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Fruits - Vol .

9, n° 6, 1954 - 229

Techniques actuelles de la fabrication des jus et concentrés de raisi n

Conférence prononcée le 5 avril 1954 ,


à l'Institut Scientifique et Technique de l'Alimentation (Arts et Métiers )
par P . DUPAIGN E
Chef de Laboratoire I . F. A .C .

Le raisin est un fruit excellent qui , qu'on laisse faire la nature, ce qui n'es t pulpe du raisin des sortes de pâtes d e
malheureusement, ne se présente pa s pas un reproche, puisque le vin es t fruit et de véritables concentrés liquides ,
toute l'année sur nos marchés : c'es t d'autant meilleur qu'il a été traité pa r par évaporation à l'air libre soit en
même un des fruits dont la période d e les méthodes artisanales les plus éprou- bassins, soit dans de grands bacs rec-
récolte est la plus courte . On tent e vées par des millénaires d'expérience . tangulaires en cuivre peu profonds e t
bien de prolonger sa vie en gardant a u Cependant, le vin ne possède plu s posés sur un foyer de briques .
fruitier les grappes les plus belles d e l'arôme primitif du raisin ; son bou- Cependant, la conservation du pur
certaines variétés, comme les pomme s quet est complètement transformé pa r jus restait impossible et ce n'est qu'e n
ou les poires, mais au prix de grande s la fermentation . 1812 que la publication des travaux
difficultés et le procédé est trop oné- Une autre méthode de conserva- d'Appert permit la réalisation artisa-
reux pour un fruit de grande consom- tion dont l'origine se perd dans l a nale puis commerciale de la conserva-
mation. Aussi, depuis longtemps, nuit des temps fait appel au pouvoi r tion de divers jus de fruits . A vrai dire ,
l'homme s'est-il efforcé de conserve r antiseptique non de l'alcool, mais du les premiers jus de raisin vraimen t
ce qui lui semble le plus intéressan t sucre naturel lorsque celui-ci parvient commercialisés, sont apparus encor e
dans le raisin : le jus, avec le plus pos- à une concentration suffisante . Le beaucoup plus tard, vers la fin d u
sible de ses qualités aromatiques e t raisin est directement séché au solei l siècle, et surtout à la suite de la diffu-
de sa couleur qui proviennent surtou t dans les pays du Proche-Orient et e n sion des notions nouvelles d'aseptie e t
de la pellicule . Grèce, qui restent encore les princi- de pasteurisation . Welch a fait ses
La fermentation est, selon la tradi- pales régions productives de raisin sec ; premiers essais industriels en 1859 à
tion, la méthode la plus primitive, et, s i dans nos contrées où le soleil est moin s Vineland, New-Jersey, mais n'a com-
l'on peut dire, la plus paresseuse puis - vif, nos aïeux fabriquaient avec la mencé à produire en grande quantit é

SCHÉMA DES PROCÉDÉS DE PRÉPARATION DES JUS DE RAISIN

En AMÉRIQUE : Stabilisation Pasteurisation


Défécation filtration avant ou aprér
froid ou pasteurisation) remplissage
Vendange Pressurage
Lavage Egrappage Chauffage
en plateaux en paquets
Remplissage
Flash -pasteurisation jus trouble
à chaud

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qu'en 1908 . En France, les initiateurs je dois insister sur les techniques . renfermaient encore, malgré un triage
ont été Kayseret Barba, en 1900, pui s Cependant, je dois souligner l'impor- soigneux, les grappes très serrées ven-
Challand à Nuits-Saint-Georges en 1904 , tance primordiale du choix du cépage dangées trop tard.
Peyron et Astruc dans le Midi en 1906 . dans la qualité du jus obtenu . En effet, En admettant qu'il soit illogique ,
En Suisse, enfin le pionnier a été Mul- on a trop souvent tendance à croire que pour des raisons économiques, de trans -
ler-Thurgan depuis 1896, bien que se s pour faire du jus, un raisin en vaut un former une vendange entière de raisi n
travaux aient porté plus sur le jus de autre puisque le jus ne se vend pas au Muscat en jus, on peut valoriser un e
pomme que sur le jus de raisin . degré comme le vin, ou qu'on n e telle récolte en réservant pour le jus
On doit noter que le jus de raisin a cherche pas à obtenir un bouquet spé- le résultat du ciselage des grappes e t
été à l'origine de la production indus- cial caractéristique du cru . Or, chaqu e de la cueillette des grapillons restés
trielle des autres jus de fruits ; cepen- cépage est différent et varie aussi selo n sur les ceps ; le jus de raisin Muscat
dant, après avoir tenu la tête, il s'es t le terroir : certains sont bien adaptés est devenu presque introuvable et pour -
laissé distancer et de très loin, par les à la production d'un vin de qualité , tant il reste très demandé à des pri x
autres jus : tomate d'abord, puis pomelo , d'autres conviennent plus à la vente d u bien supérieurs à ceux des jus com-
ananas, orange, boissons d'agrumes , raisin frais et ni les uns ni les autres muns .
etc . . . . [ri . ne sont obligatoirement les meilleur s Bien des cépages, hybrides ou vini-
Une des particularités de la produc- pour la production du jus ; j'ai étudié féras, donnent du raisin particulière -
tion de jus de raisin est sa régularité un nombre assez important de cépage s ment apte à produire de bons jus ; et ce
d'une année à l'autre, alors que la pro- pour constater le fait [2] . sont souvent les régions limitrophes d e
duction du jus de pomme est soumis e En dehors d'un équilibre sucres / la culture de la vigne (Montmartre pa r
aux dents de scie d'une récolte de fruit s acides normal, et qui dépend d'ailleur s exemple) qui peuvent fournir ces rai-
très variable, et que celles des autre s du pays consommateur, on demandera sins, parfois pauvres en sucres mai s
jus connaissent des fortunes diverse s au jus de raisin d'avoir du caractère , acidulés et fruités . On aiderait le pro-
avec des demandes très variables . c'est-à-dire un arôme fruité caracté- blème viticole en utilisant les meilleurs
La première clientèle du jus de rai - ristique du raisin ou même d'autres pour le jus plutôt que pour la cuve .
sin s'est rencontrée dans les pharma- fruits (framboise, fraise, pêche), mai s
cies et les milieux abstinents, ce qui un caractère plaisant et non exagéré .
Extraction du jus de raisin .
explique la sage lenteur de la progres- Les raisins américains de la côte Est ,
sion . On peut aussi remarquer la duré e dont le cépage typique est le Concord , Contrairement à la méthode améri-
des maisons productives : Challand es t ont un puissant arôme foxé qui nou s caine qui consiste à traiter le raisin
devenu un des principaux fabricant s semble désagréable . comme une baie, c'est-à-dire à le pres-
de France, Welch fabrique plus de l a Par contre, si le jus de raisin doit ser en paquets après lavage et chauf-
moitié du jus de raisin des États-Unis. servir de milieu sucré naturel pou r fage L47, en France nous lui appliquon s
Actuellement, la production mon- diluer des jus nobles comme l'ananas , les opérations traditionnelles de la vi-
diale du jus de raisin doit dépasse r la pêche, les fruits rouges, on lui deman - nification : vendange en hottes o u
1 million d'hl, avec 8o % pour le s dera dans ce cas d'avoir le moins d e caisses, foulage et enfin extraction dan s
États-Unis, et 5 à 1o % pour l a caractère possible afin que dans le mé- des presses hydrauliques à cage hori-
France . Notons que la France a pro - lange seul domine le caractère du frui t zontale ou verticale . Bien entendu,
duit plus de 300 .000 hl voici une noble . le résultat est différent : le jus améri-
dizaine d'années, mais dans de mau- En plus du choix du cépage, il es t cain est très chargé en tanins, colorants
vaises conditions qui expliquent en par- important, comme toujours dans l'in- et matières pectiques, il a un puissan t
tie le détournement du public ver s dustrie des jus de fruits qui s'efforce d e arôme ; le jus que nous extrayons es t
d'autres jus de fruits . moins corsé mais son bouquet est plus
dénaturer le moins possible la saveu r
Comme nous sommes mieux placé s naturelle du fruit frais, de ne traiter frais, autant qu'on puisse les comparer
que quiconque, en raison à la fois d u que des grappes bien mûres et en bo n puisqu'il ne s'agit pas des mêmes rai-
tonnage de raisin produit et de l a état : quelques grappes moisies ou pour - sins .
grande diversité des cépages de qua - ries peuvent gâter irrémédiablemen t Quant au pressurage continu, il est
lité dont nous disposons, tous les ef- une pressée, alors que cela n'a aucun e encore peu employé quoiqu'il sembl e
forts vers une amélioration de la pro- importance pour le raisin de cuve . J'ai plus rationnel .
duction des jus et concentrés de raisi n obtenu en 1952 du jus de raisin ave c Bien que le matériel soit souven t
doivent être suivis avec attention e t la vendange de la vigne de Montmartre , exactement identique à celui de la vini-
encouragés par les milieux viticoles . en blanc et rouge ; les jus étaient aci- fication, les industriels les plus évolué s
dulés et assez agréables - certaine - utilisent malgré tout des méthode s
Matière première . ment meilleurs que la piquette qu'o n plus perfectionnées ; le raisin gagne à
aurait obtenue par vinification - cepen- être vendangé en plateaux pour évite r
Je ne parlerai pas en détail des cé- dant on y discernait un goût de mois i l'écrasement, puis lavé à son arrivée à
pages à choisir de préférence puisque qui provenait des grains abîmés que l'usine, afin de le débarrasser de la terre

