Contexte du sujet
La protection sociale nait au XIXe siècle avec les conséquences sociales de l'industrialisation.
Une première expérimentation des assurances sociales se met en place entre 1880 et 1914 en
Europe. Les accidents du travail sont couverts les premiers et marquent ainsi la
reconnaissance à la société du risque inhérent à l'activité industrielle. Puis, viennent
l'assurance vieillesse, l'aide à la famille et, enfin, l'assurance-maladie mise en place en 1883.
La santé est un état de complet bien-être physique mental et social et ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d’infirmité (constitution de l’O.M.S. ; 1985 (1946),
p.1)). Elle est d’une nécessité primordiale sans lequel l’être humain ne pourrait se mouvoir et
être productif. Face à l’importance accrue de ce besoin et l’ampleur des dépenses pécuniaire
que celle pourrait engendrer, émerge donc l’assurance maladie pour alléger les charges
financières liées aux dépenses des soins de santé lorsque survient la maladie. Elle est un
produit de qualité compte tenue des multiples avantages qu’elle procure à la personne
bénéficière. En Afrique francophone, les auteurs de l’assurance maladie montrent que les
populations, y compris les plus pauvres, consacrent une partie importante de leurs faibles
revenus aux Soins de santé, sans avoir la garantie d’un accès continu, ni celle d’obtenir des
soins de qualité. Les dépenses directes de santé des ménages représentent toujours jusqu’à 80
pour cent de l’ensemble des dépenses de santé dans beaucoup de pays africains, avec des
mécanismes d’assurance formels demeurant rudimentaires dans la plupart des pays de la
région. Les problèmes liés à l’extension de la couverture maladie dans la zone CEMAC
concernent plus de 70% des populations essentiellement regroupée dans les secteurs informel
et rural.
Par ailleurs, l'assurance maladie est encore très rare au Cameroun. Selon une étude réalisée en
juin 2016 par l'équipe d'appui technique du Bureau international du travail (BIT) pour
l'Afrique centrale, les résultats montrent qu’il y a moins de 2% de la population camerounaise
qui bénéficie d'une assurance maladie. Selon cette étude, une grande partie de la population
n'a pas accès aux soins de santé (37% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté
monétaire, selon l'enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM) 2014) ; De plus une
grande partie de la population camerounaise soit 90% exercent dans l’économie informel
(Investir au Cameroun). Cette tranche de la population disposant d’une couverture maladie
fait réaliser aux compagnies d’assurance un chiffre d’affaire moyen de 24,111% durant les
cinq dernières. Cependant, les ménages camerounais effectuent des dépenses à plus de 600
milliard de francs par an de façon directe auprès des différentes formations hospitalières
(Camer.be)) en dépit d’une couverture d’assurance ce qui réduit ainsi les parts de marchés
des compagnies sur cette branche. Au regard de la demande des soins de santé élevé et de la
crise financière que celle-ci pourrait engendrer aux patients, l’assurance maladie est un besoin
urgent au sein de notre pays dans la mesure où celle-ci permettrait de réduire les charges
financières relatives aux soins de santé ce qui serait bénéfiques pour les compagnies
d’assurances car cela leur permettraient d’étendre leur part de marché sur cette branche.
Problématique
A l’origine, l’assurance maladie était réservée aux salariés et à leur famille. Mais au fil du
temps le régime général de l’assurance maladie s’est élargi à toute la couche de la population.
Elle doit contribuer à l’extension du marché des assurances vu par certains comme un levier
de développement du marché financier. Mais l’on observe sans surprise que la diffusion de
l’assurance maladie se heurte à de nombreux facteurs économiques sociaux et politiques dont
il important de connaitre. Nous constatons que l’assurance maladie est presque absente dans
le portefeuille des ménages camerounais. La mise en évidence de bonnes pratiques en matière
de promotion, de construction et de développement de l’assurance maladie devrait être la
préoccupation des personnes en charge de responsabilités au sein des secteurs concernés et de
ceux qui les appuient. D’où la problématique du choix de la souscription à l’assurance
maladie auprès des compagnies d’assurance camerounaise.
Question de recherche
L’assurance maladie est un produit qui permet de se soigner qualitativement sans pour autant
dépenser beaucoup de sous. Mais sa distribution par les compagnies d’assurance n’attire
qu’une catégorie de personne précise plus précisément ceux du secteur formel excluant ceux
du secteur informel. La question qui nous interpelle alors est celle de savoir : Quels sont les
facteurs qui influencent le choix de la souscription à l’assurance maladie auprès des
compagnies d’assurance au Cameroun ?
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Rapports de l’ASAC de 2012 0 2016
L’objectif
L’objectif de notre étude est de ressortir les facteurs majeurs qui justifient le faite qu’une
grande partie de la population camerounaise ne souscrivent pas à une assurance maladie.
L’intérêt
L’apport de notre travail est de connaitre les facteurs qui expliquent la réticence des
populations à souscrire à une assurance maladie auprès des compagnies d’assurances.
Revue de la littérature
Le prix Nobel d’économie (Kenneth J. Arrow, 1963) a travaillé sur « L’économie des soins
médicaux » en 1963. Pour lui L'assurance maladie a été l'objet d'investigations importantes, à
savoir l'analyse des asymétries d'informations entre assureurs et assurés, source, d'une part
d'antisélection qui peut entrainer l'éviction du marché de l'assurance des individus présentant
des niveaux de risque élevés ; d'autre part de risque moral, qui peut conduire à une
Consommation excessive de biens et services médicaux. Selon Arrow, le marché des soins
médicaux est caractérisé par des dysfonctionnements liés à l’imperfection et à l’asymétrie de
l’information, qui entraînent également sur le marché de l’assurance maladie une prise en
charge inadéquate des risques. Il identifie principalement cinq caractéristiques particulières
du marché des soins médicaux : la nature de la demande, les attentes en termes d’incitation
des médecins, l’incertitude sur les produits, les conditions de l’offre et le mode de fixation des
prix.
Les asymétries d’information entre assureur et assuré ainsi que le caractère de risque de long
terme de la maladie (Geoffard, 2000) mettent en échec le marché de l’assurance. Comme les
autres assurances sociales, (pestieu,1994), l’assurance maladie est caractérisée par des
asymétrie d’information avec une appropriation au niveau des agents qui n’est pas disponible
au niveau collectif. Ceci peut rendre le marché imparfait à travers des phénomènes de ‘’hasard
moral’’ et d’antiséléction des risques’’.