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Thème 3
LES FUSIONS – ACQUISITIONS & LES SCISSIONS
Par Dhouha BEN JEMAA & Mouna
MRABET

1. Les fusions
Le terme générique de fusion peut regrouper plusieurs techniques de
restructuration :
- La fusion classique qui peut se traduire, soit par la réunion au sein d’une
nouvelle société de deux sociétés (on parle alors de fusion-réunion), soit
par l’absorption d’une société par l’autre (on dit alors fusion-absorption) ;
- L’apport partiel d’actif qui consiste pour une société à faire apport d’une
partie de ses actifs avec le passif correspondant d’une branche d’activité
ou d’une activité isolée, à une autre firme créée à cet effet ou déjà
existante ;
- La scission qui conduit une société à faire apport de ses actifs à deux ou
plusieurs sociétés existantes (fusion-scission) ou créées à cet effet.
1.1. Définition de la fusion
La fusion se définit comme étant l’opération économique ayant pour objet
d’intégrer dans une seule entreprise l’ensemble des moyens de production
dont dispose la ou les sociétés apporteuses. C’est aussi l’opération par
laquelle deux ou plusieurs sociétés réunissent leurs activités et leurs
moyens de production au sein de l’une d’entre elles ou dans un moral de
formation nouvelle.
Juridiquement, la fusion est définie comme étant un phénomène
contractuel par lequel, à une pluralité de sociétés, se substitue une seule,
en deux variantes possibles par incorporation d’une nouvelle société dans
laquelle confluent deux ou plusieurs sociétés préexistantes.
Il s’agit d’une convention passée entre deux ou plusieurs sociétés qui
décident de réunir leurs patrimoines en une seule. Elle suppose la réunion
d’au moins deux sociétés préexistantes, soit que l’une et l’autre se
confondent pour construire une société unique, soit que l’une absorbe
l’autre.
La fusion entraîne la dissolution sans liquidation des entreprises qui
disparaissent, et le changement de la qualité d’associé des sociétés
bénéficiaires.
La fusion est une opération par laquelle deux sociétés se réunissent pour
n’en former qu’une seule, soit par voie de création d’une nouvelle société,
soit par absorption de l’une pour l’autre. Dans ce dernier cas, l’ensemble
des éléments actifs et passifs des patrimoines d’une société sont transmis
au profit de l’autre société qui les recueille. Le passif de la société
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absorbée est donc pris en charge par la société absorbante selon les
modalités et garanties définies au contrat de fusion. Dans le premier cas
cité, il y a disparition des deux premières entités, tandis que dans le
second, il y a dissolution de la société absorbée.
Pour qu’il y ait fusion, il faut que les actionnaires de la société absorbée
deviennent actionnaires de la société absorbante. Par dérogation à cette
règle, le versement d’une soulte en espèces ne fait pas perdre à
l’opération son caractère de fusion, si cette soulte ne dépasse pas 10% de
la valeur nominale des actions de la société absorbée.

ESC Sfax ; Mas. Pro. Finance ; AU : 2


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On distingue plusieurs types de fusion :
- La fusion horizontale, la plus fréquente, qui concerne deux sociétés d’un
même secteur d’activité ;
- La fusion conglomérale qui réunit deux entreprises de branches d’activités
différentes ;
- La fusion verticale qui est soit la concentration d’un fournisseur et de son
client (c’est donc le moyen pour l’acquéreur de se rapprocher de sa
source de matières premières ou de son consommateur ultime), soit
l’absorption de filiales par les sociétés mères (ou l’inverse) ;
- La fusion financée au comptant qui vise à éliminer des surplus de
trésorerie. Elle concerne généralement des sociétés en phase de
maturité, n’ayant plus de projets d’investissement rentables, qui
fusionnent avec d’autres sociétés offrant la possibilité d’investir.
La fusion peut être réalisée de deux manières :
- par voie de création d’une société nouvelle dans le capital sera fixé à un
montant égal à la valeur des sociétés fusionnantes ;
- par voie d’absorption et, dans ce cas, l’augmentation de capital est
réalisée par la société absorbante. Les actions nouvellement créées
seront attribuées aux actionnaires de la société dissoute en échange de
leurs titres.

