LIVRE BLANC
DE LA QUALITÉ
CONSTRUIRE
UNE VISION
QUALITÉ
Tome 3 - Novembre 2018
PA RTA G É E
Document édité par France Qualité
Tome 3 - Novembre 2018
©2018-France Qualité
Crédits photo : AdobeStock
Toute reproduction partielle ou totale est interdite sans l’autorisation de l’auteur
SOMMAIRE
ÉDITO DU PRÉSIDENT DE FRANCE QUALITÉ 4
MOT DU PILOTE
« Le marché rémunère en priorité ceux qui n’est pas encore au niveau des enjeux et
sont le plus utile à sa pérennité ». ambitions. Le manque d’intégration des
démarches Qualité dans la stratégie fait
Croyez-vous que les démarches Qualité
sans doute ressortir la dimension trop
et Excellence Opérationnelle contribuent
technique et experte : de la tactique, oui,
à la pérennité des entreprises ?
une contribution explicite intentionnelle
À Made In Qualité, nous le pensons et les aux orientations stratégiques, pas encore.
animateurs des commissions vous livrent Certes, les dirigeants montrent leur intérêt
leurs travaux. pour la qualité mais souhaitent voir plus
nettement les effets de la démarche
• Valeur ajoutée des démarches Qualité :
sur la qualité perçue par les clients.
le manager est au centre des démarches
L’analyse est fouillée, quantitativement
Qualité. C’est pourquoi cette commission
et qualitativement. Je vous laisse vous
a souhaité capter sa perception et mieux
nourrir de cet éclairage.
connaître son ressenti quant à son rôle
et son implication dans les démarches • ISO 9001 : cette commission nous
Qualité. L’originalité de l’enquête est de habitue à livrer des plaquettes concrètes
pouvoir tracer la tension entre l’actuel (le et attractives. Une fois de plus, vous allez
vécu présent) et le souhaité (le futur rêvé). pouvoir bénéficier des « Bonnes Pratiques
L’exploitation des 138 réponses complètes Terrain » ISO 9001 et Lean Management.
a permis de faire émerger 5 attentes Le tout sur une page, vous ne pourrez pas
prioritaires. Le déficit d’implication et de trouver une synthèse plus courte !
moyens met en évidence que la qualité
• RSE et Qualité : cette commission a choisi
Introduction
Comme l’annonçait le tome 2 du Livre Pour cette partie « Qualité et RSE » du
Blanc de France Qualité, la commission tome 3, nous avons choisi de résumer
« Qualité et Responsabilité sociétale » les conclusions de nos deux tomes
a poursuivi ses travaux en 2017 et précédents et de focaliser nos citations
consolidé ses conclusions sur la base de sur les témoignages du livre Rodin :
deux panels d’entreprises et organismes : Réinventer nos PME, le rôle essentiel de la
d’une part les entreprises directement RSE. Parmi la cinquantaine d’entreprises
interviewées ou citées dans la revue et de témoins institutionnels interrogés
Echanges, d’autre part les PME/TPE par le Club Rodin sur la RSE, une quinzaine
interrogées par le Club Rodin, think tank de dirigeants de PME/TPE ont, en général
entrepreneurial de la FIEEC (Fédération et spontanément, évoqué la Qualité.
des Industries Electriques, Electroniques
et de Communication numérique).
Dans les témoignages de « Notre Direction est très sensible au respect des
l’ouvrage du Club Rodin, les valeurs que préconise la démarche RSE. Je dirais
dirigeants, pratiquant ou non la même en citant Winston Churchill que le chef d’en-
RSE, l’ont naturellement placée treprise est ‘’le cheval qui tire’’ l’ensemble de l’entre-
dans un cadre politique global. prise vers le haut. Sans implication de la Direction,
Elle est partie intégrante du une démarche n’est pas possible. »
projet d’entreprise, au même Alexandra Frapier-Sabel, Alliansys
titre que les valeurs, et elle
s’inscrit dans sa vision à long
terme. Aussi est-elle, du moins
pour une PME/TPE, un choix
« La RSE c’est surtout un état d’esprit selon moi,
du dirigeant et non une mission
c’est quelque chose qui part du haut de l’entreprise.
