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Le Ménestrel : journal de

musique

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


. Le Ménestrel : journal de musique. 1840-05-24.

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N° 557. 1V26.
DIMANCHE 24 MAI 1840. SEPTIÈME ANNÉE.

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nal, où l'on trouve aussi tous les
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JOURNAL DE M11SI0UE ET DE LITTERATURE,

paraissant tous Us Dtmanrljes en quatre paa.es îte texte, et publiant lungt-ouatrc Homances et tins (fiiXuaïiriUes par an.
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A PARIS, magasin de musique de A. MBISSOSMIEB et WmaKi, A MAYENCE, ANVERS et BRUXELLES, chez les Fils de B. Se ào'ïT,
2 éis, rue Vivienne. éditeurs de Musique. \.., %.

Fidèle à notre promesse, nous publions aujour- trémités gauche et droite de chaque feuille. Ce moyen Cette légère tâche, que nous signalons ici en pass v
d'hui une romance de M. AMBROISE THOMAS. On aide d'abord puissamment la mémoire du professeur, fa- se trouve, du reste, amplement compenséedans les autres
y reconnaîtra la touche élégante et distinguée qui cilite l'enseignement en éclairant, pour ainsi dire, chaque parties de cette excellente publication. L'exposition claire
caractérise toutes les inspirations de ce jeune com- pas dans les études de l'élève. et succincte de toutes les notes explicatives, les judicieuses
positeur. C'est VOHS ! paroles de M. EUGÈNE DE Une autre qualité non moins importante à signaler, observations sur le choix des mouvomens, sur l'usage du
LONLAY, prendra place parmi les plus jolies pro- c'est l'esprit de métronome, sur le guide-mains, et autres moyens méca-
ductions du Ménestrel.
rythme unitaire et mélodique qui ne
cesse de régner dans les divers exercices que renferme niques appliqués de nos jours à l'étude du piano, sur les
cet ouvrage. Il y a loin de là à tant d'autres méthodes arpèges, la syncope, les trilles, le grupetto, le mordente,
dont les premières leçons entassent des groupes de notes les doubles notes en tierces, sixtes, les octaves et accords
mvw mtiqxu. sans idée ni mesure. M. Bertini a compris qu'il était in- plaqués et brisés, etc., etc.
dispensable de développer immédiatement le sentiment En somme, la nouvelle Métliode de M. Bertini est un
musical de l'élève, et qu'on ne pouvait y arriver que par livre des plus remarquables et fera époque dans l'ensei-
MÉTHODE DE PIANO, le rythme considéré sous le double rapport de mesure et gnement du piano. N'oublions pas d'ajouter que les édi-
de phrase mélodique. teurs n'ont rien négligé pour compléter l'attrait et ac-
PAU HENRI BKBTIHI. Depuis Viguerie jusqu'à nos jours, la plupart des mé- croître la vogue de cet ouvrage qui est édité avec un luxe,
Après les ouvrages remarquables qui ont paru tout ré- thodes renferment un pot-pourri d'airs connus, d'une une élégance et un goût vraiment remarquables.
cemment sur l'enseignement du piano, tels que la savante coupe irrégulière, d'un doigté plus irrégulier encore.
Encyclopédie du pianiste, de M. Zimmermann,
et l'élé- M. Bertini a substitué à ce vieil usage un système tout
gante et brillante Méthode de M. Henri Ilerz, il ne fallait nouveau et qui obtiendra le suffrage de tous les profes-
nen moins qu'un artiste de premier ordre, un didacticien seurs éclairés. Les exercices forment une suite de mélo- SAIilE FAVART.
renommé comme M. Henri Bertini, pour entrer avec
suc- dies fraiebes, d'une conception et d'une facture larges,
ces dans la lice et appeler l'attention du monde musical. propres à développer le style de la bonne école.
Professeur justement apprécié, pianiste et compositeur La nouvelle Méthode renferme aussi de petites leçons à
Plein de grâce
et de goût, M. Henri Bertini s'est placé au quatre mains, classées progressivement, et dont le résul-
Premier rang dans l'enseignement classique; ZANETTA opéra-comique en trois actes, paroles de
ses admi- tat doit être précieux, si le professeur est lui-même ca- ,
MM. Scribe et de Saint-George, musique de M. Auber.
rables études portent le cachet du
maître et se trouvent pable d'en faire jouir l'élève.
dans toutes les bibliothèques.
