INTISSAR BENAZZOUZ
KAOUTAR EL MENZHI
Professeur - Chercheur
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Rabat – Souissi / Université
Mohammed V-Rabat.
k.elmenzhi@um5s.net.ma
Résumé
Les banques marocaines comme les banques étrangères ont vécu de profonds
bouleversements se traduisant par la décentralisation et l'internationalisation des activités ainsi
que par la croissance des volumes d’opérations. De ce fait, les risques sont devenus de plus en
plus nombreux, plus significatifs et plus complexes.
Ces mutations ont donné naissance d’une part à des difficultés d’analyse et de contrôle des
risques, et de transparence des marchés et d'autre part, des exigences toujours plus élevées à la
gestion des risques et à l’organisation des établissements bancaires.
Dans ces conditions, les banques ne peuvent plus se contenter de s'appuyer sur une approche
limitée de gestion des risques bancaires.
Dans ce sens des réformes ont été lancées au Maroc depuis le début des années 90 ayant
comme objectif principal le Renforcement du dispositif prudentiel et son alignement sur les
normes internationales par la promulgation des lois bancaires.
L’objectif de ce travail est triple :
- présenter un examen typologique des risques bancaires et de mettre l’accent sur une analyse
des instruments d’appréciation et de gestion des risques.
- étudier l’efficience du système d’audit interne au sein du CAM afin de fournir un aperçu des
pratiques d'audit dans le système bancaire et de démontrer l'incapacité des systèmes classiques
d'audit de couvrir seuls l'ensemble des métiers bancaires.
- illustrer l’originalité et la pertinence de l’approche tout en développant l’approche d’audit
systémique pour trois lignes métiers « Contrôle comptable », « ressources humaines » et « le
contrôle de gestion ».
Mots clés : Gestion globale des risques, efficience du processus de l’audit interne bancaire,
audit systémique.
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ESSAI D’AUDIT SYSTEMIQUE DES BANQUES AU MAROC « CAS DU GROUPE
CREDIT AGRICOLE DU MAROC »
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Introduction
Le monde bancaire a changé et il poursuit son évolution à une vitesse difficile à imaginer:
déréglementation, globalisation liée à l'ouverture des frontières, redéploiement stratégique,
recherche de compétitivité, l'automatisation accélérée des traitements ainsi que la technicité et
la diversité croissantes des produits….
Au Maroc, le paysage bancaire se caractérise par des règles prudentielles qui ont fait l'objet
d'une refonte profonde dès 1993 coïncidant avec la promulgation de la nouvelle loi bancaire.
Plusieurs règlements se sont succédés, dont le plus important est la circulaire N°6 relative au
contrôle interne des établissements de crédit diffusée par Bank Al Maghrib (BAM).
Ce renforcement du dispositif prudentiel et son alignement sur les normes internationales vise
à prévenir les différents risques liés à l'exercice de l'activité des établissements de crédit. En
effet, dans le cadre de l’exercice de ses activités, la banque est toujours exposée à des risques
multiples que s’ils ne sont pas identifiés, mesurés et maîtrisés peuvent avoir une portée
systémique.
Dans cet environnement, l’audit interne bancaire s'est fortement développé dans les banques
et les établissements financiers. Il peut être considéré comme un outil stratégique du
management des organisations qu'elles soient petites ou grandes, publiques ou privées à
condition que l’approche adoptée soit pertinente. On entend par “approche pertinente”, un
processus qui permet d’avoir une vision maîtrisée des risques et d’optimiser l’efficacité de la
mission d’audit quelle que soit la complexité des organisations à auditer. Il s’agit d’une
approche globale du risque permettant de vérifier l'efficacité du dispositif de contrôle interne
par ligne métier.
Disposer de cette visibilité globale sur le risque, tout en répondant aux exigences
réglementaires serait possible avec l'approche de l'audit systémique.
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Pour répondre à la problématique de l’étude nous allons essayer de traiter les hypothèses
suivantes :
Hypothèse n°1 : Les mutations du secteur bancaire sont à l’origine du management des
risques des banques marocaines.
Hypothèse n°2 : Le management bancaire est sensible à tous les risques : Crédit, Marché et
Opérationnels.
Hypothèse n°3 : La mise en place d’une approche d’audit systémique peut contribuer à une
maîtrise globale des risques des différents métiers de la banque.
Notre article se structure comme suit : La première partie sera consacrée à un examen
typologique des risques bancaires et leurs critères d'évaluation comme étant l'étape la plus
importante et surtout la plus difficile à apprivoiser dans le processus de management des
risques.