confiée à un pilote, ce qui est
Ce n’est pas un élément que l’on peut confier à un
parfois reproché aux systèmes
collaborateur en lui disant simplement : ‘’Tiens, mets
de management. Si ceux-ci
en place la RSE dans l’entreprise’’. »
ne fonctionnent pas sans
Stéphane Pannetrat, Art-Fi
« l’engagement de la direction »,
c’est encore plus prégnant pour
la RSE. « Le management d’une PME est une aventure pro-
fessionnelle et humaine. L’engagement de la direction
Deux a u t re s p o i n t s complè- est essentiel à cette démarche. Le fait d’avoir choisi
tent ce postulat : le profil culturel nos salariés en partie au travers de ces valeurs, nous
du dirigeant et son échelle de a motivés au quotidien à entreprendre des pratiques
temps. Dans le cas de SCLE RSE qui rendent plus professionnel et humain notre
SFE et de Sgame par exemple, travail, donc plus efficace à long terme. »
Jean-François Revel et Jean- Eric Ardisson, CCI Eurolam
Claude Gas orientent leur
entreprise vers la performance
globale. Le premier s’appuie
sur un référentiel d’excellence
[La RSE] « C’est la vraie vie de l’entreprise, en
(EFQM®) qui intègre à la fois
‘‘Qualité totale’’ (ISO 9001, 14001, 26000). C’est
les systèmes de management
la principale force, qui assure la pérennité de notre
et la RSE. Le second prône la
TPE. »
« qualité totale », normes ISO
Jean-Claude Gas, Sgame
comprises. Les deux ont une
vision à long terme, même si
les résultats à court terme sont « Ce qui signifie que l’enjeu de pérennité qui sous-tend
requis. Cette notion de pérennité la RSE est une évidence pour les actionnaires fami-
de l’entreprise est corroborée liaux : nous travaillons dans la durée, pas dans l’op-
par Alain Gamba pour Socomec : tique d’une rentabilité financière à court terme. »
c’est l’avantage d’un entreprise Alain Gamba, Socomec
familiale…
Même si le client reste la partie « Le but est surtout de valoriser l’entreprise […]. Et
prenante externe prioritaire et bien sûr sont alors pris en compte : les salariés, les
l’implication du salarié un atout clients, les fournisseurs, les banques et partenaires… »
majeur, les autres parties sont Christophe Reyes, Reyes Groupe
de plus en plus citées. Ayant
accueilli dans leurs débats
l’ancien directeur RSE du groupe
Valeo, et étant pour la plupart des « Nous sommes reconnus par nos parties prenantes
dirigeants ou ex-dirigeants de sur les points suivants : qualité du produit et du ser-
PME/TPE fournisseurs de grands vice, loyauté des pratiques, et aspect social (plusieurs
groupes, les membres du Club trophées régionaux depuis plus de dix ans). »
Rodin ont largement développé le Jean-Claude Gas, Sgame
Contexte Synthèse
La commission EFQM® a sollicité une
des entretiens
trentaine d’entreprises ou organisations
Les entretiens ont permis de dégager un
lauréates/candidates au Prix France
certain nombre d’enseignements quant
Qualité Performance (full EFQM®) ou
à la perception du modèle EFQM® par les
au Prix des Bonnes Pratiques sur la
entreprises ou organisations adeptes de
période récente (10 ans). L’objectif était
la démarche d’excellence.
de recueillir auprès de ces entités des
éléments tangibles de perception du Le point fort : l’impact sur le
modèle d’excellence EFQM® et de ses leadership et la stratégie
effets sur leur système de management
et sur leurs résultats. • Sept entreprises ou organisations
Une quinzaine d’entreprises ou interrogées font part de l’impact fort du
organisations ont donné suite à nos modèle d’excellence sur l’exercice du
demandes d’entretien. leadership :
Un apport déterminant :
l’influence sur l’implication et Des divergences d’approche
la cohésion du personnel dans le benchmark des
pratiques et des résultats
• La démarche EFQM® marque un
impact fort sur l’empowerment des • Certaines entreprises ou organisations
collaborateurs, notamment : l’autonomie, comprennent le benchmark comme
la prise de décision au quotidien, le bien- la comparaison de leurs pratiques et
être au travail, … résultats avec ceux d’autres entités
du même groupe (cas des filiales de
• Certaines entités soulignent un renfor- grandes entreprises ou de succursales
cement de la culture d’entreprise et d’institutions) ou d’acteurs du même
un impact positif sur l’implication des secteur d’activité. Cette vision est
salariés. réductrice, le plus souvent délicate à
mettre en œuvre du fait de la difficulté
• La démarche induit une meilleure prise d’accès aux données de la concurrence.
en compte de l’innovation et favorise
clairement la reconnaissance des
innovateurs.