La nouvelle Méthode qu'il Un seul reproche pourrait être adressé à M. Bertini. L'Opéra-Comiquc a repris possession de ce théâtre si
vient de livrer à la publicité ne pouvait donc
passer ina- Pourquoi ne cherche-t-il pas, dès l'abord , à familiariser riebe en glorieux souvenirs. Nous avons déjà donné la
perçue. description de la nouvelle salle, qui réunit l'élégance au
ses élèves avec les tons bémolisés, comme il le fait si sa-
Mous allons
essayer d'analyser rapidement cet ouvrage gement à l'égard des tons dièzés? Les mêmes raisons qui confortable, bien qu'elle n'ait pas encore conquis tous les
et d'en résumer les principales qualités. l'ont conduit à sortir de cette pitoyable routine du ton suffrages. ( Voir notre Bulletin dramatique. )
Le mérite de cette nouvelle Méthode
consiste particu- dhit, si funeste aux progrès de l'élève, auraient dû ce Un opéra nouveau de M. Auber s'est chargé de l'inau-
lièrement d'ingénieuses observations ,
en tracées, par ordre nous semble, le déterminer à donner à son système de guration. Voici en peu de mots le sujet du poème :-
de difficultés,
sur deux petites colonnes placées aux ex- réforme toute l'extension possible. Figurez-vous une cour italienne où tout le monde s'oc-
cupe d'amour, depuis le souverain jusqu'à la jardinière disaient quelquefois que son opulence avait été acquise ges des musiciens satisfaits du succès de leurs efforts et
du château royal. La soeur du roi aime Rodolphe; pour par des moyens peu honorables ; mais il avait des amis animés de l'espoir du triomphe.
déjouer les soupçons, il est convenu de feindre une pas- qui savaient bien répondre que ce n'étaient là que des Gortlingen erra de divers côtés, tellement qu'à la fin il
se
sion violente pour Zanetta, la fille du concierge de la rési- propos d'envieux. trouva dans un quartier de la ville qui lui sembla tout-à-
dence. Mais Zanetta est jeune, elle est telle, elle a une L'unique héritière de Niéser était une fille dont l'inno- fait inconnu, quoiqu'il eût passé sa vie entière à Augs-
voix à rendre jaloux tous les rossignols, elle est la plus cence et la beauté auraient pu encore paraître une dot bourg. Il n'entendait plus que le mugissement de la
ri-
délicieuse espiègle le coeur le plus dévoué qui ait jamais suffisante sans la perspective attrayante des possessions vière, lorsque tout à coup les accords lointains d'une har-
, ,
battu sous un corsage broché d'or : c'est enfin M,n 0 Da- de son père. Esther n'était pas moins célèbre par la monie surnaturelle vinrent lui rappeler toutes ses inquié-
morcau. Comment vouliez-vous que le comte Rodolphe douceur de ses yeux bleus, par la grâce de son sourire tudes. Une lumière qui partait d'une maison isolée
prou-
ne devint pas véritablement amoureux de cette jeune fille? et par mille qualités aimables, que le vieux Niéser par ses vait que le règne du sommeil n'était pas encore général
Il l'aime en effet, mais la princesse n'est pas disposée à richesses, la perfection de ses instruments à cordes et son et Gortlingen supposa, d'après la direction du son, que
céder sa conquête. Heureusement, elle est forcée d'épou- talent prodigieux. quelque musicien se préparait encore à l'épreuve du len-
ser un archiduc, [j'empire d'Autriche se trouve là juste à Or, en dépit de la fortune du vieux Niéser, en dépit demain. Gortlingen s'avança ; à mesure qu'il approchait
point pour assurer le bonheur de Zanetta-Damorcau qui de sa célébrité musicale, un grand chagrin le tourmen- de lalumiôre,deséclatssibruyantsd'harmonie s'élançaient
devient comtesse, tout en restant ce qu'elle sera toujours, tait: Esther, son unique enfant, le seul représentant d'une dans les airs, que, tout ignorant qu'il était en musique,
ces
la reine duchant. longue race de musiciens, Esther pouvait à peine dis- accords avaient en eux un charme qui éveillait de plus
en
Un des principaux défauts de cette pièce, c'est que dès tinguer une note d'une autre et c'était pour Niéser une plus sa curiosité. II s'approcha rapidement et sans bruit
,
les premières scènes le public devine le dénouement que source de pénibles réflexions de ne point laisser après de la fenêtre. Elle était ouverte, et, dans l'intérieur,
un
l'ait déjà pressentir, du reste, le sous-titre de Zanetta : Il lui d'héritier de ses talents qu'il estimait à l'égal de ses
,
vieillard était assis à un clavecin avec un manuscrit devant
ne faut pas jouer avec le feu, sous-titre trivial qu'on aurait richesses. Mais à mesure qu'Esther grandissait , il se lui; il tournait le dos à la fenêtre mais un miroir antique
,
dû supprimer aux représentations suivantes. Le sujet consolait à l'idée que s'il ne pouvait être le père d'une laissait voir à Gortlingen la figure et les mouvements du