Dans la deuxième partie, nous étudierons l’efficience du système de l’audit interne au sein du
Groupe Crédit Agricole du Maroc qui se présente comme étant une banque universelle et l’un
des principaux acteurs du secteur bancaire marocain.
Dans une troisième partie, nous essayerons, d’initier l’approche d’audit systémique pour trois
lignes métiers « Contrôle comptable », « ressources humaines » et « le contrôle de gestion ».
Face à la multiplicité des risques bancaires et leurs diversités, les banques se trouvent dans
l'obligation de se protéger contre ces risques qui sont considérés comme une menace majeure.
L'absence ou l'insuffisance de leur maîtrise provoque inévitablement des pertes qui affectent
la rentabilité et les fonds propres.
Il existe plusieurs classifications des risques bancaires. Néanmoins, les banques ont tendance
à adopter la classification proposée par l’accord de Bâle, qui distingue trois grandes catégories
de risques, à savoir :
Le risque de marché,
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Risque de crédit,
Le risque opérationnel.
L'organisation, les processus et les outils de mesure et de gestion constituent les critères
fondamentaux d’appréciation et de suivi des risques bancaires.
Quatre étapes définissent le processus de gestion des risques : identification des risques,
évaluation et mesure, surveillance des risques et reporting.
1.1.Identification des risques
Cette étape consiste à élaborer une cartographie des risques auxquels la banque est
confrontée.
Une bonne identification des risques est essentielle pour l’élaboration d’un système viable de
suivi et de maîtrise du risque. Elle devrait prendre en compte à la fois les facteurs internes
(structure de la banque, nature de ses activités) et externes (évolutions du secteur bancaire et
progrès technologiques) qui pourraient empêcher la banque d’atteindre ses objectifs.
1.2.Évaluation et mesure des risques
Une bonne évaluation des risques permet à la banque de mieux appréhender le risque et de
déterminer plus efficacement les ressources nécessaires à leur gestion.
1.3.Surveillance des risques
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Le suivi permanent des risques est primordial afin de s’assurer que les stratégies adoptées
donnent des résultats satisfaisants. Effectivement, il est possible que les décisions initialement
prises deviennent incompatibles donc leurs modifications s’avèrent obligatoires.
1.4.Reporting des risques
Le reporting est l’aboutissement logique de tout processus de gestion. Il s’agit d’une synthèse
qui fait ressortir les éléments clés sous forme analytique, adressé aux responsables sous forme
d’un rapport dont le contenu et le niveau de détail dépend de la fonction du destinataire.
Intervention du comité de Bâle III pour une meilleure gestion du risque de crédit
1
DIETSCH (M.)& PETEY (J.).op.cit. P.47 :Les systèmes de scoring « sont des outils de mesure du risque qui
utilisent des données historiques et des techniques statistiques. Leur objet est de déterminer les effets de diverses
caractéristiques des emprunteurs sur leur chance de faire défaut ».
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Dans ce cadre, les banques ont le choix entre deux méthodes pour le calcul des fonds propres
exigés permettant de couvrir le risque de crédit :
L’approche standard qui repose sur la notation externe : dans le dispositif de Bâle
actuel, l'approche standard prescrit la diminution du recours aux notations externes
pour pondérer le risque de certaines expositions.
L’approche IRB : l'approche interne, appelée aussi IRB Fondation (Internal Ratings
Based) est une méthode basée sur l’évaluation des risques par des modèles internes à
la banque.
Le risque opérationnel est traité comme un risque différent du risque de marché ou de crédit.
De fait, ce risque a la particularité d'être plus difficile à modéliser mais plus simple à réduire.
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Plus simple à réduire car un processus de gestion adéquat, amélioré en permanence, peut
contribuer à le diminuer. Plus difficile à modéliser car l'historique des pertes de la banque en
la matière ne peut suffire à prévoir les pertes futures.
En matière de maîtrise du risque opérationnel on peut opter pour des techniques d'atténuation
de risques, par l'intermédiaire des polices d'assurances contre des évènements externes de
risques tels que les incendies, les tempêtes…ou par la signature des contrats personnalisés
contre le risque opérationnel pour se prémunir contre des menaces internes de risques tels que
les fraudes ou les défaillances d’un système informatique.