Le Lean, inventé par l’américain William Bref, le Lean est incontournable. Pour
Edward Deming qui, envoyé au Japon autant les opérateurs qui le pratiquent au
dans le cadre du Plan Marshall commence quotidien évoquent l’exigence de devoir
à développer le concept au MITI Japonais se renouveler sans cesse au risque de
puis au sein de plusieurs consortiums la baisse d’engagement. Interpellé là-
japonais dont Toyota. C’est Toyota qui dessus lors des audits je réponds toujours
en fait le système encore utilisé à ce jour pareil : « C’est vrai mais c’est le cas
autour des 14 principes repris en 2004 par partout. Faites travailler votre intelligence
le Dr Jeffrey K. Liker qui en fait un best- managériale ». Ça vaut ce que ça vaut.
seller « Le modèle Toyota-14 principes Le second risque qui m’est remonté est
qui feront la réussite de votre entreprise ». celui que les dispositifs Lean terrain
La messe est dite. ne bouclent pas suffisamment avec
l’amélioration continue de l’organisme
Certains essaieront par la suite de dans son ensemble (zut, revoilà le
remettre en cause le Lean, à mon avis PDCA de Deming). A cela la réponse
pour ajouter « leur touche personnelle ». est simple : tout est dans l’application
En ce qui concerne les échecs, et il y en a rigoureuse des dispositifs normatifs ISO
de retentissants qui font cas d’école, mon 9001/9100/16949…
instinct d’auditeur qualité me dit à l’oreille
qu’ils peuvent s’expliquer par le fait que le J’en termine avec une pirouette en
système autour des 14 principes n’a pas renvoyant vers l’ISO, pour en terminer
été implémenté de manière exhaustive. avec les réinventeurs de ce qui existe
Une preuve de cela est l’apparition déjà. Dont je fais partie en écrivant cet
dans les années 2010 du principe Lean article. Flûte.
Responsable destiné à répondre aux
experts qui n’avaient peut-être pas lu Franck Gouvernet
le mode d’emploi dans son ensemble (il Pilote de la commission Qualité & ISO 9001
existe des auditeurs qualité qui auditent Responsable QSE Le Groupe La Poste
sans avoir la Norme correspondante Lead auditor QMS IRCA n°6001419.
ouverte à côté. Si si j’en ai rencontrés).
Loïc LE HENAFF
Responsable du Système de Management
de la Qualité Wisium France NEOVIA
L’excellence opérationnelle,
source de dépassement des paradoxes
Pour un regard en perspective sur entreprise, Prix organisé par France
l’excellence opérationnelle, l’IFCEO, Qualité et le MEDEF. Via cet exemple,
Institut Français pour la Compétitivité et quelles phases et clés de réussite
l’Excellence Opérationnelle propose un principales ?
double point de vue :
• Une prise de recul sur l’ensemble des
• Le premier terrain, celui de la direction démarches d’excellence opérationnelle,
du Matériel SNCF, nominée parmi les par le président de l’IFCEO. Quels sont
trois candidates au Prix Excellence les enjeux de l’évolution de l’excellence
Opérationnelle, catégorie grande opérationnelle ?
fonctions supports qui doivent être plus via un benchmark des résultats des 40
fortes dans leurs rôles), et leur donner technicentres.
la vision sur ce que l’on attend d’eux
2) Former 100% des managers en 2 ans à
sous forme de 4 étapes de maturité, des
l’Atelier de l’Excellence Opérationnelle :
Fondations à l’Excellence.
cela signifiait multiplier par 4 le
Puis création du Guide du CODIR (Comité
capacitaire déjà installé.
de Direction d’établissement) dans une
démarche voisine, structuré en « SQCDH » 3) Proposer des kits standards
(Sécurité/Qualité/Coûts/Délais/Humain). opérationnels, complets (y compris les
Ce guide est destiné à la fois au pilotage références fournisseurs pour gagner
opérationnel de la production et à la du temps), mis à disposition de tous et
définition d’une stratégie d’établissement. accompagner leur mise en œuvre sur le
terrain.
• Les processus et les Systèmes
d’information qui sont à leur service.