comportait ensuite une source de situations comiques race de musiciens, il en serait du moins le grand-père. musicien. Il avait une expression de douceur et de bien-
dont les auteurs n'ont tiré aucun parti. On a trouvé En effet, sitôt que sa fille fut en âge d'être mariée, il prit veillance infinie, une physionomietelle que Gortlingen ne
aussi que ce roi de Sicile avait très-peu de dignité, incon- la résolution singulière de la donner, avec une dot de deux se souvenait pas d'en avoir vu de semblables, mais que
vénient que M. Mocker devait rendre plus sensible encore. cent mille florins , à celui qui composerait la meilleure l'on devait désirer de revoir souvent. Le vieillard jouait
La princesse de Tarente, quoique victime, inspire fort sonate et saurait le mieux l'exécuter. avec une expression merveilleuse ; il s'arrêtait de temps
peu de sympathie. Bref, MM. Scribe et de Saint-George Sa détermination fut immédiatement publiéedansla ville en temps pour faire des corrections à son manuscrit, et
nous avaient habitués à des données plus intéressantes. et le jour fixé pour le concours. On entendit même Niéser lorsqu'il en avait apprécié l'effet, il témoignait sa joie par
M. Auber, dans sa nouvelle partition, est toujours ce affirmer avec serment qu'il tiendrait sa promesse la -,
desparoles que l'on pouvait entendre, et qui ressem-
compositeur au style coquet, aux broderies fines, aux sonate fût-elle composée par le diable en personne et exé- blaient à des actions de grâces, mais dans une langue in-
fraîches iespirations. Mais ici nous ne croyons pas que sa cutée par lui. Ce n'était peut-être qu'une plaisanterie ! connue.
muse ait atteint la hauteur de VAmbassadrice et du Do- mais il eût mieux valu, pour le vieux Niéser, n'avoir Dans ce premier moment, Gortlingen eut peine à con-
mino noir. Les auditions suivantes fixeront peut-être jamais tenu ce propos. Toujours était-il certain, répétait- tenir son indignation à la pensée que ce petit vieillard
notre jugement à cet égard. on, que c'était un méchant homme, sans respect pour la oserait se présenter comme un des prétendants d'Esther ;
L'ouverture de Zanetta est pleine de grâce et d'élé- religion. mais à mesure qu'il le regardait et qu'il l'écoutait, il se
gance; elle a enlevé tous les suffrages. On a remarqué Sitôt que la résolution de Niéser le musicien fut sentait comme réconcilié avec lui par sa physionomie sin-
surtout une rentrée de quelques passages d'un caractère connue dans Augsbourg, toute la ville fut en mouvement. gulièrement douce, en même temps que par la beauté et
assez original, et dont l'effet est des plus piquans. Plusieurs, qui jusque-là n'avaient osé élever si haut leur le caractère de sa musique. Enfin, à la conclusion
La Sicilienne qui ouvre le premier acte, a de la cou- pensée, se présentèrent sans hésiter comme compétiteurs d'un passage brillant, l'artiste s'aperçut qu'il n'était pas
leur et produit une impression agréable. Parmi les autres àlamaind'Esthcr : car, indépendammentde sa beauté et seul, car Gortlingen, ue pouvant plus contenir son ad-
morceaux saillans, nous nous rappelons un trio excellent des florins de Niéser, leur réputation d'artistes s'y trou- miration, avait étouffé par des applaudissemens les accla-
au premier acte, et un andante brillant chanté par vait engagée, et d'ailleurs à défaut de talent, la vanité. mations modérées du vieillard. Aussitôt le musicien se
,
M "° Rossi ; puis, au deuxième, la grande scène de M"10 Da- y suppléait. En un mot, il n'y eut pas de musicien à Augs- leva, et ouvrant la porte : « Bonsoir, M. Franz ; asseyez-
morcau avec Couderc, le duo de M""' Damoreau et Rossi; bourg qui ne s'empressât, pour un motif ou pour un autre, vous, et dites-moi comment vous trouvez ma sonate? Pen-
et enfin, au troisième acte, le grand air de M" 0 Rossi, et d'entrer dans une lice dont la beauté était le prix. Le sez-vous qu'elle remporte le prix? « Il y avait quelque
un quintette largement développé. La plupart de ces mor- matin, à midi, la nuit même, les rues d'Augsbourg reten- chose de si bienveillant dans la figure du vieillard, quel-
ceaux ont été parfaitement accueillis, et ils le méritaient, tissaient d'accords mélodieux. que chose de si doux dans sa voix, que Gortlingen sentit
sinon par le mérite de l'inspiration, du moins par la dis- A chaque fenêtre on entendait le son d'une sonate ébau- disparaître toute jalousie ; il s'assit et l'écouta. « Ma so-
tinction du style et la grâce de l'instrumentation. chée ; il n'y avait plus d'autre entretien dans la ville que nate vous plaît donc ? » dit le vieillard en finissant. «Hé-
