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DISSERTATION ÉCONOMIQUE AUX CONCOURS
SUJET N°6
LA PARTICIPATION AU LIBRE-ÉCHANGE MONDIAL EST-ELLE SOURCE
DE CROISSANCE ?
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¾ Nature du sujet
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Sujet de type « discussion » où la problématique est explicite. Le sujet est composé de deux concepts-clés
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qui imposent un développement basé sur les liens s’établissant entre ces deux derniers. Rappel : La
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difficulté de ce type de sujet consiste à préciser la problématique sans reprendre son intitulé sous une forme
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déguisée.
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Libre-échange : Le libre-échange est une politique commerciale qui vise à réduire tous les obstacles à la
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NB : La politique commerciale désigne l’action des pouvoirs publics sur les échanges extérieurs du pays.
EN
m:
- Elle peut mettre en place des dispositifs visant à protéger le marché intérieur. Il s’agit d’une politique
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protectionniste, le protectionnisme correspondant stricto sensu à l’ensemble des mesures prises par un État
ho
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¾ Cadre spatio-temporel : non défini. Le sujet sera légitimement appliqué à l’ensemble des pays de la
planète (un traitement se limitant aux pays de l’OCDE n’est pas justifié). La période courant de l’après
2nde G.M. jusqu’à nos jours permet une mise en perspective historique intéressante.
¾ Pourquoi ce sujet ?
Pistes d’analyse : Un nombre croissant d’économistes souligne les limites du libre-échange mondial, accusé
de la désindustrialisation et des pertes d’emplois dans les pays de l’OCDE. Les pays occidentaux seraient
victime d’une « mondialisation asymétrique » qui génère des transferts massifs d’emplois, de technologies et
d’activités vers les pays en voie de développement (et notamment vers les pays émergents).
¾ Difficultés du sujet
Attention à ne pas confondre commerce international et libre-échange ; libre-échange et mondialisation
libérale. Cette dernière inclut trois composantes majeures : le commerce international (qui peut répondre ou
non au principe du libre-échange mondial), les flux d’IDE associés à l’activité croissante des FMN et la
globalisation financière (c’est-à-dire l’unification des marchés de capitaux à l’échelle mondiale).
Introduction
Accroche D’après J. Stiglitz et P. Krugman, le creusement des inégalités de revenu observé au cours
de ces 15 dernières années dans les pays occidentaux est lié à l’intensification des
échanges de biens et services à l’échelle mondiale. Ces prises de position très médiatisées
vont à l’encontre des théories dominantes du commerce international qui considèrent le
libre-échange comme un jeu à somme positive.
Éléments de Le commerce international va connaître une forte progression au lendemain de la 2nde GM.
contextualisation Cette dynamique s’inscrit dans le cadre des accords de libéralisation commerciale
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et définitions multilatérale menés sous l’égide du GATT. Ainsi, conformément au principe des avantages
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comparatifs de D. Ricardo, la spécialisation des pays doit assurer un gain pour chaque pays
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participant au libre-échange mondial. Rappelons que le libre-échange est une politique
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commerciale qui vise à réduire tous les obstacles à la circulation internationale des biens et
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augmentation durable des richesses créées sur un territoire. Les années 1980 marquent un
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puissance de grands pays émergents qui menacent les positions acquises par les pays
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occidentaux et portent la voix des pays du Sud. Ce début de XXIe siècle est ainsi marqué
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par la montée des tensions protectionnistes qui fragilise le multilatéralisme porté par les
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l’ensemble des pays participants ? Source de tensions accrues entre les pays, la
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Nations ?
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Annonce des Nous répondrons à cette problématique en exposant, dans une 1ère partie, les effets
parties vertueux attendus de la participation au libre-échange. Puis, dans une 2nde partie, nous
soulignerons les difficultés et limites d’un commerce mondial sous influence de l’idéologie
libérale.
Enfin, la diffusion des technologies sur le plan mondial est susceptible d’accélérer le rattrapage économique
des pays pauvres. Dans cette perspective, les investissements internationaux – en tirant la croissance dans
le pays d’accueil – peuvent être créateurs d’échanges commerciaux. Le transfert de capital et de technologie
d’un pays développé vers un pays en voie de développement (PVD), où les coûts de production sont plus
faibles, peut conférer au pays pauvre un nouvel avantage comparatif qui lui permet de participer à l’échange
international. Ainsi, l’accueil massif de flux d’investissements directs en provenance de l’étranger contribue à
expliquer la très forte croissance des exportations de la Chine (les filiales étrangères exportant les
productions réalisées sur le territoire chinois).