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qui peut le souiller et surtout des trace s Pendant cette macération les colorant s les sulfates ne pourront plus être éli-
de bouillies cupriques ; le lavage a et arômes de là pellicule diffusent dan s minés par ébullition et resteront dan s
aussi l'avantage de le refroidir et d'éli- le jus qui acquiert ainsi une couleu r le jus . Il est préférable de sulfiter pe u
miner une grande proportion des le- et un bouquet remarquables, d'autan t à la fois et de suivre au laboratoire l a
vures et moisissures . plus que cette diffusion se produit san s combinaison des sulfites afin de rajou-
Après égouttage, les grappes son t chauffage et en milieu réducteur . ter de temps en temps la quantité
foulées, puis pressées avec leurs rafle s Après un temps variable cette ven- juste nécessaire pour éviter avec certi-
qui facilitent le drainage . On évite le dange sulfitée est pressée et le moû t tude une fermentation .
contact du moût acide avec le fer et obtenu peut se conserver directemen t Depuis la guerre, pendant laquelle la
le cuivre en garnissant les pressoirs de en cuves, sous forme de muté, en at- plupart des jus de raisin provenaien t
ferrures en acier inoxydable ou en mé- tendant la désulfitation qui lui resti- de mutés mal choisis, trop sulfités e t
tal chromé ; de même les tuyauteries , tuera son caractère de jus de raisin . ensuite désulfités sans matériel conve-
robinetteries et réservoirs sont en Quelle que soit la méthode suivie , nable, de grands progrès ont été accom-
deux voies restent possibles après l e plis sous la pression de la concurrenc e
pressurage qui s'effectue à l'automne : et par suite des perfectionnements de s
ou bien stabiliser provisoirement l e techniques et appareils de désulfita-
moût afin de le traiter et le mettre e n tion .
récipients définitifs pendant l'hiver e t Depuis les travaux de MM . Nègre e t
le printemps, ou bien le traiter sur l e Flanzy principalement, on sait qu'i l
champ et stocker le produit terminé . faut désulfiter par ébullition à l'abri de
l'air (et non par injection d'air com-
primé et de vapeur comme cela s'es t
Stabilisation provisoire .
fait) et à température moyenne infé-
La'stabilisation provisoire est écono- rieure à Iooo , pour éviter les oxyda-
mique en ce sens qu'elle permet d'éta- tions et caramélisations .
FIG . i . - Pressoir Colin . Cependant, on a intérêt à ne pa s
ler la période d'emploi du personnel e t
de faire travailler le matériel de l'usin e descendre au-dessous de 60 0 , sinon la
acier inoxydables, en bronze argenté , toute l'année . Elle est d'ailleurs indis- décombinaison des sulfites liés aux
en matière plastique ou revêtus d'é- pensable si l'on désire obtenir par cla- sucres est trop longue et la durée de la
maux inaltérables . Le bois n'est pas à rification totale un jus parfaitemen t désulfitation se trouve prolongée [ 5
proscrire si on peut le nettoyer parfai- limpide . et 6] .
tement ; nous l'avons vu largemen t Les procédés de stabilisation d u Les désulfiteurs sont donc des appa-
utilisé dans les usines américaines . moût sont assez nombreux, ce qu i reils permettant d'obtenir l'ébullitio n
Cependant, l'acier inoxydable est tou- prouve d'ailleurs qu'aucun n'est par - sous vide ; la durée d'une désulfitatio n
jours préférable . fait . est très variable suivant la tempéra-
Depuis longtemps, il n'y a pas e u Le plus commun est la sulfitalion , ture, le vide, l'appareil, la proportio n
d'innovation en matière de pressurage l'anhydride sulfureux étant le seul an- des sulfites combinés et l'ancienneté d u
hydraulique, ce qui ne veut pas dir e tiseptique autorisé en France . muté : on peut compter environ io à
qu'il n'y a pas de progrès de détails . Un moût ne peut fermenter s'il ren- 20 minutes dans les appareils discon-