En parallèle, les objectifs de ce plan
d’accélération/de renforcement ont été
fixés à quatre ans, laissant à chaque
Cela passait aussi par un positionnement
établissement le soin de tracer sa route
du Système de Production du Matériel au
selon ses priorités pour atteindre la cible.
service de la Performance globale.
L’exploitation des KPI s’est poursuivie,
Le développement de l’ « équipe au centre » notamment avec le « carré de la
va également de pair avec le principe de performance ». Il s’agit de représenter
« Symétrie des attentions et des exigen- graphiquement pour l’ensemble des
ces » pour les collaborateurs et les clients. établissements la corrélation entre d’une
part la maturité Excellence Opérationnelle
L’idée étant ici par exemple de ne pas
de l’entité associée à l’engagement
opposer les gains de productivité
des collaborateurs, et d’autre part la
industrielle avec l’amélioration de la
performance SQCDH.
QVT (Qualité de Vie au Travail) et de
C’est l’une des meilleures façons de
positionner chaque collaborateur comme
montrer la valeur ajoutée de l’Excellence
acteur à part entière de la résolution de
Opérationnelle, car ce qui n’était qu’une
problèmes/recherche de solutions.
« promesse » 2 ans auparavant est
Cette 2ème phase a également vu naître devenu une réalité industrielle mesurable
à l’arrivée d’un nouveau Directeur du sur le terrain.
Matériel, un plan ambitieux d’accélération
et de renforcement du Système de Phase 3 : Développer l’inter-métiers
Production avec trois leviers : associé à des équipes plus autonomes
1) Définir une structure simple et Cette troisième phase que nous abordons
universelle pour le pilotage de la
Sigma et développeur du Lean Six Sigma. • Toyota a crée son propre système de
Certes, il y a et restera probablement production,
des différences, comme dans toute • General Electric a innové en créant le
complémentarité, avec une approche Lean Six Sigma, évolution du Lean et du
qualité plus ancrée dans l’organisation, Six Sigma,
avec des responsabilités fortes, et une • Amazon crée sa propre approche
excellence opérationnelle plus transverse d’excellence opérationnelle, source de
en compétences notamment sur les lean et de robotisation, avec le ratio de
notions de finance et de délai. deux robots pour un individu.
Certes, ces entreprises à forte image
De même que le premier paradoxe génèrent aussi un certain rejet de l’opinion
est celui de réconcilier transverse et devant leur taille, rejet reflet de leur propre
hiérarchique, le second paradoxe est celui réussite. Mais, au-delà de cette réaction,
de dépasser la confrontation du bien-être ceci ne nous illustrerait pas que leur
et de la performance. réussite soit liée à une culture, unique,
Souvent est opposée la performance - d’exception, basée à la fois sur des
rentabilité de l’entreprise au bien-être des processus, méthodes, et une culture de
individus. collaborateurs en phase avec les valeurs
Il s’agit là de la symétrie des attentions à et la structure de l’organisation.
l’exemple de la SNCF. Or, la notion de valeur Jim Collins, dans l’ouvrage de référence
s’applique dans toutes les dimensions, « De performante à excellente », nous
évidemment avec des priorités. partage les trois critères des entreprises
La valeur ajoutée, concept fort, concerne qui sur-performent, son concept du
tant le client en termes de satisfaction, hérisson : une passion partagée, des
que l’actionnaire en termes de perfor- forces en méthodes et une stratégie sur
mance, que les employés en termes de des secteurs rentables… Ne serait-ce pas
bien-être et les prestataires en termes de là l’ingrédient de réussite des démarches
partenariat. d’excellence opérationnelle, au-delà de
Une entreprise ne réussit qu’en ajustant leur nom ? Car ce que l’on retient des
continuellement la pondération entre entreprises, ce n’est pas la méthode, mais
ces quatre différentes parties, et si l’une la culture et l’image qu’elles inspirent.
prend trop le dessus, le déséquilibre peut
conduire l’entreprise à sa perte. « L’excellence n’est pas un acte, mais
une habitude », nous partageait Aristote.