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accords du GATT (l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) puis, à compter de 1995, celui
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de l’OMC. 8:1
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Toutefois, si la participation au CI s’est avérée être un moteur de la croissance mondiale, tous les pays n’ont
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pas également profité de cette dynamique. Les travaux de J. Stuart Mill permettent d’expliquer pourquoi les
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situations de répartition inégale du gain à l’échange sont les plus courantes. D’après l’auteur, les prix
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l’échange pour les différents pays. Les pays qui ont un avantage comparatif dans les produits fortement
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demandés au niveau international ont plus de chance d’acquérir des gains élevés à l’échange. Le commerce
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La prise en compte de la diversité des PVD, et des gains issus de leur participation au CI, vient nuancer
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cette vision très positive. Les pays émergents - qui ont adopté des modèles de croissance basés sur la
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dynamique des exportations - ont connu des taux de croissance économiques élevés dans un contexte
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marqué par une forte dynamique de la demande mondiale. Par contre, certains PVD sont restés en marge
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de ce mouvement de participation au CI. Aucune étude empirique n’a permis jusqu’à présent de montrer que
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les pays les plus pauvres bénéficiaient systématiquement d’un surcroît de croissance lorsqu’ils optent pour
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une libéralisation accrue des échanges. Basée sur l’existence d’une exploitation des pays du Sud par les
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pays du Nord, la théorie de l’échange inégal énonce que le CI tendrait à figer les spécialisations des pays
pauvres dans des productions à faible valeur ajoutée. Confrontés en outre à des risques de détérioration des
termes de l’échange, définis par le ratio [indice des prix à l’exportation/indice des prix à l’importation],
certains pays perdraient à l’échange selon un schéma de croissance appauvrissante (Bhagwati).
Les économies sont devenues de plus en plus dépendantes de l’extérieur. Cette dépendance peut être
source de croissance, mais également d’une fragilité accrue.
A. Emploi et spécialisations sectorielles dans les pays de l’OCDE : des pertes induites par la
participation au commerce international ?
D’après Posner, « l’écart technologique » entre les pays constitue le principal déterminant du commerce
international. Les pays du Nord sont contraints d’innover de façon constante afin de maintenir leur niveau de
revenu, le monopole technologique des pays du Nord étant continuellement érodé par les transferts
technologiques à destination des pays du Sud. Complétant cette analyse, Krugman montre que la
concurrence internationale accélère la substitution du capital au travail, engendrant la destruction d’emplois
intensifs en main d’œuvre peu qualifiée et le développement du chômage structurel. La montée en gamme
des grands pays émergents – associée à la hausse du niveau de qualification de leur main d’œuvre –
contribue aujourd’hui à menacer les emplois qualifiés au Nord.
Parce qu’elle met en concurrence les travailleurs sur le plan mondial, la participation au libre-échange est à
l’origine d’un dumping social qui induit, d’après D. Rodrick, une précarisation du marché du travail. Cette
précarisation se traduit par le développement des contrats précaires (intérim, CCD, temps partiel subi, …) et
une fragilisation des systèmes de protection sociale des pays anciennement industrialisés. Le théorème
ÉDITIONS CORROY B.P. 8 - 83560 RIANS - 04.94.80.57.25 - www.editions-corroy.fr
COLLECTION TOUT-EN-TÊTE
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DISSERTATION ÉCONOMIQUE AUX CONCOURS
HOS, qui souligne la tendance à l’égalisation des rémunérations des facteurs de production sur le plan
mondial, conforte l’idée d’une précarisation du marché du travail avec des pressions à la baisse sur le niveau
des rémunérations au Nord. Les politiques de désinflation salariale menées par les pays de l’OCDE à
compter des années 2000 participent également de l’arsenal des politiques de restauration de la
compétitivité occidentale.
Confrontés aux risques de désindustrialisation partiellement imputable à la concurrence internationale, les
pays de l’OCDE font de surcroît face aux pratiques de dumping fiscal. Ce dernier s’exprime par une baisse
de la fiscalité sur les entreprises et sur l’épargne sous la pression de la concurrence étrangère. Il en
résulterait une contraction des recettes fiscales des États, les contraignant dans leurs choix de politique
budgétaire (financement plus difficile des infrastructures publiques, des politiques structurelles telles que la
politique industrielle, la politique de R&D ou encore les politiques de formation de la main d’œuvre). Or, le
maintien des positions des pays industrialisés – et notamment celle de la France – sur les marchés
mondiaux passe par un renforcement de la compétitivité hors-prix qui s’appuie sur des politiques
structurelles.
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L’existence d’un lien entre l’ouverture aux échanges internationaux et la croissance économique fait l’objet
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de vifs débats à l’heure actuelle. S’agissant plus particulièrement des pays d’Asie du Sud-Est, leur insertion
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dans le commerce international s’est accompagnée d’une forte intervention de l’État. Les gouvernements ont
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massivement investi dans les infrastructures nationales ; ils ont mené parallèlement des politiques
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protectionnistes s’appuyant d’une part sur le principe du « protectionnisme éducateur » (F. List) et, d’autre
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part, sur la sous-évaluation de leur monnaie. Les pays dégageant des excédents commerciaux (notamment
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la Chine) recyclent les devises accumulées dans les pays en déficit pour faire en sorte que leur monnaie ne
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s’apprécie pas. Facilités par l’unification des marchés de capitaux à l’échelle mondiale, ces mouvements de
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devises se traduisent par des rachats d’entreprises et l’accélération des transferts de technologie qui
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dégradent encore la compétitivité occidentale. Ce libre-échange « asymétrique » est considéré par certains
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économistes comme étant une cause majeure de la hausse massive du chômage dans les pays de l’OCDE.