Citons les presses à rebêchage auto- ferme au moins 15o mg/1 d'anhydrid e tinus .
matique genre Colin, ou encore ce cu- sulfureux libre . Comme ce corps s e Le but à atteindre obligatoiremen t
rieux pressoir pneumatique de Willme s combine lentement avec les sucres , est d'abaisser la teneur en SO 2 tota l
dont le principe semble excellent selon une réaction réversible, un équi- au-dessous de zoo mg/1, maximu m
puisque la surface de filtration reste libre entre les proportions de libre et de prévu par la loi . Mais, en général, o n
constante et que la masse soumise au combiné s'établit et il faut dépasser l a s'efforce d'abaisser cette teneur à quel-
pressurage change constamment d e dose totale de 15o mg, car la parti e ques dizaines de mg . A ce taux, la
forme ; ce pressoir mis au point pou r combinée n'est plus antiseptique . Pou r présence de l'anhydride sulfureux es t
la pomme serait utilisable pour le rai - avoir une sécurité complète quelles qu e imperceptible à la dégustation, et l e
sin . soient les vicissitudes par lesquelles l e maintien d'une faible quantité de SO 2
Il existe un autre procédé d'extrac- moût doit passer (changements de tem- est un avantage, car ce corps réduc-
tion du moût qui semble faire des pro - pérature, aérations, vidanges), beau- teur agit comme antioxydant et pro-
grès en France grâce à l'action d e coup de viticulteurs ont pris l'habitud e tège les autres réducteurs : matières
M . Flanzy : la macération avant pres- de sulfiter à haute dose, parfois jusqu'à tanniques, colorants, acide ascorbique .
surage [5] . La vendange foulée es t 2 g/1 . Cette pratique est à rejeter, ca r Cette propriété est surtout intéressante
mise en cuve comme pour la vinifica- elle rend la désulfitation plus pénible pour la stabilité des cocktails à bas e
tion, mais toute fermentation est inter- et augmente la teneur du moût en sul- de jus de raisin et contenant des ju s
dite par une sulfitation immédiate . fate, par oxydation des sulfites ; or, nobles à parfum et couleur instables .

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En contrepartie, la présence des sul- fureux et l'air, sont évacués par l a port au moût stocké : une usine cons -
fites, même à l'état de traces, interdit trompe à vide . truite dans le Gard et pouvant loge r
l'utilisation de récipients de fer-blanc 30 .000 hl de moût de raisin a besoin
pour le jus de raisin ou les mélanges de 45 tonnes de C0 2 pour assurer la
Autres antiseptiques . .
contenant des jus désulfités : les sul- conservation d'un tel volume .
fites sont réduits par l'étain en sulfure s Nous avons vu que les autres anti- Heureusement, on peut abaisser l e
de couleur noire et d'odeur nauséa- septiques sont interdits en France dans prix de revient de la conservation sou s
bonde . la préparation des jus de fruits . Cepen- C0 2 par deux artifices . En France, où
Bien qu'ayant pour effet de faire dant certains pays étrangers autorisen t le prix de l'énergie électrique est élevé ,
bouillir sous vide le moût, les désulfi- l'emploi de benzoate de Na ou de l'acid e on utilise un procédé mixte permettan t
teurs diffèrent quelque peu des con - formique et les producteurs français de réduire l'épaisseur des parois d'acie r
centreurs, car leur but n'est pas d'ex - sont habilités à préparer des moûts sta- en abaissant la température des tank s
traire de la vapeur d'eau, mais d'ex - bilisés au moyen de ces antiseptiques, de garde, non à o o mais vers so à 12° ;
traire le gaz sulfureux. uniquement pour l'exportation et à l a dans ces conditions la pression de satu-
Les plus simples sont des chaudière s condition que l'importateur en ai t ration n'est plus que 6 atm, d'autre
à cuire sous vide en acier inoxydabl e expressément désiré l'emploi . part, il est facile d'obtenir une tell e
adaptées à une trompe à eau ; l'ea u température dans des chambres bie n
qui circule en circuit fermé doit êtr e calorifugées ou des caves ; il suffit de
Pression de gaz carboniques .
neutralisée à mesure qu'elle se change ventiler la nuit pendant une grand e
en gaz sulfureux, sinon elle devient trè s Bien que la conservation sous pres- partie de la période de conservatio n
corrosive . Les éjecteurs de vapeur son t sion de C0 2 ne soit pas considérée et de prévoir une petite installation d e
aussi très utilisés pour produire la dé - comme procédé chimique, en fait le froid artificiel pour les périodes les plu s
pression, mais la tuyère d'éjection doi t gaz carbonique à concentration suf- chaudes .
être en acier inoxydable et encore est- fisante agit comme antiseptique au Une autre économie porte sur l'acha t
elle vite attaquée par les gaz chauds . même titre que le gaz sulfureux . du C0 2 en bouteilles : d'une part, o n
Le chauffage par double paroi ou La concentration de C0 2 considérée peut récupérer le gaz au moment du
par faisceau tubulaire, mobile ou fixe , comme nécessaire pour éviter la fer- soutirage ; il suffit de prévoir un cir-
doit éviter les surcuissons, par consé- mentation alcoolique est de 15 %o , cuit de recompression après la détente .
quent la partie chauffante doit reste r donc ioo fois plus importante que cell e D'autre part, on peut même le fabri-
immergée dans le moût et ne pas pré- de l'anhydride sulfureux . Cependant , quer par fementation lorsqu'une parti e
senter une trop forte différence de tem- on ne constate pas ici de phénomène d e de l'usine produit des boissons alcoo-
pérature, ce qui amène à prévoir de combinaison limitant le pouvoir anti- liques : c'est ce que font les grosses ci-
grandes surfaces, un fluide chauffan t septique . dreries qui ont un département jus d e
à température modérée (eau ou vapeur Comme la solubilité du gaz carbo- pomme .
détendue) et une agitation naturelle ou nique dans l'eau et a fortiori dans l e
entretenue du moût . jus de raisin n'atteint que 2 g pa r
Dans un procédé suisse, on chauff e litre à zo o (4 g à o°) il faut mainteni r
le moût en quelques secondes, à tem- le gaz en solubilité par une contre-pres-
pérature élevée, dans un échangeur à sion . La pression nécessaire varie bie n
vélocité suffisante pour éviter toute ca- entendu avec la température et la na-
ramélisation ou colmatage des tubes , ture du jus ; on admet que pour main -
et le jus chaud pulvérisé sous vide s e tenir 15 °, 1O de C 0 2 , il faut une pressio n
refroidit instantanément par évapora- de saturation de 4 atm à s °, 6 atm à
tion partielle, en perdant son anydrid e Io° et Io atm à 25° .
sulfureux . Une telle pression, maintenue obli-
Le désulfiteur Fabre qui a été pré- gatoirement pendant toute la durée d e
senté voici quelques années est conç u conservation des moûts, est onéreus e
FIG . 2 . - Appareil Chisholm Ryder
pour obtenir une ébullition violent e pour deux raisons :
(construction Frédéric Fouché) .
sans concentration et sans perte im- s° le prix d'achat des réservoirs qu i
portante d'arômes volatils . C'est un e ne peuvent être qu'en acier émaillé o u
chaudière à double paroi qui porte u n verré, d'une forte épaisseur, le béton Le procédé de conservation sous pres-
réfrigérant ascendant ; le moût peut ne pouvant supporter cette pression , sion de C0 2 donne des jus d'une qualité
ainsi bouillir sous reflux : l'eau évapo- l'acier inoxydable étant prohibitif à excellente ; en Suisse, le jus conservé
rée se condense à mesure et retombe , moins de ne constituer qu'un revêt e par ce moyen n'est pas dégazé aprè s
sans turbulence, dans la chaudière, ave c ment intérieur dans les tanks d'acier . la détente, de sorte qu'il conserve dan s
les matières volatiles, alors que les ga z 2° Le prix du gaz carbonique dont i l les bouteilles un peu de C0 2 qui l e
incondensables, c'est-à-dire le gaz sul- faut une quantité importante par rap- rend légèrement pétillant .