Enfin, le troisième paradoxe est celui Faisons de l’Excellence Opérationnelle
que nous inspire Ralph Waldo Emerson : le vecteur pour rendre nos entreprises
« la comparaison est de l’ignorance, inspirantes !
l’imitation du suicide ». De nombreuses
entreprises ont cherché à mettre en
Management summary
Nous avons dans notre premier document Nos réflexions de l’année suivante (Livre
(Livre blanc 1) caractérisé cet univers de blanc 2) nous ont conduit à l’entrée
données qu’est le Big data avec ses 5 V de 2 pistes : l’une sur les impacts du
(Vitesse - Volume - Variété - Véracité - numérique sur les process clés de
Valeur) et son intégration de différentes l’entreprise avec en particulier l’évolution
techniques numériques rassemblées de la relation client (perception, décision,
sous l’acronyme SMACS (Social, Mobilité, fournisseur de données, des attentes
Analytic, Cloud, Stockage). À haute altitude à l’action…) et l’autre plus technique
nous avions identifié les 5 challenges autour des retours d’expérience sur
clés : la dimension technique, la dimension l’importance croissante des data de leur
économique, la dimension ressources analyse (Analytic Data) avec les enjeux
humaines, la dimension organisationnelle, Véracité/Valeur pour améliorer le pilotage
la dimension éthique, de transparence et global des entreprises et les piliers de
de respect de l’individu. la confiance. L’Intelligence Artificielle
démarches clés que recouvre aujourd’hui avons creusé quelques pistes et tenter de
ce qui est appelé la « Transformation fournir quelques éléments d’orientation
Numérique » des organisations à savoir : (boussole !) pour naviguer au milieu des
• La gestion de l’innovation grands écosystèmes/leviers techniques.
• La gestion de l’offre produits & services Trois axes ont été identifiés (Data, IoT,
• L’expérience client Plateformes) et une première cartographie
• La gestion des processus a été réalisée en espérant qu’elle puisse
opérationnels, support et pilotage éclairer les lecteurs (p. 40, 41). L’axe
• La gestion des compétences. Data ressort comme particulièrement
structurant avec toute l’importance de
Les technologies analytiques deviennent
garantir la qualité de la data, que nous
le socle de projets pouvant conduire à un
avons appelée « Véracité ». Plus que
changement significatif (voire radical) de
jamais l’intégration de quelques « Cas
l’entreprise et de son modèle d’affaires.
d’usage » sur les projets « Big Data »
Il ne s’agit plus alors seulement de
venant de plusieurs types d’entreprises
technologie, mais surtout de stratégie
ainsi que les méthodologies précises
d’entreprise et de changement organisa-
de mise en œuvre des projets dans
tionnel et humain. La démarche carte
leurs aspects fonctionnels, techniques,
stratégique nous est apparue comme le
organisationnels, planning et résultats
bon support pour structurer et organiser
est la suite logique de l’enrichissement
ces démarches (p. 38, 39). Le découpage
de ce document. Nous espérons vous
présenté ici est peut-être trop générique
avoir donné envie d’en discuter ensemble
mais doit permettre d’y raccrocher le plus
et de contribuer au développement d’un
grand nombre d’initiatives, de projets ou
savoir-faire où la France a de nombreux
d’organisations. Les 4 étages de la carte
atouts (cf. futurs groupe de travail p. 42, 43).
Pérennité-rentabilité
IMMATÉRIELS
MATÉRIELS &
RÉSULTATS
Écoute et
CLÉS
CAPITAL
CAPITAL HUMAIN CAPITAL INFORMATIONNEL
STRUCTURELS
ORGANISATIONNEL
LEVIERS
CLÉS
Carte stratégique d’une organisation digitale orientée clients (et aussi collaborateurs !)
PLATEFORMES DATA
IA IA / aide à la décision
Data mining
Consommation
de services Data visualisation
E-learning
Reporting, transactionnel
Interactivité
entre membres Hiérarchisation :
valeur/véracité...
Push d’information
Collecte organisée
Interne, externe
Annuaire simple
Knowledge
Push Management Knowledge Information
d’information Mise à disposition Management personnalisée
d’une information
Mesure de la
performance de
Les informations
l’apprenti / utili-
E-learning les plus suivies / Contenu qui
sateur et de la
Interne les sujets qui évolue au rythme
pertinence des
Externe intéressent de l’« apprenti »
contenus
l’utilisateur
Nouvelles offres
B2B2C, B2C2C
Apprentissage /
IA Enrichissement
collectif
PLATEFORME
Le plan Plateforme // Data :
semble favoriser l’innovation, le décloisonnement.