Schéma 1 – Fusion par voie de création d’une société nouvelle

Société A Société B

Actif Passif Actif Passif

Société C
(Disparition de A
et B)

Acti Pass
f if
A+ A+B
B
Les sociétés fusionnantes (A et B) sont dissoutes, leurs actifs et passifs
sont transférés à une nouvelle société née de la fusion (C) qui émet des
actions remises aux anciens actionnaires de A et B.
Schéma 2 – Fusion par voie d’absorption

Société A Société B

Actif Passif Actif Passif

Société A
(Disparition de
B)
Capitaux
Acti propres de
A
f et
A+ augmentati
B on
du capital
Dettes :
A+B
Les actifs et passifs de la société absorbée (B) sont transférés à la société
absorbante (A) qui émet de nouvelles actions pour rémunérer les anciens
actionnaires de la société dissoute (B). le nombre d’actions émises dépend
de la parité de fusion. L’équilibrage du bilan se fait à travers une prime de
fusion

Schéma 3 – La scission
Avant scission Après scission

B
A
C

ou

A
A
B

Les actifs et passifs de la société scindée sont répartis entre deux


nouvelles sociétés nées de la scission. La scission peut également
consister à extraire des actifs et des passifs de la société scindée pour les
placer dans le bilan d’une société nouvelle née de la scission.
Schéma 4 – Apport partiel d’actifs
Avant apport partiel d’actifs Après apport partiel d’actifs

Actif X Actions B

A A

Actionnaire

Actif X ?K

B B

La société bénéficiaire de l’apport (B), rémunère la société apporteuse (A)


en lui remettant des actions de B émises dans le cadre d’une
augmentation de capital réservée à la société apporteuse A.
Dès lors :
- Aucune société en présence n’est dissoute ;
- La société apporteuse devient actionnaire de la société bénéficiaire de
l’apport.

1.2. Modalités de la fusion


Indépendamment des problèmes fiscaux et des incidences de l’opération
de fusion sur le cours boursier, deux problèmes sont posés lors d’une
fusion :
- La détermination du prix de la société absorbée qui devra, bien entendu,
tenir compte des participations éventuelles de l’une des sociétés dans
l’autre et, quelquefois, des sociétés entre elles ;
- La détermination du rapport d’échange et le montant de l’augmentation
de capital qui en découle.
1.2.1. Le problème de l’évaluation
L’utilisation de plusieurs techniques est recommandée afin de déterminer
les valeurs des sociétés concernées par la fusion. Les principales
méthodes d’évaluation pourront être appliquées : il s’agit des méthodes
patrimoniales, de capitalisation et/ou d’actualisation. Si aucune
recommandation particulière sur un type précis de méthode n’a été
proposée, l’homogénéité de raisonnement avec les différentes sociétés en
présence est de rigueur. On arrivera dans la quasi-totalité des cas à une
fourchette de prix permettant de déterminer une parité d’échange.
1.2.2. Principes et critères d’évaluation
Les principes d’évaluation devant guider une fusion sont les suivants :
- Prendre en compte la réalité économique plutôt que la catégorie juridique
de l’opération ;
- Ne pas chercher à justifier avec une précision mathématique une parité
d’échange qui est, dans la plupart des cas, le résultat d’un compromis
issu d’une négociation entre les sociétés intéressées ;
- Employer plusieurs critères représentant une approche différente du
problème ;
- Utiliser des méthodes homogènes lorsque les mêmes critères sont
employés pour comparer les sociétés en cause.
En ce qui concerne les critères d’évaluation :
- celui de la rentabilité doit être fondé sur des résultats constatés ; il reste
toutefois important, surtout lorsque la société est soumise aux variations
de la conjoncture, de ne pas se focaliser sur les résultats les plus récents
;
- celui de l’actif net ne peut être retenu qui si les sociétés concernées
utilisent des méthodes d’amortissement comparables à propos de
certains actifs (recherche et développement par exemple) ;
- les critères boursiers ne sont significatifs que si les titres des deux
sociétés font l’objet d’un volume de négociation suffisant. De plus, le
cours doit être apprécié sur une période récente et sur des périodicités
allant de quelques jours à plus de 6 mois.
1.2.3. La détermination du rapport d’échange
La valeur globale de chaque société, déterminée après application des
différentes méthodes d’évaluation, est divisée par le nombre d’actions ou
de parts composant le capital de chaque société concernée afin de
permettre la détermination d’une valeur unitaire pour chaque titre.
C’est du rapprochement entre ces valeurs que résultera un rapport
d’échange. On déduira de celui-ci le nombre d’actions nouvelles à émettre
par la société absorbante en vue de leur attribution aux actionnaires de la
société absorbée.
E xemple d’application
Si l’on considère deux sociétés dont les caractéristiques sont les suivantes :
Société A
Immobilisati 440 Capital (4 000 x 600
ons 000 150) Réserves 000
Réalisable 360 Dettes 300
Disponible 000 000
600 500
000 000
Total 1 400 Total 1 400
000 000

