très
visqueuses et, de ce fait, ne forment pas de
coulées mais des dômes ou des aiguilles
(types montagne Pelée à la Martinique).
B- Les syénitoïdes
Les syénitoïdes peuvent être définies
comme des granites avec peu ou sans
quartz, riches en feldspaths alcalins. Ils
contiennent généralement :
- 0 à 20 % de quartz
- 35 à 100 % de feldspaths alcalins

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Exemples: syénites, monzonites et •Les gabbros:

trachytes (fig 39).
Ce sont des roches grenues très sombres,
Les syénitoïdes grenues massives composées de plagioclase
• Les syénites: calcique (anorthite) que sodique avec
généralement du pyroxène et parfois de
La syénite est une roche grenue dont les l’olivine.
minéraux essentiels se réduisent à deux :
feldspaths alcalins (orthose) et •Les dolérites
amphiboles. L’orthose donne souvent une
De forme intermédiaire à texture
coloration rose qui tranche avec
doléritique réalisée uniquement dans les
l’amphibole.
dolérites. Ce sont des roches à
• Les monzonites: composition de basalte qui se sont
refroidies dans des gîtes souterrains de
Ce sont des roches à proportions de faible profondeur. Les plagioclases
feldspath potassique et plagioclase égales. forment de grands cristaux rectangulaires
très allongés ou lattes, visibles à l’œil nu
Les syénitoïdes microlitiques
ou à la loupe.
• Les trachytes:
Les dioritoïdes microlitiques
Ce sont des roches grises rarement
•Les basaltes:
jaunâtres ou roses dont les phénocristaux
sont constitués de la sanidine (forme de Ce sont des laves les mieux représentées
feldspath alcalin à haute température), de dans les produits volcaniques. Les
la biotite et de l’amphibole. mais jamais de basaltes sont des roches gris foncé à
quartz. noires, massives où l’on peut
fréquemment distinguer des
C- Dioritoïdes
phénocristaux de pyroxène et d’olivine.
Ils sont constituées de :

- 0 à 20 % de quartz
- 0 à 35 % de feldspaths alcalins
- 65 à 100 % de plagioclases (fig 39).
Exemple : diorite et andésite, gabbro et
basalte.

Les dioritoïdes grenus

•Les diorites:

Ce sont des roches grenues riches en

plagioclase acide à équilibre de silice (60
%), avec peu de feldspath potassique et
contenant généralement de l’amphibole
et parfois un peu de pyroxène. Ce sont des
roches massives nettement plus sombre
que les granites.

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3.6.2. Classification basée sur l’indice

de coloration
La couleur des roches éruptives est
fonction de l’importance des minéraux
clairs (blancs) ou foncés (sombres ou
colorés).

• les minéraux blancs : quartz et autres

formes de la silice (calcédoine), feldspaths
(orthose, microcline et plagioclases),
feldspathoïdes (leucite et néphéline),
muscovite (mica blanc).
• les minéraux colorés : pyroxènes (augite,
hypersthène), amphiboles (hornblende),
biotite (mica noir), péridots (olivine)….
Ainsi on dira d’une roche claire qu’elle est
leucocrate et d’une roche foncée qu’elle
est mélanocrate. Une roche à couleur
intermédiaire sera dite mésocrate.
On distingue donc :
Les roches leucocrates : constituées de 0
Fig.41. Diagramme d e STRECKEISEN (groupes des roches
à 35 % de minéraux colorés.
plutoniques)
Les roches mésocrates : 35 à 65 % de
minéraux sombres (colorés).
Les roches mélanocrates : 65 à 90 % de
minéraux colorés (sombres).
Les roches holomélanocrates : 90 à 100
% de minéraux colorés.
Le diagramme de la figure 5 suivant nous
permet de déterminer la couleur de la
roche et de trouver les différents
minéraux sombres qu’on pourrait leur
associer.

Fig.42. Diagramme d e STRECKEISEN (groupes roches

volcaniques) Fig.43. Diagramme de détermination de la
couleur d’une roche magmatique
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Les roches acides: % de SiO2 > 66 %

Les roches intermédiaires:

52 %< % de SiO2< 66 %.

Les roches basiques (mafiques):

52 %> % de SiO2> 45 %.

Les roches ultrabasiques

(ultramafiques):

% de SiO2< 45 %.

3.6.4. Critères de reconnaissance

macroscopiques des roches

magmatiques
Au niveau de la reconnaissance et de
description macroscopique des roches
magmatiques on compte huit (8) critères.

Fig.44. Diagramme de détermination des 1. L’aspect

proportions des minéraux d’une L’aspect de la roche étudiée peut être
roche magmatique massif ou vacuolaire (présence de
vacuoles).
3.6.3. Classification basée sur la teneur
en silice : notion d’acidité et de 2. La couleur
basicité d’une roche En fonction de la teneur de la roche en
Les notions d’acidité et de basicité en minéraux clairs ou colorés, elle peut
géologie diffèrent de celles de la chimie être leucocrate, mésocrate,
qui elles sont basées sur le pH. mélanocrate ou holomélanocrate.

En géologie le système utilisé pour classer 3. La texture

les roches magmatiques est fonction de la La texture de la roche est soit grenue
teneur en silice (SiO2). avec toute les variantes, soit
microgrenue, soit microlitique, soit
Ce système nous permet donc de vitreuse.
distinguer les roches acides et les roches
basiques. Ainsi une roche sera acide 4. La composition minéralogique
lorsqu’elle est riche en silice et Ici il s’agit de citer les différents
minéraux qui composent la roche. En
relativement pauvre en ferromagnésiens.
Elle est basique si au contraire, elle est plus des minéraux cardinaux dont on
relativement pauvre en silice et riche en estime les pourcentages de façon
ferromagnésiens. quantitative on doit citer tous autres
minéraux visibles dans l’échantillon de
On distingue ainsi en fonction de la teneur roche étudié.
en silice :

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5. Le groupe
L’échantillon de roche étudié peut être
un granitoïde, une syénitoïde ou un Ech. %Q %F %P Groupe Nom
dioritoïde. Il faut donc le préciser. A 25 45 30
B 10 5 85
6. La famille C 10 80 10
La famille est celle des roches D 40 5 55
magmatique.

7. L’origine
La roche magmatique en question peut
être d’origine plutonique (roche de
profondeur), filonienne (roche de
semi-profondeur) ou volcanique
(roche de surface).

8. Le nom
On donne le nom de la roche.
Exemple : granite, granodiorite,
gabbro etc.
3- Déterminer en utilisant le diagramme
EXERCICES de Streckeisen, les roches dont les
compositions minéralogiques sont
1- Déterminer les pourcentages en
représentées dans le tableau suivant.
minéraux cardinaux des roches
représentées par les points sur la figure A B C D E F G
ci- dessous Donner pour chaque point le Quartz 13 17 22 60
groupe et l’éventuel nom de la roche Plagioclase 12 15 35 5
Feldspath K 38 45 29 25
magmatique. Biotite 15 5 5 4
Amphibole 12 10 2 2
Pyroxène 7 5 3 1
olivine 0 2 0 2
Minéraux 3 1 4 1
opaques
Total 100 100 100 100

2- a. Placer sur le diagramme de

Streckeisen les échantillons A, B et C t
dont la composition est dans le tableau
suivant :

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UFR-STRM Laboratoire de Géologie du Socle et de Métallogénie Université de Cocody