CG
Le contexte actuel de « guerres des monnaies », mais également la recrudescence des conflits
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l’échelle mondiale. L’OMC est aujourd’hui confrontée à l’absence d’avancées des négociations
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ho
L’entrée dans le champ des négociations des services et de l’agriculture est source de tensions
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supplémentaires. Ainsi, au Nord comme au Sud, les pratiques protectionnistes des pays restent très
présentes, même si le protectionnisme contemporain occidental se veut plus sélectif.
Un renforcement de la coopération en matière commerciale semble être indispensable afin de préserver la
croissance mondiale. Dans cette perspective, la conclusion d’accords commerciaux régionaux est
susceptible de constituer une alternative au déficit de coopération dont souffre l’économie mondiale. La
construction européenne est l’exemple le plus caractéristique de cette démarche. L’élaboration d’un
ensemble de normes européennes (de nature technique, fiscale, réglementaire et financière) autorise un
travail de reconstruction d’un espace supranational, 1ère étape dans la construction de règles mondiales.
Conclusion
Synthèse L’un des faits économiques marquants du XXe siècle est sans doute la forte dynamique du
commerce international, ce dernier constituant la dimension commerciale du phénomène de
mondialisation. Force est de constater que tous les pays n’ont pas bénéficié des effets
vertueux escomptés de la participation au libre-échange mondial. En outre, l’intensité de la
concurrence mondiale est à l’origine d’ajustements structurels, douloureux notamment en
termes de perte d’emplois. Ainsi, les contraintes résultant de l’insertion dans le commerce
mondial semblent nécessiter un renforcement de la coopération internationale afin d’éviter un
repli des pays sur leurs marchés intérieurs.
Thème L’instabilité des relations économiques mais également financières – dommageables pour
d’ouverture l’ensemble de la communauté internationale – plaide en faveur d’un renforcement de la
légitimité et de l’efficacité des organisations internationales telles que l’OMC mais également le
FMI et la Banque Mondiale. Se trouve ainsi posée la question de la refondation d’une
gouvernance mondiale héritée des accords de Bretton Woods.
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SUJET N°7
L’ÉVOLUTION CONTEMPORAINE DES SYSTÈMES FINANCIERS A-T-ELLE
PERMIS DE DYNAMISER LA CROISSANCE ?
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¾ Nature du sujet
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Sujet de type « discussion » où la problématique est explicite. La présence de deux concepts-clés impose
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d’identifier clairement les relations d’interdépendance qui s’établissent entre ces derniers. Rappel : la
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difficulté de ce type de sujet consiste à préciser la problématique sans reprendre son intitulé sous une forme
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déguisée.
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Systèmes financiers : Il revient à l’économiste anglais J.R. Hicks (prix Nobel d’économie en 1972) d’avoir
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distingué deux types d’économie en matière de financement, correspondant aux deux systèmes financiers
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suivants :
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- L’économie d’endettement caractérise une économie où les agents à besoin de financement ont
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essentiellement recours au financement externe indirect, c’est-à-dire aux crédits bancaires octroyés
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par les banques ou par d’autres institutions financières. La finance intermédiée (notamment les
lar
financement externe direct. Les marché des capitaux (id est marchés monétaire et financier)
contribuent largement au financement de l’économie en mettant en relation les agents à besoin et à
capacité de financement.
¾ Cadre spatio-temporel :
Le sujet doit être appliqué à l’échelle mondiale afin de prendre en compte la dimension internationale du
sujet qui est très importante. Le contexte temporel retenu s’étend du lendemain de la 2nde G.M. jusqu’à nos
jours. Cette période historique permet de retracer les évolutions majeures des systèmes financiers.
¾ Pourquoi ce sujet ?
Pistes d’analyse : Sujet au cœur des débats publics depuis quelques années. Le développement de vastes
mouvements spéculatifs à l’échelle mondiale, l’instabilité des marchés financiers et la récurrence des crises
financières soulignent une instabilité structurelle de la finance mondiale, au détriment de la croissance (et
des emplois !). Les conséquences récessives de la crise financière des subprimes ont renouvelé avec force
l’intérêt porté à la régulation de la finance. L’actualité du sujet est également soulignée par l’octroi du prix
Nobel d’économie 2013 à trois économistes spécialistes du fonctionnement des marchés financiers (E. F.
Fama, L. P. Hansen et R. J. Shiller).
¾ Difficultés du sujet :
Un traitement pertinent du sujet suppose de partir d’une définition très claire de la notion de systèmes
financiers. En outre, il convient de ne pas confondre marché des capitaux, marché monétaire et marché
financier. En ce qui concerne les marchés financiers, les entreprises récoltent des capitaux supplémentaires
lors de l’émission de titres nouveaux sur le marché primaire (à différencier du marché secondaire, ou Bourse
des valeurs). Par ailleurs, le traitement du sujet ne doit pas se limiter au contexte d’une économie fermée en
omettant la partie internationale du sujet. Dans cette perspective, le candidat se rappellera que l’unification
des marchés de capitaux à l’échelle mondiale (appelée globalisation financière) est l’une des composantes
majeures de la mondialisation.