Parmi les outils utilisés par la banque pour se couvrir contre le risque opérationnel, on trouve:
Évaluation des risques : Ce processus repose souvent sur des listes de contrôle ou/et
des ateliers destinés à identifier les forces et les faiblesses de l’environnement
opérationnel ;
Cartographie des risques : ce processus procède à la cartographie par type de risque
des diverses unités, fonctions afin de repérer les zones de faiblesses et permettre
d’établir des priorités pour l’action à entreprendre par la direction.
Indicateurs de risque : Il s’agit des mesures souvent d’ordre financier, qui peuvent
donner une idée de l’exposition d’une banque au risque (nombre d’opérations non
exécutées, la gravité des erreurs et omissions, taux de rotation de personnel…)
Intervention du comité du Bâle pour une meilleure gestion du risque opérationnel
Selon le comité de Bâle, les banques devraient adopter des politiques, processus et procédures
pour maîtriser et/ou atténuer les sources importantes de risque opérationnel. Elles devraient
réexaminer périodiquement leurs stratégies de limitation et de maîtrise du risque et ajuster
leur profil de risque opérationnel en conséquence par l'utilisation de stratégies appropriées,
compte tenu de leur appétit pour le risque et de leur profil de risque globaux.
Le risque opérationnel entre dans le calcul des fonds propres réglementaires de l'établissement
bancaire avec une incidence proportionnelle à la qualité de ses procédures et de son dispositif
de suivi et d'évaluation. Ceci se fera au travers le ratio «Mc Donough 2».
Bâle III prévoit trois méthodes d’évaluation de calcul des efficiences en fonds propres : une
approche « indicateur de base », une approche « standard » et une approche « mesures
2
Il s'exprime par le rapport du montant des fonds propres au montant des crédits distribués. Le ratio prend en
compte d'autres catégories de risque que le risque de crédit,et s'exprime de la façon suivante : (Fonds propres
réglementaire / (risque de crédit+le risque de marché + le risque opérationnel)) >= 8%.
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avancées (AMA)». Ces approches sont classées par ordre croissant selon la sensibilité et la
complexité du risque.
Dans ce contexte, le CAM s’est lancé dans la mise en place d’outils permettant d’assurer une
surveillance permanente pour aboutir à une couverture contre les risques significatifs et
prioritaires. Dans ce sens l’audit bancaire s’est fortement développé au sein du CAM et se
place comme étant un outil stratégique du management de l’organisation.
II. Le système d’audit interne bancaire et son efficience : Cas « Groupe
Crédit Agricole du Maroc »
Le Groupe Crédit Agricole du Maroc constitue le noyau de notre étude. L’objectif est de
répondre à la question : Dans quelle mesure le management est-il sensible à l’audit interne en
matière de prévention et de gestion des risques ?
Pour ce faire, il convient de rappeler qu’un questionnaire a été établi par nos soins et traitant
trois axes : « Indépendance et efficacité de l’audit interne dans la mesure et la prévention des
risques », « Sensibilité du management à l’audit interne », et « Dispositif d’audit par ligne
métier ».
3
http://www.creditagricole.ma/pages/historique.asp
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En matière d’activités « de conseil », l’audit interne réalise des missions classiques : conseil
en organisation, actions de formation et apporte sa contribution à des projets de l’entreprise.
Toutefois, les missions d’assurance restent toujours majoritaires.
Face aux constats formulés tout au long de cette partie, nous pouvons admettre que
l’hypothèse de départ est vérifiée. Sur cette base, une stratégie serait nécessaire pour faire face
aux limites actuelles relatives à l’audit interne et au risk management. Ceci nous renvoi à
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l’intérêt d’une troisième partie intitulé : « Approche d’audit systémique pour une meilleure
gestion des risques ».
III. Approche d’audit systémique pour une meilleure gestion des risques
L’introduction de l’approche systémique dans l'audit a remis en cause l'approche utilisée par
une modification de la nature des outils sur lesquels repose son application.
4
Synthèse des travaux du Groupe AFSCET " Diffusion de la pensée systémique"
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Entretiens préparatoires
A titre indicatif, nous avons dressé une liste d’entretiens préparatoires avec certaines entités
concernées par la mission d’audit du contrôle de gestion :
-Responsable pôle finance,
-Responsable de la direction contrôle de gestion.
2.2.Domaines à couvrir
Un tel audit doit couvrir trois domaines : Structure et organisation générale, analyse des coûts
et outils budgétaires, Indicateurs (tableau de bord) et communication des données (reporting).
Structure et organisation générale
L’organisation interne de la fonction constitue elle aussi un domaine intéressant pour l’audit
du fait qu’elle conditionne la réussite des travaux du contrôle de gestion.