Les airs chantés par M™ Damoreau ont presque tous l'approcheduconcoursetsonrésultatprobable.Unefièvre las! reprit Gortlingen, que ne suis-je capable d'en faire
ce caractère d'indécision qui convient aujourd'hui au musicale régnait dans toutes les classes; les airs favoris autant !— Écoutez-moi, dit le vieillard ; Niéser a fait un
gosier toujours incomparable, mais fatigué, de notre étaient répétés par les instruments ou par la voix dans serment criminel en jurant qu'il donnerait sa fille à celui
pre-
mière cantatrice : la voix de M"" Damoreau n'est plus
3
chaque maison d'Augsbourg; les sentinelles fredonnaient qui composerait la meilleure sonate, fût-elle composée
qu'un délicieux murmure; quelques notes du haut ont des sonates à leur poste ; les boutiquiers battaient la par le diable et exécutée de sa main. Ces mots ont été en-
perdu leur fraîcheur. M. Auber a donc dû éviter tout ce mesure avec leurs aunes sur les comptoirs, et les prati- tendus et répétés par les échos des forêts ; ils ont été por-
qui pouvait donner du relief à ces parties faibles. ques, en entrant, oubliaient l'objet de leur visite pour tés sur l'aile des vents de la nuit jusqu'à l'oreille de celui
M"c Rossi est une excellente cantatrice faire leur partie. qui habite dans la vallée des ténèbres : les cris de joie du
: nous avons
souvent eu occasion de parler des brillantes qualités de sa Cependant, au milieu de cette agitation, un seul démon ont éclaté; mais le génie du bien veillait aussi:
voix, et de son peu d'intelligence dramatique. Sous homme ne partageait pas l'épidémie générale. C'était quoique sans pitié pour Niéser, le sort d'Esther et de
ce
dernier rapport, nous n'avons pas vu d'amélioration. Franz Gortlingen. Avec aussi peu de dispositions Gortlingen l'a touché. Prenez ce cahier, entrez clans la
Mocker estplus comédien que chanteur, mais il qu'Esther pour la musique, il avait le caractère le plus salle de Niéser : un étranger se présentera pour dispute''
manque
de tenue. Couderc laisse à désirer; la manière dont il pré- noble et passait pour un des cavaliers les mieux tournés le prix ; deux musiciens sembleront l'accompagner ; la
,
cipite les syllabes nuit à son chant et à son débit. de toute la Souabe. Franz aimait la fille du musicien, et sonate que je vous donne est la même qu'ils exécuteront!
Nonobstant ces vices de détails, l'ensemble de l'exé- celle-ci eût mieux aimé entendre son nom prononcé par mais la mienne a une vertu particulière. Épiez une oc-
cution nous paraît satisfaisant; du reste, l'attrait d'une Franz avec quelques compliments aimables, que les belles casion, et substituez celle-ci à la sienne. »
salle nouvelle, joint à l'intérêt qu'inspire toujours
une sonates qu'on eût jamais composées entre l'Oder et le Après ce discours extraordinaire, le vieillard prit Gor-
oeuvre d'Auber, déterminera le succès de Zanetta en Rhin. tlingen par la main; il le conduisit par des chemins in-
fixant la foule au théâtre Favart. C'était la veille du grand concours musical, et Franz connus à l'une des portes de la ville, et le quitta. En re-
n'avait encore rien tenté pour l'accomplissement de ses tournant à la maison avec son rouleau de papier, Gortlin-
voeux ; et comment aurait-il pu faire? il n'avait de sa vie gen se perdait dans ses réflexions sur cette aventure
bi-
LA SOIXATE nu migSJLBl. composé une note de musique : chanter un air simple au zarre , et en conjectures sur les aventures du lendemain.
clavecin était le nec plus ultra de sa science. Vers le soit- Il y avait quelque chose dans la physionomie du vieillard
Franz sortit de sa demeure et descendit dans la rue. Les dont il ne pouvait se méfier, et cependant il lui était im-
11 avait autrefois à Augsbourg un musicien nommé
y boutiques étaient fermées et la ville entièrement déserte. possible de comprendre comment il pourrait profiler de
Niéscr, également habile à fabriquer les instruments, à Mais quelques lumières brillaient encore aux fenêtres, et la substitution d'une sonate à une autre, puisqu'il n'était
composer les airs et à les exécuter; sa réputation s'éten- le son des instruments que l'on préparait pour la lutte pas lui-même un des prétendants à la main d'Esther.
dait encore dans tout le cercle de Souabe. Il est vrai qu'il qui devait priver Franz d'Esther, venait frapper triste- rentra chez lui et se coucha. Pendantson sommeil, l'image
était immensément riche, et cela ne nuit pas aux artistes ment son oreille. Quelquefois il s'arrêtait pour écouter d'Esther voltigea devant ses yeux, et la sonate du vieil-
mêmes les plus habiles. Ses confrères, moins heureux, ,
et pouvait même distinguer, à travers les vitres, les visa- lard retentissait dans les airs.