Fruits - Vol . 9, n° 6, 1954 - 22 3

Certains accidents de conservatio n tion du jus de raisin par le froid qui a Le procédé est donc très simple ;
ont été signalés récemment en Alle- fourni de bons produits mais a dû dis - mais il nécessite un gros matériel, de s
magne : l'action antiseptique du ga z paraître voici quelques années . manipulations, des magasins et du per-
carbonique ne s'étend pas aux bac- Le froid est un excellent procédé de sonnel ; il reste employé chez nous, e t
téries lactiques (B . gracile) qui peuvent conservation, peut-être plus spéciale - même dans les vieilles usines améri-
modifier la saveur du jus, ce qui néces- ment pour le jus de raisin à cause d e caines, mais on tend plutôt à conserve r
siterait parfois une pasteurisation pré - l'opération nécessaire du détartrage . le jus en tanks, soit remplis à chaud
liminaire [7] . On sait que le bitartrate de potassium aseptiquement, soit remplis à froi d
se trouve en solution saturée dans l e après pasteurisation et réfrigératio n
Froid . moût de raisin et qu'il précipite lorsqu e puis maintenus à o » .
Le froid seul n'assure pas la stéri- la température s'abaisse . Si donc on
ne prend pas la précaution de refroidi r Autres procédés .
lisation, bien qu'il réduise progressive -
le moût avant l'embouteillage, le dépô t
ment le nombre des levures, ni la sté- Parmi les procédés physiques ou chi-
de tartre risque de se produire chez l e
rilité puisque des levures cryophile s miques, citons d'abord la stérilisatio n
client.
peuvent même apparaître . J'ai souvent par les rayons U-V . Beaucoup d'essais
développé ces considérations et je sera i ont échoué, car les longueurs d'onde .
donc bref cette fois [2] . Pasteurisation . utilisées produisaient de l'ozone et un e
La congélation n'est employée e n C'est encore un procédé de conser- oxydation intense . Des essais à notre
France que pour les jus nobles à cause vation provisoire très utilisé . Le moût laboratoire au moyen d'U-V de court e
du prix de l'énergie électrique ; par est simplement chauffé par échange longueur d'onde ne produisant pas
comparaison en Suisse on l'utilise pou r dans un appareil à circulation, puis d'ozone, ont réussi sur des liquide s
conserver le jus de pomme - le jus l e réparti en récipient d'attente : bon - limpides et clairs mais échoué pour le s
moins cher - sous forme de neig e bonnes de verre, bidons de fer-blan c jus rouges ou pulpeux dont le pouvoi r
dans des chambres maintenues à - verni. Après bouchage aseptique, ce s absorbant était trop grand pour la
180 . Une compagnie de distribution récipients sont stockés et le débourbag e puissance disponible .
d'électricité avait équipé dans l'Aud e se produit, en même temps que le dé- Nous avons aussi essayé un apparei l
une usine de fabrication et concentra- tartrage, dans le courant de l'hiver . de pasteurisation par rayons I-R dont

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le principe est bon mais qui a donn é Si on veut une épuration plus pous- La filtration seule n'est pas employée ,
des déboires avec les jus de fruits à sée, on peut faire appel à la centrifu- car les matières retenues colmate -
cause de la grande surface de ruisselle - gation à grande vitesse (Io à 15 .oo o raient rapidement les toiles ou le s
ment et de chauffage ; nous avons kg/m), mais comme le volume du bo l plaques ; elle est utilisée soit après une
enfin essayé avec un succès relatif un e est réduit, on place ces appareils aprè s défécation naturelle en cuve (Seit z
stérilisation oligodynamique, par pas- une débourbeuse à grande conte- Bobi), soit avec l'aide de produits appe-
sage du jus sur un lit de fibres de coto n nance . lés adjuvants de filtration : pâtes de
imprégnées d'argent : les ions d'argent De toute façon, le jus obtenu pa r cellulose, fibres d'amiante, terres d'in-
passant dans le liquide pouvaient sté- centrifugation n'est pas parfaitement fusoires ou de diatomées, qui ajoutés
riliser des jus parfaitement limpides , limpide ; il est opalescent ou franche - et brassés dans le moût, vont se coller
ou réduire l'activité des levures, mai s ment trouble, mais jamais brillant . sur les toiles et former la véritabl e
n'avaient aucune action sur les ju s masse filtrante .
pulpeux. On sait que la pasteurisatio n Quant à la défécation, elle peut être
aidée par le procédé oligodynamiqu e naturelle, sous l'action des enzymes de
a été longtemps employée en France e t précipitation des pectines, ou encor e
en Italie . artificielle si l'on ajoute dans les cuves
Plus prometteurs semblent se révé- des produits tels que des mélanges cal-
ler les travaux américains sur la sté- ciques, de la gélatine ou des enzyme s
rilisation par radiations ionisantes , extraits des champignons . Notons que
rayons X et rayons ainsi que les tra- les bourbes obtenues dans les cuve s
vaux de M . Peynaud à Bordeaux sur les refroidies entraînent avec elles le bi-
antibiotiques spécifiques des levures . tartrate insolubilisé .
D'après nos expériences en cours le s Une défécation par coagulation de s
antibiotiques donnent des résultat s protéines se produit par action de l a
variables selon l'ensemencement . chaleur ; de sorte que si l'on veut em-
bouteiller le jus sans attendre une cla-
rification complète en cuve, on doit
Clarification .
d'abord le chauffer à une température
supérieure à celle à laquelle il ser a
Les moûts qui sortent du pressoi r
pasteurisé, puis le filtrer avant l'em-
contiennent une proportion élevée de
débris cellulosiques, de morceaux d e bouteillage ; sinon des dépôts se pro-
peau, de pépins ou de rafles, ainsi qu e duiront dans les récipients au momen t
de la pulpe intacte . Beaucoup de ce s de la pasteurisation .
corps sont lourds et se déposent rapi-
dement ; ils n'ont d'ailleurs pas grande Stabilisation définitive .
FIG . 3 . - Clarificateur-débourbeu r
valeur nutritive, on peut donc les éli- Alfa-Laval .
miner . Le plus simple est de laisse r Voici donc notre jus épuré par l a
décanter le moût et de soutirer la par- clarification ; il est encore trouble s'i l
tie supérieure ; c'est d'ailleurs ce qu i Les partisans du jus trouble son t a été seulement centrifugé, il est
se produit au cours de la stabilisation peut-être moins nombreux que ceux presque limpide ou parfaitement clai r
provisoire du moût brut . du jus limpide, cependant il faut dir e s'il a été conservé en cuves et clarifié .
Si l'on ne peut attendre un dépôt na- que d'excellents jus de raisin sont pré- Il faut maintenant le stabiliser dans cet
turel, par exemple quand on traite sentés sous forme trouble - comm e état pour la vente .
immédiatement ou si la température le sont 'toujours d'ailleurs les jus d'a - Le froid n'est plus employé mainte-
est élevée, on peut accélérer la décan- grumes, d'ananas ou de tomate . nant, même aux États-Unis, pour l a
tation en faisant passer le liquide bru t Néanmoins, il se peut que l'on désire stabilisation du jus de raisin 'au der -
dans des débourbeuses centrifuges à obtenir un jus parfaitement limpide . nier stade ; autrefois, on a vendu d u
grand volume, genre Alfa-Laval , Dans ce cas la clarification devra êtr e jus congelé, actuellement on vend d u
Westphalia . Il existe depuis peu des plus poussée, soit par une simple fil- jus d'orange simplement refroidi à o 0
débourbeuses continues, qui évacuent tration, soit par une défécation, c'est - dans les établissements pouvant en ab-
les bourbes en marche comme un e à-dire un processus faisant interveni r sorber régulièrement une grande quan-
écrémeuses sépare le lait en deux li- des actions physiques ou enzymatique s tité, d'autre part, le concentré de raisi n
quides de densité différente ; les débour - qui détruisent l'état colloïdal instabl e détaillé sous forme congelée se répan d
beuses discontinues habituelles doiven t et provoquant la floculation des pec- rapidement, mais le jus non concentr é
être employées par paires puisqu'i l tines et des protéines, entraînant ave c est toujours pasteurisé .
faut les démonter lorsqu'elles sont col- elles ce qui reste de matières en sus- Notons que la France a exporté à
matées . pension . l'automne dernier des quantités im-