Points de contrôle :
Les objectifs et points de contrôle qui doivent faire l’objet d’audit du domaine sont :
-La direction doit être située dans l’organigramme de façon à pouvoir assurer l’interface
stratégie contrôle.
-Analyse de l’organigramme, de la position hiérarchique de la direction comptable et de son
pouvoir décisionnel.
-Répartition claire et efficace des responsabilités au sein du contrôle de gestion. -Les grandes
lignes des plans opérationnels sont claires et comprises par les responsables.
-Personnel qualifié, correctement supervisé, dont la carrière est organisée.
Risques liés à la structure et organisation générale
Les risques liés au domaine structure et organisation générale sont :
-Cumul des tâches d’autorisation, d’exécution et d’enregistrement.
-Manque de formalisme des procédures
Recommandations
Il est nécessaire de mettre en place les recommandations suivantes afin de renforcer
l’efficacité du domaine et effectuer un suivi des risques détectés :
-S’assurer de l’adéquation qualitative et quantitative des ressources avec la charge de travail.
-Vérifier la séparation de tâches d’autorisation, d’exécution, d’enregistrement et de contrôle.
-Formaliser et mettre à jour le manuel de procédures appropriées à la direction CG
-S’assurer du respect du principe de séparation des fonctions au sein de la direction de
contrôle de gestion.
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A travers le tableau ci-dessous nous allons essayer de mesurer les risques liés notamment à la
direction contrôle de gestion tout en identifiant l’impact et la probabilité desdits risques.Cette
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identification du niveau de risque a été réalisée sur la base de l’analysé menée au préalable
dans chacun des domaines audités afin de dégager leurs cotations.
A travers le schéma ci-dessous nous allons essayer d’établir la cartographie des risques bruts
sur la base des cotations dégagées lors de la phase d’évaluation des risques.
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-Système budgétaire.
La cartographie des risques devient donc un acteur incontournable dans la prévention des risques
bancaires puisqu’elle permet un suivi des risques après la mise en place des recommandations
listées.
Dans ce sens, allons essayer d’établir une cartographie des risques post recommandations.
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L’approche d’audit systémique nous a permis d’avoir une vision globale et maîtrisée des
risques, quelle que soit la complexité des organisations ou des processus à auditer, ainsi de
vérifier l'efficacité du dispositif de contrôle interne et d’élaborer une cartographie des risques
par ligne métier.
Conclusion
Tout au long de ce travail, nous avons essayé de répondre à la problématique : “Dans quelle
mesure l’approche d’audit systémique contribue-t-elle à l’amélioration de l’efficience du
système d’audit interne bancaire ?”.
En revanche, nous avons formulé trois hypothèses de départ qui ont été vérifié tout au long de
cette étude. La démarche adoptée a consisté à exploiter trois axes concernant :
Nous nous sommes intéressés aux apports théoriques des mutations du secteur bancaire. Ces
mutations posent d'une part des problèmes de difficultés d’audit et de management des risques
et d’autre part, elles accroissent le risque d’audit inadapté voir défaillant.
De plus, les risques bancaires sont des phénomènes complexes et difficiles à cerner. Ce qui
entraîne des particularités pour l’auditeur concernant la manière d’observer, d’évaluer et
interpréter les résultats.
L’enquête menée auprès du Groupe Crédit Agricole du Maroc a mis en évidence certaines
insuffisances dans la gestion et l'audit des risques. Cette gestion consiste en une simple
conformité aux procédures internes et à des règles prudentielles, ce qui fait que le groupe s’est
limité pour la plupart au respect d'un ensemble d'indicateurs plutôt généraux et a passé sous
silence un aspect fondamental de la gestion des risques bancaires : l'implication du
management et du conseil d'administration dans le contrôle de l’organisation ce qui a induit
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l’absence des responsabilités du risk management dans l’attribution des rôles et des tâches
entre l’audit interne, le risk management et la compliance.
L’axe de progrès le plus évident est la mise en place d’un système interne d’audit et de risk
management et ce quelle que soit la nature du risque.
Donc, disposer d’une visibilité globale sur le risque, serait possible avec l'approche de l'audit
systémique. Une telle approche permet au Crédit Agricole de disposer d'un outil précieux
pour mieux gérer et contrôler les risques.
L’amélioration du système d’audit interne et de la gestion des risques du CAM dépend de
l’efficacité du management mis en place par les dirigeants.
Certes qu’une meilleure gestion des risques est basée sur une approche d’audit systémique,
mais tout dépend de la volonté des dirigeants du CAM.
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Références bibliographiques
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