Le lendemain, au coucher du soleil, la maison de Nié- i
vince. H™ Dorusprendra également son congé, et, pen- chelieu. Ce jeune homme est doué d'une grande intelli-
ser fut ouverte aux
compétiteurs. On vit alors tous les dant leur absence, la salle sera complètement restaurée. gence , d'une certaine habitude de la scène ; mais en
musiciens d'Augsbourg s'y porter avec des rouleaux de —11 s'est effectué une mutation dans le gouvernement de proie à une vive émotion, il n'a pu déployer toutes les
napier à la main, tandis que la foule était assemblée de- la rue Lepelletier. M. Léon Pillet remplace M. Edouard ressources de sa voix, qui est charmante et qu'il sait di-
vant la maison de Niéser pour les regarder. Lorsque Monnais en qualité de directeur, et celui-ci succède à riger avec une grande habileté. Il est impossible qu'avec
l'heure fut arrivée, Gortlingen, prenant son cahier , se M. Pillet au commissariat royal. Chassez-croisez.
— Un le nom qu'il porte, d'aussi heureuses dispositions et du
rendit aussi à la porte de Niéser. Tous ceux qui le con- M. Wermeulen a paru dimanche dernier dans Robert-lc- travail, M. Eugène Déjazet ne devienne pas un jour ac-
naissaient avaient pitié de lui à cause de son amour pour Diable. Meyerbeer en a dû frémir à Bade. M. Wermeulen
teur aussi distingué qu'il s'est déjà montré compositeur
la fille du musicien; ils se disaient l'un à l'autre : Que et Mllc Elian ont soutenu une lutte singulière : c'était à agréable.
prétend Franz avec son papier à la main ? Sûrement il ne qui chanterait le plus mal. Le prix a été partagé.
songe pas à entrer en lice, le pauvre garçon !
En entrant dans la salle, Gortlingen la trouva pleine
COMÉME-FKANÇAISE. Là trônent les représentans du
beau langage et de l'urbanité la plus exquise ; mais voyez
MODES.
de prétendants et d'amateurs, amis de Niéser, qui les avait le revers de la médaille : sur la scène ils sont admirables Jamais la mode n'a autant tardé à se prononcer que cette
invités à la séance. Lorsque Gortlingen traversa la foule de politesse et de bon goût; pénétrez dans les coulisses et année; jamais elle n'a été aussi embairassante. Qui pourrait
dire lamode des robes en ce moment? Rien n'est déterminé. Les
avec son rouleau de musique , un sourire se dessina sur dans le cabinet des sociétaires, vous serez frappé de stu-
manches plates, les manches courtes, ont paru se disputer une
les visages des musiciens, qui tous se connaissaient entre peur, car vous vous croirez à la Halle.— On a repris Po- faveur a laquelle ni les unes ni les autres ne prétendent plus.
eus, et qui savaient aussi qu'il pouvait à peine exécuter lyeucte, qui n'avait pas été joué depuis vingt-deux ans. Quant aux manches courtes, ce qu'elles ont gagné, c'est d'être
portées dans l'intérieur, en négligé, sans faire effet. Elles sont
une marche, àjplus forte raison une sonate, fût-il même M 11" Rachel, chargée du rôle de Pauline, a de très-beaux
revenues à l'état de manches commodes, et ou les portera cet
en état de la composer. Niéser, en le voyant, sourit aussi; momens, surtout dans la scène de la conversion. — été tout simplement pour n'être pas incommodé par la chaleur.
mais quand les yeux d'Esther rencontrèrent les siens, on L'exemple de Çosima est contagieux. Voilà plusieurs de A côté de cette liberlé qui laisse la mode ou plutôt l'usage dans
l'intérieur, il resle une certaine difficulté à celte mode de s'éta-
la vit s'essuyer une larme. On annonçait que les rivaux nos célèbres romanciers qui travaillent pour le Théâtre- blir au-dehors. Décidément les manches courtes sont défendues
pouvaient s'avancer pour inscrire leurs noms, et que le Français. Il faut que la carrière dramatique ait de puis- en ville, excepté peut-être en voiture, et encore par exception.
sort réglerait les rangs. Le dernier qui se présenta fut un sans charmes, puisqu'on ambitionne jusqu'aux chutes. Les chapeaux de paille d'Italie ont une jolie forme resserrée;
Leur caiolte est inclinée, la passe petite et souvent retroussée.