Digital drug-
Temps réel Logistique
service product
Maintenance
prédictive
Communi- Production
Optimisation, Continuité /
cation entre partagée
adéquation efficience
machines besoin / usage optimisation
consommation
ressources
Intelligence Véhicule
connectée autonome
IoT
Le Plan IoT // Data :
semble contribuer majoritairement à l’efficacité, la pertinence
Communi-
Analyse cation entre Intelligence
Collecte Diagnostic temps réel machines connectée
IoT
Mise en relation
Annuaire Tracking
intelligente
Contenu
Push Promotion Work flow personnalisé /
d’information push vendeur Knowledge
Management
Inter Parcours
activité personnalisé
Nouvelle forme
E-learning de consommation,
Interne orientée
Externe fonctionnalité
Nouveau Business
Model :
Consom- « Anything as Personnalisation
mation Service » services
services Maintenance
temps réel
IA
des Champions, des bonnes pratiques, d’actions du Think Tank (voir site AFQP).
des retours d’expérience... Capitaliser
3. Un zoom sur l’évolution des business
sur l’étude des écosystèmes numériques
models avec une première étape sur les
réalisée par le MEDEF et notre ébauche
apports du numérique dans l’expérience
de classification sur 3 axes pour
client. A notre stade d’analyse nous
identifier plus facilement les enjeux et
ambitionnons un double éclairage côté
solutions techniques pour les différentes
« entreprises » et côté « consom’acteurs/
organisations. Un besoin d’analyse
clients ». Voir en annexe 2 les premiers
détaillée sur l’axe data et en particulier
éléments de cette réflexion.
sur les enjeux et les pratiques actuelles
sur les notions de véracité et valeur a 4. Une démarche stratégique qui se
déjà émergé même s’il s’est avéré en veut contributive au développement des
2017 complexe de rassembler un groupe opportunités de progrès/croissance pour
de travail sur ce thème. Mais il semble chaque type d’organisation apportée par
toujours aussi important de détailler ces les transformations actuelles (décloison-
notions dont en particulier la Véracité nement interne, externe, nouvelles techno-
et les conséquences dramatiques pour logies…) et les évolutions permanentes
l’entreprise de modèles d’IA basés sur des écosystèmes (nouveaux découpages
des fausses informations (ex : comme des chaînes de valeurs…). Elle passe
l’IoT au sein de l’usine, réseaux sociaux, selon nous par 3 étapes qui pourraient
web…). Concrètement, dans ce monde être conduites en 2019 :
incertain sur la qualité de la donnée et
1) réalisation d’une enquête permettant
son origine, quelles sont les principales
d’identifier les niveaux de maturité, de
mesures que l’entreprise doit prendre au
bonnes pratiques et d’attentes sur les
niveau organisation, processus et outils
principaux items de la carte stratégique
pour garantir la fiabilité des données et
par voie de conséquence le pilotage ? Que 2) actualisation de la carte stratégique
peut apporter la Blockchain et pour quels et focus en groupe de travail sur
types d’usage ? quelques points clés, faire émerger /
témoigner des champions
3) synthèse et recommandation,
CHAMPIONS /
PROCESSUS DESCRIPTION
RÉFÉRENCES
// QUALITÉ ET BIG DATA // ANNEXES
AXA
Actions permettant de comprendre et de mesurer
Process écoute / l'usage du produit. SMACK DE KIABI
service client Actions visant à assurer le SMOT (premier usage) / M6 BOUTIQUE
TMOT (recommendation / réachat). ENGIE
La Poste a aussi des projets d’intelligence Un Chief Data Officier a été nommé à la
artificielle qui ont besoin de données Branche Numérique pour développer
industrielles ou clients ou IoT. Par exemple : des stratégies sur la donnée pour tout le
// QUALITÉ ET BIG DATA // ANNEXES
Au printemps dernier à Lyon, le groupe usines ont trop souvent fonctionné avec
de décolletage et d’usinage de précision des systèmes pyramidaux. Aujourd’hui,
Baud Industries a reçu le label « Vitrine tout homme et toute femme doit pouvoir
industrie du futur » de l’Alliance Industrie gagner en capacité d’initiative et évoluer
du Futur (AIF), pour son programme dans son métier. »
Usitronic, une solution logicielle appli-
L’entreprise a ainsi testé, sur le même
quée à l’usinage et installée à Vougy. Ce
site de Vougy, des unités autonomes
dispositif innovant, élaboré en quatre
de production de 50 personnes, avec
ans pour un investissement d’un million
un responsable de supervision et des
d’euros, réunit dans la même unité, la
managers par îlot de neuf personnes
production de pièces et son contrôle.