Fruits - Vol . 9, n° 6, 1954 - 23 5

portantes de jus de raisin refroidi à o° , rain . Elle n'a pas réussi à s'implanter teurisation en bacs (la moins onéreuse )
mais il ne s'agit que d'un mode de en France . une durée de 45 minutes comprenant
transport et non d'une stabilisatio n Le seul procédé physique pratique qu i le chauffage, le maintien à 75° et l e
jusque chez le consommateur étran- nous reste (les procédés chimiques étan t refroidissement progressif (par appor t
ger . interdits) est l'action de la chaleur . . d'eau froide) . Cependant, pour le s
Quelques mots aussi sur un mode de Comme les autres jus de fruits acides , petits flacons dits individuels, de 12 à
stabilisation qui a été très employ é le jus de raisin n'a pas besoin d'êtr e 25 Cl, c'est à peu près la seule solution ,
en Allemagne et en Suisse avant l a stérilisé, car son acidité empêche le car l'embouteillage à chaud de si
dernière guerre : la filtration stérili- développement des bactéries, et seule s faibles quantités relatives de liquide ne
sante . Le jus complètement débourbé , sont dangereuses les levures et moisis - peut assurer une bonne pasteurisation
souvent conservé dans des tanks sou s sures qu'on peut détruire par une sim-
pression de C 0 2 (procédé B ihi), est passé ple pasteurisation .
sur des plaques de carton-amiante suf- On admet qu'une température d e
fisamment resserré pour retenir les 65° est suffisante pour détruire les le-
levures et moississures, puis embou- vures . On applique parfois sous l e
teillé dans des flacons stérilisés aupa- nom de Tyndallisation une doubl e
ravant, et bouchés avec des capsule s pasteurisation à température réduite :
stérilisées . la i re détruit les levures en activité ,
Pour le jus de raisin le résultat puis on laisse au repos r ou 2 jour s
qualitatif est excellent : parfaite lim- pendant lesquels se développent le s
pidité, arôme très fin puisque le jus n'a levures sporulées, qui sont alors arrê-
jamais été chauffé . Les enzymes ne tées par un deuxième chauffage . Cec i
sont pas détruits et continuent à agir , pour éviter de cuire le jus, très rich e
mais le vieillissement du jus de raisi n en sucre et qui caramélise facilement .
en bouteilles développe parfois le bou- En général, on se contente d'un seu l
quet, comme dans le vin, au lieu d e chauffage vers 75° : c'est la pasteuri-
faire apparaître les goûts de passé et sation basse, la plus courante . Elle
brunissement si difficile à éviter pou r peut s'appliquer directement sur le ju s
la fraise, la pêche et l'orange . avant embouteillage, par un apparei l
La filtration stérile (Seitz Bdhi) con- échangeur de température tubulaire, à
tinue à être utilisée mais elle exige d e plaques ou en cloche ; dans ce cas, l e
telles précautions d'asepsie et de pro- jus est embouteillé à chaud dans de s
preté des flacons, des bouchons, d e flacons propres mais non forcémen t FIG . 5 . - Concentrateur Olier .
l'atmosphère et du personnel qu'elle es t stériles ; on bouche immédiatement e t
vraiment compliquée et perd du ter - la chaleur interne suffit à pasteuriser
le récipient, qu'on laisse refroidir d e du flacon et de sa capsule [ro] . O u
lui-même . alors il faut employer une solutio n
D'autres fois, on remplit à froid, ce mitigée : on remplit les flacons, qui
qui évite la casse des verres, on bouch e sortent d'un bain d'eau chaude à 7 5
et on pasteurise le tout dans une am- ou 8o° avec du jus chauffé par pas-
biance à 75° pendant ro à 15 minutes , sage rapide dans un échangeur, on le s
au moyen d'une immersion dans des bouche et on les maintient 5 à ro mi-
bacs d'eau chaude ou encore par pas- nutes en température par immersio n
sage sous des pluies d'eau à tempéra- dans l'eau chaude . De cette façon, o n
tures croissantes puis décroissantes . gagne du temps et on économise de s
C'est le principe des pasteurisateurs à calories .
ruissellement dont les plus gros serven t
pour la bière . Pasteurisation haute .
Au point de vue de la qualité, l a
pasteurisation en récipients fermés es t La stabilité physique des jus troubles,
la moins bonne solution puisque l e tels que le jus d'orange, ne peut êtr e
jus reste assez longtemps à' tempéra- garantie par une pasteurisation à 7 0
ture relativement élevée [9] ; le verre ou 8o°, les enzymes d'oxydation et de
étant mauvais conducteur de la cha- précipitation de colloïdes n'étant pas
leur et cassant en présence de forte s inactifs ; d'autre part, un traitemen t
Fm . 4 . - Appareils de concentration différences de température, il faut don- à l'eau bouillante ou à l'autoclave
Laguilharre . ner à la totalité de l'opération de pas - n'est pas admissible, car les jus prennent