Société B
Immobilisati 800 Capital (10 000 x 1 000 000
ons 000 100) Réserves 200 000
Réalisable 200 Dettes 600 000
Disponible 000
800
000
Total 1 800 Total 1 800
000 000
La société B doit absorber la société A.
Supposons que la valeur des actifs de la société B soit estimée à 2 100
000 D tandis que la valeur des dettes reste inchangée.
L’actif net de B sera donc égal à :
2 100 000 – 600 000 = 1 500 000 D
Soit une valeur de l’action égale à :
1 500 000 / 10 000 = 150 D
Si l’on suppose maintenant que la société A recèle pour 100 000 de plus-
values (nettes) latentes sur immobilisations, on peut calculer la valeur de
la société à absorber, soit :
1 500 000 – 500 000 = 1 000 000 D
Soit une valeur de
l’action :
1 000 000 / 4 000 = 250 D
Le rapport d’échange entre les deux sociétés sera de 5 actions de B
contre 3 actions de A, soit :
(3 x 250 D) = (5 x 150 D)
L’augmentation de capital à réaliser pour B pour acquérir les titres de A sera
de :
1 000 000 / 150 = 6 666 titres
ce qui correspond bien à un rapport d’échange de 5 pour 3, soit 6 666 titres
B créés pour être échangés contre 4 000 titres de A.
1.2.3.1. Le cas particulier où la société absorbante détient des participations
Dans ce cas, la société absorbante devrait être appelée à recevoir une
fraction de ses propres titres ou actions, ce qui est interdit par la loi.
Pour respecter la législation, deux solutions sont envisageables :
- La fusion renonciation, dans laquelle la société absorbante se borne à
créer les droits sociaux nécessaires à la rémunération des associés de la
société absorbée autres qu’elle- même. La société absorbante renonce à
émettre les parts ou actions qui devraient lui revenir ;
- La fusion allotissement, dans laquelle la société absorbée et la société
absorbante peuvent convenir du système suivant : soit une attribution en
partage à la société absorbante de la fraction du patrimoine de
l’absorbée correspond aux droits de l’absorbante, soit le surplus seul fait
l’objet d’un véritable apport-fusion. Autrement dit, la fusion allotissement
s’analyse juridiquement en une liquidation partielle de la société suivie
immédiatement d’une fusion. Cette solution n’est jamais retenue en
pratique à cause de son inconvénient fiscal.
E xemple d’application
Reprenons l’exemple précédent, mais en supposant que la société
absorbante détient déjà 70% de la société absorbée, grâce à 2 800
actions acquises aux prix de 180 D soit, 504 000 D.
Le bilan de la société B est alors le suivant :
Société B
Immobilisations 296 000 Capital (10 000 x 100) 1 000 000
200 000
corporelles nettes
Titres participations 504 000 600 000
Réalisable 200 000 Réserves
Disponible 800 000 Dettes
Total 1 800 000 Total 1 800 000

Si l’on considère que tous les paramètres de l’évaluation de A restent


identiques, les 2 800 actions de la société absorbée représentent :
1 000 000 x (70/100) = 700 000 D
Supposons que les immobilisations de B (autres que les titres de
participation) soient évaluées à 400 000 D, d’où une plus-value de 104
000 D, la valeur de la société sera égale à :
1 800 000 + 104 000 + (700 000 – 504 000) – 600 000 = 1 500
000 D
La valeur de l’action sera toujours égale à :
1 500 000 / 10 000 = 150 D
La société absorbante devra attribuer aux actionnaires de la société
absorbée une valeur de : 1 000 000 – 700 000 =
300 000 D
soit :
300 000 / 150 = 2 000 actions nouvelles
Les actionnaires minoritaires de A, qui possèdent 1 200 actions (4 000 x
30%), recevront
bien 5 actions nouvelles de B pour 3 actions apportées de A (2 000 pour 1
200).
1.2.3.2. Cas où la société absorbée détient des participations dans la société
absorbante
Dans ce cas, l’absorbante va trouver ses propres parts ou actions dans le
patrimoine qui lui est transmis par l’absorbée.
Si l’absorbante est une société par actions, elle peut conserver ces actions
en portefeuille, à condition de ne pas détenir plus de 10% de son capital.
Sinon, elle doit céder les actions excédentaires dans un délai de deux ans
à compter de leur acquisition. Mais, il s’agit d’une simple faculté. La
société peut également vendre au préalable ses droits sociaux ou
distribuer entre ses associés les parts ou actions qu’elle détient dans la
société absorbante.
Plus fréquemment, la société absorbée apporte tous ses éléments. En
contrepartie de cet apport, la société absorbante augmente son capital
dans les conditions habituelles puis le réduit d’un montant égal à la valeur
nominale de ses propres actions ou parts qui lui ont été apportées et qui
se trouvent ainsi annulées. La différence entre la valeur nominale des
titres ainsi annulés et leur valeur d’apport est imputée à la prime de
fusion.
1.2.3.3. Cas de participations croisées entre les deux sociétés
On applique cumulativement les procédés mentionnés, c’est-à-dire une
fusion renonciation et une réduction de capital pour éviter que la société
absorbante ne devienne propriétaire de ses propres parts ou actions.
1.2.4. L’augmentation de capital
Lorsque la valeur des titres de la société absorbante attribués aux
actionnaires de la société absorbée est supérieure à leur valeur nominale,
la différence sera portée à un compte au passif appelé prime de fusion.
Ainsi, dans le premier exemple (sans participations), 6 666 actions de B au
prix de 150 D, d’une valeur nominale de 100 D, ont été créées.
La valeur de la société absorbée (1 000 000 D) a pour contrepartie, au
passif de B, 666 600 D de capital social (6 666 actions x 100 D) et 333 400
D de prime de fusion (6 666 actions x 50 D).