étranger auquel chacun fit place comme par instinct. Per- OPÉRA-COMIQUE (salle Favart). La nouvelle salle
a été Cette semaine, nous avons vu de charmans petits chapeaux dans
sonne ne l'avait vu jusque-là et ne pouvait dire d'où il inaugurée deux fois : le samedi 16 par le Pré-aux-
,
les magasins de Mm(! Sauvinet. L'un était en très belle paille de
venait. Sa physionomie était si repoussante, son regard Clercs, au bénéfice des pauvres, et le lundi suivant par Florence, avec un bouquet de cinq belles pelites télés de plumes
Zanetta. ( Voir plus haut notre article. ) Le Pré aux vertes et lilas, et un ruban écossais des mêmes couleurs. Un au-
avait quelque chose de si extraordinaire, que Niéser lui- tre, en paille de fantaisie élait surmonté d'une guirlande de
même ne put s'empêcher de dire tout bas à sa fille, qu'il Clercs et la charmante Perruche, de M. Clapisson, ont al- coques en ruban de velours écossais violet, jaune et rouge, frais
espérait que sa sonate ne serait pas la meilleure. terné cette semaine avec la pièce nouvelle. Les opinions et brillant. Mmc Sauvinet a de très jolies capoles habillées en
crêpe, et de petits chapeaux en paille de iiz d'une coquetterie
« Commençons l'épreuve, dit Niéser : je jure de don- sont partagées sur le mérite de cette nouvelle salle. Le délicieuse. Il y a dans ce magasin un bon goût tout-à-fait jeune
ner ma fille que vous voyez près de moi, avec une dot de fond blanc et or n'est pas généralement goûté. On a re- et distingué.
deux cent mille florins, à celui qui composera la meil- marqué aussi que les lois de l'acoustique n'ont pas été Plus que jamais on porle des dentelles. Vf"" de D***, d'une
élégancesi recherchée, était l'autre jour, pour toilette de vis:tes,
leure sonate et saura le mieux l'exécuter. —Et vous tien- strictement consultées. Nous indiquerions tel point de la en redingote d'étoffe bleu de Suède entourée d'un revers plat de
drez votre serment ? » dit l'étranger en s'avançant en salle où la voix des chanteurs rencontre un écho et tel dentelle qui bordait la robe sur tous ses côlés. Celait excessive-
face de Niéser. « Je tiendrai mon serment, la sonate fût- autre où le gosier semble dévier de son diapason. L'expé- ment joli.
elle composée par le diable en personne et exécutée par rience en a été faite cette semaine au début de M"" Félix
lui.» Chacun se taisait en frisonnant; l'étranger seul sou- Melotte prima dona de Rouen. Au parterre on a
,
NOUVELLES DIVERSES.
,
rit. trouvé que Mmc Melotte chantait juste; à l'amphithéâtre,
Le premier nom présenté par le sort fut celui de l'étran- on a prétendu qu'elle chantait faux. Si Mmc Félix Melotte L'Académie des Beaux-Arts a proclamé les concurrens
ger, qui déroula sa sonate et prit place aussitôt. Deux n'a pas de succès, c'est donc la faute de l'architecte. des grands prix de peinture décernés cette année par
hommes que personne n'avait encore remarqués se pla- VAUDEVILLE. Ce théâtre, qui a évincél'Opéra-Comique l'Institut. Sur seize candidats, dix ont été admis au grand
cèrent près de lui avec leurs instrumens, attendant le de la place de la Bourse, a cru devoir inaugurer sa nou- concours définitif; en voici les noms dans l'ordre indiqué
signal pour commencer. Tous les yeux étaient fixés. Le velle salle par une pièce de M. Souvestre, Aînée et Ca- par le jury : MM. Guérin, élève de M. Drolling; Roux,
signal fut donné, et lorsque les trois musiciens levèrent dette. Succès fort médiocre. Le Français, né malin, ne élève de M. Delaroche; Porion, élève de M. Drolling; Bris-
la tftte poursuivre la musique, on s'aperçut avec horreur s'est pas reconnu dans ces deux actes. set, élève de M. Picot; Duval, élève de M. Drolling; Lam-
que les trois figures étaient semblables. Un frisson uni- GYMNASE. Encore une étoile qui file ! et le public imite bert, élève de M. Picot; Lebouy, élève de M. Delaroche;
versel se répand dans l'assemblée. Personne n'osait par- l'étoile. Sans Bouffé, nous aurions une éclipse totale. Biennourryet Richomme, tous deux élèves de M. Drolling;
lcr à son voisin, mais chacun,s'enveloppant dans son man- VARIÉTÉS. Le Chevalier de Saint-Georges et la Meu- Jules Naudin, élève de M. Cogniet. Le 26 de ce mois aura
'eau, s'échappait
en silence ; bientôt tout ce monde avait nière de Marly continuent à attirer la foule. La Mar- lieu la dictée du programme; le 27, l'entrée en loges. Les
disparu, à l'exception des trois qui continuaient toujours chande à la toilette n'est pas de nature à lutter contre élèves y resteront jusqu'au 20 août exclusivement. L'ex-
la sonate, et de Gortlingen qui n'avait pas oublié les avis ses deux aînées. — On prépare l'Invisible, que tout le position publique des ouvrages de ces élèves se fera les 9,
du vieillard. Le vieux Niéser était sur son siège, mais fré- monde pourra voir, et les Paveurs, pièce pour les de- 10 et 11 septembre, et le grand jugement sera prononcé le
missant lui-même au souvenir de son terrible serment. moiselles. 12 du même mois.