236 - Fruits - Vol. 9, no 6, 195 4

rapidement le goût de cuit, de confi- la matière première et les traite-


ture ou de sirop . En étudiant la for- ments successifs puissent garanti r
mation de ce goût de cuit, on a une saveur et une fraîcheur auss i
constaté, très approximativement , parfaites que possible :
qu'il double tous les lo0 alors, que C'est pourquoi je serai bref su r
le pouvoir de destruction des micro - les opérations complémentaire s
organismes double tous les 3° degrés , emballage en récipients définitifs ,
dans certaines limites . C'est pour - étiquetage, mise en caisses ou car -
quoi, on a intérêt à chauffer plu s tons, expéditions .
pendant moins longtemps . C'est l e Les récipients sont soit en verre ,
principe de la pasteurisation rapid e soit en fer-blanc, ce dernier n'étan t
ou flash-pasteurisation, par exempl e utilisé qu'exceptionnellement . D'a-
980 pendant io secondes, qui a per - près des essais déjà anciens d e
mis l'essor très rapide des jus d'a - notre Iaboratoire [14] le fer-blan c
grumes . ne convient pour le raisin, rich e
La pasteurisation rapide faisait en tanins, et souvent coloré en
son apparition en France à la veill e rouge, que s'il a été recouvert d'u n
de la , dernière guerre [11] . On l' a vernis alimentaire sans solution de
Fic . 6. - Installation Kestner de concentratio n
appliquée avec succès au jus d e continuité ; on obtient ce résulta t
avec récupération d'arômes .
raisin, et l'on peut trouver d'excel- en revernissant les boîtes au pis -
lents jus traités de cette façon. C'es t tolet après formation du corps .
même le seul moyen de préparer de s vant chauffer le liquide à 120 ou 140 0 Même aux États-Unis, la boîte n'est
jus troubles n'ayant pas tendance à pendant 2 ou 3 secondes seulement . L e en usage que pour une faible propor -
former des dépôts de pectine coagu- procédé s'appelle donc flash-steriliza- tion des jus de raisin pasteurisé s
lée . Le goût de cuit est évité par l a tion ou high-short . La difficulté résid e par contre, elle est de règle absolu e
rapidité du chauffage et du refroidis- dans le fait que le liquide doit être main - pour les concentrés congelés .
sement, l'oxydation par l'air dissou s tenu sous pression, pour ne pas entre r Le verre n'a rien de particulie r
est évitée car on remplit à chaud , en ébullition ; il faut aussi éviter à tou t notons l'intérêt d'abandonner les bou-
mais à 8o° au lieu de 980 . prix l'arrêt ou la diminution du débit ; teilles à vins à bouchons de liège, pou r
Les flash-pasteurisateurs sont de s aussi les appareils sont-ils à marche e t adopter des flacons plus esthétiques en
échangeurs de température de cons- régulation entièrement automatiques . verre blanc moulé et pouvant s'obtu-
truction simple ; cependant pour le s La maladie bactérienne des tomate s rer au bouchon-couronne . Les pro -
jus de fruits, on leur demande une par- est apparue en France voici quelques grès de la verrerie permettent mainte-
ticularité : l'épaisseur de la couche d e années [12] et depuis l'année dernière , nant d'avoir des flacons pouvant résis-
jus doit être réduite à i ou o,5 mm , nous avons un appareil ingénieux ter à de grands écarts de température ,
afin d'éviter que des mouvement s construit par M . Rozé pour l'I . F. A . C . ce qui permet l'embouteillage à chaud
tourbillonnaires ne se produisent, expo- et qui servira pour tous les jus [13] . avec moins de précautions qu'avant-
sant une portion du jus à rester en con - On peut donc espérer que nous au- guerre ; de plus les flacons sont trè s
tact plus de lo secondes avec la paroi rons bientôt dans le commerce des jus allégés et d'épaisseur plus homogène ,
chaude . de raisin ayant gardé leur fraîcheu r ce qui les rend plus résistants au x
Ils sont construits en acier inoxy- d'arômes . D'ailleurs, les tentatives de chocs . Un flacon normalisé pour le s
dable et doivent être faciles à démonter présentation au moyen de la flash-pas- jus de fruits est mis à l'étude par l'Ins-
pour le nettoyage journalier ; leur teurisation de jus de raisin troubles d e titut National de l'Embouteillage [15] .
forme est tubulaire, à plaques ou en cépages choisis : muscat, chasselas , Les flacons de forme ' particulière :
cloche . servais doré étaient excellentes et mé- grappe de raisin, tonnelet, sont for t
Depuis quelques années, les techni- ritent d'être " reprises en grand sur le agréables mais plus onéreux et parfois
ciens ont perfectionné encore la pas- plan commercial . A mon avis, il n' y difficiles à étiqueter ; si l'étiquetage
teurisation ; cette fois, ce sont les jus de a qu'un avenir pour le jus de raisin en est automatique, ils peuvent nécessi-
tomate qui ont contribué au progrès . France, c'est de tirer parti de la richesse ter une machine spéciale pour les orien-
Devant le développement d'une altéra- incomparable de cépages que nous pos- ter [15] .
tion microbienne par des bacilles ther- sédons en ne mettant sur le march é
mophiles, les Américains ont réalis é que des jus des cépages les mieux adap - Concentration .
une véritable stérilisation des jus de tés, traités par les moyens modernes
tomate par la chaleur ; mais pour évi- dont je viens de parler . Qu'ils soient Les concentrés de raisin sont de s
ter le goût de cuit ils ont été amené s troubles ou limpides, présentés e n produits naturellement très riches e n
à réduire le temps de chauffage . Ils flacons ou en boîtes de fer-blanc, a u sucres et parfois désacidifiés partielle -
ont donc construit des échangeurs pou - fond peu importe : le principal est que ment par insolubilisation du tartre, qui