2. Les scissions
La scission correspond à la division du patrimoine d’une société en
plusieurs fractions qui constituent le patrimoine de sociétés nouvelles
à créer, ou qui viennent augmenter le patrimoine d’autres sociétés
préexistantes. L’article 428 du CSC précise que « La scission de la société
s’opère par le partage de son patrimoine entre plusieurs sociétés
existantes ou par la création de nouvelles sociétés. La scission peut être
totale ou partielle.» La scission peut ainsi, correspondre aussi, à l’apport
partiel d’actif, c’est à dire à l’apport que peut faire une société à une
autre, du patrimoine de l’une de ses activités.
La scission ne s’applique qu’aux sociétés anonymes, aux sociétés en
commandite par actions et aux sociétés à responsabilité limitée.
La scission est donc une opération par laquelle la société scindée transmet
lors de sa dissolution l’ensemble de son patrimoine à deux sociétés ou
plus, préexistantes ou nouvelles. Il s’agit de partager les différentes
branches d’activités en entités autonomes et distinctes permettant
souvent aux sociétés de résoudre un problème d’image et de redonner
une véritable valorisation à chaque métier.
Si les différentes parts issues de la scission sont agrégées à une société
préexistante, on est alors dans le cadre d’une fusion-scission. Si
l’opération de scission est l’éclatement par apport de la totalité de son
patrimoine à des sociétés nouvelles, on est dans le cadre d’une scission
pure et simple.
2.1. Les techniques des scissions d’entreprises
2.1.1. Les demergers
On parle de « demerger » quand :
- l’opération s’impose à tous les actionnaires, une fois qu’elle a été
décidée par l’assemblée générale extraordinaire.
- les différentes activités d’un groupe sont séparées.
- le caractère obligatoire de l’opération entraîne qu’après l’opération, les
actionnaires des différents groupes sont les mêmes que les actionnaires
initiaux.
La scission peut être réalisée de deux manières différentes :
 Spin Off ou scission-distribution :
La société scindée ne disparaît pas. Elle donne son indépendance à une
filiale existante ou nouvellement créée pour l’occasion.
La société mère (A) poursuit son activité dans les secteurs qu’elle a
conservés et perd tout lien avec la filiale (B) devenue indépendante. Les
deux sociétés (A et B) sont détenues par les mêmes actionnaires, dans les
mêmes proportions que ce qu’ils détenaient avant la scission.
En pratique, la société mère (A) distribue à ses actionnaires les actions
qu’elle détient dans sa filiale (B) sous forme de dividendes. C’est la
scission partielle.
 Split Up ou scission-dissolution :
La société scindée disparaît au moment de sa dissolution qui se produit
sans liquidation pour laisser place à des entités distinctes.
L’opération apparaît clairement comme une dissolution (disparition) de la
société mère (A) avec remise aux actionnaires des actions des filiales (B et
C) regroupant l’ensemble des activités de la société disparue. C’est la
scission totale.
2.1.2. Offre publique de rachat (ou Split off ou scission-échange):
Consiste comme dans le spin off (scission-distribution) à émanciper une
filiale, mais en séparant les actionnaires.
La société mère (A) offre à ses actionnaires d’échanger l’ensemble de
leurs actions contre celles de la filiale (B). Ceux d’entre eux qui acceptent
l’échange deviennent actionnaires de la filiale (et uniquement d’elle), ceux
qui le refusent restent propriétaires de la seule société mère. Cette
opération s’apparente à une offre publique de rachat d’actions (OPRA)
payée en actions d’une filiale et non en cash.
2.2. Aspects juridiques
La scission correspond à la division du patrimoine d’une société en
plusieurs fractions qui constituent le patrimoine de sociétés nouvelles
à créer, ou qui viennent augmenter le patrimoine d’autres sociétés
préexistantes. L’article 428 du CSC précise que « La scission de la société
s’opère par le partage de son patrimoine entre plusieurs sociétés
existantes ou par la création de nouvelles sociétés. La scission peut être