Gortlingen était debout près des musiciens ; lorsqu'ils PALAIS-ROYAL. Le Nouveau Bélisaii'e est une farce de —La mort ne se lasse pas de décimer nos artistes. Mme Ju-
approchèrent de la fin, il substitua hardiment son papier bas étage. Les Dîners à trente-deux sous ne se digèrent dith Grisi, soeur de Julie Grisi, vient de succomber à une
au leur; une grimace contracta les traits des trois artistes, pas bien. longue et douloureuse maladie. Cette cantatrice était ma-
et un gémissement éloigné retentit comme un écho, AMBIGU. Un grand et monstreux drame en cinq actes, riée et retirée du théâtre.
Quelques heures après minuit, on vit le bon vieillard les Garçons de Recette. Nous en parlerons dimanche pro-
— M. de Rémusat, ministre de l'intérieur, a chargé
conduire Esther et Gortlingen hors de la salle, mais la so- chain. M. Berlioz de composer une marche funèbre pour la trans-
nate continuait encore. Les années se passèrent; Esther et GAÎTÉ. Le nom de ce théâtre est devenu Un lation des cendres des héros de Juillet. On chantera une
mensonge
Gortlingen atteignirent le terme de leur vie cependant et une usurpation. Un pandeemonium de crimes, tantôt
; messe de Chérubini, et le lendemain, il y aura aux Tui-
les étrangers musiciens poursuivirent toujours leur
tâche, en trois, tantôt en quatre actes, voilà les états de service leries un concert de musique d'harmonie composé et di-
et le vieux Niéser est, selon quelques personnes, de la Gaîté depuis quinze ou vingt ans. Aubray-le-Médecin rigé par M, Scliiltz.
encore
assis sur son siège, leur battant la
mesure. BF.KTHOUD. nous donne le tableau peu récréatif d'un scélérat aux — Il vient de se fonder, au Marais, une institution
prises avec une femme non moins vertueuse qu'insipide. digne d'éloges et d'une utilité réelle pour les habitans de
Encore si l'on pouvait pleurer à la Gaîté! mais on ne ce quartier : YAthénée maternel, tel est le titre de cet éta-
BULLETIN DRAMATIQUE. pleure pas et on ne rit pas. C'est la plus déplorable de blissement consacré aux jeunes personnes, et dirigé par
toutes les impressions. M™ 0 Calas, rue de Paradis, k bis, a inauguré ses cours le
FOLIES-DRAMATIQUES.La pièce de MM. Cogniard, l'Ou- 20 de ce mois par une grande et brillante matinée musi-
A partir d'aujourd'hui, nous donnerons chaque ragan, avait fait éprouver une vive sensation aux habi- cale. M"c Bodin a exécuté un trio de Mayseder avec
semaine un petit bulletin dramatique, afin de mettre tués de ce théâtre. La Bascule, de MM. Duval et Arsène MM. Rignault frères, et ces trois virtuoses ont enlevé tous
nos lecteurs au courant des pièces des de Cey, est donc venue à propos pour rompre la monoto- les bravos. Plusieurs autres artistes renommés, et notam-
Principales nouvelles de théâtre. Nous
en vogue et
croyons ainsi nie de ce plaisir. ment M"' Dubart, peuvent revendiquer une bonne part
remplir le voeu d'un grand nombre de abonnés, CIRQUE-OLYMFIQUE. Le Cirque a transporté ses pénates
nos
qui veulent voir dans l'extension littéraire du succès de cette séance musicale, qui avait attiré une
ayons prise, un motif suffisant que nous et ses chevaux à sa villa des Champs-Elysées.Les amateurs nombreuse et élégante société. Mllc Bodin a couronné la
pour secouer le joug de voltiges hennissent de joie. séance par un brillant morceau de Herz sur le siège de
« une trop rigoureuse spécialité musicale.