Fruits - Vol . 9, n° 6, 1954 - 23 7

ne sont pas comparables aux jus de rai - En France, c'est donc essentielle - site soit un couvercle facilement démon -
sin, car leur composition et leur équi- ment aux concentrés à 36° Bé que nou s table, soit un trou d'homme que l'o n
libre se trouvent profondément modifiés , avons affaire ; les concentrés à plus peut munir d'un regard en plexiglas .
surtout si la concentration est poussée . faible degré ne sont fabriqués qu' à Un accessoire utile est le dispositif
Aussi ne peut-on reconstituer de véri- titre transitoire, par exemple en vini- permettant de prélever un échantillo n
tables jus de raisin, ayant l'arôme du fication . pendant la marche, pour suivre l e
fruit, par dilution de tels concentrés . Les procédés de concentratio n degré de concentration ; on fait aussi
Ces produits sont très utilisés en vini- peuvent se ramener à deux : évapora- des réfractomètres spéciaux (tels que
fication pour renforcer ou édulcore r tion et cryo-extraction . En effet, o n ceux construits par O . P . L .) encastré s
des vins trop faibles et pour fabrique r ne peut séparer l'eau des corps qu'elle dans la paroi de la cuve et pouvan t
les apéritifs ; on les utilise aussi e n dissout que sous forme de vapeur o u donner instantanément l'indice d e
pâtisserie, fabrication de pain d'épices , sous forme de glace ; la séparation au réfraction . (fig . 7 )
siroperie . Enfin, s'ils ont un arôme e t moyen de membranes semi-perméables ,
une couleur suffisante, on les ven d telle qu'elle s'effectue en grand dan s Cryo-concentration .
comme des sirops pour préparer des la nature, n'a encore été réalisée qu' à
boissons hygiéniques naturelles . l'échelle du laboratoire [17] . L'autre mode de concentration, uti-
En France, une industrie assez im- lisé depuis plusieurs décades en France
portante des concentrés de raisin es t et en Allemagne et plus récemment e n
Évaporation .
déjà ancienne ; il existe un syndicat des Amérique, est la cryo-concentration o u
concentrateurs de moûts de raisin . La L'évaporation est le procédé le plu s séparation de la glace d'eau qui se
presque totalité de la fabrication est u n commun, car il exige peu de matérie l forme par refroidissement lent dan s
concentré à 36 ou 37° Bé . En effet, u n et il est le plus ancien . Je ne parl e une solution sucrée comme le jus d e
tel degré correspond à une concentra- pas évidemment de l'évaporation à raisin .
tion en sucre de l'ordre de 66 % qui l'air libre, qui ne peut se produire Le procédé est théoriquement plu s
est suffisante pour interdire le dévelop- qu'au-dessus de Ioo° au niveau d e économique que l'évaporation puisqu e
pement des levures . C'est un gros avan- la mer et qui provoque à la fois un e le nombre de frigories nécessaire pour
tage puisque le produit n'a pas besoi n cuisson et une oxydation intenses. O n abaisser la température puis congeler
d'être stabilisé par la chaleur ou u n évapore sous vide dans des appareils 1 kg d'eau est de l'ordre de Ioo, alor s
antiseptique, et que les fûts ou bou- beaucoup plus modestes que ceux d e qu'il faut plus de 6oo calories pou r
teilles de concentré peuvent rester e n l'industrie de sucrerie, mais qui son t chauffer et évaporer la même quantité .
vidange sans risque de fermentation ; onéreux, car entièrement en acie r Cependant, en France, tout au moins,
tout au plus doit-on éviter le dévelop- inoxydable . En général, ce sont des le coût de la frigorie est beaucoup plu s
pement des moisissures . L'autre avan- chaudières à double paroi, parfois il élevé que celui de la calorie .
tage réside dans le faible encombre - existe un faisceau tournant ou non ,
ment puisque la plus grande partie de parfois le chauffage se produit à l'ex-
l'eau contenue dans le raisin a été éli- térieur dans un échangeur . Les évapo-
minée . Cependant, on ne peut pas alle r rateurs sont aussi continus ou disconti -
très loin dans cette réduction de volume , nus, les plus gros sont à double o u
car au delà de 42° Bé les concentré s triple effet .
deviennent tellement visqueux qu'il s Le système d'obtention de la dépres-
sont difficiles à manipuler . La visco- sion est variable : pompe à piston qu i
sité est fonction non seulement de l a ne fait qu'entretenir le vide provoqu é
teneur en sucres (pour le raisin, i l par la condensation dans une colonn e
s'agit essentiellement de glucose et de barométrique, ou au contraire, éjec-
lévulose) mais de la quantité de pec- teur à vapeur qui évacue la totalité d e
tines et mucilages qui peuvent rester . l'eau évaporée ; il existe aussi de s
FIG . 7 . - Schém a
C'est pourquoi en poussant plus loi n trompes à eau actionnées par turbin e d'un réfractomètre d'exploitation O . P . L .
l'évaporation on obtient des produit s qui provoquent à la fois la dépressio n
semi-solides ou complètement vitreux, et la condensation des vapeurs, ave c
suivant les cas . évidemment l'aide d'un circuit refroi- Si le principe physique est bien connu ,
Remarquons que ces solides ne son t disseur ou d'un apport d'eau froide . l'application pratique reste très diffé-
jamais d'une manipulation facile, ca r Dans les appareils continus, il fau t rente suivant les pays et les brevets ; en
les sucres de raisin sont extrêmement évacuer le concentré au moyen d'un e effet, le problème n'est pas tellement d e
hygroscopiques ; lorsqu'on pulvérise u n pompe volumétrique ; dans les chau- congeler partiellement que de sépare r
morceau de sucre de raisin, la poudr e dières discontinues l'évacuation se fait la glace avec le minimum de pertes d e
devient immédiatement collante et per d par une vanne de gros diamètre . L e sucre et d'arôme . Chez nous, le cryo-
l'avantage de son état pulvérulent. nettoyage qui doit être parfait néces- extracteur Daubron (fig . 8) consiste à

238 - Fruits - Vol . 9, n o 6, 195 4

compresser la neige obtenue par con- de concentrés . Ce qui est nouveau , paiement R . K . Eskew et M . P . Mille -
gélation partielle, dans un cylindre per - c'est la préparation à l'échelle indus- ville . Son principe est le suivant :
foré soumis à la pression d'un piston . trielle de concentrés dans lesquels o n Le jus est fortement chauffé (1650 )
En Allemagne, le procédé Krause, as- a réincorporé les arômes naturels qu i sous pression, dans un échangeur d e
socié à Linde pour le froid, obtient l e avaient été entraînés par la vapeu r température en 3 sec, puis il arrive dan s
même résultat par pressurage continu ; d'eau par ébullition . une chambre de séparation maintenu e
de même le procédé français Gasquet Pour des raisons de puissance d u à légère dépression : en se pulvérisan t
associé à Sulzer utilise la centrifuga- marché intérieur, les États-Unis son t il entre immédiatement en ébullition ,
tion . presque seuls à préparer couramment comme dans un atomiseur. Mais ce qu e
Les cristaux de glace sont lavés par ces concentrés à arôme intégral ; l'on cherche ici, ce n'est pas l'évapora-
du jus non concentré et l'on procède cependant, une usine au moins en An- tion de l'eau mais simplement la sépa-
par étapes successives de façon à en- gleterre prépare des concentrés d e ration d'un peu d'eau - de l'ordre d e
richir progressivement le concentré in - pomme réaromatisés et en France la =o °â - afin d'entraîner la majorit é
congelable . Comme celui-ci de plus e n chose pourrait être possible puisqu e des essences volatiles. Le jus restan t
plus visqueux, devient difficile à sépa- la maison Kestner de Lille cons- a perdu sa fraîcheur d'arôme mai s
rer des cristaux de glace, la perte d e truit des appareils de récupération d'a- n'est absolument pas altéré par l e
sucre s'accroît et on doit s'arrêter a u rômes (fig . 6) . chauffage très rapide ou par oxydation .
moment où l'extraction devient trop Aux États-Unis, c'est un labora- Quant à la partie évaporée, elle pass e
onéreuse . Pratiquement, on arrive par- toire du Ministère de l'Agriculture qu i dans une colonne rectificatrice muni e
faitement à 23 ou 25° Bé . Cela convien t a mis au point le procédé, grâce à d e d'anneaux de Raschig et on ne récu-
en fabrication de liqueurs, d'autant puissants moyens et une usine-pilot e père qu'une fraction constante, au
qu'on peut concentrer directement de s bien outillée . En septembre 1944, l e moyen d'une pompe volumétrique, de s
vins ou autres liquides alcooliques, mai s laboratoire régional de Philadelphi e vapeurs les plus volatiles qui sont con-
c'est insuffisant pour faire des con - publiait une circulaire ronéotypée su r densées par un circuit réfrigérant . On
centrés à 370 Bé . Aussi faut-il termine r la récupération des arômes naturels d e arrive ainsi à obtenir en continu un e
la concentration par une évaporation, la pomme sous forme d'une essenc e essence plus ou moins concentrée selo n
ce qui est regrettable puisque le gran d concentrée au 100e ou 15o e du volum e le débit.
avantage de la cryo-concentra- [ Cette essence servira à parfu-
tion était d'éviter tout contac t mer le concentré obtenu aprè s
avec la chaleur et toute pert e une évaporation normale sou s
d'arômes volatils par évapora- vide du jus restant . De plus un e
tion (notons cependant que l a telle essence, obtenue cette fois à
chaleur est parfois nécessaire partir de déchets sans valeur mai s
pour détruire les enzymes) . fortement aromatisés, tels qu e
Une firme américaine, l a les peaux de fruits à pépins o u
Commonwealth Eng . Corp . a les pellicules des baies, sera pré -
annoncé voici quelques année s parée non pour renforcer u n
qu'elle parvenait à concentre r concentré mais pour d'autres
économiquement le jus de raisin , utilisations, comme un extrai t
par étapes successives et extrac- alcoolique de fruit : confiserie ,
tion de la glace par centrifu- boissons, crèmes glacées . Selo n
gation, jusqu'à 37° Bé [18] . Mais une communication récente d e
on n'en parle plus et il est pro- M . Eskew, l'essence de pomm e
bable que le procédé s'est révél é au 15o e en volume vaut envi-
économiquement inférieur au x ron 2 $ le litre dans le com-
nouvelles techniques de con - merce et se trouve fabriqué e
centration avec récupération des par une cinquantaine de mai -
FIG . 8 . - Cryoextracteur Daubron .
arômes, dont je vais dire quel- sons [22] .
ques mots pour terminer . Quant au raisin, il a bénéficié ,
primitif du jus [19] . Des articles paru s avec quelques années de décalage, de s
Récupération d'arômes volatils . en 1946 et des brevets ont ajouté de s travaux sur les pommes ; les premiers
précisions sur le procédé [20], l'apparei l essais ont été publiés en 1 949 et 1 95 0
La récupération des arômes volatil s pilote a été décrit et les premiers tra- [23] ; en 1951, une circulaire du mêm e
de fruits n'est pas une nouveauté, le s vaux ont paru sur la récupération de s laboratoire de Philadelphie détaillait l a
fabricants de produits aromatiques arômes des pommes, puis d'autre s fabrication des concentrés congelés d e
pour l'alimentation l'utilisent depui s fruits [21] . raisin [24] .
longtemps ainsi que certains fabricants Les auteurs du procédé sont princi- En effet, le raisin comme la pomm e