totale ou partielle.» La scission peut ainsi, correspondre aussi, à l’apport
partiel d’actif, c’est à dire à l’apport que peut faire une société à une
autre, du patrimoine de l’une de ses activités.
La scission ne s’applique qu’aux sociétés anonymes, aux sociétés en
commandite par actions et aux sociétés à responsabilité limitée.
L’apport partiel d’actif est une notion divisant la doctrine. Il est
aussi appelé Scission partielle. Il s’agit d’un apport en capital.
L’article 1844-4 du Code civil nous parle de la scission comme une
opération par laquelle une société transmet tout son patrimoine à
d’autres sociétés. On parle alors d’une scission totale.
En allant plus loin, l’article L. 236-1 al 2 du code de commerce dispose
qu’une entreprise a la possibilité, par voie de scission, de transmettre son
patrimoine :
− soit à plusieurs sociétés déjà existantes
− soit à plusieurs sociétés nouvellement formées
La différence entre l’opération de scission totale et celle d’apport partiel
d’actif est à chercher dans les conséquences de l’opération. L’opération de
scission totale condamne l’entreprise à disparaitre dès sa restructuration.
Or, dans le cas d’un apport partiel d’actif, l’entreprise apporteuse ne va
pas disparaitre. En contrepartie de son apport, l’entreprise apporteuse
aura des actions dans l’entreprise bénéficiaire.
2.3. Formalités de réalisation
La procédure d’une scission comprend certaines étapes notamment :
1) L’élaboration du projet de scission,
2) Le dépôt du projet de scission au greffe du tribunal de commerce du
siège desdites sociétés. Ce projet doit fait objet d’une publication
dans un journal d’annonce légale.
3) L’approbation de la scission par les associés lors d’une Assemblée
Générale. La décision sera prise dans les mêmes conditions que
celles requises pour modifier les statuts.
4) Le dépôt de la déclaration de scission au greffe du tribunal
de commerce. Le projet de scission doit sous peine de nullité
contenir les indications suivantes :
- les motifs de la scission ;
- les objectifs économiques, sociaux, financiers et techniques à réaliser ;
- la dénomination commerciale, le siège social, la forme juridique, la
nationalité de chaque société bénéficiaire de la scission et le numéro
d’immatriculation au registre du commerce ;
- les noms des dirigeants de chaque société bénéficiaire de la scission ;
- la valeur des actifs et passif cédés à chaque société bénéficiaire avec
indication de la méthode retenue;
- la détermination des parts ou actions revenant à la société si la scission
est partielle et celles revenant aux associés en cas de scission totale ;
- la fixation des parités d’échange ;
- la détermination de la méthode retenue pour la fixation des parités ainsi
que les motifs du choix effectué ;
- la liste de répartition du personnel entre les sociétés bénéficiaires.
2.4. Les avantages de la scission
→ A ugmentation de la performance opérationnelle : Elle peut s’expliquer
par plusieurs facteurs tels qu’ne diminution des coûts de main d’œuvre et
de matières premières, une diminution des dépenses, notamment
administratives et de location, ainsi qu’une augmentation du chiffre
d’affaires et de nouveaux investissements. Elle permet aussi de laisser
l’opportunité à une entreprise de se désinvestir d’une activité peu
rentable.
→ A mélioration de l’efficacité des dirigeants et du gouvernement
d’entreprise : Le contrôle interne serait plus efficace. Cette amélioration va
avoir un effet direct sur la qualité du management de l’entreprise. Le choix
de la direction aura aussi un impact non négligeable sur l’efficacité des
dirigeants.
→ A ccroissement de la convergence vers le cœur de métier : Le savoir-
faire des managers est, en effet, en accord avec le management d’une
entreprise mono activité et non pas diversifiée. Le fait de libérer les
managers de certaines activités et de les laisser se concentrer sur
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l’activité dans laquelle ils sont les meilleurs permet une amélioration de la
performance.

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