environ… « Ça a vraiment changé le
« Dans cette cellule intelligente, les management, c’est une vraie innovation
machines évaluent ce qu’elles fabriquent dans l’entreprise, analyse Renald Baud.
et effectuent elles-mêmes les corrections Chacun est plus polyvalent. Et comme
nécessaires, précise Renald Baud, il y a moins de poids à porter dans la
directeur de la coordination industrielle production, nous intégrons davantage
du groupe. Les pièces terminées sont de femmes. Cette diversité renforce
lavées et contrôlées sans intervention l’intelligence collective qui permet de
humaine. Nous avons gagné en qualité et porter la transformation de l’entreprise. »
en précision, ce qui est capital pour nos
Pour compléter ce cercle vertueux, les
clients, de l’automobile et de l’horlogerie
horaires sont limités au jour, avec des
en particulier. »
équipes restreintes de nuit. La direction a
La nouvelle chaîne augmente aussi la également lancé un plan pour améliorer le
productivité : elle fabrique en autonomie bien-être des salariés avec, notamment,
quasi complète, sur un horaire élargi. des salles de repos ou de sport. Sans
négliger la formation.
Confiserie du Roy René nos clients, avec nos fans sur Facebook »,
Des calissons au parfum digital assure Laure Pierrisnard. Tout récem-
ment a été lancée une application qui
On a beau être une société presque
permet de personnaliser les boîtes
centenaire, fruit de trois générations de
de calissons achetées à l’occasion
confiseurs et dont le nom fait saliver, on
d’un baptême ou d’un mariage. Cette
n’en reste pas moins à la page, avec la
offensive digitale commence à payer.
volonté d’être présente dans le futur.
Les ventes sur internet, qui restent encore
« Aujourd’hui, nous avons bien conscience faibles, ont progressé de 50 % en un an.
que le digital est un axe très stratégique
pour notre entreprise », énonce Laure
Pierrisnard, à la direction générale de la Visiteurs et salariés à l’heure digitale
Confiserie du Roy René depuis 2014. Avec
Deuxième chantier engagé : la création
le soutien d’Olivier Baussan, fondateur de
d’un logiciel pour évaluer les retours
l’Occitane, qui a repris les commandes
d’expérience des visiteurs du musée
actionnariales de la société, le fabricant
ouvert depuis deux ans à Aix-en-
de calissons d’Aix-en-Provence veut
Provence. Cinquième site le plus visité en
accélérer sa mutation numérique.
Provence-Alpes-Côte-d’Azur, ce musée
Premier chantier réalisé : la refonte du site offre la possibilité de confectionner des
Internet calisson.com qui a été repensé calissons via des écrans tactiles, de les
pour être davantage en ligne avec l’image emporter et de les déguster. Cet outil
de la société. Plus ergonomique, il est gèrera également le planning des visites
interfacé avec l’ERP qui gère les flux de « de manière automatique ».
l’entreprise.
« L’exploitation de toutes ces données
« Grâce aux réseaux sociaux, nous vise à améliorer notre efficacité », note
voulons développer l’interactivité avec Laure Pierrisnard, en particulier en
B2C
personnel de l’entreprise.
niveau « d’attente » pour l’item considéré.
Ces deux premières étapes de notre
L’échelle que nous avons choisie est une
réflexion nous ont amenés à la conclusion,
échelle standard de type discrète (échelle
comme une évidence, que les manageurs
de Likert) à 7 niveaux : « C’est totalement
sont en position centrale à la fois dans
faux », « C’est généralement faux », « C’est
les décisions liées à la mise en place de
plus faux que vrai », « C’est mi-faux, mi-
démarches Qualité et dans les actions qui
vrai », « C’est plus vrai que faux », « C’est
en assurent la mise en œuvre efficace et
généralement vrai », « C’est totalement
efficiente ! Or devant l’absence d’études
vrai ».
récentes sur le sujet, nous avons décidé
de réaliser notre propre enquête tant pour L’analyse des résultats se fait par analyse
nous appuyer sur des faits que pour être de la moyenne des écarts intra répondant.