Fruits - Vol . 9, n o 6, 1954 - 23 9

et maintenant comme beaucou p taux insuffisant pour une conserva- été suivies de réalisation industrielle .
d'autres fruits ont dû suivre la prodi- tion sans l'aide du froid . Puis, on a Les produits secs dits « instanta-
gieuse ascension des concentrés conge- pensé qu'on pouvait aller plus loin e t nés », qui permettent de préparer fa-
lés d'orange, sous peine de disparaître . présenter des concentrés de raisin a u cilement des boissons ou d'autres nour-
On a donc fabriqué des concentré s i /7 e en volume, qui auraient à la fois ritures, ont certainement un gran d
congelés de pomme et de raisin, mai s l'avantage de la réduction de volume avenir et permettront d'accroître l a
suivant une méthode différente de cell e et celui d'éviter la congélation - e n consommation de certaines denrées et
qui avait été mise au point en Florid e somme on a découvert l'intérêt de en particulier des fruits . Leurs avan-
pour l'orange . notre vieux concentré à 360 Bé, ave c tages sont la légèreté, le faible encom-
Au lieu de fournir l'arôme au con - cette différence que les arômes vola- brement et la commodité d'emploi ;
centré par réincorporation d'une partie tils sont conservés . Il faut noter d'ail - on peut aussi ajouter la conservatio n
de jus frais, comme c'était obligatoire leurs que les conditions, ni les goûts d u quasi illimitée à la condition que l'hu-
pour l'orange qui est très pulpeuse, o n public ne sont pas les mêmes ici e t midité soit réduite à un taux trè s
outre-Atlantique . On sait que les rai- faible (de l'ordre de 0' dans les
sins américains de la côte Est sont trè s poudres de fruits) et que le contact
aromatiques, trop à notre goût, et qu e de l'air soit évité depuis la fabricatio n
les Américains tiennent par-dessus tout jusqu'à l'utilisation .
à conserver cet arôme . Pour nous l e Ces deux dernières conditions ont
procédé n'aurait de l'intérêt que pou r longtemps empêché la réalisation d'ins-
les raisins très fruités, comme le Mus- tallations rentables permettant de pré -
cat, et bien entendu pour la pomme et parer des poudres de bonne qualité ;
d'autres fruits . Les essais sont encore à il semble que nous nous trouvons main -
faire . tenant sur le point d'assister au déve -
Quant à l'Amérique, elle n'a pas di t ' loppement rapide des poudres de fruits ,
son dernier mot en matière de con - de même que nous avons vu celui de s
centration et les techniques semblent potages en poudre .
évoluer rapidement . Après avoir été En France, la question nous inté-
FIG . 9 . -Installation Gasque t
pour concentration des liquides par le froid . précédé par l'orange par la mise a u resse vivement, puisque nous disposon s
point du concentré congelé, c'est l e à la fois d'une production excédentair e
raisin qui montre maintenant la voi e de fruits et d'une clientèle chaque an -
a appliqué directement le procédé d e puisqu'il est question de préparer main - née plus importante pour les boisson s
réintégration des arômes volatils . Les tenant du concentré de raisin au i/7 e rafraîchissantes sans alcool (touristes,
concentrés congelés de pomme et d e en volume comme on le fait depuis pe u campeurs, sportifs) . Des poudres d'o-
raisin sont en plein développement e t pour le raisin . ranges ont été obtenues par l'I . F. A . C .
suivent celui des concentrés congelé s D'autre part, en poussant la' con- voici déjà plusieurs années [29] .
d'agrumes ; de même le jus d'ananas a centration jusqu'à la dessiccation, l e Nous avons préparé diverses poudres
dû s'adapter à la nouvelle vogue et se laboratoire régional de Californie a mi s de fruits par lyophillisation [30] e t
présente aussi sous forme de concentré au point une méthode de préparatio n industriellement certaines maisons fa -
congelé ; mais, ici on emploie un pro - de poudre de jus d'orange [27] qui es t briquent des poudres excellentes de
cédé mixte : réincorporation de pulpe expérimentée en grand dans le secteu r tomates et se mettent aux poudre s
non concentrée et réincorporation de s de l'Intendance en attendant le lance - d'oranges . Mais pour le raisin, nou s
arômes récupérés sur le distillat de la ment commercial . Or, le procédé per- sommes en retard . Aux producteurs et
concentration [25] . met aussi de préparer des poudres d e aux industriels de comprendre qu'i l
Pour le raisin, on a d'abord adopté raisin [28], ce qui est une nouveauté est de leur intérêt de ne pas se laisse r
le même taux de concentration qu e intéressante, car les tentatives effec- distancer par l'étranger et la techniqu e
celui de l'orange : 1 /4 en volume - tuées par lyophilisation n'avaient pas sera vite mise au point .

RÉFÉRENCE S

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1950 .
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240 - Fruits - Vol . 9, n° 6, 195 4

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