PORTE-SAINT-ANTOINE.M. Eugène Déjazet,, auteur de Corinthe; qui lui a valu de nombreux applaudissemens,
OPÉRA. On
se dépêche de voir les Martyrs, car Duprez quelques compositions remplies de grâce et de mélodie
Part le l« jum p0lu. donner des représentations en pro- , — M. Wilhem a donné, le 17 mai, sa première séance
a débuté cette semaine à ce théâtre dans le Fils de Ri- à la Sorbonne. Il faut avoir assisté à ces concerts pour se
faire une idée du grandiose, de la justesse, de la préci- valses et quadrilles s'y exécutent en petit comité, en at- nièrement que M. Kastner serait chargé d'écrire
une par-
sion avec lesquels six ou huit cents chanteurs exécutent tendant que le public se décide à joindre à ce rendez-vous tition pour l'Opéra-Comique. M. Crosnier vient de lui
con-
les morceaux de nos premiers maîtres sans le secours de la bonne société. Chaque soir M. Fessy demande à l'Un fier un poème en trois actes; aussitôt la partition achevée
d'aucun instrument. La prière du point du jour, de de ses musiciens : « Anne, ne vois-tu rien venir ? » l'ouvrage sera représenté à Favart.
M. Wilhem; le solfège de Chelanx ont enlevé les suf- — Une belle soirée musicale a eu lieu lundi dernier dans
frages du brillant auditoire, au milieu duquel on remar- les salons de M"" Gloux. MM. Charles de Kontski, Mm" V Au moment où la guitare semble reprendre faveur
quait M. le préfet de la Seine, M.Orfila, et Berton, notre Jupin etDubart en ont fait les frais avec beaucoup de bon- non.
nous empressons de signaler aux amateurs le talent de M.Riiroi
vieux, notre savant compositeur Berton, dont on a exé- heur et de talent. M. Charles de Kontski a exécuté un nou- à qui nous devons déjà de bons élèves pour la guitare l'orl,,,,!
(19, rue Neuve-Saint-Eustacue.) «««lecbunt
et
cuté un morceau avec une précision incroyable; mais ce veau duo d'Osborne et Bériot, avec M"°Manbré, et Achille
qui a excité au plus haut point l'enthousiasme, c'est la Oudot a complété l'attrait de cette soirée par ses char-
marche des Deux journées do Chérubini. Huit cents mantes chansonnettes. ERRATA. Plusieurs fautes graves se sont glissées dans
,
personnes chantaient, et les pianos étaient si bien ména- — M. G. Kastner est de retour à Paris. Dans toutes les notre dernier numéro à l'article Revue critique : Page 1
gés, l'ensemble si grand, qu'on ne peut entendre ces villes d'Allemagne où il a séjourné, ce savant artiste a première colonne, 9' ligne, au lieu de : ouvrages
lesquels^.; lisez : ouvrages entre lesquels... Et, 20e contre
ligne
concerts vraiment extraordinaires, cette exécution par- reçu les témoignages d'estime les plus flatteurs pour son au lieu de : ignorance des ressources de l'instrumenta.
faite, sans penser tout de suite aux choeurs de nos théâ- talent son caractère; les plus illustres compositeurs et tioïK..; lisez : ignorance des ressources et des dangers
tres lyriques, si loin, pour l'exécution, des élèves de critiques allemands n'ont rien épargné pour fêter digne- l'instrumentation... Enfin, page 2, lro colonne, 32e lignede
M. Wilhem. Pourquoi le ministère, qui subventionne si ment leur jeune et habile confrère. Un des meilleurs ré- au lieu de : adversaires de l'esthétiqueou théorie,..,- lisez'
adversaires de l'estMlique en théorie.
généreusement nos théâtres royaux, n'cxigcrait-il pas de sultats pour M. Kastner, de cet accueil si cordial, c'est
nos administrateurs lyriques une classe d'après la mé- l'acceptation et la mise en répétition immédiate de son
thode M. Wilhem? On ferait faire ainsi un pas immense opéra dans plusieurs villes de premier ordre, parmi les- Mot delà dernière charade : charpente.
à cette partie si importante de notre musique moderne. quels nous citerons Carlsruhe, Dresde et Stuttgard. Nous
— Lcsconccrts-Vivienne font peu de bruit..Ouvertures, ne nous étions pas trompés non plus en annonçant der- J.-L. HEOGEL, directeur.— J. LOVY, réd' en chef.

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