en mesure d’aller plus loin dans l’analyse Les valeurs absolues des réponses, que
et d’aider à la décision. ce soit sur l’une ou l’autre des échelles, ne
sont pas utilisées dans cette étude, étant
donné que nous cherchons à analyser
les niveaux d’attente des dirigeants et
conduire l’enquête
choisie, non seulement la différence intra
répondant entre les évaluations sur une
échelle identique entre « présent » et
Le manageur doit comprendre et être « futur désiré », est systématiquement
promoteur de la démarche Qualité pour significative, mais en plus elle ne nécessite
que celle-ci soit bénéfique à l’organisation, pas de calibrage, étant donné que pour un
mais aussi pour qu’elle puisse exister. répondant son utilisation des niveaux sur
Mais quel est le positionnement de ce les deux échelles est comparable.
dernier par rapport à ces conditions sine Le questionnaire a été fourni en ligne.
qua non ? Se sent-il impliqué et est-il Les répondants devant répondre
suffisamment accompagné ? obligatoirement aux deux échelles
Pour répondre à ces questions, nous d’évaluation de leur ressenti pour un
avons choisi de procéder à une enquête même item de façon concomitante.
49%
14%
// VALEUR AJOUTÉE QUALITÉ //
7%
<2
2 à 49
30% 22%
50 à 349
350 à 1000
> 1000
9%
32%
LA STRATÉGIE
CLASSEMENT DES ATTENTES
1= attente la plus élevée à 15 = attente la plus faible
CLASSEMENT DES ATTENTES
1= attente la plus élevée à 15 = attente la plus faible
14
13
10 14
13 8 9
10 6
5 9
4 8
6
5
4
LES CLIENTS
CLASSEMENT DES ATTENTES
1= attente la plus élevée à 15 = attente la plus faible
12
10
9
8
7
Les clients au centre des attentes ? : du client externe est plus importante. La
L’ensemble des répondants expriment priorité des répondants « Dirigeant, chef
une attente plus élevée sur la d’entreprise » est l’adéquation entre les
connaissance des attentes et exigences efforts fournis et la qualité perçue par
de leurs clients internes (9) qu’externes les clients (1), alors que ce point est une
(12), à l’inverse des répondants attente moyenne pour l’ensemble des
« Dirigeant, chef d’entreprise » pour qui la répondants.
connaissance des attentes et exigences
7
5
3
2
Des objectifs « SMART » ? : Les attentes (5) pour l’ensemble des répondants, avec
sont élevées sur les deux affirmations une moindre attente pour les « Dirigeants,
concernant les objectifs, montrant chefs d’entreprise » du fait sans doute
qu’il s’agit d’un sujet central pour de leurs fonctions. Par contre, tous sont
les managers. Les objectifs qualité d’accord sur l’insuffisance des moyens
nécessitent d’être plus clairement définis pour réaliser les objectifs qualité.
13
12
11
7
5
2
TOUS LES RÉPONDANTS DIRIGEANTS & CHEFS D’ENTREPRISE (18%) MANAGERS OPÉRATIONNELS (12%)
IMPLICATION
CLASSEMENT DES ATTENTES
1= attente la plus élevée à 15 = attente la plus faible
15
10
6
4
2
1
Les démarches Qualité utilisées comme organisation », que « tous les managers
un outil de management ? : L’ensemble s’impliquent dans les démarches qualité »
des répondants expriment une attente car ils sont tous d’accord pour dire
très forte (2) pour que la qualité soit que « la qualité est un réel facteur de
« réellement utilisée comme un outil de développement pour l’ensemble des
management dans leur entreprise ou personnels de l’organisation ».
14 14
Annexes
ANNEXE 1
Construction du questionnaire (p. 74)
ANNEXE 2
Questionnaire utilisé pour la présente
enquête (p. 75)
ANNEXE 3
Cartographie des attentes (p. 77)
13
12
La qualité fait partie de mes thèmes Pour réaliser mes objectifs qualité,
réguliers de communication 11 je dispose des moyens suffisants
10
7
Je participe à l’élaboration de
J’utilise régulièrement mes 6 la stratégie de mon entreprise
compétences qualité ou organisation
5
Attente maxi 1
Je connais les attentes et
exigences de nos clients
externes
Les objectifs qualité qui
me sont fixés par ma
hiérarchie sont
clairement définis
made in qualité
le think tank de France Qualité
Commission 4 : Excellence
opérationnelle
Animateur : Franck Gouvernet
Participants : François Durnez, Xavier
@
Girard
contact@francequalite.fr
www.qualiteperformance.org
@QualitePerf
Également sur :